J'ai encore été longue sur ce coup-ci, je suis désolée ! (mais comme on dit : tout vient à point à qui sait attendre !)

Que je vous explique : j'arrive à la fin de cette histoire (je dirai encore 3 chapitres à vue de nez). Or, je vais bientôt avoir un passage particulièrement difficile à écrire (le chapitre suivant, qui portera le doux nom de "Sévices"). Je ne pense pas que mon sadisme ait diminué, par contre j'écris avec beaucoup moins de "facilité" des scènes du genre que vous avez pu lire au début de cette fic. Ca fait un peu plus d'un an et demi que cette histoire est commencée, mon écriture a évolué (du moins, j'espère !) et j'avoue être devenue moins "directe".C'est pourquoi cela risque d'être ardu d'écrire la suite... Je suis entre l'appréhension d'en faire trop (et donc de dégoûter outre mesure... en même temps, si vous êtes arrivés à ce chapitre, c'est que jusqu'à maintenant ça ne vous a pas gêné !) et celle de trop "minimiser"... Bref... Je vais m'arrêter là, je crois que vous avez saisi le problème. Si non, la fin de ce chapitre vous donnera une petite idée du suivant...

Merci pour les reviews ! Mes deux "anonymes" chéries, je suis désolée de ne pouvoir vous répondre ici : donc un gros merci !

Bonne lecture !


Chapitre 19 : Malefoy(s)

Le trio gryffondorien sortit de la salle de cours de MacGonagall, en soufflant d'aise. Il venait de subir, avec les Serdaigles, une épreuve de métamorphose particulièrement éprouvante, pendant laquelle ils devaient se transformer les uns les autres en meubles, ou en bestioles plus ou plus farfelues. Neville avait ainsi réussi à métamorphoser à moitié Dean Thomas, qui s'était retrouvé avec une tête énorme de singe vert, deux tentacules en guise de bras gauche, et une patte de canard pour pied droit. Heureusement que ces sorts duraient peu de temps… Hermione elle-même n'était parvenue à rien de concret, affublant Cho Chan d'oreilles de cocker fort peu seyantes. Harry seul avait réussi l'exploit de transformer Ron en théière – blanche, avec des imprimés roses en forme de fleurs, et une anse joliment sculptée –, ce qu'avait moyennement apprécié l'intéressé.

Quoi qu'il en soit, ils allaient pouvoir souffler pendant une heure, Flitwick ne donnant pas de cours ce jour-là à cause d'un rhume de Sombral. Après quoi, il leur faudrait songer à descendre dans les cachots rejoindre les Serpentards, pour un cours de potions.

Cette perspective n'enchantait jamais personne, en particulier chez les Gryffondors. Néanmoins, tous devaient admettre l'effort de Rogue à adopter une relative amabilité à leur égard. Ainsi, curieusement, depuis deux ou trois mois, si leur professeur continuait toujours à enlever des points de manière abusive, en revanche il ne punissait plus personne en retenue. Ce que tous trouvaient appréciable.

D'un point de vue «éloigné», l'impitoyable professeur de potions était toujours pareil à lui-même. Mais en y regardant de plus près, chacun pouvait percevoir un changement, qui restait pourtant indéfinissable. Les traits toujours d'une impassibilité à faire pâlir d'envie le plus inexprimable des morts, on pouvait désormais remarquer sur le visage de Rogue d'infimes tressaillements, témoignant des émotions d'une âme intérieure. Ce constat avait un goût bizarre pour ceux qui y prenaient garde : surprendre ainsi des ombres d'émotions chez Rogue le rendait humain de façon malaisée. Eprouver de la pitié face à ses yeux qui de temps en temps s'emplissaient de tristesse, ou s'émerveiller de la joie qui y régnait parfois, n'était pas chose facile à admettre pour des élèves qui n'avaient jusqu'à maintenant toujours eu qu'aversion pour Rogue.

Ce dernier avait également eu plusieurs absences, lui qui ne loupait avant jamais l'occasion de torturer ses élèves durant ses cours. Or, plusieurs fois durant cette année scolaire, il s'était fait porter pâle. A la grande joie de ses élèves au départ. Puis au fur et à mesure que ces absences se multipliaient, pendant que les opinions évoluaient devant l'humanisation progressive et manifeste du visage de Severus, on commença à s'inquiéter réellement. Et les discussions d'aller bon train sur le sujet.

On supposait une indisposition soudaine du professeur, peut-être allergique au métal composant les nouveaux chaudrons réglementaires. Certains, mauvaises langues, prétendaient que les autres enseignants lui avaient offert un miroir pour son anniversaire, et que, se voyant depuis ce jour pour la première fois sur une surface réfléchissante, il était pris de nausée à chaque fois qu'il se mirait. D'autres encore, qui se voulaient spirituels, avançaient avec des rires gras que Rogue était «enceinte» et avait des crises de grossesse. Peu riaient et comprenaient. On faisait alors remarquer qu'on voyait rarement le professeur au petit-déjeuner, mais qu'en revanche il n'était pas rare de le voir manger avec appétit à midi et au soir. Plusieurs affirmaient l'avoir vu chanceler dans les couloirs et se tenir le ventre en grimaçant. Enfin, cela pouvait expliquer ses «sautes» d'humeur, et les émotions qu'il laissait transparaître.

Ses explications scientifiques tenaient peu debout, dans la mesure où Rogue était toujours aussi maigre. De reste, un homme «enceinte», cela semblait naturellement impossible. Quant à supposer que ce fut magiquement possible, imaginer le professeur de potions de Poudlard dans cet état était grotesque.

Harry, quant à lui, ne se prêtait à aucune de ces plaisanteries plus ou moins graveleuses ou pittoresques. Depuis le jour où il avait écouté la conversation entre Sirius et Severus au square Grimmauld (n/a: cf chap 15), il savait, lui, combien ses camarades ne se doutaient pas d'être si proches de la réalité. Cela ne le faisait pas rire en revanche, au contraire.

Il en était là de ses réflexions, marchant perdu dans ses pensées et s'en faire attention à la dispute d'amoureux que se livraient encore Hermione et Ron, quand il fut soudain agrippé par une manche et tiré avec force vers un couloir. Il s'agissait de Draco, dépenaillé, cheveux en bataille et respiration haletante et bouleversée.

Plusieurs sifflements retentirent à leur passage. Harry leva les yeux au ciel d'exaspération : le secret de leur nouvelle relation avait été éventé, de toute évidence. A ce sujet, il se promit, au prochain cours de métamorphose, de transformer Ron en pot de chambre…

Traversant la cour au pas de course, Draco poussa soudain une porte de service, et s'engouffra dans le passage avec Harry, refermant derrière eux. Ils marchèrent encore un instant et firent halte dans le renfoncement d'un mur, une ancienne alcôve. Harry attendit patiemment que Draco se calme. Ce dernier reprit lentement son souffle, les mains sur les genoux.

«Tu n'es pas censé avoir cours, toi ? demanda Harry. C'est la perspective d'avoir Chourave qui te donne le feu aux fesses ?

«- Oh, la barbe !»

Harry remarqua alors que Malefoy semblait avoir le visage plus long que d'habitude, plus blanc aussi. Quelque chose n'allait manifestement pas. Enfin, Draco vida son sac : «Je ne ferai pas ma dernière année scolaire à Poudlard !»

Ses yeux s'emplirent de larmes, malgré ses efforts pour les retenir: «J'ai vu mon père tôt ce matin, juste avant les cours… Il allait voir le directeur. Il a dit qu'il voulait couper tous les liens qui nous retiendraient encore à cette école !

«- Et…, articula avec difficulté Harry. Où irais-tu ?

«- Il voulait m'envoyer à Salem, en Amérique… Mais il semble penser qu'une école plus disciplinaire encore me conviendrait mieux… - Là-dessus, Draco manqua de s'étrangler. – Karkaroff n'est plus directeur de Durmstang. C'est un autre salopard qui le remplace. Un type avec des fortes sympathies pour les forces du mal…

«- Un partisan de Volde…

«- Tais-toi ! Tais-toi !»

Draco se prit la tête à deux mains, comprimant ses muscles comme pour se la faire éclater, puis se laissa aller dans les bras de Harry, enfouissant son visage dans le cou du Gryffondor. Ce dernier ne savait pas trop quoi faire, que dire… rien qui empêcherait l'inéluctable. Alors, il le serra fortement dans ses bras, et ce fut suffisant. Draco arrêta petit à petit de pleurer. Puis, levant ses yeux encore embués, il croisa ceux de Harry. Par ce simple regard, ils comprirent tout ce que les mots ne pouvaient exprimer. Une année, une seule… Puis plus rien ne pourrait les empêcher de construire eux-même leur avenir…

Imperceptiblement, leurs lèvres se rapprochaient, leur étreinte devenait à la fois plus douce et plus hardie… Quand un bruit sourd non loin les retint un instant.

«Contre le mur, souffla Draco. Quelqu'un est entré dans le couloir.»

Ils se plaquèrent contre l'alcôve, parfaitement conscients d'être extrêmement visibles et excessivement peu discrets. Ils virent alors passer devant eux leur professeur de potion, l'air un peu hagard. Rogue les dépassa sans les remarquer et continua son chemin. Les deux jeunes gens se lancèrent un coup d'œil incertain.

«Il me semblait pourtant qu'il donnait un cours maintenant, commenta Draco.

«- Tu parles avec ton parrain en ce moment ? s'informa Harry.

«- Pas vraiment. Il est devenu à la fois plus social tout en étant encore plus fuyant… Bizarre, hein ?

«- Pas tant… Il fait des efforts pour être plus… disons plutôt : moins «réfrigérant»… Mais c'est vrai qu'il paraît aussi plus… plus…

«- Plus «quoi», voilà.

«- Tu sais bien sûr ? A propos de Sirius…»

Draco lui lança un regard louche, presque meurtrier : «Oublions le sujet, d'accord ? … En fait, je suis un peu inquiet. Mon père semble en vouloir à Rogue, il ne faudrait donc pas qu'ils se tombent dessus.

«- On va voir ?»

Ils longèrent le couloir jusqu'à la porte de sortie, qui débouchait devant le lac. Ils entrouvrirent et observèrent avec curiosité leur professeur marcher calmement le long de la rive. Il s'installa ensuite à la lisière du bois, sur un tronc d'arbre.

«Qu'est-ce qu'il a ? siffla Harry. Il paraît perturbé, ou je sais pas quoi. C'est Sirius qui le met dans cet état, ou sa grosses…»

Et merde ! Qu'est-ce que j'ai dit !

«Sa quoi ? s'étouffa Draco.»

Au même instant, ils virent, horrifiés, une ombre se profiler derrière Rogue, qui s'affala en avant, comme s'il venait d'être assommé. Deux autres silhouettes apparurent. L'une d'elle agrippa le professeur et le porta sur son épaule comme un vulgaire sac. Puis le groupe disparut vers la forêt.

«Merdouille ! Sainte bip et bip de bip ! Par les cornes de Satan et la quille de Merlin ! Qu'est-ce qu'on fait ? s'écria Draco.»

Harry réfléchit un instant, tout en tâchant d'oublier les jurons incroyables que venait de lui sortir Malefoy.

«Sirius… Remus… Il faut aller les voir pour les prévenir ! Eux sauront quoi faire !

«- Pas Dumbledore ?

«- Si… Mais on le préviendra après ! Sirius d'abord !»


Severus reprit lentement conscience. Il avait l'impression de reposer sur un lit de pierres tant il avait mal au dos. Quant à son crâne, c'était pire. Il se força à ouvrir les yeux et découvrit le décor d'une petite grotte, largement éclairée par son entrée. Par contre, nul espoir de fuir par-là : deux des plus immondes brutes de Voldemort en gardaient le passage. Macnair et Nils Karn, un nouveau venu chez les Mangemorts, le plus cruel et sadique de tous.

Mais Severus ne fut pas surpris de les voir. Pas plus qu'il ne le fut en voyant Lucius Malefoy apparaître dans son champ de vision. Ce dernier s'agenouilla aux côtés de Severus, qui essaya aussitôt de s'asseoir, mais n'y parvint pas. Ses membres refusaient de bouger ou sa tête de tourner.

«Du calme, lui dit Lucius. On t'a pétrifié. On te rendra bientôt tes mouvements… Désolé pour la tête au fait. Nils n'a pas cogné trop fort ? Il est d'un enthousiasme difficile à contenir !»

Le susnommé eut aussitôt un rire féroce et ironique envers Severus, qui fit de son mieux pour l'ignorer.

«J'avais demandé à Crabble et Goyle de venir aussi, mais le Seigneur des Ténèbres les as retenus pour je ne sais quelle mission… Quant à Bellatrix, elle semble ne plus vouloir te voir (n/a: cf chap 10). Franchement, elle est bien sotte, mais c'est son problème.»

Disant cela, Lucius défaisait avec application les boutons de veste de Severus. Il fit glisser un doigt le long de son torse. Puis il se redressa avant de s'asseoir près de sa tête.

«Laisse-moi d'abord te parler de Draco… L'année prochaine, comme tu le sais, je souhaite le retirer de cette école. J'avais d'abord pensé à Salem (n/a: cf chap 7, si je ne m'abuse), mais, je ne sais pas si tu l'as appris, Venecratius est le nouveau directeur de Durmstang… Mon fils sera très bien à ses côtés… Cependant, pour être dans les règles de l'admission, il me faut une lettre d'un de ses professeurs le recommandant. J'ai tout de suite pensé à toi, bien sûr. Mais aussitôt avais-je dit cela que Dumbledore me signait lui-même une lettre de recommandation… Visiblement, il ne voulait pas que je t'importune…»

Presque gentiment, il passa ses doigts dans les cheveux de Severus, puis tira fermement dessus.

«Où est ton chien de garde et ce loup voyeur ? Si Dumbledore a peur pour toi, pourquoi s'occupe-t-il si peu de ta sécurité ? A moins que tu te sois querellé avec ton compagnon à quatre pattes ?»

Severus, à cause du sortilège de pétrification, ne pouvait pas non plus parler. Il ferma les yeux. Lucius prit cela pour une réponse et relâcha sa prise.

«Je suis bon légimens, Severus. Meilleur que toi. Néanmoins, en tant qu'occlumens, tu nous dépasse tous : nul n'est plus secret que toi… Le Seigneur des Ténèbres est persuadé que tu lui caches quelque chose. Il peut t'observer, le sais-tu ? Tu es lié à lui, tout comme nous tous… Il t'a souvent regardé avec ce chien. De lui aussi, tu te caches, tu ne lui dis pas tout. Or, il y a une chose que tu brûles de lui dire, pas vrai ? C'est précisément ce que veut connaître notre maître…»

Il défit la chemise de Severus, l'écartant largement, puis laissa courir sa main sur son torse.

«Une fois que nous serons fixés à ce sujet, nous passerons à autre chose. Macnair et Karn sont pressés de connaître toutes les jouissances que je leur ai promises à ton endroit…»

Malefoy se mit à caresser le ventre du professeur, descendant toujours un peu plus bas. Puis il stoppa net sa progression en arrivant au pantalon. Son visage se figea un moment, puis de ses ongles il griffa la peau de sa victime.

«Oh, Severus ! Tu ne cesseras jamais de m'étonner… Je sens que nous allons beaucoup nous divertir…»

(à suivre...)


Je vais m'efforcer quand même de faire plus vite (mon dieu, je suis mal barrée), mais vous êtes d'ors et déjà prévenus sur le caractère difficile du chapitre suivant (imaginez un peu ce que trois mangemorts sadiques trouvent de divertissant, et vous aurez une idée).

A vos reviews !