I'm back... Vous devez avoir l'habitude de mes longues absences maintenant, mais je conçois que cela doit être agaçant... J'avais dit de plus que j'écrirai beaucoup durant ces vacances, mais les aléas de la vie en ont décidé autrement : une déception sentimentale que je ne digère toujours pas, me faisant dénigrer les mecs à longueur de journée... (dsl, s'il y en a qui me lisent...), une inscription universitaire qui a foiré (je me suis fait avoir sur ce coup-là, en beauté !), plus mes demandes de job sans réponse... J'ai heureusement entamé une formation à distance qui me remotive ! D'où le chapitre qui suit, enfin écrit !
Je vous laisse lire, mes commentaires viendront à la fin. Merci à mes fidèles lectrices (lecteurs ?), qui ont la patience d'atteindre mes longues updates...
Bonne lecture !
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Chapitre 21 : Severus et Voldemort
Effondrée sur une chaise, échevelée comme jamais, «Pompom» se sentait vidée de toute énergie.
Soigner Severus n'avait pas été difficile, malgré les nombreuses lacérations : les potions de régénérescence feraient efficacement leur travail, et il réagissait bien aux lourdes médicamentations. Les bleus sur son abdomen avaient fortement inquiété la médicomage, mais tout semblait en ordre et intact de ce côté-là…
Mentalement en revanche, l'infirmière craignait le pire : Severus n'avait pas repris conscience et Merlin sait dans quel état était son esprit. Elle se maudit elle-même, même si elle était consciente qu'elle n'aurait rien pu faire pour prévenir une telle infamie. Mais elle portait le poids d'avoir toujours su ce que subissait Severus, et ce depuis son enfance.
Dumbledore aussi le savait, mais dans une moindre mesure : la fierté du sombre Serpentard ne souffrait pas la pitié qu'il imaginait chez le vieux magicien, qui pourtant n'avait qu'une tendre affection envers le bouillant et têtu professeur. En revanche, Rogue «le dédaigneux», même s'il ne le reconnaîtrait jamais, ne savait guère se cacher devant Mme Pomfresh, qui, bien incapable de l'expliquer autrement, attribuait cela à une projection maternelle : pour pallier le peu de considération et d'amour de sa mère Eileen, il était allé chercher ailleurs.
C'était cette confiance quasi-filiale qui avait obligé l'infirmière à se taire, à toujours soigner Severus sans rien dire de la vraie nature de ses blessures, et c'était ce qui la perturbait à présent. Ainsi Albus, qui savait toujours tout, ne mesurait pas encore l'ampleur du supplice subi par son Serpentard favori depuis des années. Pomfresh lui en aurait parlé, elle aurait perdu la confiance de Severus et lui-même se serait perdu tout à fait…
Mais désormais, elle était devant un dilemme. Bien sûr, cette fois-ci le directeur, ainsi que McGonagall, sans compter évidemment Sirius et Remus, avaient été mis devant le fait accompli si on puit dire. Pomfresh jugea que ce qu'avait vécu Severus ces dernières heures dépassaient de beaucoup les violences passées : elle craignait qu'il ne soit irrévocablement meurtri dans sa chaire et son âme… Cela étant, elle savait quelque chose qui pouvait le «ressusciter» : mais elle avait besoin de Sirius, et ce dernier semblait avoir banni en un instant son amant de son esprit. Il pouvait de ne pas croire ce qu'elle avait à lui dire. Et quant il saurait le fond du problème, il risquait de s'effondrer totalement…
Qu'importe ! Severus avait eu la force de se porter tout ce temps. Maintenant Sirius allait devoir assumer ses responsabilités tant physiques que morales. Quelqu'un, plus que Severus encore, allait bientôt avoir besoin de lui…
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Après avoir vérifié pour la centième la température de son patient, Mme Pomfresh passa une main frémissante sur le front pâle de Severus, avant de sortir de l'infirmerie. Elle n'avait pas sitôt fermé les portes, que la grille métallique d'un conduit d'aération tombait sur le sol dallé de la salle. Elle résonna dans le silence alors qu'un grand serpent blanc s'en extirpait. Ses yeux rouges avisèrent un instant le seul lit occupé, puis il se coula langoureusement jusqu'au blessé.
Le reptile passa sa tête pointue sous les draps et se glissa entre les jambes de Severus. Passant sur une cuisse, il effleura de sa langue fourchue le ventre de l'homme, puis remonta vers le cou. Il fit le tour de la tête, l'obligeant à osciller sous son poids, mais le professeur ne s'éveilla même pas. Se lovant sur sa poitrine, l'animagus reprit forme humaine et Lord Voldemort se retrouva à moitié allongé sur sa victime de toujours.
«Alors, paraît-il que tu me ferais des cachotteries, Severus ?»
Sa voix sifflante était à peine un murmure, mais elle écorchait les oreilles comme un papier que l'on déchire ou un verre que l'on fait crisser.
«Si cela est vrai, tu seras mort bien avant la levée du jour… Alors, je vais te demander d'ouvrir les yeux, Severus, pour que tu puisses me contempler une dernière fois… moi, ta vie, toi qui a pris celle qui me revenait…»
Comme si elles obéissaient à un ordre, les paupières du professeur se fendirent imperceptiblement, avant de papillonner difficilement. Des yeux brillants de fatigue se fixèrent sur le Seigneur des Ténèbres, qui eut la stupéfaction de voir un sourire fendre le visage du blessé.
«Vous êtes un cauchemar, chuchota Severus. Vous n'êtes pas réel…»
Il regarda le torse nu de Voldemort soulevé au-dessus de lui et sentit le poids et la chaleur de son corps contre le sien.
«Vous êtes abjecte… Je vous abomine et c'est cela qui me torture… En vérité, je devrais vous haïr tout simplement, sans dégoût aucun…
«- Tais-toi.
«- Mais… je dois vous remercier… Ha ! Dois-je vous aimer un peu pour m'avoir permis de croire au bonheur ?»
Voldemort referma ses doigts sur sa gorge et Severus déglutit faiblement : «A quoi bon ? croassa-t-il. Sirius m'a maintenant jugé indigne. Je n'ai effectivement plus qu'à mourir…» Les doigts se resserrèrent et Severus sentit les ongles entrer dans sa peau : «Mais le voulez-vous ?
«- Tu aurais pu être utile, siffla Voldemort. Mais en me défiant, tu as tout gâché… Je me fiche de ta personne, car tu n'es qu'un individu dont on peut facilement détruire l'esprit. C'est ton corps qui m'a toujours fasciné… Ta facilité à te soumettre a toujours rendu les choses plus faciles et j'aimais ton côté servile. Tu avais beau te défendre par des cas de conscience, te cacher devant une fière hypocrisie, ton corps, lui, restait le même. Toujours aussi… malléable…
«- Mais je me suis révélé moins malléable que prévu, enchaîna Severus alors que la prise sur sa gorge se desserrait. Vous avez compris qu'il ne suffisait pas de me posséder pour tout avoir… Mon corps appartenait un autre, et cela vous a… dérangé, avouez-le…
«- Plus que tu ne le crois.» Un fin sourire se devina sur les lèvres de l'homme à face de serpent : «Cette prophétie du «chien et de la lune» était troublante… J'eusse aimé que ma semence suffise à cela : mais il était écrit que mon héritier ne devait pas être de mon sang… Peu importait en définitive…
«- C'est alors que mon corps vous est apparu sous un jour nouveau… Je suis devenu précieux… même si vos lieutenants, Lucius et les autres, ne l'ont pas vraiment compris…
«- Cela est vrai, mais si tu t'es débarrassé de l'enfant comme le prétend Lucius, ton corps n'a plus aucun intérêt. Je livrerai ton cadavre à ses appétits et quand mes Mangemorts se seront lassés, peut-être consentirai-je à t'enterrer auprès de ta mère… en guise de remerciements pour m'avoir si diverti dans le passé…
«- Malade ! cracha Severus. Vous êtes malade… Vous me donnez envie de vomir…»
Le sourire improbable se changea en un rictus carnassier. Posant ses lèvres sur celles de Rogue, Voldemort voulut le forcer, mais le professeur garda sa bouche fermement close : «Pourquoi résister ? Tu aimes cela, tu aimes être dominé, humilié, souillé… Tu as toujours pris ton plaisir ainsi, même avec le chien, j'en suis sûr… Il te prendrait sous sa forme d'animagus que cela te comblerait d'extase…
«- Taisez-vous, vous divaguez encore.
«- Oh, non ! C'est ta réalité : qu'importe la tête de ton assaillant s'il peut faire éprouver à ton corps des choses inavouables ! Le plaisir dans la souffrance : c'est ce qui t'a toujours animé, mon cher petit Antoninus… Petit serpent malgré lui, craintif et fuyant.
«- Vous me confondez avec ma sœur… Je n'ai jamais aimé les relations ambiguës…
«- Ah, oui ? Et comment définirais-tu ta relation avec le chien…
«- Vous ne comprendriez pas… La pureté d'un tel sentiment vous dépasse… Vous êtes vide.»
Voldemort sembla peser un instant ces paroles. Puis, pour la première de sa vie sans doute, son visage se peignit d'une expression franche : «Alors, nous n'avons plus rien à nous dire… J'aimerai cependant… hum…» Il posa à nouveau ses lèvres sur celles de Rogue, mais ce dernier résista : «Severus, donne-moi une dernière fois ta langue…
«- Vous désirs sont des ordres... Maître...»
Avant que le Seigneur des Ténèbres n'ait pu réagir, Severus se coupait la langue de ses dents et la lui crachait à la figure. Un flot écarlate s'échappa de sa bouche, alors qu'une étincelle ironique étincelait dans ses yeux. Furieux, Voldemort lui agrippa fermement la mâchoire, le contraignant à garder les lèvres ouvertes : «C'est idiot ce que tu viens de faire, Severus ! Crois-tu que cela m'arrêtera ?»
Appliquant violemment sa bouche sur le visage de Severus, il lécha avidement le sang qui le maculait, puis joua avec le moignon d'organe, l'embrassant avec toute la folie furieuse de son envie frustrée. Se redressant au bout d'un long moment, il s'assit sur les cuisses de Severus, rejetant la tête en arrière pour reprendre son souffle. De leurs bouches, le sang coulait. Severus toussa éperdument pour rejeter le surplus qui manquait de l'étouffer.
«Une dernière chose à vérifier, siffla Voldemort sur un ton gémissant. Puis je t'ouvre la gorge… Pas de mort immédiate pour toi, Servilus ! Tu as choisi de te vider de ton sang, je t'accorde ce choix…»
Ceci dit, Voldemort déchira la chemise de nuit de Severus et posa sa main à plat sur son ventre. Il sursauta sur la surprise et ses traits devinrent plus haineux que jamais.
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Sirius n'avait pas attendu la fin de l'exposé de Pomfresh pour s'élancer dans les couloirs de l'école, suivi difficilement par l'infirmière et Remus. Une joie trouble avait ranimé sa flamme, mais un horrible pressentiment l'avait en même temps étreint.
Se précipitant contre les portes, il pénétra en trombe dans l'infirmerie.
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«Malin Severus… Tu as effectivement très bien caché ton jeu… Par paraphraser Lucius, tu nous as bien baisés… J'avais oublié qu'un expert en potions tel que toi étais plein de ressources… Tu as caché à tous l'enfant sous le prétexte d'une vaine coquetterie masculine… mais pensais-tu pouvoir me le dérober ?… Tu t'es illusionné toi-même, Severus…»
«… Cet enfant n'est pas vôtre, projeta Rogue en pensée. C'est là l'illusion…»
«- Tu te trompes, mon triste chevalier… Tôt ou tard, il m'appartiendra…
«… Je me tuerai avant qu'il naisse pour lui épargner cela…»
«- Tu vivras, car c'est en cela que réside ton défi… Vivre et essayer de contrecarrer le destin… Je sens que je vais aimer cela…»
Quittant le lit, Voldemort ramassa la langue tombée au sol pour ensuite la dévorer sous le regard indifférent de Severus. Ce dernier se contenta de tousser à nouveau et de vomir un peu plus son sang. Il détourna la tête d'épuisement et ferma les yeux. Il sentit que Voldemort caressait à nouveau son ventre, qui avait légèrement gonflé durant son inconscience, n'ayant pu boire la potion qui lui avait assuré pendant près de neuf mois un ventre plat.
«Tu ne me verras plus pendant quelques années. Mais sois sûr qu'un jour, je viendrai réclamer mon héritier… Quoique tu feras, il sera à moi… Que cette crainte t'oblige à profiter du bonheur présent entre les bras du chien… sous un nouveau clair de pleine lune…»
Les portes de l'infirmerie claquèrent contre les murs : «Severus ! cria Black en entrant comme un fou.»
Voldemort siffla de hargne et se métamorphosa en serpent, fuyant vers le conduit d'aération. Sirius, et Remus qui venait d'arriver, le bombardèrent de sorts sans l'atteindre et le Seigneur des Ténèbres parvint à s'échapper.
Mme Pomfresh s'occupait déjà de son patient, quand les deux maraudeurs se remirent de leur effroi. Ayant stoppé l'hémorragie d'un mouvement de baguette, elle essuyait doucement le sang qui s'était répandu jusqu'aux épaules de Severus. Ce dernier avait rouvert les yeux et se laissait totalement aller dans les bras de l'infirmière, un remerciement muet dans le regard.
Quelqu'un lui prit la main et il tourna lentement la tête vers Sirius. Severus ne pourrait plus jamais rien lui dire, mais restait la légimencie… Cependant à cet instant, ni les mots ni les pensées n'étaient utiles.
L'animagus posa une main hésitante sur le ventre dénudé de son amant. Il le sentait s'arrondir sous ses doigts. Une légère pression sous la peau tendue lui déclancha un rire nerveux, qui se révéla communicateur. Remus restait perplexe, mais le rire de son ami l'avait atteint. Même Pomfresh se mit à rire au travers de ses larmes.
Severus sourit faiblement. Il eut aimé faire éclater sa joie à grand bruit, comme les autres. Mais ça, ce n'était pas grave… Il sentait l'enfant bouger et prit brusquement conscience qu'il s'agirait bientôt d'un petit être remuant et hurleur. Loin de l'horrifier, cette idée l'enthousiasma et il ferma les yeux de contentement, avec la ferme attention de dormir un peu.
Mais déjà, l'inquiétude veillait sur le futur, comme une mère sur son enfant…
Fin ?
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J'aime la dernière phrase, je la ressortirai !
Alors, bah oui, fin ou pas fin ? Si vous voulez une suite, j'en serai ravie (d'autant plus qu'il me reste beaucoup de choses à développer, notamment Léonine, l'ambiguë soeur de Rogue, ou encore les rêves qui ont une signification particulière...) Cela dit, comme je mets dix ans à écrire, et encore plus quand il s'agit de suites, attendez-vous à l'attendre un moment... D'ici là, il y aura certaiment un épilogue à cette histoire, donc je ne la mets pas tout de suite en "complete".
Avant cela, je dois toujours écrire la suite de "Contre une soirée à l'opéra" ainsi que du "Philtre des serments" (j'ai du pain sur la planche...). Sans évidemment oublier "Le sang des Prince" qui se traîne (alors que j'ai une histoire fabuleuse -si, si- en tête). La prochaine update sera néanmoins certainement "Potions et trahison". Et il faut que j'écrive aussi plusieurs (en tout cas au moins une) histoires Draco x Harry, comme je l'avais promis. (oscouur...)
A part ça, ce chapitre vous a plu ? Pas déçus du "coup de théâtre" ? Le passage de la langue ne vous a pas trop dégoûtés ?
Concernant "Antoninus" (le nom que Voldemort donne une fois à Severus), ne faites pas trop attention, il s'agit d'un "fantasme" (ou "délire" si vous préférez) personnel. Un jour, (quand j'aurai écrit tout ce que j'ai cité plus haut... ou peut-être avant) j'écrirai une histoire sur Antoninus et Spartacus... J'ai toujours été fasciné par le personnage de Tony Curtis dans le film de Kubrick !
Allez, à vous les crayons ! A +
