Ce jour-là, Martin et Danny faisaient équipe. Ils devaient interroger un suspect qui travaillait dans un zoo et pendant qu'ils firent le tour à la recherche de cet homme, ils assistèrent à une manifestation.
Ils entendaient crier dans un porte-voix divers slogans repris par la foule. Lorsque Danny crût reconnaître cette voix, il sourit. Martin l'observait.
- qu'est-ce qu'il y a ?
- ça te dérange, si on fait un petit détour ? Demanda l'agent Taylor.
- non, répondit son collègue.
L'agent Fitzgerald semblait intrigué. Finalement, Danny s'approcha du lieu de l'événement : c'était bien ce qu'il pensait. Il vit Naelle, couchée sur le sol. Elle continuait à crier car avec toute cette agitation, elle ne l'avait pas remarqué; ce qui le faisait rire, même s'il devait se boucher les oreilles.Il la regarda et penchait la tête. Il se tenait face à elle, toujours debout.
- j'en étais sûr, dit-il, avec malice.
Surprise, elle posa son porte -voix et ses lunettes de soleil.
Elle avait souvent pensé à lui ces derniers temps, c'est le moins qu'on puisse dire, mais n'avait jamais osé l'appeler ne serait ce que pour boire un café. De plus, selon lui, elle devait l'appeler si elle avait besoin de quelque chose. A part le voir, lui, elle ne voulait rien. Elle avait pensé trouver un prétexte mais se dégonflait toujours au dernier moment.
Il y a une semaine, elle l'avait aperçu en plein centre-ville mais n'avait pas non plus osé l'aborder, pensant qu'il ne se souviendrait sûrement pas d'elle. Elle esquissa un sourire. Il lui avait tellement manqué, elle le réalisa lorsqu'il se trouvait devant elle. Il était toujours aussi beau. Son cœur battait à la chamade mais elle ne laissa rien paraître.
- Taylor ? qu'est-ce que tu fais là ?
- secret professionnel ! Et ce serait plutôt à moi de te poser cette question.
Il l'aida à se relever.
- merci, dit-elle.
Martin les observait mais commençait à trouver le temps long.
- Danny ?
- ah oui, c'est vrai ,désolé. Martin, tu te souviens de Naelle Lewis ?
- c'est elle la journaliste qui nous a aidé dans l'affaire Holloway et voici l'agent Martin Fitzgerald.
- en fait, on ne s'est jamais rencontrés, dit timidement la jeune femme.
- non, je pense que je m'en serai souvenu.
Naelle rougit au compliment de Martin et Danny trouvait la situation cocasse, il avait le sourire aux lèvres.
- alors ? C'est quoi tout ce chahut ? Explique-moi, demanda Danny.
- c'est pour les animaux ,on trouve intolérable qu'ils soient enfermés comme ça.
- mais c'est pour mieux les observer, Noelle, et puis, tu sais, tout ça c'est qu'une question de business.
Elle était aux anges, il l'appelait encore par son surnom, il ne l'avait pas oublié finalement, se dit-elle. Elle était plongée dans sa rêverie, les yeux dans le vide lorsque Danny l'en sortit.
- Ça fait vendre, tu ne crois pas ?
- oui et justement, tu ne trouves pas ça inhumain ? Ce sont nous les primates!
- t'y vas un peu fort là...
- non, elle a raison on les prive de leur liberté, dit Martin.
Naelle le regarda, impressionnée. Quant à Danny, il était étonné que son collègue soit sensible à ce sujet.
- Vous le pensez ? demanda -t-elle.
- bien- sûr, répondit-il.
- tenez, vous pouvez signer notre pétition alors.
Il prit le stylo immédiatement.
-pour l'instant, on a que 100 signatures.
- c'est déjà bien, dit Martin, en paraphant.
Lorsqu'il eut fini, tous deux regardèrent Danny.
- quoi ? Demanda l'intéressé.
Elle le fixait et semblait heureuse de revoir son sourire si craquant et ses magnifiques yeux marrons. Martin tendit le stylo à son ami.
- non, merci je ne signe jamais de pétition, par principe.
- allez, l'encouragea Martin.
- non, désolé, je…
Naelle reprit le stylo à Martin.
- laissez- tomber, dit Naelle, de toute façon les animaux ont besoin de plus que ça. Même si tous ces gens sont là, il y aura toujours une personne qui n'essaiera pas de changer les choses! Ironisa-t-elle.
Vexé, Danny reprit brusquement le stylo de la main de la journaliste et contre toute attente, il signa.
- c'est bon, tu es contente ? Demanda-t-il un peu ronchon en lui rendant le stylo.
Encore une fois , le simple fait d'effleurer sa main la rendait toute chose mais à nouveau elle ne laissa rien paraître.
- oui, merci infiniment, dit-elle, satisfaite.
Elle mit la main dans sa poche et sortit un badge.
- tiens, pour te remercier de ta générosité !
- c' est bon, ça va, n'en fais pas trop quand-même, sourit Danny.
Elle lui tendit le badge. Il refusa de le prendre.
- alors là, n'y compte même pas !
- pourquoi ? C'est joli, ça t'irait super bien ! se moqua-t-elle.
- mais bien sûr ! sourit-il.
- donnez, je lui garde pour la journée, dit Martin.
- merci maman, plaisanta Danny.
Martin et ce dernier échangèrent un sourire.
- bon, ce n'est pas que je n'aime pas t'entendre revendiquer la liberté précieuse de nos amis les bêtes mais …,continua Danny.
- je sais, le travail n'attend pas, affirma Naelle.
- exactement, dit Danny. Sinon tout va bien au journal ?
- oui, à part quelques trucs…
- laisse-moi deviner ,la …
…SORCIERE !
Ils dirent ce mot en chœur et partagèrent un éclat de rire.
- passe le bonjour à tout le monde et surtout à Joy, d'accord ?
- oui, elle sera folle de joie !
- Naelle, ce fut un plaisir ! dit Martin.
- pour moi aussi.
Martin lui serra à nouveau la main puis les 2 agents commencèrent à s'éloigner.
-au revoir ! dit -elle.
- à bientôt Noelle ! Dit Danny.
- c'est Naelle, dit-elle faussement énervée.
C'est à ce moment que Danny revint sur ses pas :
- à ce propos, pour se revoir, tu sais qu' il faut appeler les personnes qui t'ont donné leur numéro ?
- ah oui c'est vrai, tu m'as donné le tien !
En effet, il l'avait fait avant son départ du journal.
- quelle mémoire ! Ça fait plaisir ! Alors quelle est votre excuse, mademoiselle ? Une panne de téléphone ?
- non je….et tu sais qu'un agent du FBI dont on a perdu le numéro, lui, peut accéder à toutes les coordonnées qu'il veut ?
Elle n'en revenait pas d'avoir menti, elle n'avait pas réfléchi.
Même si le fait que ce soit lui qui l'appelle lui faciliterait grandement les choses.
- d'accord, alors c'est moi qui t'appellerai.
- c' est une menace ou une promesse? demanda-t-elle avec un regard plein de malice.
- ça dépend mais tu as intérêt à répondre !
- ça, c'est une menace !
Ils se sourirent pendant qu'il s'éloignait. Naelle était aux anges, elle l'avait vu et en plus elle avait obtenu ce qu'elle voulait : ce sera lui qui fera le premier pas. Elle savait que ça ne voulait rien dire de plus mais la simple idée de devenir son amie et de le voir plus souvent la rendait folle de joie.
Plus tard, dans la journée, de retour au bureau, Martin et Danny discutaient.
- Naelle est sympa ! Je l'apprécie beaucoup, dit Martin.
- oui, c'est ce que j'ai vu…
- non ,sérieusement…
- oui, moi aussi. Avec elle, c'est simple, on a pas le temps de s'ennuyer.
- tu m'étonnes ! confirma l'agent Fitzgerald.
- elle est tellement passionnée par ce qu'elle fait que j'avais presque envie de rester pour devenir journaliste !
- et qu'est- ce qui t'as fait rester ici ?
- j'ai réalisé que c'était son rêve et pas le mien, dit Danny.
- et bien je suis content que tu es choisi de rester au FBI .
- oui, je crois que tu te serais pas remis de mon départ !
- au contraire, détrompe-toi ! rigola Martin.
