Cette après-midi là, Naelle était venue voir Danny à son bureau. Elle le croisa dans le couloir. Il sourit.
- Noelle ? Salut ! qu'est-ce que tu fais là ?
- et bien j'ai un peu de temps, ça te dirait d'aller boire un café ?
- ça aurait été avec plaisir mais j'ai une affaire sur le dos, répondit-il, visiblement déçu.
- de quoi s'agit-il ? Peut-être que je peux t'aider.
- c'est gentil mais je ne veux pas t'embêter avec ça.
- Ça, c'est impossible ! Assura Naelle.
L'intéressé la regarda intrigué et voulut dire quelque chose lorsque Eléna et sa fille l'interrompirent.
- c'est pas vrai, pesta -t-elle.
- qu'est-ce qui se passe ? demanda Danny.
Il semblait inquiet de l'humeur de sa copine. Naelle, quant à elle, la trouvait toujours aussi désagréable. Son opinion n'avait pas changé. Par contre, elle souriait à sa fille et remarqua qu'elle portait un classeur.La petite l'informa que c'étaient des photos de Chad Michael Murray.
- oh, tu as bon goût pour ton âge, moi aussi, je trouve qu'il est très beau.
Elles s'éloignèrent pour parler. Eléna lui lâcha la main, trop occupée à s'expliquer avec Danny.
- c' est la baby-sitter, elle est malade et il faut réserver avant pour une place à la garderie, soupira-t-elle.
- tu es sûr ? on doit pouvoir trouver un moyen.
Danny se mit à réfléchir puis il commença à fixer la journaliste en compagnie de la petite fille. L'agent Delgado suivit son regard.
- non, oublie ça, il n'en n'est pas question.
- pourquoi ? On a pas le choix de toute façon.
Eléna hésita un moment.
- est-ce qu'elle sait s'en occuper au moins ?
- je ne sais pas mais c'est pas sorcier et puis elle avait un frère, dit-il.
- oui et il est mort si je me souviens bien.
Danny la fusilla du regard et elle ne dit rien. Elle trouvait aussi qu'elle y était allé un peu fort sur ce coup-là.
- Je suis sûr qu'elle s'en sortira très bien ! Tiens, regarde, elles ont déjà l'air de bien s'entendre ! reprit-il.
- d'accord, mais vas- y toi ! Il est hors de question que je lui demande quoi que ce soit !
L'agent Taylor sourit puis se dirigea vers Naelle et la petite.
- tout va bien ? demanda Danny.
- oui, votre fille est adorable.
Il fit soudain de gros yeux.
- je m'adressais à l'agent Delgado, sourit Naelle.
- merci, répondit la maman.
- au fait, j'ai entendu ce que vous disiez sur la baby-sitter alors si vous n'y voyez pas d'inconvénient…
- vraiment ? demanda Eléna.
- oui, ça me ferait plaisir qu'on passe la journée ensemble.
- je ne sais pas.
Danny savait que sa fiancée faisait la fine bouche alors il s'en mêla.
- si elle te le dit, insista-t-il.
- d'accord, alors vous me la ramenez pour 17 h, dit-elle, après moult hésitations.
- oui, sans faute.
Eléna embrassa sa fille puis Naelle la prit par la main et elles s'éloignèrent.
- faites attention à ce qu'elle ne grignote pas trop ! Cria Eléna.
- promis ! Dis au revoir à Maman.
La petite salua sa mère. Elle les observait partir ensemble.
- ça va aller…tu verras, dit Danny.
Il passa une main dans le dos de sa copine.
- qu'est-ce que j'ai fait ? J'espère que je n'aurai pas à le regretter et qu'elle est digne de confiance.
- elle l'est, promit-il.
Naelle et la fillette passèrent donc l'après-midi au cinéma.
Il était maintenant 17 h passé et Eléna qui les attendait au bureau ne voyait toujours personne. Elle était morte d'inquiétude. Elle faisait les cent pas.
- elle est en retard !
- de 3 minutes ! sourit Danny.
- de 4 maintenant. Mon dieu, quelle bêtise j'ai eu de t'écouter !
- tu ne crois pas que tu exagères ?
- non, pas du tout et tu as tout intérêt à ce qu'il ne lui soit rien arrivé sinon…
- sinon quoi ? Dit Danny, fâché.
C'est à ce moment que la journaliste et la fillette arrivèrent. Eléna prit la petite dans ses bras. Elle mangeait une glace; sa mère lui demanda de l'attendre sagement sur une chaise.
- qu'est-ce qui s'est passé, pourquoi vous avez mis si longtemps ?
- Eléna, soupira Danny.
Naelle ne savait plus quoi dire.
- alors ? Je vous écoute. Pourquoi vous êtes en retard ? demanda la mère, furieuse.
- de 5 min, répondit-elle.
- et alors? Je me suis fait un sang d'encre.
- désolée, le film a terminé plus tard que prévu, il y avait des embouteillages et je n'ai pas voulu rouler trop vite, s'excusa la journaliste.
- tu as entendu ? Elle est prudente, et elle a raison, c'est l'heure de pointe.
Eléna regarda Danny mais ne dit rien. Elle était exaspérée qu'il la défende sans cesse et soit apparemment toujours de son côté.
- et qu'est-ce que c'est que ça ? Je croyais vous avoir dit de ne pas la gaver.
- ce n'est pas ce que j'ai fait ! Elle n'a bu qu'un jus d'orange et à la sortie, on a croisé le marchand de glace alors…
- chérie, ce n'est pas grave. N 'en fais pas tout un plat, tu veux ? ajouta Danny.
Pendant que le couple avait une vive discussion, le mot "chérie " résonnait encore dans la tête de Naelle.
- C'est bientôt l'heure du repas et elle ne mangera plus rien. Maintenant tout son organisme est déboussolé et ce n'est pas bon pour un enfant de son âge, il faut qu'elle mange à heure régulière !
- je ne savais pas, je…s'excusa Naelle.
- ça c'est évident que vous ne savez pas grand chose.
La journaliste sentait peu à peu la colère monter en elle.
- je plains vos enfants plus tard, enfin, pour leur bien, il vaut mieux que vous n'en ayez pas, ajouta l'agent Delgado, en s'éloignant.
Sa remarque fut celle de trop pour Naelle qui se retenait depuis trop longtemps.
- vous ne vous êtes pas vus alors, répliqua-t-elle.
La maman se retourna soudainement. Danny, pris entre deux feux, resta muet.
- je vous demande pardon ?
- oui, vous vous vantez d'être une bonne mère et pourtant je ne vous ai pas entendu une seule fois lui demander si elle avait passé une bonne journée. Vous voyez, je sais aussi ce qui peut faire le bien-être d'un enfant, reprit -elle.
L'agent du FBI était vexée. Elle partit avec sa fille laissant Danny et Naelle tous seuls.Cette dernière poussa d'ailleurs un soupir de soulagement.
- franchement, sans vouloir t'offenser, je sais pas comment tu fais pour la supporter. J'ai une de ces envies de la jeter dans les orties.
Danny regarda la baby-sitter d'un jour d'un air suspicieux.
- quoi ?
- rien, dit-il avec malice.
- je vais pas le faire !
- je sais, sourit-il.
Il commença à s' éloigner.
- c'est vrai, je te jure, cria-t-elle.
- mais je te crois !
