La semaine suivante, il était 1 h 30 du matin et Naelle dormait quand on sonna à sa porte. Elle demanda qui c'était, mais personne ne répondait et elle ne vit rien à travers le judas. Inquiète, elle prit une casserole au cas où. Elle se préparait donc à frapper son invité en ouvrant la porte d'un coup sec.

- du calme, ce n'est que moi ! sourit Danny.

- mais qu'est-ce que tu fais là ? soupira-t-elle.

Soulagée, elle posa ce qui devait lui servir d'arme.

- je peux te parler ? demanda-t-il.

- est-ce que tu te rends compte de l'heure qu'il est ? grogna Naelle.

C'est alors que le jeune agent lui adressa le plus attendrissant des regards auquel elle ne put résister et il entra.

- j'adore ton pyjama, ironisa-t-il.

En effet, il y avait des oursons bruns dessus. Après sa réflexion, elle alla passer un peignoir.

- décidément, je préfère les oursons, affirma-t-il.

Naelle se couvrit encore plus, ce qui le fit sourire.

- Que me vaut l'honneur de ta visite ? demanda-t-elle.

La journaliste était sur la défensive car elle essayait de garder son sang froid, c'est pour ça qu'elle feignait l'indifférence. En réalité, elle trouvait Danny encore plus craquant lorsqu'il avait cette mine fatiguée et la cravate desserrée.

- j' aurai besoin de ton ordinateur portable pour des recherches, le mien est cassé.

- c'est une blague ? demanda-t-elle.

- j'aurai bien voulu, crois-moi, seulement…

Elle lui fit signe de le prendre. Il était sur la table.Danny s'éxécuta.

- dis-moi, est-ce que je suis la seule à en avoir un dans tout New - York ?

- non, mais j'aurais manqué les oursons sinon, plaisanta-t-il.

Elle baissa la tête, gênée. Il a si beau sourire, pensa-t -elle. Il s'approcha d'elle et déposa un baiser sur son front.

- tu me sauves la vie, bonne nuit.

Il allait franchir le seuil de la porte lorsque Naelle ne put s'empêcher de le retenir. Elle voulait qu'il reste pour la nuit…auprès d'elle, être dans ses bras.

- attends ! Cria-t-elle.

Il se retourna.

- qu'est-ce qu'il y a ?

Naelle le regarda, hésita quelques secondes puis fit un pas en sa direction. Il ne bougea pas d'un pouce. Il la fixait. Elle s'approcha de sa tête puis avec ses mains, elle … refit son nœud de cravate.

- voilà, c'est mieux comme ça, sourit -elle.

- merci, je ne sais pas ce que je ferai sans toi, murmura-t-il.

Ils échangèrent un sourire puis il quitta son appartement avec le fameux ordinateur. Quant à Naelle, elle se laissa tomber sur une chaise. Elle pensait qu'elle avait laissé passer sa chance. Il était là, tout seul, dans son salon. Pour la première fois, elle l'avait rien que pour elle et n'avait pas profité de ce moment. Quelle idiote! Pensait-elle. Cependant, cette nuit là, contre toute attente, elle n'eut pas de mal à se rendormir car elle pouvait encore sentir son parfum dans la pièce : c'était comme s'il était encore avec elle.

Le lendemain, elle écrivait un article sur l'ordinateur du journal pour encourager la fermeture d' un établissement de test sur les animaux lorsque son téléphone sonna.

- Lewis, j'écoute.

- salut, c'est Danny.

- je sais, sourit -elle.

Elle pouvait reconnaître sa voix parmi des milliers.

- j'espère que tu es de bonne humeur car j'ai une mauvaise nouvelle.

- Annonce la couleur, dit-elle.

- voilà, il y a eu un problème avec ton ordinateur.

- oh non Taylor, qu'est-ce que t 'as fait ?

- j'ai appuyé sur une touche et tous tes dossiers ont été effacés. Tu en avais besoin, n'est-ce pas ?

- non, je les ai mis là pour m'amuser.A ton avis ? ironisa -t-elle.

- oui, c'est une question bête, je suis désolé, Noelle, vraiment.

Elle ne savait plus quoi dire, elle avait travaillé si dur pour récolter ces infos. Le silence s'installa.

-excuse-moi, répéta-t-il.

- je dois raccrocher, comme tu peux l'imaginer, j'ai du travail à rattraper maintenant.

Il pouvait sentir la frustration dans sa voix. Or, il ne pouvait pas supporter l'idée de l'avoir déçue alors qu'elle lui avait rendu service. De plus, il ne voulait pas gâcher tout le travail qu'elle avait déjà accompli.

- attends, il y a peut-être une solution…

- laquelle ? Demanda-t-elle.

- passe ce soir au bureau, je t'y attendrai, il faut que ça marche, répondit-il.

- oui, croisons les doigts.

Comme promis, la journaliste se rendit au FBI .

- tu es venue, observa Danny.

- oui, alors ?

- suis-moi.

Il l'emmena dans une petite salle.

- je te présente Mac, c'est notre pro en informatique. Je lui ai passé ton ordi.

- enchanté, dit le jeune homme.

- moi de même.Je suis Naelle.

Ils se serrèrent la main.

- alors du nouveau ? demanda Danny.

- je ne peux rien dire, ça prend du temps.

- oui et bien dépêche-toi, on a pas la journée ,ordonna l'agent du FBI.

Naelle le regarda. Elle ne l'avait jamais vu aussi sec avec quelqu'un.

- bon je dois retourner bosser, Noelle, tu peux rester si tu veux.

- d'accord,de toute façon, j'ai fini ma journée.

En vrai gentleman, Danny lui ramena une chaise. Elle s'assit. Il se pencha vers elle.

- je suis sûr qu'il va réussir, murmura-t-il à son oreille.

Naelle en avait des frissons dans le dos mais elle garda son self-control.A ce moment, Mac les observa et sourit.Dès que Danny s'en aperçut, il quitta la pièce. Il jeta un dernier coup d'oeil à travers la fenêtre et vit Naelle proposer son aide à l'informaticien puis s'en alla.

Il était presque minuit et à son tour, Martin fit son apparition.

- bonsoir, qu'est-ce que vous faites là ?

- Bonsoir ! Mac vérifie mon ordinateur car des fichiers importants se sont effacés.

- et les animaux, comment ça se passe ? Danny m'a dit que vous essayez de fermer un foyer.

Naelle était flattée que celui-ci parle de son travail à ses amis, c'était mieux que rien.

- oui, ils font des expériences sur eux, c'est cruel, dit Naelle.

- c'est même horrible...Bon, très bien, je vous laisse travailler alors. Si vous avez besoin d'une signature pour une nouvelle pétition, n'hésitez pas, sourit l'agent Fitzgerald.

- merci.

En sortant de la pièce, celui-ci téléphona directement à Danny.

- tu peux m'expliquer ce que tu fais ?

- de quoi tu parles ?

- Naelle, dans les bureaux, avec le technicien, répliqua Martin.

- comment ça ? Ils travaillent, non ?

- oui, rassure-toi ! Et heureusement, car Jack ne va pas être content !

- pourquoi ça ? S'interrogea Danny.

- Voyons, c'est évident! Tu monopolises un employé alors qu'on pourrait l'utiliser pour notre affaire !

- t'inquiètes ! Il aura bientôt fini !

- il ne s'agit pas de ça, affirma Martin.

- écoute, Naelle a besoin de ses articles.

- oui, c'est bien ça le problème, elle passe avant l'enquête.

- ne raconte pas de sottises, j'ai fait une erreur alors j'essaie de la réparer, c'est tout, se justifia-t-il.

- comme tu veux, j'espère que tu sais ce que tu fais.

Danny secoua la tête et raccrocha. Il retourna ensuite au bureau pour voir Naelle.

- ah mon héros ! Dit-elle.

- merci mais…répondit-il, flatté.

La journaliste alla vers Mac et posa ses deux mains sur ses épaules.

- ce jeune homme est un génie ! Il a tout récupéré !

Danny se trouva stupide sur le moment. Il avait cru que le compliment lui était adressé et était déçu que ce ne soit pas le cas.

- oh ce n'est pas grand chose, dit Mac.

- mais si, ne vous sous-estimez pas, vous me sauvez la mise ! Affirma-t-elle.

- oui, profitez-en. C'est votre heure de gloire, dit Danny, dépité.

Naelle ne remarqua pas la réaction de son ami. Elle était trop enthousiaste sur le moment. Elle portait l'ordinateur en question sous le bras.

- c'est génial, Noelle .Vraiment, je suis content pour toi, ajouta l'agent Taylor.

- c'est gentil. Bon, je vais pouvoir travailler chez moi comme ça.

Elle s'éloigna.

- merci encore Mac. Quant à toi...

- oui ? demanda Danny.

Cette fois, c'est bien à lui qu'elle s'adressait.

- la prochaine fois, je crois que cette machine va te boycotter !

Il rit jaune puis Naelle s'en alla. Il resta donc avec Mac.

- elle est jolie, dit ce dernier.

Son collègue ne répondit rien. Il était perdu dans ses pensées. Il croyait que la jeune femme lui en voulait toujours et il n'aimait pas ça.

- je parlais de Naelle, ajouta-t-il.

- j'avais compris, répondit Danny.

- tous les deux, vous êtes…

- amis, c'est une amie.

- pourtant j'avais pensé que…

- vous aviez pensé quoi ? Demanda l'agent Taylor, d'un ton glacial.

- et bien, je l'ai écouté quand elle parle de vous, elle vous a mis sur un tel piédestal.

- ne racontez pas n'importe quoi, d'après Naelle, c'est vous le héros , ici, répliqua-t-il.

- oui et je crois que ça n'a pas l'air de vous plaire.

Danny était déstabilisé.

- pour l'affaire Cochrane, on vous fera parvenir la vidéo, répliqua-t-il sèchement.

- tiens donc, Danny Taylor, changeant de sujet, comme c'est intéressant, il faut le voir pour le croire.Seriez-vous mal à l'aise ?

- écoutez-moi bien car je ne le répéterai pas deux fois. Même si je crois que ça ne vous concerne en rien, sachez que j'ai quelqu'un dans ma vie et je suis sûre que Naelle trouvera aussi la bonne personne.

- Peut-être qu'elle l'a déjà trouvée.

- vous savez quoi, Mac ? occupez-vous de vos affaires et lâchez-moi.

Danny sortit de la pièce,exaspéré. Il n'aimait pas les insinuations du technicien sur sa relation avec Naelle.