Quelques semaines plus tard, Danny avait une nouvelle situation délicate à gérer. Il avait revu Trévor, qui était sensé aller dans une nouvelle école mais il avait de mauvaises fréquentations. Pour lui éviter la prison, un soir, Danny l'avait appelé pour le prévenir que les flics faisaient une descente et lui avait donné des places pour un match de base - ball pour qu'il ne soit pas présent à ce moment-là. Seulement, maintenant son gang croyait que c'était Trévor qui les avait dénoncé et il voulait lui faire la peau. Danny décida donc de l'emmener chez Naelle pour le protéger.

- viens, suis-moi.

- où on va ? Demanda Trévor.

- tu verras.

Arrivés devant la porte, Danny s'apprêtait à toquer. Avant cela, il donna ses dernières recommandations à celui qui l'accompagnait.

- bon, tu restes poli et tout ira bien. Tu verras, c'est une femme adorable.

- une ancienne fiancée ?

- non, sourit Danny.

- pourquoi pas ?

-parce que…espèce de curieux! tu poses trop de questions!

L'agent du FBI toqua. Naelle à moitié endormie s'approcha de la porte.

- qui est-ce ? Cria-t-elle.

- c'est Danny.

Elle alla donc répondre mais cette fois elle prit le temps de passer un peignoir. Elle regarda Trévor, intriguée.

- est-ce qu' on peut entrer ? Demanda Danny.

- mais je vous en prie, faites comme chez vous.

Ils se dirigèrent vers la cuisine.

- est-ce que je peux vous offrir quelque chose ? proposa Naelle.

- Trévor ? Demanda Danny.

- non, merci, répondit ce dernier.

- pour moi ce sera un café noir, dit Taylor.

- qu'est-ce qui se passe ? questionna la journaliste.

- je te présente Trévor et mon p'tit gars, voici Naelle, dit Danny.

- enchantée, dit-elle.

- moi aussi, répondit l'adolescent.

Elle lui serra la main.

- alors tu m'expliques ? Demanda Naelle.

- Trévor, vas-y, tu peux t'installer dans le salon. T'as des DVD, non ?

- oui, répondit-elle.

- je suis sûr que tu arriveras à trouver un film potable parmi sa collection.

- merci, je suis flattée, dit Naelle.

Il fit ce que Danny suggéra.

- tu sais qu'il est 22 h, n'est-ce pas ?

- oui, je suis désolé de passer si tard. Ca devient une habitude. Il faudrait que tu me rendes un petit service….encore une fois, dit-il.

- laisse-moi deviner, ça a un rapport avec le jeune homme qui regarde un film sur ma TV en ce moment ?

- oui, j'aurai besoin que tu l'héberges pour cette nuit, répondit Danny.

- pourquoi ?

- je ne peux pas t'en dire plus mais…

- Taylor, le coupa-t-elle.

- t'inquiètes pas, il n'est pas dangereux, c'est un bon gars.

- ce n'est pas la question, affirma Naelle.

- tu me fais confiance, n'est-ce pas ? Demanda Danny.

- tu sais que oui.

- très bien, alors disons simplement qu'il a eu affaire aux mauvaises personnes.

Elle le fixa.

- quoi ?

- tu ne peux pas sauver tout le monde, dit Naelle.

- c'est fort possible mais j'ai le droit d'essayer ?

La journaliste resta muette.

- ça veut dire oui ?

- je ne sais pas, répondit-elle.

- s'il te plaît.

Danny lui adressa un de ces regards, qu'elle eut pitié et ne put résister.

- d'accord, une nuit et c'est tout !

- une seule nuit, promis. Merci, t'es la meilleure, sourit-il.

- c'est ça.

- bon, moi j'y vais je vous laisse vous organiser. Trévor, je me sauve, je te fais confiance, sur ce qu'on a dit, dit Danny

- ok. A demain, répondit-il.

- ça marche, ajouta l'agent du FBI.

Trévor s'éloigna de Naelle et Danny.

- je repasserai demain, dit-il à la journaliste.

- à demain.

Il fit plusieurs pas, suivi par Naelle puis se retourna.

- Au fait, les pandas, j'adore, plaisanta Danny.

En effet, cette fois, Naelle avait un pyjama avec des pandas en dessous de son peignoir. Sa remarque fit autant sourire Naelle que Trévor qui avait entendu leur conversation.

- tu me diras, ça reste dans la famille des ours. D'abord des oursons, après des pandas. Je verrai bien des ours polaires pour la prochaine fois. Qu'est-ce que tu en dis ? Ironisa Danny.

- Bonne nuit, répondit-elle.

Elle avait le sourire aux lèvres.

-toi aussi, dit Danny.

Il quitta l'appartement. Cette nuit-là, Trévor dormit sur le canapé de Naelle. En revanche, le lendemain matin, il n'était plus là. Elle appela Danny.

- salut, c'est moi.

Danny qui connaissait bien son amie devina au ton de sa voix que quelque chose s'était produit.

- qu'est-ce qui se passe ? Demanda-il.

- Trévor est parti, répondit-elle.

- quoi ? Comment ça, parti ?

- il est sorti. Il a laissé un mot. Il me remercie de l'avoir hébergé mais il dit qu'il doit régler ses affaires seul.

- c'est pas vrai! Qu'est-ce qui t'as pris de le laisser comme ça ?

- je dormais, je ne l'ai pas entendu, désolée, s'excusa-t-elle.

- non, c'est moi, je n'aurai jamais dû venir te voir.

Il était tellement énervé qu'il passa ses nerfs sur Naelle. Elle avait été patiente jusque là mais supportait de moins en moins son attitude.

- est-ce qu'il a dit où il allait ?

- non, répondit-elle.

- t'es sûre ? T'en as pas la moindre idée ?

- non, c'est toi qui es sensé le connaître le mieux, non ?

- très bien, je vais à sa recherche.

- est-ce que je peux …commença Naelle.

Elle voulait lui proposer son aide mais il avait déjà raccroché. Trévor avait raconté à Naelle qu'il travaillait dans une ébénisterie alors elle s'y rendit. Elle y croisa Martin et Danny. Ce dernier lui adressa un regard noir.

- alors du nouveau sur Trévor ? Demanda-t-elle.

- on en sait rien, on va interroger son patron, il a pas l'air clair, dit Martin.

- qu'est-ce que tu fais là ? Demanda sèchement Danny.

- je venais voir si je pouvais être utile…

Danny fixa Naelle.

- au cas où , reprit -elle.

- très bien mais vous nous laissez faire, dit Martin.

- quoi ? T'es fou ?

- allons-y, dit-il à son collègue.

L'agent Fitzgerald ignora le fait que Danny était visiblement contrarié. Ils allèrent donc interroger tous les trois Monsieur Brown, le patron de Trévor.

- toi, tu ne dis rien, ordonna Danny à Naelle.

C'est ce qu'elle fit. Elle se contenta de faire le tour de l'atelier. Danny jetait un œil en sa direction de temps à autre pendant que son ami questionnait Brown.

- vous êtes sur, vous ne savez rien ?

- non, désolé.

Les 2 agents s'apprêtaient à prendre congé lorsque Naelle poussa un cri. Tous les 3 regardèrent en sa direction puis se précipitèrent à son encontre.

- qu'est-ce qui vous arrive ? demanda le boss.

- je me suis coupée à la main, dit- elle.

Danny et Martin avaient l'air sincèrement inquiets pour elle. Elle avait les larmes aux yeux. Brown alla chercher une trousse de secours car le sang coulait. Danny en profita pour s'approcher.

- ça va ? fais voir.

Il prit délicatement la main de Naelle, qui l'enleva aussitôt. Danny s'interrogea.

- venez, mademoiselle, dit Brown.

Il l'accompagna à l'infirmerie.

- c'est de la peinture.

Naelle murmura cela à l'oreille de Danny avant de rejoindre le patron et d' adresser un clin d'œil au jeune agent. Danny la regarda, incrédule. Ses pleurs avaient l'air tellement réalistes. Il la fixa. Elle allait soigner sa fausse plaie.

- qu'est-ce qu'il y a ? demanda Martin.

- c'est de la peinture, sourit Danny.

- tu déconnes ?

- non. C'est ce qu'on appelle faire diversion. Profitons-en.

Ils fouillèrent donc le bureau du boss à la recherche d'une piste sur Trévor. Ils n'avaient toujours rien lorsqu'ils entendirent la voix de Naelle.

- merci beaucoup de m'avoir soignée, cria-t-elle.

- pourquoi est-ce que vous parlez aussi fort ?

Danny sourit à l'astuce de Naelle.

- j'ai trouvé, dit Martin.

Ils sortirent en la regardant, au loin.

- ce sont les machines, elles font tellement de bruit, ça a dû me casser un tympan, mentit-elle.

- non, mais tu le crois ça ?

Danny parlait de la performance de Naelle.

- ah ça il faut le voir pour le croire, répondit Martin.

Naelle se dirigea vers la voiture où les 2 agents l'attendaient avec un bandage à l'index qu'elle retira dès sa sortie du bâtiment.

- alors ? demanda -t-elle.

- bien joué, la félicita Martin.

- vous avez trouvé quelque chose ? Reprit-elle.

- grâce à toi. Dis-moi, t'as fait l'Actor Studio ou quoi ? Ironisa Danny.

- il faudrait lui donner un oscar, ajouta Martin.

- au moins ça oui, sourit son collègue.

Naelle ignora leurs propos, elle voulait savoir ce qu'ils avaient bien pu trouver.

- vous avez une preuve ? Demanda Naelle.

- oui, on a un dossier sur ses magouilles. On va le coincer, répondit Martin.

Malgré tous ces éléments, l'enquête piétinait toujours et Danny était au bout du rouleau. Il se rendit chez Naelle à l'aube. Elle était en jogging lorsqu'il sonna.

- salut.

- bonjour, répondit Naelle.

Elle vit qu'il avait une petite mine.

- est-ce que c'est Trévor ? Oh mon dieu…

- non, non, il…on n'en sait toujours pas plus.

Il aperçut sa tenue sportive.

- tu voulais aller courir ? Je te laisse.

- oui mais ça attendra… viens, entre, dit-elle.

Il la suivit jusque dans sa cuisine.

- je te sers un café ...noir ?

- je veux bien, répondit Danny.

- tiens.

Le silence s'installa. Danny se frottait les yeux.