Disclaimer : Ils ne sont pas à moi.
1
John Sheppard ajusta la sangle de son sac à dos et se redressa en s'essuyant le front. Il était temps de repartir. Il jeta un coup d'œil au docteur McKay et soupira, exaspéré. Evidemment ce dernier n'était pas encore prêt. A genoux et torse nu il fouillait dans son sac à la recherche de son pull qui, bien sur se trouvait au fond.
Le militaire était perplexe devant le manque d'organisation du scientifique. C'était peut-être un génie mais il se montrait incapable de remplir correctement son sac lors des missions et c'était toujours la même histoire : il fallait attendre que McKay vienne à bout des vêtements, chaussettes, notes, ordinateur portable qui se mélangeaient allègrement dans son fouillis afin que ce dernier mette la main sur l'objet recherché.
Teyla et le major Lorne, résignés, discutaient assis sur un tronc d'arbre de la mission. L'athosienne connaissait très bien la planète où ils se trouvaient et ses habitants et elle racontait quelques anecdotes à Lorne sur la population locale. Absorbés par leur conversation, ils ne prêtaient aucune attention au combat que menait McKay contre son chaos personnel éparpillé à leurs pieds.
Sheppard avait à plusieurs reprises tenté d'initier le scientifique à l'art de ranger ses affaires dans un sac à dos afin d'accéder immédiatement à l'essentiel mais manifestement cela avait de la peine à entrer dans la tête dure du canadien.
Le militaire laissa échapper un soupir de résignation. Son regard se posa sur la tête ronde penchée sur le capharnaüm de vêtements, de papiers divers, de barres de chocolat et descendit vers la courbe douce des larges épaules. Il en apprécia l'arrondi et se demanda comment était la peau au toucher. Douce certainement. Lisse et souple. Il fixa hypnotisé le mouvement des épaules pleines et se sentit une fois de plus troublé. A ce moment là le scientifique leva les yeux et surprit le regard de Sheppard sur lui. Il rougit violemment et replongea dans son sac d'où il extirpa enfin le pull bleu.
John Sheppard se mordit les lèvres, agacé. Il se demanda une fois de plus à quel jeu ils jouaient tous les deux : Les regards, les frôlements, les réflexions équivoques. Tout cela n'était certainement pas très innocent. Ni très clair. Ni l'un ni l'autre ne savaient où ça allait les mener. Bon sang, ils n'étaient même pas homos tous les deux ! Il savait que McKay, sans être un grand séducteur ne laissait pas passer les occasions quand elles se présentaient et lui même était reconnu par tous comme le parfait séducteur. Les femmes le trouvaient irrésistible et il en avait emmené plus d'une dans son lit depuis leur arrivée dans la galaxie de Pégase, lors des missions et dans la base même. Il se détendit : Tout cela n'était sûrement qu'une façon de déstresser. Les missions étaient souvent périlleuses et ce jeu troublant leur permettait de se détendre, voilà tout. Mais tout de même depuis quelque temps ils…John Sheppard chercha le terme exact. Ils…flirtaient, aurait dit sa mère. Vieille expression désuète que personne n'employait plus guère mais qui résumait bien la situation. Est-ce qu'ils ne jouaient pas un peu avec le feu ? Est ce qu'ils savaient bien où étaient leurs limites ? Il fallait bien reconnaître que d'une certaine façon ils marchaient sur des œufs. Le militaire haussa les épaules et chassa ces pensées pour le moins dérangeantes. McKay était enfin prêt, ils pouvaient repartir. Le militaire lança une plaisanterie sur le fait « qu'il allait prendre Rodney à part ce soir pour lui apprendre certaines choses », laissant bien entendu planer le doute et le scientifique saisit la balle au bond afin de lui signaler « qu'il se tenait à sa disposition tant son esprit scientifique était ouvert à toute chose ».
La conversation se poursuivit, légère et ambiguë. Les deux hommes avançaient sur un chemin familier, persuadés de maîtriser parfaitement leurs propos et leurs sentiments..
Ni l'un ni l'autre n'entrevoyaient la suite logique des événements. Ils se laissaient porter, ne cherchant ni à comprendre ni même à reconnaître leurs désirs. Ils avançaient en aveugle et allaient droit dans le mur.
A suivre…
