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Ils reprirent leur route en direction du village où ils étaient attendus.

Teyla, habituellement peu bavarde leur parla longuement du peuple qui allait les recevoir. Pour une fois la jeune athosienne se montrait loquace et elle ne tarissait pas d'éloges sur les habitants du village.

-Ce sont des gens merveilleux et très hospitaliers. Et également des amis de longue date de mon peuple. Je les connais tous.

John Sheppard sourit : Manifestement Teyla serait une intermédiaire inestimable dans les futures négociations commerciales entre les atlantes et ces gens.

La jeune femme était visiblement heureuse de cette visite. Il était rare de la voir animée d'un tel enthousiasme. Elle se montrait habituellement plus réservée. Sheppard se demanda si la présence de Lorne y était pour quelque chose. Teyla ne semblait pas indifférente au jeune major et le colonel avait surprit certains échanges de sourires qui lui laissait à penser que peut-être…

Il reporta son attention sur le discours de l'athosienne.

-Leur chef est un homme exceptionnel, s'exclama t-elle. Lorne se rembrunit. L'homme le meilleur que j'ai jamais rencontré, ajouta-t-elle avec un sourire malicieux à l'égard du major. Il est très âgé maintenant. Lorne se détendit et sourit à son tour à la jeune femme. Il n'a rien perdu de ses facultés : il a un don de clairvoyance. Il voit des choses que les autres ne voient pas. En fait, il les ressent. Je crois que sa petite fille, Aela a hérité de son don.

Rodney McKay qui marchait derrière elle eut un sourire dubitatif. Un don de clairvoyance, voyez-vous ça ! Il se transformait peut-être aussi les soirs de pleine lune où bien d' autres foutaises encore ! Il s'apprêtait à faire une réflexion bien sentie sur le présumé don de l'homme en question et sur la crédulité des hommes en général quand un regard d'avertissement du colonel l'en empêcha. Ce dernier s'approcha et lui murmura à l'oreille :

-McKay, je suis sûr que vous n'avez pas envie de contrarier Teyla alors stop, pas de réflexion malvenue, OK ? Si vous avez envie d'exercer votre langue, je suis là…Le militaire lui lança un regard équivoque et continua : Pour vous écouter bien sûr..

-Pour m'écouter seulement ? Glissa le scientifique au creux de son oreille, entrant une nouvelle fois dans le jeu.

-Vous pensiez à quoi, McKay ? Susurra le militaire, accompagnant sa question d'un regard provocant.

-Peut-être à la même chose que vous, colonel…

Ces demi-mot, ces non-dits plus ou moins explicites excitaient le scientifique, faisaient battre son cœur et monter l'adrénaline.Il avait un peu le sentiment de se tenir en équilibre au dessus du vide, de prendre des risques. Une partie de lui même lui disait qu'ils jouaient avec le feu mais l'autre brûlait d'excitation, d'envie de l'interdit. Et ces échanges étaient si plaisants ! Ils ne prêtaient pas à conséquence. En fait, c'était juste pour s'amuser, se détendre. Rien de plus. Rodney McKay sourit. Ce petit jeu lui plaisait et lui faisait du bien et il ne voyait pas pourquoi il s'en priverait.

Le colonel Sheppard l'attirait, c'était indéniable mais il n'était pas homosexuel, c'était évident. N'empeche qu'il se posait des questions sur ses propres sentiments et faisait certains rêves où lui et Sheppard se retrouvaient dans des situations cette fois-ci …plus qu'équivoques.

Il grimaça et troublé, chassa ces pensées gênantes. Cela n'arriverait pas dans la réalité, c'était impossible. Il n'avait aucun souci à se faire. Il gardait la maîtrise et contrôlait parfaitement la situation.

Il lança un regard provocant au militaire et reprit leur échange verbal là où il en était resté.

A suivre…