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Ils arrivèrent au village en fin d'après midi.

Une partie des habitants s'était rassemblée pour les accueillir. Teyla sourit et s'avança vers un très vieil homme qui l'étreignit avec affection.

-Te voici enfin ma Teyla. Tu es toujours plus jolie à chaque fois que je te vois. Ah si j'avais seulement cinquante ans de moins ! ajouta t-il avec un sourire malicieux.

L'athosienne éclata de rire :

-Grand-père, vous serez toujours jeune, répliqua Teyla avec chaleur. Mais venez que je vous présente à mes amis :

Voici le colonel John Sheppard, le docteur Rodney McKay qui est un scientifique, le major Lorne et notre escorte, des marines finit-elle en désignant les deux militaires qui les accompagnait. Des soldats, précisa t-elle devant l'air perplexe du vieil homme.

Mais celui-ci semblait plutôt s'interesser au colonel Sheppard. Il le scrutait d'un regard perçant qui mettait le militaire mal à l'aise. Ce dernier allait ouvrir la bouche pour parler quand le chef le devança :

-Soyez tous les bienvenus, s'exclama le vieil homme. Les amis de Teyla sont nos amis. Si vous le voulez bien, nous parlerons affaires demain. Vous devez être fatigués et avoir faim.

Rodney trouva immédiatement le vieil homme fort sympathique. En effet il mourrait de faim et entendait bien faire honneur au repas. Il adressa un sourire chaleureux au chef.

-En effet je meurs de faim et cette longue marche m'a épuisé. Et le colonel Sheppard m'a l'air affamé lui aussi… et bien fatigué.

En effet le militaire venait négligeament de s'appuyer contre un muret. Il se redressa aussitôt, l'air d'un gamin pris en faute.

Rodney vit du coin de l'œil Sheppard ouvrir la bouche et la refermer aussitôt. Bien sur, le colonel ne pouvait pas le brancher sur son solide appétit devant leurs hôtes, même si cela le démangeait.

Il ne put résister à la tentation d' en rajouter:

-N'est-ce pas colonel ?

-Mais bien sûr Rodney, grinça le militaire avec l'air de dire : » Tu ne perds rien pour attendre, je t'attends au tournant. ».

Rodney lui adressa un sourire angélique.

L'irruption dans le petit groupe d'une enfant aux longs cheveux bruns un peu emmêlés et aux grands yeux sombres fit immédiatement diversion. Elle prit la main du chef et regarda avec curiosité les étrangers.

-Ah, tenez, déclara le vieil homme. Je vous présente ma petite fille Aela.

L'enfant, intimidée se cacha derrière son grand-père. Le major Lorne s'accroupit.

-Bonjour toi, tu aimes le chocolat ?

-Bien sûr, répondit l'enfant déjà conquise par le militaire. Elle s'enhardit et prit la friandise des mains de Lorne avec un grand sourire reconnaissant et sans plus de cérémonie se planta devant McKay et Sheppard. Elle les dévisagea un instant, l'air intrigué et lâcha tout de go :

-Pourquoi est-ce que vous avez peur de vous le dire ?

-De nous dire quoi, petite ? s'enquit le militaire étonné.

-Et bien, que vous vous aimez !

-Par..pardon ? Bafouilla le colonel tandis que le scientifique devenait rouge comme une pivoine.

-Oui, rétorqua l'enfant avec assurance. Vous êtes amoureux l'un de l'autre mais vous vous le cachez. C'est bête.

Et sur ce elle mordit à pleine dent dans la barre de chocolat sans se soucier de l'effet produit par sa déclaration.

Un silence gêné s'abattit sur l'assemblée. Sheppard regarda autour de lui, cherchant de l'aide.

Le major Lorne semblait tout à coup très intéressé par les épis de faîtage posés sur les toits des maisons. Teyla était subitement absorbée par un accroc invisible sur le devant de sa veste alors que les deux marines examinaient soigneusement leurs P90 comme s'ils venaient de découvrir un soudain dysfonctionnement dans leurs armes.

McKay, lui, regardait ses pieds comme s'il les voyait pour la première fois. John nota que le scientifique avait pris une jolie couleur pourpre.

Le vieil homme les sortit de l'embarras dans lequel ils étaient plongés.

-Je vous prie d'excuser ma petite fille, messieurs. Elle est très gentille mais elle ne sait pas tenir sa langue. Mais venez donc, un bon repas nous attend. Nourriture et musique, cela vous convient ?

L'atmosphère se détendit aussitôt. Le petit groupe suivit avec soulagement le chef qui se dirigeait vers une grande maison située au centre du village.

Seuls le colonel Sheppard gardait l'air pincé et le scientifique avait l'expression de quelqu'un qui vient de mordre dans un citron. Ce qui était un comble pour lui.

A suivre…