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John Sheppard, assis au bord de la jetée contemplait les vagues qui venaient s'écraser à ses pieds. Il songeait à Rodney.

Quand avait-il vu le scientifique pour la première fois ? C'était là-bas, sur la Terre, en Antarctique. Il se souvenait s'être assis sur le fauteuil, la chaise des anciens et McKay lui avait demandé de se concentrer ou quelque chose comme cela. Puis il avait appris qu'il possédait le gène et le général O'Neil l'avait convaincu de faire partie de l'expédition.

Et sa vie en avait été changée.

Il se souvenait du canadien et même du pull orange qu'il portait ce jour-là. Un gros pull polaire, c'était de circonstance, qui le faisait se distinguer du reste du personnel. John avait été immédiatement intrigué par cet homme et par la suite il avait appris à mieux le connaître.

Rodney McKay était une personnalité à part, c'était indéniable. Plus intelligent que tous, génial et ayant conscience de l'être.

Un homme complexe, à la fois timoré et courageux. Egocentrique et capable du plus grand dévouement, orgueilleux mais si sensible. Un homme de différences.

John ne savait plus le nombre de fois qu'il avait sauvé la cité grâce à son génie. Et même il y avait quelques mois de cela, les habitants d' Atlantis n'avait dû leur salut qu'au courage du scientifique qui était entré dans une entité pour l'expédier hors de la cité.

Rodney lui avait sauvé la vie lors de la découverte d'une station spatiale wraith qui dérivait dans l'espace et sur l'Aurora également.

Mais Rodney avait ses défauts aussi. Son ambition avait failli les tuer tous les deux sur la planète Dorandan. Le résultat avait été la destruction des trois quart d'un système solaire. Une boulette à la hauteur de son génie. C'était un homme entêté. Il pouvait faire preuve d'intolérance vis à vis des croyances des autres. Il manquait de tact, se plaignait souvent et n'en faisait qu'à sa tête.

Et malgré leurs différences un lien s'était tissé entre eux deux , un lien fort, un sentiment que John reconnaissait maintenant mais qu'il avait de la peine à nommer.

Un sentiment qu'aucun d'eux n'avait voulu reconnaître quand il en était encore temps. Alors ils en avaient joué, le réduisant à un badinage léger, à un flirt qui ne les obligeait pas à prendre au sérieux ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Ils avaient fait en sorte de ne pas avoir à assumer leurs sentiments. Ils s'étaient conduits comme des aveugles, refusant de voir ce qui pourtant était évident.

John Sheppard, le regard fixé sur la crête blanche des vagues commençait enfin à mettre un nom sur les sentiments qu'il portait à Rodney McKay.

C'était difficile et cela l'obligeait à se remettre en question, à remettre même en question ce qu'avait été sa vie jusqu'à présent.

Et puis était-il prêt à assumer cette fois ci ? Ne risquait-il pas d'encore paniquer et de blesser Rodney de nouveau ?

Non, il ne le croyait pas. Il fallait bien qu'il se résigne et regarde la vérité en fac : Il aimait Rodney McKay, il en était amoureux et était enfin prêt à assumer ses sentiments.

Ce ne serait pas facile mais ce serait encore plus difficile de vivre sans Rodney.

Curieusement, John n'avait aucun doute sur l'amour que le scientifique lui portait. Ou bien qu'il lui avait porté. Mais il avait l'intuition que les sentiments que Rodney avait pour lui ne s'étaient pas évanouis. Enfin, il l'espérait plutôt.

Merde ! mais pourquoi avait-il paniqué comme cela ? Bon, d'accord, il avait été terrifié par tout ce que cela impliquait mais ça ne justifiait pas sa violence. John Sheppard n'avait jamais été un calme et parfois ses pulsions lui jouaient des tours. Il pouvait faire preuve du plus grand sang-froid devant les pires dangers mais dès qu'il s'agissait de sentiments, il se retrouvait démuni, comme handicapé.

Et là bas, sur cette planète la découverte de ce qu'il ressentait pour Rodney, l'envie, le désir, la passion lui avait fait terriblement peur. Et l'alcool aidant…

Il se remit debout et contempla une dernière fois l'océan. Gris et blanc. Comme le ciel. Un temps triste et maussade, à l'image de son état d'esprit actuel.

Bon, voilà qu'il recommençait à s'apitoyer sur lui-même. Il se secoua : Avant tout il devait obtenir le pardon de Rodney. Il se mordit les lèvres. Ce n'était pas gagné. Il fallait qu'il s'accroche et trouve un moyen d'y parvenir.

Le colonel Sheppard en était là dans ses pensées quand sa radio se mit à grésiller. Il appuya sur le bouton de réception et la voix d'Elisabeth Weir s'échappa de l'appareil.

-Colonel Sheppard, venez tout de suite à la salle de contrôle, nous avons un problème avec un jumper.

John Sheppard se dirigea immédiatement sur les lieux. Un jumper en difficulté. Il réfléchit : il n'y avait qu'un appareil dehors aujourd'hui. Certainement celui qui avait été touché lors du dernier combat et qui présentait de nombreuses avaries. Il avait été réparé et devait subir des tests lors d'un vol d'essai et..

Le colonel s'arrêta brusquement. Un vol d'essai ! Nom de nom, c'était Rodney qui devait évaluer l'appareil. Le scientifique était même intervenu pour que ce soit le nouveau, Griffith qui soit aux commandes.

Prit d'une soudaine appréhension, il se mit à courir…

A suivre…