Merci à tous pour vos reviews. J'espère que la légende des Enfants Sacrés continuera de vous intéresser. N'hésitez pas à me faire part de vos avis.
Le sanctuaire
Nous sommes arrivés aux abords du sanctuaire après une marche de plusieurs jours. Et durant tout ce temps, je ne pouvais m'empêcher de penser, de m'interroger sur mon avenir au sein de ce sanctuaire inconnu. Sept ans ! J'avais passé sept années de bonheur à m'entraîner auprès de mes frères. Instruits par les prêtres, entraînés par notre maître, gardés par le cosmos sacré de notre mère divine, le Paradis Blanc était devenu notre maison. Et je n'en imaginais pas d'autre. Un rapide regard dans la direction de Sorrente m'apprit que mon frère partageait mes inquiétudes. Nous avions le cœur lourd, si lourd… Lourd d'avoir quitté notre maison, lourd de ces adieux douloureux fait à nos deux autres frères, qui pour leur part, avaient été contraints à prendre un chemin opposé.
Nous nous étions mutuellement découverts, apprentis tremblants de peur face à notre énigmatique destinée, enfants de sept ans seuls et désemparés. On m'avait présenté ces trois autres enfants de mon âge, me disant qu'ils deviendraient désormais mes frères. Mon esprit s'était immédiatement érigé de colère face à cette imposition. Un frère ? J'en avais déjà un ! Il avait périt, avalé par les flammes d'un incendie meurtrier et mon cœur d'enfant illusoire refusait de le remplacer aussi facilement. Je l'aimais tellement. Comment ces gamins étrangers et ridicules pouvaient-ils penser un seul instant se substituer à… lui.
Lui, dont le nom s'étrangle toujours dans ma gorge, même après toutes ces années. Si mon cœur hurlait son nom, mes lèvres, elles, restaient incapables de le prononcer. Je l'avais tant appelé au secours… en vain.
Les années passant, l'animal sauvage et blessé que j'étais s'était laissé apprivoiser par ces trois autres disciples de la Lune. Et sans m'en rendre compte, ils étaient devenus mes frères d'âmes, alors qu'il n'y avait entre nous pas le moindre lien de parenté. Nous ne partagions même pas la même nationalité. Cependant, l'évidence avait très vite fini par nous rattraper. Même si j'étais la seule à ne pas être enfant unique, un lien très fort nous rattachait les uns aux autres. Un lien que seule une connexion divine peut expliquer. Les années passant, ce lien avait fini par nous faire ressentir les peines, les joies, les douleurs, allant jusqu'à me faire ressentir dans le fond de ma chair chaque blessure infligée qui pourtant ne m'avait physiquement pas touchée. Oui, ce lien était vraiment très fort, si fort... et il l'est resté.
Mes frères… nous étions notre plus grande force mutuelle… de même que notre plus grande faiblesse. Frères... le plus grand secret des enfants sacrés.
Nous avancions dans ce sombre chemin de pierres poussiéreux. La nuit était déjà fort avancée mais un simple regard sur le garde muni d'une torche qui s'avançait à notre rencontre nous prouva que nous étions attendus. Au loin, les premiers temples du sanctuaire sacré d'Athéna jetaient une ombre imposante sur le paysage aride de la côte grecque.
Une boule me monta à la gorge. Ce sanctuaire était si sévère, si éloigné de ce cadre presque idyllique où j'avais passé mes premières années. Je pris un instant pour me donner une contenance et observer ce lieu. Le sanctuaire surplombait une falaise abrupte et dangereuse. Au loin, autant que mon regard éteint pouvait me le permettre, je réussis à deviner une sorte de petit remontoir sur lequel un seul arbre, majestueux et sans doute centenaire, régnait sur les parois mortelles de la montagne, défiant de ses branches penchées sur le vide, une mer ce jour là déchainée. Cet endroit m'attira aussitôt. Calme, paisible, dangereux, il allait devenir mon refuge, ma falaise…
Je reportais mon attention sur ce garde qui s'inclinait face à nous, nous indiquant qu'il allait nous conduire devant la plus autorité du domaine : le grand Pope.
J'avais suffisamment étudié les règles du sanctuaire avec les prêtres pour savoir que nous nous apprêtions à être introduits face au représentant d'Athéna sur Terre. D'un geste de la main, le garde nous invita à le suivre. Il nous fit passer par des conduits souterrains, nous menant directement au treizième temple. Nous ne fûmes pas étonnés. Nous savions que, encore inconnus aux yeux de nos futurs frères d'armes, le temps des présentations n'étaient pas encore arrivés. Cela excluait donc la montée des marches. Et pour être tout à fait franche, en repensant à ce moment particulier et au lendemain, lorsque nous avons dû redescendre les marches en passant par chaque temple pour y être présentés, je me dis que nous avons été chanceux de ne pas avoir à subir l'épreuve des escaliers dans le sens de la montée.
Nous arrivâmes au seuil du dernier temple par une entrée dérobée. Debout devant la porte, nous attendait le grand Pope en personne, habillé d'une longue toge de cérémonie pourpre brodée de fils noirs. Je levais le visage pour découvrir un homme paraissant une trentaine d'année. Son visage bien que sévère reflétait une expression douce et émue. Ses yeux laissaient paraître une sagesse infinie. "Une main de velours dans un gant de fer"… ce fut la première pensée que j'eus lorsque, pour la première fois, je me trouvais en présence du grand Pope d'Athéna : Shion. Je connaissais son histoire, et je savais qu'il connaissait la nôtre. Chevalier survivant de l'ancienne guerre sainte, il fut nommé grand Pope par Athéna et assassiné des années plus tard par un chevalier schizophrène, le chevalier du Gémeau. Il refit surface plus tard, se faisant passer pour un traître pour mieux servir la Déesse à laquelle il avait juré fidélité. Ressuscité, il avait reprit ses fonctions de dirigeant des chevaliers. Cet homme m'inspira instinctivement une grande sympathie. Il faut dire qu'un homme qui sert sa Déesse fidèlement depuis plus de deux cent ans de vie, ça inspire le respect.
Shion nous reçut avec gentillesse. Son visage non masqué laissait transparaître la fierté. Les Enfants sacrés ne renaissant qu'en même temps que la Déesse Athéna, il était extrêmement rare de les voir au sanctuaire. Il avait vécu la dernière réincarnation de la Déesse, et pourtant nos chemins ne s'étaient pas croisés.
Nous avançâmes et nous nous agenouillâmes devant lui, le visage baissé en signe de respect. Shion nous invita à le suivre à l'intérieur et nous mena directement dans une chambre confortable, bien que de petite dimension.
- "Demain, je vous présenterais à vos maîtres ainsi qu'aux autres chevaliers. Pour l'heure, il est tard et vous devez être fatigués par le voyage. Reposez-vous."
Cette nuit là, la première depuis sept ans que je passais hors du Paradis Blanc, je ne réussis pas à trouver le sommeil. Je m'interrogeais sur mon futur maître. Oh bien sûr, Je savais déjà qui il était. Ancien disciple du grand Pope lui-même, actuel chevalier d'or du Bélier, descendant du mythique peuple des Atlantes. Il avait la réputation d'être un homme sage, bon et loyal. Son seul nom inspirait le respect et la crainte. C'était un adversaire de très haut niveau. Un homme redoutable pour ses ennemis, bien qu'il répugnait à leur ôter la vie. Il avait parait-il un visage sévère. On disait de lui, qu'à l'instar du chevalier d'or du Verseau et de celui de la Vierge, aucune émotion ne transparaissait sur son visage de marbre. Mais Cela ne me posait pas de problème, au contraire, étant moi-même quelqu'un de très réservé. A l'inverse de Sorrente, dont le visage pouvait exprimer un arc-en-ciel d'émotion - chose que je lui avais très souvent envié - mon visage à moi gardait toujours et en toute circonstance, une froideur constante. Et le fait de ne pas pouvoir voir l'expression de mes yeux ne faisait qu'accentuer ce masque d'indifférence et de glace. C'était ma protection. Je me l'étais forgée depuis l'enfance. Pourquoi ? Pour ne pas montrer de faiblesse. Pour ne pas paraître fragile. On dit que les yeux sont le miroir de l'âme, moi je fermais au monde et mon âme et mon cœur et mon visage. Je suis ainsi. Ou plutôt, j'avais appris à le devenir. Par moi-même. Mon ancien maître, les prêtres du Paradis Blanc ainsi que mes frères s'étaient évertués en vain à m'égailler en voyant un semblant de vie quitter progressivement mes traits. Désespérés de me voir statufier mon visage dans une expression unique. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait cela. Je suis incapable de l'expliquer. Evidemment, il m'arrivait de sourire, mais d'un sourire que Sorrente s'amusait souvent à qualifier de « Joconde » : énigmatique.
J'aurais pus être plus gaie sans doute, moins sévère. Mais je n'y arrivais pas. Et puis, sincèrement, Lecteur inconnu, pour un enfant de la Lune, être un rayon de soleil… ironie du sort… ou blasphème ?
Mais revenons à ce qui me taraudait l'esprit. Mon futur maître : Mû du Bélier.
Laisses-moi prendre un moment, Lecteur inconnu, pour t'expliquer la place qu'un maître revêt dans la vie d'un enfant sacré. Car de maître reconnu, et malgré celui que nous avons eu au Paradis Blanc, les enfants sacrés n'en n'ont qu'un seul véritable dans toute leur vie : un chevalier d'or ! Ainsi l'a demandé Athéna pour s'assurer, à jamais, une part de notre loyauté. Ainsi le promis la Déesse de la Lune, mais sous certaines conditions.
Les maîtres sont déterminés par le signe astrologique de naissance de notre réincarnation. Tu devineras donc assez aisément que je suis également du signe du bélier.
Les enfants sacrés vouent une obéissance exclusive et un respect total à leur maître. Nous leur sommes entièrement soumis. Nos maîtres ont presque un droit de vie ou de mort à notre encontre. Plus même. Dans l'ordre de notre hiérarchie, le maître vient se positionner directement à la seconde place, juste derrière la Déesse de la Lune… et avant Athéna. Un ordre donné par nos maîtres peut venir contredire un ordre de la Déesse. Tu imagines donc l'énorme responsabilité qui pesait sur les épaules des chevaliers désignés.
Les enfants de la Lune se font un devoir de protéger leur maître quoi qu'il arrive. Au mépris de leur vie, s'il le faut. Plutôt nous faire tuer, que de permettre à un adversaire d'inquiéter nos maîtres.
C'est de la loyauté, de l'obéissance et de la soumission poussés à l'extrême.
...
Nous nous trouvions dans une pièce jouxtée à la salle du trône où le grand Pope nous avait demandé d'attendre son ordre pour entrer. Shion avait organisé une réunion extraordinaire rassemblant tous les chevaliers d'or afin de leur expliquer notre histoire, notre présence au sanctuaire. Nous étions des guerriers de la Lune venu pour les aider à défendre et protéger Athéna.
J'aurais aimé te dire qu'en bon soldats, Sorrente et moi nous nous trouvions debout, au garde à vous, sans bouger le moindre muscle, attendant l'invitation du Grand Pope pour entrer… mais ce ne serait pas être totalement franche avec la vérité. La vérité, c'est que poussé par mon malicieux de frère, nous nous trouvions à ce moment là, l'oreille collée à la porte, tachant au mieux d'écouter le discours prononcé et les remarques des chevaliers. Réaction bien peu en adéquation avec l'enseignement de politesse des prêtres, je te l'accorde… mais Ô combien naturel pour deux adolescents curieux qui viennent d'être propulsés dans un univers si différent du leur, accordes-le moi.
Les chevaliers avaient sentis nos cosmos et notre présence dans la pièce d'à côté. Ils écoutaient respectueux, les explications du grand Pope. A la fin, les réactions n'ont pas tardés. Une en particulier, me frappa.
Un chevalier s'était insurgé sur notre venue en des termes peu élogieux qui donnèrent quelque chose comme : « et c'est maintenant qu'on se paie la cavalerie ? On peut savoir ce qu'ils foutaient durant la dernière guerre sainte les gamins ? ».
Je ne le savais pas encore, mais je venais d'entendre pour la première fois, la douce et mélodieuse voix du chevalier d'or du Cancer.
Cela dit, connaissant l'histoire de la guerre contre Hadès, je ne peux que lui donner raison pour son indignation. Il est vrai que l'ensemble de la chevalerie aurait sans doute appréciée une aide durant cette guerre. Venir protéger Athéna… alors qu'elle s'était fait planter une flèche dans le cœur, kidnappée par Poséidon, et qu'elle avait dû combattre Hadès… ça n'avait pas vraiment de sens. Mais si la Déesse de la Lune avait choisit de nous faire entrer en scène uniquement à partir de cet instant, il devait y avoir une explication. Je ne la compris que bien plus tard, lorsqu'elle vint me frapper de plein fouet avec toute sa violence.
Shion congédia tous les chevaliers sauf deux d'entre eux, nos futurs maîtres, afin de leur expliquer dans le détail le rôle qu'ils auraient à jouer et la condition particulière qui est celle d'un maître pour un enfant sacré. Ils le savaient déjà. Eux avaient été prévenus de notre arrivée depuis plusieurs jours afin d'avoir le temps de se préparer. Mais je sentis néanmoins l'angoisse et la curiosité monter en eux lorsque Shion fit signe au garde placé devant la porte de nous introduire. D'un bond, nous nous écartâmes de la porte.
La porte s'ouvrit et nous entrâmes.
Nous étions vêtus de nos tenues d'entrainement : un simple pantalon de lin avec une longue tunique ainsi qu'une grande cape posée sur nos épaules et une capuche qui nous recouvrait le visage.
Solennel, Shion se plaça devant nous pour faire les présentations.
- "Swann, je te présente celui qui sera dorénavant ton maître : Mû, le chevalier d'or du Bélier." Formula t'il se déplaçant d'un pas et désignant d'un geste de la main, le jeune homme placé à sa droite.
Fier, impassible, superbe dans son armure d'or… ce fut la première vision que j'eus de mon maître. Ses longs cheveux d'un brun très clair attaché en catogan dans son dos laissaient dévoiler un visage de marbre sur lequel pouvait tout de même se lire une indéniable douceur. Le visage de Mû ressemblait à celui de son maître, accentué par les points de vie qui remplaçaient les sourcils des deux atlantes. Ses yeux marron me détaillaient, cherchant à apercevoir mes traits derrière ma capuche.
Je m'avançai dans sa direction, m'arrêtai à quelques pas de lui. Posai un genou à terre et courbais le front.
- "Je suis Swann, le guerrier de la Lune d'Argent. Je suis honorée d'être votre disciple et de suivre votre enseignement. J'espère ne pas vous décevoir, Maître."
En prononçant ces mots, d'un geste j'avais ôté ma capuche et relevé la tête pour laisser à mon maître le soin de me détailler. Son visage n'avait pas changé mais je pus remarquer la lueur de stupeur qui s'était allumée, le temps d'une seconde, dans son regard. Une fille ! Je suppose qu'en entendant parler de Swann, enfant sacré, il s'était attendu à voir un garçon.
Il faut dire que depuis la nuit des temps, les enfants sacrés avaient toujours été des hommes. C'était la première fois que, par un caprice de la nature, l'un d'entre eux naissait dans un corps de femme. Et j'ai toujours gardé une profonde rancune envers cette nature traitresse. Il avait évidemment fallu que l'exception tombe sur moi ! De plus, comme pour compenser cette erreur, la nature m'a doté d'une très grande beauté. Privilège dont je me serais volontiers passée. Il n'a su engendré, depuis le début de ma vie, qu'une succession de malheurs. Jalousie - même si je n'ai côtoyé que très peu de femmes - envie, et douleur.
Je suis de taille moyenne, un corps svelte, une peau blanche, et un visage apparemment « angélique ». De longs cheveux bruns assez foncés que j'ai toujours attachés derrière mon dos. Alors pour compenser, je ne suis absolument pas féminine, camouflant sans cesse mes formes derrière d'amples vêtements et parlant toujours de moi au masculin.
Je ne suis pas une guerrière, je suis un guerrier. Avant d'être femme, je suis un chevalier.
Je hais cette beauté, je hais ces attribues féminins, je hais ces regards qui se posent sur moi pour me détailler. Ne vous fiez pas à mon air « angélique », je suis tout, sauf fragile. C'est le seul petit plaisir que je m'accorde et je suis toujours assez fière de constater l'effet de surprise qui se lit sur les visages. Mon nom est trompeur, ma réputation aussi. Mes ennemis croient toujours avoir affaire à un homme. Et quand ils me découvrent, ils me jugent alors forcément faible. Et mon petit plaisir, ma revanche sur la nature, c'est de lire la stupeur sur leur visage quand ils constatent, trop tard, qu'ils se sont trompés.
Pourtant ce jour-là, le visage de Mû ne changea pas. Il me sourit doucement.
- "Sois le bienvenu, enfant sacré de la Lune d'Argent."
Shion se tourna ensuite vers Sorrente.
- "Sorrente, je te présente celui qui sera dorénavant ton maître : Shaka, le chevalier d'or de la Vierge."
Même formule et même rituel. Et pendant que mon frère s'agenouillait et se présentait à son maître, j'en profitais pour détailler discrètement le chevalier d'or de la Vierge. De longs, de très longs cheveux d'un blond presque blanc, une peau extrêmement pâle, un visage doux et fermé, les yeux clos. Shaka, l'homme qui, selon les dires, est le plus proche de Dieu, était impressionnant de force dans son armure.
- "Sois le bienvenu, enfant sacré de la Lune de Bronze."
C'est ainsi que nous entrâmes de plein pieds dans le sanctuaire d'Athéna.
Nous étions destinés à devenir des chevaliers, à faire partie de la garde dorée de la Déesse des Hommes, au même titre et au même rang que les chevaliers d'or.
Seulement voilà, les enfants sacrés doivent protéger Athéna en usant uniquement les techniques des chevaliers. Les attaques et défenses de la Lune, ne devant servir qu'à la protection et missions délivrées par la Déesse de la Lune elle-même. En théorie, nos attaques doivent rester secrètes, nous n'avons pas le droit de les dévoiler aux chevaliers. En théorie... car dans l'urgence ou sous le coup de la colère, il nous est arrivé de nous servir de ces attaques ou défenses. Personne n'est parfait. Pour servir Athéna, nous devions nous comporter en chevalier, c'est-à-dire, apprendre les techniques des chevaliers d'or et gagner nos armures. L'armure de la Lune d'Argent et l'armure de la Lune de Bronze. Et c'est là que nos maîtres entraient en scène.
Lorsque la Lune confia à ses enfants la protection d'Athéna, cette dernière commanda à Héphaïstos la création d'armures spécialement imaginées pour eux, en même tant qu'une deuxième armure pour les chevaliers du Gémeaux. Pragmatique Athéna.
Du statut de guerriers redoutables et puissants, nous étions donc redescendus à celui de disciple d'un chevalier d'or. Mais la transition était loin d'être gagnée. Imagines un peu, Lecteur inconnu, toi qui connais les chevaliers d'or, imagines leur surprise de se voir confier un apprenti de quatorze ans avec la mission d'en faire, en une seule année, un chevalier à part entière.
La plupart des chevaliers, hélas, n'ont retenu à notre encontre qu'un mot, un seul : "apprenti". Faisant royalement l'impasse sur notre statut de guerriers confirmés, sur notre cosmos déjà entièrement développé et sur nos capacités aux combats. Et pour simplifier le tout, beaucoup lorsqu'ils me virent ne retinrent sur moi qu'un mot, un seul : "femme".
Mon maître, à mon grand soulagement, ne fit pas partie de ceux-là.
D'un geste de la main, une fois les présentations terminées, Shion nous congédia. Il était temps pour nous, d'entamer la descente des marches et d'aller à la rencontre de nos futurs frères d'armes.
