Joyeux Noël mon Ange !
Une petite parenthèse, Lecteur Inconnu, permet-moi de glisser dans la suite de mon récit, juste une petite parenthèse. Si tu le veux bien, je vais avancer le temps, je vais devancer les éléments. Tu ne comprendras peut-être pas tout, mais patience, je t'expliquerais par la suite.
Juste une petite parenthèse, un petit conte magique, une petite féerie pour un moment bien spécial dans l'année…
Décembre était à présent bien entamé, la neige recouvrait une bonne partie du monde et le sanctuaire ne faisait pas exception. Un joli manteau de diamant venait majestueusement orner les marches menant à chaque temple, et l'éclat de l'aube, telle que je le regardais en ce matin là, faisait ressortir toute la brillance de cette blancheur spectrale. C'était comme voir un millier de joyaux dispersés par quelques fées malicieuses que les premiers rayons d'un soleil matinal faisaient briller de mille feux. Et c'était beau… c'était si beau !
Cette période de l'année a toujours eu sur mon âme, je l'avoue, une fascination bien particulière.
« La trêve des pâtissiers »… c'est ainsi qu'on la nommait dans mon pays d'origine. Oui, une trêve, et en cet instant de pure magie, à voir ma Déesse saluer d'un dernier rayon magnifique son frère rival, comme pour lui confier, le temps de quelques heures, ce monde ensommeillé sur lequel elle avait pieusement veillé, me fit chaud au cœur. Oui, la trêve la plus belle de l'année.
Il y avait dans l'atmosphère de cette heure, une douceur et une magie que je n'aurais jamais pu soupçonner.
Une caresse d'Eole vint me sortir de ma rêverie et je me hâtais à ma destination, me sermonnant moi-même de m'être ainsi attardée.
La voix anxieuse de mon maître était venue me tirer des bras de Morphée avant même les premières lueurs de l'aube et j'avais sauté du lit et m'étais habillée en toute hâte.
J'arrivais donc inquiète et pressée à la première maison. Il flottait dans l'air comme un parfum de mystère, comme un parfum d'inattendu. Lentement, je pénétrais dans le temple, gonflant légèrement mon cosmos pour prévenir mon maître de mon arrivée, et j'attendis qu'il vienne à ma rencontre. Jamais, je ne me permettais de franchir ou avancer plus en avant dans ce temple sans qu'il ne vienne. Jamais je ne pénétrais d'un seul élan dans ses appartements privés. J'attendis donc.
Seule et dans la pénombre, je découvrais ce temple aux premières lueurs matinales avec des yeux neufs, un étrange serrement au cœur, comme quand on pénètre dans une église la nuit.
Pas un bruit, pas un souffle… le temple était si calme.
Les ombres projetées par des objets qui pourtant m'étaient familiers, me parurent étranges à cette heure-là. Tout étaient si différents vu dans le noir, et c'est avec une excitation de petite fille que je me mis à déambuler, redécouvrant la pièce principale sous un nouveau jour. Je me sentais indiscrète, comme si j'avais accès à une partie de la vie de Mû qui ne m'était pas autorisée. Je me sentais intruse. Comme si je pénétrais dans sa vie… dans une autre vie, celle que je ne connaissais pas.
Il régnait dans ce temple une sérénité qui prenait le cœur, quelle que soit l'heure à laquelle on se trouvait. Mais ce jour là, un sentiment me gâtait ma découverte nocturne. Une étrange oppression dans le cœur sans que je ne puisse la définir.
Je n'eus pas le temps de pousser mon analyse plus en profondeur que mon maître se présenta à ma rencontre. Les cheveux en bataille, vêtu à la hâte de son pantalon d'entrainement et le torse nu… je tournais le visage pour cacher ma gêne, ou la soudaine rougeur de mes joues… Qui sait ? Jamais encore, je n'avais eu l'occasion de voir le Bélier ainsi. Lui, d'ordinaire si sage, si posé, si correct… ne s'était de toute évidence même pas soucié de sa tenue pour me recevoir. Cette vision me déstabilisa, autant qu'elle m'alarma. Que le sage et soucieux chevalier d'or du Bélier ne se soit même pas préoccupé de passer une chemise avant de venir à mon rencontre n'augurait rien de bon.
Les cernes sous ses yeux prouvaient elles aussi que je me devais de m'inquiéter. Apparemment, mon maître avait passé une nuit blanche…
Il ne me laissa même pas le temps de m'agenouiller pour le saluer comme de coutume, que dans un geste vif, il me prit par la main et me fit pénétrer à sa suite dans ses appartements privés. Cette soudaine familiarité me surprit, mais je n'en soufflais mot et me laissais entraîner. L'angoisse commençait à me gagner surement. Mon maître n'était pas dans son état normal ! Je le suivis docilement à travers les couloirs. J'eus un mouvement de recul involontaire voyant qu'il me conduisait à présent dans sa propre chambre… je n'y avais jamais pénétré. Je savais où elle se trouvait, ayant déjà pénétré dans les appartements privés de mon maître, mais je n'y avais jamais mis les pieds. Mon maître senti ma réticence et se retourna vers moi, serrant légèrement ma main qu'il tenait toujours fermement dans la sienne pour me rassurer. Il ouvrit doucement la porte.
La chambre n'était pas très grande, et pourvue de peu de mobiliers. Une armoire imposante contre le mur, un petit bureau dans le coin opposé et un futon posé à même le sol qui trônait au milieu de la pièce. Et au milieu des draps… une silhouette que je reconnue dès le premier coup d'œil. Une petite silhouette, petite comme celle d'un enfant… Killian ! Je lâchais précipitamment la main de mon maître pour courir auprès de l'enfant.
Couché dans les draps, recroquevillé en position de chien de fusil, l'enfant sanglotait doucement. Je m'assis doucement à ses côté, le tournais vers moi et le dévisageais. Son visage était rouge, ses yeux étaient gonflés par les larmes et le sommeil. Je tendis ma main pour lui caresser le front. Ma peau était fraiche, et il sembla se calmer sous mon contact. Il était brûlant de fièvre.
- Kiki ! appelais-je doucement.
L'enfant ne répondit pas. Il délirait. Il prononçait des phrases sans queues ni têtes, tantôt en grec, tantôt dans sa langue maternelle que je ne comprenais pas.
Je le pris dans mes bras et me mis à le bercer tendrement. Derrière nous, Mû se rongeait les sangs d'inquiétude. L'enfant restait sans réaction, totalement mou entre mes bras et je dû lui soutenir la tête de ma main pour qu'elle ne parte pas en arrière.
Je tournais la tête vers Mû et lui ordonnais :
- Une bassine d'eau froide et un linge propre, vite !
Il fallait faire tomber cette fièvre au plus vite. Le contact de ma peau froide avait semblé le ragaillardir un peu. Je n'étais pas médecin. Il n'y avait pas de médecin au sanctuaire, Saori ayant jugé cette dépense inutile pour sa garde personnelle de chevaliers aux pouvoirs surhumains. Je me mis à la maudire en pensée tout en berçant l'enfant contre mon cœur.
Je lui murmurais des mots tendres, tentant d'apaiser ses larmes odieuses que je voyais couler le long de ses joues.
Rapide comme l'éclair, Mû revint avec le nécessaire demandé.
Je pris le linge, le baignais dans l'eau et le déposais contre le front de l'enfant.
- C'est inutile. J'ai déjà essayé.
La voix de Mû me parvenait à peine. Il s'était agenouillé derrière moi, une main tremblante sur mon épaule, l'autre posée sur le petit bras frêle de son disciple. L'eau froide, en effet, même si elle semblait réconforter l'enfant quelque peu, ne le faisait pas sortir de sa léthargie. Je continuais pourtant, lui baignant le front, les joues et les lèvres, sentant la panique me gagner surement à mesure que je sentais l'enfant perdre connaissance. Je commençais à comprendre à quoi mon maître avait passé sa nuit avant de m'appeler à la rescousse. Je gonflais mon cosmos, tentant d'insuffler à ce petit bout d'homme un peu de ma force sans pour autant vouloir le submerger par une puissance qui pourrait lui être fatale. Mais le cosmos de l'enfant rejetait toute aide, la considérant peut-être comme une intrusion.
Le froid semblait, de toute évidence, une bonne solution pour forcer ses défenses à réagir. Je continuais donc avec insistance. Mais au bout d'une vingtaine de minutes, l'enfant à bout de force, s'écroula dans mes bras, inconscient. Je paniquais, le pris par les épaules, le secouais avec force répétant son nom comme une litanie. A court d'idées, je lui giflais le visage, espérant ainsi le faire réagir. Mais il n'en fut rien. Toujours à mes côtés, Mû, tentait désespérément de lui réchauffer les bras en les frottant vigoureusement pour en faire circuler le sang. Les mains, les pieds, il avait beau frotter, l'enfant restait inconscient. Je sentais mes mains trembler, ou étaient-ce celles de mon maître ? Je ne saurais dire. Je continuais de croire que le froid lui faisait du bien. Et soudain, j'eus un éclair de génie. Je me frappais violement le front, me maudissant sur cent générations de ne pas y avoir pensé avant. Je me relevais brusquement, laissant l'enfant entre les mains d'un Mû abasourdi et sortie en courant.
Camus ! Le maître du froid. Lui pouvait faire baisser progressivement la fièvre de l'enfant.
Je dévalais les marches de la première maison et me précipitais vers les arènes. Vu l'heure fort peu avancée, je ne doutais pas de trouver le Verseau à son entrainement. Camus était très matinal. Je courais, perdue, paniquée, des larmes de peur me coulant des yeux. Et en effet, il était là, s'entrainant avec le Scorpion. Milo, je le savais, ne me portait pas vraiment dans son cœur depuis l'épisode de Rimbaud, mais je n'en avais cure, n'ayant qu'une seule idée en tête.
J'arrivais en trombe au milieu des arènes. Je ne prononçai pas un seul mot, ma tête de panique, décoiffée et pâle, parlant pour moi. Ils cessèrent d'un seul mouvement leur entrainement à ma vue et se tournèrent vers moi dans un unisson que j'eus sans doute apprécié, si la situation n'avait pas été différente. Sans une parole, et comme Mû l'avait fait quelques heures auparavant, je pris simplement la main du Verseau dans la mienne et l'entrainais à ma suite. Milo nous suivit, plus par jalousie, je suppose, que par curiosité. Quant à Camus, la seule vue de mon visage paniquée l'incita à ne pas se poser de question.
Arrivés au temple du Bélier, je conduisis Camus sans cérémonie à la chambre principale. S'il fut surpris de me voir le conduire dans la chambre de mon maître, il n'en montra rien.
En pénétrant dans la chambre, j'eus la surprise de voir Shion, penché sur Kiki et l'auscultant de son cosmos. Shion passait pour être le médecin du sanctuaire, c'est-à-dire qu'ayant plus d'expérience que nous tous réunis, il connaissait des maladies et des remèdes qui nous étaient inconnus. Le grand Pope se tourna vers nous, et parut soulagé en voyant le visage du Verseau, d'un geste, il l'invita à le rejoindre au chevet de l'enfant. Camus, ayant comprit au premier regard, le rejoignit rapidement. Ils se mirent à la tache sans nous prêter davantage d'attention.
Mû se leva pour laisser sa place à son frère et vint à mes côtés.
- Je l'avais appelé, mais il était allé rendre visite à Dokho aux cinq pics, et il lui a fallut un peu de temps pour nous rejoindre.
Je souris faiblement, soulagée et gardais mon regard rivé vers le futon, les regardant « opérer ».
Une main vint se poser sur mon épaule, réconfortante, et je me retournais pour voir Milo me sourire doucement. Un de ces sourires qui veulent dire : « je comprends à présent ».
Le Scorpion me souriait doucement, compatissant à la sourde angoisse qu'il sentait monter dans mon cœur. Je lui rendis faiblement son sourire, trop inquiète pour Killian.
Dans le fond de cette chambre, j'entendais comme d'un lieu lointain Shion qui parlait doucement à Kiki.
- Revient petit ! Revient parmi nous !
Je voyais Camus, les mains posés à plats sur le corps de l'enfant et qui se déplaçaient doucement pour le refroidir et faire baisser sa fièvre. Soudain, l'enfant se mit à réagir, à tousser violement, à convulser. Il tremblait, il se tortillait sous la douleur de sa fièvre, mais il avait reprit conscience.
Face à ce spectacle, mon cœur réagit instinctivement. Je voulus m'élancer, éloigner de l'enfant ces hommes qui le faisaient souffrir. Je voulais les faire reculer, prendre Kiki dans mes bras et lui murmurer que rien ne pouvait lui arriver, que j'étais là pour le protéger. Une seule pensée en tête… une pensée folle : mon bébé souffrait et je voulais le protéger, comme une louve l'élance sur le chasseur pour protéger ses petits.
J'esquissais un geste de colère, et je sentis le bras puissant de Mû se refermer autour de moi. Mon maître venait de me prendre dans ses bras… Il me maintenait serré contre lui, mon dos contre son torse. Prisonnière. Kiki sanglota et l'étreinte se resserra comme si Mû cherchait à se rassurer lui aussi à mon contact. Les larmes coulaient à présent librement le long de mes joues, augmentant à chaque sanglot que j'entendais, et je sentais les bras de Mû trembler contre mon torse. Lui aussi souffrait de la souffrance infligée à son disciple. Incapable de me contrôler, je fis volte-face et enfouie mon visage dans le creux de l'épaule de mon maître. Pleurant contre lui. Je sentis son bras venir se placer dans mon dos et une main réconfortante se promena dans mes cheveux que je n'avais pas songé à attacher comme à mon habitude.
Je réalisais à ce moment là, croisant le regard attendri du Scorpion, que nous devions ressembler à des parents inquiets pour leur enfant, mais impuissant face à son mal. Et je compris, je compris pourquoi le fier et sage chevalier du bélier était si débraillé en venant me chercher, tout comme j'avais dû l'être moi-même en allant chercher Camus. On perd la notion des choses lorsqu'il s'agit d'un enfant que l'on aime. On ne sait plus quoi faire, les choses les plus élémentaires paraissent tellement difficiles, tellement compliquées. Je comprenais sans aucune difficulté pourquoi Mû avait paniqué, pourquoi il n'avait pas réagit en chevalier… mais en père.
On agit différemment lorsqu'il s'agit d'un enfant. L'entrainement de chevalier ne nous prépare pas à ça. A l'amour filial. On peut combattre pour un idéal, pour une Déesse… rien ne nous prépare à combattre pour un enfant. Pour l'amour d'un enfant, on peut soulever des montagnes, on peut défier les Dieux… on est prêt à faire n'importe quoi. Et c'est cela, Mû et moi, que nous étions prêt à faire en cette aube du 24 décembre.
Le visage toujours enfoui dans le cou de mon maître, j'attendais, angoissant, que finisse la médication prodiguée par les deux bourreaux qui faisaient souffrir mon enfant.
Je me cramponnais à lui, et je sentais ses bras trembler et son étreinte se resserrer sous la douleur de chaque gémissement. Oui, décidément, nous devions ressembler à deux parents morts d'inquiétude dans la salle d'attente d'un quelconque hôpital, se réconfortant l'un l'autre. Ce n'était plus mon maître, le chevalier d'or du Bélier que je serrais désespérément contre moi en c e matin là, mais un homme ordinaire, un homme qui tremblait de voir l'enfant qu'il aimait souffrir. Et ce n'était pas sa disciple, le guerrier de la Lune d'Argent, que Mû réconfortait dans ses bras à ce moment là, mais presque une mère désolée de se voir si impuissante face à la douleur de son enfant.
Finalement, l'enfant reprit tout à fait conscience. Il lui avait fallut toute la journée, et toute l'énergie combinée de Shion et de Camus pour qu'il parvienne à vaincre cette terrible faiblesse que Shion avait nommée « pneumonie ». Il avait faillit y perdre la vie…. Le jour déclinait alors lorsqu'il reprit ses esprits. La Déesse de la nuit reprenait ses droits sur le monde et son frère, épuisé d'une telle bataille pour la vie qui s'était joué sous ses yeux, la saluait de ses derniers rayons. Je regardais ma Déesse se lever majestueuse, et je l'implorais de prendre soin du convalescent, sachant pertinemment bien qu'il ne m'était normalement pas permis de m'autoriser de telle prière.
Camus vint se placer à mes côtés, fatigué. Je ne trouvais pas les mots pour le remercier. Je me contentais de prendre sa main et de la serrer très fort dans la mienne, sous le regard, cette fois-ci, bienveillant et fier de Milo. Le Scorpion avait comprit ma panique, il avait saisit ma douleur. Il avait passé la journée à nos côtés, cherchant à se rendre utile par mille attentions délicates qui m'avaient touchés l'âme. Plus tard, une fois l'esprit plus léger, il faudrait que j'ai une conversation avec lui, mais pour le moment, je savourais simplement cette trêve des pâtissiers.
Camus dégagea sa main et me dit simplement :
- La fièvre est toujours là, mais elle n'est plus mortelle. Elle baissera bientôt. Va le rejoindre.
Je lui obéis sans discuter.
Je rentrai dans la chambre éclairée à présent par une petite lampe à pétrole posée près du futon.
A ma suite, Camus, Milo et Shion qui venaient s'assurer que l'enfant allait mieux. Assis près de Kiki et lui tenant la main, Mû, dont les yeux fatigués trahissaient un soulagement sans fin, tout en lui caressant tendrement le front. Je m'agenouillais doucement auprès de mon maître et il vint poser son bras autour de mes épaules. Une réelle complicité nous unissait en cette nuit parfaite, rapprochés par la peur pour un enfant. Killian somnolait doucement sous la caresse son maître. Je posais ma main sur son bras et murmurait son nom avec toute la tendresse et l'amour du monde.
L'enfant sembla se réveiller, le front encore chaud d'un reste d'une fièvre qui avait faillit lui être mortelle. Il se tourna vers nous, les yeux à moitié fermés, à demi-conscient. Il ouvrit les bras et les tendit dans ma direction en murmurant d'une tendresse infinie :
- Maman !
Je ne réfléchis point. Je ne m'étonnais même pas.
Je ne vis pas le regard étonné de Shion. Les yeux brillants d'émotions de Camus et Milo sur le pas de la porte. Mais je sentis clairement la main de Mû dans mon dos me pousser doucement vers l'enfant et venir se perdre dans la mienne que je serrais de toutes mes forces. Et les mots franchirent la barrière de mes lèvres sans aucune retenue, sans même y réfléchir…
- Je suis là !
Et je serrais l'enfant contre mon cœur de toutes mes forces alors que je sentais le poids de Mû contre mon dos qui partageait l'étreinte. Une famille… une véritable famille ! Les larmes coulaient le long de mes joues, larmes de soulagement, larmes de bonheur… Je ne voulais plus penser, je ne voulais plus réfléchir… rien, rien sauf ce petit corps pressé contre moi et cette main dans la mienne.
Je serrais Killian contre mon cœur tout en maintenant serré dans ma main la main de mon maître. Je murmurais :
- Joyeux Noël mon ange !
Et il me sembla à cet instant, que la terre entière reprenait en chœur un des chants de Noël de mon enfance, l'un des plus beaux chants de la terre… un chant d'amour… un chant d'espoir…
L'enfant était sauf et il était dans mes bras… serré tendrement entre ceux qu'il avait choisit pour être ses parents. Je levais le regard et croisais à travers la fenêtre les rayons bienveillants de ma Mère Divine… je lui souriais de tout mon cœur, songeant qu'aucun instant sur terre n'aurait pus être plus parfait. Quelle belle journée que celle de ce 25 décembre de cette année là ! Et je songeais alors… Comme on est bien, lorsqu'on tient son enfant dans ses bras !
