Jalousie
La vie reprenait son cours au sanctuaire, gentiment, sous le regard parfois curieux de certains chevaliers. Peu importe. J'ai pris l'habitude d'être observée comme une bête de foire parce que je suis femme, parce que je suis guerrière, parce que je m'écroule sous le poids d'une attaque venue de nulle part… Ceux qui ont tenté d'en savoir plus sur cet épisode se sont heurtés à des lèvres closes et des yeux incapables de trahir une quelconque émotion. Mon maître ne m'a jamais fait la moindre remarque à ce sujet, il n'a pas posé la moindre question, acceptant tacitement le fait que certains secrets devaient échapper à son entendement, parce que c'était là l'ordre normale des choses lorsqu'on était le maître d'un enfant sacré. Milo lui-même n'a plus vraiment osé me provoquer, craignant sans doute de me voir m'écrouler à nouveau par la faute d'une attaque qu'il n'aura jamais le temps de lancer.
La vie reprenait donc son cours normal, et Sorrente et moi agissions comme si cet intermède n'avait jamais eu lieu. Il n'y avait pas eu d'embuscade, pas de blessure, pas de morts…
L'entaille de mon ventre n'avait laissé qu'une mince cicatrice, une de plus… mais la véritable blessure, celle qui n'était pas visible à l'œil nu, celle que nous nous efforcions de camoufler au plus profond de nos cœurs, c'étaient ces adieux déchirants, et pourtant si sobre en apparence, que nous avions échangés quelques jours auparavant avec nos jumeaux. C'était là la véritable blessure du cœur… une de plus.
De temps en temps, les Dieux seuls savent combien je ne rêvais que de pouvoir étendre mon cosmos vers les étendus sinistres des enfers, et d'y envoyer juste une onde de tendresse, juste une petite onde…
Ô mes Dieux… que n'aurais-je donné pour laisser à tâtons mon âme s'aventurer vers cette sombre partie des profondeurs de la terre… pour qu'elle puisse trouver son autre moitié et la caresser doucement… Une caresse mes Dieux, pour l'amour de ma mère divine… juste une caresse, comme un tendre baiser qui papillonnerait doucement sur son front, sur son cœur…
Mais c'était trop risqué et je ne pouvais pas courir le risque qu'un spectre repère mon cosmos… même s'il ressemblait presque à s'y méprendre à celui de Tristan, les juges n'étaient pas stupides. Risquer de compromettre un secret millénaire juste pour une étreinte virtuelle… le jeu n'en valait sans doute pas la chandelle. Mais j'aurais tellement voulu… le revoir avait ravivé dans mon âme un manque insoutenable.
Ainsi allait ma vie quelques jours après cet incartade. Je noyais mon manque par des entrainements soutenus sous le regard attentif et compréhensif de Mû. Mon maître dans ces moments là, me faisait penser à une montagne : inaltérable, impassible, et si fort, mais qui sait quels trésors les montagnes recèlent en leur profondeur ? Oui, qui peut savoir ?
Je m'entrainais sans relâche, avec force et presque avec rage. Plus loin, toujours plus loin, pour la fierté de mon maître. Ce jour là, je m'entrainais avec lui, seul à seul. La « Stardust Revolution » est loin d'être facile maîtriser, tu peux me croire Lecteur inconnu. Il faut jouer avec la puissance, prendre chaque parcelle de force et la décortiquer, la soumettre, se l'approprier entièrement pour qu'elle accepte d'obéir. Et avant de réussir à la soumettre, cette prodigieuse force m'a bien souvent éclaté au visage.
Je me souviens de ce jour là, je m'entrainais donc seule avec mon maître lorsqu'un cosmos puissant se fit sentir à nos côtés.
Immédiatement, nous cessâmes l'entrainement, et d'un genou à terre saluâmes la Déesse qui se promenait pour visiter ses chevaliers. Athéna ! Son cosmos était toujours aussi chaleureux et toujours cet amour incroyable que l'on pouvait sentir s'émaner de tout son être. Mon cœur fit un bond, comme de coutume à chaque fois que je la croisais. Pourtant il me sembla ce jour là que son cosmos était moins puissant, plus évasif, plus humain presque, mais je me contentais de penser que c'était sans doute moi qui avais fini par m'habituer à sa présence.
- Mû, Swann. Bonjour. Comment se passe les entrainements ?
Athéna avait toujours un mot gentil ou une simple salutation à l'égard de chacun au sanctuaire. Chevaliers, gardes ou apprentis, jamais elle ne passait indifférente à ceux qui se battaient quotidiennement en son nom.
- Très bien Altesse. Je vous remercie de vous en préoccuper.
Mon maître avait répondu pour nous deux.
- Je vous souhaite une bonne journée.
Je relevais la tête, m'apprêtant à remercier la Déesse de sa sollicitude… je relevais la tête et tombais face à deux orbes scintillantes qui me fixèrent soudain avec irritation, une irritation tranchant violement sur le doux sourire affiché sur son visage. Et je restais bouche bée.
Cela ne dura qu'une seconde. Juste une seconde. Mais ce regard s'ancra dans mon cœur. Je restais interdite, ne comprenant pas pourquoi la Déesse m'avait regardé de cette manière, elle qui avait toujours paru avoir tant de bonté à mon égard. Le regard interrogatif de mon maître me fit sortir de ma torpeur. Mû crut sans doute que j'avais été troublée par l'apparition divine et je ne rajoutais rien, me replongeant dans mon entrainement, mais l'esprit préoccupé.
D'une manière ou d'une autre, j'avais dû déplaire à la Déesse. Peut-être avait-elle été mise au courant de l'incident et le fait que Sorrente et moi avions déserté le sanctuaire durant une journée n'avait pas dû lui plaire. Oui, d'une manière ou d'une autre, j'avais dû déplaire à la Déesse. Je repris donc mon entrainement et me promis d'y mettre tout mon cœur. Athéna verrait bien mes progrès… elle serait fière cette fois-ci. Je m'en fis la promesse.
Mon entrainement fini, je me plaisais toujours autant à me laisser aller au bord de ma petite falaise. Un petit instant de détente bien mérité après une dure journée à voir la force environnante vous exploser sans cesse au visage. Il était évident qu'il me restait des progrès à faire. On a beau être un puissant guerrier, maîtriser les attaques des autres n'est pas toujours chose aisée…
Je me prélassais donc, admirant le coucher de soleil et saluant la montée de ma Déesse de tout mon cœur et les yeux clos, lorsque je fus interrompue dans ma rêverie par la venue d'un cosmos, certes de moindre puissance, mais incroyablement agressif. Je me relevais brusquement pour faire face au nouveau venu dont les intentions, par ailleurs nullement dissimulées, n'étaient de toute évidence pas amicales. Debout et se tenant fièrement devant moi, je vis alors une femme que je n'avais encore jamais eu le loisir de rencontrer. De haute taille, elle avait les cheveux bruns mi-longs dont quelques mèches indisciplinés encadraient un visage caché par un masque. Une femme chevalier ! Elle portait une tenue d'entrainement et une large écharpe qui lui ceinturait la taille. Droite, les mains sur les hanches, je jurais que derrière son masque, ses yeux me toisaient hautainement.
Je dois avouer, Lecteur inconnu, que depuis mon arrivée au sanctuaire, je n'avais pas vraiment eu le temps ni l'occasion de croiser mes collègues féminines, et apparemment, celle-ci avait décidé de remédier à cet état de fait.
Les femmes, en règle générale, restaient souvent entre elle, étant pour la plupart, chevaliers de bronze ou d'argent. Il n'y avait pas, comme tu le sais, de femmes parmi cette génération de chevaliers d'or et les castes ne se mélangeaient que peu entre elles. L'élite, la garde dorée d'Athéna gardait systématiquement une certaine distance envers leurs subordonnés. Ce n'était pas du mépris ouvertement affiché mais ainsi le voulaient les règles du sanctuaire. Les chevaliers d'or restaient- se devaient de rester- une élite quasiment intouchable, même s'ils étaient les maîtres de bien des chevaliers qu'ils soient de bronze ou d'argent. Sorrente et moi, appelés à faire part de cette élite dorée, gardions également nos distances envers les autres chevaliers, rejoignant le cercle restreint des puissants parmi les puissants. Après tout, une fois nos armures gagnées, nous allions devenir les égales des chevaliers d'or dans la caste de la chevalerie. Les dernières guerres avaient quelques peu chamboulé les règles et lors du retour à la vie, Shion y avait mis bon ordre une fois pour toute, épaulé par la Déesse en personne puisque c'était elle-même qui avait érigé les lois. Les chevaliers d'or étaient donc redevenus les demi-Dieux craints, admirés et respectés de tous.
Les castes s'étaient reformées, même s'il restait difficile de définir une place exacte aux cinq bronzes qui semblaient flotter dans cette atmosphère sans savoir exactement où se placer. Par bonheur, la plupart d'entre eux, apparemment soulagés d'être délivré du poids du statut de « sauveurs du monde », se faisaient discrets et se contentaient de reprendre le cours de leur vie là où ils l'avaient laissé.
Du moins c'étaient vrai pour Shiryu, Shun et Hyoga qui se contentaient de continuer leur entrainement et qui entretenaient une amitié véritable avec plusieurs ors. Ikki quant à lui, fidèle à son caractère sauvage et indompté, partait souvent pour de longs voyages on ne sait où.
Quant à Seiya, lui semblait souffrir du syndrome du « héro », cherchant querelles à tous et par tout les prétextes. Il avait défié bien des chevaliers d'or et mordu plus d'une fois la poussière avant de comprendre que, peut-être, il avait acquis son incroyable palmarès surtout grâce à ses amis qui avaient toujours eu le bon goût de se sacrifier avant lui. Hypothèse qu'il conçu après s'être lamentablement fait battre par Aiolia et qu'il rejeta tout de suite après. Le lion avait pourtant toujours été son ami, mais après la victoire contre Hadès, Pégase sembla perdre ses repères et se contentait de parader et exiger le respect dû à l'égal d'un Dieu. Il défiait tout le monde pour prouver sa supériorité, amis comme ancien rivaux. Cela, je l'ai appris un jour en discutant avec Hyoga, le disciple démontrant à mon égard la même amitié que son maître, amitié que par ailleurs je lui rendais bien volontiers.
Hyoga lui, était parfaitement conscient du respect qu'ils devaient à leurs ainés et de l'aide que ceux-ci leur avaient souvent apporté. N'était-ce pas mon propre maître qui avait réparé leurs armures avant la bataille du sanctuaire y qui de surcroit les avait laissé passer tout en les mettant en garde pour le septième sens ? N'avaient-ils pas dû leur salut au sanctuaire sous-marin à l'intervention de l'amure de la Balance et leur survie grâce à l'apparition de trois armures d'or ? Sans l'aide de Kanon et d'Orphée auraient-ils survécus dans les sept enfers ? Auraient-ils pu passer outre le mur des lamentations sans le sacrifice des chevaliers d'or ? Voila une chose que Pégase s'était empressé d'oublier, préférant se remémorer ses propres victoires, occultant volontairement que d'une manière ou d'une autre, il avait toujours été aidé.
Je ne l'ai jamais jugé, je pense simplement que Seiya a toujours vécut dans une ambiance délétère et qu'il a peut-être été victime de ses propres lauriers, incapable de revenir à la normale. Je suppose que je comprends. Pauvre gosse, même si nous avons le même âge, nous n'avons sans doute pas vécut les mêmes choses et j'ignore comment j'aurais réagis à sa place. Mais son attitude finit par lasser ses amis qui s'en éloignèrent et il garda malgré tout sa position agressive. Après les chevaliers d'or, ce fut les enfants sacrés qu'il tenta de défier, mais il se vexa lorsque Sorrente se contenta de lui rire au nez au premier défi lancé.
… Je regardais donc la nouvelle venue…
Nous nous défiions du regard, regard clos contre regard masqué. Il semblait évident qu'elle ne venait pas simplement pour faire ma connaissance. Je restais muette, attendant que ce soit elle qui déclenche les hostilités. Et je n'attendis pas longtemps…
- Ainsi c'est toi la petite nouvelle, celle dont tout le monde parle… Swann c'est bien ça ?
Le mépris que je ne pouvais déceler dans ses yeux se reflétait clairement dans sa voix et le fait qu'elle me parle comme à une novice fit monter ma colère mais je décidais de la prendre en dérision pour la remettre à sa place. Je fis donc un semblant de révérence moqueuse, un large sourire sur les lèvres.
- En effet. Swann, guerrier de la Lune d'argent pour te servir. Je suis flattée que tu me connaisses mais navrée de ne pouvoir en dire autant.
Je vis avec satisfaction ses mains se crisper sur ses hanches sous l'effet de la colère. Elle releva fièrement la tête.
- Je suis Shaina, chevalier d'argent de l'Ophiuchus.
Shaina. J'avoue avoir entendu parler d'elle mais ne le lui aurais certainement pas avoué. Peut-être, Lecteur inconnu, quand j'y repense, peut-être ai-je commis une erreur ce jour là. J'aurais pu me faire une amie, j'aurais pu me faire une alliée… peut-être simplement en allant vers elle, en mettant mon orgueil de côté et en lui tendant la main… Je l'aurais sans doute déstabilisée, déroutée et peut-être aurait-elle agit différemment. Mais son cosmos frappait le mien avec tant de hargne, tant d'agressivité. Oui, sans doute aurais-je dû réagir autrement, mais elle ajouta :
- Je suis un chevalier confirmé, apprentie.
Et cela me suffit. Je vis rouge. C'est pourtant connu, je suis un bélier moi aussi, je fonce d'abord et j'ai tendance à réfléchir après. J'accentuais alors mon sourire, et secouais la tête.
- Je suis l'apprentie d'un chevalier d'or et je n'ai pas l'habitude de fréquenter les castes inférieures.
Je la sentir pâlir sous l'insulte. Touchée ! Elle gonfla son cosmos, tentant de m'inquiéter. Je laissais échapper un léger rire.
- Que me veux-tu Shaina de l'Ophiuchus ? Tu n'es, de toute évidence, pas venue pour faire ma connaissance.
Elle resta impassible.
- Je suis venue voir par moi-même le nouveau phénomène… On parle beaucoup de toi dans la gente masculine, tu sais. Le fait que tu ne portes pas de masque porte à bien des fantasmes.
C'était donc cela, toujours cela : la jalousie. Ce vice qui a toujours poussé les femmes que je rencontre à me détester d'instinct, mais je dois dire qu'avec le temps, je suis devenue méfiante et je ne cherche pas à encourager leur amitié. La compagnie des hommes est différente, soit il me traite en inférieur, soit il me traite en poupée. Mais il suffit de leur prouver par la force des poings que je suis leur égale pour que leur regard change… du moins je crois. Au moins, je gagne leur respect. Les femmes, elles, ont toujours eu tendance à me considérer comme une trainée, et si par force, je gagne à être crainte, je ne gagne pas pour autant ce respect que je demande. Je sais que le fait de ne pas porter de masque étant femme au sanctuaire est mal vu par mes congénères, mais Athéna décida que la marque des yeux clos pour les enfants sacrés était suffisante pour m'éviter d'étouffer sous un semblant d'expression figée en plâtre. Je sais que mon cas particulier fut débattu et que cette décision fut surtout pour ne pas heurter la Déesse de la Lune dans ses propres règles. Je sais que je suis une privilégiée sur ce point là.
J'écartais les bras en croix et relevais la tête. Moqueuse.
- Bien. Voila qui est fait, tu m'as vu. Satisfaite ?
Elle s'avança vers moi et tendit vers mon visage une main aux ongles acérés.
- Pas tout à fait.
Je sentis un ongle parcourir ma joue et à la sensation d'une coulée chaude, je sus que c'était des griffes qu'elle s'efforçait de placer au bout de ses doigts. Mais je ne bougeais, ni ne grimaçais pas.
- Je serais curieuse de voir ce que tu vaux dans un véritable combat. Pas contre un homme, les hommes doivent avoir peur de t'abimer… mais contre une femme, contre une égale.
Sa voix était caverneuse à présent que je l'entendais si proche de mon oreille, étouffée par la barrière de son masque. Je reculais la tête et la pris par le bras. A la fois agacée de me faire défier à tout bout de champs et amusée d'imaginer Masque de Mort soucieux de ne pas me défigurer.
...
Jalousie. Toujours cette maudite jalousie…
Orgueil. Toujours mon maudit orgueil…
Je suis vraiment fidèle à mon signe zodiacal. Je fonce d'abord et je m'interroge ensuite. Voila une chose que tous les efforts de mon maître n'ont jamais réussis à changer. Mû n'est pas ainsi même si, selon ses propres aveux, il l'avait auparavant été.
- Un chevalier ne peut se permettre d'agir sur un coup de tête, me dit-il un jour. Nous jouons sans cesse avec des vies, les nôtres et celles de nos adversaires, et agir de manière impulsive ne peut qu'entraîner des problèmes par la suite. Tu te dois de respecter la vie que tu as en face de toi, même si celle-ci te menace.
Puis il m'a posé la main sur l'épaule et m'a sourit.
- C'est une sagesse que m'a enseigné mon propre maître, et même si ce fut l'une des leçons les plus dures que j'ai eu à apprendre, je tacherais au mieux de te la transmettre.
Ce fut le seul point sur lequel mon maître a échoué...
Foutue impulsivité ! J'ai toujours été impulsive ! Mais Ô mon Maître, comme je le regrette aujourd'hui. Tes conseils, je n'ai pas su les écouter… et je la paie cher, très cher… ma foutue impulsivité !
J'ai toujours agi guidée par mon instinct et si je me suis souvent pris le mur, j'ai toujours réussis à trouver une solution honorable pour m'en sortir. Orgueilleuse et impulsive oui, mais intelligente et débrouillarde, que les Dieux me reconnaissent au moins ça… avant l'épreuve finale.
Oui, foutue impulsivité... sans elle, sans cette mauvaise conseillère, peut-être aurai-je simplement ri, peut-être aurai-je accepté ce défi et - même si je l'aurais sans aucun doute gagné - serai-je ensuite allée serrer la main de Shaina pour la féliciter de sa combativité. Et j'aurais pu me faire une amie, une alliée. Mais au lieu de cela, couplé à mon impulsivité, mon orgueil me souffla une réponse bien différente...
...
- Je suis un guerrier confirmé et l'égal d'un chevalier d'or en puissance. Pourquoi irais-je accepter un défi lancé par un simple chevalier d'argent ? Ne rêve pas Shaina, tu n'es pas mon égale.
D'un geste brusque, elle arracha son bras à l'étreinte de ma main.
- As-tu déjà combattu une femme ?
- Tu penses que je dois mes victoires à la compassion de mes adversaires face à mon sexe ?
- Oui. Je t'offre une chance d'avoir un véritable combat.
J'éclatais de rire face à cette énormité.
- Tu connais donc si mal les hommes pour croire qu'ils acceptent de baisser leur orgueil et qu'ils se laissent battre simplement parce que leur adversaire est une femme ? Non ma jolie, navrée de casser tes belles illusions mais la galanterie n'est pas de mise lors d'un combat. Tu as, apparement, une bien piètre opinion sur le sens du devoir chez les chevaliers
Je m'approchais d'elle.
- Oui, j'ai toujours combattu des hommes et si je les ai vaincus ce n'était pas grâce à mes attributs féminins.
Je gonflais mon cosmos à mon tour, lui faisant comprendre qu'elle commençait sérieusement à m'agacer.
- Je n'ai pas de compte à te rendre Shaina, et rien à te prouver. Je ne m'abaisserais pas à accepter ton défi.
Sur ce, je tournais les talons et tandis que je m'éloignais, j'entendis sa voix me parvenir dans un élan de colère.
- Et pourtant, je saurais bien t'y forcer !
Et tandis que je haussais les épaules, j'entendis derrière moi le son cristallin d'un rire amusé, un rire de femme… un rire qui n'était pas étouffé par un masque. Je me retournais pour voir une femme, tenue légèrement en retrait sur le côté et dont le regard méprisant m'était clairement destiné… Athéna !
