Sixième partie
Un mois environ après le départ de Toshio et Daïsuké, alors qu'elle revenait à pied du cimetière ou était enterré son frère. Elle avait le cœur léger, elle était en pleine forme mais à un moment donné elle eut une étrange impression, elle finit par repérer trois individus qui la suivaient.
La jeune femme avança plus vite en direction du centre ville espérant qu'une fois dans les rues de la capitale elle pourrait les semer, seulement, ce ne fut point le cas. Kaori se sentait acculée, elle avait bien deux massues sur elle mais elle se doutait que cela ne suffirait certainement pas.
Ils finirent par la rattraper, elle essaya de les assommer mais ils évitèrent les coups puis sortirent leur couteau. La jeune femme blêmit, elle se dit que c'était pas juste tout ça. Au moment ou elle allait se prendre un coup de couteau, elle ferma les yeux. Mais il n'y eut rien, elle les rouvrit et découvrit que son partenaire était en train de la défendre, seulement…
Un coup de feu fut tirer, et une masse tomba au sol.
- RYOOOOOOOOOOOOOOOO !
Les jeunes yakusa terrifiés par ce qu'ils
venaient de faire, n'eurent pas le temps de réagir, ils
furent écrasés sous des massues gigantesques. Kaori
alla auprès de Ryo. Elle était en larme.
Les Yakusas
s'enfuirent en courant.
- Ryo ! Réponds-moi s'il te plait.
-
Kaori ?
- Ça va aller mon amour t'inquiète pas,
déclara-t-elle avec une assurance qu'elle était loin
de ressentir. Je reviens.
- Sugar Boy…
- Oui ?
- Je
t'aime, ne l'oublies jamais.
- Tu vas t'en sortir, je
t'assure. Je vais appeler de l'aide.
Plusieurs heures plus tard, Kaori était dans
la salle d'attente de la clinique du Doc, c'était Falcon
qui les avait amenés, depuis ce dernier était reparti
pour retrouver les malfrats qui avaient fait ça.
Ryo était
en salle d'intervention, ils allaient lui retirer la balle qui
s'était loger dans le ventre. Une chance, elle n'avait pas
touché la colonne vertébrale. Mais Kaori se faisait du
mouron et surtout elle se sentait coupable, elle n'avait pas su se
défendre et son homme était entre la vie et la mort par
sa faute.
L'attente fut longue, si longue. La jeune femme
était pâle et fut incapable de manger quoi que ce soit.
Quand elle repensait à sa culpabilité elle ressentait
un haut-le-cœur qui l'avait déjà conduite à
plusieurs reprises aux toilettes pour rendre un dîner fictif.
Elle se prit la tête entre ses bras, et réfléchit
à quand elle avait été utile à city
hunter mais rien à faire, elle ne trouvait aucun exemple ou
elle lui avait été utile. Elle lui avait même
attiré beaucoup de problèmes, sans compter le nombre de
fois ou elle s'était fait enlever demandant l'intervention
de son partenaire.
Rien à faire, Kaori se sentait inutile,
elle était un poids mort pour Ryo et elle le conduirait sans
aucun doute à sa propre mort si elle restait.
Cette
nuit-là, elle prit la décision la plus difficile de sa
vie. Elle avait décidé de quitter City Hunter, pour ne
plus être un poids mort pour lui.
Elle voulait cependant
attendre que son amour soit rétablit.
Un peu plus tard, elle se trouvait dans la chambre
aseptisée ou Ryo était allongé. Il était
déjà le matin, et elle n'avait toujours pas dormi.
Elle ne voulait pas dormir tant qu'il n'était pas
réveillé.
Probablement, mu par un instinct secret
Ryo ouvrit les yeux à cet instant là. Il la vit très
pâle, les yeux soulignés par d'immenses cernes.
- Mon ange…
Il souleva sa main pour essuyer une larme sur la joue de la jeune femme. Elle lui octroya un pâle sourire.
- Je suis désolée… murmura-t-elle.
- Chut… t'y est pour rien.
- Je sais bien que si…
Ce fut le moment que choisit Kazue pour entrer dans la chambre. Et elle dit sur un ton de reproche à la jeune femme :
- Kaori… Tu dois aller te reposer.
- Ça
fait longtemps que tu es là ? demanda Ryo doucement.
- Elle
est là depuis le début, c'est à dire depuis
deux jours. Elle refusait d'aller dormir. Comment vas-tu Ryo ?
-
Ça va, j'ai l'air entier. Regarde ! Je suis très en
forme !
Kaori et Kazue regardèrent dans la direction que Ryo leur indiquait et virent un magnifique « Coucou » pointer le bout de son nez. Des libellules passèrent autour des deux jeunes femmes, mais cette diversion, ne fit en rien rire Kaori qui restait le visage fermé et triste.
- Kaori, rentre à la maison lui dit Ryo. Tu
es épuisée et je veux pas que tu tombes malade.
-
D'accord, dit-elle doucement.
La jeune femme se leva tel un automate, déposa
un baiser sur la joue de son amant et passa à côté
de Kazue pour sortir.
Ryo la regarda partir et fut emprunt de
sentiments contradictoires, comme s'il ne devait pas se séparer
d'elle maintenant. Il avait peur de la perdre même encore
maintenant, si Kazue n'était pas dans la pièce il lui
aurait dit de revenir et il l'aurait alors embrassé
passionnément peut-être même lui fait l'amour
ici et tout de suite.
Il lui avait dit les mots qu'il
ressentait parce qu'il avait eut peur de mourir sans lui dire,
maintenant Ryo savait qu'il fallait qu'il lui dise malgré
la présence de Kazue. Il la rappela, elle se retourna, mais il
ne trouva pas les mots.
Il comprit comme un coup de poignard qu'elle avait pris une décision et que malheureusement elle risquait de ne pas lui plaire. Il lui demanda :
- Tu reviens après t'être reposé ?
Il avait voulu utiliser un ton indifférent mais les personnes présentes avaient tous ressentit l'inquiétude elle lui répondit, le plus naturellement :
- Bien sûre !
Ryo esquissa un sourire, elle ne l'abandonnerait
pas maintenant, ça lui laissait le temps de la convaincre de
ne pas le faire, du moins l'espérait-il.
Les médicaments
aidant, il sombra une nouvelle fois dans les bras de Morphée.
Kaori était dans leur appartement, elle alla
dans la chambre de Ryo, toucha chaque objet familier, elle prit un
petit sac de voyage et y fourra quelques changes pour son
partenaire.
Mais elle fut prise d'une crise de larmes, elle se
laissa tomber sur le lit de son amant et tenant le traversin contre
elle, elle laissa les sanglots l'emporter.
Pour une fois
qu'elle obtenait de lui, son amour, ils l'avaient échappé
belle cette fois-ci.
Mais elle avait pris conscience que plus leur
histoire avancerait, plus le nettoyeur voudrait la protéger et
qu'à cause de son incapacité à se protéger,
elle l'oblige à intervenir encore et encore.
La dernière
chose qu'elle voulait c'était qu'il meurt à cause
d'elle, elle savait que leur métier était dangereux
mais c'était plus intense maintenant qu'ils s'étaient
donnés l'un à l'autre. Comme si ça les
obligeait à protéger l'être aimé de tous
les dangers et dans le cas de Kaori c'était encore plus
puissant. Voilà pourquoi elle avait décidé de le
quitter une fois qu'il serait rétablit. D'ici là,
elle se promit de jouer au partenaire parfaite mais de ne plus faire
l'amour avec lui, de peur de ne plus avoir la force de le quitter
ensuite.
Deux semaines passèrent, Kaori alla
régulièrement chez le Doc mais passait le plus clair de
son temps à préparer son départ, elle avait
choisi comme ville d'arrivée Nagoya.
Elle avait tout
trouvé, un petit appartement et avait même obtenu déjà
quelques rendez-vous pour la semaine suivante pour un travail de
secrétaire dans une petite boîte.
Ce soir-là
Ryo rentrait, Falcon s'était proposé de le ramener,
comme ça Kaori pouvait vaquer à ses occupations. Le
nettoyeur avait été déçu que la jeune
femme ne se déplace pas pour lui, mais quand une fois dans
l'appartement, il s'aperçut qu'elle avait dut faire le
repas toute la journée. Falcon les abandonna et retourna
auprès de sa femme.
Kaori vint à sa rencontre le
libéra de sa valise et la posa un peu plus loin, elle lui dit
:
- Je suis désolée de ne pas être venue te
chercher, mais j'étais malade ce matin et j'ai dut
attendre avant d'aller faire les courses.
Ryo fronça les sourcils, il lui dit tout en rapprochant son visage du sien :
- C'est vrai que tu es un peu pâle… Tu es
sûre que ça va ?
- Oui, oui, j'ai dut prendre un
coup de froid. Rien de bien grave. Tu as faim ?
- Une faim de
loup, mais je passerais volontiers au dessert lui dit-il tout en
essayant de l'embrasser.
Mais la jeune femme s'écarta, et retourna
finir de préparer le repas. Ryo alla jusqu'à la
chambre de la jeune femme et remarqua les deux sacs de voyages prêts
à partir.
Un poids sourd s'abattit sur lui, il espérait
que tout n'était pas perdu. Il alla dans la salle de bain
pour se mouiller le visage, quand sa partenaire l'appela. Il
retourna dans la cuisine, il n'eut qu'à mettre les pieds
sous la table.
Kaori ne semblait pas avoir très faim, lui
avait l'appétit coupé par la perspective de perdre
son ange. Elle l'invita à aller dans le salon pour boire le
café, elle se triturait les doigts, Ryo savait. Il s'avança
vers elle et la prit dans ses bras.
- Ryo…
Il mit sa tête dans son cou et lui dit au
creux de l'oreille :
- Kaori, je ne veux pas que tu me quittes.
Ryo la sentit tressaillir, il avait donc vu juste… De toute manière vue les bagages il ne pouvait pas en être autrement. Elle se dégagea de ses bras :
- Ryo… je ne veux plus que tu coures de danger par
ma faute.
- C'était un incident, je n'ai pas vu qu'il
avait une arme !
- Un incident qui peut se reproduire à
cause de moi !
- Il peut se reproduire sans toi aussi…
- Je
sais, mais je ne veux pas que ça arrive par ma faute. Je m'en
irais demain matin.
Elle tourna les talons en direction de sa chambre avant de craquer et de lui jurer de rester toujours. Mais Ryo ne voulait pas la laisser lui échapper comme ça, pas sans avoir essayé, le tout pour le tout quitte à le regretter.
Il la retint dans ses bras, et l'embrassa fougueusement. Il la plaqua contre la porte d'entrée, cet échange était limite bestiale. Il n'y avait pas de tendresse, il voulait juste lui prouver qu'il l'aimait et lui montrer la force de sa passion. Passion que la jeune femme ne pouvait ignorer tant le mokkori de monsieur était gonflé contre elle. A bout de souffle, il dut mettre faim à ce baiser.
- Ne me quitte pas Kaori.
- Je suis désolée
Ryo, lui dit-elle les larmes aux yeux.
- Enfin Kaori ! Je t'aime
!
- Moi aussi je t'aime, lâcha-t-elle dans un souffle et
elle ajouta les yeux en larmes – et c'est pour ça que je
m'en vais.
Elle voulut se dégager, mais Ryo resserra son étreinte. Il lui dit :
- Alors j'aimerais que tu sois mienne encore cette
nuit mon ange.
- Je ne sais pas, je n'aurais plus la force de te
quitter si nous passons la nuit ensemble.
- Je t'en pris,
laisse-moi, t'offrir mon amour une dernière fois…
Kaori savait que c'était une mauvaise idée et pourtant elle se laissa emporter par la tentation d'être aimé par son partenaire une dernière fois. Elle voyait qu'il attendait son autorisation. Elle se mit sur la pointe des pieds pour atteindre son oreille et commencer à la mordiller tendrement. Pendant ce moment là Ryo ferma les yeux, ses mains en profitèrent pour effeuillé les vêtements de la jeune femme. Il finit par lui arracher les deux pans de son chemisier plutôt que de lui enlever, il se sentait consumer de l'intérieur. Il la voulait maintenant et tout de suite.
Il l'aida à quitter son pantalon et fit de
même avec le sien. Il la poussa contre la paroi glacée
elle n'était plus qu'en sous-vêtements. Il dégrafa
avec des mains d'expert, la cage de dentelle noir qui retenait les
deux collines qui étaient déjà tendues de
désirs. Il les massa et les titilla de sa langue, il était
vaguement conscient que sa partenaire haletait déjà.
Mais Ryo la voulait, et vite. Alors, il enleva leurs derniers
rempart, la souleva et avec un peu de violence la fit sienne, la
jeune femme poussa un petit cri, il s'immobilisa croyant lui avoir
fait mal mais en fait c'était de surprise. Il continua donc
plus fort, toujours plus fort. Très vite l'orgasme les
prirent tous les deux.
Cette façon un peu forte de faire
l'amour les avait électrisés tous les deux. Il lui
murmura à l'oreille :
- Pardon.
Bien qu'attentif, il était conscient de
s'être jeté en elle, un peu comme un animal en rut. Il
voulait lui prouver qu'il pouvait lui faire l'amour divinement,
aussi la prit-elle dans ses bras malgré ses protestations en
disant qu'il avait eut ce qu'il voulait…
Il la déposa
sur le sol de sa chambre et lui dit :
- Non, car je ne t'ai pas donné suffisamment de plaisir mon ange, c'est ça ma mission ce soir. – il ajouta pour lui – « Et essayer de te convaincre que tu es faîtes pour moi et que le danger n'a pas d'importance ».
Cette nuit-là, il lui fit l'amour à
plusieurs reprise espérant à chaque fois qu'elle
deviendrait à insatiable, la jeune femme était très
réceptive. Elle faisait de son mieux pour lui donner autant de
plaisir que son partenaire.
Il était près de quatre
heures du matin quand enfin ils s'endormirent. Kaori était
bien dans les bras protecteurs du nettoyeur et pourtant elle n'avait
pas renoncé à le quitter.
Bien sûre elle
aurait préféré, mais la perspective d'écourter
sa vie en étant là, ne lui disait rien. Il était
huit heures trente, quand la jeune femme se leva. Elle avait beaucoup
de route à faire donc il ne fallait pas qu'elle perde de
temps.
Kaori se dégagea de l'étreinte de Ryo qui dormait comme un ange. Elle avait déjà préparé sa lettre, elle la déposa sur la table de la cuisine. Elle fila prendre une bonne douche pour détendre ses muscles complètement courbaturés, il faut dire que Ryo avait donné tout ce qu'il pouvait pour lui faire l'amour cette nuit-là.
Elle déposa ses bagages devant la porte, elle
hésita à partir comme une voleuse. Elle y renonça,
une dernière confrontation était nécessaire,
elle le savait.
Kaori monta les marches qui la séparaient
de la chambre du nettoyeur, elle fut surprise de le trouver assis sur
le bord du lit, le regard triste et malheureux. Il leva son regard
vers elle, Kaori fut comme électrocutée par ce qu'elle
y voyait.
Son cœur se serra, elle ne voulait pas lui faire du
mal, et malheureusement elle avait conscience que c'était
exactement ce qu'elle faisait. Elle porta à sa main gauche
la bague offerte par son frère. Elle s'approcha de lui, il
avait mis un caleçon. Elle s'installa à même le
sol, et posa la tête sur les genoux de l'homme qu'elle
aimait le plus au monde.
Kaori avait beau faire la forte, ses
larmes se déversèrent sur les genoux de Ryo qui la
regarda attendrit et attristé en même temps il la
supplia :
- Je t'en pris reste Kaori.
Elle leva vers lui un regard embué de larmes et lui dit :
- Non, je veux que tu vives, lui dit-elle en se
levant
- Si tu pars, je mourrais.
Kaori le gifla, Ryo la regarda interdit, il ne comprenait pas.
- Ryo Saeba ! je ne te pardonnerais jamais si tu te
laissais mourir compris ? si je pars c'est pour que tu meurs un peu
moins tôt à cause de moi ! alors tu vas me faire le
plaisir de vivre !
- Kaori… Tu n'as jamais été
un boulet.
- Peut-être, mais je ne t'ai jamais simplifié
la vie. Je t'aime Ryo, et si je te quitte c'est pour ton bien. Je
ne veux pas que ton espérance de vie soit réduite par
ma faute.
Elle s'approcha de lui et l'embrassa délicatement, mais le nettoyeur voulait un vrai baiser aussi tout en se levant, il l'attira à lui. Ce baiser fut long, approfondit et rempli de tristesse. Ryo l'embrassa sur tout le visage, puis dans son cou comme pour s'imprégner de son odeur, Kaori glissa les mains dans son dos pour pouvoir ressentir une dernière fois toutes les cicatrices de son homme qui faisaient de lui celui qu'il était aujourd'hui.
Il lui dit dans l'oreille :
- Quand je prendrais ma retraite, je te retrouverais et tu ne pourras plus te passer de moi ma belle.
Il lui prit la tête entre ses mains, il lui dit :
- Je veux que tu sois heureuse, alors si tu
rencontres quelqu'un d'autre fonces.
- Tu es celui qui aura
toujours la place la plus importante dans mon cœur Ryo.
Elle quitta ses bras, elle sentait une boule au fond de son estomac. Elle enleva sa bague et lui donna. Son regard était triste mais résigné, elle quitta la chambre, descendit l'escalier.
Kaori récupéra ses sacs, tourna la
tête vers le haut des escaliers.
Ryo était là,
statique, immobile, malheureux. Il regardait son ange quitter sa vie,
probablement à jamais. Il lui avait promis que dès
qu'il prendrait sa retraite il viendrait la retrouver.
Seulement
ils savaient tous deux que cela était peu probable. Une fois
qu'elle eut disparut dans l'escalier et qu'il n'entendit plus
ses pas, il alla devant la fenêtre et regarda la voiture verte
de son ange s'en aller et quitter sa vie.
Ryo fixa ensuite sa
main, l'ouvrit et vit qu'elle lui avait donné la bague que
son frère lui avait offert avant de mourir.
FIN
La deuxième partie dans "Droit
à la vie"
