Lumière de lune,
Conan Edogawa et Ai Haibara, de Détective Conan.

De Lost.
Disclaimer: Aucun être, même fictif, n'est ma propriété

Courant de plus en plus profondément dans les ténèbres, ils ne vérifièrent pas leurs arrières. À court d'énergie, leur course perdit de son rythme. Ils se cachèrent entre quelques caisses en bois.

- I can feel them, Dit Aï, le visage apeurée. We have to hurry.

Les yeux fermés, il était plié en deux en récupérant son souffle. Voyant son visage se refléter dans les lunettes qu'elle portait, il l'attrapa par les épaules.

- I know, I know, répéta Conan avec difficulté.

- So, come on !

Voulant reprendre leur fuite, elle le tire par le t-shirt. Mais il pouvait à peine marcher. Conan s'arrêta.

- Forgive me.

Elle s'arrêta aussi, gardant sa main sur son cœur. Puis elle se retourna et vit le petit détective debout comme s'il posait pour un photographe.

- For what ? demanda Ai colérique.

- Seems, I can't keep my promise, répondit Conan avec un petit sourire.

Elle cria contre lui, mais seul fut le silence. Un silence brisé par les tintements d'une douille sur le sol. Elle put voir le visage de son protecteur se marquer de douleur, malgré les gouttes de sang sur les verres. Mais elle ne sentait plus le battement du cœur de son ami.

Ses yeux ne voyaient plus que le plafond et sa main tendue vers lui. Aï regarda autour d'elle, à la lueur de la lune qui éclairait la chambre. Rien d'anormal, le professeur Agasa dormait tranquillement.

Elle apposa sa main sur son front en sueur, en prenant une position assise sur le lit. Son sommeil fut suffisamment agité pour que la couverture ne la couvre plus. L'évidence du cauchemar qui commençait à s'effacer.

Pressée d'oublier ses sensations oniriques, elle délaissa la literie. Chaussée, elle prit la direction de la salle de bain. Le silence de la nuit lui semblait plus profond que d'habitude. Une fois arrivée dans la salle d'eau, elle appuya sur l'interrupteur. L'apport soudain de lumière, bien que violent, fut un soulagement.

En hauteur sur l'escabeau, elle se regarda dans le miroir. Ses doigts suivaient les chemins laissés par des larmes. Elle ouvrit le robinet et laissa couler l'eau dans ses mains. Lassée de ce visage reflétant la tristesse, elle se rinça le visage avec vigueur. Le reflet enfin aux goût de la normalité, elle prit une serviette et se sécha.

Sortant de la salle de bain, elle s'aventura dans le salon. Repoussant ainsi le moment de retomber dans le sommeil, s'il venait… À sa grande surprise, elle trouva Conan assis sur le canapé, les pieds ne touchant pas le sol.

Les coudes sur les cuisses et les mains jointes, il fixait sa paire de lunettes, baignée dans les rayons de la lune sur la table basse. Elle se rapprocha de lui et il sorti de sa réflexion.

- Oh, Haibara, dit-il en se redressant.

Sans répondre, elle se mit en face de lui. Sa camarade donnait dos à la seule source de lumière, ainsi Conan ne distinguait que bien difficilement le visage de la scientifique. Elle apposa sa main sur le cœur du petit détective. Surpris de ce contact, qui était bien loin d'être les habitudes de Aï, il haussa un sourcil et patienta. Il y eut un silence durant lequel la petite demoiselle prit le temps de ressentir le battement de cœur de son vis-à-vis.

- Tu es un détective, dit-elle brisant le blanc sonore.

- Exact, confirma-t-il en gardant un ton le plus serein possible.

- Tu sais trouver ce qui est caché, continua-t-elle.

- C'est le but, ajouta Conan avec un léger sourire.

Le même sourire que dans le songe, une vision qui fit souffrir la demoiselle. Elle baissa la tête pour y échapper et agrippa légèrement le haut de pyjama du jeune garçon. Conan en perdit son sourire, sentant le trouble de Aï.

- Tu dois aussi savoir te cacher pour ne pas être trouvé ?

- Ça ne fait pas parti des

- Tu dois aussi savoir te cacher pour ne pas être trouvé, répéta-t-elle la voix un peu plus faible.

Pris de court, par l'insistance de sa camarade, il garda le silence. Cherchant comment répondre, il tendit ses bras vers elle. Mais il stoppa ces gestes puis croisa les bras, le sourire de nouveau aux lèvres.

- Bien sûr qu'on sait se cacher. En filature, c'est un art dans lequel on doit exceller.

Elle eut un toussotement de rire. Aï lâcha la tenue du fier enquêteur et monta sur le canapé, déchaussée. Soulagé de la voir sans stress, il l'observa faire du canapé son nouveau lieu de couche. Allongée sur le coté, dans le dos de Conan, elle tassa le coussin qui lui servirait d'oreiller.

- Heu ... Tu sais que c'est moi qui dois dormir sur le canapé ?

- Tu dors, en ce moment ? Questionna-t-elle les yeux fermés.

- Non.

- Donc c'est libre. Bonne nuit.

Il pencha la tête sur le côté, abasourdi par la logique de la demoiselle. Le petit détective secoua la tête, conscient que c'était un retour à la normal bien enviable. Il reprit simplement son observation de ses lunettes qui se retrouvait hors du voile de l'éclat lunaire.

Conan la regarda dans son sommeil. Elle portait un visage paisible qu'il aurait aimé voir plus souvent. Amusé, il songea à la vision d'un chaton endormi. Il titilla une des menottes de la charmante endormie en posant sa main dessus. Il resta figé quand elle referma ses doigts entre les siens.

Le visage d'Aï exprimait la joie aux yeux du détective. Il répondit au geste en resserrant ses doigts. Dans la lumière éthérée de l'astre nocturne, il tomba dans le plus dangereux et le plus beau des pièges.

Le sourire d'une femme.