Héro…

Un coup après l'autre, lentement au début, puis de plus en plus fort… de plus en plus fort… jusqu'à voir du sang apparaître sur les phalanges de mes mains. Je perds le contrôle… Et cela, d'une certaine manière… me fait du bien !

Pourquoi ?... Pourquoi devrais-je toujours être maître de moi-même ?

Est-il écrit quelque part que je n'ai pas le droit de perdre le contrôle ? C'est ce destin… ce destin que je ne contrôle pas… alors pourquoi ne pourrais-je pas, une fois, juste une fois dans ma vie, perdre le contrôle total ? Et j'ai envie de le perdre, ce contrôle…

Ce sang… ce sang que je vois couler de mes propres mains… me plait. J'ai envie de le voir couler complètement. J'ai envie de le voir couler à flot. Alors je frappe, je continue à frapper plus fort et plus vite. Je suis complètement obnubiler par ce sang. Je veux voir mes mains disparaitre sous un amas de coulée rouge…

Et après mes mains, c'est sur mon visage que je veux voir ce sang couler. Je me veux ensanglantée. Je me veux morte… vivante, mais morte. Dichotomie !

Mon maître ! Le seul être capable de m'arrêter… où êtes-vous ? Mû, maître de mon corps, toi seul, par un mot, un seul, possède le pouvoir de me sortir de ma nouvelle folie. Dis-le… crie-le… prononce-le : Stop ! Mais il ne vient pas. Il ne sait pas…

Ma folie… ma folie bloque mon cosmos… et je ne me sers que de mes poings. Comment pourrait-il déceler un appel à l'aide ?

Mû ! Au secours !... par pitié…

Mais rien, rien ne vient relever mon appel à l'aide muet. Alors je continue. Après les mains, c'est le front que je me frappe violement contre cette paroi de granite.

Comment en suis-je arrivée là ?

Saori… une fois de plus… c'est par elle que tout est arrivé.

Je lui tournais le dos pour partir, mais ajoutais simplement :

- Alors sache juste que je serais sur ton chemin.

- C'est écrit dans les astres, l'entendis-je murmurer.

Je ne suis pas allée à Jamir ce jour là. Désorientée, j'avais besoin de réfléchir. Je suis retournée au sanctuaire… aux limites du sanctuaire… je n'ai pas eu le courage d'entrer. Adossée contre un vieux mur de pierre, je m'y suis laissée glisser jusqu'au sol. J'avais l'impression d'avoir soudain tant de poids sur les épaules…

Saori…

Nous en étions donc là, elle et moi. Comme deux aveugles courants sur un chemin déjà tracé, marionnettes involontaires des Moires, jouets des Dieux… Ne l'avons-nous pas, tous, toujours été ?

Le destin trace à l'avance les sillons des routes que l'on parcoure, mais certaines sont jonchées d'épines… on ne peut rien y faire, si ce n'est contempler nos mains en sang… et choisir de se relever.

Non, on ne distribue pas les cartes… mais on peut choisir de jouer… Saori avait sans doute raison sur ce point.

Avait-t-on seulement le choix, elle et moi ? A-t-on le pouvoir de faire mentir une prophétie ?

Saga m'avait expliqué un jour, que pour chaque choix que nous faisons, se créé alors un nouvel univers parallèle. L'univers, m'avait-il dit, est rempli de mondes déterminés par nos choix, me donnant comme exemple d'une voix amère, qu'il devait quelque part, exister un univers où un autre lui-même n'aurait pas cédé à son côté obscure, et où – sans doute - le sanctuaire n'avait pas été teinté du sang de ses propres défenseurs.

Je crois que l'explication lui coûta beaucoup ce jour là. Mais elle me laissait aujourd'hui un goût amer à moi aussi. Saori avait fait son choix. Quelle solution me restait-il ?

Existait-il un univers, quelque part dans l'immensité du ciel, où une autre moi-même à ce moment précis… baissait simplement les bras ?

Je me surpris à y penser…et à ne sentir que mépris pour cette autre hypothétique part de moi-même. Comment pourrais-je seulement entrevoir cette solution là ? Baisser les bras et laisser mes frères d'armes courir à une mort certaine… Regarder mon maître devenir malgré lui, traître aux yeux des Dieux… Non ! Décidément, je ne pouvais pas… au risque d'être traître moi-même.

Lecteur Inconnu… j'ai senti à ce moment là une boule de fatalité m'étreindre la gorge. Lentement, je me suis relevée, et je l'ai vue s'étendre devant moi… ce sentier rempli d'épine où je m'échinais à ramper en m'écorchant le corps. Les sillons que les Moires avaient tracés pour moi…

Et ce chemin se perdait dans le noir…

Je serrais convulsivement les poings et une ombre de pure rancune passa sur mon cœur.

Rancune pour Saori… elle avait choisit, me forçant à la suivre à l'aveugle…

Rancune pour Shion… il avait lu la prophétie dans les étoiles, et l'avait retranscrite… la rendant ainsi vraie.

Rancune pour moi-même… j'avais choisi mon corps… choisi mon destin…

Rancune pour cet homme que je ne connaissais même pas… en choisissant de devenir femme pour lui… j'avais scellé mon destin…

La boule de ma gorge se resserra lorsque je compris que je n'avais personne à blâmer… juste moi… personne d'autre que moi… rien d'autre qu'un cœur amoureux…

Si je n'étais pas tombé amoureux…

Aurais-je pris cette décision fatidique de renaître dans un corps féminin ?

Y aurait-il eu une prophétie sur une lutte acharnée entre deux femmes ?

Shion l'aurait-il lu ?

Saori l'aurait-elle trouvé ?

Toute cette histoire aurait-elle seulement commencée si Swann enfant sacré de la Lune d'Argent était simplement resté Swann… au masculin ?...

Toute cette histoire aurait-elle seulement commencée si je n'avais pas laissé mon cœur succomber aux attaques d'Eros ? … Il y a tellement longtemps que le jeu avait commencé… Tellement d'éléments qui étaient entrés en ligne de compte…

Un homme était né…

Un cœur s'était ouvert…

Et une étoile, quelque part dans l'immensité de l'univers avait dévié de quelques millimètres pour permettre alors au destin d'écrire la dernière ligne qui lui manquait…

Tant de petites choses sans importance aucune, mais qui mises bout à bout avaient tracé le chemin où, au final, deux vies se verraient brisées…La mienne et celle de Saori…

…..

Lecteur inconnu… il est facile… si facile de succomber à la folie. C'est tellement plus facile de succomber à la folie que de la combattre. Et déjà je sens le goût du sang à la commissure de mes lèvres et j'en apprécie le goût. Il me plait ce goût, j'en veux plus… Je suis comme un animal sauvage. Savais-tu Lecteur inconnu que quand on goûte la saveur du sang… on ne pouvait plus s'en passer ?… Même si c'est le sien.

Saori, d'une certaine manière, doit avoir raison… il faut savoir suivre son étoile… même si elle vous conduit à la mort… même si elle vous conduit aux confins des Enfers… même si elle vous conduit à l'embouchure de la folie…

Alors je frappe, je continue à frapper… Je frappe parce que je ne comprends pas. Je frappe parce que je ne veux pas comprendre. Parce que j'ai peur de comprendre, peut-être… Et j'aurais continué de frapper, j'aurais continué à m'ouvrir intentionnellement la tête… si une main n'était pas venue s'interposer.

- Sorella !

Je lui ai opposé un visage de pure haine… il est passé outre sans le moindre problème, bloquant mon bras droit derrière mon dos et mon bras gauche sur mon ventre, me réduisant à l'impuissance, sans cosmos. Il attend tranquillement que je me calme. Je suis fatiguée. Le sang ruisselle de mes mains blessées et de mon visage et m'ôte toute énergie. Brusquement pourtant, j'ai trouvé la force de me défaire de son étreinte. Il avait un visage content et satisfait que je lui détesté à ce moment. Une main tendue et il m'a prit le visage entre ses doigts sans la moindre délicatesse.

- Quelque soit le problème, je ne crois pas que ce soit là la bonne solution.

De justesse, j'ai retenu la réplique cinglante et peu polie qui me brûlait les lèvres. Je lui ai simplement tourné le dos. Il a respecté le silence imposé… pendant quelques secondes avant qu'un ricanement odieux ne me fasse tourner le dos à nouveau et lui faire face. Il était là, tranquillement adossé contre la paroi, ses bras croisés derrière sa tête dans une attitude nonchalante. Et il ricanait.

- Tu me déçois…

Sa tête se balançant doucement de gauche à droite pour appuyer ses dires tandis qu'un sourire cynique naissait sur ses lèvres.

- Je te croyais plus forte que ça.

D'un geste rageur, j'essuyais la coulée de sang sur mon front et me retournais pour lui faire face.

- Et depuis quand crois-tu me connaitre, Masque de Mort ?

Je lui crachais son surnom à la face avec un air de mépris. Et je vis avec satisfaction son visage s'assombrir brusquement et perdre ce sourire narquois. Depuis la résurrection, je le sais, il a gardé son caractère détestable – je suis bien placée pour le savoir – mais il a fait amende honorable auprès de ses pairs, enlevant – entre autre – la morbide décoration qui ornait autrefois son temple. Je n'ai pas connu la maison du Cancer du temps où, m'a-t-on dit, les visages de ses victimes se dessinaient partout sur les murs… mais la description imagée que m'en a faite Hyoga parle d'elle-même. Et même si aujourd'hui, tous les chevaliers s'accordent à appeler le Cancer par son véritable prénom, c'est en tant que Masque de Mort, qu'il s'est présenté à Sorrente et à moi le premier jour de notre rencontre… sans doute dans l'espoir vain d'impressionner les apprentis que nous étions.

- Impulsive et lunatique… tu représentes dignement ton signe, l'entendis-je marmonner.

Je soupirais bruyamment.

- Que me veux-tu, Angelo ? demandais-je en appuyant sur son nom, un faux sourire poli sur les lèvres.

- Et bien déjà, que tu arrêtes de t'esquinter contre le mur. S'il te faut un adversaire pour passer tes nerfs, choisis-en un qui peut au moins répliquer.

- Et je suppose que tu te proposes de bonne grâce… pour épargner ce pauvre mur ?

Cette fois, le sourire narquois était sur mes lèvres. Mais d'un regard coulé sur moi, il me jaugea rapidement et se détourna.

- Non ! Tu n'es pas en état.

Le ton était clairement moqueur et la rage me monta au nez. J'allais répliquer vertement lorsqu'il me prit brusquement par le poignet, le tordant douloureusement pour me le placer à la hauteur de mes yeux. Le calme et la froideur de sa voix me déstabilisèrent.

- Quel que soit le problème, je le répète, ce n'est pas là une bonne solution.

Je libérais ma main de sa poigne et me reculais, fatiguée de cette conversation.

- Que sais-tu du problème ? demandais-je la voix lasse.

- Je ne sais pas, répondit-il calmement. Mais je sais ce qui se passe quand on perd le contrôle.

Intriguée, je relevais la tête dans sa direction. Jamais encore, il ne m'avait été donné d'entendre ce ton de voix presque professoral dans la voix du chevalier du Cancer.

- Je sais la folie… je connais bien la folie, crois-moi. Et je connais aussi le goût du sang. Pas celui des autres, mais le sien.

Il jeta un regard explicite dans ma direction et continua.

- Tu crois peut-être que ça ne dure qu'un temps ? Juste le temps de te passer les nerfs ? Non, la folie, c'est comme une drogue… elle t'amène à penser différemment, à perdre la valeur des choses et à ne plus y voir clairement. Tu perds la notion, tu perds la lucidité… tu te perds toi-même… La folie t'amène à commettre des actes d'une stupidité extrême. La folie t'amène à commettre des atrocités… Même si au début, ça part toujours d'un appel à l'aide…

Le ton de sa voix était froid et d'un calme impressionnant. Il n'y avait pas de compassion dans cette voix… il y avait le désir de transmettre une leçon. Il n'y avait pas de pitié non plus. Il y avait juste la volonté d'un aîné à transmettre à un cadet un vécut… l'inciter à ne pas commettre la même erreur.

- Tu parles par expérience on dirait…, lui soufflais-je doucement.

Je ne voulais pas le blesser. Ce n'était qu'une simple remarque.

- Tu n'as pas idée, me répondit-il amèrement.

Et je baissais respectueusement la tête face à ce chevalier aguerri qui me mettait en garde.

Angelo, ce jour là, ne m'a pas conté son histoire. Il n'en avait pas besoin. Je ne m'attendais pas non plus à ce que le chevalier du Cancer subitement me prenne par la main pour me faire asseoir et se mette à soulager son âme dans une introspection partagée. Mais je n'aurais jamais imaginé qu'il viendrait ainsi me mettre en garde. Passait-il simplement par là ce jour là et m'a-t-il vu me battre contre moi-même ? Je ne sais pas… je n'ai jamais su. Je sais juste qu'il a reconnu les premiers symptômes d'un mal dont il a lui-même souffert… Un appel à l'aide… mais il n'y a pas répondu… pas vraiment… Il a répondu à sa manière.

Et soudain, je me surpris à penser à Sorrente, à cette leçon qu'il m'avait un jour donnée : « Ne vois-tu pas que notre Déesse nous a fait à l'image même de la vie ? Aveugles. On ne peut savoir où on met les pieds. Les coups sont portés au hasard et parfois il arrive que sans le vouloir, on blesse les autres ou pire, on se blesse soi même. »… Savait-il à quel point il avait raison ?

Et Angelo m'apostropha alors, me faisant sortir de mes pensées.

- Tu es un chevalier d'or, me dit-il brusquement. Fais honneur à ton rang ! N'appelle pas à l'aide… personne ne viendra. Tu dois apprendre à te battre contre toi-même, contre ta folie, même si tu ne la crois que passagère.

Son visage s'était durci et sa voix se fit à nouveau méprisante.

- Tu es un chevalier d'or… tes adversaires ne sont pas le commun des mortels… et si tu deviens ton propre ennemi, rappelle-toi que tu devras alors affronter bien pire… tu devras t'affronter toi-même… Et tu finiras par affronter tes frères…

Angelo, à ce moment précis, ne savait sans doute pas combien il me parlait en prophète… à cette différence près : je suis toujours restée fidèle à moi-même. Je n'ai pas succombé à la folie… sans doute, en partie, grâce à lui.

Mais je relevais tout de même fièrement la tête, vexée de la remontrance.

- Je n'appelais pas à l'aide, sifflais-je entre les dents et de mauvaise foi.

- Oh bien sur que si tu appelais à l'aide, répliqua-t-il amusé, méprisant. Et ne te méprends pas, je ne suis pas venue pour te sauver.

D'un geste, il balaya de sa main le périmètre.

- Personne n'est venu pour te sauver… J'ignore quel est le problème, mais tu es seule face à ton destin. Tu vas devoir faire avec…

Un sourire cynique et mauvais s'étira sur son visage, mais je ne fus pas dupe. Sous ses airs bourrus, le Cancer me tendait la main.

- Bienvenue dans la cour des grands, ajouta-t-il moqueusement en écartant théâtralement les bras. Ne voulais-tu pas que je te considère comme un frère d'arme ?

Je ne répondis pas. Ce jour là, je le laissais gagner de bonne guerre. Je le laissais gagner car malgré sa hargne à clamer le contraire, le Cancer était venu à mon aide. Pas pour me sauver, peut-être, mais au moins pour me tendre la main.

Il s'apprêtait à partir, il fit quelques pas en direction du sanctuaire, mais fit volte-face soudain. En trois pas, il combla l'espace qui nous séparait et me prit brusquement par les épaules. Il planta son regard dans mes yeux clos et me dit d'un ton rageur.

- Tu es le héro de ton histoire… tu n'as pas besoin d'être sauvé !

Puis il tourna les talons et je l'entendis murmurer.

- N'oublie jamais ça…

Un sourire se dessina alors sur mes lèvres et mon cœur s'apaisa. Il partait et il ne m'entendit peut-être pas.

- Merci Angelo…

Lecteur Inconnu… le Cancer ce jour là, me donna beaucoup à réfléchir. Angelo… je n'ai jamais su exactement quelle était son histoire, mais je peux la deviner en partie. La légende du sanguinaire et cruel Masque de Mort ne serait partie en réalité que d'un appel à l'aide ? Un simple appel à l'aide qui n'a jamais reçu la réponse tant espérée… Lecteur Inconnu, il est si facile de succomber à la folie. Tellement plus facile d'y succomber que de la combattre. Mais je crois tout de même que le Cancer a combattu, avec toutes ses forces, avec toute son âme… combattu, mais qu'il a fini par succomber. Et Angelo est devenu Masque de Mort. Pourquoi a-t-il appelé à l'aide ? Pour fuir un maître violent ? Un apprentissage cruel ? Les lois du sanctuaire ne sont pas parfaites. Tous demi-dieux qu'ils soient, les chevaliers d'or, d'argent ou de bronze, ne sont que des humains. Et parfois, si l'on succombe à la folie, peut-être est-ce parce que la main que l'on attendait… ne s'est simplement pas tendue.

….

Lecteur Inconnu, je n'en ai pas eu le temps et je doute l'avoir à présent… mais vraiment, il y a une chose que j'aimerais faire aujourd'hui que j'écris et que je repense à tout cela…

J'aimerais aller voir Saga…

J'aimerais lui dire… qu'on ne connait jamais à l'avance les conséquences de ses propres choix. Et que, oui, sans doute existe-t-il quelque part, dans un autre monde, un sanctuaire qui n'a jamais connu les affres d'une guerre fratricide… Mais ces guerres ont faits des chevaliers d'or ce qu'ils sont à présent… des frères, des amis… les liens superbes d'une seule et même chaîne, tous pardonnés, tous chevaliers dans l'honneur à présent.

Alors oui, il existe sans doute, quelque part, un autre sanctuaire… mais la vie y est-elle plus belle pour autant ?

Les pièces du puzzle se mettaient doucement en place et je ne voyais toujours pas le dessin final. J'errais encore dans le noir. Mais j'avais compris une chose importante. Quelles que soient les décisions qu'on prend un jour, elles auront toujours une conséquence inattendue par la suite.

J'avais choisi, un jour, d'ouvrir mon cœur…

J'avais choisi de renaître en tant que femme…

Saori avait choisi la voie dangereuse qu'elle prenait en recherchant l'armure sacrée… et j'avais choisi de la suivre…

Peut-être, dans un autre univers, dans un autre monde, à ce même moment, existait-il une autre version de moi-même dont l'âme se teignait de sang…

Pourquoi ?... Parce que le chevalier du Cancer aurait choisi de passer simplement son chemin ce jour là…

Lecteur Inconnu…Non, je n'ai jamais oublié…

Je suis le héro de cette histoire… et je n'ai pas besoin d'être sauvé !