Un revieweur anonyme m'a gentiment proposé de me laisser son adresse mail pour échanger sur St Seiya. J'en serai ravie, malheureusement le site a effacé son adresse. Je conseille donc me la redonner mais en omettant l'arrobas (ex: abc *** yahoo . com )

Voila pour le nouveau chapitre. Je sais, je vous avais promis un baiser, mais, vous le verrez, il ne s'intègre pas à ce chapitre. Alors, cette fois promis, pour la prochaine^^.

Merci à tous ceux qui prennent le temps de me laisser leur avis, toute critique est toujours bonne et franchement, ça fait extrêmement plaisir !

Merci à Mayava, fidèle lectrice^^ !

Entre rêves et réalité

Nous partîmes le lendemain même. J'avais discrètement signifié au Pope qu'il n'était pas nécessaire de prolonger notre séjour. A dire vrai, Lecteur Inconnu, je crois qu'il en fut soulagé.

Une fois la surprise des révélations d'Aphrodite passée, je me sentis excitée comme une puce face à une telle découverte. Tout de même, on ne se découvre pas en partie divin sans en tirer un minimum d'orgueil ! Quelle aurait été ta réaction, mon Lecteur Inconnu, face à une nouvelle comme celle-ci ?

Celle de Sorrente fut assez semblable à la mienne…

Les mains jointes croisées devant lui, assis sur une chaise et le pied droit qui tapait nerveusement sur le sol, la Lune de Bronze digérait les nouvelles. La bouche ouverte dans une expression de complète stupeur, il résumait en une phrase :

- Nous avons du sang divin ?

Je hochais tranquillement la tête. Il inspira.

- Nous avons du sang divin…

J'acquiesçais une nouvelle fois. Il se leva brutalement de sa chaise, emporté par une euphorie soudaine.

- Nous sommes des demi-Dieux ! s'écria-t-il soudainement en faisant un geste de la victoire.

Je réprimais un fou-rire et me contentais de hocher la tête de nouveau. Sorrente serait toujours Sorrente. Je le laissais s'extasier un moment avant de reprendre un ton plus sérieux.

- Sorrente, commençais-je. Comprends-tu ce que nous devons faire à présent ?

- Oui, me répondit-il tout en se rasseyant. Nous devons parler à Athéna.

J'acquiesçais doucement. Oui, il devenait urgent de parler avec Athéna. Pour être honnête, la situation commençait à nous dépasser tous deux. En bons soldats que nous étions, nous avions besoin d'instructions à suivre. Mais avant tout, il nous fallait parler avec Shion et Dohko pour leur expliquer la situation.

En rentrant du sanctuaire d'Aphrodite, j'avais mis un point d'honneur à informer Sorrente en premier des récents événements. Il avait suffisamment été laissé de côté, et il avait le droit à présent, comme il le revendiquait lui-même, de prendre part entière aux événements. Mais il n'y avait pas que cela que j'avais en tête.

- Oui, répétais-je. Nous devons parler à Athéna. Mais il y a plus. Te rends-tu compte de ce que cela implique également ?

Face à son air interrogateur, je m'approchai de lui. Je lui pris les mains et passai mon pouce sur son poignet droit.

- Tu pourrais parler à Déméter, expliquais-je. Tu pourrais plaider ta cause directement devant la Déesse et peut-être éviter cette terrible épreuve.

Face au souvenir de cette humiliation, son visage se raidit et il baissa la tête. Sorrente n'avait pas digérer la façon dont Saori l'avait piégé, lui faisant jouer le rôle humiliant et dégradant du voleur. Et sincèrement, je n'avais pas digéré cet épisode moi non plus.

...

C'était assez drôle en un sens, de voir comment les réactions de différentes personnes se ressemblaient.

Assis à son bureau, les mains jointes devant lui tandis que debout à ses côtés, Dohko ouvrait des yeux ronds, le Pope résuma lui aussi en une phrase.

- Vous avez du sang divin ?

Je réprimais un fou rire face à la sensation de déjà-vu et me contentai d'acquiescer en chœur avec mon frère.

- Vous ne le saviez pas ? demanda Sorrente.

Shion secoua négativement la tête.

- Non, répondit-il. Il semblerait que la dernière fois, ce point n'est pas été soulevé.

- Nous savions, continua Dohko, que vous aviez une âme à moitié divine pour être des enfants sacrés, mais de là à imaginer que vous aviez également du sang. Votre corps est censé être celui d'un humain normal.

Il prit un air pensif et réfléchit un instant.

- Je me demande comment cela est-il possible… Serait-ce possible qu'un de vos parents soit de sang divin ? De vos parents mortels, je veux dire.

- Un parent, peut-être, répliquais-je. Mais quatre…

Je sentis brutalement la main de Sorrente venir serrer mon bras avec force et je réalisai soudain mon erreur.

- Deux ! me rectifia-t-il immédiatement. Deux parents… Si nous sommes demi-divins, seul l'un de nos parents avait du sang divin également.

Penaude, je pris mon plus beau sourire idiot, le sourire de celle qui s'est simplement trompée dans les mathématiques.

- Cela dit, continuai-je pour noyer le poisson, nous avons donc la possibilité de parler directement avec la Déesse Athéna sans passer par Saori.

- C'est là un atout non négligeable, répondit Dohko. Si, comme la Déesse Aphrodite te l'a suggéré, nous n'avons pas besoin de trouver toutes les parties de l'armure avant Saori, il nous faut, tout de même, mettre sur pied un plan.

Solennellement, Shion se leva de son bureau et nous enjoignit à le suivre d'un geste de la main.

- Allons au temple, se contenta-t-il d'expliquer tandis que nous sortions à sa suite.

Sur le trajet qui menait au temple, je n'étais soudain plus si confiante que ça. Ce trajet m'en rappelait un autre, effectué quelques années auparavant, alors que je venais de gagner mon armure. J'avais prié Athéna ce jour-là et pourtant, elle ne m'était pas apparue. Pourquoi apparaîtrait-elle aujourd'hui ? En quoi était-ce différent. Sceptique, je les suivis cependant au temple sans omettre d'objection.

Mais mon intuition s'avéra juste. Rien ne se passa. Son cosmos malgré tout présent dans le petit temple, la Déesse ne se montra pas.

Shion semblait déçu. J'imagine sans peine qu'il avait espéré pouvoir voir la Déesse sans intermédiaire. En sortant du temple, je lui souris et lui murmurais doucement :

- La Déesse ne répond pas toujours de la façon dont on s'y attend. C'est vous-même qui m'avez enseigné cela.

Il me sourit doucement.

- Attendons donc, répondit-il dans un souffle.

Et nous n'attendîmes pas bien longtemps.

...

J'étais au bord de ma petite falaise, le soleil se couchait doucement. Les yeux fermés, je voulais profiter des derniers rayons du soleil sur mon visage mais je ne sentais rien. Peu importait, je savourais juste un instant de répit et de calme sur mon havre de paix. Tellement calme, qu'une fois de plus, je ne remarquais rien lorsque quelqu'un vint doucement s'asseoir à mes côtés.

- C'est une si jolie vue, soupira l'inconnu – une femme au ton de sa voix – en s'asseyant.

Intriguée, je tournai légèrement la tête. Je ne reconnaissais pas cette voix. Mais bientôt, l'aura de la personne me sauta au visage.

- Déesse Athéna ! m'exclamais-je en me levant d'un bond pour me jeter à ses pieds.

Aussitôt, je me remis en « mode chevalier ». Je posai un genou à terre, courbai le front et frappai mon torse de ma main droite.

- Altesse, balbutiais-je lamentablement, je ne vous avais pas entendu arriver.

- C'était voulu, me sourit-elle. Ne t'inquiète pas.

Je relevai timidement la tête pour l'observer. Athéna sous la forme humaine de Saori était belle. Athéna sous sa forme divine était magnifique. Et je savais pourtant qu'elle ne pouvait se révéler entièrement à moi. Elle se releva.

- Le grand Pope devait être déçu j'imagine, me dit-elle. Mais je ne pouvais pas apparaître dans la réalité. Le risque que Saori sente mon cosmos était trop grand.

- La réalité ? répondis-je déconcertée.

Elle me sourit, amusée.

- Dis-moi chevalier de la Lune d'Argent, me demanda-t-elle. Où crois-tu être en ce moment ?

Stupéfaite, je relevai la tête et regardai autour de moi. Je voyais ma petite falaise et la mer qui se perdait à l'horizon. Je voyais cet arbre majestueux et centenaire défier la gravité de toutes ses forces. Je voyais la prairie verte s'étendre derrière moi.

- Je suis dans votre sanctuaire Majesté, répondis-je doucement.

- Regarde mieux, souffla-t-elle en me désignant le paysage.

Intriguée, je tournais la tête de gauche à droite en me concentrant. Pourtant rien, le paysage me semblait bien le même que celui que j'observais quotidiennement. Mais soudain, quelque chose… Au début ce fut furtif, puis le paysage se mit à bouger. La mer commença à se retirer pour ne laisser derrière elle qu'une terre aride et désertique. L'arbre s'effaça petit à petit de ma vue pour disparaître totalement et la falaise commença à s'effriter sous mes pieds. Je bondis soudainement.

- N'ai pas peur, me dit Athéna en se penchant vers moi pour poser sa main sur mon épaule.

Sous le poids de sa pression, je reposai le genou à terre sans être totalement rassurée pour autant. Autour de moi, le paysage changeait à présent à une vitesse fulgurante. La terre trembla soudain avec violence et je serrais violemment les paupières et posai fermement les mains sur le sol instable. J'avais la tête qui tournait et le cœur qui se révulsait dans ma poitrine. Enfin, la terre se calma.

- Ouvre les yeux, me dit-elle en raffermissant sa poigne sur mon épaule.

Docile, je m'exécutai. Oui, tout avait changé. Des temples à l'architecture splendides avaient surgit du néant. Là où s'entendait la mer quelques minutes auparavant, je ne voyais plus que des jardins sortis tout droit de l'Eden. Et en place de ce coucher de soleil que j'admirais précédemment s'étalait un ciel féerique constellé de nuances orange et or.

- Déesse, murmurais-je en relevant la tête. Où sommes-nous ?

- Dans un lieu où seul les Dieux peuvent aller et où nous pouvons convier certaines fois les mortels.

Elle appuya nonchalamment sur le dernier mot et je saisis le message. La Déesse n'avait pas apprécié que je me sois enorgueillie de ma parenté divine. Avec tact, elle venait de me remettre à ma place.

Je courbai la tête, repentante et me frappai à nouveau le torse en signe de soumission.

- Tu m'es dévouée chevalier, continua-t-elle sur un ton plus dur, mais n'oublie jamais ta place. Nul ne peut se prétendre l'égal d'un Dieu.

- Ce n'était pas mon intention Altesse, murmurais-je. Je ne suis qu'un chevalier à votre service.

La Déesse sembla se radoucir.

- Bien ! répondit-elle sur ton plus doux. Rappelle-toi Swann, exécute mes ordres et tu trouveras en moi une alliée fidèle et loyale et je saurai t'en récompenser.

Je hochai la tête.

- Quels sont vos ordres Majesté ? demandai-je.

Athéna se baissa pour être à ma hauteur et me pris le visage entre les mains. Par respect, je gardai les yeux rivés au sol.

- Tu ne dois pas essayer d'arrêter Saori, commença-t-elle. Laisse-la voler les brassards au sanctuaire d'Aphrodite. Nous n'avons pas besoin de récolter plus d'artefacts qu'elle. Laisse-la croire qu'elle commence à gagner et concentre-toi à protéger le casque. Pour contrer Saori, il faut contrer ses alliés.

- Ses alliés ? interrogeais-je. Pensez-vous que des chevaliers soient mêlés à tout cela ?

- Non, répondit-elle. Pas des chevaliers, je le saurai. Mais elle a de l'aide. Une aide puissante. Des alliés qui, bientôt, tenteront de voler le casque.

- Je protégerai le casque Altesse, assurais-je. Et avec l'aide de mon frère, du Pope et du chevalier de la Balance, nous démasqueront nos adversaires et nous les affronterons.

Athéna se releva soudain.

- Vous ne devez pas les affrontez.

Surprise, je relevai légèrement la tête.

- Majesté ?

- Un affrontement direct ne ferait que mettre Saori sur ses gardes et elle deviendrait dangereuse.

Athéna soupira légèrement.

- Saori n'est pas stupide. Je lui ai enseigné à puiser dans ma force et elle a très bien appris. Elle sait comment m'affaiblir. C'est pourquoi, je ne peux intervenir directement. Mais si elle a autant confiance en elle, même si elle sait que tu cherches à la contrer, c'est parce qu'elle n'agit pas seule. Dans son ombre, il y a une armée. Et c'est cette armée que vous devez neutraliser.

Je hochai la tête.

- Nous allons l'affaiblir à son tour, continua la Déesse. Nous allons l'isoler. Lorsque Saori a peur, elle brise cette confiance et crée une fissure par laquelle je peux me glisser et reprendre le contrôle. Et reprendre le contrôle sur elle est le seul moyen pour éviter la guerre qui se profile.

- Est-ce ainsi que vous avez procédé durant la dernière guerre sainte, Altesse ? demandais-je.

Athéna acquiesça. Je me souvenais des propos que Saori m'avait tenu lors de notre première rencontre en tête à tête.

- Oui, mais cette fois, je ne compte pas la laisser reprendre le pouvoir une nouvelle fois. J'ai appris de mes erreurs, moi aussi.

Elle se tourna vers moi et tendit la main dans ma direction.

- Nous allons lui tendre un piège…

Je sentis alors un picotement autour de mon cou tandis qu'une lumière dorée sortait de la main de la Déesse.

- Tu seras mon appât. Fais en sorte que Saori continue à te voir, toi seule, comme son adversaire et garde tes alliés dans l'ombre toi aussi. Respecte les règles qu'elle a fixées car un jour, pour sa perte, elle les trahira.

La Déesse s'approcha de moi et me sourit doucement en portant la main à mon cœur.

- Mais rassure-toi. Tu ne combattras pas seule. Et ceci va t'y aider.

Surprise, je portai la main à mon cou pour y découvrir un collier. Une longue et fine chaîne en argent agrémentée d'un pendentif représentant une épée entourée par deux dragons ailés.

- Cette chaîne donne le pouvoir à qui la porte de contrer les attaques de Saori, m'expliqua-t-elle. Mais cela ne marche qu'une fois. Tu devras, avec soin, choisir ton moment pour en faire usage.

Je serrais la chaîne dans mon poing et remerciai la Déesse. Athéna me sourit avec bienveillance.

- Mais ce n'est pas là la récompense que je t'ai promise Swann. Ceci n'est qu'une arme pour t'aider dans ta lutte.

Le paysage recommença à changer brusquement. Je fermai à nouveau les yeux.

- Va ! entendis-je alors que sa voix s'éloignait. Exécute cette mission, débusque les alliés. Nous nous reverrons bientôt.

Brusquement, je me redressai et ouvris les yeux… J'étais dans mon lit… dans ma chambre… au sanctuaire. Un rêve ! Athéna m'était apparue en rêve. Tremblante encore d'émotion, je portais la main à mon cou. Le collier était là, reposant sur ma poitrine, luisant faiblement à la lueur de la Lune.

A bout de force et terrassée par les émotions, je me laissai choir en arrière et me rendormis aussitôt.

...

Lorsque je rouvris les yeux, je m'aperçue que je flottais dans les airs. Je flottais au-dessus d'un grand fleuve aux eaux sombres. Un fleuve noir qui s'entendait à perte de vue au milieu d'un paysage apocalyptique et désolé. Il semblait faire nuit mais je ne distinguais pas la lueur de ma Mère Divine ni la moindre étoile. Rien, si ce n'était ce fleuve aux eaux noires et calmes. Je rivais mon regard sur une petite barque qui traversait et découvrit, penché au-dessus de la barque, un jeune homme qui s'apprêtait à s'abreuver. Curieuse, je me rapprochais de lui.

- Aphrodite…, priait-il doucement alors qu'il se penchait pour prendre de l'eau dans ses mains. Aphrodite, Déesse de l'Amour, avant de m'abreuver aux eaux de l'oubli, accorde-moi une dernière faveur.

Je le vis prendre une profonde inspiration et fermer les yeux dans une dernière prière désespérée.

- Aphrodite ne me laisse pas l'oublier. Déesse, je t'en prie, je t'en supplie… laisse-moi garder dans le fond de mon cœur l'étincelle de cet amour pour le retrouver dans une vie prochaine. Laisse-moi garder le souvenir de son âme. Permets-moi de continuer à l'aimer à travers les vies. Donne-moi une chance de le chercher… de continuer à l'aimer… Lui… juste lui…

Une larme coula de ses yeux et vint se perdre dans l'eau qu'il tenait en coupe entre ses mains et qu'il s'apprêtait à boire.

Émue, je m'aperçue que je récitais la prière en chœur avec lui et en un éclair, je compris : ce fleuve, c'était le Styx… cette âme qu'il implorait de ne pas oublier, c'était celle de Mû. Ce jeune homme, c'était moi...

Et tandis qu'il se penchait pour boire, pleurant dans son cœur son amour arraché, je lui murmurais doucement :

- Dors Swann… dors et sois tranquille… Aphrodite t'a exaucé.

A mon réveil, une nouvelle fois, je compris. C'était là la récompense dont parlait Athéna. C'était là la récompense qu'elle m'avait promise. A demi-mot, et en me permettant de comprendre ce passage de ma propre vie passée… elle me donnait sa bénédiction.

La récompense d'Athéna était de légitimer un sentiment que mon cœur n'avait pas oublié.

Magnanime, la Déesse venait de donner au disciple, le droit d'aimer son maître.