Disclaimer : les personnages de Gundam appartiennent à leur auteur, ainsi qu'à Sunrise, Bandai, Sotsu Agency et associés.

Genre : One Shot, AU, Yaoi, drame

Note 1 : OS très dur, tant au niveau du vocabulaire qu'au niveau du contenu, vous êtes prévenus.

Note 2 : Deux semaines pratiquement sans le net (12h jeudi passé, je crois…). Je profite d'un renouveau inespéré pour poster. Je m'excuse pour la lenteur de mes réponses à vos reviews, et pour le fait que je ne reviews plus moi-même… Dès que le nouveau modem arrive, j'aurai énormément à lire et je rattraperai mon retard, promis (ça me manque).
Plaignez-vous à mon modem…

Préface :
Pour vous faire attendre de Invisible Men…
Un tout petit OS de mi-juillet à une semaine d'intervalle du premier.
Suite de mon coup de gueule personnel…

Merci à tous pour vos reviews
(merci à seikyo no tenshi à qui je n'ai pas pu répondre par mail)

Bonne lecture.

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SOUVENIRS DE GARE

Décomposition

Ou comment accepter son propre coming out

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-

Ça ne marchera pas.

Alors, il arrive ?

C'était foireux d'avance.

J'en ai marre d'attendre moi !

Il faut que ça s'arrête.

Putain de train de merde !

Je vais être en retard à Bruxelles !

Mais ça, tu t'en fous, hein ?

-

QUOI ?

-

Qu'est-ce que t'as à me mater enfoiré ?

J'te fais peur ou quoi ?

-

Et la p'tite vieille…

J'vais pas piquer ton sac !

-

Z'AVEZ JAMAIS QUELQU'UN D'ENERVE ?

-

Je n'en peux plus…

-

Ça fait six mois !

Six mois que l'on se voit quand on peut.

Entre deux cours pour lui, deux prépas pour moi.

-

Cinq mois de passion, de vivre d'amour torride et de noyade d'eau fraîche, avec un violon en bruit de fond.

Un mois que ça ne va plus.

-

Oh, de son côté, rien à dire !

Si je l'écoutais, je verrais la vie en rose, avec le ciel bleu, les fleurs qui sentent bons, les p'tites abeilles qui butinent…

Enfin… presque.

-

Six mois que l'on se voit chez lui, dans son 50m2 aux meubles rares, aux murs blancs, tellement aseptisés qu'au réveil j'ai parfois l'impression d'être à l'hôpital.

J'ai alors un mouvement de panique, le cœur qui rate un battement et les oreilles qui sifflent autant que ma respiration…

-

J'ai la phobie des cliniques.

Depuis mon opération de la mâchoire en fait, parce que les quatre autres ne m'ont pas plus marqué que ça.

C'était chiant, point barre.

Pas besoin d'en faire tout un plat.

-

Mais là !

Brrrrrrr….

J'en fais encore des cauchemars.

-

Et tout ça pour une partie de mon corps qui avait décidé, toute seule, comme une grande, de s'arrêter de croître un peu plus rapidement que le reste de mon anatomie.

Pourquoi se fatiguer, dépenser de l'énergie pour quelques centimètres supplémentaires ?

J'arrivais à mâcher, c'était suffisant non ?

Salope.

-

Donc, la dernière fois que je suis sorti de l'hôpital, je ressemblais à un anorexique après un petit séjour de santé à Auschwitz.

J'ai perdu six kilos en quatre jours, moi qui ne suis déjà pas bien gros.

On pouvait compter mes côtes…

Sans même avoir besoin de passer le doigt !

Juste avec le regard.

Un véritable sac d'os ambulant en fait, tellement faible que ma mère a dû recommencer à me nourrir, à m'habiller, à me laver.

-

L'horreur !

Je me souviendrai toute ma vie de cette impression de ne plus avoir aucune utilité.

Comment avoir la capacité de faire quelque chose de constructif quand le simple fait de garder les yeux ouverts est déjà trop difficile ?

Une fraction de seconde, qui a suffi à me traumatiser pour le restant de mes jours, je me suis vu rester, couché, sans bouger, dans ce même lit, pour les 40 ans à venir…

L'angoisse !

-

Sans oublier une donnée, la pire.

La dépendance à une tierce personne.

Complète.

Pour le moindre mouvement.

Plus aucune intimité, plus aucune pudeur possible.

-

J'aime ma mère mais cela faisait 20 ans qu'elle ne m'avait plus vu dans la nudité la plus absolue, et j'aurais voulu me préserver de cette humiliation supplémentaire.

C'était déjà suffisant de n'arriver à ne manger que des aliments liquides.

Mais alors quand elle devait me soutenir pour aller aux toilettes…

-

Je ne verrai plus jamais ma mère de la même manière.

-

Mais tout de suite, là, maintenant, j'en ai RIEN A KICKER DE MAMAN !

-

Putain de train…

Ramène ta fraise vite fait !

Tu veux vraiment laisser ces dames, demoiselles, petites filles, se frigorifier la foufoune ?

Même les pouffes, mini-jupe en plein hivers, ne méritent pas ça, ce n'est pas de leur faute si elles sont blondes.

Tu veux vraiment changer les appareils génitaux de ces messieurs, dont celui de bibi, en stalactites ?

Pas sympa ça…

-

Quoique, pour le pépé pervers qui me fait de l'œil, ça ne me gênerait pas.

-

VAS TE PRENDRE UN FIST FUCKING CHEZ LES GRECS, CH'UIS CASE CONNARD !

-

Enfin…

Je crois.

-

Pour ce que l'on se voit.

-

Chez moi, ce n'est pas possible.

Il le regrette, moi pas.

-

Impossible de s'acheter un appart quand on est jeune prof.

Et pas question de débourser pour une location, je préfère rembourser un emprunt.

-

On a deux mois de vacances, mais on est mal payé.

Ok, je l'ai choisi, j'en étais totalement conscient avant de me lancer dans ce métier de dingue, mais bon, 15 ans sans augmentation, l'Etat a beau être en déficit, faut pas pousser.

-

Toujours à te plaindre me diraient mes amis.

Et ils auraient raison, j'habite toujours chez mes parents.

-

Mes parents…

Encore et toujours, c'est là que le bas blesse.

Mon père stresse.

-

« Dis, tu ne crois pas qu'il faudrait que tu n'ais pas qu'une vie virtuelle ? »

-

Comment ça virtuelle ?

Elle est très tactile ma vie !

Heu… enfin… je veux dire….

Et puis je sors souvent, moi !

Je vais voir Heero.

Quand je peux.

C'est que je n'ai pas beaucoup de temps moi.

J'ai choisi un métier qui bouffe et…

-

ARRETE DE MENTIR !

A toi, à lui, à eux, au monde.

-

Bon, d'accord, je ne veux pas éveiller les soupçons.

-

Six mois…

-

« Ce n'est pas comme ça que tu vas rencontrer quelqu'un. »

-

AH !

Ce n'est que ça…

Mais c'est déjà fait Papa !

Seulement, je ne sais pas si mon choix va te plaire.

J'ai de sérieux doutes en fait.

-

Il est doux, il est tendre, il me fait hurler lorsqu'il me tient dans ses bras.

-

Tu sais, j'ai fait une découverte !

Il faudra que je te raconte ça.

La sodomie n'est pas si gomorrhéen finalement…

Et puis, c'est bon, si bon !

-

Un plaisir pareil ne peut exister que de la main de Dieu, tu ne crois pas Papa ?

-

En même temps, le plaisir est quelque chose de si psychologique.

Freud devait avoir raison.

Il paraît que les femmes jouissent de leurs sentiments et de leur pouvoir sur les hommes, peu importe les « compétences » de leur partenaire.

Ça m'étonnerait, mais je ne le saurai jamais, je ne suis pas une femme.

Il paraît que les hommes jouissent de la possession, peu importe le caractère de leur « amour ».

Et moi, je jouis et je pleure.

Je pleure parce que j'ai joui…

-

Y a-t-il un lien Papa ?

Pleurerais-tu de savoir ton fils jouir d'être possédé ?

Supporterais-tu de le voir accepter un plaisir apporté par une certaine dominance masculine ?

Peut-être te calmerais-tu en comprenant que je ne me donne qu'à un homme, celui qui m'a ôté ma virginité, celui qui en était heureux, qui a parlé de « cadeau » que je lui faisait, qui m'a pris au sérieux, lentement, tendrement…

-

Heero…

-

« ...voir du monde, rencontrer des gens. Ce n'est pas en restant tout le temps avec les mêmes personnes que... »

-

Je te rassure, je ne tiendrai pas longtemps.

Ça ne peut pas continuer comme ça.

-

« Non, sérieusement, tu es jeune, profites-en pour voir du monde. »

-

Des filles, tu veux dire.

Je t'ai compris Papa…

Tu t'inquiètes pour ta descendance comme mamy ?

C'est mignon.

Et drôlement ironique.

Je rigolerais bien, tient !

-

Je ne t'écoute plus Papa, ça fait longtemps que j'ai arrêté.

Si je l'ai fait un jour…

Parce que si j t'avais écouté plus tôt, comment aurais-je pu devenir « comme ça » ?

-

Est-ce que ça fait de moi un être différent ?

On m'a dit « oui » par la pub, par les séries télé, par les livres, par la foi, par la psychologie, par la nature, par l'éducation, par les insultes, par les regards, par l'attitude, par les remarques, par le dégoût, par la bonne conscience, par l'altruisme…

Ho…

Merde !

-

Je suis déviant à tes yeux de bon gauchiste, tellement au centre qu'il n'a de socialiste que le nom.

Je suis un déviant aux yeux de l'Eglise que tu affectionnes tant, pour qui le préservatif ne sert à rien puisque l'acte sexuel n'est que reproduction.

Je suis déviationniste aux yeux de la société puisque je suis un homme… qui couche avec un autre homme.

-

« Métro-boulot-dodo, ce n'est pas une vie à 24 ans ! Prends-toi des activités extérieures à l'école ! »

-

Et je prends mon pied !

Et je l'aime ce connard !

Beau Mec s'est avéré plus qu'intéressant dans tous les domaines.

L'homme qui se définit en superlatifs.

-

Heero…

-

Mais voilà…

Je ne suis pas Di Rupo.

Je ne peux pas m'afficher au vu et au su de tout le monde.

Je ne me sens pas le courage de me battre contre les discriminations sexuelles.

Je ne m'appelle ni Martin Luther King, ni Gandhi, moi !

Je ne fais pas dans la révolution pacifiste, je ne veux pas être leader pour une soi-disante libération des gays et lesbiennes dans une société arriérée…

La société s'est libérée ?

Et mon cul, c'est du beurre liquide !

Light le beurre quand même…

-

Pourquoi faudrait-il toujours être connu et reconnu pour pouvoir vivre en paix ?

En plus, ça ne marche pas…

Je n'ai pas envie d'aller me balader au bras de mon copain pour que, tous les trois pas, quelqu'un nous accoste pour nous féliciter de ne pas nous cacher, de nous montrer en exemple…

Je ne veux pas être un exemple.

Je veux être moi.

-

Donc, logique avec moi-même, je ne me promène pas main dans la main avec Heero pour entendre les mémés sortir « comme ils sont mignons les petits jeunes… »

Non.

Merci.

-

« Et tes collègues ? L'enseignement est un métier féminin non ? »

-

Nous y voilà…

Tu en as mis du temps !

Tout ça pour apprendre un peu plus sur ma vie.

-

Parce que j'ai tes gènes, je suis plutôt beau gosse, sans me vanter, excentrique pour les parents, mais reconnu dans sa profession.

Et moi de répondre…

-

- Tu sais, il y a très peu de jeunes et elles sont presque toutes casées ou mariées. Et celles qui restent, elles ne me plaisent pas.

-

Hypocrisie qui m'apporte l'approbation paternelle.

Il faut être difficile dans la vie.

Pour une histoire sérieuse en tout cas.

Et dans son lieu de travail, ça ne peut être qu'une histoire sérieuse.

Pour le reste…

Dixit mon père.

-

Et moi de continuer…

-

- En plus, la tresse et les piercings, ce n'est plus vraiment d'actualité…

-

J'aurais mieux fait de me taire.

Explosion imminente.

Petite veine qui bat sur la tempe.

Couleur brique soutenue pour le teint.

Yeux qui sont à eux seuls une explication de l'expression « lancer des éclairs ».

Je suis mal barré.

-

Compte à rebours lancé : 5-4-3-2-…

-

Tiens ?

Il a été plus rapide que prévu.

-

Je connais le couplet, j'aurais dû m'y attendre, je me suis juste laissé entraîner pour donner le change.

Et voilà.

Il ne comprend pas comment mon directeur me laisse avoir une telle dégaine.

A sa place, il aurait tôt fait de me les enlever mes breloques.

A-t-on idée d'avoir quatre boucles à l'oreille gauche, un piercing à la narine droite, un autre à l'arcade du même côté… ?

C'est honteux face aux parents !

Et mes cheveux longs !

Les dits parents ne me prennent-ils jamais pour une femme ?

-

J'en ai marre, je le coupe.

Et je lui réponds ce que je dis toujours face à ces critiques absurdes.

Je ne crois pas que tout cela m'empêche de faire correctement mon boulot et d'être compétent en tant que pédagogue, à enseigner une matière à des ados.

-

« Tu dois être un exemple ! »

-

Si tu savais…

Je crois que tu me renierais.

Je..

AIE !

-

SURTOUT NE T'EXCUSE PAS CONNARD !

-

Putain !

Failli tomber sur les rails moi !

Un coup de coude entre les omoplates, ça ne se pardonne pas, j'ai encore du mal à reprendre mon souffle.

-

Sale type, avec ta gueule d'alcoolo et ta démarche titubante, ça doit être ton chien qui retrouve ta route.

Vous semblez tous les deux avoir la même tronche, je parie que parfois tu dois te demander si ce n'est pas toi que tu promènes au bout de la laisse.

En tout cas, tu as les articulations plus que pointues pour un homme de ta corpulence.

-

J'attends toujours le train…

J'observe les gens.

J'écris.

-

La petite vieille à côté de moi...

Agrippée à son sac en me jetant des regards suspicieux, elle a l'air d'une avare superstitieuse avec son nez crochu.

Je ne la connais pas, j'espère ne jamais la revoir, mais on s'est détesté du premier coup d'œil, une sorte de coup de foudre.

Les deux jeunes mélomanes de l'autre côté de la gare dont j'entends la musique malgré les écouteurs et les casquettes par dessus.

La pouffe décolorée qui a tout d'une Sylvana.

Je m'explique : une « Sylvana » est une fille qui, quel que soit le temps, porte des vêtements courts, très courts, qui mettent en valeur un corps quelconque si les fringues, à la limite de la déchirure, ne remodelaient pas son anatomie en poupée Barbie.

Elle en a la blondeur, fausse, et le maquillage bleu, rose, mauve, toutes les couleurs pastelles étant acceptées.

-

Bref, si on compte les inconnus qui n'ont strictement rien d'intéressant pour une description valable, et le poivrot qui a manqué faire de moi une crêpe carbonisée sous un train, la faune est bigarrée.

-

J'attends le train…

J'écris.

Je pense à Heero.

-

A son côté Frisk dont je ne peux me passer.

A ses abdos dont je me fais un dessert.

A ses cheveux chocolats.

A son rire dont je me soûle.

A ses yeux pétillants et gourmands.

A ses lèvres dont je me rassasie.

Je suis boulimique.

Je devient obèse de lui.

-

L'obèse.

La baise.

La baisse.

-

La baisse de lui, de nous, de ce qui nous lie.

Le cul, son cul, nos retrouvailles.

Je n'en peux plus.

Je croque.

Je craque.

-

J'ai envie de vomir sur sa bonne volonté.

Son envie de nous afficher, de prouver que nous sommes un couple comme les autres.

-

Envie de gerber.

-

Le train arrive.

Maintenant, je m'en fous.

-

Je monte.

J'ai la nausée.

-

Quand j'arriverai à Bruxelles, ce sera encore et toujours la même rengaine.

-

« Tu viens, on sort ? »

-

Pourquoi faire ?

-

En fait, tu ressembles à mon père.

Quand tu as une idée quelque part, elle finit toujours par remonter à la surface.

-

Que tu me gênes !

Que tu veuilles me tenir par la main, la taille, la nuque.

Que tu désires m'embrasser en pleine rue pour faire comme les autres, pour montrer qu'on s'aime.

-

Mais nous ne sommes pas les autres.

Nous ne sommes pas ces couples !

Nous ne sommes pas hétéros…

Nous sommes déviants, quand le comprendras-tu ?

-

Avons-nous besoin de cette déclarations publique pour nous prouver notre amour ?

Désires-tu vraiment les regards ?

-

Le soleil d'hivers tape.

Les vitres servent de serre.

J'ai chaud sous ma veste.

Je transpire.

Tant mieux !

Je peux me mentir.

Je peux me persuader que c'est la sueur qui dépose ce goût salé sur mes lèvres.

-

Je craque.

-

Je ne peux plus gérer cette pression.

-

« Tu as honte de moi ? »

-

De toi ?

Non, mon amour…

Du monde.

De l'image.

Deux hommes qui s'enculent.

Enfin, un des deux à la fois.

Et j'aime ça.

-

« Pourquoi ne me présentes-tu pas à tes parents ? J'ai l'impression que tu ne veux pas officialiser. Tu m'aimes ? »

-

Mais oui…

Je t'aime.

-

C'est d'ailleurs mon enfer.

Tu es devenu mon obsession.

Ma drogue.

Ton odeur sucrée, ta peau salée entraînent un manque.

Tu combles un vide.

Je veux te sentir, te goûter, te savourer encore, encore…

Jusqu'à plus soif.

Jusqu'à l'explosion.

Jusqu'à l'overdose.

-

Et, à ce moment-là, à l'instant où je quitte la jouissance pour retrouver le monde réel.

A l'instant où tu me permets de reprendre pied.

J'ai mal.

J'ai envie de pleurer.

J'ai honte de mon attitude.

-

Je t'aime, cela devrait suffire, mais ce n'est pas le cas.

-

Je ne peux pas officialiser comme tu le désires si fort depuis un mois.

La pression que tu me mets, avec raison, m'a descendu de mon petit nuage de gouttes d'eau fraîche en suspension, pour me re-catapulter dans ma vie.

-

J'ai rencontré quelqu'un Papa, il s'appelle Heero.

-

C'est un homme, un vrai, comme tu les aimes.

Droit, fort, qui ne mâche pas ses mots, qui a des valeurs et de l'éthique.

C'est si important pour toi.

-

C'est un homme qui me déshabille, qui me voit nu, à qui je demande de m'embrasser, de m'aimer.

Physiquement.

-

Il me fait l'amour Papa !

Il me baise.

Il me la fourre.

Bien profond.

Et j'en redemande.

-

Je fais la « femme » Papa !

J'écarte les cuisses, grand.

Je l'appelle, je le supplie de me prendre.

A chacun de ses mouvements, je crie comme si ma vie en dépendait.

Comme si je n'allais pas me relever.

Il me cloue au lit.

Je vis ma petite mort.

Et j'en redemande.

-

Je ne suis plus ton fils Papa !

Il m'a ravi mon sourire, mon cœur, mon âme.

Je suis une « pédale » comme tu ne dis pas mais que tu penses très fort.

Et j'en redemande.

-

Je ne peux pas, je n'en peux plus.

Il faut que ça s'arrête.

L'étaux doit se libérer.

Mon corps n'arrive plus à supporter la tension.

Mon cœur encore moins.

-

« Pourquoi ne me présentes-tu pas à tes parents ? »

-

Parce que je ne peux pas, Heero…

-

Je sais que tu ne comprendras pas.

Je sais que tu me maudiras.

Et tu auras raison.

Je suis faible, je suis lâche.

Ma décision est prise.

Je ne la changerai pas.

Je souffrirai, tu souffriras, il sera content, nous pleurerons…

-

J'irai chez toi.

Nous parlerons.

Discussion interminable qui ne me fera pas changer d'avis.

Je ne peux pas vivre ainsi.

-

Etterbeek.

Je descends.

Il ne me reste qu'à prendre le 23/90 vers la Gare du Midi pour rejoindre Saint Gilles.

Là où tu vis.

Là où tu m'attends.

Dans ton petit appart sous les toits.

Avec une si grande terrasse où la vue sur Bruxelles et les étoiles est splendide.

Là où nous avons si souvent fait l'amour.

Où nous avons réveillé les voisins en riant.

Et je te dirai.

Je ne supporte plus les regards.

Je ne supporte plus les on-dit.

Je ne supporte plus la pression.

-

Le tram arrive.

-

Tout est fini Heero.

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Elio Di Rupo : homme politique belge, président du Parti Socialiste, homosexuel notoire qui habite avec quelqu'un que personne ne connaît, sauf leurs voisins, et tout le monde s'en fout. J'adore mon pays…

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Mardi 25/07/06
Gares Etterbeek/Louvain-la-Neuve
Aller-retour
Espérez que je reprenne le train pour avoir la suite, sinon, cela restera un OS.
A bientôt

HLO