Merci à toutes pour vos reviews ! Voici l'avant dernier chapitre des aventures de MiniRodney.
Ce chapitre est pour Bayas. Je sais que tu aimes cette histoire, c'est juste pour te donner du courage pour demain. Il n'est pas parfait, vu que je l'ai écris cet après-midi, un peu rapidement, mais je voulais que tu le lises avant demain ! Grosses biz !
ooOOoo
6 – Première « surprise party »
J'étais contre. Absolument, complètement et définitivement contre, mais est-ce que l'on m'a écouté, noooooon. Et voilà le résultat : nous sommes enfermés dans une petite pièce sombre, Ronon grogne en faisant les cent pas, Radek grommelle en tchèque ce qui pourrait tout aussi bien être une prière ou une recette de cuisine, Teyla se mord les ongles et les lèvres d'angoisse et moi … moi, je me vide tout simplement de mon sang sur le sol.
BANG !
« Ronon, stop, cela ne sert à rien … »
Ce diable de Satédien s'acharne à donner des coups de pied dans la porte depuis une bonne dizaine de minutes, sans grand succès évidemment.
Je savais que cette mission puait. Au sens littéral du terme d'ailleurs … le MALP que nous avions envoyé en reconnaissance nous avait renvoyé les images d'une planète volcanique. Nous pouvions voir les petites volutes de fumées s'échapper d'une cheminée. Du souffre sans aucun doute. Mais il y avait des signes d'énergie « intéressants », dixit un charmant bambin que je ne nommerais pas. Ledit bambin avait examiné les résultats du MALP debout sur une chaise et s'était tourné un doigt pointé vers moi. « Il faut que SGA1 y aille ! » Et voilà comment nous nous étions retrouvés sur P54R-TR8 à tousser et à crachoter.
Et pourtant, je savais … Dès que Rodney a pointé son doigt vers moi, j'ai commencé à les sentir.
Mes crampes d'estomac.
Vous pouvez rire mais elles ne m'ont jamais fait défaut, ce n'est pas que je souffre d'un ulcère, nope, juste que mon estomac m'envoie des signes, et généralement, il ne se trompe pas. Et là les signaux étaient on ne peut plus clairs : garblegarblegarble, traduction, « attention danger ! ».
Nous n'avions pas fait plus d'une vingtaine de mètres que les balles s'étaient mises à ricocher autour de nous.
Quelqu'un peut il épeler le mot embuscade ?
Comment avons-nous pu croire qu'il y avait la moindre source d'énergie sur cette foutue planète ! Radek m'a gentiment rappelé que Taranis avait abrité un complexe Ancien et que c'était dans l'espoir d'en trouver un autre que Rodney et lui avaient pensé que … Blablabla …
En fait d'avant poste Ancien, nous avons … les Géniis ! Oui, mesdames et messieurs, vous les avez reconnus : uniformes vert bouteille façon SS, rires sardoniques façon méchants venus droit d'un mauvais James Bond et bien entendu, la cerise sur le gâteau, leader sociopathe !
Flash-back
Nous avons été rapidement délestés de nos armes, ligotés, mains derrière le dos et jetés à terre. Nous voici tous les quatre agenouillés par terre. Un type s'avance vers nous.
« Aaaah, enfin … l'illustre équipe d'usurpateurs. »
Ce type est tout sourire. Deux rangées de petites dents blanches bien alignées. Pointues les dents.
« Mais … » l'homme nous examine l'un après l'autre et son sourire Colgate disparaît en un instant, pour être remplacé par un froncement de sourcil, puis il se retourne vers moi. « Je ne vois pas le docteur McKay parmi vous ? »
« Euh, non, comme vous voyez, je l'ai … remplacé. » Je fais un geste en direction de Radeck qui me foudroie du regard.
« Trop de boulot avec McKay, il faut le nourrir à intervalles réguliers, vérifier qu'il dort suffisamment, lui apporter son café au lit, non vraiment … »
Je ne termine pas ma phrase, la crosse de l'arme du soldat qui se tient derrière moi s'abat brutalement sur mon dos et je me courbe en deux. Une paire de bottes apparaît dans mon champ de vision. Une main s'agrippe à mes cheveux et relève ma tête. Je me retrouve face à des yeux gris, des yeux froids et déterminés. Des yeux très différents de ceux de Kolya. Ce n'est pas tant que j'apprécie ce dernier mais ces actions ont toujours été celles d'un soldat, ce que je vois dans ces yeux là, cette petite flamme très particulière, est celle de la folie. Génial, il ne manquait plus que ça : McKay a une groupie foldingue !
« Quel dommage Colonel, parce que le docteur McKay est tout ce que je veux et ce que je veux … » Il me lâche, mais pas avant de m'avoir donné un bon coup de pied dans les côtes. « … je l'obtiens toujours. »
Je me mets à genoux avec peine, essayant de reprendre mon souffle. Il me fixe comme si j'étais un de ces insectes piqués sur une planche de velours. L'idée de ce type dans la même pièce que Rodney, que dis-je dans le même univers, me rend positivement malade. Pas question qu'il mette ses mains sur mon gamin, qu'il se trouve donc un autre scientifique à épingler !
Il s'accroupi devant moi. Son sourire est revenu et le fait ressembler à un croisement entre un playboy californien et un piranha. Pas très joli à voir comme spectacle. Il m'observe, un air pensif sur le visage, alors que je fais plus de bruit qu'un bœuf en train de souffler, grâce aux côtes qu'il vient de me casser. Puis il se relève brusquement et claque dans ses mains comme un gamin le matin de Noël.
« Je crois que j'ai une idée ! Nous allons demander au docteur McKay s'il accepte de se joindre à nous, qu'en pensez vous ? »
Je lève les yeux vers lui et parviens à lui répondre entre deux bruyantes inspirations.
« Et … vous pensez … réaliser ce … petit miracle … de quelle manière ? »
Fin de flashback
Je n'aurais pas du poser la question parce que la réponse me fait un mal de chien.
Les Géniis nous ont fait passer la porte et nous nous sommes retrouvés sur une autre planète, à l'intérieur d'un complexe ressemblant à celui de la planète mère des Geniis. Et puis notre hôte a contacté Atlantis.
Il s'est présenté à Elisabeth dans les formes : « Bonjour Madame, Commandeur Elphébius, je souhaiterais vous emprunter votre chef scientifique … ». Bien entendu, Elisabeth a refusé tout compromis : on ne traite pas avec les terroristes. Autant dire que la réponse n'a pas plu à GoldenBoy. Sa réaction a été des plus immédiates, il a tourné le dos à Elisabeth, a pris le flingue d'un des soldats et m'a tiré dessus. Dans la région de l'estomac. Je me rappelle avoir hurlé et puis plus rien depuis mon réveil dans cette petite pièce.
Je me tourne vers Ronon pour lui demander, pour la énième fois, d'arrêter de taper dans la porte, j'ai déjà assez mal au crâne comme ça, merci, lorsque ladite porte s'ouvre brutalement.
Trois gardes Géniis entrent, armes pointées sur Ronon et Teyla. Radek est poussé sans ménagement vers la sortie – non sans grommeler quelques charmant jurons en tchèque, quelque chose sur la parenté quelque peu fumeuse des trois jeunes Géniis – et un des gardes me balance un coup de pied avant de prononcer un « Debout. » autoritaire.
« Huhhhuuu, ce serait avec plaisir vraiment mais là je suis très occupé à …. Argggggh. » Nouveau coup de pied, c'est pas ça qui va m'aider à me mettre debout, quelle bande de crétin !
Le Garde finit par se résoudre au fait que je ne suis pas en état pour faire grand-chose et se baisse pour « m'aider » gentiment à me relever. Il décide de me détacher juste après ma troisième chûte : pas facile de rester debout avec une balle dans le corps et les mains attachées dans le dos. Mais il a du être prévenu que je suis un dur à cuir parce qu'il me relie les mains, devant moi cette fois.
Je suis traîné à travers plusieurs couloirs et soudain, je l'entends, une petite voix fluttée, chargée de dédain et entrecoupées de soubresauts, comme si son propriétaire avait du mal à respirer … Non, dites moi que ce n'est pas …
« Rodney ? »
Teyla vient de confirmer ce que je craignais.
Rodney se tient là, debout sur une chaise, un sac à dos presque aussi grand que lui sur les épaules, pâle et tremblant. Les hommes qui l'entourent ont l'air de ce qu'ils sont : des disciples devant leur maître. J'ignore de quoi ils étaient en train de parler lorsque nous sommes entrés mais ces types en blouse grise sont manifestement des scientifiques et ils sont manifestement très impressionnés par ce que Rodney leur explique.
« … plus vite si vous faisiez venir ici quelqu'un qui a ne serait-ce qu'une petite idée de ce dont il est question ici, vous savez quelqu'un qui n'aurait pas obtenu son doctorat dans une pochette surprise », là il s'arrête pour reprendre sa respiration, sa main se referme sur son broncho-dilatateur et il en prend une bouffée avant de continuer sur le même ton mi condescendant mi dédaigneux, « encore que je doute que vous sachiez ce qu'est un vrai doctorat » il jette un coup d'œil autour de lui aux soldats qui l'entourent puis termine sa phrase « … ou encore une pochette surprise ! »
Il finit par nous remarquer. Son regard croise le mien et pendant un instant, il n'y a que ça, que nous. Echange silencieux : ça va ? Couci couça, et toi ? Bof, bof. Et maintenant ? T'inquiète, j'ai un plan …
J'ai une envie de meurtre. Je commencerais sans doute par Carson et ensuite, ce sera le tour d'Elisabeth : le jury me déclarera innocent, comment pourrait-il faire autrement ? Ils ont laissé Rodney sortir de l'infirmerie moins de quelques jours après ce malheureux incident sur le Continent (7) et ils l'ont laissé venir ici. N'importe quelle personne saine de corps et d'esprit dira que j'ai bien fait de les éliminer, s'ils en sont à ce stade là d'inconscience, ils sont dangereux pour tout le monde.
Et après je tuerais le petit monstre pour m'avoir désobéi : je lui avais dit de rester bien sagement à l'infirmerie jusqu'à mon retour. A moins bien sûr que son « plan » ne règle la question de notre survie et celle de ma future carrière d'assassin.
« Alors Docteur McKay, où en êtes vous ? »
Ephelbius n'a pas l'air plus étonné que ça de voir le fameux Docteur McKay dans la peau d'un enfant de sept ans.
Rodney lui répond avec son tact habituel.
« Que voulez vous que je vous dise ? Je suis là depuis moins de vingt minutes ! Mon assistant et moi allons devoir faire un diagnostic complet. »
Son assistant ? Depuis quand Rodney avait il un assistant ?
Il y a en effet quelqu'un derrière Rodney, quelqu'un qui porte l'uniforme des scientifiques, le même petit polo bleu ciel que Radek, sauf que je sais pertinemment que ce n'est pas un scientifique, sauf peut-être en ce qui concerne la science des armes à feu.
Lorne.
Mais je n'ai pas franchement le temps de me réjouir de le voir. Ephelbius n'a pas du aimer la manière dont Rodney s'était adressé à lui parce qu'il vient de poser le canon de son arme sur ma tempe. Il se tourne vers Rodney, sourire carnassier bien en place.
« Vous disiez Docteur ? »
Rodney est devenu encore plus pâle, si tant est que cela soit possible. Lorne est à ses côtés et le soutient. Et puis des larmes apparaissent. Elles coulent sur ses joues et il sanglote.
« Ne … ne lui faites pas de mal, je … je suis désolé … je vais vous aider mais ne lui faites pas de mal … s'il vous plaît. »
Le sourire d'Ephelbius est plus que jamais en mode « jevaistemangertoutcru ». Mes mains me démangent, et non ce n'est pas parce qu'elles sont restées attachées derrière mon dos un peu trop longtemps, elles ont juste une irrépressible envie de serrer quelque chose … le cou de cet abruti de tyran en herbe par exemple.
Il a fait pleurer Rodney.
Je vais le tuer, d'une manière ou d'une autre, il est mort. Il ne le sait pas c'est tout. C'est juste une question de temps.
« Docteur, ne vous en faites pas ça va aller, làààà, shhh … »
Humpf. Lorne a pris Rodney dans ses bras et le berce gentiment. Et Rodney a posé sa tête sur son épaule et fixe Ephelbius, tout en hoquetant, avec des yeux embués de larmes.
Mesdames et Messieurs, il y a quelque chose de pourri au Royaume de Danemark ! C'est quelqu'un qui frise l'état de choc par exsanguination qui vous le dit.
Ok, la situation est un peu tendue mais de là à pleurnicher comme ça, à se donner en spectacle devant son équipe et cette bande d'abrutis ? Huhu, il y a anguille sous roche, une groooooosse anguille.
Le fameux « plan » était en action.
Soudain, Rodney se dégage de l'embrasse de Lorne et se précipite sur moi en criant « John ! ». Ses petits bras s'enroulent autour de ma taille, et je passe mes mains enchaînés par-dessus ses épaules. Je sais qu'il va faire quelque chose, j'ignore quoi mais je profite juste de cet instant, je plonge mon nez dans son cou et j'inhale son odeur. Médicament et sueur. Et là, à ce moment précis, j'ai peur. Il se met à pleurer dans ma veste avec beaucoup de conviction. Je me penche encore jusqu'à ce que je touche quelque chose de dur dans son sac à dos … et là je comprends ce qu'il veut que je fasse, je m'obtempère avec joie.
Aucun des soldats n'a bougé, pris entre la surprise et, peut-être, la pitié. Tous sauf Ephelbius, qui grogne et écarte brutalement Rodney.
« Ca suffit ! Vous allez vous mettre au travail Docteur McKay ou bien vous verrez le Colonel, et tous vos autres amis ici, se vider de leur sang … lentement. »
Rodney renifle, hoche la tête et grimpe, avec l'aide de Lorne, sur la chaise.
Je souris, ce qui me vaut un regard bizarre de la part du soldat qui me surveille. Le pauvre s'il savait …
Et puis je regarde Lorne. Juste un petit hochement de tête. Il répond discrètement et là tout se passe très vite. Je donne un coup de coude au type qui me garde, il se courbe en deux et j'en profite petit 1 pour lui donner un bon coup sur la tête et petit 2 pour lancer le petit révolver que m'a gentiment passé Rodney à Ronon qui en fait bien entendu bon usage : quatre méchantpasbo de moins, plus que trois. Teyla est très occupée à étrangler le troisième garde et Radek vient d'assommer le sien – avec son ordinateur portable, Rodney va être furieux qu'il maltraite ainsi le matériel. Les scientifiques ont décidé qu'il était préférable de prendre congé et il ne reste plus qu'Ephelbius.
Ronon est près de moi. Teyla et Radek s'occupe d'immobiliser les Géniis. Il me tend le révolver. J'ai toujours les mains liées mais à cette distance, je ne peux pas la rater, il me suffit d'appuyer et s'en sera finie de la carrière de ce nazillon.
« John ? »
La voix est revenue. Toujours fragile, mais cette fois, il y a de l'angoisse dans le ton. Mon doigt se resserre sur la détente.
« John … Non. »
Je serre les dents. Ephelbius me fixe, il me nargue du regard, il attend que je tire, il sait que je vais le faire, parce que je suis comme lui un …
« Non, tu n'es pas comme lui John. Tu n'es pas un assassin. »
Pauvre Rodney, si naïf, si innocent … s'il savait ce que j'ai du faire depuis que je suis dans l'armée.
« John … s'il te plait »
C'est la même supplique qu'il a adressée à Ephelbius tout à l'heure mais cette fois, le ton sonne juste. Je pousse un grognement et finit par baisser mon arme.
« Lorne, occupez vous de cette larve. »
« Avec plaisir Monsieur. »
Rodney me saute au cou pour la seconde fois aujourd'hui. Il enfouit son visage dans mon cou.
« Merci. »
Merci ? Pour quoi ? Pour avoir épargné la vie de ce triste individu ? Je vais lui demander pourquoi il me dit ça mais mon organisme se rappelle brutalement qu'il a été victime d'une blessure par balle et je perds connaissance.
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Je me suis réveillé à l'infirmerie sous la garde de Carson. Ce dernier ne perd rien pour attendre, Elisabeth non plus d'ailleurs : dès que j'irais mieux, ils vont devoir me donner une petite explication sur ce qui s'est passé. Et ils ont intérêt à être convaincants …
Pour le moment, je dois dire que je suis plutôt content de voir que je mets Carson un peu mal à l'aise : il n'a jamais été autant aux petits soins pour moi. Parfait, un peu de culpabilité ne peut pas lui faire du mal. Un peu de trouille non plus d'ailleurs …
Je dors sur le lit qui m'est réservé à l'infirmerie. Un lit un peu plus large que les autres. Et pour cause, lorsque je suis blessé, je n'y reste pas seul très longtemps, et non, bande de pervers, ce n'est pas une belle infirmière blonde qui m'y rejoint !
Je caresse les cheveux de Rodney qui dort. Il pousse un petit gémissement et, sans se réveiller, s'enfonce un peu plus contre moi. Je dépose un rapide baiser sur son front et soupire.
Je me demande si Epimetheus ne s'est pas trompé. Il disait avoir fait un cadeau à Rodney pour l'aider à changer, à voir les choses avec un peu plus de recul, à acquérir le sens des responsabilités, mais en fait, j'ai l'impression qu'il n'y a pas que lui qui a changé.
J'ai changé moi aussi en mieux, en beaucoup mieux. Grâce à lui. Rodney m'a redonné cette part d'humanité que je croyais avoir à jamais perdu.
Et c'est le plus cadeau que l'on m'ait jamais fait.
Il est mon plus beau cadeau.
Fin de la sixième partie …
(7) Voir cinquième partie dans laquelle MiniRodney fait une réaction anaphylactique.
