À lire avant de commencer cette nouvelle fic.
Hey bonjour à tous. Ça faisait un long moment que je disais que j'avais une nouvelle histoire qui faisait son bout de chemin, la voici enfin après tant d'attente. Ce que je voulais vous dire qui est important c'est que cette histoire est pas mal endormante par bout (ce que ma bêta m'a dit, je cite : «.. c'est juste qu'elle est un peu...endormante sur les bords pour être very very very franche, voilà, je l'ai dit,… »
C'est vrai qu'il y a peu de dialogue dans ce prologue, mais que voulez-vous, c'est un prologue, une mise en situation. Donc lecteurs frivoles soyez avertis que dans le prochain chapitre, il y aura vraiment plus de dialogue(et plus d'actions), c'est promis.
Je tiens à remercier énormément Darkangel Guard ma bêta qui fait une job merveilleuse. En passant elle vient de mettre sur sa première fic d'Inuyasha qui est excellente, c'est Tenshi, je vous recommande de la lire. C'est vraiment bon ses chapitres sont trop le fun à lire.
Bon sur ce je vous souhaite une bonne lecture et comme d'habitude un review ça change pas le monde sauf que c'est vraiment intéressant pour moi. Oui parfois je suis égoïste sur les bords.
Karite
Prologue
L'éveil
On se demande parfois si notre vie a du sens, si on existe pour accomplir quelque chose dans ce monde si vaste et si peuplé. Nous ne sommes que de minuscules petites fourmis dans cette gigantesque fourmilière qu'est la terre. C'est certain qu'on ne peut accomplir de miracle seul, nous avons toujours besoin d'une autre personne pour accomplir quelque chose de grandiose. C'est étrange comme on peut se sentir si petit, si seul parfois dans ce monde si immense.
« Rin? »
Et si nous n'étions que des âmes errantes parmi tant d'autres, perdus à travers l'univers. Chacune cherchant son complément. Cependant, il faudrait d'abord savoir si elle existe vraiment cette âme sœur, aucune preuve matérielle ne nous est offerte. Même l'âme n'est pas définie ou explicite, est-ce une invention de l'homme après tout? Sommes-nous réels?
« Rin? »
La jeune femme interpellée leva soudainement la tête au-dessus de son portable et regarda la personne en face d'elle. Elle replaça soigneusement ses lunettes sur son nez pour les ajuster à sa vue. Malgré le fait que les optométristes lui disaient que sa vue déclinait à vue d'œil à cause de son temps excessif passé devant son ordinateur, Rin ne pouvait quitter cet outil si précieux pour son travail. Après tout c'était l'outil par excellence pour les écrivains du vingt et unième siècle.
« Oui? »
« C'est l'heure du dîner est-ce que tu viens manger avec nous? »
Rin regarda la femme en face d'elle. Elle était de taille moyenne, au cheveux bruns qui descendaient jusqu'au creux de ses reins. Elle avait les yeux noisettes et portait en permanence un sourire sympathique. Elle portait un tailleur blanc et rose qui lui allait à merveille. On ne pouvait dire qu'elle avait la beauté d'un mannequin ou le charisme d'une actrice, mais elle possédait son propre charme qui avait réussi à faire craquer un jeune homme du magnat de l'industrie de la musique. Sous cette charmante apparence, ce cachait un cœur tendre et généreux.
« Non, je vais manger plus tard, j'ai enfin trouvé de l'inspiration pour mon prochain livre. Merci quand même Kagome, tu diras bonjour de ma part à Sango, Miroku et Inuyasha. »
Rin lui répondit en souriant. Kagome soupira un peu, mais ne força pas la jeune écrivaine à venir avec elle, après tout elle était supposée être assez grande pour s'occuper d'elle-même. Kagome disparut de la chambre et bientôt Rin entendit la porte d'entrée se fermer et elle s'étira sur sa chaise. Elle relut ce qu'elle avait écrit plus tôt et plein de questions s'étaient bousculées dans sa tête. Trouvera-t-elle sa propre âme sœur? Y croyait-elle? Rin soupira. Cette interruption avait bousillée ses chances de poursuivre le reste de son œuvre si bien commencé.
Elle se leva et alla dans la pièce d'à côté qui était la cuisine. Une petite pièce décorée simplement d'un jaune doux et d'une tapisserie dans le haut du mur représentant des feuilles d'automne ornait les murs et quelques cadres par ci par là qui remplissaient les trous. Une petite table avec quatre chaises garnissait l'espace de la cuisine et une porte patio prenait un mur complet éclairant ainsi la pièce d'une clarté éblouissante.
Il faisait soleil, c'était une journée calme du début de l'été et la température était douce et chaude, quelques petites brises pénétraient parfois la pièce par le moustiquaire de la porte. Rin se prit une tasse dans l'armoire et partit la bouilloire qui était déjà sur la cuisinière. Elle sortit quelques feuilles de thé et les regarda tomber dans la tasse verte de même couleur que ses feuilles. Lorsque la bouilloire se mit à crier, elle versa la quantité nécessaire pour son breuvage et brassa délicatement son thé.
Avec la grâce d'un félin elle s'approcha de la porte patio et risqua un coup d'œil à l'extérieur. Les oiseaux chantaient et volaient entre les arbres garnis de feuilles vertes éclatantes de santé. Un chat noir et brun se baladait au travers de la cours dans le gazon tout frais coupé sans savoir qu'il violait une propriété privée. Il était libre tout comme les oiseaux. Rin soupira et prit une gorgée en essayant de ne pas se brûler la langue avec le breuvage chaud.
Elle aussi elle aurait souhaité être dehors en train de courir ou de faire une balade dans le parc proche de chez elle, mais elle devait continuer à travailler si elle voulait être capable de fournir sa part du logement pour ce mois-ci. Certes elle était écrivaine, mais elle ne publiait pas très souvent ou plutôt, elle n'avait sorti seulement qu'un livre en trois ans. Son livre avait eut un succès fou auprès des dames. Son titre était « L'amour d'aujourd'hui ».
Elle faisait un constat critique de ce qu'était devenu l'amour à notre époque, tout en ajoutant une touche de féminisme à son travail. Combien de femmes ressentaient la même chose qu'elle, attendant toujours un prince charmant sur son cheval blanc qui viendrait la sauver de sa misère et de ce triste monde. Elle délaissa la vue d'un bonheur parfait et retourna devant son ordinateur.
Elle relut son texte et soupira. L'inspiration s'était définitivement envolée. Elle déposa sa tasse sur le bureau rempli de journaux et de revues et alla vérifier si elle avait reçu de nouveaux messages dans sa boîte. Sur l'écran une petite fenêtre apparue déclarant qu'un nouveau message était non lu. Elle l'ouvrit avec indifférence.
Bien le bonjour Rin,
J'espère que tu n'es pas trop débordée ces temps ci. Parce que nous autres au bureau c'est la pagaille. Surtout depuis qu'on a appris que le fils du défunt magnat des finances est finalement revenu au bercail après six ans d'absence au pays. C'est la grosse nouvelle, pourtant c'est un autre snob de la haute classe, c'est sûr qu'il est beau comme un Dieu, mais tout le monde sait qu'il ne dédaignera pas jeter un coup d'œil à une pauvre civile sans un compte dépense illimité. En tout les cas, je ne t'écrivais pas pour te dire ça, mais pour t'envoyer du travail comme d'habitude. Il faudrait trois articles pour boucler le premier numéro de juillet. Alors, en pièces jointes il y a les directives. S'il y a un problème écris moi ou téléphone moi. À bientôt!
Kikyo
Rin regarda le sujet des articles à créer et sourit. Pour une fois que Kikyo lui envoyait quelque chose d'intéressant à traiter. Cela démontrait bien qu'au bureau ils étaient vraiment dans le jus. Elle commença à se mettre au travail sans plus attendre, pour pouvoir s'en débarrasser au plus vite.
La jeune femme de vingt et un ans travaillait souvent pour le magasine « Zasshi » ainsi que pour « TO-Kyou ». Les magasines n'avaient pas des titres géniaux, car respectivement ils signifiaient « le journal » et « les dix intérêts », mais c'étaient les deux magasines les plus vendus de la capitale du Japon, Tokyo. Ils se vendaient en millions d'exemplaires dans tout le pays. Même une fois le magasine avait vendu toutes les copies imprimés et avait du faire réimprimer des centaines d'exemplaire d'un numéro dont l'auteur principale était Rin.
Le scoop était bien sûr la relation secrète d'Inuyasha avec Kagome. Ils avaient fait la page couverture de « Zasshi » et le lendemain toute la presse s'était acharnée sur eux pour avoir des détails croustillants bien que Rin ait déjà tout dit de pertinent. Bien sûr elle avait demandé l'accord de ses deux amis pour pouvoir propulser sa carrière dans le domaine de l'écriture.
Elle en était vraiment très reconnaissante. Avec cet article se fut la première et la dernière fois qu'elle mit les pieds au 'bureau'. Depuis ce jour, elle faisait son travail chez elle tranquillement dans le clame et la paix.
Rin n'avait pas toujours été si fermé, si insensible et si froide, loin de là. Elle s'était refermée sur elle-même après avoir été battue presque à mort par un gang dénommé « Wolf » de Tokyo. Comme bien d'autres histoires, elle s'était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle ne su jamais comment et pourquoi elle s'en était sortie vivante. La seule chose qu'elle se souvenait entre l'instant où elle se faisait battre sans relâche et l'hôpital, c'était une voix qui lui avait murmuré : « Rin daijobu, je suis là ».
Elle ne pouvait aucunement confirmer si ce qu'elle avait entendu s'était réellement passé ou se ne fut que le simplement fruit de son imagination. Deux ans après cette nuit cauchemardesque, elle s'était convaincue que la voix n'avait été créée que par son subconscient. Une voix qui tentait en vain de la sauver, de se sauver elle-même.
Il y avait encore des jours où elle se souvenait fortement de ce jour là, surtout les jours de pluies ou une longue période où elle se retrouvait seule à la maison. Parfois il lui arrivait de faire une crise, heureusement Kagome était là pour la réassurer et lui dire que tout n'était qu'un souvenir du passé.
Rares étaient les moments où elle mettait les pieds dehors, les jours où cela arrivait étaient notés sur le calendrier de Kagome et les pages de chaque mois étaient drôlement dénudés de ses marques. Plusieurs discussions enflammées eurent lieu entre les deux amies un an après l'attaque. Puis, ces querelles cessèrent, jusqu'à disparaître, malgré le fait que Kagome voyait sa meilleure amie dépérir au fil du temps.
Rin se poussa de son bureau et la chaise à roulettes recula pour aller s'arrêter contre le mur pas très loin de son portable. Elle venait de terminer les trois articles demandés après trois bonnes heures de travail. Il fallait spécifier qu'elle était une rédactrice de textes hors pair. Elle avait un immense talent avec les mots plus spécifiquement sur papier que pour parler. Peut-être était-ce sa gêne ou son manque de confiance en elle qui la poussait à agir ainsi.
Elle but la dernière gorgée de thé qui avait atteint la température ambiante depuis bien longtemps et s'étira comme un chat. Elle était heureuse d'avoir terminée et se demanda bien ce qu'elle allait faire du reste de son après-midi, après tout il n'était que quinze heures. Elle se leva et alla laver sa tasse dans l'évier et sans qu'elle le veuille son regard fut une fois de plus attiré par le chant des oiseaux à l'extérieur.
C'était comme un appel de la nature qui tentait en vain de l'attirer dehors et de jouir pleinement de cette journée magnifique. Elle déposa sa main sur le moustiquaire de la porte patio et soupira. Elle aurait donné tellement pour sortir dehors et se rouler dans l'herbe comme elle le faisait il y a quatre ans. Quatre ans déjà et elle était toujours prisonnière de sa propre conscience.
Elle avait peur que le destin ne soit contre elle et que si elle sortait, elle allait se faire tabasser une fois de plus. Les chances était minimes quasiment nuls à vrai dire, mais elle ne pouvait arrêter ce sentiment de peur qui venait lui serrer la poitrine, tellement son angoisse était forte. Parfois ses membres ne répondaient plus et elle était paralysée. Tout ce mal causé par une seule nuit.
Le téléphone se mit à sonner, ce qui tira Rin de ses pensées morbides. Elle se dirigea tranquillement sans faire de bruit vers son portable et répondit en reconnaissant le nom de la personne.
« Oui? »
« As-tu dîner Rin? »
« Oui. »
« Sûr? »
« Oui Kagome. J'ai mangé, il y a-t-il quelque chose d'autre que tu voulais me dire? »
« Oui. Je vais passer la soirée dans un club à Tokyo. C'est une nouvelle boîte qui vient d'ouvrir et comme d'habitude Inuyasha a un laissez-passer pour lui et ses amis. Donc, on va en profiter, il va sûrement y avoir plein d'autres célébrités aussi. Tu veux venir? »
« Merci, mais non j'ai encore du boulot à faire, Kikyo vient de m'en envoyer. »
« Ah, elle…Elle vit toujours. Bon d'accord alors, je te laisse et on se voit demain. Tout est correct, tu peux t'arranger n'est-ce pas? »
« Oui Kagome. Tout va bien. Amuse-toi bien! Bye! »
« Au revoir, bonne soirée, je te raconte ça demain. Bye! » dit Kagome d'une voix pressée avant de subitement raccrocher subitement.
Rin raccrocha à son tour. Leur discussion n'avait été qu'un ramassis de mensonges. Premièrement, Rin n'avait rien avalé depuis le matin qui n'avait été qu'un simple bol de céréales tout juste baignant dans un peu de lait avec un petit jus d'orange. Elle avait passé free le dîner ou plutôt elle n'avait pris qu'une simple tasse de thé. Elle prenait rarement des repas équilibrés à l'exception de la cuisine de Kagome dont elle raffolait.
Deuxièmement, rien n'allait bien en ce moment pour Rin. Elle se sentait déjà angoissée sans sa colocataire, car la présence de Kagome la réconfortait toujours, c'était une des raisons pourquoi elles habitaient ensemble depuis qu'elles sont devenus majeures. Cependant, depuis que Kagome a rencontré Inuyasha, sa présence était rendue minime dans la demeure et Rin savait que bientôt, Kagome allait déménager.
Troisième mensonge, Kagome certes n'appréciait pas spécialement Kikyo, car elle avait eut une aventure avec Inuyasha il y a quelques années. Au début de leur relation, Kagome trouvait qu'elle n'était que le remplacement de Kikyo et cela avait créé beaucoup de discordes, mais tout s'était réglé à la fin. La seule raison qui poussait Kagome à apprécier Kikyo c'était qu'elle trouvait du boulot pour Rin.
Rin secoua la tête pour se changer les idées et elle retourna dans la cuisine pour admirer la vue à l'extérieur. Les rayons du soleil paraissaient si doux, si chaleureux, si bons. Le soleil était comme un aimant pour Rin et le chant des oiseaux une mélodie à ses oreilles. Comme une pulsion trop forte, elle ouvrit la porte patio et mit le pied dehors.
Elle se laissa baigner dans la chaude lumière dont elle avait tant rêvé et tout était comme elle s'était imaginée. Chaud et doux. Elle ferma les yeux quelques instants et se laissa envahir dans ce bonheur gratuit en ce doux mois de juin. Elle inspira profondément et toutes les odeurs des fleurs fraîches et parfumées remplir ses poumons. Elle adorait cette odeur qui se distinguait dans l'air. Elle se laissa guider par le doux parfum d'une fleur qui avait attiré son attention.
Tout doucement et sans vraiment s'en rendre compte, elle sortit de la cours et se promena dans le sentier menant vers le parc. Cela devait faire un bon mois qu'elle n'avait pas emprunté ce chemin et plusieurs années qu'elle s'y était aventurée seule. Elle suivait l'odeur de cette fleur envoûtante et spéciale. Rin avait un odorat très développé, ce qui compensait peut-être le fait qu'elle était myope.
En peu de temps elle arriva dans le parc de son quartier où trois jeunes enfants se balançaient en essayant de toucher le ciel de leurs petites mains potelées. Les feuilles des cerisiers se laissaient glisser dans la brise irrégulière et quelques pétales roses et blancs se détachaient pour atterrir sur le sol avec douceur. Rin s'était arrêtée pour regarder ce spectacle digne d'une peinture d'une valeur inestimable, mais son attention fut reprise par cette fleur captivante.
Elle marcha jusqu'au fond de l'immense parc où un ruisseau entourait la majorité de ce parc. Une centaine de fleurs devait se trouver sur ses rives et elles créaient un spectacle magnifique où la plupart de celles-ci étaient ouvertes et déployaient toutes leurs beautés. Rin ne pouvait qu'admirer ce paysage si parfait et ressentir un bonheur qu'elle n'avait pas ressentit depuis belle lurette. Elle sourit finalement devant ce spectacle qui continuait de jouer pour toutes les âmes qui prenaient le temps de les regarder et de relaxer.
Elle entra dans ce jardin d'une beauté éternelle et s'accroupit dans ce nuage de couleurs pour mieux respirer cette odeur exquise. L'odeur de la fleur étrange était plus forte et se trouvait à proximité de Rin, sans qu'elle ne puisse la trouver. Elle regarda autour d'elle et elle se mit à la rechercher vainement puis son regard se laissa transporter de l'autre côté de la rive où différentes fleurs faisaient un tapis de teintes différentes plus belles les unes que les autres autour des grands cerisiers.
Son instinct la poussait à aller de l'autre côté du ruisseau et elle ne pouvait l'ignorer. Elle se leva et s'approcha de la source d'eau et retira ses sandales qu'elle prit dans ses mains, traversa sur l'autre rive et les remis une fois rendue de l'autre côté. L'odeur était encore plus forte que d'où elle venait. Puis soudain, elle la vit entre deux cerisiers à une dizaine de mettre d'elle. La plante se trouvait surélevée sur un petit monticule entouré de terre noire. Rin se mit à penser que cette amas de terre ressemblait à une tombe, mais chassa vite cette réflexion.
Elle se fraya un chemin en tentant de ne pas briser cette nature sauvage et délicate. La fleur, vers où elle se dirigeait, était un Platycodon, une fleur qui formait un bouton enflé qui en s'ouvrant à la fin du printemps laissait paraître une fleur énorme en forme de clochette dans de magnifiques tons de bleus, de pourpres et blanc. C'était une fleur typique du Japon qui se trouvait proche des courants d'eau, mais celle-ci se trouvait bien loin du ruisseau pour être encore en vie.
Rin arriva à sa hauteur et se mit à genoux pour mieux l'observer et sentir son parfum enivrant. C'était la plus belle fleur qu'elle avait jamais aperçue. Les rayons du soleil lui faisaient changer de couleur lorsque le vent la poussait doucement, la faisant balancer de gauche à droite comme une tendre caresse. Elle n'osait toucher cette fleur parfaite au risque de la détruire ou qu'elle ne se fane trop vite au contact de ses doigts.
Rin était tellement captivée par cette fleur, qu'elle avait oublié toute l'angoisse qu'elle avait ressentie quelques minutes auparavant. De plus, elle ne s'était même pas aperçu qu'une autre âme se tenait près d'elle, sous un cerisier. Un homme était assis au pied de l'arbre et avait suivi les moindres faits et gestes de Rin. Il l'observa sans mot dire et après un long silence il se décida à parler à la jeune inconnue.
« Un Platycodon. » Dit-il d'une voix suave.
Rin sortit subitement de son monde et se tourna effrayée vers son interlocuteur à quelques pas d'elle. Elle se mit sur ses gardes et détailla l'homme toujours assis calmement au pied l'arbre. À travers quelques doux pétales de cerisiers blancs et roses, un homme d'une beauté extraordinaire s'y trouvait. Il avait un regard sans émotion, il n'affichait pas de sourire et avait une posture aristocrate qui pouvait le faire passer pour un homme arrogant, mais il transpirait le calme et la sérénité. Il portait un complet d'un blanc pur avec une mince cravate rouge qui dansait dans le vent.
Rin avait oublié tout sentiment de frayeur devant cet être qui ressemblait à un ange avec ses cheveux blancs qui flottaient tout autour de lui. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, elle avait retenu sa respiration devant un spectacle montrant tant de beauté surréel. Elle se calma un peu et respira à nouveau et se remit droite où elle se trouvait. Elle ne pouvait s'empêcher de paraître bien élevée devant lui. L'homme dont elle ne savait pas le nom, mais qui imposait la bien tenue.
Elle voulait lui répondre, lui dire qu'elle appréciait ce partage de connaissance. D'avoir pris la peine de l'informer, mais tout ce qu'elle voulait dire restait pris dans sa gorge. Son regard était fixé dans des yeux ambres délicieux, tendres et magnifiques. Ses yeux étaient la réincarnation même des pierres 'œil-de-chat' que Rin collectionnait et adorait tant. Ses pierres vivantes étaient captivantes et envoûtantes autant que la fleur l'avait été plus tôt.
Celle-ci était déjà très loin dans les souvenirs de Rin. Présentement seul le moment présent lui importait. Combien de temps ils restèrent là à se regarder, à chercher quelque chose dans les yeux de l'autre, personne ne pouvait le savoir. Peut-être il s'était passé des minutes, ou peut-être à peine deux secondes. Cependant, il s'était passé quelque chose entre les deux êtres si différents.
« Merci. »
Rin réussit finalement à dire en s'inclinant devant cet être divin. Puis, son regard s'accrocha de nouveau avec l'inconnu lorsqu'elle releva la tête. Une force invisible l'attirait vers cette étranger. Qui était-il? Était-il réel? Une série de questions se bouscula dans sa tête à une vitesse incroyable. Puis sans le moindre bruit, il s'était levé de la même façon qu'un dieu ou un roi aurait fait, avec grâce, finesse et tendresse. Il était grand. Plus grand que la taille moyenne des japonais de cette ville. Rin remarqua soudainement la blancheur de son visage sans défaut. Aucune cicatrice, aucune imperfection ne s'y trouvait. La pureté incarnée.
« Vous êtes sur une propriété privé, le savez-vous? »
L'homme déclara doucement, brisant le silence entre eux et Rin regarda autour d'elle. Elle remarqua une maison vers sa gauche, à plusieurs mètres d'où elle se trouvait. Un sentiment de culpabilité s'empara d'elle et Rin chercha ses mots pour s'excuser.
« Je n'avais pas remarqué, j'étais tellement attiré par cette fleur…le Platycodon je crois que vous avez dit tout à l'heure…que je n'ai pas remarqué où je m'étais aventurée. Veuillez me pardonner s'il vous plaît monsieur, cette imprudence ne sera pas répétée, je vous le promets. »
Rin s'inclina de nouveau devant l'homme qui fit un pas dans sa direction avant de s'arrêter de nouveau. Rin resta penché, elle ne voulait pas paraître irrespectueuse une fois de plus devant le propriétaire de ces lieux. Elle attendit donc que l'homme accepte ses excuses avant de partir.
« Vous savez, cette fleur ne pousse pas d'habitude sur cette terre. C'est presque un miracle qu'elle soit ici, tout comme vous. Si délicate et magnifique dans un endroit si malpropre et souillé. Comment est-ce possible? »
« Je ne crois pas aux miracles, mais je crois qu'il y a toujours du bon dans ce monde qui apparaît aux moments les plus inattendus pour pouvoir nous les faire apprécier avec plus de joie, plus grandement. De plus, il n'y aurait pas de plaisir ni de reconnaissance si tout était pareil et d'une beauté parfaite. Tout ces 'miracles' ne seraient qu'un vaste souvenir, qu'une illusion. Le bonheur n'existerait pas, je crois. »
Rin ne put s'empêcher de regarder cet ange après avoir donner son opinion sur sa vision de la beauté en ce bas monde. Son visage était toujours impassible et ses yeux étaient toujours aussi froids et vides, mais un petit sourire narquois apparut brièvement sur ses lèvres. Avait-elle réussi à satisfaire ce seigneur? Elle le souhaitait du plus profond de son âme. Une partie d'elle la poussait à vouloir être reconnue par cette homme si sublime.
« Peut-être ne croyez-vous pas au miracle, mais vous croyez au destin. Intéressant…vos excuses sont acceptés. »
L'étranger dit calmement et se dirigea vers sa demeure sans se retourner vers Rin. Celle-ci le regarda s'éloigner sans bouger. Elle avait été pardonnée, mais quel était ce sentiment en elle qui la faisait se sentir si triste en le regardant partir. Elle détourna son regard de l'ange à la chevelure si blanche comme de fins fils de soie. Des larmes se formèrent dans ses yeux. Pourquoi? Se demandait-elle.
Puis, sans prévenir elle se mit à courir en direction de chez elle en faisant le chemin contraire de tout à l'heure. L'inconnu s'arrêta de marcher et regarda en arrière où elle s'était tenue avec fierté.
« Sesshoumaru est content de te revoir en vie… Rin… »
Ces mots s'envolèrent dans le vent qui s'était levé en ce début de fin de soirée. Le soleil allait bientôt se coucher. Il reprit son chemin sans se retourner de nouveau.
Rin arriva chez elle essoufflée et se sentant pathétique. Ses larmes n'avaient cessé de couler et un pincement au cœur l'achalait. Elle avait sa main droite fermé sur son cœur comme si cela allait atténuer sa douleur. Elle tomba à genoux lorsqu'elle mit le pied chez elle. Elle sentait en elle un vide, un manque, mais de quoi? Se posait-elle la question à répétition dans sa tête en voyant flou ?
Les ténèbres l'engloutirent peu de temps après. Elle sombra dans un sommeil ni réparateur ni cauchemardesque. Cet état lui était causé par le manque de sommeil, le manque de nourriture et principalement par l'immense bousculade de ses sentiments, mais elle s'était ressentie renaître un instant, comme si elle n'avait jamais cessé d'être heureuse.
Elle se réveilla quelques heures plus tard. Le soleil avait disparu et une partie de la lune était visible ainsi que plusieurs étoiles dans un ciel noir charbon. Lorsqu'elle ouvrit les yeux pour savoir où elle se trouvait, l'image de l'homme divin réapparu dans sa mémoire. Un sourire se dessina sur les lèvres de Rin. Elle devait le revoir, c'était un désir profond et ancré maintenant en elle.
Rin se releva difficilement, un mal de tête atroce l'envahit. Elle devait manger, elle devait reprendre des forces et paraître sous son meilleur jour en face de cet homme aristocrate si mystérieux. Elle s'était donnée de nouveaux buts, de nouveaux objectifs dans sa vie, une seconde chance de vivre heureuse. Et si l'amour existait vraiment?
Rin alla se chercher un plat préparé de onigri dans le frigidaire, ainsi qu'un jus d'ananas et se dirigea vers son portable. L'inspiration s'était de nouveau retrouvé dans l'esprit de Rin. Elle déposa son plat en face d'elle et de son écran et cassa ses baguettes avant de s'attaquer sur son plat en cherchant son fichier sur l'ordinateur. Elle tapa sans relâche entre quelques bouchées de onigri et une lueur dans ses yeux naissait petit à petit.
On a beau ne pas croire en les miracles, mais ils apparaissent même si on n'y croit strictement pas. Ou peut-être est-ce le destin qui nous fait penser que les miracles existent. Peut-être que rien de tout cela n'existe que c'est simplement le fruit de notre imagination. Que nous sommes des êtres qui interprètent à notre manière notre vie, notre destinée.
Néanmoins, je crois que l'âme sœur existe et qu'un lien nous uni avec notre autre moitié. Lorsque nous trouvons notre complément, nous le savons instinctivement et d'une manière explosive. Cependant, ce n'est pas possible pour tout le monde, mais ceux qui ont la chance de la trouver sont les plus chanceux d'entre nous. Ils ressentent un bonheur immense et un soulagement que nous croyons impossible de posséder. Comme si on se réveille enfin d'un long sommeil, que nous nous réveillons enfin dans ce monde étrange.
L'éveil de notre existence, l'éveil de notre amour se fait ressentir en nous et sûrement en notre douce moitié.
L'éveil…
-Fin du premier chapitre-
Rin
