Source : GRAVITATION
Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)
Genre : songfic, darkfic, romance, drame…
Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient sauf Naomi et Kenji et pour les song fic, les paroles ne sont pas de moi, ni les traductions ! (My heart will go on de Celine Dion)
Pairing : Shuichi/Yuki
Personnages :Eiri Uesugi (mari de Shuichi, écrivain) Shuichi Uesugi (mari de Eiri ancien chanteur des Bad Luck et leurs enfants Naomi et Kenji Uesugi.
Résumé : ce one shot en deux versions (pour deux chansons différentes en fait) est une sorte d'épilogue à The Gravity Tour et Le choix d'une vie, mes deux précédentes (grosses) fics. Ca fait une sorte d'arc quoi. Ceux qui les ont pas lues ne pourront pas trop comprendre, je crois…
« Et maintenant, que vais-je faire, que sera ma vie… » ( Gilbert Becaud)
VERSION 1
- Papa, murmura la jeune fille en rejoignant la grande silhouette emmitouflée dans son long manteau. Je suis désolée d'être en retard, mon professeur voulait me parler.
- Ce n'est rien, chérie, l'important c'est que tu sois là.
La jeune fille embrassa son père, puis son frère qu'elle n'avait pas vu tout de suite, avant de déposer ses fleurs sur la tombe, près des autres bouquets.
- Bonjour, papa. Excuse-moi toi aussi de n'être par arrivée plus tôt. Mais j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer à tous. Alors vous me pardonnerez.
Elle se redressa et sourit à son père. Il passa sa main dans ses boucles blondes, souriant lui aussi, mais toujours aussi tristement. Ses yeux d'ambre se perdirent un instant dans ceux de sa fille, qu'elle avait violets, comme Shuichi. Elle n'était pas sa fille biologique, mais il le retrouvait dans chacun de ses regards. C'était douloureux et magnifique à la fois.
- Quelle est donc cette nouvelle, Naomi ?
- La commission du programme d'échange Montréal-Tokyo a accepté mon dossier. Je vais donc faire ma prochaine année d'étude à l'université de Tokyo.
- Je suis très content, dit-il en la serrant dans ses bras. Ca va faire plaisir à tout le monde de t'accueillir là-bas.
- Félicitations, grande sœur. Papa, on ira nous aussi, de temps en temps ? demanda le jeune garçon. Je sais que tu n'aimes pas trop quitter le pays, enfin la ville, mais…
- Bien sûr qu'on ira. Et votre père viendra avec nous, lui aussi, parce qu'il vit en nous.
La jeune fille s'accroupit près de la tombe et arrangea machinalement les fleurs.
- Tu entends, papa, je vais passer une année entière à Tokyo. Je vais revoir tout le monde. En un an, j'aurai le temps de tout apprendre sur ta vie là-bas, quand tu étais plus jeune. Je suis sûre que Ojii Hiro acceptera de me montrer tous les endroits où vous traîniez, et que tu n'as pas eu le temps de me montrer. Tu me manques, papa… tu nous manques à tous, c'est si triste sans toi. Papa fait beaucoup d'efforts. C'est plus pareil sans toi… Mais on continue, pour toi… J'espère que tu es fier de nous.
- Chérie… murmura Eiri en posant sa main sur son épaule. Bien sûr qu'il est fier, comment ne pas l'être ?
Elle se releva et se blottit contre lui. Il serra ses deux enfants dans ses bras et ferma les yeux. Cette douleur en lui, elle ne le quittait plus depuis trois ans.
Depuis ce jour où son unique amour s'était éteint…
Pour la énième fois, il revécut la scène…
FLASHBACK
Naomi avait répondu au téléphone.
- Allô, bonsoir ?
- Bonsoir, je souhaiterai parler à M. Uesugi s'il vous plaît.
- Oui, mais lequel ? Concrètement, il y en a trois dans cette maison !
- M. Eiri Uesugi, s'il vous plaît.
- Il est là, c'est de la part de qui ?
- C'est le Dr Harvey.
- Je vous le passe. Papa ! C'est le Dr Harvey.
Eiri avait traîné des pieds jusqu'au téléphone, inquiet.
- Oui, bonsoir ?
- Bonsoir Mr Uesugi, ici le Dr Harvey de l'Hôpital Central de Montréal.
- Que se passe-t-il ?
- Votre époux, Uesugi Shuichi, a été amené aux urgences il y a deux heures, victime d'un grave accident de la route. Pourriez-vous venir au plus vite, s'il vous plaît ?
- Comment est-il ? Est-il conscient ?
- Je ne vous cacherai pas mon inquiétude, il est dans un état critique. Je vous conseille de venir le plus rapidement possible.
- Merci Docteur, j'arrive de suite.
Il avait raccroché et s'était précipité sur ses affaires, refoulant sa panique, son angoisse au plus profond de lui. Il ne pouvait pas, il ne devait pas se laisser aller.
- Naomi !
- Oui, papa ?
- Habille-toi, chérie et va chercher ton frère dans sa chambre, on va à l'hôpital.
- Qu'est-ce qui se passe ? C'est papa…
- Dans la voiture, les questions. Dépêche-toi, chérie.
Sur la route, il avait simplement dit à ses enfants que leur père avait eu un accident et qu'il n'en savait pas plus.
Ils avaient passé de longues heures à l'hôpital alors que Shuichi se faisait opérer.
Le chirurgien était venu trouver Eiri au milieu de la nuit.
- Nous avons fait notre possible. Il est en vie, mais plongé dans un coma très profond, duquel il ne sortira probablement jamais, à moins d'un miracle. Je suis désolé, Monsieur Uesugi.
Eiri était retourné auprès de ses enfants, à qui il avait expliqué la situation. Naomi avait 18 ans, Kenji, 15 ans, ils étaient assez grands pour comprendre qu'ils étaient en train de perdre un de leurs pères.
Le coma avait duré cinq mois. Eiri n'avait cessé de prier et d'espérer. Shuichi était finalement sorti du coma, surprenant tout le monde. Mais la nuit-même qui avait suivi son retour à la maison, alors qu'ils avaient passé la soirée avec toute la famille venue exprès du Japon, il s'était endormi dans les bras d'Eiri pour ne plus jamais se réveiller.
Après à peine quinze ans de vie commune, il l'avait abandonné, le plongeant dans un gouffre dont il ne voyait toujours pas le fond…
- Papa, est-ce que ça va ?
FIN DU FLASHBACK
- Papa, est-ce que ça va ? C'est comme si tu allais pleurer…
Eiri regarda son fils et lui ébouriffa les cheveux.
- Je ne peux pas pleurer, Kenji, je n'ai plus de larmes. J'ai tant pleuré sur le corps de ton père, je suis aussi sec que du bois mort.
- Mais tu es vivant, et on t'aime ! répliqua-t-il en se serrant contre lui.
- Je vous aime aussi. Sans vous, je serai déjà en terre.
- Ce n'est pas ce qu'aurait souhaité papa.
- Je sais.
- On va te laisser un peu seul avec lui. Au revoir, papa, je reviens te voir jeudi, promis ! Je t'aime. Veille bien sur papa et Kenji, et moi aussi, si tu as le temps ! A tout de suite, papa.
- Merci, ma chérie.
Le jeune garçon se pencha à son tour sur la tombe.
- J'ai oublié de te dire, j'ai réussi à faire une super bonne paella hier, tout le monde était content. Mais je sais que tu m'as aidé… Merci, papa. Je reviens le plus vite possible. Je t'aime.
Eiri embrassa ses enfants, puis il s'assit près de la tombe, s'adossant à la pierre froide, et les regarda s'éloigner.
« Heureusement que je les ai auprès de moi. Ils sont forts, tu sais, pourtant tu leur manques tellement… Et à moi aussi. Tu me manques cruellement. Je m'attends encore parfois à entendre ta voix résonner dans la maison, murmurer au creux de mon oreille, je vois ton visage se refléter partout. Et ta présence, c'est si réconfortant et douloureux, tu es toujours là, mais je ne peux t'atteindre… il n'y a que dans mes rêves où je te serre à nouveau contre moi.
Chaque nuit, dans mes rêves
Je te vois, je ressens ta présence
c'est pourquoi que je sais que tu es toujours là
« Souvent, je me tords de douleur au fond de notre lit que tu as déserté, cherchant encore ton odeur, ta présence entre les draps, malgré les années. Mais notre chambre reste désespérément froide. Quand ça devient trop dur, que je crois que je vais craquer, soudain, je sens que je m'apaise : alors je sais que tu as posé ta main sur mon cœur pour me signifier que tu es là… »
Malgré la distance,
et l'espace entre nous,
Tu es venu me montrer que tu es toujours là.
« On s'est toujours dit que seule la mort nous séparerait, c'est ce qui est arrivé, mais je voulais, je devais partir en premier. Je n'ai pas ta force, mais j'en ai trouvé de nouvelles dans nos enfants. Ce sont vraiment les nôtres, tu sais, Shui-chan. Je ne sais pas où on va, ce qu'il advient de nous après la mort, mais je sais que tu es encore avec nous, et c'est pour ça, pour toi, qu'on doit continuer de vivre. Tu survis dans notre cœur. Tu es dans le mien, c'est pour ça qu'à mon tour, je survis malgré la déchirure. Voilà ce que nous sommes, des survivants.»
Près, loin, où que tu sois,
Je crois que le cœur doit continuer de battre,
Une fois de plus tu ouvres la porte,
Et tu es là dans mon cœur,
Et mon cœur continuera de battre, encore et encore.
« Nous avons tenu nos promesses, nous nous sommes aimés tout au long de notre vie. Ma vie avait perdu son sens lorsque je t'ai rencontré, tu le lui en as redonné un. Je n'ai vécu qu'en t'aimant, et aujourd'hui, je t'aime à travers nos enfants, je survis grâce à cet amour. »
L'amour peut nous toucher une fois,
Et durer toute la vie,
Et ne jamais abandonner tant que nous sommes en vie,
L'Amour c'était le temps où je t'ai aimé,
Je me raccroche, à cet instant vrai
Dans ma vie nous seront toujours deux.
« En ce troisième anniversaire, je renouvelle ma promesse et mon serment de continuer à vivre, pour nos enfants, parce que tu survis dans mon cœur et qu'à travers moi, ils t'aiment et tu les aimes toujours. Tant que tu resteras dans mon cœur, il trouvera la force de se battre »
Tu es là, Je n'ai peur de rien,
Et je sais que mon cœur continuera de battre,
Nous resterons toujours comme ça,
Tu es sain et sauf, dans mon cœur,
Et mon cœur continuera de battre, encore et encore.
Eiri alluma une cigarette, souffla doucement la fumée.
« Tu sais, mon ange, j'ai enfin réussi à me remettre à écrire. Auteur de très belles histoires d'amour, selon les critiques, j'ai décidé de ne plus inventer, mais de raconter la plus belle des histoires d'amour. Celle que je n'aurais jamais pu imaginer, ni pour mes personnages, ni pour moi. Et que j'ai pourtant vécu avec toi. Oui, Shui-chan, mon amour, je vais raconter notre histoire. Et je te lirai chaque chapitre petit à petit, tous les jours, pendant mes visites.
En parlant de visites, le gardien m'a dit que tu en avais encore eu beaucoup aujourd'hui, avant qu'il ne ferme le cimetière pour nous laisser un peu d'intimité. Des gens qui chérissent ton souvenir, celui de l'incroyable chanteur aux cheveux roses, traversent les océans pour se recueillir ici et te rendre un dernier hommage. Nous recevons encore beaucoup de cadeaux et de courriers à la maison. Je n'en attendais pas moins de toi. Naomi et Kenji te liront quelques lettres, je n'en ai plus la force.
Je dois y aller, nos enfants m'attendent. Hiro, Fujisaki, Akito, Hisae, Ryuichi, Tatsuha, Sakano et K n'arriveront que dans une heure, ils viendront te voir demain, avec moi. Je t'aime. A demain, mon amour. »
Il passa sa main sur la photo de l'ancien chanteur aux cheveux roses dont le sourire lui manquait tellement, mais qui l'encourageait à vivre même sans lui. Il effleura de ses lèvres celles glacées du marbre du buste qui surplombait la dalle, et qui avait figé les traits éternellement jeunes, purs et vivant du chanteur, du mari, du père, du frère, de l'ami, du symbole qu'il avait été pour tant de gens.
D'un pas traînant, il quitta le cimetière, saluant le gardien au passage, et rejoignit ses enfants. Un bras entourant chacun d'eux, il s'éloignèrent, sentant au-dessus d'eux et autour d'eux la présence bienveillante de cet homme qu'ils avaient tant aimé et continuait d'aimer, qui ne les quittait jamais…
FIN
J'espère que ça vous a plu…
Perso, j'ai pleuré en l'écrivant…
En chapitre 2 c'est la même mais avec une chanson différente donc des pensées différentes, logique...
Si j'ai des demandes, j'écrirai des suites, par exemple les pensées d'autres personnages, comme Hiro etc… ça dépend de vous, parce que je travaille sur un gros morceau en ce moment, qui requiert une grande part de mon attention.
Merci et a bientôt !
Lysanea.
