Titre : Et maintenant…

Source : GRAVITATION

Auteur(e) : Lysanea (lysaneahotmail.fr)

Genre : songfic, romance…

Disclamer : aucun des personnages ne m'appartient sauf Naomi et Kenji et pour les song fic, les paroles ne sont pas de moi, ni les traductions !

Pairing : Shuichi/Yuki

Personnages : Eiri Uesugi (mari de Shuichi, écrivain) Shuichi Uesugi (mari de Eiri ancien chanteur des Bad Luck et leurs enfants Naomi et Kenji Uesugi.

Résumé : suite aux reviews et mails que j'ai eu, le jour-même où je l'ai posté, j'ai décidé d'écrire cette fin alternative… vous voyez, je ne suis pas un bourreau ! merci pour vos com' en tout cas !


Et maintenant… l'alternative

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Depuis deux heures, il n'avait pas bougé, plongé dans sa lecture, ne touchant même pas au café que Eiri lui avait apporté, à présent plus que froid. Celui-ci le débarrassa et lui en apporta un autre, au moment même où il refermait le livre. Alors il leva des yeux humides de larmes et lui sourit.

- Je ne vois pas ce qui te gêne, chéri, c'est vraiment beau. Pour moi, c'est ton meilleur roman, même si je ne suis pas très objectif.

- Tu veux savoir ce qui me gêne, hein ? railla-t-il. Rien, en fait, hormis le fait que tu meures et que tu nous abandonnes suite à un foutu accident de voiture ! Ce n'est pas comme ça que doit se finir notre histoire.

- Ce sont les exigences de ton éditeur et je l'approuve. Bien sûr, c'est triste, mais c'est beau en même temps, tout ce que tu ressens et me dis, ce que je continue d'être à travers la mort et vos souvenirs.

Eiri s'assit face à lui, à même la table basse du salon, repoussant la maquette de son roman.

- Je crois que tu ne réalises pas la douleur que ça a été pour moi d'écrire une telle chose. Il m'a fallu le vivre, l'imaginer, souffrir.

- D'où la réussite de l'ensemble. On souffre avec toi. J'ai ressenti toute ta douleur, je l'ai partagé. Mais c'est aussi parce que je t'aime, et que je me suis mis dans la situation inverse. En fait, je n'ai pas réussi. Parce que moi, je n'ai pas ta force, Eiri. S'il t'arrivait quoi que ce soit, je ne réussirais pas à l'accepter.

- Je me disais ça aussi, quand je suis arrivé à ce moment où je devais écrire l'épilogue. Mais en regardant nos deux enfants, j'ai compris que c'est en eux que je trouverai cette force, si cela devait arriver. Mais cela n'arrivera pas, pas comme ça, pas si tôt. Je refuse. On a tant de choses à vivre encore. On en est qu'au début de notre histoire.

Cela faisait vingt ans qu'il répétait ça…

Shuichi sourit et l'embrassa.

La porte d'entrée claqua.

- C'est moi, résonna la voix de leur fille, qui apparut dans un nuage de boucles blondes.

Elle les embrassa et s'affala à côté de Shuichi, lâchant tous ses livres et son sac. Il lui prit a main.

- Ca a été, ta journée ?

- Oui, mais je suis contente qu'elle soit finie ! C'est trop dur, le vendredi, en plus de finir aussi tard… Et toi sinon, t'as terminé le bouquin de papa ou pas encore ?

- Ca y est, oui.

- Alors, t'en pense quoi ? T'as pas pleuré ? C'était pas trop dur de te voir mourir ?

- Naomi ! protesta Eiri en fronçant les sourcils.

- C'est toi qui a commencé, papa ! C'est horrible, ce que t'as fait à papa, mais c'est tellement bien écrit qu'on te pardonne ! Et puis c'est pas comme si tu l'avais imaginé toi-même, enfin si, mais ce que je veux dire c'est que c'était une demande de ton éditeur. Vu la tête que tu fais à chaque fois qu'on en parle, c'est évident que tu aurais préféré écrire autre chose !

- C'est normal, non, comment pourrai-je vouloir la mort de ton père ?

- En même temps, Lauryn a très bien fait les choses.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

La jeune fille se redressa et s'empara de la tasse de café de son père.

- Et bien, elle t'a permis, par l'écriture, d'extérioriser l'une de tes plus grandes peurs : perdre papa.

Les deux hommes échangèrent un regard surpris mais où perçait une certaine fierté.

- Tu t'essayes à la psychologie, maintenant, chérie ? la taquina Eiri.

- Franchement, faut être un peu psy pour vivre avec vous deux ! Après, psychologue ou psychopathe…

- Hey, ça veut dire quoi, ça ? s'indigna Shuichi. Et puis, je te signale que c'est mon café que t'es en train de siffler ! Tu sais en faire, non ?

- Oui, mais celui-ci est forcément meilleur, parce que c'est papa qui te l'a préparé avec tellement d'amour…

- Il en reste dans la cafetière, et il n'y a aucune différence, je fais tout avec amour quand c'est pour vous.

- C'est vrai, sauf pour le café, pour la simple et bonne raison que tu n'en fais jamais pour nous ! dit-elle en se levant pour gagner l'escalier.

- Tu en bois déjà bien assez dehors, chérie.

- A ce qui paraît… Bon, je vous laisse tranquille, j'ai un exposé à terminer.

- Si tu as besoin de notre aide, tu sais où nous trouver.

- Dans votre chambre ? se moqua-t-elle entre provocation et tendresse. Hey ! s'écria-t-elle encore en évitant le coussin que lui lançait Shuichi, pas besoin de jouer les offusqués, j'ai bien vu en entrant que je vous avais interrompu en plein câlin… Ne vous en faîtes pas, je ne vous dérangerai pas !

- N'oublie quand même pas de descendre dîner.

- Je compte sur la bonne odeur du repas pour me sortir de ma transe érudite, et en second recours sur Kenji pour venir me tirer de là !

- Oublie Kenji, il est sorti avec ses amis.

La jeune fille redescendit quelques marches.

- Ceci explique cela. Vous auriez dû me le dire, j'aurais prévu de sortir aussi, pour vous laisser en amoureux… C'est pas trop tard, d'ailleurs, je vais appeler Cassy, Katherine et William.

- Inutile, chérie, en plus tu as du travail. Si on veut être en amoureux, on peut sortir de notre côté. Et puis on a pas besoin d'être seuls pour être en amoureux, t'es assez grande. Ne t'embêtes pas avec tout ça, la rassura Shuichi.

- Tu vas passer un an à Tokyo, et ton frère va entrer à la fac, ce qui va rendre la maison bien vide certaines semaines, ajouta Eiri.

- Non, papa, je rêve, t'es en train de me dire qu'on va vous manquer ? C'est trop chou !

- Baka, je te disais juste qu'on allait bientôt en avoir, des occasions d'être seuls

- « Baka », ce doux nom qui est le premier mot japonais que tu m'as appris.

- C'était aussi le nom qu'il me donnait au début de notre histoire, tu sais. Donc, en faisant le lien, il t'a en quelque sorte appris à m'appeler, pour ta première leçon de japonais.

- Oui, une sorte d'avertissement, je suppose ! Bon, je monte cette fois. A tout à l'heure, merci mes papas adorés !

Les deux pères en questions regardèrent leur fille disparaître dans l'escalier avant de se tourner l'un vers l'autre.

- C'est quoi ce sourire, tenshi ? demanda Eiri.

- Je repense à une phrase que tu as écrit dans l'épilogue.

- Tu veux pas l'oublier, ce fichu bouquin ?

- Là en l'occurrence, c'est notre réalité qui me l'a rappelé, parce que justement tu as su t'en servir pour écrire l'histoire.

- Allons bon, tu te mets à analyser mes romans, maintenant…

- C'est un peu le roman de notre vie, chéri.

- C'est le récit de ta mort, ça n'a rien à voir avec ce que nous vivons.

- Arrête de te focaliser sur ça, s'il te plaît, demanda-t-il en prenant sa main. C'est un détail, trois pages sur un livre qui en compte trois cent pour raconter tout notre bonheur. Un livre magnifique, du début à la fin. Tu sais que je considère ce roman comme la plus belle preuve d'amour que tu m'aies donné, et pourtant il y en a eu beaucoup, vraiment beaucoup. Alors arrête de culpabiliser parce que ça t'a fait du bien de l'écrire et d'extérioriser ta peur que je t'abandonne, comme l'a si justement fait remarquer notre fille. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça.

- Shui-chan…

- Si j'étais encore chanteur, peut-être aurais-je eu ce besoin également d'exprimer cette peur que tout s'arrête en écrivant un chanson. Mais je ne chante plus que rarement, et plus mes chansons, ou sous la douche ! Ma méthode à moi, du coup, c'est de profiter de chaque instant pour ne pas avoir de regrets, jamais. J'ai besoin de nous construire toujours plus de souvenirs, parce que si le malheur nous frappe, ce sont eux qui me serviront à tenir. Même si je doute toujours d'avoir un jour la force de supporter de te perdre, ou l'un de nos enfants.

- Je suis désolé, répondit-il en le serrant dans ses bras. N'en parlons plus. Quelle était donc cette phrase qui t'a fait sourire tout à l'heure ? reprit-il après ce tendre moment.

- Tu a écrit, à propos de nos enfants, « ceux sont vraiment les nôtres, tu sais. ». Et bien je trouve que tu as raison, surtout pour Naomi, qui a vraiment pris de nous deux.

- Ils n'ont pas nos gênes, mais notre éducation, c'est ce qui fait toute la différence.

- Ils sont presque adultes maintenant, à 18 et 21 ans. On peut dire qu'on a réussi, non ?

- Oui, vraiment.

- Je le pense aussi. Bien, je vais préparer le dîner. Lire ton roman et revivre nos souvenirs m'a donné envie d'un retour aux sources, je vais voir si on a de quoi se faire un vrai repas japonais.

- Attends, le retint Eiri alors qu'il se levait. A propos des enfants et de leur éducation...

- Oui ?

Eiri se leva et plongea son regard dans le sien tout en posant les mains sur ses épaules.

- Est-ce que ça te dirait… de recommencer ?

Shuichi fit un grand sourire avant de se dresser sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

- Je peux prendre ça pour un oui ? demanda Eiri alors qu'ils s'écartaient doucement l'un de l'autre.

- Oui, mille fois oui ! Haï, yes, oui, ja, da ! répéta-t-il avant de l'embrasser de nouveau.

Après un langoureux baiser, aussi passionné sinon plus que leurs premiers échanges, vingt ans plus tôt, ils gagnèrent la cuisine, ensemble, pour préparer leur dîner

En quittant le salon, ils jetèrent un œil en même temps sur la maquette du roman laissé sur la table, rouverte sur la dernière page où se lisait le mot « END », puis se regardèrent en souriant, la même pensée au fond des yeux…

… oh non, c'était loin d'être fini….


Par contre, la fic elle, est bien finie !

J'espère que cette fin alternative vous a plu

Bisous bisous !

lysanea