Comme promis, voilà le second chapitre ! Les événements sont racontés du point de vue de Chloe cette fois-ci, qui va vous en apprendre un peu plus sur ce qui s'est passé lorsque les tours solaires ont été inaugurées.

Pour que tout soit bien clair : L'élément qui différencie les deux timelines est le retour de Loïs. Dans le futur alternatif, Loïs est toujours portée disparue. Donc Clark fait toujours le mort et ne détruit pas les tours solaires avec sa vision laser. Oliver est toujours dans l'autodestruction car Chloe, trop occupée à monter la résistance, n'a jamais lancé l'opération roulette. Et Jonn n'a pas récupéré ses pouvoirs puisqu'il n'a jamais rencontré le docteur Fate.


Chloe PV

Septembre 2009

« Oliver est reparti chercher ce qu'il te faut. Ça va aller. »

Je tente de rassurer mon ami, de lui insuffler la force de se battre, mais intérieurement, je suis terrorisée. Je crains pour la vie de Bart, mais aussi pour celle d'Oliver. Je me sens tellement impuissante à cet instant que ça me rend physiquement malade. Mais je ne peux pas laisser Bart s'en apercevoir. Mon ami a besoin de moi. Les anti-douleurs que nous lui avons rapportés tout à l'heure ont fait tomber sa température et bien qu''il souffre toujours de ses brûlures, il me semble en meilleure forme.

« Avoue plutôt que tu avais une irrésistible envie de passer du temps avec moi, me répond Bart en haussant les sourcils de manière suggestive. »

Sacré Bart ! Même au plus mal, il ne peut pas s'empêcher de flirter avec moi. Et l'espace d'un instant, je me dis que c'est peut-être la dernière fois que je l'entends plaisanter. Je décide alors de rentrer dans son jeu juste pour cette fois.

« Et moi qui croyais être subtile ! »

Il sourit et poursuivit à son tour, amusé :

« Toi, moi, un lit... Je savais bien que ce jour viendrait ! »

Je ris malgré moi. Bart a toujours eu cet effet sur les gens.

« Le boss va être vert de jalousie quand il rentrera, poursuit Bart, un air machiavélique. »

Sa remarque me prend de court. Mais il ajoute aussitôt :

« Pas sûr que ce soit une bonne idée de le laisser partir sans toi, cependant. Ce type est incapable de nouer ses lacets quand tu n'es pas dans les parages.

- Oliver se débrouillera très bien ! J'assure, occultant l'autre remarque de Bart et ce qu'elle implique. Et puis, il n'est pas seul. Rick et Deadshot sont partis avec lui.

- Et bien, c'est une équipe de choc que tu as constituée là Chloelicieuse ! Quelqu'un a vraiment envie de me garder auprès d'elle !

- Et comment ! »

Nous discutons encore un long moment. C'est peut-être même la première fois que nous parlons aussi longtemps de sujets qui ne soient pas directement en lien avec la Ligue ou une quelconque mission. Pendant deux heures, nous prétendons que le monde tourne normalement et que nous sommes juste deux amis qui passons du temps ensemble. Je sens alors un regain d'espoir quant au sort de mon ami.


/flashback

Novembre 2008

Les yeux rivés sur les écrans de la Tour de Contrôle, je suis en direct les images de Tess Mercer et de Mr Zod inaugurant la Tour Solaire devant une assemblée de journalistes équipés de caméras et d'appareils photos. Je n'avale pas un seul morceau du discours sur la nouvelle ère qui s'ouvre pour l'humanité, mais je ne m'attends pas un seul instant à ce qui suit.

La tension est à son comble dans l'assistance lorsque Zod met la Tour en marche. Peu à peu, la lumière du soleil vire à l'orange, offrant aux habitants de Metropolis, un coucher de soleil en plein milieu de l'après-midi. La foule se met alors à applaudir, acclamant le miracle. Mais la lumière continue à s'assombrir peu à peu et le ciel vire au rouge incandescent. La liesse laisse place à la torpeur dans l'esprit des spectateurs qui restent sans voix pendant de longues secondes. Des murmures commencent à s'élever, puis une journaliste lève la main pour poser une question :

« Mr Zod, les rayons rouges du soleil représentent-ils un risque pour notre santé ?

- Pour la vôtre, je ne sais pas, mais pour la mienne, aucun risque, répond-il en souriant ! »

Pour illustrer son propos, il se tourne vers le drapeau américain juché au sommet du Daily Planet et l'embrase d'un simple regard avec sa vision laser. Des cris s'élèvent dans la foule, mais cela n'efface en rien le sourire du visage de Zod.

« Bienvenue sur la nouvelle Kandor, s'écrie-t-il avant de s'envoler dans le ciel désormais écarlate de Metropolis. »

Sans perdre de temps, je contacte un à un tous les membres de la Ligue pour un rendez-vous en urgence. J'espère seulement que cette fois-ci, ils vont répondre à mon appel.

Le lendemain, le Daily Planet titrait « Invasion Extraterrestre ! » au-dessus d'un cliché représentant le drapeau en feu. C'est à partir de ce moment-là que les choses ont commencé à mal tourner. Zod a pénétré dans la salle de rédaction, massacrant tous les journalistes qui s'y trouvaient avant de repartir en laissant l'immeuble en flamme. Un peu plus tard, il réclamait le contrôle du gouvernement et réquisitionnait les industries.

Le gouvernement a tout d'abord envoyé un escadron de soldats d'élite armés jusqu'aux dents pour tenter de dissoudre la menace, mais lorsqu'aucun des soldats n'est rentré de cette mission, l'artillerie lourde a été déployée. Nous avons essuyé plusieurs bombardements aériens qui, faute d'atteindre leur cible, ont tout de même détruit une partie de Metropolis avant d'être aisément détournés par les Kandoriens. En dernier recours, le président a déclenché le lancement de l'arme nucléaire sur la ville. Ce jour-là, j'ai bien cru que ma dernière heure était arrivée. Mais à nouveau, Zod a intercepté le missile et l'a renvoyé à l'expéditeur, rayant Washington de la carte.

Ce dernier événement a assis son pouvoir et, privé de son chef d'état, le peuple américain n'a eu d'autre choix que de se soumettre.

Bien sûr, des protestations ont commencé à s'élever parmi la population et les manifestations contre la tyrannie extraterrestre se sont multipliées. Zod a rapidement réglé le problème en envoyant ses soldats mater les protestataires par la violence. Il y a eu des meurtres et des arrestations massives. De nombreuses personnes ont fui la ville, d'autres ce sont cachées. Ceux qui n'ont pas eu cette chance ont simplement été réduit en esclavage.

Les yeux rivés sur l'écran principal de la Tour de contrôle, l'index suspendu au-dessus du bouton « Entrer », je déglutis. Je ferme les yeux un instant, cherchant au fond de moi le courage de prendre une telle décision. Dès que j'ai compris qu'en détournant les rayons jaunes du soleil, la tour donnait les mêmes pouvoirs que possède Clark à tous les Kandoriens, j'ai entrepris de créer un virus capable de la désactiver. Cela m'a pris trois jours durant lesquels j'ai à peine dormi, mais je suis parvenue à un résultat plutôt satisfaisant. Ça peut marcher ! Le risque majeur, c'est qu'ils parviennent à remonter jusqu'à moi. Si seulement Victor était là pour m'aider...

J'ai essayé de réunir la Ligue. J'ai vraiment essayé. Mais bien que je sois parvenue à localiser la plupart des membres, aucun d'entre eux n'a répondu à mes nombreux messages. Je suis seule face à cette tyrannie extraterrestre qui en trois jours a déjà fait de nombreuses victimes. Et je ne vois pas d'autre alternative.

Je prends une grande inspiration et appuie sur le bouton, consciente que cette simple action peut sceller le sort de l'humanité. Sur mon écran, une barre de téléchargement apparaît, se remplissant lentement. Le cœur tambourinant contre ma poitrine, je me dirige alors vers la fenêtre d'où je peux apercevoir la tour solaire. Je me ronge les ongles tandis que j'attends de voir un signe m'indiquant que mon virus a atteint sa cible. Après quelques interminables minutes sans le moindre succès, je retourne vérifier l'état d'avancement du téléchargement. La barre de progression est arrêtée à 96% et un message affiche :

« TELECHARGEMENT INTERROMPU »

Je grogne de frustration. Comment est-ce possible ? J'étais tellement certaine que ça allait fonctionner ! Je dois reprendre tout le programme depuis le début pour découvrir ce qui a échoué. Et tandis que je commence à vérifier le codage, mon écran vire soudain au rouge affichant un message d'alerte tandis qu'une alarme assourdissante retentit dans la pièce :

« ALERTE INTRUSION ! ALERTE INTRUSION ! »

Mon cœur se met à battre encore plus fort si c'est possible tandis que mes doigts pianotent sur le clavier à une vitesse qui étourdirait Bart. Je découvre alors que quelqu'un a réussi à remonter jusqu'à moi. S'il parvient à localiser la Tour de Contrôle, je suis morte.

Je m'engage alors dans un bras de fer virtuel avec un hacker presque aussi doué que moi, bien que ça me fasse mal de l'admettre. Ma rapidité me permet de bloquer chacune de ses tentatives d'intrusion et je parviens à le diriger ailleurs. Mais pour combien de temps ?

Une trentaine de minutes plus tard, le duel est toujours en cours, mais je sais que je ne pourrai pas parer ses attaques indéfiniment. Toute trace de caféine a quitté mon organisme depuis longtemps et le manque de sommeil commence à se faire ressentir. Je dois me replier pour sauver ce que je peux de la base de donnée... et ma vie.

Je prends une grande inspiration et lance à nouveau le virus pour divertir mon adversaire quelques minutes, le temps de le renvoyer vers une fausse piste et d'éteindre tous les ordinateurs. Une fois déconnectée, il ne devrait pas pouvoir remonter jusqu'à moi. Mais je ne me sens plus vraiment en sécurité ici et je décide de retourner à Smallville où personne ne pensera à me chercher.

Je regroupe toutes mes affaires, attrape mon sac à main, et avec un petit pincement au cœur et beaucoup d'appréhension, je coupe le courant de la Tour et ferme les portes à clefs.

Les rues de Metropolis ne m'ont jamais parues si hostiles. Entre les rues désertiques et les immeubles en ruine, il y règne une atmosphère apocalyptique qui me fait frémir. Je me rappelle avoir garer ma voiture dans la rue perpendiculaire à l'avenue qui donne sur l'immeuble. Mais tandis que je tourne à l'angle, je me retrouve nez à nez avec une fille vêtue comme une ninja.

« Que fais-tu là, humaine ?

- C'est à toi qu'il faut demander ça, je réponds du tac-au-tac. Moi, je suis sur ma planète !

- Pas pour longtemps, réplique-t-elle avec un sourire mauvais. »

Je déglutis. Et avant qu'une autre réplique cinglante n'ait le temps de sortir de ma bouche, je me sens emportée par deux bras puissants et tout devient flou autour de moi. Je cligne des paupières et je reconnais la disposition familière du Talon. Un immense poids semble soudain quitter mes épaules et ma poitrine, remplacé par la joie de retrouver mon ami de toujours. Je me tourne vers lui, le sourire aux lèvres.

« Toujours là quand on a besoin de toi, Cl- »

Je m'interromps brusquement lorsque je découvre un visage différent de celui auquel je m'attendais.

« A ton service, Chloelicieuse !

- Bart ? Bart ! Je m'écris en serrant mon ami dans mes bras. »

La déception est vite remplacée par la joie de revoir Bart sain et sauf après ces longs mois de silence. Et maintenant que j'ai un allié, j'ose enfin me laisser gagner par l'espoir.

/


Lorsque je sens Bart commencer à fatiguer, je propose de le laisser se reposer. Mais avant que je n'aie eu le temps de me lever, il attrape ma main.

« Reste encore un peu. S'il te plaît.

- Bien sûr.

- Il gèle ici.

- Je vais te chercher une autre couverture. »

J'attrape la couverture qui se trouve sur le lit voisin et en recouvre Bart. C'est alors que je perçois le léger tremblement de ses mains.

« Ne bouge pas, je vais chercher Emil. Ça fait un moment qu'il n'est pas passé vérifier ta température. »

Bart se contente de hocher faiblement la tête. Je traverse la pièce rapidement. Lorsque j'ai refermé la porte derrière moi, je cours à la recherche d'Emil. Je ne le trouve pas dans la salle commune et je parcours toutes les pièces en demandant après lui. J'entre finalement en trombe dans l'une des chambres réservés aux civiles où je le trouve en train d'ausculter un petit garçon d'à peine cinq ans. « Ça recommence ! »

Emil se redresse immédiatement et me suit au pas de course jusqu'à l'infirmerie. Bart est endormi, mais son corps est de nouveau secoué de spasmes dont l'intensité semble augmenter avec les minutes.

« Bart, s'écrie Emil ! Bart ! »

Mais Bart ne répond plus. Tandis qu'Emil inspecte ses pupilles, je me mets à appeler son nom à mon tour, caressant frénétiquement son bras, puis ses cheveux, dans l'espoir de le réveiller. Je lance un regard à Emil qui secoue légèrement la tête. Non ! Ça ne peut pas être possible ! Pas déjà ! Je me mets à crier.

« Bart ! Tiens le coup s'il te plaît ! »

A mon grand soulagement, je vois ses paupières papillonner alors qu'il lutte pour les soulever. Quelques secondes plus tard, ses yeux si expressifs tout à l'heure, me fixe d'un air hagard.

« Oliver va arriver d'une minute à l'autre avec des médicaments. Je t'en prie Bart, reste avec moi !

- Tu... peux pas... te passer... de moi, hein, bégaie-t-il sous les spasmes.

- Non Bart, je ne peux pas. Reste avec moi. »

Je dépose un baiser sur son front trempé de sueur et je vois le coin de sa bouche de soulever légèrement dans une ébauche de sourire. Je tiens sa main dans les miennes, priant intérieurement pour qu'Oliver arrive bientôt et que Bart tienne le coup jusque là. Je ne lâche pas sa main lorsqu'elle se met à trembler si fort que le lit cogne bruyamment contre les murs et le sol de l'infirmerie. Quelques minutes plus tard, tout redevient calme. Bart est parti.


J'aurais du vous prévenir de prévoir des mouchoirs. Gardez-les à proximité pour les prochains chapitres...