Hello ! Pour bien démarrer le week-end, voici le chapitre suivant :) Pensez à me faire un retour si l'histoire vous plaît (ou si elle ne vous plaît pas d'ailleurs !)
Oliver PV
Novembre 2009
Après la réunion, nous attrapons rapidement nos affaires et quittons le QG. Il nous faut marcher un long moment pour rejoindre ce que nous appelons le garage. Le lieu où nous cachons nos véhicules est stratégiquement situé à la limite de la ville. Ils sont au nombre de cinq, mais nous n'avons pas suffisamment de carburant pour tous les faire fonctionner. Nous devons siphonner ce qu'il reste de carburant dans le réservoir du van pour remplir celui du 4X4, plus rapide et permettant une meilleure visibilité pour attaquer si besoin.
Comme il fallait s'y attendre, le bruit du moteur alerte bientôt les Kandoriens. Nous n'avons pas parcouru deux kilomètres sur l'autoroute que déjà trois d'entre eux viennent après nous. Comme convenu dans une telle situation, Theresa manipule leur esprit pour nous rendre invisibles. La supercherie nous permet de gagner quelques secondes et de les descendre tous avec nos armes à la kryptonite avant qu'ils n'aient le temps de nous attaquer.
Il nous faudra encore trouver du carburant sur le chemin pour le retour, mais je m'inquiéterai de ce détail lorsque nous aurons atteint le laboratoire et trouvé les médicaments dont Bart a besoin. Nous arrivons au laboratoire en moins d'une heure, mais l'exploration du bâtiment prend plus de temps que prévu. Sans équipement informatique, nous n'avons pas accès aux plans des bâtiments que nous fouillons et il nous faut improviser sur place. Lorsque nous localisons enfin la pièce où sont stockés les médicaments, il nous faut charger toutes les boites dans le 4X4, ce qui prend une éternité. Habituellement, c'est Bart qui s'occupe de cette partie là... Ma gorge se serre dès lors que je pense à mon ami et je presse tout le monde.
Par chance, des poids lourds destinés à la livraison sont encore stationnés à l'intérieur de l'usine et nous n'avons qu'à nous servir dans leurs réservoirs encore plein avant d'entreprendre le chemin du retour. Et alors que nous commençons à rouler, je me rends compte que le soleil décline doucement. Il est déjà tard. J'appuie plus fort sur la pédale d'accélération, priant intérieurement d'arriver à temps. Comment pourrais-je me pardonner quand mes erreurs ont de si lourdes répercussions ?
Si seulement j'avais écouté Chloe dès le début ! Nous n'en serions pas là aujourd'hui. Tout ce qui arrive est de ma faute.
Novembre 2008
J'émerge lentement des profondeurs d'un sommeil sans rêve, dérangé par une étrange lumière. Un marteau cogne douloureusement dans mon crâne et je gémis en rabattant le drap par-dessus ma tête. Quelques minutes plus tard, je tente péniblement d'ouvrir les yeux et je suis persuadé de me réveiller en enfer : Ma chambre baigne dans une lumière écarlate. A travers la baie vitrée, je me rends compte que le ciel est d'un rouge incandescent. Je suis mort. J'ai pris un mauvais coup hier lors d'un combat et je suis mort. Et me voilà en Enfer ! Ce n'est pas vraiment une surprise avec toutes les mauvaises actions que j'ai faites dans ma courte vie...
Je pose un pied sur le sol, puis le second. Mon corps tout entier est douloureux. Je me dirige vers la fenêtre et mon cœur manque un battement lorsque j'aperçois que notre soleil est devenu rouge. Je frotte mes yeux et avancent sur le balcon. Quelle est donc cette étrange tour que j'aperçois au bout de l'avenue ? Le palais de Satan ? C'est alors que je remarque d'étranges oiseaux traverser le ciel pour aller se poser au pied de la tour. Non, pas des oiseaux...
Toute trace de sommeil quitte subitement mon organisme et je repense à la conversation que j'ai eue avec Chloe il y a semaines lorsqu'elle est venue me trouver au club. De l'eau glacée semble avoir tout à coup remplacé mon sang dans mes veines. Mon premier réflexe est de porter la main à la poche de mon jean pour me saisir de mon téléphone portable quand je me souviens que je l'ai abandonné sur le bureau d'Emil dans le but de tirer un trait définitif sur mon ancienne vie.
Lorsque j'arrive devant Isis et que je découvre le bâtiment entièrement détruit, un frisson me parcourt l'échine. Après un rapide tour pour vérifier que personne ne s'y trouve coincé, je reprends mes recherches. Je dois trouver Chloe.
Je me rends immédiatement à Metropolis General et je suis surpris par l'activité particulièrement intense qui y règne. La salle d'attente est bondée et l'infirmière à l'accueil semble débordée entre le téléphone qui sonne sans discontinuer et les patients qui ne cessent d'affluer. Je me dirige donc directement vers le bureau d'Emil. Dans les couloirs, le personnel soignant slalome entre les brancards occupés par des blessés. Lorsque j'arrive devant le bureau d'Emil, celui-ci est fermé à clefs. J'intercepte alors une infirmière :
« Excusez-moi, je cherche le Dr Hamilton.
- Nous aussi. Nous ne l'avons pas vu depuis... que tout ça a commencé.
- Oh... Et c'est quoi exactement ce remue-ménage ? Je demande en faisant un geste circulaire de la main. Metropolis a été frappé par une tornade? »
L'infirmière me dévisage étrangement avant de tourner les talons, me laissant avec mes questions. Perplexe et passablement agacé, je m'écrie :
« Quelqu'un va enfin me dire ce qu'il se passe ici !
- Eh, gamin ! M'interpelle une voix rauque. »
Je me retourne pour découvrir un vieil homme blessé à la jambe, couché sur un brancard de l'autre côté du couloir.
« T'étais où ces derniers jours ? Dans le coma ?
- Euh... A vrai dire, c'est pas si loin de la vérité. J'étais... inconscient.
- Ce sont les extraterrestres, pardi !
- Vous avez dit des extraterrestres ? »
Je m'approche plus près de lui.
« Ces salopards ont volé not' soleil avec leur tour du Diable ! Et maintenant ces oiseaux de malheurs paradent dans le ciel en mettant le feu sur leur passage. »
Je déglutis. Pour n'importe qui, ces propos passeraient pour les délires d'un dément. Mais pour moi, ils reflètent une réalité bien plus effrayante : Chloe avait raison et tout ce qui arrive est de ma faute.
Je décide de me concentrer sur la raison qui m'a amenée ici et de pénétrer dans le bureau d'Emil. Tout le monde semble bien trop occupé pour me prêter attention, ce qui me laisse le champ libre pour forcer la serrure. Je referme soigneusement la porte derrière moi, même si c'est probablement inutile. J'ouvre un à un tous les tiroirs du bureau à la recherche de mon téléphone portable. Un seul tiroir est fermé à clef, mais il ne me résiste pas longtemps. Emil pourrait avoir rangé mon téléphone à l'intérieur. Mais je ne trouve qu'un carnet de rendez-vous, un trousseau de clefs (probablement un double de sa maison) et un étui de lunettes. Évidemment. Emil n'aurait jamais laissé traîner quoique ce soit permettant de remonter à la Ligue. Il l'a probablement rangé dans un lieu sûr, ou même donné à Chloe. Je soupire de frustration et quitte le bureau, ainsi que l'hôpital pour tenter ma chance au Daily Planet. Je dois trouver Clark.
Contrairement à MetGen, la salle de rédaction du Daily Planet est inhabituellement silencieuse. Aucune sonnerie de téléphone ne retentit, aucun claquement de touches de claviers ne résonne contre les murs noircis de suie, aucun brouhaha ne se fait entendre. J'ai deviné, en apercevant l'emblématique globe écrasé au pied de l'immeuble en ruine, que quelque chose de terrible s'était produit. Mais il fallait que je vienne vérifier. En apercevant ce qu'il reste du bureau de Loïs, je déglutis pour faire passer la boule qui vient de se former dans ma gorge. Loïs a disparu depuis le soir des événements de Doomsday. Et bien que nous n'ayons pas retrouvé son corps, tout porte à croire qu'elle a été tuée lorsque la bête a attaqué le centre-ville.
J'enfourche ma moto et prend la direction de Smallville. Le soleil rouge est couché et alors que la nuit s'est abattue sur la ville, on pourrait croire que rien n'a changé. J'arrive au Talon en un temps record. Aucune lumière n'est visible depuis les fenêtres qui donnent sur la rue. Certes, il est vingt-deux heures, mais Chloe n'a jamais été une couche-tôt. La porte d'entrée du café est fermée à clef, mais cela ne m'arrête pas. Une fois à l'intérieur, je frappe à la porte de l'appartement qui le surplombe, et crie son nom pour l'inciter à m'ouvrir. Mais je reste sans réponse. Je force alors la serrure et je suis surpris de constater que le mobilier du salon a disparu. Chloe aurait-elle déménagé ? L'idée de la savoir loin de ce chao me rassure quelque peu. Mais alors que je pénètre dans sa chambre, je constate que le lit n'a pas bougé, seul le matelas manque. Je me permet d'ouvrir sa penderie encore garnie de nombreux vêtements. Mus d'une volonté propre, mes doigts glissent le long du cuir vert de la veste que je lui avais offerte pour son vingt-deuxième anniversaire. Si Chloe avait déménagé, elle aurait sans nul doute emporté ses vêtements, et notamment cette veste qu'elle affectionne tant.
Une chose est sûre, Chloe n'y vit plus. Peut-être ce lieu lui rappelait-il de mauvais souvenirs et a-t-elle préféré rester à la ferme ? Je sors en trombe de l'appartement pour me rendre à la ferme. Dis minutes plus tard, je gare la moto dans la cour, mais alors que je m'apprête à tambouriner à la porte, un inconnu ouvre le porte et se précipite vers moi en super- vitesse.
« Bonsoir, je viens voir Cla- »
Avant que je j'ai terminé ma phrase, l'homme s'écroule à mes pieds, mal en point. J'en déduis que les météorites vertes qui se trouvent dans ma poche l'affectent tout autant que Clark. Une bonne chose que j'ai pensé à en emporter avant de partir pour Smallville où j'aurais sans doute expérimenté un vol plané à travers champs. Je place une roche sur la poitrine de mon agresseur avant de quitter les lieux sans demander mon reste.
Avant de rentrer chez moi, je décide de tenter ma chance au manoir Luthor où Tess a élu domicile. Je suis étonné de ne voir aucun garde du corps aux portes du domaine et pénètre sans encombre dans le bureau sans prendre la peine de frapper. Tess relève subitement la tête vers moi. Ses grands yeux semblent s'élargir davantage en me voyant et je peux y lire la surprise, mais aussi une pointe de frayeur. Elle regagne rapidement sa posture et me salue :
« Oliver. Quel bon vent t'amène ?
- Qu'est-ce qui se passe, Mercy ? Qu'est-ce que tu as fait ?
- Tu t'es levé du pied gauche ce matin à ce que je vois ! A moins que ce ne soit cet après-midi ?
- Réponds à ma question !
- Pour qui te prends-tu Oliver ? Tu disparais pendant des mois, me laissant gérer l'entreprise seule et là tu débarques chez moi pour réclamer des explications ? Va au Diable !
- C'est exactement ce que je fais : je viens te voir. je réponds en souriant. Dis-moi ce qui se passe ici ! Et qu'est-ce que c'est que cette tour ?
- Oh, parce que les affaires t'intéressent à nouveau ? »
Sa provocation est la goutte d'eau et je laisse soudainement exploser l'inquiétude grandissante et la frustration qui me rongent depuis mon réveil. J'avance rapidement jusqu'à son bureau et d'un geste brusque de la main, balaie tout ce qui s'y trouve avant de me mettre à hurler :
« Depuis que je me suis réveillé, j'ai l'impression de vivre un cauchemar ! Le soleil est rouge, il y a des types qui volent dans le ciel et je ne trouve personne qui puisse répondre à mes questions. Alors je te le demande une dernière fois, Tess, qu'est-ce que fait cette fichue tour ? »
Tess me dévisage maintenant avec méfiance. C'est sur un ton parfaitement professionnel qu'elle me répond ensuite :
« Il s'agit d'un projet environnemental que nous avons développé il y a quelques mois. Si tu étais venu travailler, tu le saurais. Ajoute-t-elle.
- A quoi sert-elle ?
- Elle capte l'énergie du soleil pour alimenter la ville entière en électricité.
- En électricité ? Il n'y a plus de courant nulle part à Metropolis. Et pourquoi le soleil est-il rouge ?
- Un simple effet d'optique due à la réverbération des rayons lumineux. Ne me dis pas que tu viens de t'en rendre compte ? On l'a mise en marche la semaine dernière !
- Ne te fous pas de moi, Mercy ! »
Elle se lève se sa chaise et traverse la pièce pour ouvrir une armoire de laquelle elle sort un épais dossier.
« Regarde par toi-même si tu ne me crois pas ! Me défie-t-elle en jetant la pile de documents sur son bureau. »
Je feuillette rapidement les documents qui m'apprennent que la société partenaire de ce projet est RAO Ets détenue par un certain Mr Zod. La société ne me dit rien, en revanche, je suis certain d'avoir déjà entendu le nom de Zod quelque part.
« Qui sont ces gens qui volent à travers la ville ? »
Je l'entends déglutir.
« Ce sont des Kandoriens. Ils sont arrivés sur Terre il y a peu de temps.
- Ah oui ? Et que veulent-ils ?
- Je n'en sais rien, Oliver. Probablement la même chose que tous les immigrés : une vie meilleure ! »
Je n'aurais pas davantage de réponses ici. Je glisse le dossier sous mon bras et me dirige vers la sortie, escorté par Tess. En passant devant le salon, je remarque que les murs sont recouverts de grands drapés rouges aux symboles étranges. Je me retourne vers Tess, suspicieux :
« Tu as refait la déco ? »
Je la sens se tendre à côté de moi et son visage palit.
« Rentre chez toi, Oliver. Me dit-elle, son regard fermement planté dans le mien. Il est dangereux d'errer dans les rues par les temps qui courent. »
Je comprends alors qu'elle a peur pour moi. Dans quoi s'est-elle encore fourrée ? Je regagne ma moto en grognant de frustration. Je suis aussi près d'avoir des réponses à mes questions que lorsque je me suis réveillé dans ce cauchemar il y a plus de cinq heures. Je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouve Chloe. Et pire que tout, je n'ai aucun moyen de savoir si elle est saine et sauve. Ma gorge se serre. Chloe a toujours un plan. Et un plan B. Je n'ai d'autre choix que de me raccrocher à cette pensée si je veux éviter de devenir fou. Car une chose est sûre, s'il lui arrivait quelque chose, je m'en voudrais toute ma vie de lui avoir tourné le dos.
La journée touche bientôt à sa fin lorsque nous arrivons à Metropolis. Nous cachons le véhicule puis nous jetons ce que nous pouvons emporter de médicaments dans de grands sacs avant de traverser la ville à pied. Nous ne rencontrons aucun obstacle sur le retour, mais le soleil se couche déjà lorsque nous parvenons enfin au QG.
Je réalise alors que nous sommes partis bien trop longtemps et mon cœur se met à battre la chamade. C'est quatre à quatre que je descends les escaliers qui mènent au sous-sol où est installé notre refuge. Je me précipite ensuite vers l'infirmerie, mais alors que je traverse la salle commune en trombe, je tombe nez à nez avec Emil. Aucun mot n'est échangé entre nous. Ce n'est pas nécessaire. Je comprends à son air contrit que les nouvelles sont mauvaises. Bart. Une boule s'est formée dans ma gorge et je déglutis difficilement pour tenter de la faire passer. Mes yeux me brûlent. Rageusement, je lance mon poing dans le mur le plus proche, puis je jette le sac de médicaments au sol avant de quitter la pièce.
