La veuve noire accompagnée de ses concubins,

Etait, ce soir-là, armée de son poignard divin.

A minuit, elle poignarda ton corps trois fois,

Et l'embauma dans un linceul blanc de soie.

Fleur de lotus, blanche comme le lys, tu enfermes dans ton calice les secrets de notre amour passé. Le pollen, emblème de nos souvenirs, vole dans les airs à la recherche du temps perdu. Ô ma bien aimée, te souviens-tu du jour où la veuve noire vint frapper à notre porte ?

Moi, être de chair malhabile, je désirais te sauver du mal qui rongeait petit à petit ton corps mourrant, mais cette femme, notre ennemie, est venue te poignarder un soir de pleine lune.

Aujourd'hui, lorsque je regarde le ciel étoilé, je me remémore le temps passé à tes côtés. Tu me manques, ma douce, ma belle, mon joyau ! Tout nous séparait, mais tu as su me dévoiler tes sentiments en déposant un simple baiser sur mes lèvres humides. Fou de désir, je ne pus me contenter de cette délicate attention et je te fis mienne par une nuit de printemps.

Quelques mois plus tard, notre enfant vint au monde et tu fus, en ce temps-là, la plus heureuse des femmes du clan. Tu oublias même la maladie qui attendait sagement de te donner le coup de grâce.

Alors que notre bonheur était à son comble, la veuve noire vint frappé à notre porte par une nuit d'hiver où la neige recouvrait le sol et les arbres. De son linceul blanc, elle embauma ton corps pour l'emmener vers les profondeurs de la terre.

"Hitoki, depuis ce jour-là, tu es devenue ma chimère. Princesse du temps, le destin était contre toi. La maladie de la Mort a emporté ton corps vers les profondeurs. Depuis ta disparition, je compte les jours."