Chapitre 5 : Les 7 clans
L'une des principales raisons pour laquelle Aokiji Kuzan avait décidé de réaliser cette mission en plus du fait que cette dernière soit donnée par l'Amiral en chef de la Marine Sengoku, fût que Nakaoma se trouvait à quelques jours en bateau du QG de la Marine. Aussi, ce fût en pensant qu'il rentrerait au le QG le lendemain que l'Amiral était parti avec son acolyte afin de réaliser une banale mission de routine.
Or, cette mission commençait à ressembler à tout, sauf à une routine : une île, située à 3 jours en bateau du QG, où se déroulaient de nombreux méfaits sous le nez des Marines, un clan qui semait la terreur et surtout : cette jeune fille. Ce regard bleu océan envoutait littéralement l'Amiral. Il ne pouvait se l'expliquer, mais il voulait connaître cette gamine, il voulait la sauver. Lui-même ne savait pour quelles raisons il ressentait cela : était-ce car il se sentait responsable du fait qu'elle soit devenue un assassin en partie à cause du fait que la Marine n'avait rien fait pour elle ? Ou bien parce qu'il n'avait pût sauver Keira, il désirait la sauver elle ?
Lorsque Smoker revint avec quelques provisions quelques heures plus tard, Kuzan l'attendait impatiemment. Il désirait que son ami mette au clair une interrogation qui le taraudait.
- C'est tout ce que j'ai trouvé désolé, soupira Smoker en tendant des petites boîtes de conserves.
-C'est parfait Smo', merci.
-Alors ? demanda le Vice-Amiral. Tu l'as tuée ?
- Smo', le clan Husunu ça ne te dis rien ?
Le visage de son ami se ferma, septique. Il alluma l'un de ses nombreux cigares et souffla, pensif.
-Des légendes pour faire peur aux gamins.
-Il y a toujours une part de vérité dans les légendes non ?
-7 clans ancestraux surpuissants, élevant des orphelins afin d'en faire des assassins surpuissants pour le compte du plus offrant ? Soit sérieux deux minutes Kuzan.
L'Amiral ressentit un léger agacement face au mépris de son acolyte face à sa question.
-Merci Smo', tu viens de conclure mon questionnement.
-Tu n'y crois pas sérieusement Kuzan ? Si de tels clans existaient, nous le saurions.
-Pas si ces derniers sont protégés par de hautes puissances.
Smoker sembla hésiter face à la conclusion du gradé. Aokiji semblait y croire.
-Pourquoi me demandes-tu cela ? C'est en rapport à la gamine.
L'homme aux cheveux bouclés hocha la tête, fixant le vide, en pleine réflexion.
-Hier en la soignant, j'ai lu son nom sur sa gourmette. Elle s'appelle Husunu.
-Husunu ?
Smoker n'était pas un homme que l'on étonnait facilement, son métier lui en avait déjà fait voir de toutes les couleurs. Mais à l'évocation de ce nom, le colonel afficha un air déconcerté. Car selon les légendes et dans le cas où ces camps existeraient, « Husunu » serait le nom de l'homme possédant le plus cruel et puissant camp de l'alliance des 7 clans.
-Au début, je n'ai absolument pas pensé à cela car comme tu viens de le souligner, ces clans tiennent plus des légendes et sont indétectables dans le cas où ils existent. Néanmoins, c'est lorsque la gamine m'a révélé que si elle était un assassin, c'était à cause de l'absence de la Marine que cela a éveillé ma curiosité.
Smoker essaya de raisonner son ami.
-Kuzan, c'est de la pure folie, cette histoire de clans n'est qu'une légende. Les 7 clans n'existent pas, leurs élèves non plus.
-Pourtant je pense bien que l'on possède une élève avec nous. Smoker, observe son aura, sens sa puissance. Rappelle-toi ces gestes. Cette gamine est une arme. Ces réactions sont celles d'un soldat. Elle est surpuissante, c'est une machine à tuer. Je crois également qu'elle possède un fruit du démon.
-Qu'est-ce qui te faire dire cela ? demanda le Colonel perplexe.
-Si c'est une fille des 7 clans, cela serait logique non ? Cela donnerait une arme invincible.
-Tu délires Kuzan.
-Smoker, elle nous a blessé tous les deux, toute seule. Et je suis persuadée qu'elle n'est même pas majeure. Rappelle-toi la dernière fois que cela nous est arrivé : que nous décuplions nos forces face à une seule individu.
-Hormis face à des pirates de renom, cela ne nous ait jamais arrivés, admit Smoker.
Du coin de l'œil, l'Amiral restait perplexe, se pouvait-il que cette jeune fille fasse parti d'un clan tellement ancien et mystérieux qu'il était considéré comme une légende ? Il observa la jeune fille, pourrait-elle leur être utile ? Cela, Aokiji en était certain, son instinct semblait lui indiquer qu'il avait mis la main sur une mission bien plus complexe que ce qu'elle semblait être à l'origine.
-Sakazuki arrivera dans 3 jours, coupa Smoker.
-Eh bien, soupira Aokiji. Je vois que lorsqu'il s'agit de ramener un prisonnier en ayant le droit de le tuer, Sakazuki sait faire preuve d'une grande rapidité.
L'Amiral Akainu, également connu et surtout craint (chez les pirates tout comme chez certains Marines) sous le nom du chien rouge, représentait une figure incontournable de la Marine de ce temps. En effet, à contrario du faisan bleu, Akainu était réputé pour sa loyauté sans faille à la Marine notamment par le biais de nombreuses exécutions et son empathie inexistante.
Sakazuki se montrait toujours dur, parfois cruel envers ses ennemis et ceux qui osaient salir le nom de la Marine et du gouvernement Mondial. Pour cet Amiral, seule la Marine comptait, seule la justice comptait : seul son chemin à lui comptait. Il fut de nombreuses fois remis en cause à cause de ses nombreuses bavures, préférant parfois raser tout un village avec foule d'innocents que laissait échapper sa cible.
Cet Amiral autoritaire et inflexible se présentant comme l'extrême opposé d'Aokiji, qui, lui se trouvait être altruiste et empathique, faisait que ces deux Amiraux, bien qu'aussi surpuissant l'un que l'autre, ne pouvait que très difficilement travailler côte à côte, sous peine de mises au point assez explosives.
L'animosité entre ces deux personnes se trouvait être de notoriété publique, si bien que ni Aokiji, ni Sakazuki ne se privait de faire savoir ce qu'il pensait à l'autre. Aussi, lorsque Keira se trouvait encore sur cette Terre, Akainu ne se gênait pas pour lui en faire baver dès qu'il le pouvait.
Malgré cela, l'Amiral de Glace et l'Amiral de Lave (tenant ce nom de son fruit du démon) se trouvaient être des frères d'armes et se révélaient être terriblement redoutables lorsqu'ils œuvraient ensemble dans le même sens au nom de la Marine.
Néanmoins, le fait que son compère se déplace et arrive dans 3 jours soulagea Aokiji, il savait que durant ce laps de temps, il pourrait savoir si cette jeune fille valait ou non le coup d'être sauvée. Il savait également que si l'Amiral était arrivé plus tôt, il aurait tué la jeune fille sur le champ.
-A quoi penses-tu mon ami ? demanda Smoker.
-A la fille, dit franchement Kuzan.
-Il faut que tu la tue Kuzan. Encore plus si elle fait partie des 7 clans comme tu sembles le penser.
-Si c'est réellement ce que je pense, alors je ne veux pas la tuer. Elle n'y est pour rien si elle est ce qu'on lui a fait devenir.
-Cette gamine te tuerait sans hésiter si elle en avait la possibilité.
-Parce qu'elle ne ressent rien. Elle n'a aucune notion du bien ou du mal.
-Veux-tu que je m'en occupe ?
-Je ne veux pas que tu la touche. Je suis sûr qu'on peut la sauver d'elle-même.
-Bordel mais pourquoi fais-tu une fixation sur cette gosse ?! Je t'ai déjà vu tuer femmes et enfants sans sentiments !
-Ses yeux Smo'. Elle a quelque chose dans son âme qui m'intrigue. Je suis persuadé qu'on peut l'aider.
-Kuzan, soupira Smoker. Tu ne la connais pas. Tuons-la et tuons son clan.
-Ces bandits ne sont pas son clan. Je pense qu'elle a été envoyée là. Son « maître », si c'est bien une Husunu, n'est pas sur l'île.
-Que me fais-tu là Kuzan ?! Ressaisis-toi ! Pourquoi te poses-tu des questions cette fois-ci ?
-Tu pourrais comprendre Smo' qu'en ce moment, tuer des gamines de moins de 20 ans me répugnes légèrement.
-Tu n'es en rien responsable de la mort de Keira, contra vivement Smoker. Tu n'aurais pas pu la sauver. Et tu ne pourras pas sauver cette fille là non plus.
-3 jours, dit Aokiji d'un ton presque suppliant. Donne-moi 3 jours pour la sauver. Si rien de bon ne semble émaner d'elle, je laisserais le plaisir à Akainu de tuer une ennemie du gouvernement mondial.
Le colonel Smoker détourna son regard vers la jeune fille brune. Encore des traits d'enfants, mesurant à peine 1 mètre 60, ses longs cheveux bruns ondulés descendant en cascade sur son épaule gauche, ses yeux bleu océan observant les alentours, elle semblait attendre sans aucune anxiété que quelque chose d'intéressant ne se produise.
La jeune fille avait un corps menu, si bien que le Marine se demanda comment elle avait pu les blesser tous les deux et comment se pouvait-il qu'elle dégage une aura aussi forte. Cela paraissait irréel.
Il soupira. Pour lui, elle ne représentait rien, rien qu'un obstacle qu'il fallait abattre, d'une balle dans la tête sans se poser aucune question. Pourtant, il voyait bien que son ami la regardait avec réflexion, ses yeux noirs transperçant telle une lame de rasoir, l'âme de la jeune fille.
En la regardant de plus près, il ne décelait aucune forme d'agressivité réellement mauvaise comme il avait pu si souvent voir chez d'autres pirates ou hors la loi qui lui avait été donné de croiser ou bien même de tuer.
-Comment comptes-tu la sauver ? demanda avec curiosité le Vice-Amiral.
-Elle va m'aider à démanteler le groupe.
-Bien sûr, rit Smoker. Et demain, les 4 Younkou se livreront à la Marine sans discuter ni opposer une quelconque forme de résistance.
Aokiji soupira, il demanda à Smoker de rester sur place au cas où Akainu arriverait plus tôt que prévu.
_ D'accord mais toi où vas-tu ?
L'Amiral Aokiji Kuzan se leva, surplombant Smoker de ses 3 mètres 10 et se dirigea vers l'arbre retenant la prisonnière de ses menottes. Il tira une clé de sa poche, libéra un de ses poignets, prenant le soin de garder l'autre fermement fixée à la jeune fille. Le contraste entre les deux personnages surprit Smoker tellement elle fût frappante.
Une gamine de petite taille avec une vitalité à toute épreuve aux côtés d'un géant représentant la force tranquille.
La jeune fille semblait abasourdie et Aokiji, la toisant de 2 bons mètres, ne trahissait aucune émotion.
_ Debout, dit-il sans compassion. Emmène-moi à ton camp. Si tu essaie de me filer entre les doigts, je te tue.
Smoker, les observant partir, conclu que même s'ils tueraient cette gamine, elle aurait au moins eu le mérite de sortir l'Amiral de Glace de sa routine dépressive.
