Bonjour à tous, si vous lisez ce chapitre tout d'abord, merci d'avoir lu aussi loin.
Ceci est ma première publication, cela fait un moment que cette histoire me trottait dans la tête et j'espère qu'elle vous plait !
Merci à ThePurgeGoddess pour ton message ! Oui j'ai eu l'idée de cette histoire car je trouvais que le point de vue de la Marine n'est pas assez représenté alors j'espère réussir à dorer le blason de la Marine à travers mon récit.
Merci de me lire, cela me fait plaisir ! En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre 6 : L'amiral et l'assassin
Cela faisait à présent quelques heures qu'ils marchaient. En dépit de sa blessure fraîchement bandée mais toujours à vif, la jeune fille ne trahissait aucune émotion. L'Amiral marchait devant elle, a une cadence soutenue, nullement inquiété de savoir si la jeune fille suivait ou non le rythme.
Parce qu'il savait qu'elle suivait. En dépit de tout, elle continuait à marcher sans broncher, sans même chercher à s'enfuir. Aokiji savait qu'elle ne tenterait rien. Car dans le cas contraire, au vu de son état, elle perdrait et il la tuerait. Sans hésitation.
La jeune fille suivait l'amiral au travers des bois. Elle le voyait avancer sans peine, éclairé par le soleil qui traversait les arbres feuillus.
Il faisait bon en cet après-midi, l'île avait un climat tempéré. Mais au vu de cette montagne qu'ils gravissaient, elle avait extrêmement chaud. Et malgré toute la fierté qui l'habitait, même si elle ne l'avouerait jamais, elle avait terriblement mal.
Elle poussa un soupir, plus fort que les autres, sous le coup de la douleur. L'homme ralentit un bref instant, tournant légèrement la tête vers elle, si discrètement que l'on aurait pu croire qu'il ne faisait que regarder à sa droite.
Elle continua d'avancer malgré tout mais elle sentait que sa jambe ne tarderait pas à la lâcher. Cette dernière la brûlait énormément. Mais Malorie se ressaisit, elle avait vu pire, elle avait subi pire. Là où elle avait grandi, cette blessure aurait une égratignure. Alors elle respira à fond et prit à nouveau appui sur cette jambe douloureuse, tout en se promettant intérieurement de tuer cet homme qui la devançait.
Mais alors qu'elle était à nouveau repartie dans une cadence à peu près correcte derrière ce gradé, ce dernier bifurqua derrière un buisson sur la gauche. L'idée de fausser compagnie à son geôlier lui traversa l'esprit mais elle se ravisa. L'homme n'aurait aucun mal à la rattraper avant de lui donner le coup de grâce.
Alors elle le suivi, traversant elle aussi le buisson. La vue qui s'offrit à elle la stoppa quelques instants. Une chute d'eau titanesque se dressait devant elle. La cascade plongeait dans un lagon possédant une plage à ses extrémités.
L'Amiral était déjà en bas, il était rapide.
Malorie, bien que présente sur l'île depuis quelques mois, n'avait jamais vu cet endroit. Si cela avait été le cas, elle était persuadée qu'elle y aurait passé le plus clair de son temps. Elle dut tout de même faire attention à ne pas glisser en raison de sa blessure, mais elle arriva tout de même à rejoindre assez rapidement le gradé.
Ce dernier avait remonté son pantalon aux genoux et se trouvait torse nu. Il pataugeait dans l'eau fraîche, posant son regard noir dans les yeux bleus incrédule de la jeune fille.
- Il y a un temps pour tout, dit-il en baillant. Nous avons encore le temps avant de démanteler ce groupe.
Puis, prenant une grande inspiration, il plongea la tête la première dans l'eau turquoise.
Malorie le regarda faire méduser. Elle l'avait blessé, il l'avait laissé en semi-liberté et malgré le danger qu'elle représentait, il prenait le temps de se détendre en pleine mission.
Ce gradé était vraiment bien particulier.
- Tu devrais mettre ta jambe dans l'eau pour nettoyer la plaie, lui conseilla le gradé devant son air septique.
Malorie ne parla pas mais écouta l'homme. Non pas car elle le craignait, mais surtout parce qu'il avait raison : si elle ne nettoyait pas sa plaie, cette dernière s'infecterait et elle mourrait.
Alors Malorie dirigea sa jambe brûlante dans l'eau froide. Assise au bord de la rive, elle regardait le sang séché s'enlever de sa blessure alors que dans un calme olympien, le gradé sortit du lagon et s'installa paisiblement sur la petite plage, piquant une sieste.
Malorie attendit quelques minutes et voyant le gradé endormi, elle se dit que c'était le moment idéal. L'homme avait gardé dans la poche de sa veste posée sur le bord de la rive ses deux poignards en granit marin.
D'un pas délicat, imperceptible, elle se dirigea vers la veste de l'Amiral, prenant délicatement les deux armes. Il ne l'avait pas entendu. Personne ne l'entendait jamais. Parce qu'elle était agile, rapide, discrète. Parce qu'on lui avait appris à coup de poings, de pieds, de poignards, de maintes tortures à être ainsi.
Une tueuse.
Malorie se tint droite, observant le corps endormi de ce Marine. Elle serra les poings. Elle haïssait la Marine, plus que tout autre chose en ce monde. Tuer un Amiral serait une sorte ... de revanche sur le passé.
Alors elle prit en main ses deux armes. Elle réalisa deux pas vers l'homme, résolue. Tuer ou être tué, cet Amiral était bien naïf de croire qu'elle pouvait être sauvée. Elle se demanda comment un homme aussi idiot pouvait être Amiral, il aurait dû écouter son collègue et la tuer dès qu'il en avait eu l'occasion.
Car Malorie elle, n'hésitait jamais.
Alors qu'elle prit appuis sur sa jambe valide, elle commença à prendre une détente avant d'inciser sur l'homme, pour lui trancher le coup.
Mais à l'instant où son pied commença à décoller du sol, le sol trembla, le lagon s'agita. Malorie se retourna et vit un monstre titanesque sortir de l'eau face à elle.
Ce dernier ressemblait à une pieuvre, mais avec un vortex de dent situé entre ses deux yeux marins. Composé de 12 bras, la créature abaissa l'un de ses membres si près de la jeune fille, qu'elle dut rapidement sauter sur sa gauche.
La réception sur sa jambe blessée lui fit perdre l'équilibre elle tomba sur les galets. Après un rugissement repoussant, la bête abattit un second membre sur la jeune fille, afin de l'aplatir et la dévorer.
Incapable de bouger, Malorie essaya de se trainer en arrière pour être hors d'atteinte. Mais elle était trop lente, et lé créature trop rapide.
- Ice Age.
A l'instant où le tentacule allait frapper la jeune femme, l'homme plongea sa main dans l'eau et instantanément, le lagon entier, la cascade ainsi que le monstre furent gelées.
L'homme se releva, décontracté tandis que la jeune fille l'observait abasourdie. Elle comprenait soudain pourquoi cet homme se trouvait être Amiral : sa force était démesurée.
Il se dirigea, le visage dur vers Malorie qui possédait ses deux poignards. Elle ne pouvait pas attaquer l'homme de front, elle le savait. Elle savait également qu'il avait compris qu'elle s'apprêtait à le tuer.
- Lâches-ça, lui dit-il autoritaire. Tu vas te faire mal.
Malorie lâcha les armes directement avec résignation. Et alors qu'elle était assise, il s'accroupi et la saisit directement à la gorge.
- T'es pas possible toi, soupira-t-il.
Et alors qu'il serra la gorge de la jeune fille, il posa sa main sur sa blessure. Tout d'abord, ce fut la douleur de la prise qui lui fit mal, mais ensuite, une douleur bien plus fulgurante la traversa à la jambe.
L'Amiral venait de geler sa main présente sur sa jambe. Le contact fut tellement froid qu'il cautérisa la plaie, lui arrachant un gémissement de douleur. Elle comprit qu'il venait de lui serrer la gorge pour l'empêcher de bouger. Tout se passa très vite et aussitôt, il la lâcha, prenant soin de prendre avec lui les couteaux.
Et il la laissa en plan, se dirigeant vers l'endroit où il se tenait précédemment.
- Tu n'es pas un peu fatiguée de tuer tout le temps ? Repose-toi un peu, ça te fera du bien. Vois cela comme une trêve. Nous aurons tout le temps de nous battre ensuite. Reprends des forces. Profite un peu quoi !
Et l'homme, toujours sans la regarder, s'allongea de nouveau avant de se cacher les yeux avec un bandeau. Sa réaction déstabilisa complètement la jeune fille.
Mais alors que l'homme dormait, elle s'allongea également, intérieurement furieuse.
Il lui avait sauver la vie, elle avait donc une dette envers cet Amiral de malheur et elle était persuadée que ce dernier le savait très bien. L'idée même qu'il avait tout planifié lui traversa l'esprit, avant de s'endormir, fatiguée mais avec un étrange sentiment de sécurité dans l'âme.
