Chapitre 11 : La Marine ou la mort
-Comment te nommes-tu ?
Malorie ne répondit pas à l'Amiral en Chef, elle se contentait de regarder le sol, le regard fuyant sur le côté. Elle n'avait pas réellement envie de parler avec le chef de ce système judiciaire qu'elle haïssait au plus haut point.
L'homme qu'elle savait colonel, ses éternels cigares en bouche était présent. Assis aux côtés d'un vieil homme qui souriait, tous deux la fixaient sans un mot. Le vieillard possédait un visage plus amical que le colonel qui lui, n'affichait aucune expression.
-Elle est effrayante et pourtant si jeune.
Malorie leva la tête pour observer l'auteur de ces mots. Elle distingua plus loin dans la pièce, un fauteuil dans lequel se trouvait un homme, mal rasé, habillé tout de jaune et portant des lunettes légèrement teintées, ce qui l'empêcha de voir la couleur de ses yeux.
A la vue de la tenue que portait cet homme de taille remarquable, elle comprit qu'il devait lui aussi être Amiral.
De nombreuses personnes étaient présentes, mais elle ne put tourner plus la tête pour les observer puisque l'Amiral en chef s'accroupit devant elle, lui saisissant le menton entre son pouce et son index.
-Ton nom.
Surprise par son geste, Malorie se jeta vivement en arrière, perdit l'équilibre et tomba sur le dos. Elle remarqua, par la même occasion que l'Amiral de Lave ne se trouvait plus à ses côtés mais avait pris place sur un fauteuil libre, autour d'une table basse.
L'Amiral en chef continuait de la fixer, accroupi, sans rien dire. Après un soupir, il se leva, enlevant ses lunettes et pinçant l'arête de son nez.
-Elle s'appelle Malorie. Malorie D. Husunu.
Malorie posa son regard sur cette voix qu'elle reconnut immédiatement. L'Amiral Aokiji se tenait adossé à un mur, le visage fermé, aux côtés du vieillard au visage amical.
Leur regard se croisèrent, quelques seconde mais cet instant, aussi bref fut-il, aida Malorie à mieux respirer. Elle devait l'avouer, le voir venait de la rassurer, comme si elle se sentait plus en sécurité.
-Husunu ?!
L'Amiral en chef avait prononcé ce nom comme s'il lui avait brûlé la langue. Malorie vit le vieillard assit surpris. Puis, elle essaya de se redresser tant bien mal, se retrouvant assise sur les fesses, devant toute ces personnes.
L'énergie qu'elles dégageait toutes étaient tellement forte que la jeune fille ne préférait pas faire de geste brusque. Elle était bornée mais pas suicidaire.
-C'est une drôle de gamine que vous avez ramené Amiral.
Malorie plongea son regard dans celui de l'homme. Le crâne rasé des deux côtés, portant une moustache, un uniforme violet rayé et un sabre, il ne détachait pas les yeux de la captive. Son regard captiva celui de Malorie, il était intelligent, cela se ressentait.
-Vous dites que c'est elle qui a tué une partie du camp ? Et plusieurs de nos hommes ? Elle est pourtant très jeune.
-C'est pourquoi nous devons la tuer. Tuons-la, en mémoire de tous ceux qu'elle a exécuté.
Akainu se leva, commençant à transformer son bras de magma.
-Il est vrai que toi Sakazuki, tu n'as jamais tué d'innocents ou même sacrifié des Marines.
Aokiji s'était redressé à l'instant même où Akainu avait transformé son bras. L'Amiral en chef se positionna entre les deux.
-Ne commencez pas vous deux, ce n'est pas le moment.
Il toisa à nouveau Malorie, quelques minutes, sans rien dire, la jaugeant.
-Si c'est une Husunu, qu'elle a déjà tué des Marines… Au vu de son passé, il vaut mieux la tuer.
Akainu sourit, s'approcha d'un pas mais Aokiji afficha un air froid en plongeant son regard dans celui de Sengoku.
-Je veux la former.
-Quoi ?!
L'Amiral en chef lui répondit abasourdi, le colonel souri tandis que le vieux assis à ses côtés se mit à rire à gorge déployé, se tenant le ventre et essuyant une larme.
-Sacré Kuzan ! On ne s'ennuie jamais avec toi ! continua-t-il de rire.
-Garp ! Ce n'est le moment ! répliqua l'Amiral en chef.
-Regardez sa puissance ! contra Aokiji. Cette gamine a 17 ans et a plus de puissance que certains de nos soldats ayant le double de son âge. Si elle œuvre pour la Marine, elle accomplira de grandes choses.
-Et qui te dis qu'elle te suivra ? demanda l'Amiral vêtu de jaune.
-Elle me suivra, nous en avons parlé.
Parler, parler, à la vue de la situation dans laquelle elle se trouvait, Malorie pensait que c'était vite dit. Elle ne pensait qu'à une chose, fausser compagnie à ces monstres de puissance, en vie et vite. L'Amiral en chef sembla réfléchir, puis regarda à nouveau la jeune fille.
-Tu as dit que tu suivrais la voie de la Marine ?
-Je ne suivrais pas les Marines, j'ai dit que je suivrais cet homme, nuance.
-Malorie, tu ne m'aide pas vraiment là ! la réprimanda Kuzan.
Sengoku semblait réellement hésiter. Pour quelle raison, Malorie ne le saurait probablement jamais.
-Que comptes-tu faire de son clan Kuzan ? demanda-t-il.
-Je m'en occuperais.
-Et si elle ne te suit pas ? Te trahi ? C'est une machine à tuer.
Malorie se vexa légèrement, elle était tout de même à côté d'eux.
-Qu'en pensez-vous ? demanda Sengoku perplexe et préférant laisser jouer la démocratie.
-Tuons-là, décréta Akainu.
-Je dois avouer qu'elle est effrayante, dit l'homme en jaune. Huuum, mais elle nous aiderait bien avec ces nouveaux pirates. Si cela dégénère je serais assez rapide pour mettre fin à l'histoire.
-Désolé Kuzan, clarifia le colonel d'une voix froide. Je l'ai vu à l'œuvre. C'est un assassin. Si elle venait à te faire faux bond, qui sait combien de Marines elle tuerait ? Il est plus sage de l'éliminer.
-Elle est trop dangereuse, dit l'homme à la moustache d'un ton tranchant.
-Je suis du même avis, trancha l'Amiral en chef.
Malorie voyait doucement, en un tour de table, la décision de son exécution être prise. Tuer par les Marines ? Quelle foutue ironie.
-Moi, décréta le dénommé Garp avec un sourire. Je suis pour le fait de parier sur l'avenir ! Essayons. Dans le pire des cas, elle n'ira pas bien loin sur la base. Je fais confiance à Kuzan.
-Qu'en penses-tu Tsuru ? demanda Sengoku.
Au fond, dans la pièce se trouvait une vieille femme, assise à une table avec une tasse de thé. Malorie ne l'avait pas vu plus tôt. Son visage trahissait un âge avancé et la brune se demanda si elle faisait encore réellement partie de la Marine.
-Je pense que la vie est faite de nombreuses surprises. Il y a des regards qui ne trompent pas. Nous devrions laisser une chance à notre Amiral. Elle a du potentiel et, au cas où personne ne l'aurait remarqué, notre Amiral semble avoir retrouvé la flamme qui l'anime depuis qu'il est revenu. Laissons le temps nous dire si l'on a eu ou non raison de laisser en vie cette fille.
Sengoku sembla réfléchir aux mots de la femme. Malorie comprit qu'elle détenait une grande sagesse et remarqua que si la vie continuerait, elle aimerait bien cette femme. L'Amiral en chef soupira, observa Malorie et Aokiji.
-Je te laisses 3 mois. Au moindre faux pas, elle mourra.
Aokiji se déplaça vers la jeune fille, lui enlevant ses menottes et la relevant. Malorie observa ce groupe hétéroclite, ne sachant pas réellement quoi en penser.
Aokiji ouvrit la porte et Malorie le suivi naturellement. Une fois la porte ouverte, elle découvrit que de nombreux soldats écoutaient derrière. L'Amiral traça droit devant lui, Malorie sur les talons.
-Tu es sous ma responsabilité à présent. Ne fais aucuns faux pas.
Il avait dit cela sans même poser un regard sur elle. Ils partirent tous les deux, dégageant une énergie spéciale et une vue atypique. En marchant dans ce corridor à ses côtés, elle avait l'impression de marcher face à son destin.
