Chapitre 24 : La flamme des Marines
La Marine s'assura bien qu'Héloïse aidait toutes les femmes à sortir de la pièce. Malorie observa la jeune fille dans le couloir qui lui offrit un hochement de tête confirmant que plus de civils ne se trouvaient à portée de coup de la faucheuse.
Tsegan se rematérialisa devant la jeune Marine, passablement énervé.
-Tu crois que tes étincelles vont me faire peur gamine ?
Malorie offrit un sourire mauvais. Malgré son bras en piteux état, elle dégaina ses dagues en granit Marin.
-Apparemment non, mais tant pis. Il y a d'autre manière de se battre.
Malorie se rua sur l'homme, accompagnée de ses dagues. Elle incisa rapidement pour apparaître derrière lui. Mais elle se rendit compte qu'elle était trop confiance, trop aveuglée par la colère.
L'homme venait d'envoyer à l'aide de son corps, des lances de verres vers elle. Elle essaya d'en briser une à l'aide d'une de ses dagues mais observa avec frustration que le verre se trouvait trop épais. Elle n'arriva pas à essayer d'utiliser sa dague de sa main gauche, son bras était inutilisable.
Elle se prit de plein fouet dans l'épaule la seconde lance propulsée et tomba à terre.
Plus compliqué que prévu.
Malorie extirpa le projectile avec sa main valide. Le mafieux, sans attendre, fit voler des éclats de verres acérés dans sa direction à une vitesse folle. Malorie s'entoura d'électricité aussi rapidement et de légers filets lui permettaient de briser les éclats de verre.
La Marine n'eut même pas le temps de reprendre son souffle que le chef des mafieux incisa au-dessus d'elle. De sa main, il lui envoya une ligne de lance composées de verre. Malorie du se tenir son bras gauche douloureux et sauter sur la gauche pour les éviter in extremis.
Elle se baissa immédiatement lorsqu'elle vit l'homme apparaître devant elle pour enfoncer son poing recouvert de verre tranchant. Malorie fit rapidement le tour de l'homme, prenant soin au passage de lui lacérer une partie du dos à l'aide de sa dague.
L'homme hurla, l'insultant et se retourna vivement avant de lui attraper les cheveux afin de la plaquer au sol. Malorie cria soudainement. Elle sentit un liquide chaud se déverser sous ses vêtements. Tsegan venait de transformer sa main en lame de verre et avait lacéré le ventre de la brune.
Heureusement pour elle, les épaisses couches de vêtements avaient permis de la blessure ne transperce pas le derme.
Malorie, dans un sursaut d'adrénaline, planta entièrement la dague présente dans sa main droite dans la chair de l'homme au-dessus d'elle. Elle en profita pour inciser avant que l'homme n'arrive à se l'enlever.
Debout, Malorie se rendit compte qu'elle vacillait. Le mafieux ne l'avait pas loupé. Elle prit donc sa deuxième dague dans la main droite, comprenant que son bras meurtri se trouvait être hors service.
Elle incisa à toute allure derrière l'homme accroupi, s'affairant à enlever la première dague. Elle planta la seconde dague dans l'omoplate gauche du bandit. Ce dernier hurla de douleur alors que la tête de Malorie lui tournait dangereusement.
Elle profita de la douleur de l'homme pour retirer la dague de l'omoplate, elle visait la colonne vertébrale. Si Malorie connaissait les points vitaux, elle connaissait également ceux qui permettaient de neutraliser quelqu'un.
-Un geste et je la brise en deux.
Malorie stoppa son élan meurtrier. Elle tourna la tête et se pétrifia. Fiorik tenait Héloïse qui essayait en vain de se débattre.
-Pose cette dague et rends toi bien docilement sale garce.
La Marine voulu inciser pour le prendre de vitesse mais elle entendit le bras d'Héloïse se briser sous l'étreinte de Fiorik ce que la stoppa net.
-Un seul mouvement et je lui arrache la tête du corps.
Malorie avait du mal à tenir debout. Le sang de son ventre avait arrêté de couler mais la douleur de son bras devenait insupportable.
Tsegan se releva et désarma Malorie avant de la frapper de toute ses forces à la tête.
Se trouvant dans une salle de réception d'une longueur d'environ 5 mètres, Malorie percuta le mur opposé. Elle tomba en se frappant la tête contre le carrelage. Sonnée, elle vit Tsegan devant elle, lui attrapant les cheveux.
-Tu crois qu'une gamine de 17 ans va venir me faire chier !
Il frappa se tête contre le sol. Malorie saigna de la bouche, sa vision se troubla.
-Je me suis démené pour avoir ce royaume ! Ces sujets ! J'emmerde la Marine !
Il lui asséna un coup de pied dans les côtes alors qu'elle se trouvait à terre.
-Cette île est la mienne ! continua-t-il d'hurler.
Il s'approcha dangereusement de la Marine et cette dernière le brisa en mille morceaux. Inutiles mais cela lui faisait gagner quelques secondes.
Malorie reculait sur le dos tandis que le mafieux se rematérialisa et avança vers elle. Il lui lança à l'aide d'un fruit du démon une lance de verre qui transperça en grande partie la manche gauche de son blouson. Mais un bout de la lance entailla sa chair ce qui lui fit pousser un hurlement de douleur intense.
Malorie, en plus d'avoir le bras entaillé, se trouvait être bloquée. La lance la maintenait au sol.
-Ceci n'est rien. Je vais tellement te faire couiner que tu vas me supplier de t'achever petite trainée !
Malorie ne trouva rien de mieux à faire que de lui cracher au visage. Aussi, Tsegan transforma son poing en verre tranchant comme des rasoirs. A l'instant où il abaissa son poing il se retrouva percuté à l'autre bout de la pièce.
Tsegan venait de subit une collision frontale avec l'Amiral Aokiji, le corps à moitié recouvert de glace.
Soulagée de voir son mentor, Malorie posa la tête au sol en soupirant.
Aokiji se tenait droit, toujours avec décontraction. Seulement, il affichait un regard sévère sur le mafieux.
-Tu peux te relever ?
Le bouclé demanda cela à la faucheuse sans même la regarder, concentrée sur le chef de ce remue-ménage. Malorie lui répondit par l'affirmatif et aussitôt, Aokiji incisa avec une vitesse telle que Malorie eu du mal à la voir agir.
Le poing qu'administra le gradé dans le ventre de l'homme lui fit cracher du sang tout en l'encastrant dans le mur, complètement inconscient. Malorie qui avait failli y passer venait de voir son mentor s'en occuper comme qu'il avait s'agit d'un nouveau-né. Son égo eu soudainement mal.
Kuzan observa Fiorik qui allait briser le corps d'Héloïse. En une fraction de seconde, le sol gela, l'homme également mais pas Héloïse qui put s'extirper.
Le silence régnait dans la pièce et le visage de l'Amiral s'adoucit instantanément. Héloïse couru vers Malorie, se tenant à ses côtés, légèrement inquiète.
-Comment te sens-tu ? Tout va bien ?
Son bras et son épaule gauche ainsi que son bas du ventre la tiraillait de douleur. Néanmoins, elle fit abstraction de tout cela afin de mieux pouvoir hurler sur l'Amiral.
-Je peux savoir où vous étiez ?! lui reprocha-t-elle.
Héloïse sursauta face aux propos que la faucheuse tenait envers un Amiral. Cependant, Aokiji s'approcha de Malorie et observait ses blessures après s'être accroupi.
-Après avoir libérer les enfants et les avoir mis hors de danger, je t'avoue que je me suis installé près d'une cheminée. J'avais envie de me réchauffer. Et j'en ai profité pour faire une petite sieste.
Malorie fulmina intérieurement mais une part de dépit prit le dessus : cet Amiral était irrécupérable. Il ôta la veste de Malorie pour observer la blessure de son ventre après avoir mis de la glace sur son bras brisé, ce qui lui fit beaucoup de bien.
-La blessure est superficielle. On pourra la recoudre.
Les yeux de la faucheuse s'écarquillèrent.
-Vous comptez le faire vous-même ?
-Hum ? T'y vois un inconvénient ?
-Vous avez déjà fait cela hein ?
-Non. Mais si tu as appris sur le tas, je peux en faire autant.
Malorie se recula légèrement.
-Alors dans ce cas je vois un énorme inconvénient !
Héloïse rigolait alors qu'Aokiji prit la Marine dans ces bras comme si elle ne pesait rien avec un sourire. Ils se dirigèrent tous aux cuisines où les femmes remercièrent mille fois l'Amiral et la faucheuse pour les avoir sortis de cet enfer. Pendant que l'effervescence prenait toute la salle, Malorie était la plus heureuse du monde : devant la cheminée.
Allongée sur la table de la cuisine, elle observait le crépitement du feu tandis que l'Amiral était en train de lui recoudre sa blessure. A l'aide de son fruit du démon, l'Amiral avait ankylosé la blessure de la faucheuse, qui ne sentait presque pas l'aiguille.
-Vous avez déjà recousu une plaie, affirma la jeune fille.
-En effet, sourit l'Amiral. Je voulais juste voir si tu allais me faire confiance.
-J'ai failli mourir à cause de vos ordres. Bien sûr que je vous fais confiance.
Aokiji coupa le fil et Malorie vit avec satisfaction que la suture était magnifiquement bien réalisée (contrairement à celles qu'elle avait pu lui faire).
-Vous saviez que je ne tiendrais pas face à cet homme.
-En effet, je voulais voir si tu garderais les civils en vie ainsi que les bandits, même si ta propre vie était en danger. Bravo.
-Fiorik a failli tuer Héloïse. Voilà ce qu'il se passe lorsque l'on laisse les gens en vie derrière nous !
-Plus tard tu sauras quand ou non ôter la vie. Mais en attendant, je préfère te l'interdire.
Malorie soupira et un fois sa suture pansée, son bras immobilisé avec de la glace et son épaule bandée, l'Amiral et la faucheuse accompagnèrent les femmes vers le village. L'Amiral possédait un escargophone et avait passé un appel à une base non loin de l'île pour que des renforts récupèrent tous les mafieux.
C'est aux côtés d'Héloïse que Malorie rentrait descendait la montagne en riant mais en boîtant, accompagnées de l'Amiral qui baillait. Lorsque les hommes virent les femmes et que ces dernières virent les enfants, la scène fut tellement émouvante que Malorie s'arrêta.
L'Amiral se posta à ses côtés, dans un silence rassurant.
-Alors c'est ça être Marine ? demanda-t-elle avec un sourire.
Elle comprenait en voyant Héloïse avec ses parents pour quelles raisons l'Amiral n'avait pas voulu qu'elle tue les civils. Parce que chaque civil possédait une famille et que le but de la Marine (du moins tel qu'Aokiji le voyait) était de protéger les innocents. Un but louable qui convenait finalement à la jeune faucheuse.
L'Amiral posa une main sur l'épaule droite de son disciple. Parce que s'il lui avait touché la gauche, Malorie l'aurait électrifié sur place.
-Tu as fait du bon travail.
-Merci. Même si finalement c'est vous qui nous avez tous sauvé.
-Le chef de la mafia était recherché pour 180 millions de Berry.
-QUOI ?! Vous êtes complètement malade de m'avoir envoyé là-dedans !
-Ne fais pas ta modeste, Fiorik était recherché pour 95 millions et tu t'en es très bien tirée.
Malorie eut le souffle coupé sous l'annonce de la prime de Fiorik. Mais elle se surprit à sourire. Après tout, si elle devait détruire le clan Husunu, autant s'entraîner avec des bandits recherchés.
-Sais-tu pourquoi tu as perdu contre Tsegan ?
Malorie grimaça, elle sentait d'avance que sa fierté allait en prendre un coup.
-Parce que je ne sais pas frapper les logia ?
-Parce que tu te bats mal.
-Merci Amiral. Niveau confiance en soi, vous êtes un mentor génial !
Aokiji ne releva pas la remarque sarcastique.
-Tu te bats avec de la haine et de la colère.
Ce fut à Malorie de ne pas relever la remarque de l'Amiral. Il avait raison.
-Il faut que tu apprennes à te battre avec ton cœur, avec conviction.
-Avec mon cœur ? Vous m'avez bien regardé ?
-Ce que je veux te dire c'est que tu dois avoi un but, une raison qui te donne envie de te battre. Tous les Marines ont cette flamme dans leurs yeux. Chacun se bat avec son cœur, pour une raison bien particulière.
Malorie observait les villageois commencer à faire la fête pour leur retrouvaille. Mais elle restait concentrée sur les mots de l'Amiral et savait qu'il avait raison. De tous les marines qu'elle avait rencontrées, ils avaient tous une lueur dans leurs yeux.
-Lorsque tu t'es battue avec Tashigi, tu t'es battue avec ton cœur parce que tu désirais protéger et sauver les autres qui étaient à tes côtés. Trouve un but et les combats seront plus faciles, plus sains. La colère et la haine font faire des fautes d'inattention et te conduiront à la mort.
-Je me suis toujours battue ainsi.
-Je sais. Mes ses sentiments néfastes te consument chaque jour un peu plus. Essaie de trouver « ta flamme ».
-Ok, dit-elle d'un ton détaché. Mais dans ce cas, trouvez-en une aussi. Cela fait longtemps que je vois bien qu'il n'y a plus la flamme de la Marine dans vos yeux !
Elle lui avait dit cela avec un sourire enfantin et le laissa en plan. Elle avait réussi à l'étonner. Héloïse avec un sourire emplis de gratitude offrit l'hospitalité aux Marines pour que la faucheuse récupère des forces avant de repartir.
Après avoir fait la fête avec le village qui les remercia, Malorie bien qu'amochée avait beaucoup rit et profité de la fête avec Héloïse et s'était s'endormi auprès d'une cheminée, elle avait tant désiré cette chaleur durant toute la mission.
