Chapter 1: Une enfance de rêves

La soirée d'Halloween 1981 fut en tous points similaire aux autres années pour Vernon et Pétunia Dursley. Ils ne le savaient pas encore, mais il s'agissait là de leur dernière soirée ordinaire avant très longtemps.

Au moment de se coucher, un bruit au loin attira leur attention. Le couple tendit l'oreille mais comme le silence perdura ensuite, ils ne s'y attardèrent pas et s'endormirent rapidement.

Le lendemain, en revanche, ils furent réveillés très tôt par un hurlement qu'ils reconnurent aussitôt : celui d'un bébé. Vernon se précipita dans la chambre de Dudley, leur petit garçon, afin de s'assurer qu'il n'en était pas l'auteur et fut immensément soulagé de constater que son fils dormait profondément. Tandis que Pétunia, de son côté, descendit préparer le petit déjeuner des deux hommes de sa vie. Ou plutôt, elle allait commencer à cuisiner lorsqu'elle entendit un bruit étouffé provenant de derrière la porte d'entrée. Elle prit un couteau - on n'était jamais trop prudent ! - et marcha doucement jusqu'à ladite porte. Elle l'ouvrit très lentement et pointa son arme... sur le laitier, qui recula d'un bond, les mains en l'air, et cria dans un réflexe :

- Ne me faites pas de mal !

Elle alla ranger le couteau dans la cuisine puis revint et s'excusa de lui avoir fait peur. Il lui assura que ce n'était rien mais elle promit tout de même de ne plus le surprendre ainsi à l'avenir. Elle récupéra la livraison du matin et il repartit en marmonnant quelque chose sur les mères paranos. Elle allait retourner à l'intérieur quand, au milieu des bouteilles de lait, son regard se posa sur quelque chose qui n'avait rien à faire la : une couverture. Elle se pencha et seulement à ce moment vit que ladite couverture…. bougeait. Elle y regarda de plus près et vit qu'il y avait un bébé à l'intérieur. Son premier réflexe fut de hurler :

- VERNON !

Son mari arriva en courant et demanda :

- Tuney ? Qu'est-ce qui se passe ?

D'un doigt tremblant, elle lui désigna la couverture et son contenu. Il y jeta un coup d'œil et prit les choses en main : il attrapa l'enfant aussi délicatement que possible en essayant de ne pas faire glisser ce qui le couvrait, glissa un bras dans le dos de sa femme et ramena tout le monde à l'intérieur.

Pétunia, de son côté, avait réussi à reprendre ses esprits. Sa première réaction fut de maudire l'inconscient qui avait laissé un bébé sur le perron d'une maison en plein automne, d'autant plus que les températures avaient chuté la nuit depuis quelques jours. Elle s'approcha du bambin et posa sa main sur sa joue. Comme elle s'y attendait, il était glacé.

Trop occupés à réchauffer le bambin, aucun ne remarqua la lettre qui tomba lorsqu'ils le sortirent de la couverture. À sa demande, Vernon fit couler de l'eau tiède dans l'évier. Elle déshabilla le bébé - ils découvrirent à cette occasion qu'il s'agissait d'un petit garçon - et le plongea dans l'eau. Il se mit à hurler, sans doute surpris par la différence de température. Vernon admira la facilité avec laquelle Pétunia réussit à calmer le petit.

Une fois qu'ils furent sûrs qu'il ne risquait plus l'hypothermie, ils prirent le temps de le détailler un peu plus. Il avait des cheveux noirs avec des reflets bleutés et de grands yeux verts. Il tendit les bras vers eux et babilla :

- Mama ! Mama !

Pétunia se dit qu'il ne devait pas avoir mangé depuis plusieurs heures, aussi demanda-t-elle à son mari de lui préparer un biberon de chocolat chaud. Vernon s'exécuta sans broncher, sachant à quel point sa Tuney pouvait être féroce quand elle était en colère. Il revint quelques minutes plus tard avec l'objet de sa demande. Petunia attrapa le biberon et le tendit à l'enfant qui se jeta dessus comme s'il n'avait rien mangé depuis plusieurs jours.

Ce fut seulement à ce moment la que Vernon remarqua la lettre qui traînait par terre. Il la ramassa et la passa à sa femme - lui, la lecture, c'était pas son truc -. Petunia déplia le morceau de papier et commença à lire ce que disait la lettre. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux en apprenant que l'enfant qu'ils venaient de recueillir - et qui s'appelait donc Harry - était orphelin et, surtout, qu'il s'agissait du fils de sa sœur. Dans un autre univers, une telle révélation aurait condamné le petit à une vie de haine et de misère. Mais en l'occurrence, Pétunia avait toujours regretté de ne pas avoir eu la possibilité de se réconcilier avec Lily. Apprendre que parce qu'un cinglé l'avait décidé, elle n'en n'aurait jamais l'occasion lui donna envie de fondre en larmes. Elle se promit alors que son neveu ne manquerait jamais de rien.

Elle se tourna vers son mari qui comprit que quelque chose n'allait pas en voyant ses yeux remplis de larmes. Elle lui expliqua dans les grandes lignes que le bambin s'appelait Harry et était le fils de sa sœur. Il ouvrit la bouche - probablement pour lui dire de l'envoyer à l'orphelinat - mais elle lui jeta un tel regard qu'il préféra se taire. Le message était très clair : il était hors de question de faire la moindre différence entre Harry et Dudley.

Ce fut ainsi que commença la nouvelle vie de Harry. Au début, il fut mis dans la chambre de Dudley en attendant que Vernon en aménage une pour lui.

Cela dura environ deux mois, puis Harry put enfin avoir sa propre chambre. À la même période, il fêta son premier Noël avec eux. Même si vu leur âge à tous les deux - un an et demi -, cela consista plutôt en Harry et Dudley qui s'amusèrent à déchirer le papier des cadeaux.

OoooO

Cela faisait maintenant cinq ans que Harry était arrivé chez les Dursley. En cette matinée de septembre, Dudley et lui étaient sur le point d'entrer en primaire. Bien qu'ils se sachent cousins, ils se considéraient comme des frères. Vernon et Pétunia n'avaient jamais caché à Harry que ses parents étaient morts, mais sa tante attendait qu'il soit un peu plus âgé pour lui dire comment. Cependant, pour le jeune garçon, ça ne faisait aucune différence : il était inscrit à l'école sous le nom de Harry Dursley et, pour lui, ses parents étaient Vernon et Pétunia.

Ce dont il n'avait en revanche pas encore osé leur parler, c'était les rêves qu'il faisait. En effet, depuis toujours, ou en tout cas depuis aussi longtemps que remontaient ses souvenirs, il rêvait de quelqu'un. Un garçon de son âge, ayant les mêmes cheveux noirs que lui mais qui lui avait des yeux complètement noirs, dont il ne connaissait pas le nom. Ou, plus exactement, il n'arrivait jamais à se rappeler de son nom une fois réveillé. Même s'il ne manquait de rien avec les Dursley et qu'il savait qu'il n'était pas à plaindre, il ne pouvait s'empêcher d'avoir un pincement au cœur en voyant ce garçon inconnu grandir avec ses parents.

Il sortit de ses pensées et suivi Dudley dans la cuisine. Une fois en bas, il aida sa tante à mettre la table puis attendit qu'elle lui serve son petit déjeuner. Lorsque les deux enfants eurent fini de manger, Pétunia vérifia leurs cartables puis les emmena à l'école. Heureusement, celle-ci n'étant pas très loin, elle pouvait les y amener à pieds sans problème. Elle leur fit les recommandations habituelles : ne pas se battre, ne pas s'attirer de problème, écouter en classe, etc… Puis les accompagna dans la cour.

Une jeune femme d'une trentaine d'années les aborda et interrogea l'adulte :

- Bonjour, vous êtes Mrs Dursley ? Et je suppose que ces deux charmants garçons sont Harry et Dudley ?

Petunia acquiesça. Puis l'autre reprit, s'adressant cette fois aux deux enfants :

- Bonjour les garçons

- Bonjour Mme, répondirent en cœur les deux enfants.

- Je suis Miss Green, je serais votre enseignante pour cette année.

Tout en disant cela, elle les conduisit dans sa salle de classe.

Pétunia, de son côté, regarda partir ses deux garçons puis rentra à la maison.

Pour la première fois depuis cinq ans, elle passa la journée seule. Elle en profita donc pour ranger la maison et la nettoyer de fond en comble.

Elle ne vit pas passer la journée et à 16h, partit pour aller chercher les enfants. Elle arriva au moment où les grilles s'ouvraient. Rapidement, elle les vit arriver en courant et leur ouvrit grand les bras. Ils s'y jetèrent tous les deux mais elle remarqua que si Dudley était manifestement ravi de la revoir, Harry, lui, semblait préoccupé par quelque chose. Ne voulant pas lui forcer la main, elle décida d'attendre qu'il lui en parle de lui-même.

Les deux garçons passèrent le trajet à lui raconter leur journée mais elle sentit qu'il y avait quelque chose qu'ils ne lui disaient pas. Elle leur lâcha la main en arrivant devant l'allée de leur maison et ils se précipitèrent à l'intérieur. Elle les suivit en marchant et entama ce qui deviendrait vite un rituel entre eux : tandis qu'ils s'installaient à la table de la salle à manger pour faire leurs devoirs, elle alla dans la cuisine préparer leur goûter. La femme n'eut pas à patienter très longtemps pour savoir ce qui avait mis Harry dans tous ses états. Le soir même, le jeune garçon vint les voir, Vernon et elle, en larmes, dans leur chambre et avoua qu'à l'école, deux garçons s'étaient moqués de lui parce qu'ils n'étaient pas ses vrais parents. Ils lui avaient dit qu'il n'était que leur neveu et que donc ils ne pouvaient pas l'aimer autant qu'ils aimaient leur fils. Le couple avait passé une partie de la nuit à rassurer l'enfant et le lendemain, Vernon était allé dire sa façon de penser aux parents des deux idiots qui avaient fait pleurer son garçon. Suite à cela, les idiots en question avaient tenu à rester loin de Harry. Sans compter que Dudley n'hésitait pas à taper sur ceux qui embêtaient son petit frère.

Quelques semaines après la rentrée, les deux adultes furent convoqués par le directeur de l'école qui leur dit simplement qu'il souhaitait « leur parler de certaines choses concernant leurs enfants ». Lorsqu'ils furent installés dans son bureau il leur expliqua qu'il avait constaté que Dudley « progressait moins vite que ses camarades » mais qu'« il ne semblait pourtant pas faire les efforts nécessaires pour rattraper son retard » et que « ses devoirs présentaient de très fortes similitudes avec ceux de Harry ». Ce à quoi Pétunia répliqua que, oui, leur garçon avait du mal à apprendre a lire mais qu'il faisait de son mieux et que si leurs devoirs se ressemblaient autant, c'était parce que tous les soirs, ils voyaient son frère prendre du temps pour l'aider à les faire, une fois les siens finis.

Une routine s'installa et deux autres années passèrent sans événement particulier, si ce n'était que Harry continuait de rêver de ce garçon et de ses parents. Ce fut peu de temps après son huitième anniversaire, lorsque deux événements successifs survinrent, qu'il se décida à parler à Vernon et Pétunia des rêves qu'il faisait.

Un jour, alors que Harry et Dudley jouaient dans le jardin, un drame manqua de se produire. Les deux enfants étaient en train de jouer au ballon lorsque le blond frappa l'objet un peu trop fort, et l'envoya se coincer dans les branches d'un arbre. Dudley savait que leurs parents ne seraient pas contents d'apprendre ce qui venait de se produire. Aussi, ce fut pourquoi il décida, malgré les supplications de Harry qui lui disait que c'était trop dangereux, d'aller chercher lui-même le ballon. Tout se passa ensuite très vite. Il commença à escalader l'arbre. Mais au moment où il était sur le point de récupérer l'objet de leur jeu, la branche sur laquelle ses pieds étaient posés émit un craquement inquiétant, puis céda. Dudley, entraîné par son propre poids, bascula en arrière et entama une chute de plusieurs mètres, qui lui aurait probablement été fatale s'il avait eut le temps de toucher le sol. Seulement voilà. À l'instant où il avait commencé à tomber, Harry avait instinctivement lancé son bras en avant. Alors, à la surprise des deux enfants déjà sous le choc, un jet de glace avait jailli de la main tendue du jeune garçon, allant emprisonner la branche et créant une sorte de toboggan sur lequel le blond pu glisser sans danger.

Le cri, à la fois de peur et de surprise, des deux enfants attira Vernon et Pétunia jusque dans le jardin, et tous deux se figèrent. La scène leur paraissait presque… surnaturelle. Surtout à Vernon qui, bien qu'au courant des origines sorcières de Harry, n'avait encore jamais vu son neveu faire preuve de magie. Sa femme, elle, était scotchée pour une autre raison : elle n'avait jamais vu, ou même entendu parler, d'une telle forme de magie.

Il leur fallut à tous une bonne dizaine de minutes pour reprendre leurs esprits. Aussitôt qu'ils se rendirent compte de la présence des deux plus vieux, les garçons coururent vers eux, Harry pleurant que ce n'était pas sa faute, qu'il ne l'avait pas fait exprès. Harry déconcentré, la glace disparut et la branche reprit sa chute. Mais Dudley, qui avait eu le temps de se réfugier dans les bras de son père, ne risquait plus rien. Le couple n'y prêta pas attention, trop occupé à rassurer les deux enfants. Petunia, notamment, ne cessa de répéter à Harry qu'ils savaient qu'il ne l'avait pas fait exprès, que ce n'était pas volontaire, qu'il ne se contrôlait pas, qu'il avait sauvé son cousin et qu'à leurs yeux, c'était tout ce qui comptait.

Ils passèrent la journée tous ensemble et lorsque vint le moment de se coucher, ce n'était plus qu'un mauvais souvenir qu'ils reléguèrent dans un coin de leur tête pour ne plus y penser. Le soir, Harry rêva à nouveau. Mais ce jour là, le rêve devint cauchemar. Sans pouvoir intervenir, il assista impuissant au massacre du village du garçon qu'il voyait en rêve par un monstre, ne laissant qu'un seul survivant. À cet instant précis, Harry aurait tout donné pour être auprès de celui qu'il, avec les années, en était venu à considérer comme un ami - même si l'autre ignorait jusqu'à son existence -. Cependant Harry s'était réveillé avant de pouvoir voir le garçon être trouvé - et sauvé - par une femme accompagnée d'un jeune garçon aux cheveux blancs.

Il se réveilla hurlant et en sueur, attirant Vernon et Petunia jusqu'à sa chambre.

Lorsque le couple entra dans la pièce, ils surent immédiatement que quelque chose n'allait pas. Comme tous les enfants, Harry avait évidemment déjà fait des cauchemars. Mais c'était la première qu'ils le voyaient dans un tel état : blanc comme un linge, en sueur, le visage ravagé par les larmes et les yeux écarquillés d'horreur.

Ils n'attendirent pas que Harry soit en état de parler pour le rassurer et il lui fallut tout le temps qu'ils mirent à le consoler pour pouvoir raconter ce à quoi il avait assisté. Lorsque ses larmes furent séchées, il raconta dans les détails ce dont il avait, bien malgré lui, été le spectateur. Il n'en fallut pas plus pour convaincre les deux adultes de le laisser finir sa nuit dans leur lit, et Dudley, réveillé par le bruit, les rejoignit rapidement.

Ce fut un Harry blottit entre ses parents et son frère de cœur qui raconta les rêves qu'il faisait depuis toujours. Ou en tout cas, depuis aussi loin qu'il pouvait se souvenir. Le jeune garçon se rendormit sans même s'en rendre compte, apaisé par la présence rassurante de sa famille à ses côtés.

Le lendemain, dans la journée, Vernon et Pétunia, estimant que les enfants étaient désormais assez âgés pour entendre l'histoire de Harry, réunirent toute la famille dans le salon et racontèrent aux deux garçons ce qui était arrivé aux parents biologiques du plus jeune.

La nuit suivante, Harry fit un rêve qu'il n'avait encore jamais fait. Il rêva d'un couple, dans le village qu'il avait vu être réduit en poussières la veille, ce qui lui permit de comprendre que ces événements la se passaient plusieurs années avant, d'autant que le couple semblait beaucoup plus jeune. Ce fut à ce moment là que les noms des deux adultes dont il rêvait depuis des années lui furent révélés : une étiquette sur la boîte aux lettres placée devant la maison lui indiqua qu'ils s'appelaient Silver et Mika Fullbuster. Ils avaient une vingtaine d'années environ. Lui avait des cheveux noirs, coiffés en arrière, et des yeux gris clairs. Elle avait des cheveux bleus nuit et des yeux noirs.

Harry se sentit étrangement heureux en l'entendant annoncer à son mari qu'ils allaient avoir un enfant. Au réveil, il se dépêcha d'aller raconter son rêve à sa famille.

Au cours des deux ans qui suivirent, Harry continua de voir en rêve des événements de la vie du couple, qu'il prit l'habitude de raconter à son réveil. Ainsi, près de neufs mois plus tard, il assista en rêve à la naissance de leurs jumeaux, deux garçons qu'ils nommèrent Grey et Astra. Le premier - et Harry comprit que c'était lui qu'il voyait en rêve depuis son plus jeune âge - avait les cheveux noirs de son père et les yeux de sa mère, tandis que son frère avait des cheveux bleus nuits et des yeux gris clairs. Ils étaient complémentaires l'un de l'autre.

La petite famille vécut heureuse pendant quelques mois. Silver et Mika étaient des parents comblés et Harry fut d'autant plus attristé qu'ils n'aient pas eu la chance de voir grandir leurs fils. Ce fut à ce moment là qu'il se posa la question suivante : pourquoi n'avait-il, jusqu'à ces derniers mois, encore jamais vu Astra dans ses rêves ? Pourquoi n'avait-il rêvé que de Grey et de ses parents ?

Il eut la réponse cette nuit la, lorsqu'il rêva du drame qui secoua la famille Fullbuster. Une silhouette s'introduisît dans la chambre des enfants, qui avaient fêté leur premier anniversaire la veille, pendant la nuit et enleva le petit Astra qui, comme son frère à quelques mètres de la, dormait profondément dans son berceau.

L'inconnu quitta la maison sans bruit et marcha quelques kilomètres, avant de déposer l'enfant au pied de ce qui ressemblait à une tornade. À ce moment là, un rayon de lune éclaira son visage. Celui d'un homme à la peau blanche, aux cheveux noirs mi-longs et aux yeux d'un noir profond qui partit ensuite sans se retourner.

Il posa un sort sur l'enfant, modifiant ses traits physiques. Son teint pâle devint mât, et ses yeux passèrent de gris à un vert émeraude éclatant. Le bambin fut ensuite comme aspiré par la tornade, qui le déposa devant une maison que Harry ne reconnut pas. Il se réveilla à ce moment là. Comme à son habitude, il raconta son rêve. Et Vernon, Pétunia et, dans une moindre mesure, Dudley, tout comme lui, se demandèrent ce qu'était devenu l'enfant disparu.

Harry ne le sût pas, puisque ses rêves reprirent ensuite le cours de l'existence de Grey, mais Silver et Mika, jusqu'à leur décès, ne cessèrent jamais de chercher leur petit garçon.

Il assista donc, via ses rêves, à la rencontre puis à la cohabitation de Grey avec ses deux sauveurs : la femme, qui lui apprenait la magie de glace, s'appelait Oul et le garçon aux cheveux blancs portait le nom de Leon Bastia. Harry, tout comme Grey, avait désormais une dizaine d'années, et un autre événement allait bientôt chambouler à jamais la vie du jeune mage.

Harry, à nouveau, en rêva - littéralement -. Il vit le jeune Fullbuster défier son maître et partir à la recherche du démon qui l'avait rendu orphelin, un certain Deliora. Il finit par le trouver dans un village dévasté - qui lui rappela le jour où ses parents étaient morts - et, comme prévu, ne fit pas le poids contre le monstre qui manqua de le tuer. À la pensée qu'il risquait de le voir mourir, Harry eut le cœur brisé. Il savait intérieurement que si cela devait arriver, il n'était pas sûr de pouvoir s'en remettre.

Heureusement, il fut sauvé par son maître. Mais Harry ne put qu'assister, impuissant, au sacrifice de la jeune femme, qui donna sa vie pour emprisonner le démon dans la glace et sauver les deux jeunes garçons qui avaient été comme des fils pour elle durant quelques années. Après cela, Grey et Leon partirent chacun de leur côté, pensant probablement ne jamais se revoir.

Toujours à travers ses rêves, Harry suivit le périple de Grey et vit sa rencontre avec un homme du nom de Gildarts. Un homme dont les paroles firent échos à celle de Oul, dont Harry se souvenait qu'il l'avait entendue dire à Grey, peu avant sa mort, qu'il y avait à l'est des mages plus puissants qu'elle, et qu'il devait intégrer une guilde s'il voulait pouvoir les rencontrer, puisqu'il annonça à l'enfant en deuil qu'il faisait partie d'une guilde du nom de Fairy Tail.

Guilde que Grey intégra peu après. Pendant près d'un an, Harry assista en rêves à la nouvelle vie du jeune garçon. Jusqu'à la date du 31 juillet - 1991 pour lui, 777 pour Grey -. Ce jour là, Harry feta son onzième anniversaire tandis que Grey, de son côté, voyait le jeune Natsu entrer dans sa vie avec la délicatesse d'un bulldozer lancé à pleine vitesse dans un magasin de porcelaine.