Bonjour à tous !
J'espère que ce chapitre vous plaira ! Je suis désolée, il n'y a pas de scène de combats dans ce chapitre. Parce que je pense (pour la suite ;) ) qu'il est important de décrire la relation entre un faucheur et son Amiral.
Bonne lecture à tous !
Anneso280990 : Smoker n'a jamais été d'un naturel diplomate ! ^^ Si ce combat t'as plût j'en suis heureuse, les prochains vont te plaire je pense alors !
Chapitre 29 : Un lien
Il fallait quelques heures pour atteindre la base en partant de l'île. Durant le début du trajet, Malorie désinfecta elle-même sa plaie mais Tashigi l'aida à la bander. La disciple du chasseur blanc lui parlait à peine, ce qui l'agaçait au plus haut point.
-C'est si grave que ça de ne pas écouter les ordres pour son mentor ?
Elle venait de briser brutalement le silence dans la pièce tant et si bien que Tashigi sursauta.
-Tu dois écouter les ordres Malorie.
-Parce que tu les aurais écoutés si l'on t'avait demandé de laisser Smoker derrière ?
Tashigi grimaça mais ne répondit pas pour autant. La faucheuse soupira mais n'ajouta rien, comprenant qu'elle s'adresserait à un mur. Tashigi sortit de la pièce sans plus de discussion et Malorie se leva, pleine d'appréhension désirant aller voir Hirishea et Grount.
Ce fut sans surprise qu'elle vit Bonam et Zappa aux chevets des deux autres Marine lorsqu'elle entrouvrit la porte. Gênée, penaude, elle se plaça à leurs côtés mais le silence qui accompagna sa venue fut plus violente que n'importe quelle colère de leur part.
-Comment vont-ils ? osa-t-elle demandé.
Les deux Marines ne lui répondirent pas et elle sentit une colère dans l'air ambiante. La brune ne sut quelle attitude adopter. Elle les avait laissés derrière, préférant accompagner Aokiji qui ne voulait pas d'elle à ses côtés. Mais même face à cette tension, elle ne parvenait pas à regretter son choix.
Perdue dans les sentiments qu'elle découvrait jour après jour, Malorie était encore plus inconnue des relations amicales, ne sachant pas quels mots prononcés, quelles excuses formuler. Fallait-il demander pardon pour un acte que l'on ne regrettait pas ?
-Ils ont failli mourir à cause toi, trancha Bonam.
Les mots de son ami la blessèrent à un point tel qu'elle se rendit compte qu'elle aurait préféré qu'il ne dise rien. Zappa lui, le visage fermé, ne parlait pas, n'exprimait rien. Bonam se leva face à Malorie, à quelques centimètres de son visage. Colérique, il la toisait de toute sa hauteur.
-Nous avons tous failli y passer pour toi ! Grount n'a pas hésité à s'interposer pour toi ! Et toi tu nous as laissé en plan. Tu as désobéi à un ordre direct.
-Je …
-Fermes-là ! hurla-t-il. Si l'un des deux ne se réveille pas, je ne te le pardonnerais jamais !
-Ce n'est pas moi qui les aie mis dans cet état, se défendit la jeune fille blême.
-C'est tout comme ! Ces assassins c'est toi qui les as ramenés !
Malorie baissa les yeux, honteuse.
-Regardes-moi quand je te parle !
Rassemblant son courage, elle leva les yeux vers son ami, prenant un air inébranlable, paraissant détaché alors qu'elle voulait lui hurler d'arrêter de lui en vouloir. Qu'elle n'avait pas voulu, qu'elle n'avait rien voulu de tout cela.
-Nous donnerions nos vies pour toi ! Mais à la première occasion tu t'es barrée !
-Aokiji …
-Ne te sers pas de ton rang de faucheuse avec moi ! Tu avais le choix et tu l'as fait alors que l'amiral n'avait pas besoin de toi ! Tu penses être plus importante que nous pour désobéir aux supérieurs et nous abandonner en pensant que tu peux te repointer comme une fleur ?!
Intérieurement, son cœur se brisait. Ces mots la blessaient. Extérieurement, elle n'exprimait rien.
-Je ne pouvais pas le laisser Bonam, souffla-t-elle.
-Mais nous tu nous as laissé nous ! Tu as choisi Aokiji qui pouvait s'en sortir seul plutôt que nous qui avions besoin toi ! Pourquoi ?!
-Parce que c'est ce que l'on attend d'une faucheuse Bonam. Indépendamment de tout, une faucheuse doit toujours choisir son Amiral.
Smoker se tenait dans l'encadrure de la porte. Malgré la présence du colonel ainsi que ses mots, Bonam ne perdit rien de sa rage. Il posa un regard noir sur Malorie qui observa Hirishea en sang et Grount mal en point.
-Laissez-nous, ordonna le colonel.
Les deux soldats sortirent de la pièce sans un mot et la brune refusait de se retourner vers son ancien instructeur, sentant son énergie derrière elle. Elle ne voulait pas parler avec lui et le fait qu'il lui avait administrer une gifle n'aidait en rien.
-Tu es forte gamine, ça c'est une certitude. Mais bordel, qu'est-ce que tu peux être stupide.
S'il y a une chose que Malorie ne pouvait pas reprocher à cet homme, c'était sa franchise envers et contre tout. Elle ne répondit pas, bien que ses mots l'agacèrent.
-Sais-tu pour quelle raison il t'a donné cet ordre ? Pourquoi l'on t'a demandé de partir ?
Malorie n'avait pas pensé à cela. La raison de cet ordre. Son silence avait suffi comme réponse à son supérieur.
-Cela fait bien des années que je n'ai pas vu Kuzan ainsi. Je suis sûre que tu as senti cela. S'il t'a demandé de partir ce n'était pas pour te protéger. C'est parce qu'il avait peur de ce qu'il aurait pu faire.
De ce qu'il aurait pu faire ?
Le mutisme de la brune poussa le colonel à continuer.
-Tu es un sacré numéro gamine. Kuzan tien à toi et quoi que j'en pense c'est ainsi. Mais votre lien est votre pire faiblesse. Parce qu'en dépit de tout, je sais que tu donnerais ta vie pour lui, aujourd'hui, j'ai vu qu'il donnerait sa vie pour toi. Et les assassins l'ont vu aussi.
-Il donnerait sa vie pour tous ses élèves.
-Kuzan est l'un des éléments les plus forts de cette Marine. Il est l'un des hommes les plus puissants de ce monde. Je ne vais rien t'apprendre Malorie, comment tue-t 'on son ennemi ?
-En connaissant ses faiblesses, dit-elle en serrant la mâchoire.
-Exactement. Si Kuzan t'as demandé de partir, c'était pour qu'ils ne connaissent pas sa faiblesse. Toi. Sa disciple.
-Je ne suis pas sa faiblesse.
Je serais sa plus grande force armée.
-Ton mentor a une plaie béante en lui et tu ne le perçois même pas, se moqua-t-il.
Cette fois-ci Malorie se retourna. Contrairement à ce qu'elle aurait pu penser, le visage de son instructeur n'était pas empli de haine. Il essayait de lui faire passer un message.
-Une plaie ? demanda-t-elle.
-Lorsque Kuzan t'as rencontré, il venait de perdre son ancienne disciple, Kiera. Dieu sait qu'elle était moins chiante que toi. Mais passons outre.
Son éternelle franchise.
-Lorsqu'il a perdu sa première faucheuse, Kuzan a changé. Il s'est muré dans un silence impénétrable, ne désirait plus de disciple, disant qu'il se porterait mieux sans. Et même s'il n'en a rien dit, je pense qu'il s'est promis de ne pas te perdre.
Il m'a sorti de tout cela, jamais il ne me perdra.
Malorie continuait de fixer le colonel sans un mot. Savoir qu'au fond, son mentor souffrait lui fit mal.
-S'il a agit tel qu'il a agi, s'il t'a ignoré comme il l'a fait, s'il t'a tout cacher c'est parce qu'il s'en veut à lui.
-Comment ? ne put s'empêcher la Marine.
-Il n'a pas pu te trouver avant. Il comprend que de nombreux enfants vivent en cet instant ce que tu as vécu dans ces clans transformés en légendes. Il a choisi de te sauver mais t'as mis en danger en faisant cela, a mit la Marine en danger. Il s'en veut de te faire vivre cela. Mais pourtant, il n'abandonnera pas. Kuzan n'abandonne jamais.
-Au vu de sa « justice tranquille », j'ai l'impression que vous me parlez d'un autre homme.
-Kuzan a mille visages, tout comme tu sembles avoir. Mais il fera tout pour ne pas te perdre.
Je ne le perdrais pas non plus.
Malorie exprimait toujours un visage neutre et sortit de la pièce sans un mot manquant de peu de bousculer le colonel. Lorsqu'elle sortit sur le pont, s'asseyant sur la proue, se laissant bercer par le bruit des vagues contre la coque, laissant ses cheveux portés par la brise.
Avait-elle eu raison d'agir comme elle avait agi ? Elle comprenait les remontrances du colonel, la colère de son mentor, la rancœur de ses amis. Pourtant, elle ne s'en voulait pas. Elle referait exactement les mêmes actes si le choix lui était de nouveau offert.
Il lui avait été impensable de le laisser derrière, de prendre le risque de le perdre.
Dans son dos, elle sentit l'aura de son mentor, toujours aussi tendue. Elle repensa aux mots du colonel. Elle ne le laisserait pas souffrir, elle ne mourrait pas, elle le sauverait de lui-même s'il le fallait.
-Vous comptez m'ignorer encore longtemps ?
La brune avait réussi à l'arrêter dans son élan. Elle ne se retourna pas, elle voulait comprendre sa réaction.
-Je t'avais donné un ordre, dit-il glacial.
-Je sais, répondit-elle sur le même ton.
L'atmosphère se révéla pesante mais Malorie passa outre. Très clairement entre les assassins, l'état de Grount et Hirishea, la colère de Zappa et Bonam, les remarques de Smoker ainsi que l'incompréhension de tant de haine face à son choix de se battre aux côtés de son mentor, Malorie commençait à sérieusement saturer.
-Grount ne s'en sortira peut-être pas, dit-il après quelques secondes.
Ces mots claquèrent dans l'air avec froideur. Malorie prit une grande inspiration pour éviter de déverser sa colère sur l'Amiral qui déjà paraissait à la limite d'imploser contre elle.
-Tu n'as pas obéis à mes ordres. Tu as hésité et Grount en a payé le prix.
Il avait raison. Qu'avait-elle à dire là-dessus ? De plus, les Marines pouvaient dire ce qu'ils voulaient de cet homme, Malorie avait compris depuis bien longtemps qu'il se révélait aussi têtu qu'elle.
-Pourquoi es-tu revenue ?! gronda-t-il. Pourquoi n'as-tu pas écouté ?!
Il fulminait de plus en plus et Malorie sentait clairement la confrontation arriver. Elle voulut répondre mais il ne lui en laissa pas le temps.
-Comment puis-je me baser sur toi, te faire confiance si tu n'écoutes pas les ordres ?!
Malorie se leva d'un bond et descendit sur le pont, faisant face à Aokiji, devant une vingtaine de Marines venus les chercher en renfort. En haut du pont, elle vit Smoker et Tashigi observer la scène.
-Vous pouvez me faire confiance ! dit-elle en s'agaçant.
-En es-tu sûre ? Je t'ai demandé une seule chose ! UNE SEULE !
Il criait presque mais il n'impressionnait pas Malorie pour la raison qu'elle commençait à ressentir la même colère que lui.
-Je ne vois pas en quoi mon acte vous met dans un tel état !
-Parce que tu as fait exactement ce qu'ils voulaient que tu fasses !
Cette fois il criait.
-Il n'était pas là pour nous tuer Malorie ! Réfléchis ! Ils voulaient voir comment les Marines réagissaient, comment je réagissais et comme TU réagissais ! Et ils ont bien vu !
Il avait raison, Smoker avait raison, avec ce combat, Mocchi avait vu la puissance de frappe de Smoker, de Tashigi mais surtout, celle d'Aokiji et elle en symbiose. Ils avaient surtout pu voir qu'Aokiji se laisser guider par sa haine lorsqu'elle risquait sa vie.
Et il avait vu que Malorie ne laisserait pas Aokiji. Ils ont vu que l'un pourrait se sacrifier pour l'autre.
Observer pour connaître, connaître pour agir, agir pour tuer.
Quelle conne !
-Je ne peux pas te faire confiance ! Tu es trop puérile. Tu n'écoutes rien à ce que l'on te dit !
Il continuait de crier, à un point tel que tous les Marines présents sur le bateau les fixait sans un mot.
-Si vous voulez que j'écoutes, ne me donnez pas d'ordres de merde !
La vulgarité de la jeune fille eut pour effet de soutirer un étonnement des soldats, un froncement de sourcils de la part de son mentor et un sourire par le colonel. Aokiji se rapprocha de la jeune fille avec rapidité mais elle garda la face, prenant sur elle pour ne pas reculer. Il était tout de même imposant dans cet état, plus qu'à l'ordinaire.
- Tu n'es qu'une gamine de 17 ans et tu dois le respect à tes supérieurs ! N'oublie pas où est ta place Husunu !
Qu'il l'appelle par son nom lui fit mal, mais bornée comme elle était, elle ne comptait pas perdre pieds. Et encore moins se taire.
-Ma place est avec vous !
Elle avait hurlé ses mots et un silence s'en suivi. Aokiji paru perdre légèrement de sa fureur mais contracta sa mâchoire. Malorie prit une grande inspiration pour se calmer devant l'air horrifié des Marines présent. Elle avait osé manquer de respect à un Amiral, devant témoin.
Bel acte d'insubordination !
-Si vous voulez que j'écoute tous vos ordres, alors ne me demandez plus jamais de vous laisser derrière.
Elle essaya de poser sa voix, de ne pas continuer à hurler. Aokiji continuait de la toiser mais sa colère semblait moins forte, au grand soulagement de la faucheuse qui avait bien cru qu'il allait l'étrangler de ses mains.
Sans qu'elle ne le veuille, sans qu'elle ne s'en rende compte, un éclair sortit sans prévenir de son épaule droite et fissura en deux le mât présent au milieu du pont, sous quelques cris des soldats. Elle prit alors conscience que les mots de son mentor venaient de la blesser et de la mettre hors d'elle.
-Je me battrais à vos côtés, quoi qu'il m'en coûte.
Aokiji sembla surprit.
Une légère secousse du bateau lui prendre conscience qu'ils venaient d'amarrer à la base. Sur le bord du port bâti sur des pavés, elle vit un attroupement assez important. Lorsque le bateau fut prêt à faire débarquer ses occupants, la tension du bateau poussèrent les soldats à attendre que l'Amiral leur fasse signe de descendre.
Aokiji lança un regard appuyé sur Smoker qui posa sa main sur son épaule, un sourire aux lèvres. Il lui chuchota quelques mots qui firent soupirer Aokiji. Il se gratta le crâne avant de lui répondre autre chose qui ne parvint pas aux oreilles de la Marine.
Smoker passa à côté de la faucheuse et lui lança un sourire discret avant de descendre accompagnée de Tashigi. Malorie, toujours aussi révoltée, descendit également.
Sans un regard pour personne, elle se dirigea en même temps que le coucher de soleil vers la maison qu'elle partageait avec Aokiji. Elle ouvrit la porte à la volée, prit une douche et se changea en tenue de civil.
Lorsqu'elle descendit les escaliers pour prendre l'air, elle aperçut au loin l'Amiral assis sur la terrasse de la bâtisse, seul. Calmée, elle le rejoignit et s'assit à ses côtés. Ils restèrent ainsi en silence avant qu'elle ne décide de briser le silence.
-Vous pourrez toujours me faire confiance.
-Je le sais.
Il avait dit cela en se crispant. Malorie se leva et observant la mer avalant le soleil devant elle, son mentor derrière elle.
-Je ne suis pas Kiera, trancha-t-elle.
-Qu'est-ce que tu viens de dire ? demanda-t-il stupéfait.
Sa voix avait tremblé. Elle se tourna vers lui, résolue.
-Je ne veux pas vous faire repenser à de mauvais souvenirs mais je préfère vous le dire maintenant. Je ne suis pas Kiera. Je ne suis pas votre ancienne disciple. Je suis moi. Et je ne mourrais pas. Alors n'essayait pas de me protéger de tout comme vous le faites depuis le début de notre … Notre quoi d'ailleurs ? On est quoi ? Une équipe ? Un duo ?
Elle lui demanda cela en se retournant avec un sourire. Elle vit avec joie qu'il le lui rendit, timidement.
-En effet, soupira-t-il en se levant. Kiera était beaucoup moins indisciplinée et chiante que toi.
Malorie eu comme un air de déjà vu, rit et l'Amiral partit à l'intérieur en se frottant la tête.
-Amiral ?
-Hum ?
-Que vous a dit Smoker sur le bateau ?
-Qu'il était difficile d'être père.
Malorie sourit, emplit d'une gratitude envers la vie qu'elle n'avait jamais ressenti. Elle avait trouvé sa place, à ses côtés, elle le savait déjà, elle en était persuadée.
Ma vie pour la sienne.
