Chapitre 22 : Coéquipier surprise
Un beau matin au milieu d'une praire verdoyante, alors que Malorie bataillait ne serait-ce que pour le toucher, l'Amiral Aokiji, lui, ne semblait pas éprouver de difficulté à se battre contre sa disciple.
La jeune recrue avait la désagréable sensation qu'il se battait avec elle pour avoir un léger exercice quotidien. Certaines fois, l'Amiral se permettait même de s'assoir ou de s'allonger durant les combats, ce qui faisait sortir Malorie de ses gonds, sans pour autant arriver à l'érafler.
La brune avait tout essayé : corps à corps (finit gelée), dagues (encore fallait-il réussir à le toucher), fruit du démon (l'électricité brise la glace, pas l'homme), sabre (elle ne le touchait pas ou alors, il formait une épée de glace et se battait mieux qu'elle). Elle commençait à être à court d'idée.
Le rêve de Malorie durant cette dernière semaine après l'incident, était de montrer à son mentor qu'elle avait les capacités de vivre parmi les gradés de la Marine mais surtout, qu'elle survivrait et savait se battre.
Mais comment prouver à l'Amiral qu'elle était digne de le suivre à chaque instant s'il l'envoyait au tapis d'une simple pichenette ?
Le gradé incisa devant elle et abaissa si vite sa lame de glace qui la toucha à l'épaule gauche, la faisant tomber à terre sous le choc.
Relevant tout juste la tête, Malorie lui lança un regard noir. L'Amiral prit un air faussement étonné.
-Quoi ? Tu ne voulais pas devenir plus forte ?
-Plus forte oui, pas finir tuée de votre main !
-Certains le verrait comme un honneur.
Deux éclairs atteignirent l'Amiral. L'un à la tête, l'autre au niveau du cœur. Grâce à son pouvoir, le géant se brisa en morceaux de glace alors que Malorie se relevait énervée.
Il est increvable.
L'Amiral se rematérialisa face à elle, comme si de rien n'était, ce qui la fit soupirer.
-Comment tue-t-on un Amiral de la Marine ? demanda-t-elle blasée.
-Si une demi-portion telle que toi y arrivait, il ne serait pas Amiral de la Marine.
Malorie afficha une moue faussement rancunière lorsqu'elle vit le colonel arriver sur le terrain bordant la petite maison. Aokiji se tourna vers son ami afin de le saluer, sans se préoccuper un seul instant de sa disciple.
-Du thé Smo' ?
-Volontiers, acquiesça l'homme.
Et alors qu'Aokiji allait répondre à son ami, il se dématérialisa instantanément. Malorie venait de lui envoyer une boule de foudre dans le dos, vexée de ne pas être considérée comme un potentiel danger. Smoker, le visage grave mais amusé, l'observa.
-Bonjour colonel ! en profita la jeune fille.
-Si l'on compte sur toi pour détruire ses clans, je comprends pourquoi Kuzan veut que tu t'entraînes. On dirait que tu as régressé.
Malorie leva les yeux au ciel face à la pique du colonel. Aokiji se rematérialisa encore une fois, continuant sa route avec son habituel décontraction. Malorie râla, s'asseyant par terre, à bout d'idée.
Quelques minutes plus tard, gagnée par le désespoir de ne pouvoir se battre correctement contre l'Amiral, Malorie entra à son tour dans la maison. Elle était réellement abattue de ne pas réussir tenir la distance face à Aokiji, de voir à quel point elle ne faisait pas le poids. Elle pensa alors qu'Aokiji avait peut-être eu raison de lui demander de partir lors du combat face à Mocchi et Sakura.
Je suis faible.
Cette idée lui contracta le cœur. Elle qui désirait détruire ces clans se rendait soudain compte de sa force misérable face aux grands de ce monde.
Or, elle réagissait toujours en suivant les impulsions de son cœur. Faiblesse et impulsivité ne faisait pas bon ménage elle le savait, il n'y avait qu'à demander à Grount pour en être sûr.
Elle pensa d'ailleurs à son ami blessé par sa faute et cela lui arracha une grimace. Bonam ne voulait plus entendre parler d'elle et c'est à cause de cela qu'elle tarder à prendre des nouvelles de son camarade.
Lui en voulait-il également ? Elle avait ouïe dire qu'il s'était réveillé mais devait garder le lit quelques semaines encore. La culpabilité rongeant la soldate, elle n'arrivait pas à aller voir son camarade blésé au combat pour la sauver elle.
-Tu veux quelque chose Malorie ? demanda Aokiji.
Malorie sursauta quand l'Amiral la sortie de ses pensées.
Smoker et le géant se trouvaient assis sur des coussins autour d'une table basse, se délectant d'un thé encore fumant. La jeune fille affichait une moue dépitée.
-Retrouver mon égo qui se dissipe chaque jour un peu plus au combat face à vous.
Aokiji sourit et lui servit une tasse de thé. Smoker, l'air toujours aussi grave, semblait frustré de l'arrivée de la jeune fille, elle avait dû la couper dans leur discussion. Malorie se sentit mal à l'aise.
-Je … Je vais vous laisser parler.
-Tu es directement concernée.
Smoker avait dit cela avec son ton habituellement sérieux. Parfois, entre les deux hommes, Malorie se demandait qui était réellement fait de glace. Malorie vouta légèrement son dos, Smoker avait dit exactement les mots qu'elle ne voulait pas entendre.
Une semaine s'était déroulée depuis que Malorie avait désobéis aux ordres et avait fait preuve d'insubordination devant un bateau empli de soldats. Si Aokiji n'était pas du genre rancunier, elle savait que cette affaire n'était pas terminée. Certains gradés avaient eu vent de l'histoire et ne comptaient pas laisser passer l'incident.
-Malorie, la réprimanda l'Amiral.
Elle sursauta et se rendit compte au regard du colonel que ce dernier avait dû lui parler sans qu'elle n'en écoute pas un mot. Souvent perdue dans ses pensées, la jeune fille n'était pas la personne la plus assidue du monde.
-Pardon colonel, vous disiez ?
Une veine apparue sur le front du colonel et Malorie se redressa légèrement, avalant difficilement sa salive. Elle était persuadée qu'elle avait une prédisposition innée pour mettre ses supérieurs hors d'eux.
-Nous avons une réunion de gradés cette après-midi.
Dans son calme naturel, Aokiji avait résumé les paroles de son coéquipier, sûrement pour éviter que ce dernier ne fasse exploser sa colère sur la jeune Marine.
Si Malorie possédait un visage blasé quelques instant plus tôt, à présent il était déconfit. Elle supplia l'Amiral su regard.
-Non, dit-elle d'une petite voix. S'il vous plaît. Allez-y sans moi.
-Tu es une faucheuse à présent gamine, clarifia Smoker. Tu dois donc accompagner ton Amiral pour ce genre de chose.
-Dites que je suis malade.
Elle avait dit cela d'une petite voix, en essayant d'apitoyer son mentor buvant une petite gorgée de thé. Aokiji soupira d'amusement mais les cigares de Smoker se consumant plus vites démontraient que ce dernier n'avait pas le cœur à rire.
Il n'avait jamais le cœur à rire.
-Tu as des obligations, gronda Smoker.
-Mais avant je n'avais pas besoin de faire ce genre de truc.
-Parce qu'avant tu n'étais pas vraiment considérée comme mon bras droit et personne ne te faisait confiance.
Au moins, l'Amiral avait été clair bien que cette dernière phrase piquât la Marine. Elle soupira en s'appuyant en arrière sur ses bras.
-De toute façon je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?
Aokiji lui offrit un sourire désolé. Malorie savait que lui non plus n'appréciait pas ce genre d'activité. A vrai dire, si l'on demandait à Aokiji ce qu'il aimait : il répondrait du thé et un parasol pour pouvoir dormir.
-Essaie de ne pas te faire remarque, conseilla Aokiji.
-J'essaie toujours de ne pas me faire remarquer.
-Mais tu as une prédisposition à mettre le bordel partout où tu passes, trancha Smoker.
Malorie rit furtivement à la remarque. Un point pour le colonel.
-Je suis sérieux, continua son mentor. Depuis « l'incident » sur le pont du navire la semaine dernière, plus d'un gradé veulent t'expliquer comment marche les choses dans la Marine.
-C'est-à-dire ? demanda-t-elle anxieuse.
-Ce qui ton mentor très laxiste face à ton insubordination veut te dire, c'est qu'une faucheuse qui ne respecte pas un Amiral est un outrage pour la Marine. Si Kuzan n'était pas comme il est, tu te serais rappeler ton incartade jeune fille.
Malorie frémit soudainement et termina sa tasse de thé et se dirigea vers la douche. Si l'Amiral ne portait aucunes séquelles de leur entraînement, elle en revanche, était toujours couverte de sueur.
Ce fut donc aux côtés de l'Amiral que Malorie se dirigea vers l'énorme édifice de la base. Bien qu'elle l'observât chaque jour, elle ne pouvait s'empêcher de le trouver magnifique.
-Malorie, soupira Aokiji.
Elle sortit à nouveau de ses pensées et suivi l'Amiral qui lui demanda de rester attentive durant la réunion.
Une fois dans le bâtiment, partout où l'Amiral se dirigeait, des dizaines de Marines réalisaient un garde-à-vous. Malorie salua avec un sourire quelques Marines qu'elle appréciait et ces derniers lui lançaient de grands gestes de la main aucunement protocolaires.
Avant même d'arrivé dans la salle de réunion, Malorie entendit un rire tonitruant provenir de l'endroit. Un faible sourire aux lèvres, elle devina immédiatement que le Vice-Amiral Garp se trouvait dans la pièce. Cet homme souriait et riait tout le temps. Malorie ne lui avait jamais vraiment parlé mais l'appréciait pour sa bonne humeur.
Une fois la porte d'entrée franchie, Malorie se tassa inconsciemment sur elle-même. Elle comprit à la vue de la salle que de nombreux gradés seraient présents.
En plus de la présence de tous les Vice-Amiraux, des Amiraux et l'Amiral en chef, Malorie aperçut dans un coin de la pièce le CP9 au complet.
La puissance que dégageait toutes les auras présentes dans la pièce donnèrent le tournis à la jeune fille. Face à toutes ses personnes, Malorie était heureuse de se trouver aux côtés de son mentor. Qui … N'était plus du tout à ses côtés lorsqu'elle tourna la tête.
Le cherchant du regard en balayant le regard de la pièce, elle le trouva allongé sur l'un des canapés présents au fond de l'immense pièce. La scène avait failli la faire tomber en arrière. Elle trouvait ahurissant la gêne inexistante chez cet homme.
Malorie observa Lucci. Ce dernier était en plein discussion avec Kaku et un Vice-Amiral. Si ce garçon semblait complètement décontracté et dans son élément entouré de tant de poiture, ce n'était pas du tout le cas de la jeune fille qui se sentait en trop.
-Un café ?
Malorie n'avait même pas remarqué le Vice-Amiral Garp qui se tenait à présent à ses côtés. Toujours avec un sourire, il la fixait, attendant sa réponse.
Malorie acquiesça et le suivi jusqu'à pouvoir se servir ce breuvage qui allait l'empêcher de dormir pour la nuit. Elle s'étonna lorsque le Vice-Amiral engloutir à une vitesse record tous les petits fours présents à côté du café. Lorsqu'il croisa à nouveau le regard de la jeune fille qui l'observait surprise, il rit gêner.
-Tu en voulais un ?
-Euh, non merci.
Le Vice-Amiral Garp semblait avoir la même gêne que l'Amiral Aokiji. Malorie se demanda si les hauts gradés étaient recrutés par rapport à la peur puissance ou par rapport à leur déviance psychologique concernant le bon sens.
L'Amiral en chef Sengoku entra dans la pièce et les discussions se turent. Il salua de la tête les personnes présentes et lança un regard noir à Garp et Malorie.
-Je vois qu'il y en a qui n'ont pas attendu la fin de la réunion pour se servir.
Malorie se raidit, honteuse. Les victuailles ainsi que le café étaient présentes pour la fin de la réunion, non pour le début. Elle posa alors subtilement le verre de café derrière elle, mais Garp le lui donna à nouveau.
-Foutu pour foutu, autant que tu t'en délecte.
Sur un hochement de tête, toujours aussi gênée, Malorie se dirigea vers Aokiji tandis que Sengoku affirma que chaque personne pouvait prendre place. Le mentor de la jeune fille s'assit aux côtés de l'Amiral en chef.
Malorie allait donc installer son petit fessier aux côtés de son mentor avant qu'Akainu ne lui prennent la place, lui lançant un regard noir.
-En plus de l'insubordination tu ne sais pas rester à ta place Husunu ? cracha-t-il. Il serait tant qu'une personne t'enseigne le respect.
Emplie de honte face à la remarque qu'Akainu lui lança devant tout le monde, elle se rendit soudainement compte que les gradés l'observaient avec incompréhension. Ne comprenant pas plus qu'eux, c'est au moment où elle vit Lucci se tenir droit derrière son mentor qu'elle enregistra le fait qu'elle devait elle aussi se tenir derrière Aokiji. Debout. Pour son plus grand malheur.
Sengoku lui lança un regard noir avant d'entamer son discours.
Non, son acte d'insubordination envers Aokiji n'était pas passé inaperçu et n'était pas passé tout court.
-Bonjour à tous. Le monde bouge, de nouveaux dangers approchent et nous devons y remédier avec force. Tout d'abord, nous aborderons les déplacements des flottes de Barbe-Blanche dans le Nouveau Monde. Le pirate Shanks le roux doit aussi être surveillé, il est devenu depuis peu un Yonkou. L'île de Pastellia situé à South Blue demanderait également une visite de notre part …
-Excusez-moi Amiral en Chef, intervint un homme.
Surprise qu'un homme se permette de couper l'Amiral en Chef en plein discours, Malorie observa l'individu qui lui, la fixait depuis un petit moment. Des lunettes de soleil cachant ses yeux, une barbe dessinant un éclair des deux côtés de son visage, un morceau de pain sur la joue gauche, l'homme ne semblait nullement gêné par son action.
Ils ont tous un problème avec la bienséance ici.
-Qui cette ravissante jeune fille ?
Le rouge monta vite aux joues de la brune qui baissa la tête. Elle qui ne voulait pas vraiment se faire remarquer, elle avait échoué, à présent, tous les gradés l'observaient, hormis Aokiji et Akainu.
-Vergo, je te présente la nouvelle faucheuse de l'Amiral Aokiji. Malorie D. Husunu. De ce fait, elle remplira donc toutes les fonctions d'un faucheur. N'est-ce pas Husunu ?
Malorie se tenait droite et hocha la tête bien qu'elle n'eut pas la moindre idée de quelles étaient les fonctions d'un faucheur.
-Comme le respect de la hiérarchie, railla Kalifa.
Malorie aurait voulu électrifier la blonde sur place. Remuer le couteau dans la plaie était la spécialité de la rivale de la soldate.
-Bien, nous reviendrons sur ce point plus tard, clarifia Sengoku. Concernant les flottes de Barbe-Blanche …
Malorie avait perdu le fil au bout de quelques minutes de discussion. La notion de pirates et Marines lui échappait quelque peu et elle ne se sentait pas vraiment concernée. Elle observait du coin de l'œil Lucci. Il se tenait droit, une lueur de folie dans les yeux et ne perdait pas une miette de la conversation.
La jeune fille vit également la vieille femme se prénommant Tsuru. Cette dernière écoutait, prenant des notes avec une assiduité rare. Ensuite Malorie observa la fenêtre. Elle vit des mouettes voler dans les airs, une mer paisible en arrière-plan, brillante par l'action du soleil sur sa surface.
Le temps magnifique du ciel lui donna envie de sortir. Elle commençait à avoir ses jambes ankylosées à force de rester debout sans bouger. Soudain, elle fut sorti de ses pensées par un Amiral en chef en colère, frappant du poing sur la table. Elle observa le ciel, le soleil avait beaucoup bougé. Combien de temps avait-elle perdue pied ?
-GARP ! HUSUNU ! Si je vous gêne, dégagez !
Malorie se redressa instantanément et vit le Vice-Amiral Garp se réveiller en sursaut. Ce dernier dormait tranquillement avec quelques légers ronflements sur son fauteuil aux côtés de Momonga qui soupira de dépit.
-Kuzan, apprends la bienséance à ta … MAIS IL DORT AUSSI !
Sengoku hurla de résignation et Malorie rit intérieurement. Entre Amiral et faucheuse, elle se rendait compte qu'il n'y en aurait pas un pour rattraper l'autre.
-C'est terminé ? demanda tranquillement Aokiji en baillant.
-ABSOLUMENT PAS !
Aokiji soupira d'ennui mais se tint plus droit sur son fauteuil, démontrant sa concentration naissante.
-Nous étions en train de parler des 7 clans ! Je pense que ça vous regarde tous les deux !
La légèreté que ressentit Malorie se brisa à l'intérieur d'elle pour laisser place à un poids lourd dans son ventre.
-Je propose que nous y allions et que nous les éradiquions.
-Toujours aussi direct Amiral Akainu, rit l'un des Vice-Amiraux.
-Le plus important pour le moment est de protéger la base. Pour cela, j'ai demandé au CP9 de surveiller jour et nuit la base. Toujours d'accord Lucci ?
Lucci afficha un sourire malsain qui donna des frissons à la brune.
-Si nous pouvons tuer librement il n'y a aucuns problèmes Amiral en chef. Nous nous en occupons.
-Tu as carte blanche, trancha Sengoku.
Malorie se demanda si donner carte blanche et cet homme était la meilleure idée du siècle. Mais au moins, avec la puissance que possédait Lucci, Malorie fut soulagée que le CP9 s'occupe de la protection du camp.
-Nous allons ensuite envoyer des espions vers ses camps avant d'en savoir plus. Nous n'attaquerons que lorsque nous en saurons assez. Et pas avant !
Le regard appuyé du chef de la Marine sur la jeune fille la fit se replier sur-elle-même.
-Bon et bien la réunion est terminée. Si le besoin est, n'hésitez pas à vous adresser à l'un des Amiraux ou moi-même.
Les premiers pas de Malorie furent douloureux, ses muscles tendus à force d'être restée statique. Aokiji observa sa disciple en se frottant le crâne.
-Je t'avais demandé de rester concentrée, dit-il en baillant.
-Vous pouvez parler ! se vexa Malorie. Vous étiez le premier à dormir.
-Justement, bailla Aokiji. Un de nous deux doit écouter ce qu'il se dit.
Malorie lui lança un regard las à l'Amiral avant que la Vice-Amirale Tsuru ne rejoigne le petit duo. Elle posa son regard plein de sagesse sur la jeune fille qui se sentit analyser de la tête aux pieds. Après ce bref regard inquisiteur, la vieille femme sourit à la jeune fille.
-On dirait bien que tu as trouvé ta place Malorie.
Cette phrase parut incongrue et mystérieuse pour la brune surtout après qu'elle est manqué de respect à Aokiji, que la moitié des gardés comptait le lui faire payer, que sa simple présence dans la Marine avait déclenché une guerre sans merci face aux clans et que la plupart des gradés semblaient la détester.
-Merci Vice-Amirale, répondit Malorie déstabilisée.
-Appelle moi Tsuru. Je suis trop âgée pour respecter le protocole à la lettre.
La vieille femme lui tendit une tasse de thé. Alors qu'elle buvait avec envie après ses heures statiques, elle vit Akainu proche de Sengoku du coin de l'œil.
-Il me faut un faucheur sur l'île pour ma future mission. Si vous gardez Lucci ici, appelez celui de Kizaru. Il faut quelqu'un pour faire le ménage si besoin est.
Elle vit Sengoku poser son regard sur elle et son cœur loupa un battement.
Hors de question.
-Tu as une faucheuse juste ici Sakazuki. Kuzan ?
Elle partit comme une furie en sens inverse des deux gradés, filant à toute allure vers son mentor.
L'Amiral en pleine discussion avec Momonga, se retourna vers son supérieur. Malorie le tira vivement par la manche, subtilement pour que seul lui ne le voit et le sente.
-Dites non ! Non ! Hors de question ! Je ne pars pas avec Sakazuki !
-Ne t'en fais pas.
Aokiji l'avait entendu et posa un regard bienveillant sur la jeune fille. Elle était tirée d'affaire.
-Sakazuki a besoin d'un faucheur pour l'île de Pastellia. Que dirais-tu d'y envoyé la tienne ? demanda l'Amiral en chef.
-Aucun problème, répondit l'Amiral.
Malorie avala de travers son thé et s'étouffa quelques secondes. Akainu la brûla de l'intérieur rien qu'avec le regard qu'il lui lança.
Elle toisa son Amiral en se demandant s'il était complètement attardé ou si risquer la vie de sa disciple l'amusait secrètement. Face au regard assassin de la jeune fille, l'Amiral afficha une expression surprise.
-Qu'est-ce que tu as ?
-Vous me posez sérieusement la question ?! Vous m'envoyez en mission avec le seul homme de la Marine qui s'endort la nuit en caressant le doux rêve de me brûler vive chaque jour !
L'agacement de la jeune fille s'intensifia encore plus face à la décontraction du gradé.
-Ce n'est pas toi qui voulais devenir la Marine la plus forte ?
Il but une gorgée de thé. Cet homme buvait toujours du thé.
-Et bien voici un bon test : réussi la mission mais surtout, survit à Sakazuki.
Malorie en était à présent persuadée : si les gradés étaient recrutés, c'était par rapport à leur déviances mentales propres.
