Chapitre 33 : Une Marine, mille visages
_ Tu sais que tu n'es pas simple à trouver ?
Grount apparu à la droite de Malorie qui se trouvait assise au bord d'une des falaises présentes sur la base la Marine. Il semblait en forme et possédait un sourire radieux.
_ Et tu ne t'es pas dit que c'est parce que je ne voulais pas être trouvée, répondit-elle cassante.
Face à l'animosité de la jeune fille, Grount explosa de rire.
_ Cela fait une semaine que nous ne t'avons pas vu sur la base, continua-t-il comme si rien n'était. On s'inquiète pour toi, l'Amiral s'inquiète.
_ Voyez-vous ça, souffla-t-elle.
Grount posa une main réconfortante sur sa camarade qui s'empressa de l'enlever.
_ Ce n'est pas ta faute, dit-il.
Malorie tourna enfin la tête vers lui, cessant de fixer le bleu pur de l'océan.
_ Tu as très bien réagi dans cette clairière. Lorsque tu es retournée vers Aokiji plutôt que rester avec nous, tu as bien fait, je ne t'en veux pas.
_ Hiri et toi avez failli mourir à cause de mon passé.
_ Mais nous ne sommes pas morts.
_ J'ai failli tous nous faire tuer à cause de … mes émotions.
_ Tu penses que c'est si grave que ça d'avoir des émotions ?
Il ne se moquait pas d'elle, il semblait réellement interpelé.
_ Les émotions rendent faibles. J'ai failli vous perdre.
Grount s'assit en tailleur près de Malorie en croisant les bras derrière la tête.
_ Moi je pense que si tu as des émotions cela montre que tu vis et non pas que tu te contentes d'exister. Ce sont mes émotions qui m'ont fait me battre pour toi.
_ Et qui ont fait en sorte que tu aies failli crever.
Grount rit à nouveau et sa réaction échappa à Malorie. Puis, Grount tandis à Malorie un papier blanc.
_ Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle.
_ L'union fait la force, quoi que tu en penses ! C'est une vivre Card. Je l'ai réparti entre toi, Hirishea, Bonam, Zappa et moi. Comme ça, on sera toujours présents les uns pour les autres.
Malorie esquissa l'ombre d'un sourire avant que le visage de Grount ne devienne plus sombre ce qui interpella la jeune fille.
_ Tu n'as pas à culpabiliser du déroulement de la mission avec Akainu.
_ Comment tu …
_ Natsu nous a raconté.
_ Je n'ai pas pu sauver les civils, dit-elle amère.
_ Cela ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais.
_ Cet homme a exécuté des civils sans émotions.
_ Akainu a ses travers.
_ Comment peux-tu être si complaisant avec ça ?! s'énerva-t-elle.
_ Je ne le cautionne pas mais que veux-tu que je fasse ? Je ne vais pas aller voir l'Amiral et lui coller une raclée, je risquerais d'être mort avant d'ouvrir la bouche.
_ Comment peux-tu continuer à servir une institution avec une telle nécrose en son sein ?!
_ Parce que je crois en la Justice d'Aokiji et que si je ne suis pas là pour l'appliquer, qui le fera ?
Malorie posa des yeux interrogateurs sur son ami.
_ Aokiji m'a dit un jour : « Sois le changement que tu veux voir en ce monde ». Tu sais, chaque gradé a une vision particulière de la Marine. Akainu fait parfois des erreurs mais en temps de crises, il s'est parfois révélé indispensable.
_ Je déteste cet homme.
_ Si je peux te rassurer, il te hait aussi.
Malorie soupira et eu un nouveau sourire. Grount continuait d'observer le ciel.
_ Si tu ne veux plus revivre les déboires de cette mission alors changes la Marine. Appliques ta vision de la Justice.
_ Ma vision de la vie se résume à tuer ou être tuer.
_ Ok alors n'appliques pas TA vision de la Marine. Appliques celle de ton mentor si tu y adhères.
_ Je pense qu'Aokiji a une vision trop laxiste de la Marine, Akainu … Ce n'est pas une Justice.
_ Alors trouve l'entre-deux. Si tu ne te bats pas pour la Marine, bats-toi pour Aokiji.
_ Je ne suis pas censé prêter allégeance à la Marine ou un truc du genre.
Grount rit à nouveau.
_ Tous les faucheurs sont plus loyaux envers leur mentor que la Marine en elle-même. Si Akainu demandait à Lucci de tuer Sengoku, il le ferait sans hésiter.
La phrase de son ami fit réaliser à Malorie que si Aokiji lui demandait de tuer Akainu, elle le ferait avec un grand plaisir.
_ Personne n'aurait pu empêcher Akainu de faire ce qu'il a fait. Même pas toi. Alors passes à autre chose …
_ Mais je ne pourrais pas laisser passer ça une nouvelle fois …
_ Fais ce que te guide ton cœur.
_ Je n'en ai pas.
Grount poussa Malorie qui manqua de tomber sur le côté.
_ Si tu n'en avais réellement pas, tu ne te serais pas battue pour nous protéger face à ceux de ton clan. Et tu n'aurais jamais fait demi-tour pour aller aider Aokiji malgré les conséquences que ton acte a eues. Je ne sais pas qui t'as dit ça mais ce sont des conneries !
La jeune faucheuse pensa au chef de son clan. Husunu les avaient entraînés depuis jeunes à tuer, à ne pas avoir de sentiments. Et s'il s'était trompé tout ce temps ?
La sortant de ses pensées, Grount se leva et lui tendit la main.
_ Allez ! Allons voir les autres et profiter un peu de la vie.
Malorie rit et prit la main de son ami.
Elle passa toute l'après-midi avec le groupe d'amis qui avait escaladé le toit de la Marine avec elle. Ils rirent beaucoup, se racontèrent des anecdotes sur leur pires bêtises mais surtout, ils en firent d'autre.
Le groupe se scinda en deux et des défis étaient écrit sur des papiers. Malorie se trouvait avec Tashigi, Natsu, Bonam et Zappa. Elle avait pioché le défi : « Aller chercher le bandeau de l'Amiral Aokiji ». Aokiji avait toujours un bandeau pour faire la sieste.
_ Ce n'est pas juste, s'exclama Isuka. C'est ton mentor !
_ Le jeu est le jeu, décréta Bonam.
Pour remplir cette mission, Malorie avait juste frapper à la porte de l'Amiral et lui avait demandé son bandeau pour quelques minutes. L'Amiral avait accepté et elle avait rapporté 20 points à son équipe. Victoire sans mérite lorsqu'elle pensait à Grount qui était tombé sur : « Ramener le collier de la chèvre de l'Amiral en Chef ».
Isuka avait dû récupérer la casquette de l'Amiral Akainu, Malorie lui avait dit que c'était une très mauvaise idée. Son amie lui avait rétorqué qu'elle n'était pas une mauviette et le jeu s'arrêta lorsque Akainu sortit furibond de l'institut en portant Isuka par le col pour l'emmener à Garp qui était son référent.
Inquiets, Isuka qui se faisait traîner par l'Amiral leur offrit un grand sourire en levant ses pouces pour leur dire que tout allait bien se passer. Malorie rit en se rendant compte qu'Isuka était suicidaire.
A la fin de la soirée, Malorie qui avait passé une bonne après-midi rentra dans la maison de l'Amiral.
_ Tu as passé une bonne journée, demanda le gradé lorsqu'elle ferma la porte derrière elle.
_ Très bonne et …, commença-t-elle.
_ Ne changes pas de sujet ! cria une voix que Malorie reconnue être celle du colonel.
Smoker se trouvait debout dans le salon face à un Amiral détendu qui se délectait d'un thé bien chaud.
_ Tu en veux ? demanda-t-il à Malorie.
_ Sans façon merci.
_ Tu ne peux pas partir ! continua Smoker hors de lui.
_ Je suis Amiral, bien sûr que je le peux, répondit Aokiji calmement.
_ Avec tout ce qui se passe en ce moment ?! Tu ne peux pas partir ! Ce clan va te tuer !
Malorie sentit son corps se tendre et son pouls accélérer.
_ Vous ne pouvez pas partir ! s'indigna Malorie instinctivement.
_ Enfin ta disciple dit quelque chose de censé ! s'exclama le chasseur blanc.
Aokiji leva les yeux vers elle surprit.
_ Pourquoi tu plains-tu ? Tu pars avec moi.
_ Oh génial ! On part quand ?! se ravisa Malorie avec un large sourire aux lèvres.
_ Pas un pour rattraper l'autre, s'exaspéra Smoker en se pinçant l'arête du nez.
Comprenant qu'il ne pourrait rien changer, le colonel fit promettre à son ami de faire attention avant de leur souhaiter une bonne soirée. Lorsque le colonel fut parti, Malorie rendit le bandeau à Aokiji et l'observa avec des yeux curieux.
_ On va en mission ?! demanda-t-elle.
_ Non, dit-il énigmatique. On prend des vacances, j'ai besoin de repos.
Malorie soupira de dépit en sachant qu'Aokiji faisait 2 siestes par jour.
Sur une île estivale de South Blue, l'Amiral et Malorie avait passé quelques jours en tenue de civils à ne rien faire. Jamais Malorie n'avait « rien fait ». La Marine, le clan, tout cela lui paraissait bien lointain. Durant ces deux jours, Aokiji avait passé la plupart de son temps à faire la sieste alors que Malorie parlait avec les locaux, bronzait au soleil ou encore partait découvrir l'île.
_ Bonjour mademoiselle, entendit Malorie tandis qu'elle bronzait sur la plage. T'es dispo ce soir ?
Malorie soupira et hurla sur son Amiral d'arrêter de draguer des femmes qui avaient 10 ans de moins que lui et qu'il intimidait.
Durant ce séjour, elle découvrit que son mentor était un piètre dragueur mais à contrario, un superbe cuisinier. Ce fut donc autour d'un plat délicieux qu'avait préparé l'Amiral que Malorie et lui mangeait leur dernier repas du midi sur l'île paradisiaque.
En fin d'après-midi, Malorie se trouvait assise aux côtés de son mentor qui, comme elle, observait le soleil se coucher, offrant une touche orangée à l'océan.
_ Merci pour ce moment de répit Amiral, dit-elle reconnaissante.
_ Je t'ai déjà dit que tu pouvais m'appeler Kuzan, soupira-t-il.
_ Je ne suis pas encore prête je crois, répondit-elle. Sûrement parce que vous êtes vieux.
Aokiji la poussa sans effort et ce simple geste fit tomber Malorie sur le côté. Elle se mise à rire et ils se levèrent pour prendre leur embarcation et repartir à la base.
_ Je voulais te montrer qu'il n'y a pas que la Marine. Il y a tellement de choses, tellement de possibilités qui s'offrent en nous dans la vie.
Malorie lui offrit un sourire reconnaissant.
_ Tout est possible Malorie. Tu peux devenir qui tu veux. Il n'y a pas que le sang et la mort dans le monde. Parfois il suffit de se poser pour prendre le temps d'admirer.
Sur ses paroles sages, Malorie observa son mentor face à elle et sourit. Il lui avait offert une vie, une âme. Il lui faisait comprendre qu'elle pouvait être qui elle voulait, en dépit de tout ce qu'on avait pu lui faire croire.
_ Merci de m'avoir sauvé Amiral, dit-elle apaisée.
_ Bon sang parfois si tu savais comme je le regrette, dit-il sans changer l'expression sérieuse de son visage.
Malorie s'était habituée aux blagues de son mentor qui n'incluaient pas un sourire ni un rire. Mais pour sa part, elle explosa de rire, ce qui décrocha un sourire à l'homme à qui elle devait tant.
Mais dans cette allégresse et ce fou rire, Malorie stoppa son rire en poussant un léger gémissement de douleur.
_ Malorie ! cria Aokiji.
Car bien que Malorie ne comprenait pas, son mentor lui, avait vu la dague dans le ventre de sa disciple et comprit vite qu'ils étaient attaqués.
Malorie sentit une vive douleur dans là-bas du ventre et tomba à genoux. Aokiji voulu la rattraper mais une personne incisa et lui entailla toute la diagonale du torse à l'aide d'une dague en granit marin.
Avant de tomber au sol Malorie vit Sakura inciser rapidement et mettre un bracelet en granit marin à son mentor.
_ Je t'avais dit que je te ferais la peau la prochaine fois, chuchota un homme tenant un sabre à la main qui s'approchait d'Aokiji à genoux et en sang.
Lorsque Malorie reconnu l'homme, elle fut paralysée.
_ Raïzu, souffla-t-elle.
J'espère que ce chapitre vous a plût !
Merci pour vous retours ! Pardon de ne pouvoir y répondre pour le moment, c'est un peu la course en ce moment.
Pardonnez-moi aussi si vous trouvez le chapitre trop long ou trop rapide au niveau temporel, néanmoins je n'avais pas énormément d'inspi pour ce chapitre.
Les choses sérieuses commencent, j'espère que cela vous plaîrat ! ;)
