Chapitre 37 : Réunion décisive
- Vous pouvez me lâcher Amiral, murmura Malorie agacée.
- Tes blessures se sont rouvertes. Tu devrais aller voir un médecin.
- Les médecins attendront, cracha Smoker tendu.
L'Amiral stoppa net sa marche non sans continuer de soutenir sa disciple. Certaines de ses blessures continuaient de saigner. Le gradé toisant plus de deux mètres toisa le colonel Smoker de toutes sa hauteur, un regard dur dans les yeux. Même son ami de toujours ressentit une pointe d'appréhension.
Le héro de la Marine, Garp, observait la scène, également raidi des révélations concernant la jeune fille et des enjeux qu'ils impliquaient. Aokiji semblait prêt à attaquer son propre ami pour cette gamine, cela ne lui échappa pas.
- C'est de ma disciple dont tu parles Smo', gronda Kuzan.
- Kuzan ce n'est pas le moment de …
- C'est ma faucheuse ! dit-il une octave plus haut. Il serait temps que chacun d'entre vous l'intègre ! Elle a besoin de soin alors …
- Amiral allons-y, déclara Malorie apeurée par tant de puissance autour d'elle. Les blessures peuvent attendre.
- Non, répondit son mentor catégorique.
- Amiral Aokiji. Venez en réunion, c'est un ordre.
Malorie leva les yeux et sentit tout son corps se tendre. Face à elle, Smoker, Garp et Kuzan se tenait l'Amiral en chef Sengoku, le visage grave. A contre cœur, le visage crispé, la jeune Marin vit son Amiral obéir à un ordre direct de l'Amiral en chef, seul personne ayant un ascendant sur lui.
La soutenant toujours d'un bras comme si elle pesait le poids d'une plume, Aokiji poussa la porte du bureau. Une table en forme de « U » prenait la moitié de la pièce pourtant vaste. Non sans une grimace de douleur, Malorie s'assit à l'aide de son protecteur.
A la table se trouvaient déjà l'Amiral Akainu et Kizaru. Le premier la brûlait des yeux sans même dire un mot, son aura trahissait sa haine envers elle, ce qui la fit presque tourner de l'œil. La jeune marine savait depuis sa dernière mission, la cruauté sans limite de cet homme qui pourtant se trouvait du côté de la justice de ce monde.
L'acolyte de Sakazuki lui, la dévisageait avec un air enfantin. Il semblait presque amusé de la situation, ses yeux tentant de déchiffrer le mystère que semblait représenter la jeune fille. Mal à l'aise, Malorie se tordait sur sa chaise, la main de Kuzan se posant sur la sienne de façon protectrice. Mais loin d'être idiote et encore plus en sentant l'aura de son mentor, Malorie le savait angoissé à ce qui allait suivre, ce qui n'aidait pas à calmer le cœur de la jeune faucheuse.
Elle observa un à un les protagonistes de la pièces. Chaque personne dans la pièce possédait une aura titanesque et toutes semblaient être tendues à l'extrême, dans une ambiance glaciale, prête à l'explosion. En plus de sa blessure, l'atmosphère de la pièce et de ses occupants donnaient à Malorie l'envie de mourir ou de régurgiter son repas, au choix.
- Bien, commença Sengoku non sans prendre une grande inspiration. Colonel Smoker, Vice-Amiral Garp, vous êtes présents uniquement car le hasard à fait que vous êtes au courant des évènements.
Apparemment, seuls les Amiraux auraient dû être convoqués, ce qui angoissa un peu plus Malorie qui prit compte de l'importance de la situation. Smoker et Garp hochèrent la tête, sans un mot, le visage sérieux.
- Nous sommes ici car nous devons parler des derniers agissements de ta faucheuse Kuzan.
Tous les regards se posèrent sur les deux principaux concernés. Malorie se tassa sur son siège alors qu'Aokiji, de part sa posture, semblait être prêt à faire front au monde entier pour préserver la jeune fille.
- Kuzan ! s'énerva vivement Sengoku en faisant sursauter Malorie. Réponds !
- Malorie ne savait pas ce qu'elle faisait.
- Elle ne savait pas que parler à Shanks le Roux et le second du roi des Pirates étaient acte de trahison ?! vociféra Akainu. Te fou pas de notre gueule Kuzan !
- Elle ne savait pas … commença l'Amiral de glace.
- Depuis le début je soutiens que c'est une mauvaise idée. Tu ne sais absolument pas la gérer Kuzan ! continua Sakazuki.
- Sakazuki calmes-toi, demanda Sengoku.
- Que je me calmes alors qu'un parasite s'infiltre dans la Marine, la rendant plus faible, la faisant crever de l'intérieur ?! Elle complote avec les pirates !
- Ne dis pas n'importe quoi, gronda Kuzan.
- Bordel ! Barbe-Blanche veut qu'elle le rejoigne ! Te fou pas de ma gueule Kuzan, cette gamine il faut la tuer !
- Fermes-là !
Aokiji avait tapé du poing sur la table et s'était levé de sa chaise. Sakazauki, lui, avait le poing dégageant des vapeurs de chaleurs. Malorie baissait la tête, aplatie contre le dossier de sa chaise. Si Aokiji n'était pas sur sa gauche, elle se demandait ce qui pouvait retenir Akainu de la brûler vive dans l'instant.
- Calmez-vous vous deux ! gronda Sengoku. Malorie, savais-tu qui étais ces gens quand tu les as vu la première fois ?
- Elle ne savait pas qui ils étaient, répondit Aokiji.
- Ce n'est pas à toi que je parles ! s'énerva-t-il. Malorie, connaissais-tu ces hommes lorsque tu les as vu ?
- Non, répondit la jeune fille d'une petite voix.
- Et comment se fait-il tu aies rencontré 2 pointures de la piraterie en moins d'un mois ?! cracha Akainu.
- Je ne sais pas, continua Malorie les yeux baissés et la voix basse.
- Pardon ?!
- Je ne sais pas ! répondit plus fort Malorie.
- Bien sûr ! Alors le fait que les grands de ce monde t'aies rencontré n'est qu'un pur hasard ?!
- Je ne savais pas qui ils étaient ! Je ne savais pas qui étaient ces hommes avant que vous ne me le disiez ! Et comment aurais-je pu le savoir ?! Je les ai rencontré dans des endroits complètements perdus !
Elle avait rencontré Shanks le Roux dans une clairière en s'étant trompé d'endroit et Rayleigh au bord d'une plage dans île perdue et sans importance.
- Et comment se fait-il que Marco le Phénix soit venu te sauver toi et Aokiji ?
- Le regard de Malorie se plongea enfin dans les yeux de l'Amiral de lave, fulminant. Le regard de la jeune Marine étincela d'une puissance sans nom quelques secondes.
- Marco est mon frère Amiral, cracha-t-elle presque.
- Malorie … soupira Kuzan tandis qu'elle en disait trop.
- Quoi ?! hurla Sengoku en manquant de s'étouffer de surprise. Quoi ?! Le second de … Pardon ?!
- Marco a grandi avec moi Amiral en chef, continua Malorie.
- Tu comptais peut-être nous prévenir Kuzan ?!
- Comment as-tu su Sakazuki ? demanda calmement Aokiji.
- Lucci observe ce que je lui dis d'observer.
Malorie se leva de son siège, le regard terrorisé, les poings serrés. Lucci avait été là, il aurait pu intervenir et pourtant, personne n'était intervenu lorsqu'elle et son mentor avait failli y passer. La jeune fille sentit une rancœur fulgurant traverser son être.
- Lucci était là et il n'a rien fait ?! clama la jeune fille.
- Il n'a pas dû le juger important, répondit Akainu avec un sourire mauvais.
- Tout le monde ici sait que Lucci obéit à vos ordres ! s'exclama Malorie plus fort.
- Malorie assez, coupa Aokiji tranchant.
- Non ! Je ne me tairais pas alors que votre vie a été en danger et que Lucci n'a pas agi une seule fois !
- Malorie ! reprit Kuzan.
- Vous avez failli mourir ! vociféra Malorie.
- Tu vois ? rit Akainu. Tu ne sais absolument pas la gérer Kuzan. Elle n'a aucunes limites, aucun respect. Elle est intenable et est amie avec les pirates. Rien que son soit disant lien de parenté avec le second de Barbe-Blanche fait d'elle une fille à abattre !
- Attends Sakazuki, demanda Kizaru.
Resté silencieux jusque-là, il observait Malorie avec un réel intérêt. Plus mesuré que son collègue, il semblait vouloir comprendre l'ensemble de la situation avant d'émettre un avis.
- Kuzan, reprit Kizaru d'une voix calme. Ma question est la suivante : lorsque ta jeune disciple nous dit avoir vu les pirates, elle était seule. Où étais-tu, toi ?
Malorie sentit un frisson glacé parcourir son corps tandis qu'Akainu sourit, ce qui effraya d'autant plus la jeune soldate. Aokiji sera la mâchoire sans répondre.
- Ne devais-tu pas, en tant qu'Amiral, être au près d'elle, sachant qu'elle est nouvelle, forte, que nous ne la connaissions pas et que, de ce que je vois, les pirates lui porte un intérêt particulier ?
- Que veux-tu dire Borsalino ? demanda Sengoku.
- Vous savez ce que je veux dire Amiral en chef car au vu de votre regard je pense que vous en êtes arriver à la même conclusion. Je pense que les pirates voulaient la rencontrer. Notre nouvelle petite faucheuse attire bien les attentions. La question est, pourquoi ?
Malorie se trouvait de nouveau assise, regardant le sol. Cette réunion la dépassait de loin.
- Si c'est vraiment le cas, c'est pire, gronda Akainu. Amiral ne chef, je suis d'avis d'éradiquer la menace.
- Ce n'est pas une menace, trancha Aokiji.
- Sa puissance ! contra Akainu On ne connait rien d'elle, c'est un assassin. Elle a retourné sa veste avec son clan pour toi ! Qui te dit qu'elle ne suivra pas un pirate si il lui propose mieux ?! Imagines cette gamine avec Barbe-Blanche ?! Non. Tuons-là pendant qu'il est temps.
Le franc parler et la sincérité de la proposition d'Akainu horrifia Malorie qui malgré elle, se prépara au combat, ce qui n'échappa à personne.
- Elle peut en effet représenter une menace si elle passe dans l'autre camp, déclara Kizaru. Ca ne me plait pas beaucoup de savoir qu'autant de pirates veulent la voir.
Les yeux bleus de Malorie se posèrent rapidement sur Sengoku. Si il décidait de la tuer, il lui faudrait agir vite mais jamais elle ne pourrait vaincre ses pointures de la Marine. Son pouls accéléra. Elle observa Aokiji, les poings serrés. Lui aussi avait saisit la pertinence des mots de Kizaru.
Sengoku enleva ses lunettes et se massa l'arête du nez. Il poussa un long soupir trahissant la complexité de la situation. Il savait que Kizaru avait raison. D'un point de vue logique, stratégique et sécuritaire, garder Malorie dans les rangs représentait une menace. Et la visage de Smoker et Garp démontraient que cela leur déplaisait mais que l'évidence était là.
Il fallait la tuer.
Malorie passa une de ses mains sur une dague. Si elle devait mourir, elle se jura d'emmener Akainu avec elle. Mais la jeune fille fut prise d'angoisse en voyant Aokiji commencer à geler sa main. Serait-il capable d'affronter ses frères d'armes pour elle ? Si tel était le cas, il ne survivrait pas, ce qui lui glaça le sang.
- Kuzan je te demande de mieux surveiller ta disciple à l'avenir, souffla Sengoku.
Le soulagement que Malorie ressentit failli la faire tourner de l'œil, avant de céder place à l'incompréhension. Ce fut au tour d'Akainu de se lever brutalement de son siège, de fondre le bureau en le frappant de son poing de lave.
En parallèle de sa réaction, Kizaru leva un sourcil d'étonnement face à l'ordre de l'Amiral en chef, Smoker et Garp semblèrent surpris mais soulagés ce qui ému Malorie, quant à Kuzan, sa main redevint normale.
- Bien Amiral en chef, décréta Aokiji toujours avec froideur.
- Comment ça ?! aboya Akainu. Amiral en chef c'est de la pure connerie !
- Tu crois que je ne le sais pas Sakazuki ?! contra Sengoku. Je penses comme toi ne te méprends pas et si cela ne tenait qu'à moi, je ferais ce qui doit être fait !
- Mais ? demanda Kizaru avec un sourire enfantin sur le visage.
- L'ordre vient d'en haut, dit-il enfin d'un air las.
Une angoisse sourde envahit Malorie. Des personnes se trouvaient au-dessus de Sengoku ?! Akainu se leva et prit la porte.
- Ces enfoirés nous conduiront à notre perte ! hurla-t-il avant de claquer la porte.
Le silence retomba dans la pièce. Sengoku posa un regard dur sur Malorie qui se fit petite.
- La séance est levée.
Sans un bruit, chacun quitta la pièce. Malorie se trouva seule avec Aokiji et l'Amiral en chef, elle voulu lui poser mille questions avant qu'il ne pose sa main sur son épaule. Sengoku fixait son mentor, signe qu'il désirait lui parler seul à seul.
- Rentres et prends soin de toi, je t'enverrais un médecin pour tes blessures.
- Amiral …
- J'arrive.
Fatiguée de ses blessures, de ses émotions, Malorie boitait, se tenant la hanche au niveau d'une blessure saignant légèrement. Plus loin sur la base, la maison que la soldate partageait avec Kuzan lui semblait beaucoup trop loin.
C'est avec une joie presque démesurée qu'elle perçut la toiture de la maison, avec l'idée de faire une sieste digne de ce nom.
Une brise passa. Une brise qui emporta ses longs cheveux et avec elle toute légèreté. N'arrivant plus à déglutir, Malorie D. Husunu stoppa net sa marche, une terreur sans nom s'emparant d'elle. Les larmes lui montèrent aux yeux, d'effroi, d'appréhension, d'horreur.
Comprimant toujours sa blessure, elle observait tétanisée l'homme qui se tenait entre Raïzu et Sakura. Le visage fermé, le chef de son clan, Husunu en personne, se tenait devant elle.
- On rentre à la maison, ma fille.
