Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas. Certains personnages ne sont que pure fiction de ma part. Il y a un mélange de personnages s'étant illustrés dans Law & Order Criminal Intent, Law & Order, Law & Order Special Victim Unit et Third Watch.

Résumé : merci de lire « Adieu Brad… Bienvenue Kate » avant de continuer cette fic. J'avais déjà publié cette fic durant 2005-2006 mais, suite à de nouvelles idées développées dans une suite de cette fic, j'ai apporté de nombreuses modifications. J'ai essayé de rester le plus possible dans le réel. J'attends les previews ! 

Persécutions !

Résidence des Goren

10 janvier

08 heures 24

« Papa ! Papa ! Attends-moi ! » criait une voix enfantine depuis le premier étage d'une coquette maison en briques rouge d'un quartier résidentiel près du Yankee Stadium.

« Qu'est-ce qu'il y a Sean ? » répondit un homme, la quarantaine passée.

« Maman a dit que tu devais me laisser à l'école ce matin. Elle ne veut pas que j'aille à l'école à pied à cause toute cette neige. » Sean venait de dévaler les escaliers en vitesse.

« Sean ! Combien de fois nous t'avons demandé de descendre les escaliers calmement ! » souffla-t-il avant d'être interrompu par la sonnerie de son téléphone. « Goren ?... Entendu Kieth… Je vous retrouve après avoir laissé mon fils à l'école et ma fille chez la nourrice. » Bobby venait de raccrocher. Cela faisait deux ans qu'il était à la tête d'une brigade des narcotiques à Manhattan. Le travail de terrain lui manquait trop. « Bon, tu es prêt, Sean ? Fais voir si j'ai tout pris… Bavoirs, biberons… J'ai tout pris » fit Bobby en vérifiant le sac à langer de Louisa. Alex et lui avaient essayé par tous les moyens d'avoir un enfant mais rien n'avait marché. Ils s'étaient alors orientés vers l'adoption. La petite Louisa, 5 mois, était entré dans la vie de la famille Goren pour Thanksgiving

« Je suis prêt ! Seulement tu as oublié de mettre sa combinaison à Louisa. » répondit Sean, emmitouflé dans son blouson et son bonnet, laissant seulement entrevoir ses yeux bleus.

« Oui… Merci. » Bobby pivota sur lui-même et retira son bébé du siège-auto pour lui passer sa combinaison. « Papa n'est pas réveillé, bien vrai Louisa ? Il a oublié de te mettre ta combinaison avec le froid qu'il fait dehors ! Il faut dire que tu m'aurais laissé dormir un peu plus… » Bobby adorait parler à sa fille qui le regardait avec ses grands yeux noirs. « Bon ça y est. On peut y aller. » Bobby ouvrit la porte d'entrée et laissa sortir Sean.

Sean monta dans la berline et aida son père à accrocher le siège-auto à l'arrière. Bobby surveilla que la rue était déserte lorsqu'il s'engagea et prit la direction du collège Ste Catherine. Le trajet était assez fluide. Les gens n'osaient pas prendre leurs véhicules en raison de la météo. Les chaussées étaient bien verglacées, les services de secours étaient submergés d'appels. Bobby se gara devant l'établissement scolaire où avait étudié Katleen avant qu'elle ne parte pour l'université.

Cela faisait maintenant un peu plus de 8 ans qu'Alex et Bobby étaient mariés. Durant ses dernières années, Bobby avait réussi à casser sa carapace. C'était un excellent père et un fabuleux mari d'après les dires d'Alex. Goren avait réussi à se faire de nouveaux amis, Alex et lui sortaient tous les vendredi soirs dans la mesure du possible.

Cette semaine-là, il n'avait pas beaucoup vu son épouse qui était sur une enquête très épineuse. Elle avait fais beaucoup d'heures sup. et il se retrouvait souvent seul avec son fils de 10 ans et sa fille de 5 mois pour diner. Katleen avait prit son indépendance et vivait dans un appartement à Soho, dans le même immeuble que sa meilleure amie rencontrée à l'université de Boston. Bobby parlait de ses enfants avec beaucoup de pudeur. Sa famille était son jardin secret.

Alex et lui avaient fais un pacte lorsque Bobby avait décidé de retourner sur le terrain : ils devaient toujours faire passer leur famille avant tout et ne jamais laisser les enfants seuls.

« A ce soir, P'pa ! » lança Sean en sortant de la voiture.

« A ce soir. Qui vient te chercher cet après-midi ? » s'enquit Bobby en retenant Sean.

« Je crois que c'est Kate. Mme Micelli a appelé Maman pour lui dire qu'elle ne pouvait pas me prendre à la fin des cours et que quelqu'un devait venir prendre Louisa avant 16 heures. » expliqua l'enfant.

« Entendu. Je risque de rentrer tard. Alors tu promets de ne pas faire ta tête de cochon et d'aider ta sœur à préparer le salon pour demain. » Bobby alluma la radio et se positionna sur le canal de la police.

« Super ! Comme ça on fera ensemble le puzzle que Kate m'a acheté pour mon anniversaire ! Au fait, tu m'as acheté quoi ? » Sean jeta un coup d'œil en direction de l'entrée du collège où ses amis l'attendaient.

« Surprise ! Je t'aime, Sean… » La dernière citation de Bobby resta figée. Sean venait de claquer la portière, il n'avait pas laissé finir Bobby.

Goren fit un appel radio pour dire qu'il déposait sa fille chez la nourrice et se rendait au 417 Barclay Street. Il était pensif, il avait complètement oublié d'acheter un cadeau à Sean pour ses 10 ans. C'était la première fois en 8 ans qu'il oubliait… Il fallait avouer qu'il avait beaucoup de choses en tête ces temps-ci. Il voulait mettre fin à un important trafic de drogue qui polluait Manhattan et Louisa ne faisait pas ses nuits depuis une semaine.

Jusqu'à présent, son équipe avait arrêté les petits bras et ils commençaient à gravir les échelons qui les séparer du patron du trafic, un certain José Dominguez, colombien, armateur de son état. Bobby s'était juré d'avoir sa tête.

En arrivant à un feu rouge, il sortit son téléphone et composa un numéro.

« Eames, j'écoute. »

« Alex, c'est moi. Tu n'es pas rentrée cette nuit ? »

« Non, je n'ai pas pu… Désolée… Cette nuit, nous avons enfin coffrés ce fumier… Et toi, ça va ? Louisa t'a laissé dormir cette nuit ? » demanda Alex, la voix fatiguée.

« Ça va… Louisa confond toujours autant la nuit et le jour avec moi. Tu me manques, tu sais. Si je trouve un moment, on pourrait déjeuner ensemble chez Carruci's ? » Bobby avait redémarré et avait branché son kit mains libres afin de parler tranquillement à Alex.

« Pourquoi pas. Sean va bien ? Il a bien pris son bonnet et son écharpe ? » s'inquiéta Alex qui connaissait son fils.

« Oui. Il a prit son gros blouson. Il m'a dit que Katleen venait le prendre à la sortie des cours. C'est Kate qui va chercher la petite chez la nourrice ? Au fait, tu as acheté le cadeau d'anniversaire de Sean ? »

« Non pas encore, je pense que je le ferai avant de récupérer notre puce. Bobby, je dois te laisser. Jack vient d'arriver pour inculper notre détenu. Je t'aime. A tout à l'heure… » Alex ne finit pas sa phrase car Bobby avait raccroché.

417 Barclay Street

09 heures 16

« Salut les gars ! » annonça Bobby en rentrant dans une voiture banalisée où l'attendait deux de ses hommes.

« B'jour chef ! Les enfants sont arrivés à bon port ? Vous avez une sale tête ! Mal dormi ? » demanda un des inspecteurs qui se nommait Ben Kramer.

« Oui ! Louisa ne m'aura pas laissé de répit cette semaine… Quand je suis seul à la maison avec elle et Sean, elle fait la foire, et lorsqu'Alex ou Kate sont là, elle est sage comme une image… Elle ne pleure pas, ne réclame pas qu'on la porte » Bobby se frottait les mains pour se réchauffer. « Keith, ton fils a bien 11 ans ? »

« Oui. Laissez-moi deviner… C'est l'anniversaire de Sean et vous avez oublié son cadeau, c'est bien ça ? »

« Oui… » murmura Bobby honteux.

« Voyons… J'ai offert à Ricky un vélo pour son 10ème anniversaire. Vous pensiez à quoi, chef ? »

« Je ne sais pas trop. Sean se passionne pour beaucoup de choses… Alex ne veut pas voir de console de jeux à la maison. Katleen achète des puzzles. Mes beaux-parents veulent lui ouvrir un compte à la banque… Je ne sais pas quoi acheter. »

« Pardon, chef… Est-ce que Sean a une gourmette ou une plaque d'identité ? Je sais que les garçons ne mettent pas beaucoup de bijoux mais quelque chose avec son prénom peut lui plaire. J'ai pas raison, Keith ? »

« C'est vrai… Il n'a qu'une médaille de baptême ! Pendant la pause de midi, j'irai d'un saut dans une bijouterie lui acheter une gourmette. » Bobby était heureux d'avoir enfin une bonne idée pour l'anniversaire de Sean. « Bon, si on en revenait à nos lascars. Il y a eu du mouvement depuis que vous avez relayé Finney et Davis ? »

« Non. Dominguez est arrivé à la même heure que d'habitude mais en galante compagnie. Depuis, il est toujours dans son bureau. Ses deux gorilles n'ont pas bougés non plus. C'est à se demander s'il n'ait pas au courant de notre présence… »

« Finney a dit qu'il y avait pas eu de mouvements durant toute la nuit. Même pas un chat qui se baladait. » rajouta Ben.

« Tiens ? Dominguez a dû transférer ses affaires dans un autre lieu. » Bobby était pensif, cela faisait des mois qu'il voulait mettre fin aux agissements de ce ponte de la drogue. « On lève la surveillance, les gars. Vous rentrez au bureau et moi pendant ce temps, je vais voir mon indic. »

« Bien, patron. » firent Keith et Ben lorsque leur patron sortit de la voiture.

10 heures 26

Bobby jeta un coup d'œil en direction des gardes du corps de Dominguez qui le dévisageaient. L'un d'eux lui fit un signe assez équivoque auquel Bobby ne prêta pas attention. Il monta dans sa voiture et pris la direction de l'Empire State Building. Les New-Yorkais commençaient à s'aventurer dehors. Goren se gara face au gratte-ciel et s'engouffra dans le bâtiment. Les gens allaient et venaient. Bobby prit le premier ascenseur vide. Bobby était seul avec le groom.

« Quel étage, Monsieur ? » demanda le groom.

« Le dernier. » répondit Bobby en s'adossant à la paroi de la cabine, les bras croisés. Il leva légèrement les yeux et remarqua une caméra de surveillance. « Alors Marty, tu voulais me voir, il parait ? »

« Oui, faites comme si vous lisiez un papier. J'ai aperçu un des hommes de main de Dominguez dans le hall. Faisons comme si on ne se connaissait pas. » proposa l'indic de Goren.

« D'accord. Qu'as-tu à m'apprendre ? » Bobby faisait mine d'inspecter l'ascenseur.

« Dominguez est au courant de votre planque sur le port. Il l'a apprit hier. D'autre part, il a demandé à ses hommes de vous filer le train à vous et à vos collègues. Un des gars qui travaille sur le chantier m'a dit qu'il y avait de nombreuses photos de flics en uniforme et en civil… Ça sent le roussi, Cap'taine. »

« Des photos ? Tu sais quel genre de photos ? » Bobby continuait de faire son jeu dans l'ascenseur.

« Des photos prises sur le vif. Il y avait des photos d'enfants, de femmes autour d'une photo prise près de Ste Catherine. D'après ce que l'on m'a dis aussi, Dominguez va lancer un contrat sur vous et vos collègues si vous ne lâchez pas prise. Il parait que vous êtes pas le seul à vous intéresser à lui… Il a des hommes influents dans sa poche. Si j'étais vous, j'arrêterai tout de suite. »

« Tu as bien dis Ste Catherine, tu parles de l'église ou du collège ? » commença à s'inquiéter Bobby.

« Le collège. Dominguez a inscrit son fils là-bas. Il parait qu'il est très paranoïaque en ce qui concerne les amis de son fils. »

« Merci pour ses infos, Marty. » Bobby mimait une remarque concernant l'entretien de l'ascenseur puis il quitta la cabine et alla se poster devant la vue de New York. « Qui me dit qu'il ne mettra pas son contrat à exécution… Qui peut s'intéresser à lui ? Je ne sais pas quoi faire… » pensa Bobby, les yeux dans le vague.

Il regarda l'heure et s'aperçut qu'il était presque onze heures. Il lui restait une petite heure pour passer chez le bijoutier et retrouver Alex chez Carruci's. Il appela l'ascenseur rapide. En arrivant dans le hall, il vit que l'homme de Dominguez attendait dans un fauteuil. Robert le regarda du coin de l'œil. Il traversa rapidement l'avenue pour rejoindre sa voiture. Il appela Alex pour lui dire qu'ils se retrouvaient vers 12 heures 30 chez Carruci's et alla en direction de Soho. Katleen travaillait dans un cabinet d'architectes depuis quelques mois, et elle avait souvent mentionnée une petite bijouterie qui se trouvait à deux pas de son bureau. Goren savait qu'il ne verrait pas Katleen ce jour-là car elle devait visiter un chantier Staten Island. Il se gara face à la bijouterie, avant de sortir de son véhicule, il jeta un coup d'œil dans son rétroviseur et le pick-up noir qui le suivait avait disparu.

Bobby choisit de prendre une médaille à Sean. Il acheta aussi une chaine assortie et attendit que le bijoutier grave ce que Bobby avait écrit sur un morceau de papier. Goren surveillait la rue. Il appela ses hommes pour les prévenir de ce qu'il arrêtait l'enquête concernant Dominguez. Il appela le procureur en charge de l'affaire et lui expliqua ce qu'il se passait vis-à-vis de l'enquête sur Dominguez. A contrecœur, Bobby avait exprimé sa décision de laisser l'enquête là. Il ne voulait pas que Dominguez puisse atteindre son but en lançant un contrat.

12 heures 15

Alex attendait chez Carruci's. Malgré les nuits blanches répétées de la semaine, elle avait plutôt bonne mine. La fatigue était pesante mais elle en avait vu d'autres comme celle-ci. Elle était plongée dans le New York Times lorsque Bobby arriva au restaurant. Il se plaça derrière elle.

« Tu ne savais pas que tu étais le meilleur flic de New York ? » murmura-t-il à l'oreille d'Eames qui sursauta.

« Si… Mais il parait que je suis aussi l'épouse la plus chanceuse de New York… » railla-t-elle en embrassant Bobby.

« Ah ? Tant mieux pour moi alors Mme Goren. » Bobby regardait Alex intensément. « Je pensais que tu étais le lieutenant le plus sexy de Manhattan… On va manger ? »

« Oui. J'ai une faim de loup ! » Alex prit la main de Bobby et tous deux se dirigèrent vers leur table habituelle.

Durant le déjeuner, Alex et Bobby échangèrent leurs points de vue concernant le comportement de leur bébé. Goren ne fit pas part à sa femme de son inquiétude face aux photos prises par quelqu'un qui travaillait pour Dominguez. De son côté, cela faisait longtemps qu'Alex n'avait pas vu Bobby aussi soucieux… Goren avait reçu un appel du procureur pendant son tête à tête avec Alex. Il devait se rendre au bureau du procureur fédéral à 14 heures 30. En partant, il embrassa Alex et lui confia le cadeau de Sean qu'il avait peur de perdre. Il lui promit d'être chez eux pour le dîner…

20 heures 35

Une berline grise de la police s'arrêta devant la demeure d'Alex et Bobby. Une femme noire d'une quarantaine d'années descendit suivit d'un homme en uniforme. La femme appuya sur la sonnette. Katleen ouvrit la porte.

« Bonsoir. Je peux vous aider ? » demanda Katleen, ses longs cheveux auburn et ondulés tombant nonchalamment sur ses frêles épaules.

« Bonsoir, Mademoiselle. J'aurai souhaité parler Alexandra Eames-Goren. » répondit la femme policier.

« Une minute. Je vais la chercher. Entrez au chaud. » proposa la jeune femme. « Alex, tu peux venir ? On te demande. »

« J'arrive ! » La voix d'Alexandra résonna depuis la cuisine. Elle s'était changée. Elle avait mis un bas de jogging gris et un tee-shirt de la police de New York et tenait sa petite fille dans les bras. « Anita ? Comment allez-vous ? » s'enquit Eames en voyant sa collègue.

« Je vais bien. Alexandra, il faudrait que je vous parle… » fit le lieutenant Van Buren en faisant le tour de la maison des yeux. « Est-ce que l'on peut parler seule à seule ? »

« Oui. Allons dans le salon. » Alex était inquiète. Elle se tourna vers Kate. « Tu peux finir de manger avec Sean et faire son rot à ta sœur ? Je mangerai avec Bobby. »

Katleen acquiesça, prit le bébé et alla dans la cuisine finir son repas. Katleen trouva bizarre que la police vienne à une heure si tardive. Alex proposa un fauteuil à Anita et à l'agent de police.

« Alors, Anita. Que se passe-t-il ? C'est Jack qui vous envoie ? » Alex n'osait pas poser la bonne question.

« Non, Alex… Il y a une heure, les inspecteurs Green et Peterson ont été appelé sur les lieux d'un accident. D'après les premiers éléments qui sont parvenus au central, une voiture aurait délibérément foncée sur un piéton près du commissariat du 8ème district. En arrivant sur les lieux, Green a reconnu la victime… » Anita fut coupée par Alex.

« Non… Ce n'est pas possible… Bobby devait passer la journée au bureau du procureur fédéral… »

« Je suis désolée, Alex. Mais il s'agit bien de Bobby… Il a été transporté à St Luke dans un état grave. A cette heure avancée de la soirée, il y a peu de témoins. Les quelques passants présents ont tous dis la même chose : une grosse voiture sombre a déboulé d'on ne sait où et à foncer à une vitesse folle sur le capitaine Goren. » expliqua le lieutenant Van Buren.

« Il faut que j'aille là-bas… Je ne comprends pas… » Alex s'était mise à trembler. Elle ne réalisait pas.

« Voulez-vous que l'on appelle quelqu'un ? » Anita s'était assise près d'Alex et avait enroulé ses bras autour d'elle.

« Non. Katleen va rester ici pour garder son frère et sa sœur. Pouvez-vous me conduire à l'hôpital, Anita ? Je ne me sens pas le courage de conduire. » Alex respira un bon coup. Elle se leva et entra dans la cuisine. « Nous pouvons y aller… » Alex était ressortie, suivie de Kate. « Katleen, tu devrais coucher Louisa et Sean. Je t'appelle dès que j'ai du nouveau. » Alex avait enfilé un gros pull et son manteau.

21 heures 21

La voiture du lieutenant Van Buren venait de s'arrêter devant l'entrée des urgences de Saint Luke. La salle d'attente grouillait de monde. Deakins et l'équipe de Bobby étaient présents. Ils allèrent à la rencontre d'Eames qui avait les yeux rougis. Anita alla prévenir l'infirmière, responsable du service que l'épouse du capitaine Goren venait d'arriver.

« Je suis de tout cœur avec toi Alex… » murmura Deakins en prenant son ancien inspecteur dans les bras. « Goren est un battant. Tu verras, il va s'en sortir. » Deakins tentait de réconforter Alex.

« Le capitaine Deakins a raison, Madame… Notre capitaine va sortir d'ici dans quelques jours » Keith avait posé sa main sur l'épaule d'Alexandra.

« Lieutenant Eames ? » demanda une femme en blouse blanche. « Je suis le Dr Chen. Puis-je vous parler en privé ? »

« Euh… Oui. » Alex se desserra de l'accolade de Deakins. « Je vous suis, docteur. »

21 heures 31

« Lieutenant Eames… » commença le médecin.

« Appelez-moi Alexandra ou Mme Goren. Lieutenant, c'est pour le travail. » Alex fit un léger sourire.

« Entendu. Mme Goren, je suis le médecin qui s'est occupé de votre mari à son arrivée aux urgences. Comme on a dû vous le dire, votre mari a été très violemment renversé par un véhicule. D'après les dires de certains témoins, votre époux aurait été projeté en l'air avant de retomber très lourdement à terre ce qui explique les multiples fractures dont il est victime. A son arrivée ici, votre époux avait déjà fait un premier arrêt cardiaque dans l'ambulance. Peu de temps après que nous l'ayons pris en charge il a fait un nouvel arrêt. Au bout de 5 minutes, nous avons réussi à le réanimer. Les radios pratiquées aux urgences, on montrait qu'il avait, aussi, un important traumatisme crânien. J'ai envoyé votre mari au service de neurochirurgie une fois que nous l'avons stabilisé. »

« Son cerveau a été privé d'oxygène combien de temps ? » demanda Alex qui se cramponnait au fauteuil.

« 1 à 2 minutes… peut être moins… le Dr Kingston, le neurochirurgien, pourra vous en dire davantage. » Le Dr Chen se leva et se dirigea vers la sortie. « Paula, peux-tu accompagner Mme Goren au 4ème étage dans le service du Dr Kingston ? » Chen se retourna vers Alex qui était toute blanche. « Je vais prévenir le service que vous arrivez… »

Alex remercia le médecin de la tête et suivit l'infirmière qui avait entouré les épaules d'Eames. D'un signe du regard, Eames avait signifié à ses collègues qu'elle ne voulait pas être accompagnée. Paula essaya de rassurer Alex en lui disant que Kingston était un excellent chirurgien. Une infirmière du service invita Alex dans le bureau du Dr Kingston. Eames prit sa tête dans ses mains. Elle avait toujours craint ce jour. Elle se remémora la semaine passée à croiser Bobby, leur déjeuner un peu plus tôt. Elle n'entendit pas le médecin rentrait.

« Mme Goren ? » demanda une voix féminine.

« Oui ! » fit Alexandra en sursautant. « Vous devez être le Dr Kingston. » Alex s'était levée et faisait face à une femme en tenue de bloc, ses cheveux frisés rassemblés en chignon sous sa coiffe.

« Exact. Mon assistante m'a dit que vous étiez dans mon bureau. Vous avez vu le Dr Chen aux urgences ? » s'enquit la jeune femme médecin.

« Oui. Le Dr Chen m'a dit que Bobby souffrait de nombreuses fractures dont un trauma crânien… »

« D'accord… Je pense que ma collègue a dû vous dire que votre époux avait fait deux arrêts cardiaques et que le second l'avait privé d'oxygène ? » Kingston s'était assise aux côtés d'Alex.

« Oui. Mais elle n'a pas su me dire combien de temps son cerveau avait été privé d'oxygène… » Eames n'arrêtait pas de frotter ses mains comme pour se réchauffer ou calmer les tremblements résultant de son stress.

« Mr Goren a dû être privé d'oxygène au moins une minute. Le manque d'oxygène et les différentes lésions à son cerveau font que son état est très préoccupant voire désespéré… » lâcha le médecin dans un souffle. « Pour le moment, nous notons toujours une activité cérébrale ce qui est plutôt bon signe. Malheureusement, votre mari est dans le coma. Ce coma peut durer quelques heures, quelques jours, des semaines, des mois… Je ne peux rien affirmer. Il m'ait difficile de vous dire quelles pourront être les séquelles à la sortie de son coma. Le secteur cérébral qui fait fonctionner la mobilité a été durement touchée. On m'a apporté les clichés radios pris en bas. » Kingston se leva et se dirigea vers son tableau radiologique et appliqua les radios.

« Je n'y connais pas grand-chose, docteur… » avoua Alex, fatiguée.

« Regardez… Là, on voit nettement les fractures nettes sur ses bras… » Kingston se saisit de ses lunettes et regarda plus près les clichés pris du thorax. « Le choc a dû être d'une violence inouïe, Mme Eames. Je vois plusieurs fractures au niveau de ses vertèbres. Je vais demander à ce qu'on lui fasse un scanner dès qu'il ira mieux. Je ne veux pas risquer quoi que ce soit pour le moment. »

« D'accord… Est-ce que je peux le voir ? » renifla Alex. Elle ne voulait pas pleurer devant le médecin.

« Oui mais pas plus d'une demi-heure. Il faut que vous enfiliez une tenue médicale et un masque de protection. Je vous accompagne, c'est l'heure de ma tournée. » Le Dr Kingston emmena Alex dans le vestiaire pour les visiteurs de patients en réanimation.

22 heures 17

Alex retint son souffle en voyant Bobby allongé là, entouré de machines complexes. Bobby qui était si fort, si imposant se trouvait dans ce lit, immobile, faible. Son visage poupin était défiguré par des égratignures, des coupures ; un énorme hématome finissait de déformer son doux visage. Eames n'osait pas le toucher. C'était une vision d'horreur qui s'offrait à elle. Elle pensa aux enfants… Sean allait vouloir venir voir Bobby mais cette vision terrifiante risquait de le traumatiser. Katleen viendrait le voir même contre l'avis d'Alex… Elle n'attendit pas que le Dr Kingston lui dise qu'il était l'heure de partir, elle quitta précipitamment la salle sous le regard inquiet de l'équipe médicale. Elle courut aux toilettes et finit par vomir.

« Mme Goren ? Vous devriez rentrer chez vous. En cas de changement, on vous appellera. » Le Dr Kingston se tenait derrière Alex en lui tendant un papier pour s'essuyer.

« Qu'est-ce que je vais dire aux enfants ?... » Alex était blanche, son regard était vide. « On devait fêter l'anniversaire de notre fils demain matin… Vous parlez d'un cadeau de lui annoncer que son père ne sera pas là comme promis… »

« Je suis vraiment désolée… Je vais demander un taxi pour qu'on vous raccompagne chez vous. » Kingston entourait les épaules d'Alex en la conduisant au service des urgences.

23 heures 01

Davis s'était proposé pour ramener Alex chez elle. Il en profita pour lui demander ce que le médecin lui avait dis. Tout le monde l'était. Tout le monde savait que l'amour qui unissait Robert et Alexandra Goren était fort mais personne ne pouvait assurer à 100 qu'il était capable de balayer des tempêtes… En arrivant devant leur petite maison, elle remarqua que la lumière du salon était allumée. Elle remercia l'inspecteur de Bobby et ouvrit doucement la porte d'entrée. Elle trouva Kate en train de travailler sur son ordinateur portable. Le courant d'air frais fit frissonner la jeune fille qui se retourna et ferma l'ordinateur.

« Tu ne dors pas Kate ? » demanda Alex d'une voix lasse en quittant son épais manteau.

« Non, j'ai du travail et Louisa n'a pas arrêté de pleurer. Où est Bobby ? » s'enquit la jeune femme en débranchant son ordinateur portable.

« Katleen, assis-toi… Bobby… » Alex respira un grand coup. C'était une épreuve pour elle que d'annoncer la terrible nouvelle à Kate. « Bobby est à l'hôpital… C'est pour cela que le lieutenant Van Buren est venu ici en début de soirée… » Alex tenait les mains de sa fille adoptive.

« Mais… Il va bien, non ? » Katleen commençait à sentir une peur incroyable l'envahir.

« Katleen, ma chérie… Bobby est dans un état désespéré… » Alex ne put retenir ses larmes, son corps tremblait. « Une voiture lui a foncé dessus… Il n'a pas pu l'éviter… Kate, j'ai si peur… » Alexandra serra très fort Kate qui était, aussi, en larmes.

« Il est fort, tu sais… Dans quelques jours, il va se réveiller et tout rentrera dans l'ordre. » Kate avait pris le visage de sa mère adoptive dans les mains et esquissa un léger sourire.

« J'aimerai tant que tu ais raison, Kate… J'ai vu les clichés radios pris à son arrivée aux urgences… Le salaud qui lui a foncé dessus à bien travailler ! Bobby a des multiples fractures, il a fait deux arrêts cardiaques après l'accident dont l'un a été plus long et a privé son cerveau d'oxygène. » Alex sentait les larmes remonter.

« Je te promets, Maman. Papa va revenir, tôt ou tard, il se réveillera… Il ne nous abandonnera jamais… » Katleen avait laissé échapper les mots « Maman » et « Papa ». Elle appelait très rarement Alexandra et Bobby de la sorte.

« Ma chérie, j'espère de tout cœur que tu as raison. Louisa et Sean ont besoin de grandir avec leur père… Qu'est-ce que je vais dire à ton frère ? On devait fêter son anniversaire demain… Bobby le lui avait promis en le laissant à l'école ce matin. »

« C'est certain que Sean va très mal encaisser la nouvelle. Papa est son modèle, il va tomber de haut quand tu vas lui dire mais tu n'es pas obligée de lui dire la stricte vérité… »

« Sean voudra aller voir Bobby à l'hôpital, tout comme toi… Enfin, je ne te force pas… On ne peut pas rester longtemps auprès de lui ni même être nombreux à son chevet. Je ne suis pas sûre que les enfants soient autorisés à venir. » Alex s'était levée et regardée la neige tomber.

« Tu aviseras en fonction. Par contre, il serait plus raisonnable que l'on aille se coucher. Il faut être en forme même si Louisa ne nous laisse pas beaucoup dormir. » Katleen avait rejoint sa mère vers les escaliers, le bébé s'était remit à pleurer.

« Je n'arriverai pas à dormir même si je réussis à endormir la petite… » répondit Eames d'une voix lasse en vérifiant que Sean dormait paisiblement.

« Il faut que tu dormes un peu. La journée sera longue. Tu veux que je prenne Louisa avec moi ? » proposa la jeune fille en regardant Alex berçait son bébé.

« Non, ça ira. Merci ma chérie. » répondit-elle en esquissant un léger sourire avant de recoucher Louisa et de fermer la porte de sa chambre.

Alex prit la chemise du pyjama de Bobby et l'enfila. Elle respira le haut en rentrant dans le grand lit, vide. Elle n'arriva pas à se retenir et fondit en larmes. Elle attrapa son oreiller et enfonça son visage rond dedans pour étouffer ses pleurs afin de ne pas réveiller sa fille qui commençait à s'endormir.

Samedi 11 janvier

08 heures 13

Sean regardait son radio-réveil depuis un bon moment déjà. Il était très excité à l'idée d'ouvrir ses cadeaux d'anniversaire. Il lui semblait avoir entendu des voix dans le couloir la nuit dernière pendant que sa petite sœur pleurait mais il n'en était pas certain. Il attendit de voir « 08 heures 15 » s'affichait pour sauter de son lit, ouvrir rapidement les persiennes, courir aussi vite que possible dans la chambre de Bobby et Alex.

« Bonjour ! C'est moi ! » s'écria-t-il avec enthousiasme, les yeux fermés.

Il était déjà rentré une fois alors que ses parents étaient en pleine séances de câlins et caresses… Depuis il fermait les yeux en entrant afin de laisser le temps à Alex de revêtir un peignoir ou un tee-shirt. Seulement ce matin, personne n'était là. Le grand lit était impeccable comme s'il n'avait pas été défait. Aucuns habits ne trainaient par terre ou sur les chaises. Les stores étaient levés, laissant apparaître un faible soleil hivernal.

« Bizarre… » se dit-il en voyant que toutes les pièces de l'étage étaient vides. « Maman ? P'pa ? Kate ? » appela Sean en descendant les escaliers lentement.

Le jeune garçon se dirigea dans la cuisine d'où émanait des voix et des gazouillis. Il entra à pas de loup et surprit Alex et Katleen en pleine conversation. Toutes deux sursautèrent.

« Sean ! » fit Alex en sursautant. « Tu es déjà debout ? »

« B'jour Man » répondit Sean en embrassant sa mère sur la joue et il alla faire de même à ses sœurs. « T'as oublié qu'on avait dit que j'ouvrirai mes cadeaux au p'tit déj' ? »

« Non, je n'avais pas oublié. Je pensais que tu aurais pu en profiter pour dormir un peu plus… »

« J'avais plu sommeil de toute façon. Papa est où ? » demanda-t-il innocemment en enfournant une tartine dans sa petite bouche.

« Finissons de déjeuner. On ouvrira tes cadeaux après, p'tite tête. » lâcha la jeune fille en voyant qu'Alexandra était mal à l'aise.

« T'as raison. L'odeur du café fera peut-être arriver papa plus vite. » Sean avait fini sa tartine et s'attaqua à son bol de chocolat.

Alex sentait les larmes remontait lorsque la sonnette de la porte d'entrée résonna dans la maisonnée. Elle se leva, le bébé dans ses bras, et revint avec un homme d'une soixantaine d'années.

« Bonjour papy ! » s'écria Sean en s'essuyant la bouche avant de sauter vers son grand-père.

« Bonjour mon grand ! Tu as bien dormi ? Il parait que Miss Loulou fait la foire toutes les nuits en ce moment. » s'enquit John Eames en embrassant son petit-fils et alla faire de même envers Katleen.

« J'ai bien dormi, et puis Louisa est encore un bébé, c'est normal qu'elle pleure. Je suis trop excité à l'idée d'ouvrir mes cadeaux ! » Sean était retourné vers la table de la cuisine pour débarrasser ses affaires. « Au fait, pourquoi t'es là ? Je croyais qu'on allait vous voir, mamy et toi, demain midi ? »

« Il y a un changement de programme, Sean. Grand-père est venu vous chercher, Louisa et toi, pour que vous passiez le week-end chez lui. » expliqua Katleen.

« Mais moi je veux pas ! Papa m'avait promis qu'on commencerait ton puzzle ce matin et qu'on passerait la journée à la patinoire tous ensemble ! » Sean commençait à crier sur sa mère et sa sœur.

« On ira à la patinoire un autre jour, mon chéri. » tenta de dire Alex en asseyant le bébé dans le transat.

« NON ! Je reste ici. Je suis sûr que papa sera d'accord pour que je reste ici. » Sean s'était jeté dans le fauteuil de Bobby, les bras croisés.

« N'en rajoute pas, Sean ! C'est déjà assez dur comme ça ! » s'énerva Kate en attrapant son petit frère par le bras. « Va t'habiller ! Dépêche-toi ! »

« NON ! Maman ! Dis-lui de me laisser tranquille ! » Sean commençait à pleurer.

« Je suis désolée, Sean. Kate a raison, va t'habiller en vitesse. » Alex s'était approcher de son fils.

« Laissez les filles. Je vais aller chercher ses habits. Vous allez être en retard. » affirma John.

« Merci papy. Vous allez où ? Pourquoi vous ne m'emmener pas ? » Sean s'était calmé et regardé intensément Alex de ses grands yeux bleus.

« On peut pas t'emmener, mon chéri. Les enfants ne sont pas autorisés à venir. » Alex passait sa main dans les cheveux blond du jeune garçon.

« Encore un truc d'adulte ? Et papa, il est où ? Vous m'avez toujours pas dit pourquoi il est pas avec nous… » Sean regardait les larmes coulaient sur le visage de sa mère.

« Sean… Tu te rappelles des gens qui sont venus ici hier soir ? » demanda Alex d'une voix fébrile.

« Oui. Je me souviens très bien de la dame, c'est Anita. Elle est déjà venue manger à la maison. »

« C'est ça, mon cœur. Anita est venue me chercher parce que… » Alex respira un bon coup. « Ton papa s'est fait renverser par une voiture hier soir… Il est à l'hôpital… Il dort pour le moment… » Alex prit Sean dans ses bras.

« C'est pas vrai ! Papa est pas à l'hôpital ! Vous êtes tous des menteurs ! » Sean grimpa dans sa chambre et claqua la porte.

« Sean ! » cria Katleen en tentant de le rattraper.

« Va-t-en ! Je te déteste ! Je vous déteste tous ! » Le garçon hurlait sa douleur en pleurant toutes les larmes de son corps.

« Laisses, Kate. » fit John Eames en posant la main sur l'épaule de sa petite-fille. « Sean, c'est grand-père… Ouvre-moi la porte… »

« T'es tout seul ? » demanda l'enfant en entrebâillant la porte.

« Oui. Katleen est descendue aider ta mère à préparer Louisa. »

« Qu'est-ce qui c'est passé, grand-père ? Papa me dit toujours de faire attention en traversant, pourquoi il n'a pas regardé ? » Sean pleurait tout en s'habillant.

« Il n'a pas vu la voiture… Il allait monter dans sa voiture quand le chauffard l'a fauché près du commissariat. » John Eames en profitait pour préparer les affaires de son petit-fils pour le week-end.

« Tu crois pas que c'est quelqu'un que Papa voulait mettre en prison qui l'a percuté ? Hier, il a dis à ses hommes de l'attendre à une planque… » Sean avait séché ses larmes et suivait son grand-père dans le couloir.

« Je ne pense pas, mon grand. Ça peut être n'importe qui… Avant de partir, je veux que tu t'excuses auprès de Kate et de ta Maman. »

« D'accord… » fit Sean ennuyé d'avoir causé de la peine à sa mère et à sa sœur. « Pardon Maman… Je suis désolé, Kate. J'aurai pas du m'énerver… » Sean embrassa sa sœur et serra fort dans ses bras Alex qui lui caressa la tête.

« Je te promets qu'on t'appellera en sortant de l'hôpital. Avant que tu partes, je te donne ça. » Alex tendit un petit paquet à son jeune fils.

« C'est quoi ? » demanda-t-il.

« C'est Papa qui te l'a acheté hier matin. Il me l'avait laissé hier midi quand nous avons déjeuné ensemble après mon service. Je suis sûre qu'il voudrait que tu l'ouvres avant de partir chez tes grands-parents… » Alex retenait ses larmes tant bien que mal pendant que Sean ouvrait délicatement le petit paquet.

« Wouha ! Comme c'est beau ! Regardez ce que Papa m'a acheté pour mon anniversaire ! » Sean avait retrouvé son magnifique sourire. « Une médaille avec mon signe astro et une chaine ! Tiens… Il y a quelque chose d'écrit derrière… A Sean, mon petit rayon de soleil. Ton Papa qui t'aime… » Le silence venait de retomber dans le salon de la famille Goren.

« Tu veux que je te la mette autour du cou ? » proposa Katleen.

« Oui… Je la garderai tout contre mon cœur. Comme ça Papa se réveillera plus vite. » L'enfant tendit son cadeau à sa sœur.

« Vous devriez y aller maintenant. Louisa a prit son biberon à 7 heures 45. Je ne sais pas quel est le trafic d'ici au New Jersey… Il ne faudrait pas qu'elle réclame pendant le trajet… » fit Alex en protégeant le siège-auto de sa fille avec une housse qui ne laissait apparaître que sa tête.

« Tu as raison. Dès que vous avez du nouveau sur l'état de Bobby ou celui qui l'a renversé, n'hésitez pas téléphoner l'une ou l'autre. » John remit sa veste et pris le siège-auto, Sean le suivit avec les sacs. En arrivant à la voiture, ils dirent au revoir de la main à Alexandra et Katleen.

« Quelle heure est-il Kate ? » demanda Alex en fermant la porte.

« Il est… 09 heures 30. Ce n'est pas un peu tôt pour aller à l'hôpital, Man ? » demanda la jeune fille en fermant les rideaux du salon.

« Si mais je voudrais passer au commissariat avant d'aller voir Bobby. » Alex s'appliquait un léger rouge à lèvres pour lui donner bonne mine.

« Lequel ? Celui de Papa ? Le tien ? » Katleen arrangea sa coiffure devant le miroir du vestibule.

« Je voulais parler de celui d'Anita. Je voudrais savoir ce que les inspecteurs présents hier soir ont trouvé comme indices. Ensuite, je ferrai un tour à mon bureau et à celui de Bobby pour récupérer ses affaires. Je ne veux pas qu'on puisse fouiller dans son ordinateur. »

« D'accord… Dis, qui sont les inspecteurs qui ont été appelé hier soir après l'accident ? »

« Euh… Les inspecteurs Green et Peterson. Je ne connais pas Peterson mais j'en ai entendu parler. C'est un bon flic mais c'est encore un bleu. Bobby et moi avions rencontré Green lors d'une enquête. Ce gars est très sympa. D'après ce que je sais c'est un très bon élément mais il a un caractère assez explosif… »

« Si cela ne te dérange pas, je t'attendrai dans la voiture… Tu sais combien je n'aime pas aller dans un commissariat que je ne connais pas… » répondit la jeune femme en se cachant de sa mère.

Alex et Katleen prirent la voiture de service d'Eames car Katleen n'avait pas pris sa voiture la veille. La neige avait commencé à fondre, les passants étaient plus nombreux que la veille. Les embouteillages revenaient petit à petit. Alex se gara devant le commissariat et laissa Kate.

10 heures 07

Eames arriva dans le service du Lieutenant Van Buren. Jack Mc Coy était présent. Aucun d'eux ne s'aperçut de l'arrivée d'Alexandra. Cette dernière frappa et attendit d'entendre qu'on l'invite à rentrer dans le bureau.

« Alexandra ! Entrez ! Comment va le capitaine ? » demanda Anita.

« L'hôpital ne m'a pas appelé donc il n'a pas dû y avoir de nouveaux soucis pendant la nuit. » Alex s'assit à côté de Mc Coy.

« Je suis désolé, Alex, pour ce qui est arrivé à Bobby. Si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez surtout pas… » dit-il en posant une main sur Alex.

« Merci, Jack. Pour le moment, je pense qu'on va pouvoir s'en sortir. Mon père est venu chercher Sean et Louisa pour le week-end. » répondit-elle en esquissant un sourire.

« Je vous promets que mon bureau fera tout pour que le chauffard qui l'a fauché soit jugé et condamné. » affirma Jack.

« J'ai retourné tout ça dans mon esprit depuis que j'ai quitté mon mari et je ne vois pas 36 solutions à ce qui est arrivé. La personne qui a fait cela connaissait les habitudes de Bobby ou le suivait… J'ai déjeuné avec lui, hier midi, et je l'ai trouvé soucieux… »

Pendant ce temps…

Katleen en avait marre de rester dans la voiture. Elle sortit et s'accouda au véhicule. Elle regardait un point fixe sur le trottoir et se remémora les événements de la nuit précédente et du début de matinée… Elle n'arrivait toujours pas à croire ce qui arrivait, des doutes, la peur l'envahissaient. Elle ne fit pas attention à la silhouette qui s'approcha lentement vers elle.

« Kitty ? » demanda une voix masculine.

« Ed… » fit la jeune femme en sursautant.

« Que fais-tu ici ? Ce n'est pas dans tes habitudes de venir dans ce quartier… »

« Je suis venue accompagner ma mère… » Katleen n'osait pas regarder Ed dans les yeux.

« Ah… Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé hier soir mais je savais que tu étais avec tes parents… Et si j'avais voulu, je n'aurai pas pu. Avec mon collègue, on a été appelés sur un accident qui ressemble plus à une tentative de meurtre qu'un banal accident de la circulation pour moi. Et toi, ta soirée ? » Ed s'était aussi assit sur le capot de la voiture.

« Calme… Trop calme sauf si on compte les pleurs de Louisa une grande partie de la soirée et la nuit… » Kate continuait de regarder son point fixe.

« D'accord… Au fait, je n'ai jamais osé te demander… » Ed hésitait et se tenait à nouveau devant Katleen. « Tu as un lien de parenté avec le capitaine Robert Goren ? »

« Oui… » murmura-t-elle.

« Non ? » demanda-t-il, l'air à demi-soulagé.

« Si. C'est mon père. » Katleen avait eu enfin le courage de regarder Ed dans les yeux.

« Oh ! Kitty, je suis désolé… Pardonne-moi… » Ed prit Kate dans ses bras pour la réconforter. « Si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas à m'appeler de jour comme de nuit. Si tu veux, tu peux venir chez moi au lieu de rester à Soho… »

« Merci Eddie. Mais pour le moment, je crois que je vais rester chez mes parents. Ma mère a dû mal à ne pas pleurer, Sean nous a fait une grosse crise ce matin… Tu sais que ce matin, on devait fêter son anniversaire… Vu les événements, on ne peut pas. Mon grand-père est venu du New Jersey pour récupérer les petits pour le week-end. »

« Je suis vraiment désolé… Je ne sais pas quoi te dire d'autres… N'hésites surtout pas à m'appeler… » Eddie avait pris le visage de Katleen entre les mains pour la faire sourire.

« Ma mère arrive, Ed… Personne n'est au courant pour nous… Enfin, je l'ai dis à mon grand-père… » Katleen avait les yeux brillants.

« Bonjour, Lieutenant… Je suis désolé pour ce qui est arrivé à votre époux. Je présentais mon sincère soutien à votre fille et je vous assure que si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez à m'appeler. » fit Ed en tendant sa carte.

« Merci, Inspecteur Green. Je crois que votre coéquipier vous attend… » renchérit Alex en acceptant la carte.

« Heu… Oui… » Green s'éloigna vers le commissariat après avoir donné un dernier coup d'œil en direction de Kate.

« Je crois qu'il a le béguin pour toi, Kate. » s'amusa à dire Alex.

« Que t'as dis Anita ? » Katleen changea de sujet de conversation.

« Son service a été dessaisi de l'affaire. Ils ont tout transmis à Ross, de la section criminelle. On va récupérer les affaires de Bobby au commissariat du 8ème district. On ne va pas à mon commissariat. On n'a pas suffisamment le temps aujourd'hui. »

Alex se faufila entre les voitures pour arriver au commissariat de Bobby. Les agents à l'entrée la saluèrent et lui exprimèrent tout leur soutien dans cette épreuve. En arrivant au service des stups, le calme régnait, seules les sonneries des téléphones brisaient le silence. Elle fut accueillie par Brendan Finney, un jeune inspecteur prometteur et intègre tout comme son acolyte, Ty Davis. Le week-end, l'effectif était réduit. Goren avait imposé cette règle afin que les inspecteurs avec une famille puisse restaient avec les leurs. Finney était venu voir si ses collègues avaient des nouvelles de leur boss. Il les demanda lui-même à Alex. Ils se connaissaient peu mais Brendan savait combien le Lieutenant Eames était populaire dans son commissariat et dans le 28ème district.

Après avoir récupéré les affaires de Bobby, que Ben Kramer avait soigneusement rangé dans un carton, Alexandra et Katleen se rendirent au One Police Plazza. Katleen connaissait le bâtiment sur le bout des ongles. Elle avait pris l'habitude de déjeuner, de temps en temps, à la cafétéria du bâtiment avec ses parents ou avec Mike Logan. Ross leur expliqua qu'en enquêtant sur Dominguez, Bobby ne s'était pas fais des amis. La section criminelle avait plus de moyens financiers que les autres services criminels de New York. Alex sembla accepter mais elle n'avait pas confiance dans la nouvelle recrue de Ross. Elle savait que l'inspecteur Yokas était assez novice dans ce genre d'enquêtes et qu'elle aimait bien s'occuper des affaires des autres. D'une façon ou d'une autre, Eames arriverait toujours à savoir où en était l'enquête sur ce qui ressemblait de plus en plus à une tentative d'assassinat sur la personne d'un officier de police.

12 heures 13

« Je suis désolée, Mme Goren. Le docteur Kingston est en pleine intervention… Je vais demander s'il y en a pour longtemps. » expliqua une infirmière au service de neuro-chirurgie.

« Merci. » Alex alla s'asseoir sur l'un des fauteuils de la salle d'attente. Elle voulait savoir comment c'était passé la première nuit de Bobby.

« Mme Goren ? Le Docteur Kingston me demande de vous dire qu'elle vous retrouvera à la cafétéria d'ici une bonne demi-heure. Elle a dit, aussi, que vous devriez manger un peu. » rapporta la même infirmière.

« Bon. Nous l'attendrons à la cafétéria… » Alex jeta un coup d'œil à Kate qui attendait la décision de sa mère.

Katleen poussa Alex à manger un peu à la cafétéria. Il fallait qu'elle prenne des forces pour affronter les nouvelles concernant l'état de Bobby, pour faire face à son rôle de mère, pour retrouver son bureau et continuer de travailler normalement… Le Dr Kingston les rejoignit plus tôt que prévu. Elle se présenta à Katleen et lui réexpliqua ce qui s'était passé la veille. Elle les rassura en leur apprenant que Bobby avait passé une bonne nuit mais que son diagnostic restait réservé vis-à-vis des séquelles, du coma. L'activité cérébrale de Goren était intacte malgré les multiples fractures au niveau du crâne. Le médecin demanda à Alexandra 24 heures supplémentaires pour se prononcer. Si l'état de Bobby ne chutait pas d'ici là, il était prévu qu'on lui fasse une IRM pour vraiment voir l'étendue des dégâts.

Après leur discussion, qui avait légèrement rassuré Alex, Kate suivit sa mère jusqu'au service de réanimation. Elle poussa un petit cri, discret, à la vue de Bobby, allongé, inerte, relié à de nombreuses machines aussi terrifiantes que mystérieuses. Elle comprit pourquoi sa mère pleurait tant depuis son retour de l'hôpital. Les hématomes étaient encore plus visibles que la veille. Toutes les deux s'assirent de chaque côté du lit. Alex hésita avant de toucher et serrer la grosse main de son mari dans la sienne. Kate effleura, de sa main hésitante, les parcelles de peau découvertes du visage gonflé de son père. La jeune femme se remémora des scènes à peu près identiques qu'elle avait vues à la télé des milliers et des milliers de fois. A cette époque, jamais elle n'aurait pensé être plongée dans un enfer pareil !

Certes, ses relations avec Bobby n'étaient pas toujours au beau fixe surtout au tout début de son arrivée dans l'univers tourmenté de Bobby des années auparavant… Les petites crises qu'ils avaient eu tous les deux étaient communes à celles que traversent un père et une fille. Bobby considérait véritablement Kate comme sa propre fille et se montrait, parfois, trop protecteur envers elle. C'était le fait de ne pas arriver à lire dans le regard ou le comportement de Kate qui agaçait Bobby. Son talent de profiler ne marchait pas sur Katleen. Il devinait, cependant assez facilement, si elle avait un nouveau petit ami et quelles pouvaient être les situations des prétendants. Les choses s'étaient un peu calmées depuis qu'elle vivait seule à Soho…

Mardi 14 janvier

17 heures 13

« Pardon Madame ? Je voudrais voir le Dr… Kingston, j'accompagne ma maman qui a rendez-vous avec ce docteur et elle m'a dit de la rejoindre chez le docteur… Je dois aller où ? » demanda une petite voix à une standardiste cachée derrière d'épais verres.

« Pauvre petit chou… Attends que je regarde… Le Dr Kingston est de permanence au service de réanimation. Tu es sûr que ta maman t'as dis qu'elle avait rendez-vous avec le Dr Kingston ? » demanda la standardiste d'un air suspicieux.

« Oui, oui. Le docteur de ma maman a pris lui-même le rendez-vous en urgence… On lui a dit que maman devait voir le docteur en réanimation… C'est bien là-bas qu'il y a le Dr Kingston, non ? » renchérit la petite voix.

« Bon… On dit toujours que la vérité sort de la bouche des enfants… Tu vas prendre l'ascenseur bleu qui est là et tu appuieras sur le bouton 9. Tu seras arrivé au service de réa et à la salle d'attente. » La standardiste montra l'ascenseur à prendre et retourna à son travail.

L'enfant monta dans la cabine bleue et appuya sur le bouton indiqué précédemment. Un « ding » retentit et les portes s'ouvrirent. Il n'y avait personne dans la salle d'attente. L'enfant vit une infirmière quittait la réception de l'étage. Il se glissa hors de l'ascenseur et avança jusqu'aux vitres d'où l'on pouvait voir des malades et leurs familles. Il remarqua une petite pancarte jaune à l'entrée de la réa. Il l'a lu attentivement. Après avoir bien compris les consignes écrites, il entra dans un sas et se lava les mains avant d'enfiler une blouse, des chaussons et une espèce de bonnet en papier bleu… Il appuya sur un bouton et regarda à gauche… Puis à droite avant de se décider à lire les noms écrits sur les lits médicalisés…

« Altman… Walinski… Baker… Mais il est où ? » pensa l'enfant en avançant sans regarder les malades ni le personnel soignant. « Pardon, Monsieur… Je cherche Robert Goren… » s'enquit Sean.

« Bonjour p'tit gars. Tu sais que les enfants sont interdis dans ce service ? » répondit un infirmier.

« Je savais pas… Je me suis lavé les mains et j'ai mis ça comme c'est écrit sur la pancarte… » fit Sean en montrant son accoutrement. « S'il vous plait, laissez-moi voir mon papa… Je veux le voir… » sanglota Sean en comprenant qu'il ne pourrait pas voir Bobby.

« Je suis vraiment désolé… Tu peux le voir derrière la vitre et c'est tout… Seulement… »

« Seulement quoi ? »

« Seulement, je ne suis pas certain que ce soit bien que tu vois ton papa pour le moment… »

« Pourquoi ? Ma maman et ma sœur viennent bien, elles. Je ne veux pas le réveiller. Et puis, je sais aussi qu'il a quelques coupures sur le visage. C'est pas grave. J'ai vu pire à la télé, vous savez. » Sean était déterminé.

« Je suis vraiment désolé, mon gars. Ce n'est vraiment pas possible. Les enfants sont autorisés à partir de 12 ans. »

« Mais j'ai 12 ans ! » mentit le jeune garçon, prêt à tout pour embrasser son papa.

« J'ai lu le dossier de ton papa et je sais que tu viens juste d'avoir 10 ans. Tu as aussi une petite sœur, c'est un bébé si je ne me trompe pas. » affirma l'infirmier en reconduisant Sean vers la sortie.

« Louisa a 5 mois… Je suis sûr qu'elle aussi voudrait voir notre papa seulement elle marche pas encore et elle ne parle pas… Pourquoi y'a que les adultes qui ont plein de droits et pas les enfants ? » Sean recommença à pleurer en quittant le costume stérile.

« C'est comme ça la vie. Si tu veux, je peux répondre à tes questions. Je m'appelle Gary. Et toi ? » L'infirmier tendit une main à Sean.

« Je m'appelle Sean, Sean Goren. Et j'ai bien 10 ans. C'est vrai que je peux vous poser les questions que je veux ? »

« Dans la mesure du possible, oui. » réitéra Gary.

« Mon papa ne dort pas vraiment, bien vrai ? L'autre soir, j'ai entendu ma grande sœur, Kate, parlait à quelqu'un au téléphone… Je n'ai pas tout compris parce qu'elle parlait à voix basse et Louisa pleurait en même temps… J'ai entendu les mots : « coma », « arrêt » et « branché ». Ça veut dire quoi ? » Sean regardait fixement l'infirmier avait de reprendre. « Je sais que le coma c'est quand on est pas vraiment en vie mais qu'on est pas mort non plus. Mon papa est dans le coma ? » demanda-t-il timidement.

« La vérité ? » Gary attendit de voir Sean hocher de la tête. « Je suis désolé mais tu as raison, ton papa est dans le coma mais il est bien en vie, rassures-toi. Son cerveau marche et je suis certain que ton papa pense bien à vous. Mais comme il est dans le coma, il a fallu qu'on pose des tuyaux dans sa gorge pour qu'il respire très bien. »

« D'accord. Donc mon papa va revenir de son coma bientôt, comme dans les séries de Mamy ? » Sean commençait à s'enthousiasmer mais son sourire tomba lorsqu'il vit Kate quitter le service de réa.

« Sean ! Bon sang ! Qu'est-ce que tu fais là ! » s'énerva Katleen en fronçant les sourcils.

« Vous êtes sa sœur ? » s'enquit Gary.

« Oui. Katleen Goren. Je suis navrée que mon petit frère vous ennuie… » Kate enfila sa veste.

« Ce n'est rien. J'avais fini mon service. J'ai trouvé votre frère dans le service à la recherche du lit de votre père… »

« Quoi ?... Comment ! » fit Katleen en écarquillant les yeux. « Qui t'a permis de venir ici, Sean ! Tu devrais être à la maison ! Maman doit se faire un sang d'encre ! » Katleen entraina son frère dans l'ascenseur.

« Je voulais voir Papa… » répondit le jeune garçon en croisant ses bras.

« Arrête Sean ! On t'a dit que tu ne pouvais pas venir ! Allez, monte dans la voiture ! » intima Kate en ouvrant la portière arrière de la berline de Bobby qu'elle avait récupéré la veille.

19 heures 00

« Sean ! Où étais-tu ! Ça fait des heures que je téléphone pour essayer de savoir où tu es ! » Alex était sorti dans la rue en voyant sortir Sean de la berline.

« Laisses-moi tranquille ! » cria Sean en poussant violemment la porte d'entrée.

« Tu l'as trouvé où ? » demanda Alex en rejoignant Katleen.

« Il était à l'hôpital. Je l'ai trouvé en train de parler avec un infirmier de réa. Il sait tout ou du moins il a tout compris… Il aurait peut-être mieux valu lui dire la vérité lorsqu'on est allé les chercher dimanche. » Katleen suivit sa mère dans la maison.

« Je pensais qu'on pouvait lui épargner ça mais au contraire ça l'a rendu plus curieux encore… J'espère qu'il ne va pas être comme cela tout le temps, Kate. »

« On devrait peut-être lui dire la vérité et le garder quelques jours à la maison ou il pourrait aller chez les grands-parents le temps que tout ça se tasse, non ? »

« Oui, tu as probablement raison. J'appellerai le collège demain matin. Tu reprends le travail quand ? »

« Mes patrons m'ont donné jusqu'à dimanche. Ça te laisse du temps pour aller à l'hôpital et t'organiser. Je serai toujours là en cas de problèmes… Je resterai bien avec vous seulement je suis loin de mon lieu de travail… »

« Et puis, je pense que tu as besoin de te retrouver un peu seule avec ton ami… L'inspecteur Green, non ? » fit Alex en souriant à sa fille ainée.

« Co… Comment tu sais pour Ed et moi ? » demanda Kate, intriguée.

« Il suffisait de vous regarder tous les deux, l'autre jour. Ça se lit dans ses yeux qu'il t'aime, ma chérie. Je suis certaine que Bobby serait… est heureux pour toi-même s'il préférait que tu es un compagnon dans un autre corps de métier que le nôtre. » renchérit Alexandra en rangeant les jouets éparpillés de Louisa.

« Merci, 'man. Ça fait longtemps que je souhaite vous présenter officiellement Ed seulement je n'ai jamais trouvé le moment opportun et avec Bobby… Disons que je ne voulais pas qu'il fasse avec Ed ce qu'il a fait avec les autres… » Kate rougissait tout en avouant ses petits secrets à sa mère adoptive. « Comment as-tu su que Bobby était le bon ? Je veux dire comment as-tu su que c'était l'homme fait pour toi ? »

« Il faut que tu saches quelque chose dont nous ne t'avons jamais parlé, Bobby et moi. Avant de rencontrer Bobby, j'avais déjà été mariée. Mais je ne l'ai pas été longtemps. Il était flic et avait une prometteuse carrière. Il est mort en faisant son devoir. Je pensais, à l'époque, que je ne rencontrerai personne d'autre comme lui. Puis j'ai été mutée à la section criminelle et j'ai fais la connaissance de Bobby… Au début, je n'arrivais pas à le comprendre et, petit à petit, on a réussi à s'apprivoiser. On était d'excellents amis même si nous avions et avons toujours des points de vue divergeant. J'ai admiré l'homme avant de tomber amoureuse de lui… Les choses ne se sont pas faites en un jour, Kate. »

« Je vois très bien. Ce ne fut pas un coup de foudre mais votre solide amitié vous a permis de construire votre histoire sinon on ne serait pas là, Louisa, Sean et moi. » Katleen donnait le biberon à Louisa et la couvrait de baisers sur sa petite tête brune.

« C'est vrai ça ! On serait pas là, nous trois si ne vous vous étiez aimé ! » s'exclama Sean qui s'était caché en haut des escaliers et avait finit par descendre de sa cachette.

« Oui… Enfin c'est surtout vrai pour Louisa… S'il n'y avait pas eu les raz-de-marée en Asie et cette affaire de corruption à la mairie de New York, nous n'aurions jamais formé une famille… » fit Alex en prenant Sean dans les bras. « Jamais je n'oublierai tes vrais parents, Sean, et je suis plus qu'heureuse de vous avoir tous les trois. J'avais besoin de construire ma propre famille et Bobby avait besoin de trouver un équilibre. Vous nous avez apporté tout cela depuis toutes ces années. »

« Je ne me souviens pas de mes parents vu que j'étais tout petit quand ils ont disparu… Mais c'est de toi que je suis sorti ? »

« Oui, mon cœur. Ta maman ne pouvait pas t'avoir alors elle m'a demandé si je voulais bien te faire grandir en moi… Et voilà, tu es arrivé ! Tu as toujours été plus que mon neveu. »

« En fait, c'est comme si on s'était jamais quittés sauf pour aller à l'école et au boulot ? »

« C'est ça. J'avais un peu peur de la réaction de Bobby lorsqu'on a appris que tu me serais confié à la disparition de tes parents… Finalement, il a bien réagi… Il t'a tout de suite aimé. Il passait son temps libre à t'observer, te voir grandir. C'était comme si son cerveau se transformait en caméra. Il voulait assister à tes premiers pas, tes premiers mots. Il aurait voulu faire pareil avec Louisa… » Alex ne put s'empêcher de pleurer en regardant Louisa regardait autour d'elle, comme si elle cherchait Bobby.

« Ben on a qu'à filmer tout ça ! Comme ça quand il se réveillera il pourra rattraper tout ça à la télé ! » Sean s'était pendu au cou de sa mère et l'embrasser.

« Excellente idée, Sean ! Il faudra te filmer aussi ! Papa verra tout ce que tu fais, ce sera comme s'il était avec nous. » Katleen s'était rapprochée de sa mère et de son frère pendant que Louisa faisait son rot.

« Ouais ! Je te filmerai aussi avec ton copain ! Je vois ça d'ici ! Kate embrasse son copain, Kate en pleine rêverie amoureuse… » la taquina Sean en faisant des chatouilles légères au bébé.

« Essaie un peu ! » Kate rendit le bébé à Alex et se précipita vers Sean pour le chatouiller.

« Maman ! Au secours ! » Sean hurlait et riait en même temps. Les chatouilles étaient un vrai supplice. « Arrête Kate… Je te promets que j'le ferai pas… » fit-il, un sourire diablotin sur le visage.

« J'espère bien p'tit père ! » railla la jeune femme avant que son téléphone ne sonne. « Katleen Goren ?... Ah… Attends, je change de pièce… J'ai trois paires d'oreilles avec moi… » chuchota Kate en montant les escaliers à mi-hauteur.

« Sean reviens ici… Laisse ta sœur tranquille… ça ne se fait pas d'écouter les conversations… » Alex mentait un peu en disant cela. Elle aurait bien voulu être un insecte pour écouter la conversation.

« Pfff… C'est pas drôle ! » Sean rouspétait en revenant s'asseoir sur le canapé. « Je peux prendre Louisa ? »

« Bien sûr. De toute façon, je dois aller faire le diner. » Alex se leva et mit sa petite fille dans les bras de Sean. « Fais bien attention à elle, p'tit père. »

Samedi 1er février

07 heures 45

« Allo ? »

« Je suis bien chez Mlle Goren ? »

« Moui… Je vous la passe… » répondit Eddie, la voix toute endormie. « Kitty, pour toi. » Ed réveilla doucement sa maitresse et lui tendit le téléphone.

« Katleen Goren… »

« Mlle Goren, c'est Brendan Finney… Je vous appelais pour vous dire que le commissariat du 18ème a coincé, la nuit dernière, le salaud qui a foncé sur notre Capitaine. »

« C'est vrai ! » s'écria Kate en s'asseyant rapidement dans son lit. « Ma mère est au courant ! »

« Non, je ne crois pas… J'ai appris la nouvelle à l'instant de la bouche de ma femme qui est secouriste. Je voulais que vous le sachiez et que vous préveniez le lieutenant… Je n'ai pas osé appeler pour ne pas réveiller les p'tits. » expliqua Finney.

« Merci… Je vais la prévenir en personne. Merci infiniment de m'avoir appelé ! Vous ne pouvez pas savoir combien ma famille va être heureuse de savoir cela ! » Kate raccrocha et embrassa fougueusement son amant.

« Hé bé ! Tu es bien joyeuse ! Qui c'était ? » demanda Green qui s'était levé et suivi Kate dans la cuisine.

« Le commissariat du 18ème a appréhendé le salopard qui a foncé sur mon père ! Faut que je me dépêche de m'habiller pour l'annoncer à Alex ! » Katleen dansait dans la cuisine.

« Tu es sûre que c'est le bon type ? » demanda Green, surprit.

« J'espère que c'est lui et j'espère qu'il va payer ! » Kate avait retrouvé son regard triste qui l'accompagnait chaque jour depuis l'accident.

« Bien sûr qu'il va payer, mon cœur… Il s'est attaqué à un flic n'oublie pas ! » Green avait pris le visage de Kate et avait écarté quelques mèches éparses qui cachaient ses grands yeux verts. « Rappelles toi ce que je t'ai promis, je serai toujours là pour toi et ta famille. Tu peux compter sur mon soutien. Je t'aime. »

« Je t'aime aussi, Ed… Tu veux m'accompagner annoncer la nouvelle à ma mère ? » Kate avait hésité à faire cette demande car elle savait très bien que sa liaison allait être dévoilée au grand jour.

« Tu es certaine que c'est ce que tu veux ? Tu sais je peux très bien rester dans la voiture en t'attendant… »

« Non… » Katleen posa un doigt sur les lèvres d'Eddie. « Je veux que tu viennes avec moi, à la maison. Je veux que tu sois tout près de moi lorsque je dirai à ma mère que le salaud qui l'a plongé dans le désespoir va enfin pouvoir répondre de ses actes. En plus, Sean rêve de faire ta connaissance. » Kate était en train de se maquiller pendant que son amant s'habillait.

« Ma connaissance ? Tu veux dire qu'ils sont au courant maintenant ? » Green avait les yeux grands ouverts.

« Elle a tout compris lorsqu'elle nous a vu devant ton commissariat le lendemain de l'accident. Sean a tout entendu et depuis il veut absolument te connaître. »

« Donc si j'ai bien tout saisi, seuls ta mère et ton frère sont au courant pour nous deux ? »

« Ben… Il faut que tu rajoutes Louisa, mes grands-parents, mon oncle et ma tante sur la liste… Je pense qu'Alex a dû le dire à Bobby lors de l'une de ses visites en réa… Pour faire plus simple, tu n'es pas encore passé au détecteur Goren. »

« Ah ! C'est fou ce que tu me rassures là… Il est terrible à ce point le capitaine Goren ? » Eddie tendit son manteau à Kate.

« Il a fait fuir la majorité de mes prétendants depuis que je vis avec eux… J'ai eu la paix pendant mes études à Boston et lorsque j'ai pris ce loft. Encore que… Dis-toi que tant que Bobby est dans le coma, tu es en sûreté. » Kate lui adressa son plus beau sourire et lui tira la langue.

« Ah ah… Très drôle… Et ton grand-père, c'est quel genre de personnage ? C'était quoi son métier ? » demanda-t-il en ouvrant la porte d'entrée de l'immeuble.

« Grand-père est génial ! Il était flic mais c'est un flic de l'ancienne école comme il adore le dire. C'est l'opposé de mon père. Tu ne crains rien avec lui. De toute façon, j'ai envie de faire ma vie avec toi… » laissa-t-elle échapper puis elle rougit.

« Moi aussi, j'ai envie de faire ma vie avec toi… » Green embrassa Kate et resta un moment à l'observer, à plonger dans ses yeux illuminés de bonheur.

Eddie et Katleen ne mirent pas longtemps pour aller jusqu'à la maison des Goren, près du Yankee Stadium. Le rez-de-chaussée était allumé. Alex était debout pour préparer le biberon du bébé. Lorsqu'elle vit arriver Kate et Eddie, elle pensa qu'ils venaient annoncer leurs fiançailles… Elle accueillit Ed les bras grands ouverts. L'inspecteur fut surpris mais la laissa faire. Kate avait acheté des viennoiseries pour le petit déjeuner. Le jeune couple suivit Alex dans la cuisine. Louisa était assise dans sa chaise haute et regarda Green d'un air interrogatif. Elle fit une moue bizarre lorsqu'il s'approcha d'un peu trop près. Par peur de la faire pleurer, il recula et manqua de faire tomber Kate. Elle lui sourit et sortit sa sœur de la chaise pour faire les présentations. Le bébé détailla un peu plus du regard, cet homme qui collait d'un peu trop près sa sœur…

Kate demanda à Alex de s'asseoir et d'écouter ce qu'elle avait à lui dire. Alex croyait de plus en plus qu'il s'agissait de l'annonce des fiançailles de sa fille adoptive… Kate expliqua le coup de fil reçu plus tôt. Alex se leva d'une traite et se sentit mal. Cela faisait des jours et des jours qu'elle attendait ce moment. Elle ne dormait quasiment plus par crainte de ne pas entendre le téléphone sonner. Eddie la rattrapa et l'aida à se rasseoir. Son front était ruisselant de sueur, elle était toute blanche, elle sentait des fourmis lui parcouraient le corps. Son pouls était rapide et frappé. Eames rassura sa fille et son probable futur gendre. Elle avait mis ça sur le compte de la fatigue, du stress et surtout de sa peur de voir disparaître Bobby…

Katleen aida Alex à monter les escaliers pour se préparer. Elles avaient laissé Eddie en compagnie de Sean et Louisa. Sean était descendu très rapidement lorsqu'il avait entendu un bruit de vaisselle brisée. Le jeune garçon avoua à Eddie que ce n'était pas la première fois que sa mère cassait quelque chose cette semaine. Il l'avait trouvé adossé au mur de la cuisine, tremblante. Elle lui avait fait promettre de ne rien dire. Eddie en informa Kate. Tous deux décidèrent de conduire de force Alex à l'hôpital après être allés au commissariat pour entendre l'interrogatoire du suspect.

Milieu de matinée

Le même jour

« Alors Freddie… Tu sais que cela fait longtemps que nous te cherchons ? Tu sais pourquoi on te cherche au moins ? » s'énerva l'inspecteur Yokas.

« Je sais pourquoi mais c'est pas moi ! J'ai pas buté ce flic ! Vous avez qu'à regarder mon casier ! Je vole des tires mais c'est tout ! »

« Oui… J'ai vu ça… Seulement, il apparaît au tout début de ton dossier que tu as été arrêté dans tes jeunes années par l'officier Goren… Hors le flic en question est le même qui t'a fais plonger la première fois ! Tu ne vas pas nous dire que tu n'avais pas la rage après lui ! » s'écria un autre inspecteur.

« Je vous jure ! On m'a demandé de trouver un pick-up puissant pour faire peur à un type, je n'en sais pas plus… Je n'ai pas buté ce flic ! C'est un mec de chez vous qui m'a filé le pognon ! »

« Demandez-lui ce qu'il veut dire par un mec de chez nous. » Ross était derrière le miroir sans teint et parler à Yokas par le biais d'une oreillette.

« De quel mec tu parles, Freddie ? Le capitaine Goren est un flic respecté par tout le monde, pourquoi un flic voudrait faire la peau un autre flic ? » Yokas posa les photos prises par le personnel des urgences après l'admission de Bobby.

« Je vous jure que ce n'est pas moi ! Bon sang ! Ce type m'a dit que je rendais service à la ville de New York… Je l'ai vu parlé dans un bar à un autre type qui me fout la frousse… Pablo… C'est comme ça qu'il s'appelle l'autre type avec qui je l'ai vu discuter. »

« Capitaine, demandez à Yokas si ce Pablo avait une cicatrise. C'est important. » insista Ty Davis.

« D'accord… Yokas demandait à notre ami si ce Pablo a une cicatrice. »

« Freddie, regarde-moi. Est-ce que ce Pablo avait une cicatrice ? »

« Oui ! Une balafre énorme sur la joue. Un truc vraiment hideux. »

« Vous connaissez quelqu'un qui ressemble à cette description, inspecteur ? »

« Oh que oui ! Pablo Dominguez. Un vrai malade. Le capitaine nous avait mis une planque près des docks. On enquêtait sur le frère de Pablo. Le jour de la tentative de meurtre, le patron nous avait demandé de rédiger nos rapports et de passer à autre chose. »

« Détective, êtes-vous sûr de ce que vous avancez ? Goren aurait très bien pu feindre d'abandonner cette enquête comme je le connais… » suggéra le procureur Kibre en se tournant vers Alex et Katleen.

« Certain. Le capitaine est allé voir son indic et il a apprit que Dominguez se jouait de nous, qu'on était filé. Il avait des photos de nous et d'autres photos de flics… Il m'avait appelé avant de quitter le bureau du procureur ce vendredi-là en milieu d'après-midi… » Keith O'Malley avait tourné son regard en direction de la famille de son supérieur. « Je suis désolé, lieutenant. Le patron a eu peur en apprenant qu'il y avait des photos prises près de Ste Catherine… Il ne voulait pas vous mettre en danger… » Keith regarda à nouveau le suspect.

« Madame Kibre, il faut arrêter ce Dominguez ! C'est lui qui a voulu assassiner Bobby ! » implora Alex, plus blanche que jamais.

« Je vais voir ce que je peux faire. Capitaine Ross, rappelez vos inspecteurs et envoyez-les cueillir Dominguez. » Kibre faisait face à Alex qui glissa un léger sourire avant de se lever péniblement.

« Attendez, lieutenant… Je vais vous aider… » Eddie passa un bras autour de la taille d'Alex qui s'appuya sur son bras.

« Merci, inspecteur Green. Je crois que je vais pouvoir dormir un peu… » affirma Eames.

Eddie laissa Kate aider sa mère à rejoindre l'ascenseur. Keith et Ty les avaient accompagné et leur avaient proposé leur aide. Alex les remercia et les étreint avant de monter dans la cabine. Ses joues étaient légèrement rosées. Green les suivait de loin car il avait compris qu'Alexandra ne voulait pas que la police de New York soit au courant pour la relation de Katleen et Ed. Néanmoins, il aida Eames à monter à l'avant de la voiture. Kate passa un coup de téléphone à Sean pour savoir si tout se passait bien et si Mme Micelli, la nourrice, était bien arrivée. Le jeune garçon lui passa la nounou. Katleen l'informa qu'ils auraient un peu de retard, ce qui étonna Alex.

Eddie entra sur le parking de l'hôpital St Luke et ouvrit la porte à Alex. Cette dernière pensait qu'ils allaient voir Bobby au service de réa mais leur direction fut tout autre. Kate leur emboita le pas et demanda à une infirmière des urgences de venir examiner sa mère. Alexandra était trop fatiguée pour se débattre. Elle s'assit dans le fauteuil roulant qu'on lui proposait. Eddie resta un long moment dans la salle d'attente. Kate était restée avec sa mère. Elle revint une bonne heure plus tard, un immense sourire sur le visage.

« Elle va bien ? » demanda Green totalement incrédule face au visage illuminé de bonheur de Kate.

« Oui. Très bien même ! » Kate embrassa son amant sur la joue. « Je vais être à nouveau grande sœur !

A suivre…