Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas. Certains personnages ne sont que pure fiction de ma part. Il y a un mélange de personnages s'étant illustrés dans Law & Order Criminal Intent, Law & Order, Law & Order Special Victim Unit et Third Watch.
Résumé : merci de lire « Adieu Brad… Bienvenue Kate » avant de continuer cette fic. J'avais déjà publié cette fic durant 2005-2006 mais, suite à de nouvelles idées développées dans une suite de cette fic, j'ai apporté de nombreuses modifications. J'ai essayé de rester le plus possible dans le réel. J'attends les previews !
Persécutions !
Hoboken
Centre de rééducation
2 Avril
Milieu de matinée…
Bobby était retourné au centre de rééducation une semaine après avoir fini de passer des examens et vu différents spécialistes. Il avait pu faire la connaissance de Samuel lors d'une visite de routine à l'hôpital. Ce n'est que le jour de la première visite de routine qu'il découvrit pourquoi Alex n'était pas auprès de lui à son réveil, pourquoi Kate se mettait en quatre pour lui. Jusqu'alors son attitude avec sa femme et sa fille étaient toujours autant froide mais cette révélation lui fit prendre conscience ce que John et Sean lui avaient tant expliqués. Katleen n'était pas venue voir son père depuis qu'il lui avait reproché son départ précipité à Boston, en février. Quelque chose s'était cassée en la jeune femme. Elle avait tout pardonnée sauf ce jour précis.
Eddie amenait les enfants voir Bobby au centre pendant que Kate restait à la maison. Lorsqu'il ne pouvait pas venir avec Louisa et Sam, John et Mary prenaient le relais. Le collège de Sean était à 5 minutes à pied du centre et il venait tous les soirs faire ses devoirs auprès de son père, pour lui tenir compagnie. Sean racontait sa journée. Bobby écoutait et disait qui était venu lui rendre visite. Les séances de kiné étaient dures et douloureuses certains jours. Il aimait discuter avec le personnel sauf avec son ergothérapeute, Pauline Rapapoff. Pauline travaillait au centre depuis plusieurs années à Hoboken. Ses méthodes de travail étaient fabuleuses. Les gens qui entraient dans son bureau ressortaient apaiser d'avoir accompli des choses dont ils ne se croyaient pas capables. Elle était très amie avec Norma, l'orthophoniste, car elles venaient toutes les deux du même endroit : la France. Bobby aimait bien leur accent très frenchie mais il était toujours très mal à l'aise lorsque Pauline venait faire des séances d'ergothérapie dans sa chambre. Il avait l'impression qu'elle le déshabillait du regard. Goren avait hâte de revoir Kate pour lui dire qu'il voulait qu'on le change d'ergothérapeute…
« Hello Bobby ! » fit joyeusement Pauline en entrant dans la chambre de Bobby en ce beau matin d'avril.
« M'appelez… pas Bobby. » fit-il en fronçant ses épais sourcils bruns.
« Je sais, je sais… Alors ? Il parait que vous rentrez chez vous pour le week-end ? » Pauline avait apporté ses instruments en caoutchouc antidérapants.
« Oui. Eddie doit… m'emmener… à une… cérémonie. On a… réha… réhabilité… mon ancien… chef. Il est… nommé consultant… au… bureau du… chef de la po… police. »
« Vous allez remettre votre uniforme ? Vous devez être super craquant en uniforme ! » Pauline s'était assise face à Bobby et le regardait droit dans les yeux.
« Je sais pas… » Bobby détourna le regard, il réajusta ses lunettes. « Kate décide. »
« Bon, je vais vous laisser car Norma doit venir passer une heure avec vous ce matin. Emily doit vous expliquer comment ça se passe à domicile. Elle l'a expliqué à votre fille dans la semaine… »
« Kate est venue ? » demanda Bobby, l'air surprit.
« Oui. Elle avait rendez-vous avec l'équipe pour le bilan mensuel. Elle est venue avec un de vos enfants. »
« Sean ? »
« Non pas Sean. Elle est venue avec un tout petit dans une poussette. » Pauline savait très bien le prénom de l'enfant mais elle voulait le faire dire par Bobby.
« Louisa ? Non… Mon bébé serait… venue… m'embrasser. Samuel alors ? »
« Bravo ! Elle est venue avec Samuel pendant que Louisa était à la crèche. » Pauline se leva et prit un papier dans la poche de sa blouse. « Vous donnerez ça à Kate quand vous la verrez. Ce sont les explications pour nettoyer toute votre panoplie pour les repas, la toilette. Je vous souhaite de passer un bon week-end en famille. A lundi, Robert. »
« Au revoir. » Bobby regarda partir sa tortionnaire et actionna la roue droite de son fauteuil pour aller vers son téléphone. « Allo ?... A tout… à l'heure… » Puis il raccrocha en attendant Norma.
Bobby était en train de somnoler lorsque quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Il n'eut pas le temps de répondre que la porte s'ouvrit.
« B'jour Capitaine ! Comment ça va aujourd'hui ? » fit la personne qui venait d'entrer.
« Bonjour Bos… ça va. Et toi ? » demanda-t-il poliment en se réajustant dans son lit. Il avait pris l'habitude de tutoyer toutes les têtes connues comme les flics qui lui rendaient visite ou l'appelaient de temps en temps.
« Ça va. Je ne suis pas venu seul. »
« Ah ? »
« Bonjour, Papa… » Kate était dans l'encadrement de la porte avec Samuel dans ses bras.
« Katleen ? Je croyais… que tu venais… demain ? » Bobby prit ses lunettes pour détailler sa fille aînée et son fils. « Il a beau… beaucoup grandi… Je peux ? » Bobby tendit son bras droit.
« Oui. C'est ton bébé, tu peux le prendre. » Katleen passa devant Bos et posa Samuel sur la poitrine de Bobby. « Il va de mieux en mieux. Je l'ai emmené à l'hôpital pour sa visite de routine avec le Dr Palladino et il est très content de voir que Samuel ait repris du poil de la bête aussi vite. »
« Je suis content… Pauline a… laissé ça pour… pour toi. » Bobby montra du regard le sachet sur la table.
« OK… Elle est super cette nana ! » s'exclama la jeune femme en regardant le contenu du sachet et sans tenir compte de la grimace de son père.
« C'est quoi ? » demanda Bos.
« C'est un nécessaire antidérapant pour les repas et des trucs fabriqués spécialement pour Papa. J'ai un set antidérapant pour que Louisa ne mette pas son assiette par terre. Ed en a eu marre de repeindre la cuisine le mois dernier. Depuis que je lui ai acheté ce set, elle mange assez proprement… Comme un enfant de 20 mois précoce. »
« Elle est… où Louisa ? » demanda Bobby.
« Je l'ai laissé à Jack dans la matinée. » Katleen ressentait quelque chose d'étrange à parler ainsi avec Bobby. Elle l'avait appelé une fois de temps à autre pour demander de ses nouvelles seulement aujourd'hui c'était différent.
« Bien. Faut que… son par… parrain s'occupe d'elle. » Bobby sourit à Kate qui rougit aussitôt.
« Excusez-moi de vous déranger… » Emily venait d'entrer dans la chambre de Bobby avec son chariot.
« Emily ! » s'étonna Bos.
« Bosco ? Quel drôle de surprise… Je ne savais pas que tu connaissais Robert… »
« Je suis étonné de te voir là… Je croyais que ta mère voulait faire de toi un grand médecin… »
« Vous… vous connaissez ? » demanda Bobby en regardant, amusé, la scène qui se jouait devant lui. C'était la première fois qu'il voyait sa « petite » infirmière aussi décontenancée.
« Je travaillais avec sa mère jusqu'à ce qu'elle soit promue inspecteur au 55ème. » répondit amèrement Bos. « J'ai travaillé sous les ordres de sa femme. C'est comme ça que je connais le Capitaine. »
« D'accord… Je dois vous demander de sortir le temps de vérifier ses constantes. Après vous pourrez l'emmener comme prévu. » Emily installa ses affaires et fit sortir les visiteurs de Bobby.
« Pourquoi… Bos a parlé… comme ça ? » demanda Bobby.
« Ma mère et lui sont fâchés depuis longtemps. Il ne lui pardonne pas de l'avoir trahi auprès de leur lieutenant à la 55ème. Et ma mère ne pardonne pas à Bosco d'être venue lui demander de tirer pour lui afin qu'il réintègre la police. On n'a jamais su s'il avait véritablement réussi à atteindre sa cible… Tous les deux, ils auraient pu finir ensemble. Enfin bon… »
« Il a réussi. J'étais au stand… de tir…. Je l'ai… repéré là-bas… Il n'a… pas… menti. Votre mère… a eu… tort de… ne pas… le croire. » Bobby avait retrouvé une partie de sa mémoire antérieure à l'accident. Les séances avec le Dr Skoda l'aidaient à accepter son état, à se souvenir.
« Bosco a toujours eu ce pourquoi il se battait. Je savais, au fond de moi, qu'il avait réussi, seul, à battre son handicap visuel. Tous les deux vous vous ressemblez, Robert. Vous verrez, vous allez arriver à remarcher… » Emily remballa ses affaires en souriant à son patient.
« Merci Emily. » Bobby pivota et attrapa une barre de son lit pour s'asseoir sur son lit. « Bos… Viens m'aider… »
« Oui, Capitaine. » Bosco s'exécuta et soutint Bobby sous les épaules. Au préalable, il avait rapproché le fauteuil noir de Goren. « Ça y est… On y est… Parfait. »
« Katleen ? Je croyais… Je croyais que je… partais demain… » demanda-t-il en se réajustant dans son fauteuil.
« C'est une partie de la surprise que nous t'avons réservé avec Ed. » Katleen changea Samuel de côté et prit les sacs pour le week-end.
Gymnase de Ste Catherine, New York
En fin d'après-midi
« L'équipe du collège Hoboken High se fait mener 36 à 20 à la fin de la première mi-temps par les juniors de Sainte Catherine. Le capitaine d'Hoboken semble absent… Son équipe s'est battue pour être en finale et on dirait que le trophée va leur échapper… »
Un commentateur relatait le match de basket auquel Sean participait. Les propos du commentateur et les huées des spectateurs troublaient Sean. Sean avait envie de pleurer, la première fois depuis longtemps. Il avait fais énormément de sacrifice pour mener son équipe à ce niveau de jeu et maintenant il faisait tout louper… Il était assit et regardait autour de lui pour voir s'il apercevait ses supporters. Ils étaient quasiment tous là… Le jeune garçon baissa les yeux et les ferma fortement.
« Goren ! Il va falloir penser à te réveiller ! Tu as brillamment joué durant les autres matchs alors fais-en autant maintenant et permets nous de gagner le trophée ! » l'interpella l'entraineur.
« Allez Sean ! » s'écriait Eddie et ses comparses dans les gradins.
Le coup de sifflet de l'arbitre retentit. Sean et ses coéquipiers regagnèrent le terrain et se placèrent selon le schéma de l'entraineur. Sean reconnut les encouragements rageurs de son confident. Il se retourna et aperçut Bosco qui arrivait avec Kate. Ses yeux s'illuminèrent en voyant qu'elle n'était pas seule. Il comprit enfin pourquoi elle n'était pas présente durant la première mi-temps, elle était allée chercher leur père à Hoboken.
La vue de son père, présent au gymnase, donna des ailes à Sean. Il récupérait majestueusement les passes de ses coéquipiers, réussissait tous ses lancers francs. L'équipe de Ste Catherine ne savait plus où donner de la tête. Sean était partout, en défense, en attaque… l'équipe d'Hoboken remporta la finale avec un superbe score rarement établit par une équipe de junior : 110 à 88. L'équipe victorieuse porta Sean sur les épaules pour le porter en triomphe. Sean arborait un sourire jusqu'aux oreilles. Il n'avait pas quitté Bobby du regard lorsque ses amis l'avaient promené dans le gymnase. Les flashs des appareils crépitaient. Le président de la ligue de basket de l'Etat de New York passa une médaille d'or autour du cou de chaque membre de l'équipe d'Hoboken et tendit le trophée à toute l'équipe. Sean l'a pris dans ses mains en dernier et se dirigea lentement vers Bobby.
« Tu vois, Papa. Quand on veut quelque chose du fond du cœur, on trouve toujours l'énergie de réussir. Je t'aime, Papa. » Sean tendit la coupe à Bobby pour qu'il la touche et retourna vers ses amis et leva le trophée au-dessus de sa tête.
Les gradins commençaient à se vider lentement. Les joueurs étaient au vestiaire et leurs cris de joie résonnaient jusque dans le gymnase. Bobby avait vu le bonheur dans les yeux de Sean. Il avait bien compris qu'aucun d'eux n'était au courant de la présence de Bobby lors de la finale. Goren était heureux de découvrir que ses hommes et ceux d'Alex entouraient sa famille. Il était ému. Il plia son bras pour saisir la main de Kate sur une des poignées du fauteuil.
« Merci, ma chérie… » murmura-t-il sans avoir besoin de s'y reprendre à plusieurs reprises pour s'exprimer.
« Tu veux rentrer ? » Kate n'avait pas entendu ce que Bobby avait dit.
« Non. On va… où main… maintenant ? » Bobby fit comme si de rien n'était.
« On va tous chez Jack. Il m'a proposé de passer la nuit chez lui vu qu'il avait Louisa avec lui pour la journée. Comme ça demain, nous n'aurons pas à te faire dormir dans la voiture pour aller d'Hoboken à Beacon Hill et de Beacon Hill au One Police Plazza. Sauf si tu veux rentrer à la maison… » Katleen s'était agenouillée face à son père.
« Ça me… va. »
« D'accord. Je te laisse Sam pendant que je préviens les autres qu'on se retrouve chez Jack comme prévu. » Katleen passa une sorte de kangourou amélioré autour de Bobby et y enfila Samuel qui commença à chougner.
« Coucou… Sam… C'est papa… » Bobby passa sa grande main sur le petit crâne de son fils. Samuel avait les cheveux châtains clairs comme sa maman et les boucles de son papa. « Tu me… reconnais petit père… Tu es… gentil avec… Kate ? »
« Il est adorable avec moi, avec tout le monde d'ailleurs sauf quand il a faim… » Katleen était revenue vers son père en compagnie d'Eddie.
« Bonsoir, Capitaine. » Eddie tendit sa main à Bobby pour le saluer et attendit qu'il en fasse de même. « Vous avez vu comme Sean a bien joué ? J'ai eu peur qu'il abandonne mais lorsqu'il vous a vu ça lui a donné la pêche pour gagner cette finale. »
« 'soir Ed… Suis fier de… Sean. Tu pousse ? » demanda-t-il à la grande surprise de Kate et de son compagnon.
« Si vous voulez… On va peut-être attendre que Sean arrive… » suggéra Ed en se postant derrière le fauteuil.
« Excusez-moi… Vous êtes bien la famille de Sean ? » demanda l'entraineur.
« Bonsoir. Vous êtes Mr Winslow, c'est bien ça ? » Kate serra la main que lui présenta l'homme d'une cinquantaine d'années, la silhouette élancée.
« C'est ça. »
« Je suis Katleen, la sœur ainée de Sean. Voici notre père, Robert Goren et mon compagnon Edward Green » Kate fit les présentations.
« Je tenais à vous féliciter d'avoir un garçon si gentil et si travailleur. J'ai rarement vu un gosse de son âge supporter et aider ses équipiers. Il a transformé les joueurs en leur parlant. Il a su trouver les mots plus facilement que moi. Voilà, merci de m'avoir écouté. » Winslow les quitta, satisfait. Il croisa Sean et le félicita une nouvelle fois.
« C'était ça ta surprise, Eddie ? » Sean avait le sourire aux lèvres. « ELLE EST MONSTRUEUSEMENT GENIALE ! » fit le jeune garçon en tapant dans la main d'Eddie et en entourant son père.
« J'étais… pas au… courant non… plus. » rajouta Bobby.
« J'ai faim ! » déclara Sean.
« On y va. On attendait plus que toi, p'tite tête ! » Katleen prit son frère par les épaules et le serra contre elle en marchant vers la sortie.
Domicile de Jack McCoy
19 heures 52
« Alors quel est le score ? » demanda Jack depuis le perron de sa maison bourgeoise près de Greenwich Village.
« 110 à 88 ! Ce gosse s'est une flèche ! » fit Davis en allant serrer la main du procureur. « Bonjour, Louisa. Tu me fais un petit bisou ? » Davis se pencha vers Louisa qui avait suivi son parrain sur le perron.
« Bijour Ty ! L'est où Dan ? » Louisa regarda dans la rue les gens qui se garaient.
« Il est au boulot. Tu le verras dimanche à ta maison. »
« 'romis ? »
« Promis, jeune fille. » Davis resta sur le perron avec son hôte. « Je vais attendre les autres. On ne sera pas trop de 5 hommes pour porter le Capitaine jusqu'ici. »
« Non. J'ai tout prévu. On passera par le jardin. J'ai fabriqué une sorte de rampe en bois pour faire rouler son fauteuil jusque dans la maison. » Jack était tout pompeux de son œuvre. « Il n'était pas trop fatigué ? »
« Je n'ai pas eu l'impression. Kate est arrivée au début de la deuxième mi-temps avec son père et Bosco. C'est la première fois en un mois que je l'ai vu sourire comme avant… » Davis hocha de la tête en voyant arriver le monospace flamant neuf de Kate se garer devant la demeure de McCoy.
« Ty, tu viens nous aider ? » demanda Keith à son ami en ouvrant la porte latérale du véhicule.
« Papa ! Papa ! » s'exclama Louisa en levant les bras en l'air et en commençant à descendre les marches.
« Attendez petite demoiselle ! » fit Jack en attrapant sa filleule et la prenant dans ses bras.
« Merci les gars de nous donner ce coup de main… Lewis n'avait toujours pas reçu le système de levage hier. » Eddie était descendu de voiture pour sortir le fauteuil roulant de Bobby.
« N'ayez pas peur, Capitaine. Avec Bosco, on va vous tenir sous les épaules et en un rien de temps vous serez à nouveau assit. » Davis avait passé un bras autour de la taille de son chef et un autre sous une épaule. « Bosco, à 3. 1… 2… 3… ! Parfait ! »
« Merci. Vous êtes… mieux que… ceux du… centre. » blagua Bobby en se réajustant. « Salut Jack ! Ça va ? »
« Bonsoir, Robert. C'est à moi de vous demandez comment ça va. Je suis content de vous accueillir chez moi. » Jack serra la main de Bobby tout en portant Louisa sur l'autre bras.
« Papa ! Papa ! » chougnait la petite en se tortillant pour descendre vers son père.
« Louisa ! Arrête ! » ordonna Katleen qui avait sorti Sam de son siège-auto.
« Bonsoir… choupinette. » Bobby offrit un grand sourire à Louisa. « Tu me… fais un… bisou ? »
« Vi mon Papa à moi. » Louisa s'approcha de son père et grimpa sur lui comme elle l'avait fait un grand nombre de fois ces dernières semaines. « T'aime Papa. » dit-elle de sa petite voix et en calant sa tête brune dans le cou de son paternel.
« Moi aussi… je t'aime. » Bobby embrassa sa fille sur le front avant de porter son regard sur Jack. « Elle a été… sage ? »
« Il a bien fallu que je hausse le ton cet après-midi pour qu'elle fasse la sieste. Autrement, elle est très sage. Elle a fait des dessins. Elle en a même fait un à Branch ! Elle est allée lui porter elle-même alors que j'avais le dos tourné… » Jack rougit en racontant cette dernière anecdote.
« C'est vrai Louisa ? T'es allée voir le grand méchant ? » plaisanta Bosco. Personne n'avait oublié la conduite du procureur général en février.
« Vi. M'a fait un bisou. Et moi aussi. »
« On va manger ? J'ai faim moi ! » rappela Sean en se tenant devant la porte d'entrée de la demeure de Jack.
« On y va. Les victoires ça creusent ! Pas vrai, Sean ? » railla Jack en se mettant derrière le fauteuil de Bobby. « Vous pouvez rentrer par l'entrée principale. Je vous rejoins tout de suite. Robert et moi allons passer par le jardin. Faites comme chez vous en attendant. » Jack se pencha vers Bobby qui acquiesça.
« D'accord. » Katleen commença à monter les escaliers avec Sam dans les bras, suivie des autres.
« Il est… bien Eddie. » affirma Bobby alors que McCoy le pousser dans le jardin. « Il va… bien avec… ma Kate. »
« Je dois avouer que l'inspecteur Green que j'ai connu il y a des années a profondément changé au contact de Katleen et de toute la famille. Il a bien eu un blâme l'automne dernier… mais il était justifié. »
« Comment ça ? »
« Il est allé dire à l'inspecteur Stabler ce qu'il pensait de ses méthodes d'investigations… Et disons qu'il n'aurait pas dû frapper Stabler devant tout un tas de flics… »
« Il a… eu raison. J'aurai… fais… pareil… Personne a… le droit… de faire… souffrir… ma fille. » lâcha Bobby.
« Je sais… Katleen est la femme idéal pour Ed et il fera tout pour la garder. »
« Oui mais elle… devra révéler… ses… secrets… »
« Quels secrets, Robert ? »
« Je sais… pas trop… Je me… souviens seulement… que j'avais… reçu un… papier à… en-tête avec… le nom de… ma fille. Je ne… plus ce… que c'était… par contre. » Bobby était gêné de se souvenir de quelque chose comme ça. Il n'arrivait pas à se souvenir de la feuille dans sa globalité. Seulement l'identité inscite.
« N'y pensez plus. Ça risque de vous gâcher la soirée. On va passer un bon moment. Il faut seulement espérer que Bos et Keith ne remettent pas leur théorie respective sur le foot sinon… tous aux abris ! » se moqua Jack en poussant Bobby sur la rampe inclinée qui menait au salon.
« J'aime pas… le foot… Enfin, je crois… » Bobby regarda autour de lui. Des bribes de souvenirs étaient présents tels que la décoration, les tableaux, l'emplacement du mobilier. « Vous avez… bougé cette… commode. » dit-il en pointant du doigt une vieille commode empire.
« Oui. Il fallait que je vous fasse de la place pour cette nuit. Ne vous inquiétez pas. Je trouve qu'on l'a voit mieux à cet endroit. Je crois que je vais réaménager le salon quand j'aurai davantage de temps. »
« Pourquoi… pour moi ? »
« Il n'y a pas de chambre au rez-de-chaussée. Ed m'a apporté un épais matelas gonflable. Vous dormirez avec Sean et en cas de soucis, il y a l'émetteur que j'ai acheté pour quand je garde Louisa. »
« Je peux dormir… seul… » affirma Bobby en regardant son lit préparé avec soin.
« Jack ? Papa ? Vous venez manger ? » Katleen arriva dans le salon. « Il y a une bande de morfales à la salle à manger qui ne va rien vous laisser… »
« On arrive. » Bobby fit pivoter la roue droite de son fauteuil.
La fine équipe Goren, c'est comme cela que les hommes de Bobby et Alex avaient surnommé leur groupe, était attablé. Samuel était dans une chaise haute près de Katleen alors que Louisa était placée entre Sean et Eddie. Goren était réjouit de passer son tout premier repas loin du centre. Kate avait sorti les accessoires antidérapants et avait servi son père de petites quantités afin qu'il puisse manger seul.
« Kate… Je voudrais… bien… un verre… de vin… » demanda Bobby, gentiment, en faisant comme si de rien n'était…
« Je ne suis pas certaine… J'ai peur que tu sois malade. On ne doit pas mélanger alcool et médicaments, Bobby. » répondit la jeune femme en bafouillant.
« Tu as… raison. C'est pas… grave. » Bobby lui adressa un grand sourire et commença à manger.
« Pourquoi tu veux pas donner un verre de vin à Papa, Kate ? »
« Parce que ça serait dangereux, Sean. Je ne veux pas risquer quoique ce soit ce week-end… » Kate détourna légèrement le regard vers son père qui l'observait en souriant.
« Ça va être froid. Mange, Kate… » déclara Bobby qui regardait l'assiette de sa fille fumer.
« J'ai l'habitude. J'irai réchauffer mon assiette après avoir fini de donner à manger à Sam. » répondit poliment la jeune femme surprise de ne pas ressentir de reproches dans la voix de son père.
« Je peux… lui donner… moi. C'est trop… chaud. » demanda Bobby en regardant Samuel ouvrir grand la bouche lorsque la cuillère arrivait vers lui.
« Laisse-le faire… » chuchota Ed à l'oreille de Katleen.
« Si tu veux… Tu n'en mets pas trop dans la cuillère autrement il s'étouffe. » avertit Kate en déplaçant la chaise haute vers Bobby qui avait pour particularité d'être réglable en hauteur et d'être montée sur roulettes et freins.
« D'accord. Merci, ma chérie. »
« De… De rien… » Katleen n'arrêtait pas d'être surprise par Bobby ce soir. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux.
Le reste du dîner se passa dans un esprit bon enfant. L'inévitable se produisit lorsqu'Eddie brancha la conversation sur le sport. Bos et Keith en revinrent à leur dernière explication théorique concernant le foot. L'un adorait le foot américain : un sport d'hommes, des vrais. L'autre faisait l'apologie du soccer, moins violent. Bobby les regardait, amusé, se chamailler pour savoir lequel avait plus raison que l'autre. Davis était coincé entre eux et compter les points… Il ne voulait surtout pas prendre partie pour l'un ou pour l'autre ! Jack était allé mettre un peu de musique pour calmer l'ambiance. Il n'entendit pas la sonnerie de la porte d'entrée retentir.
« Bonsoir Messieurs ! Je vois que vous avez remis ça avec le foot. » se désespéra Carolyn qui avait promis qu'elle viendrait pour prendre le dessert ce soir-là avec sa petite Lee-Ann. Mike était toujours au travail.
« Bonsoir Carrie ! Salut, petite poupée ! » Jack alla les accueillir et aida Carolyn à quitter sa veste. « Entrez. Kate est montée coucher Samuel. »
« J'avais promis que je viendrais. Il est là ? » demanda-t-elle en cherchant Bobby des yeux.
« Il est à la salle à manger. Il finit de manger au calme. » Jack l'invita à entrer dans le salon. « Au cas où vous n'auriez pas remarqué, Carolyn et Lee-Ann sont là… » signala-t-il aux inspecteurs.
« 'soir Carrie… » fit Bos, indifférent avant de retourner à sa conversation. « J'te le dis, Eddie. Ce mec est formidable ! Sur le terrain c'est une vraie fusée ! »
« Si tu le dis… » Eddie était avachi dans un fauteuil face à Bos, Louisa endormie dans ses bras. « Je suis plus base-ball que football… »
« Nan… T'es un intellectuel ! Le football c'est un jeu de stratégie, un peu comme les échecs. »
« Aux échecs, on ne se vautre pas dans la boue… » ajouta Kate qui venait de redescendre. « Bonsoir vous deux. Sean est monté ? »
« Oui. Il était fatigué. Ton père a redis qu'il voulait dormir seul… Je n'ai pas insisté. » Jack haussa les épaules et alla se servir un whisky. « Quelqu'un en veut ? »
« Je veux bien… » Abbie s'était approchée de la bibliothèque de McCoy, sa fille d'un an dans les bras. « Alors, cette journée à jouer au parrain, c'était bien ? »
« Très bien. Louisa a été relativement sage. » Jack tendit un verre à Carolyn Barek.
« Bon, c'est pas tout ça… Mais je vais devoir y aller… » s'excusa Keith en enfilant son blouson.
« Au… revoir… » fit Bobby qui arrivait lentement et difficilement de la salle à manger.
« Vous auriez dû appeler, Bobby… » Jack alla pousser le fauteuil de Bobby.
« Non. C'est bon. Ça fait… travailler… les… muscles. » Goren avait quelques miettes sur lui. Il regarda Carrie. « Qu'est-ce… que tu… fais ici ? Mike… est avec… toi ? » s'enquit-il après avoir tendu sa main vers le bébé.
« J'avais promis de passer avec Lee-Ann. Katleen doit me passer des bouquins… Et pour répondre à ta question, Mike est au boulot. » répondit-elle en étreignant Bobby.
« Ah… Dommage… » dit-il. « Pardon… mais je… suis fatigué… »
« Vous voulez qu'on vous aide à vous coucher, Capitaine ? » demanda Bos qui s'était levé.
« Oui. Je peux… me changer… moi-même. Kate, je mets… quoi ? » Bobby regarda Katleen qui l'observait depuis le sofa.
« Eddie. Peux-tu lui donner ses affaires ? Je vais coucher Louisa pendant ce temps. » Kate prit sa petite sœur dans les bras. Elle la tendit à son père pour qu'il l'embrasse sur le front ainsi qu'à Jack. « Je reviens dans quelques minutes, Carrie. » dit-elle avant de monter à nouveau à l'étage.
« Entendu. » Carolyn alla s'asseoir sur un fauteuil de style près de la cheminée, Lee-Ann s'endormait dans les bras de sa mère.
« Il est en train de se changer. » bailla Ed en s'étirant. « Bos est parti ? »
« Oui. Il travaille demain. Il a changé son jour avec son partenaire afin d'être à Hoboken dimanche. Il m'a chargé de vous dire qu'il vous souhaitait bon courage pour demain. »
« Sympa. C'est clair que ça va pas être franchement gai… » Ed s'était rassis dans le fauteuil où il était précédemment et attendait que Bobby ne l'appelle.
« Ça se passe comment entre Kate et Bobby ? » s'enquit Carolyn.
« J'ai l'impression que Bobby fait de gros efforts… Elle veut bien qu'il soit pardonnable mais dans certaines limites depuis février la coupe est pleine… » Ed surveillait que Kate ne descendait pas à ce moment-là.
« Eddie ! » Bobby appela Green de toutes ses forces.
« J'arrive ! » répondit-il en se levant. « Voilà. Je suis là. »
« Merci. Eddie. » Bobby avait enfilé difficilement son pyjama mais il y était arrivé seul. « Pourquoi ? »
« Pourquoi, quoi ? » Eddie tira Bobby au centre du matelas gonflable avant de l'aider à s'allonger.
« Pourquoi… tu veux pas… te mariez… avec… ma fille ? » lâcha Bobby tout naturellement.
« Au contraire, j'ai bien l'intention de la demander en mariage seulement je n'ai pas encore trouvé la bonne occasion de lui demander de m'épouser. Je veux que ce soit romantique et aussi inédit. Quelque chose auquel personne n'aurait pensé avant. » Ed s'était agenouillé pour bloquer les couvertures entre le matelas et le sommier gonflable. « Et vous, vous vous rappelez comment vous avez demandé Alex en mariage ? »
« Vaguement… Je me rappelle… d'un balcon… Elle pleurait. Elle a encore… plus pleurée… quand elle… a dit… oui. » Bobby avait tourné la tête vers celui qu'il aimerait bien voir épouser sa fille ainée.
« Ça devait être très romantique… » supposa Green en allumant l'interphone d'alerte au cas où Bobby aurait besoin de quelque chose.
« Vous vous… êtes co… connus… comment ? » La curiosité de Bobby était piquée au vif.
« De façon totalement professionnelle du point de vue de Katleen. Mes parents l'avaient engagé pour qu'elle refasse la déco de leur maison de Staten Island… »
Flashback :
Kate était en train de prendre les mesures dans le salon, elle n'entendit pas la porte d'entrée claquée.
« Euh… Bonsoir… Je peux vous aider ? » demanda un jeune homme noir, bien habillé, un imperméable beige sur le bras.
« Bonsoir. Katleen Goren. Je suis designer. Mr et Mme Green m'ont engagé pour refaire la décoration. Et vous êtes ? » répondit poliment Kate, vêtue d'un simple jogging et d'un tee-shirt qui laissé apparaître son nombril.
« Hein ? Quoi ? Euh… Pardon… Edward Green. » se présenta-t-il en s'approchant de Kate pour lui serrer la main. « Mes parents m'avaient dis qu'un architecte d'intérieur refaisait leur maison mais je m'attendais à quelqu'un de… »
« De plus âgé ? La bonne quarantaine ? Un homme peut-être ? » railla Kate qui se sentait très à l'aise avec le fils de ses hôtes.
« Vous m'avez découvert… Je suis vraiment désolé… »
« Il n'y a pas de quoi. Vraiment, je vous assure. Vous n'êtes pas le premier et vous ne serez pas le dernier. » le rassura Kate en lui faisant un sourire étincelant.
« Je vais vous laisser travailler… à bientôt peut-être… » Green se retira en reculant et en butant dans un malheureux fauteuil qui avait eu la mauvaise idée de se trouver à cet endroit.
« Oui. A très bientôt j'espère. » répondit-elle en retournant à ses mesures.
6 semaines ! C'est le temps qu'il fallut à Katleen pour entendre à nouveau parler d'Edward Green ! 6 épouvantablement longues semaines ! Au début, elle crut que c'était seulement une coïncidence. Elle avait pris rendez-vous dans Manhattan avec un Mr Green qui avait entendu parler d'elle et qui voulait qu'elle fasse l'intérieur de son nouvel appartement, un loft d'où l'on pouvait apercevoir une partie de Central Park…
« Il y a quelqu'un… » Kate avait frappé à la porte mais personne n'avait répondu. La porte étant entrouverte, elle s'avança à pas de loup. « Mr Green ? »
« Pardon ! Je ne vous avais pas entendu frapper… J'étais sur le balcon. » Edward Green était planté devant elle. Il n'était pas vêtu de la même manière que lors de leur première rencontre. Il était en jean et blouson de cuir noir.
« Ce n'est pas grave. J'ai cru comprendre que vous aviez besoin de refaire la décoration… » Kate s'était approchée lentement de son interlocuteur. Elle avait l'impression d'être un aimant attiré par le pôle opposé… « … votre appartement est très clair. Je sens que je peux faire de grandes choses ici, Mr Green… » Kate était dangereusement proche de Green. Elle pouvait sentir son parfum, entendre son cœur battre fort dans sa poitrine.
« Appelez-moi Eddie… » lui avait-il murmuré alors qu'il humait son délicat parfum. Ses yeux bruns ne quittaient pas la silhouette fine et blanche qui était à quelques 10 centimètres de lui.
« De même pour moi, Eddie… » Katleen ne savait pas ce qui lui avait soudainement pris et elle ne le savait pas plus maintenant. « Je ne sais pas toi… Mais je ressens une tension grandissante ici… » dit-elle avant de capturer ses lèvres.
« Je crois aussi… » susurra Eddie en prenant Kate dans ses bras. Parsemant son délicat cou de porcelaine de baisers tantôt doux tantôt fiévreux de désir.
Si le téléphone de Katleen n'avait pas retenti à ce moment précis, tous deux n'auraient pas pu répondre de leurs actes…
« Oups… Pardon… » Kate rompit leur baiser. « Allo ? Oui, Sean… OK… J'arrive… Pas grave… Tu me le diras tout à l'heure… Bon, je vous rejoins à la maison. Je suis au boulot… Où alors ?... D'ac… Bisous. » Kate reprit ses esprits et se replongea dans le regard brun d'Eddie. « Désolée… »
« Ce n'est pas grave. Petit ami jaloux ? » demanda timidement Ed en redressant sa veste.
« Non. Un petit frère très collant, c'est tout. Je suis vraiment désolée mais je dois partir… On s'appelle ? » Kate arrangea sa coiffure et partit après avoir embrassé une dernière fois Ed.
« Elle ne me rappellera jamais… » pensa Eddie, l'air abattu. Son portable sonna et le sortit de sa rêverie. « Green ? Ce… Ce soir !... J'y serai. »
Eddie retourna travaillait et passa le reste de l'après-midi à regarder sa montre. A 20 heures précises, il se présenta à l'appartement 13 d'un immeuble récent de Soho.
« Bonsoir… » Une voix féminine et langoureuse invita Green à entrer. « Pardon d'être partie si rapidement mais je n'avais pas trop le choix. » Katleen avait enfilé une robe à fines bretelles vert amande.
« La famille c'est la famille. » Eddie avait acheté un magnifique bouquet de fleurs avant d'arriver. Il posa sa veste sur le porte-manteau à l'entrée. « C'est magnifique ici ! »
« Merci pour les fleurs… Elles sentent très bons. Fais comme chez toi. » Katleen était dans la cuisine et mettait les fleurs dans un vase qu'elle avait elle-même fabriquée.
« Tu fais de la photographie ? » demanda Ed en observant les immenses photographies en noir et blanc qui tapissaient les murs blancs du loft.
« Oui. Ma meilleure amie, Debbie m'a donné le virus pendant mes études à Boston. Le truc de Deb ce sont les personnages, les animaux alors que moi je photographierai plus facilement des paysages. » Katleen avait retrouvé son invité dans le salon. « Tu t'intéresses à la photographie ? »
« Un peu. Quand j'ai le temps, je vais voir des expos. Je ne reconnais pas cet endroit… C'est à New York ? »
« Non. Je l'ai prise à Boston. Je me promenais avec des amis et j'ai trouvé que c'était insolite. » Kate laissa transparaitre sa mélancolie en regardant elle aussi le paysage.
« C'est ton frère ? » Eddie avait pris un cadre sur une étagère en verre.
« Oui. Sean. Debbie nous avait pris cette photo à la patinoire de Central Park. Il avait tout juste 8 ans. » Kate avait repris le cadre des mains de Green.
« Vous avez l'air de bien vous entendre. » Eddie alla s'asseoir sur un fauteuil au design original.
« Oui. On a 12 ans d'écart. Si cela peut te rassurer, nos parents nous ont adoptés lorsqu'ils se sont mariés. » Kate était allée s'asseoir sur un pouf face à Ed. « Tu connais mon métier mais je ne connais pas le tien… Tu n'as pas l'air d'un homme d'affaires même si tu t'habilles avec des costumes très chics. Tu t'intéresses à l'art, tu as l'air d'être très sportif… Qui es-tu Edward Green ? » Kate s'était assise tout près d'Eddie.
« Je suis découvert… Et toi, tu es sûre de ne pas être flic plutôt qu'architecte ? » Ed avait approché son visage très près de celui de Kate.
« Non, non… Je suis incollable en séries policières… » mentit la jeune fille qui ferma les yeux au contact du souffle chaud d'Eddie. « Et, puis, mon père est un fin profiler… » Elle l'embrassa en premier, sur les lèvres.
« Ah… Je comprends mieux… » répondit Eddie avant de faire pareil que sa partenaire. « Je… » Il embrassa les yeux de Kate. « … suis… » Ses lèvres continuèrent leur chemin jusqu'au cou de Katleen. « … flic… » Il embrassa rageusement Kate avant qu'elle ne puisse prononcer un mot…
Kate n'était pas surprise de l'aveu de son amant. Elle était tiraillée par l'envie de tout stopper par craintes qu'Eddie ne travaille pour son père ou sa mère mais d'un autre côté… D'un autre côté, les caresses brûlantes du jeune homme sur son corps blanc et crémeux la faisait chavirer. A chaque baiser, elle sentait comme une décharge électrique la parcourir. Au diable qu'il soit flic ! Ils allaient devoir être prudents, ne pas se faire remarquer et tout irait bien… Leur relation avait commencé par être plus physique mais au fil des semaines, une complicité autant amicale qu'amoureuse s'était instaurée entre eux. Ed n'avait pas posé de questions. Il voulait la découvrir un peu plus tous les jours. Il en était de même pour elle…
End flashback
Bobby s'était endormi pendant qu'Ed racontait sa rencontre avec Kate. Green se leva lentement et alluma la veilleuse mise en place contre le mur. Il rejoignit Kate, Jack et Carrie au salon. Ils discutèrent pendant plus d'une heure de l'évolution de Bobby et des souvenirs qui lui revenaient en mémoire. Il n'était pas loin de minuit lorsqu'ils allèrent se coucher. Kate vérifia que les enfants dormaient paisiblement. Sam avait les poings fermés et les yeux clos dans son lit parapluie. Louisa était à moitié sortie des couvertures. Kate l'arrangea sans la réveiller. Sean dormait sur le matelas pneumatique à côté de celui de sa petite sœur.
Katleen laissa la porte entrouverte avec un filet de lumière provenant du couloir allumé pour la nuit. Elle rejoignit Ed dans la chambre d'amis et s'endormit presqu'aussitôt dans ses bras. La tête posée sur son torse nu, les bras de son amant l'entourant. Personne n'entendit le bruissement de tissu provenant des escaliers. Louisa avait attendu que sa sœur soit couchée pour sortir de la chambre et descendre au rez-de-chaussée. La petite descendit les escaliers sur les fesses pour ne pas tomber ou faire du bruit. Elle connaissait la maison de son parrain par cœur. Elle se laissa guider par la lumière provenant du petit salon. Bobby dormait paisiblement. Il ne sentit pas sa fille se faufiler sous les couvertures et se coucher tout contre lui. Elle mit son pouce dans la bouche, coinça son doudou sous le bras et posa sa petite tête brune contre la poitrine de son papa adoré.
Bobby se réveilla pendant la nuit. Des souvenirs avaient refais surface… Disons plutôt des cauchemars. Il ouvrit péniblement les yeux et du attendre un petit moment afin que ses yeux s'habituent à la lumière de la veilleuse. Il passa sa main sur son visage. Sa tête était encore envahie par des cris, des sirènes, des paroles rassurantes. Il tourna la tête et remarqua une forme sous les couvertures. Il souleva lentement la couverture. « J'espère que ce n'est pas Raspoutine… » pensa-t-il. Sean lui avait dis que Raspoutine, le chiot offert à Sean pour son anniversaire, avait la fâcheuse habitude de venir dormir dans le lit de son maitre. Ce qui énervait énormément Katleen. En soulevant, un peu plus, il comprit que ce n'était pas le chiot mais Louisa qui était calé contre lui. Bobby tira son bras gauche et le plia autour de sa fille. Il l'observa dormir, et finit par la suivre sur le chemin étoilé des rêves paisibles.
Domicile de Jack McCoy
3 avril
9 heures 20
« Hum… » fit Ed en s'étirant dans le lit. « Bonjour, ma douce… » Ed entoura Katleen et l'embrassa sur le front.
« Bonjour, mon prince… Bien dormi ? » Katleen embrassa son amant dans le cou.
« Comme un loir. J'avais peur qu'on soit réveillé pendant la nuit mais rien… » dit-il avant de parsemer son doux visage de baisers.
« Le changement d'air, ça fatigue… Sean s'est bien dépensé hier soir, Samuel n'avait pas dormi hier après-midi, et Louisa dort toujours bien la nuit… ça faisait longtemps que nous n'avions pas aussi bien dormi, tous les deux… »
« C'est vrai. On devrait venir chez Jack plus souvent ou… »
« Ou essayer d'avoir plus de soirées, seuls, en amoureux. On pourrait laisser les plus petits chez Ted et Holly le vendredi soir, Sean irait dormir chez un de ses copains… Et nous, on pourrait passer nos nuits chez toi… » Katleen dessinait des dessins imaginaires sur le torse d'Eddie. Elle sentait la peau de son amant frissonnée sous ses doigts.
« J'aime beaucoup cette idée, tu sais… Et si, on commençait à rattraper le temps perdu maintenant ?... » Eddie avait basculé sa compagne afin de se retrouver au-dessus d'elle. « Ça fait longtemps qu'on a pas fait un petit câlin tous les deux… » Eddie avait commencé à faire glisser une bretelle de la nuisette de Kate.
« Je t'aime… » susurra Kate en fermant les yeux, le désir était en train de l'envahir. « Eddie… Veux-tu m'épouser ? » Elle avait rouvert les yeux et plongea son regard vert dans celui de son amant.
« Oui. Je veux vivre le restant de mes jours avec toi, ne jamais te quitter, fonder une famille avec toi… J'accepte de vous épouser, Mlle Goren. » Eddie était stupéfait de la demande de Kate. Il attendait le bon moment pour la demander en mariage et c'est elle qui l'avait devancé…
« Qu'est-ce qu'on attend ? » Kate fit un magnifique sourire à Ed. Cela faisait longtemps qu'elle attendait qu'il la demande en mariage mais elle avait voulu lui en faire la demande elle-même.
« Pour le dire à tout le monde ? » Eddie était décontenancé.
« Non. Qu'est-ce qu'on attend pour fonder une famille ? » Katleen avait les yeux brillants de désir.
« Je crois qu'on peut se lancer dans l'aventure ! Je suis incollable sur le changement de couches, les biberons, les petits bobos ! » railla Ed en faisant cheminer ses mains chaudes sur le corps brûlant de sa partenaire.
« Toc, toc, toc, toc… »
« Ed ? Vous êtes réveillé ? » demanda Jack derrière la porte.
« Moui… » Ed se remit sur le dos en laissant tomber sa tête sur l'oreiller et en mettant ses deux mains sur son visage.
« Van Buren vient de m'appeler. Vous devez vous rendre immédiatement sur les lieux d'un homicide qui se trouve à l'angle de Perry et Greenwich. » Jack était derrière la porte pour passer le message à Green. « Je vous verrai dans la journée. Kate, garde les clés. Je les récupérerai plus tard. » Il s'éloigna avant de revenir sur ses pas. « Au fait, ne vous inquiétez pas si vous ne trouvez pas Louisa dans son lit. Je l'ai retrouvé endormie avec son père. A plus tard ! »
« Grrr… J'avais pourtant dis que je ne bossais pas ce week-end ! » maugréa Ed en sortant du lit et en enfilant ses habits.
« Ce n'est pas grave… On aura tout le temps de remettre notre petite discussion à ce soir… » Kate s'était levée et avait enfilé sa robe de chambre.
« J'ai pas le temps de prendre un café. A plus tard. Je t'aime, je t'aime, je t'aime… » Ed ne pouvait se résoudre à quitter sa dulcinée.
« Je t'aime aussi. Maintenant va travailler. » Kate embrassa rapidement son fiancé avant d'aller voir si ses frères dormaient encore.
Katleen entra à pas feutrés dans la chambre plongée dans la pénombre. Samuel était réveillé mais ne disait rien. Il était très occupé à regarder ses mains et particulièrement ses doigts. En voyant s'approcher Kate, il tendit les bras pour qu'elle le prenne. Sean dormait toujours. Il avait eu une grosse semaine et la finale de la veille avait fini de le fatiguer. La jeune femme prit son petit frère et sortit de la chambre en fermant la porte derrière elle.
En bas, Louisa s'amusait avec ses poupées sur le tapis en laine. Elle sourit à Kate lorsqu'elle la vit arriver dans le salon. La petite se leva et alla embrasser sa sœur.
« Alors petit monstre ? Il parait que tu t'évades pendant la nuit ? » ricana Kate en chatouillant sa petite sœur, ce qui fit rire Sam. « Bon, il va falloir que je m'organise, moi… Tu as déjeuné comme un petit cochon, Louisa. » fit-elle en asseyant le bébé dans le transat.
« Suis pas un cohon. L'est où Sean ? » Louisa était toujours en pyjama. Sa petite frimousse dorée pleine de chocolat et de confiture.
« Sean dort. Interdiction de monter. Compris ? » ordonna Kate qui savait très bien que Louisa aurait pris un malin plaisir à aller réveiller son frère aîné.
« Méchante ! » Louisa mit ses mains sur ses hanches et envoya un regard noir à Kate.
« Ne commence pas ! Si tu veux qu'on se fâche, il n'y a pas de problèmes. Ed n'est pas là pour passer tes caprices. » Katleen avait haussé la voix. Ce n'était pas la première fois qu'elle était confrontée aux caprices de Louisa mais ils étaient de plus en plus fréquents depuis que Bobby était sortit du coma.
« PAPA ! » cria la fillette en courant dans le petit salon.
« Louisa ! Reviens ici immédiatement ! » Kate calla le transat au milieu de coussins et courut après sa sœur.
« Qu'est… ce… qu'il… y a ? » demanda Bobby complètement tordu dans le lit.
« Il y a que c'est une vraie chipie ! » Katleen était tellement en colère après sa sœur qu'elle ne remarqua pas immédiatement l'inconfort de son père. « Oulà ! Je vais t'arranger… Tu dois être mal comme ça… » fit remarquer Kate en passant derrière lui pour le tirer sur les oreillers. « Essaie de pousser sur tes talons. Louisa, pousse-toi. »
« Merci… mais… je veux… pas dé… déjeuner… seul. » Bobby mit ses lunettes sur son nez. « Louisa. Tu… tu dois… obéir… sinon je… t'en… envoie au… coin. » gronda-t-il en désignant un coin de la pièce à sa fille.
« Mais… » commença à chougner la fillette, assise près de son père.
« Pas. De. Mais, jeu… jeune de… demoiselle. » Bobby regardait, d'un air sévère, les yeux noirs de sa Louisa.
« Padon, Kitty. » Louisa alla se réfugier dans les bras de Kate car c'était la première fois qu'elle voyait son père se mettre en colère après elle.
« Tu es pardonnée. » Kate passa une main dans la chevelure ébène de la petite et sentit des nœuds dans ses cheveux. « Je crois que Papa va être de corvée ce matin… » dit-elle d'un ton amusé alors que son père paniqué.
« Quoi ? » lâcha Goren.
« Quand l'infirmière sera passée te faire ta toilette et t'aura aidé à t'habiller, il faudra que tu brosses les cheveux de Louisa. Elle a plein de nœuds. » expliqua Kate qui était assise au fond du lit d'appoint et jetait un coup d'œil en direction de Samuel qui commençait à s'agiter. « Ça va être l'heure du bib' ! Je vais préparer les cafés et je reviens. » déclara-t-elle en se levant pour aller prendre le bébé.
« Louisa ? Aide… moi. Tire… les… couvertures. » demanda Bobby en bougeant difficilement ses jambes vers le bord du lit.
« Vi. Valà. » Louisa avait tiré les couvertures vers le côté opposé à son papa.
« Merci. » Bobby se laissa rouler sur le côté et glissa du lit. Il avait appris ça en rééducation au cas où il chuterait. « Restes… là, Louisa. » Il prit sa respiration et se mit à genoux, attira son fauteuil vers lui, bloqua les freins et commença à ramper dessus pour s'asseoir. « Ouf… »
« Le café sera… » Kate se tut immédiatement. « Pourquoi tu ne m'as pas appelé ? Je t'aurai aidé à te mettre dans ton fauteuil… »
« Je voulais que… l'on se… parle… franchement… avant que… Sean descende. » expliqua Bobby qui déverrouilla le mode électrique de son fauteuil. Il actionna la manette et suivit ses filles dans la cuisine.
« Tu veux parler de quoi ? Du fait que tu n'es pas un bébé ou que je suis une fille indigne qui trouve toujours une occasion pour s'enfuir à Boston ? Tu ne me connais pas, Bobby. Tu ne connais rien de ma vie. Tu voulais parler franchement alors voilà. » dit-elle en s'emportant après avoir assit Samuel dans la chaise haute.
« Pardon. J'avais… honte… de ce que… je suis… devenu. J'ai… réalisé… que je… n'avais… pas à… te juger… Je ne le… ferai plus… Je t'aime… Je veux… que tu… sois heureuse. Je veux… rattraper… tout le… temps perdu… Pardonne-moi. » avoua Bobby, confus, triste.
« Moi aussi je t'aime. Sans toi, je ne sais pas ce que je serai devenue. Toi et moi, on sait qu'on ne peut pas obliger les gens à faire ce qu'on voudrait tout le temps… Quand tu t'es réveillé, je ne savais pas comment je devais réagir. J'ai pensé que tu avais besoin d'aide… Pendant des mois, j'ai mis mes relations sœur-frère et fille-parents entre parenthèses car nos vies à tous étaient chamboulées. Je sais en tout cas que je t'aimerai toujours quoiqu'il arrive… Mais je veux que tu me promettes une chose, juste une chose qui est primordiale à mes yeux. » Katleen avait des larmes qui coulaient sur ses joues. Ses yeux brillaient de joie de s'être enfin réconciliée avec son père.
« La… Laquelle ? » demanda-t-il inquiet.
« Je veux que tu me promettes de ne jamais me juger, ne jamais mettre en doute mes décisions en ce qui concerne ma vie privée. Promets-moi ceci et je promets que je serai toujours présente pour toi. Comme une fille doit être présente pour son père. » Elle appuya sur tous les mots de sa demande.
« Promis. Je ne… veux plus… te perdre. J'ai… déjà… beaucoup trop… perdu. » Bobby avait aussi les larmes aux yeux. Il tendit son bras valide en direction de sa fille aînée qui vint se blottir dans ses bras et laissa les larmes couler.
« Papa ! Kitty ! Bisou ! » s'exclama Louisa qui se trouvait en retrait vis-à-vis des effusions sentimentales entre son papa adoré et sa sœur.
« Viens par-là, chipinette. » répondit la jeune femme en s'écartant de son père pour porter Louisa.
« M'appelle pas sipinette ! C'est Didi qui appelle Zaza sipinette ! » gronda la fillette.
« Quel caractère ! » s'exclama Kate en rigolant de voir sa sœur faire une drôle de moue.
« Elle aime… bien Ed. » remarqua Goren.
« Elle aime tout les gens qu'elle rencontre mais surtout ceux qui lui passe tous ses caprices de petite fille pourrie gâtée. Un exemple récent… Voyons… »
« Le coup du petit train dans Central Park ! » fit Sean en entrant dans la cuisine. « B'jour P'pa ! Bien dormi ? » dit-il en se baissant pour embrasser son paternel.
« C'était pas le pire et celui-là, elle l'a fait à Bos et Molly. Non… Le pire ça devait être celui de Garfield ! » Kate pouffa de rire.
« Gar… Garfield ? C'est quoi ? »
« Pas quoi mais qui ! » s'esclaffa Sean sous le regard dubitatif de Bobby.
« Mon minou ! L'est doux ! » renchérit la petite.
« Un chat ? Ma… Ma maison… est un… zoo ? Alex le… sait ? » se consterna Bobby.
« Pas encore. Et puis avant d'être un zoo c'est une ménagerie… » réajusta le jeune garçon.
« Alors, voilà… Grand-père a acheté à Matt, Wendy et Louisa le DVD du film Garfield. Le héros s'appelle comme ça et c'est un gros matou orange. Après avoir regardé le film avec les autres, Louisa a décrété qu'elle voulait, elle aussi, un chat… Pas n'importe quel chat, le même que Garfield. Sean avait eu Raspoutine pour son anniversaire donc Mademoiselle voulait son Garfield. » Kate servit le café à son père, très attentif, pendant qu'elle racontait la petite histoire du chat. « Je n'étais absolument pas d'accord pour qu'il y ait encore un animal à poils à la maison et surtout un chat puisque Maman n'est pas très portée sur les chats. Bref, ce jour-là j'avais laissé Samuel chez Holly et Jack s'était proposé pour prendre Louisa. Elle était ravie d'aller chez son parrain et surtout de dormir ici. »
« Quand Eddie est allé chercher Louisa après le boulot ici, il était très ennuyé… J'étais avec lui. On avait fait une sortie scolaire au Museum d'histoires naturelles et Ed devait me récupérer à la sortie de la visite. Jack avait les yeux mi-clos quand on est arrivé ! Louisa lui avait fait faire toutes les animaleries de New York pour avoir son Garfield ! J'ai cru qu'Ed allait avoir un malaise en voyant le chaton. Ça aurait été trop drôle ! » ricana Sean en regardant sa sœur du coin de l'œil.
« Tu m'étonnes qu'il ait été mal à l'aise en voyant cette boule de poils ! Il savait très bien que j'étais contre ! J'ai grondé Louisa parce que c'est trop souvent qu'elle profite que j'ai le dos tourné pour obtenir ce qu'elle veut malgré mes désapprobations. » Kate fronça les sourcils en regardant sa sœur qui avait les yeux en l'air. « Il est bien mignon. Ce n'est pas un chat à poils longs, c'est déjà ça. Je n'avais pas envie de devoir aussi le brosser 4 fois par jour ! »
« J'ai… peur de… votre réponse… mais on… a… combien d'a… animaux ? » demanda timidement Bobby.
« Tu verras, ils sont très gentils… » fit Sean pour amadouer son père. « Louisa a son chat. Samuel a une tortue offerte par Oncle Ted lorsqu'il est sorti de l'hôpital. Ed et Kate ont un couple de perruches. Et j'ai : Raspoutine, mon labrador ; Zamba, mon écureuil apprivoisé ; Hudson, mon poisson rouge et Bandit, mon furet. Ce qui nous fait… 7 animaux à la maison. Tous très propres ! » Sean était fier et souriant et n'avait pas vu les grands signes que Katleen lui faisait pour se taire.
« J'ai… plus… faim… » Bobby manœuvra son fauteuil et sortit de la cuisine.
Katleen sentit que Bobby avait un peu peur de ce qu'il allait découvrir en rentrant dans sa nouvelle maison pour la première fois depuis son réveil. Elle fit signe à son frère d'aller voir si Bobby allait bien. Après avoir fait déjeuner Samuel, Kate alla ouvrir à l'infirmière car Sean était en train de prendre sa douche. Jack avait eu l'excellente idée de demander à une infirmière de St Luke de venir s'occuper de Goren ce matin-là moyennant une belle somme d'argent. Bobby raconta à ce visage familier ce qu'il faisait au centre et les progrès qu'il avait fait en 1 mois 1/2. Kate demanda à son frère de surveiller les petits pendant qu'elle prenait sa douche et s'habillait. Bobby brossa les cheveux bouclés de Louisa. Il était surprit de voir à quel point Sean était devenu autonome. Il était allé changer la couche de Samuel et l'avait habillé avec les habits que sa sœur avait mit sur la commode.
En redescendant, Kate récupéra la veste d'uniforme de son père dans la housse du teinturier. Elle n'avait pas prit la casquette car la cérémonie pour Deakins avait lieu dans la salle de conférence du One Police Plazza. Pour l'occasion, elle avait décidé de porter une robe vert pomme et un boléro noir qu'elle avait acheté en faisant du shopping à TriBeCa avec Debbie. Ses cheveux étaient, en partie, retenus par une barrette en bois confectionnée par Sean. Autour du cou, elle avait mis une simple chaine en or avec une perle, cadeau de ses parents pour son 18ème anniversaire. Des boucles d'oreilles en perles de culture faisaient ressortir le collier. Bobby resta bouche bée de voir à quel point sa fille aînée était devenue belle, féminine, attirante pour les hommes. « Au moins, personne lui courra après… Heureusement qu'il y a Ed. » pensa Bobby en détaillant la jeune femme.
« Tu es… ravissante. » déclara Bobby.
« Tu n'es pas mal non plus en uniforme. Il te va si bien ! J'ai toujours aimé te voir dedans. » Kate se pencha et embrassa son père sur la joue, laissant la trace de son rouge à lèvres.
« Bon… On y va ? » s'impatienta Sean, lui aussi élégamment vêtu : pantalon en toile beige et chemise bleu ciel.
« Oui. Commence par mettre Louisa dans son siège auto. On doit être à midi chez Ted et Holly. » Kate attrapa les affaires de Samuel et les posa sur le perron. Elle ferma la porte côté rue de l'intérieur et aida Bobby à sortir sur la terrasse.
« Ils… habitent où… déjà ? » demanda Bobby en attendant sa fille dans le jardin pendant qu'elle finissait de fermer la maison et enclencher l'alarme.
« Au sud du Bronx. Ils ont changé d'appartement quand Wendy est née l'an dernier. » Kate ouvrit le portillon à son père.
Bobby arriva, non sans mal, à monter en voiture. Kate avait mis le bras droit de son père autour de son cou pour le soutenir. Pendant le trajet, Goren s'amusa avec l'autoradio et le scanner de la police qu'Eddie avait récupéré et fait installer par Lewis. La circulation était particulièrement dense pour un samedi. Les gens allaient à la plage pour profiter du soleil qui noyait New York de ses rayons. Bobby était embêté en arrivant car il ne se souvenait plus comment s'appelaient ses neveux et quel âge ils avaient… Kate le rassura en lui disant que les enfants savaient que leur Oncle Bobby avait oublié des choses. Les gamins étaient en train de jouer au base-ball dans la rue quand les Goren arrivèrent. Chandler et Matt coururent pour aider leur cousine à débarquer tout son monde de voiture. Holly vint à sa rencontre pour porter Sam pendant que Kate sortait le fauteuil du coffre et le déplier. L'immeuble où vivaient la famille de Ted Eames avait l'atout non négligeable de posséder un ascenseur neuf.
Le déjeuner se passa dans le calme. Après manger, Ted aida son beau-frère à se transférer du fauteuil roulant au monospace. Bobby avait voulu attendre que Louisa et Samuel s'endorment pour la sieste avant de partir à la cérémonie auquel il était convié par James Deakins.
One Police Plazza
14 heures 13
Sean, Katleen et Bobby arrivèrent dans les derniers. Davis et Finney avaient réussi à se libérer le temps de la cérémonie pour voir leur boss. Bobby était ravi de voir Finney. En entrant dans la grande salle, entouré de ses enfants et de ses hommes, Bobby avait l'impression d'être indestructible. Il se sentait fort. Il trouva, néanmoins, la cérémonie ennuyeuse… Il avait repéré le Lieutenant Van Buren parmi la foule et avait très envie de la saluer.
Lorsque la cérémonie fut terminée, Bobby demanda à Kate de brancher le système électrique de son fauteuil à la batterie. Il se dirigea en direction d'Anita quand une conversation l'interpella…
« Alors, mon cher James. Il parait que Robert Goren va réintégrer la police ? » demanda un officier de police à Deakins, entouré de l'une de ses filles, Karen.
« Rien n'est décidé à l'heure actuelle. On attend de voir l'évolution de la rééducation et si le médecin le déclara apte à reprendre le service actif ou à rester confiné dans un bureau. » déclara l'ancien capitaine d'Alex et Bobby en tournant le dos à son ancien inspecteur.
« Pourtant, une rumeur coure comme quoi il pourrait reprendre son poste très rapidement… » fit un autre officier.
« Il est certain que les hommes qui étaient sous le commandement de Goren avant son accident… » commença à dire Deakins.
« Tentative d'assassinat. » rectifia Karen Deakins.
« Tu ne sais pas de quoi tu parles, Karen. » répondit-il sèchement à sa fille, jeune flic. « De très nombreux flics ont envie de retrouver Goren à son ancien poste de capitaine et tout particulièrement l'inspecteur Green. Ce type est admiratif de Robert. Il vit avec la fille aînée de Goren. Il élève les enfants de Goren… » Deakins ne se doutait pas une seconde que Bobby était derrière lui, complètement abasourdi, d'apprendre que son ancien chef ne verrait aucun inconvénient à le revoir prendre un poste dans la police de New York.
« C'est un bon flic, ce Green. Un peu trop zélé à mon goût. J'ai aussi entendu dire que la fille de Robert Goren avait été arrêtée par la brigade spéciale d'aide aux victimes l'an dernier. Elle a perdu son boulot et tout crédit devant la profession des architectes de New York. » rétorqua le capitaine Mac Namara. « Ils vont bien ensemble tous les deux… Le premier a reçu de nombreux blâmes et l'autre à un casier judiciaire… » railla-t-il. « C'est comme laissé de nouveau un commandement à Goren ! C'est impensable voyons ! Autant le renvoyer à l'école de police pour qu'il enseigne la criminologie. »
« Et pourquoi pas ? Ce n'est pas parce qu'il vit dans un fauteuil roulant que son esprit le soit aussi ! De plus, vous devriez changer de lunettes, capitaine Mac Namara… Katleen Goren n'a pas été inculpée de quoique ce soit. Elle n'a pas de casier judiciaire. » s'énerva Karen, les bras croisés, son visage légèrement rouge faisait ressortir sa superbe chevelure rousse. « Elle est diplômée d'architecture par la prestigieuse université de Boston. »
« Elle est architecte ? Je croyais qu'elle était prof dans une école d'arts plastiques ? » demanda un homme d'une cinquantaine d'années avec les galons de lieutenant.
« Je ne sais pas. Karen est très proche de Katleen comme vous pouvez le constater… J'aurai préféré voir ma fille cadette devenir autre chose que flic… » se lamenta James Deakins alors que Karen était allée rejoindre Kate.
« Nous serons fixés dans quelques mois pour Goren. Le chef décidera, lui-même, quel poste Robert Goren aura. Les nouvelles recrues ont besoin d'être plus encadrés dans leur formation théorique. Goren est le plus à même à transformer de petits flics en véritables Sherlock Holmes. Karen a suivi des cours de Goren à l'académie lorsqu'il enseignait. Ça lui a fait le plus grand bien même si elle a un tempérament trop fougueux à mon goût… » railla James en observant sa fille lui lançait un regard noir.
« Hum… Hum… » Davis s'était éclairci la voix, obligeant les trois hommes à se retourner.
« Mon père voulait vous féliciter… » affirma Katleen, tremblante de colère de voir Deakins descendre sa propre fille en flèche.
« Tiens, Goren. On parlait justement de toi. Je faisais tes éloges en tant que formateur à l'académie de police. » déclara Deakins en serrant la main de son ancien inspecteur.
« Merci. James. » Bobby avait pris sur lui pour parler sans bégayer.
« De rien. Tu te souviens de ma fille Karen ? » Deakins fit avancer sa fille.
« Bonjour, Capitaine. Comment allez-vous ? » demanda la jeune femme en s'approchant de Goren.
« Bien. Merci. » Bobby lui serra la main et tourna la tête. « Ma fille. Kate. Et mon fils. Sean. » reprit-il en présentant ses enfants aux acolytes de Deakins.
« Katleen Goren, la compagne de l'inspecteur Green… Vous savez celle qui a un casier. » ironisa Katleen en regardant froidement Mac Namara.
« Inspecteurs Davis et Finney. » Davis avança d'un pas pour se présenter. « Capitaine Deakins… »
« Finney ? Davis ? Vos noms me disent quelque chose… » commença à marmonner Mac Namara. « Vous êtes le fils du capitaine Finney ? »
« Oui… Mais on est différent lui et moi. » rétorqua Brendan Finney qui n'appréciait pas qu'on lui parle de son père.
« Papa, regarde… » Sean interrompit la conversation entre les policiers. « Anita est seule. On va la voir ? »
« Oui. A très. Bientôt. Messieurs. » Bobby manœuvra la commande de son fauteuil et s'éloigna avec Sean.
« Ton père a l'air d'aller mieux, Kate… » Deakins essaya d'entamer une conversation avec la jeune femme.
« Il veut rentrer définitivement à la maison et reprendre le travail. Ça lui donne l'énergie pour affronter son handicap. » Kate s'était retournée pour observer son père. Elle sentait que petit à petit elle retrouvait le Bobby Goren d'avant.
« Heureusement qu'il a sa famille pour l'aider. » renchérit Clamers.
« Sa famille et ses hommes. » rectifia Davis. « Nous passons du temps avec le capitaine pour sa rééducation. Il a peut-être été dans le coma pendant plus d'un an, capitaine Mac Namara, mais il n'a pas oublié comment fonctionne un flic, la procédure. Dites-vous aussi que de nombreux flics de New York sont solidaires concernant notre capitaine… »
« Et notre lieutenant. » ajouta Bosco qui venait d'arriver dans la salle, les cheveux ébouriffés.
« Et Bos ! Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda Davis qui salua son ami.
« Katleen, faut que je te parle en privé… » Il était passablement agité, les yeux rougis.
« Et Bos qu'est-ce qu'il se passe ! » Davis savait que seul un événement grave pouvait mettre son ami dans un état pareil.
« Katleen, s'il te plait… » insista l'inspecteur Boscorelli.
« Il est arrivé quelque chose à Eddie ? Alex ?... » Kate regardait le visage déformé de son ami lorsqu'elle prononça le nom d'Alex.
« Je suis désolée, Katleen. Je dois t'emmener de toute urgence à Bellevue. Elle a été transportée là-bas il y a une heure… » Des larmes coulaient sur le visage de Boscorelli.
« Je vais prévenir, mon père et… » Katleen regardait dans la direction de Bobby et Sean qui riaient avec Anita Van Buren.
« Je m'occupe d'eux, Kate. Donne-moi les clés de la voiture. » proposa Brendan.
« Emmenez-les chez Ted à Brooklyn. Appelez Ed et qu'il vous rejoigne là-bas. » Kate sentait que le cauchemar revenait…
« On y va… » Bosco la tira par le bras.
Il y avait tellement de monde que Bobby et Sean ne remarquèrent pas le départ précipité de Katleen. Deakins et ses amis étaient retournés à leur discussion. Les regards s'étaient retournés sur le passage de Katleen et Bos. Un en particulier, celui de l'inspecteur Faith Yokas qui jaugea son ancien partenaire. Bos s'était garé devant l'immeuble de la police et démarra en trombe, sirène allumée. Il s'énervait après les automobilistes qui ne le laissaient pas passer, regardait sans cesse l'horloge de la voiture. Kate craignait le pire. Par moment, Bosco se tournait vers elle et lui demandait pardon.
Hôpital Bellevue
Unité pénitentiaire
15 heures 46
« Central, ici 21 cobra. » fit Bos en parlant dans sa radio.
« Je vous écoute 21 cobra. »
« Pouvez-vous me basculer sur le canal large ? J'ai un message a diffusé. »
« Voilà, c'est fait. » fit la standardiste de la police.
« A toutes les unités. Le lieutenant Eames a été conduite à l'hôpital Bellevue. Je répète, le lieutenant Eames a été conduite à l'hôpital Bellevue. Déclenchement du plan orange. Plan orange. » Bosco raccrocha sa radio attendit quelques instants.
« Qu'est-ce que ça veut dire ? » demanda Kate incrédule.
« Jack m'a demandé de déclencher le plan orange tout à l'heure. Tu vas voir… » répondit-il calmement, observant sa CB intensément.
« 22 bravo. Plan orange opérationnel. » « Unité 26, plan orange activé. » « Criminelle 27, plan orange actif » Les réponses affluées de toute part de New York.
« Bien… On va bien voir qui fait régner l'ordre à New York. » fit Bos sur un ton diabolique. « Jack doit nous attendre. »
« Explique-moi… C'est quoi ce plan orange ? » demanda Kate en marchant aussi vite que possible pour rattraper Bos.
« Le plan orange a été mis en place lorsque le lieutenant a été remis en prison à Beacon Hill. Le plan rouge sera activé s'il est décidé qu'elle retourne à Beacon Hill. » Bos laissa entrer Kate dans l'ascenseur. « Je ferai tout pour que ta mère ne soit pas renvoyée à Beacon Hill surtout pas après ce qui est arrivé là-bas tout à l'heure. »
« Ding »
« Inspecteur Boscorelli. » Bosco présenta son badge à l'entrée de l'unité pénitentiaire de l'hôpital Bellevue.
« Elle, c'est qui ? » demanda le gardien en levant le nez de son bureau.
« La fille d'Alexandra Goren. » Bos se tourna vers Kate puis redirigea son regard vers le gardien.
« Bzzz »
« Vas-y. Entre. » Bosco laissa passer la jeune femme et mit une main sur son épaule pour la diriger vers la salle d'attente.
« Jack ! Que s'est-il passé ? » Kate courut se réfugier dans les bras de McCoy qui avait les yeux rougis.
« Plan orange activé, monsieur. » Boscorelli salua le procureur avec le salut militaire.
« Merci, inspecteur. » Jack écarta Kate de lui et l'obligea à le regarder. « Je suis désolé, Katleen… Jamais je n'aurai cru que ça irait si loin… »
« Qu'est-ce qu'on a fait à Maman ? » Katleen avait commencé à pleurer.
« Il semblerait qu'il y ait eu une bagarre à Beacon Hill. Alexandra s'est retrouvée dedans et les codétenues lui ont fais payer le prix fort de son transfert provisoire à Rikers lorsque Sam était malade. »
« Elle est ?... »
« Non. Mais elle a été bien amochée. C'est Bosco qui m'a prévenu. Je suis arrivé aussi vite que possible. Je n'ai pas averti Ed. »
« J'ai demandé à Ty et Brendan de l'appeler et de le prévenir lorsqu'ils auraient ramené Bobby à Brooklyn chez Ted et Holly. Bobby… Je vais lui dire quoi ? Il s'en veut déjà assez de ne pas avoir pu empêcher qu'on mette ma mère en prison alors ça… » s'inquiéta Kate.
« On va attendre de connaître le pronostic vital du médecin qui s'est chargé d'elle à son arrivée ici. » Jack réconforta Katleen en la serrant contre lui.
Bosco resta avec McCoy et Katleen dans la salle d'attente. Il ne voulait pas partir tant que le médecin ne serait pas venu leur dire ce dont souffrait Alex. Les minutes semblaient durer une éternité. Kate regardait par la fenêtre. Les gens entraient et sortaient de l'hôpital. Il devait y avoir un peu de vent car les feuilles des arbres bougeaient. Divers bruits de sirènes allaient et venaient dans le quartier. Un bruit de pas sourd la fit se retourner.
« Vous êtes la famille de Madame Goren ? » demanda un homme, la trentaine, brun, très grand, dans un pyjama de chirurgien.
« O… Oui. Je suis sa fille aînée, Katleen. » dit-elle en s'approchant du médecin.
« Je suis le Dr O'Grady. Vous voulez qu'on aille dans mon bureau ? » proposa O'Grady.
« Non. Vous pouvez parler devant eux. » répondit Kate en regardant Bos et Jack.
« Je dois vous avouer que j'ai rarement vu une détenue arrivée vivante après avoir subie autant de violences. Votre mère a fait un hémopneumothorax. Vraisemblablement, elle a été battue très violemment alors qu'elle était au sol… On a été obligé de lui faire une thoracoscopie pour suturer les lésions hémorragiques provoquées par les cotes et nous avons placé un drain pour évacuer l'air Elle va devoir garder le drain quelques jours, le temps que ça se remette en place. »
« Elle va s'en sortir ? » demanda Jack.
« Oui. Elle a une bonne consistance physique malgré son état de maigreur. D'autre part, elle a une fracture déplacée du radius et du cubitus. Mon collègue qui est orthopédiste est en train de lui poser des broches pour que les os se remettent en place. »
« Comment ça « état de maigreur » ? Quand j'ai vu le lieutenant la semaine dernière, elle semblait aller bien ! » s'exclama Bosco qui fermait frénétiquement ses poings, la tension montée en lui.
« Elle n'a que la peau sur les os… Je connais la réputation de Beacon Hill. Vous devriez interroger le personnel. De toute façon, je vais en faire mention dans mon rapport. »
« On peut la voir ? » demanda Jack qui était aussi très en colère.
« Je viendrai vous prévenir lorsqu'elle sera sortie du bloc. Je ne pense pas qu'il y en ait encore pour longtemps. » O'Grady quitta la salle d'attente.
Tous trois durent attendre encore une bonne heure avant de voir arriver un nouveau médecin. Il ôta sa coiffe de chirurgien et pria Kate de s'asseoir.
« Vous êtes Katleen ? » demanda-t-il avant même de se présenter.
« Oui… Katleen Goren. Comment va ma mère ? » Kate avait regardé ses amis, l'inquiétude se lisait dans ses yeux verts.
« Elle est réveillée et à demander à vous voir. » répondit le chirurgien. « Avant de vous accompagner dans sa chambre, je dois vous dire que son visage est tout tuméfié. Elle a eu les deux arcades sourcilières ouvertes mais une plus que l'autre. Elle a été amochée comme un boxeur. Nous avons pu éviter de poser des broches pour consolider les os de son visage… »
« Est-ce que mon père et mon frère pourront la voir plus tard ? » demanda Kate qui s'était levée.
« Pour votre père, je n'y voit aucun inconvénients… Par contre, je préfèrerai que les enfants ne viennent pas durant la période où elle aura son drain au poumon. Votre mère est sous antibiotique pour éviter toute infection bactérienne. Les enfants sont, malheureusement, une source de microbes… » expliqua le médecin en montrant le chemin à Kate.
Chambre d'Alex
17 heures 31
Un policier était en faction devant la chambre d'Alex. Il regarda le badge du médecin et demanda à Kate son identité avant de la laisser entrer. Alex était allongée dans une petite chambre. Les barrières de son lit étaient relevées. Son visage était gonflé et violacé. Son bras droit était dans un épais plâtre. Ses yeux papillonnèrent légèrement en entendant entrée dans la chambre.
« Katleen… » murmura-t-elle d'une voix pratiquement inaudible.
« Je suis là, Maman… Bos est venue me chercher… Personne ne te fera plus de mal. » Katleen s'était assise sur le bord du lit où il n'y avait pas le drain.
« J'ai mal… » se plaignit-elle.
« Je vais demander à l'infirmière de vous donner de la morphine pour calmer la douleur. Vous devez rester tranquille, Mme Goren. » déclara le médecin avant de sortir de la chambre.
« Ne me laisse pas, Kate… J'ai peur… » Alex était terrifiée.
« Tu veux que je reste avec toi ce soir ? Ed peut s'occuper de Bobby et des enfants… » proposa la jeune femme en embrassant la main valide de sa mère.
« Non, ça ira… Je ne veux pas que Bobby se sente délaisser pour son premier week-end à la maison. »
« Comme tu voudras, Maman… Appelles si tu as besoin de quelque chose, je viendrai immédiatement… » Kate s'était écartée pour laisser à l'infirmière le soin de faire passer la morphine par la perfusion.
« Je ne veux pas que Bobby me voit dans cet état… Je suis fatiguée… » Alex ferma les yeux pour de bon après que la morphine est commencé à agir sur son organisme.
« Repose-toi… Je viendrais demain… » Kate déposa un baiser dans les cheveux de sa mère et sortit de la chambre, les yeux embués de larmes.
« Kitty… Je suis venu aussi vite que possible… » Eddie venait d'arriver, essoufflé. « Bobby est chez Ted mais il ne veut pas rester là-bas, il veut venir ici. Est-ce que les gars peuvent l'amener ici ? »
« Non… Il… Elle ne veut pas qu'il la voit dans cet état-là… Oh ! Ed… Elle est méconnaissable… Son visage est tout gonflé, violet. Elle… Elle a eu les arcades sourcilières ouvertes, un bras cassé, des côtes cassées, un poumon perforé… Quand est-ce que tout ça va s'arrêter ! J'en peux plus… Je veux retrouver la paix, ma famille et la PAIX ! » Kate s'écroula en pleurs sur le sol du couloir, tout près de la chambre d'Alex.
« Je te promets qu'elle ne retournera pas à Beacon Hill. On fera tout ce qu'on peut pour qu'elle n'y retourne pas et qu'elle revienne à la maison. » dit-il en s'agenouillant près de sa fiancée et la berça pour calmer ses pleurs.
Katleen ne resta pas à Bellevue et retourna chez son oncle et sa tante pour récupérer père et enfants afin de retourner à Hoboken. Durant le trajet, Kate ne parla pas, Bobby maugréait, Sean retenait ses larmes tout comme Eddie. Le garde à l'entrée de la chambre l'avait laissé voir Alex avec Kate. La soirée se fit comme le retour à Hoboken, en silence. Sean alla s'enfermer dans sa chambre pour écouter sa musique, et probablement pleurer. Louisa s'amusa dans la salle de jeux. Samuel était dans son parc à découvrir ses jeux et à essayer de se tenir debout. Eddie fit visiter le rez-de-chaussée et le garage à Bobby pendant que Kate préparait le dîner.
Bobby était visiblement assez ravi de voir que l'on avait transformé le garage en bureau d'investigations. Un tableau déroulant transparent était au fond du garage. Les étagères étaient bien rangées, remplies de boites contenant des dossiers d'expertises, des comptes-rendus de police, les affaires de Bobby et d'Alex lorsqu'ils avaient leurs bureaux respectifs à la police de New York… Face aux étagères, il y avait le nécessaire du parfait bricoleur où tout était rangé à sa place. Les chaises pliantes étaient casées près des étagères. Il dirigea son fauteuil vers le tableau blanc où un graphique ou plutôt un planning était dessiné. Il y avait des heures et des lieux correspondant au dernier jour de service de Bobby : le 10 janvier. Ed resta près de lui et lui expliqua que certains dossiers étaient chez Sullivan et qu'il avait réussi à remonter une piste et que l'homme arrêtait pour la tentative de meurtre était innocent tout comme les Dominguez n'avaient probablement rien à voir à cette affaire.
Le dîner fut aussi silencieux que le reste de la soirée. Kate n'avait pas d'appétit. Sean se força à manger un peu et débarrassa la table. Il fit prendre son bain à Louisa pendant que Katleen faisait prendre celui de Sam. Bobby était dans sa chambre pour se changer pour la nuit. Il observa autour de lui. La chambre était spacieuse avec une grande baie vitrée. Kate avait dû en faire la décoration car c'était fait avec beaucoup de goût. Une porte en accordéon était encastrée face au lit médical. Il tira un pan et vit que c'était un bureau… son bureau. La pièce était agencée comme dans son ancienne maison près du Yankee Stadium. Il sentait qu'il allait être bien dans son nouveau chez lui et qu'il ferait tout pour y revenir aussi souvent que possible. Il fallait qu'il demande à Kate et aux médecins du centre. Il voulait vivre avec les siens, à nouveau et tout le temps.
« Tout le monde est couché là-haut… » fit Eddie en s'étirant. « Je vais en faire de même. Bonne nuit. » dit-il en embrassant Kate qui était assise sur le canapé, les yeux dans le vague.
« Bonne nuit. Je ne vais pas me coucher tout de suite. » répondit-elle en sursautant sous l'effet du baiser de son amant.
« Bonne nuit… Ed. » Bobby était en pyjama et les avait rejoins dans le salon. « Je peux m'asseoir sur le canapé, Katleen ? »
« Oui. Je vais t'aider à te lever. » Kate passa un bras sous l'épaule paralysée de son père et l'aida à se transférer du fauteuil au canapé. « Tu veux regarder la télé ? »
« Je veux… regarder un… film. »
« Quel film veux-tu que je mette ? » demanda-t-elle devant le meuble à DVD pour charger plusieurs disques dans le lecteur.
« Un film de… famille. Celui que… tu veux. » Bobby avait envie de voir un film tourné durant son absence et où il y avait Alex.
« On va prendre celui de l'anniversaire de Louisa. On a eu de la chance qu'il fasse beau ce jour-là… » Katleen alla s'asseoir contre Bobby et posa sa tête sur son épaule, inconsciemment
« Je t'aime… ma fille… » murmura Bobby en caressant la joue de Kate qui s'était endormie sur son épaule.
Il regarda les vidéos. Il était surprit de voir qu'il se souvenait comment le lecteur de DVD fonctionnait. Peut-être n'avait-il pas perdu autant qu'il le croyait ou qu'on le pensait ? Sur l'écran du téléviseur, il regardait Sean rire aux éclats, taquiner Katleen, bisouiller Alex et Louisa ; Katleen était dans les bras de son amant et tous deux riaient. Bobby n'en revenait pas de voir combien sa fille était éveillée. Il répondit au « coucou » que faisait Louisa avec sa petite main. Le son n'était pas fort et il entendit pleurer Samuel. Il se sentait impuissant… Son fils pleurait et il ne pouvait pas aller le chercher, le prendre dans ses bras, le consoler… Il maudissait ce fauteuil, son état physique… C'était décidé. Il se battrait de toutes ses forces pour pouvoir montrer aux médecins, à sa famille, à ses amis qu'il pouvait reprendre le dessus et être à peu près comme avant. Certes, son bras gauche était irrécupérable mais le reste fonctionnait !
« Y'a quelqu'un ? Sean ? Ed ? » appela-t-il.
Une ombre se profilait contre le mur des escaliers. Quelqu'un c'était levé pour aller voir Sam et avait allumé la lumière.
« Oui… » bailla Eddie en descendant les escaliers avec Samuel. « Vous avez besoin d'aide ? »
« Kate s'est endormie… Samuel va bien ? » demanda Bobby en regardant son bébé, les yeux rougis.
« Il a du faire un cauchemar. On va rester un petit moment, ensemble, ici, et dès qu'il s'est rendormi je le recouche et je viens prendre Katleen. » fit Ed en s'approchant de Bobby. « Allez Sam, tu vas avec ton papa pendant que je vais me chercher un verre d'eau… Vous en voulez un ? » Eddie assit Sam sur les genoux de Bobby.
« Non merci… Eddie. » Bobby serra son fils contre lui pour l'empêcher de tomber. « Ça va aller, mon chéri… » murmura-t-il à l'oreille de son fils qui chougnait et réclamait Ed.
« Hum… Chut, Bébé… Dors… » marmonna Katleen dans son sommeil.
« Tu as… entendu ta sœur ? » Bobby passait sa main dans la chevelure bouclée de son fils qui finit par se calmer, les caresses de son papa ayant pour effet de l'apaiser. Le bébé se plaqua contre la poitrine de Bobby et suça son pouce.
« Me revoilà… Alors ça était ? » demanda Eddie à voix basse.
« Oui… Sam te… réclame… beaucoup. » répondit Bobby doucement pour ne pas réveiller Kate.
« Je sais mais une fois que vous serez de retour, pour de bon, à la maison, ça va changer. En espérant que Louisa vous laisse tranquille… » ironisa Ed en finissant son verre. « Je vous laisse un petit moment entre hommes, je vais porter Katleen dans notre lit. » dit-il en passant ses mains sous les jambes de sa bien-aimée.
Bobby resta ainsi seul avec son bout de chou de 6 mois. Samuel s'était hissé un peu vers le cou de son papa et y avait enfoui son visage poupin. Le bébé était costaud pour son âge. Depuis l'opération, il avait reprit des forces et rattraper son retard dans les courbes de croissance. Il avait les grands yeux marron de Bobby, la couleur de cheveux d'Alex. Il avait les mêmes mimiques que sa maman. Il était rare de voir Sam piquer une colère mais ça arrivait surtout lorsque Louisa venait l'importuner, dans son espace de jeux, pour lui « emprunter » un jouet. Dans ses cas-là, il hurlait et tirer le jouet que sa sœur tentait de lui subtiliser. Malheureusement, il était trop petit et ne faisait pas le poids face à Louisa. Il avait une sacrée capacité thoracique car ses hurlements pouvaient s'entendre de loin. Ed, Katleen et Sean essayaient aussi souvent que possible d'être dans la même pièce que les petits lorsqu'ils jouaient, même à quelques mètres de distance…
Dimanche 4 avril
08 heures 13
Bobby fut réveillé par une délicieuse odeur de café et de toasts. Pour sa première nuit dans sa maison, il avait très bien dormi. Il leva son bras droit et attrapa la potence qui était au-dessus de lui pour se redresser dans le lit. Il entendit la porte battante de la cuisine s'ouvrir et des bruits de pas dans le couloir. Il pencha la tête en direction de la porte et vit un œil l'observait.
« Bonjour… » fit Eddie en ouvrant la porte, Samuel dans ses bras.
« Bonjour, Ed… Coucou bébé. » Bobby arborait un magnifique sourire en saluant son fils de la main.
« On ne vous a pas réveillé au moins ? » s'enquit Ed en pénétrant dans la chambre.
« Non… J'ai très bien dormi, comme un bébé. » Bobby passa la main sur son visage pas rasé.
« C'est vrai qu'on dort bien ici. Le calme de la campagne et surtout vous êtes ici chez vous, vous n'êtes pas dérangé par les infirmières durant la nuit. » Eddie calla Sam contre son père et alla ouvrir les rideaux.
« Kate est réveillée ? » demanda-t-il en tenant son fils qui gigotait.
« Oui. Sean et elle sont allés courir au bord de la plage. C'est le rituel du dimanche pour Sean. Kitty et moi nous relayons. Un dimanche sur deux, elle part courir avec son frère et ainsi de suite. »
« Sean est très sportif… Si je pouvais… »
« Ne vous inquiétez pas, vous pourrez l'accompagner un de ces jours, il faut être patient. » Eddie s'était assit sur une chaise près de Bobby.
« On va voir Alex à quelle heure ? » Bobby avait tourné la tête pour voir quelle heure il était. « Kate m'emmène voir Alex, n'est-ce pas ? »
« Je ne sais pas… On n'en a pas parlé… » bafouilla Eddie.
« Didiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » Louisa était réveillée et appelait Eddie.
« Ah… Louisa est réveillée… Que la fête commence… » Eddie se leva et prit Sam dans ses bras. Il avait remarqué que Bobby voulait se lever. « Attendez… Je vous ai mis les freins. Katleen a mis en charge la batterie du fauteuil à son réveil. »
« Merci, Ed. Allez, chercher Louisa. Je vais… m'installer dans mon fauteuil. » Bobby avait soulevé les couvertures et pivota dans son lit avec l'aide de la potence pour s'asseoir au bord de son lit.
Eddie sortit de la chambre avec Samuel. Il monta ouvrir la barrière de protection en haut des escaliers afin d'éviter que les petits ne tombent et se fassent mal. Sean et Kate revinrent rouges et essoufflés de leur petit footing. Ils embrassèrent leur père avant de monter à l'étage pour prendre une rapide douche et s'attabler avec le reste de la famille pour le petit déjeuner.
En fin de matinée, Bos arriva accompagné de sa fille. Kate les avait invités à déjeuner en remerciement de la veille. Elle avait appelé Bellevue dans la matinée et pu parler à sa mère. Alex avait passé une mauvaise nuit compte tenu de ses blessures et elle se reposait. Le médecin avait autorisé les visites en milieu d'après-midi. Bobby allait pouvoir votre sa femme, son Alex. Il était tout content. Certes, il aurait préféré aller la voir sur le champ mais il lui fallait aussi se reposer et laisser Alex faire de même.
Hôpital Bellevue
Unité pénitentiaire
15 heures 55
« Maman ? » Kate entra la première dans la chambre de sa mère. Bobby était dans le couloir.
« Bonjour, Kate… » murmura Alex en grimaçant de douleur.
« Papa est dans le couloir… Il veut te voir… » Katleen s'était approchée de sa mère et passa sa main fraiche sur le visage violacé de sa mère.
« Non… Pas comme ça… » Alex tournait la tête pour ne pas voir la porte de la chambre, elle avait entendu un bruit électrique provenant du couloir. Elle savait que son mari avait un fauteuil électrique.
« Alex… » Bobby prononça doucement le prénom de sa femme.
« Je ne peux pas, Bobby… Pardonne-moi… » Alex regardait le mur face à elle. Elle n'entendit pas Kate quittait la pièce.
« C'est moi, Alexandra… C'est moi qui te demande pardon… » Bobby s'avança près du lit. « Tout est… de ma faute. Regarde-moi… S'il te plait, Alex… »
« Rien est de ta faute, Bobby. Ce n'est pas ta faute si tu étais dans le coma. » Alex avait fini par tourner la tête vers son mari, ses yeux étaient toujours aussi gonflés, des larmes coulaient sur ses joues meurtries.
« Je t'aime, Alexandra. Je suis là maintenant… Je ferai tout… pour qu'on soit réunis pour toujours… » Bobby tenait sa femme par la main et la caressait doucement, amoureusement.
« Je t'aime, Bobby… Tu m'as tellement manqué… » Alex se tourna sur le côté. Son visage était à quelques millimètres de celui de son mari. Elle se pencha et embrassa, timidement, son mari.
A suivre…
