Disclaimer : Les personnages qui apparaissent ici sont la propriété exclusive des studios Square Enix et Disney.
Note : J'ai eu l'idée de ce chapitre il y a un moment déjà, mais c'est pas une grande nouvelle, j'ai toujours mal à finir mes fanfics. Merci à Noé pour ses encouragements et sa review, et à Mijoqui d'avoir suivi et commenté jusqu'à la fin ! Plus qu'un chapitre et après, ces deux là me manqueront. Je vous embrasse fort.
Je précise que ce chapitre se passe quelque part dans les années 90. On sait jamais.
Bonne lecture !
Le thème du 11 avril était : On part loin. Où on veut, mais on part ensemble
Le début de la fin
C'est la première fois que Saïx le fait venir dans son bureau depuis son arrivée dans l'entreprise. Axel n'est plus vraiment intimidé, il marche comme d'habitude, la hanse de son sac en bandoulière disposée de travers, le pas chaloupé et du khôl rouge tout autour des yeux. Il allait partir, mais il faut croire qu'il ne se produira pas ce soir. Ou en tous cas, pas dans le garage où il avait prévu.
La nuit tombe juste à l'heure de la fermeture et la nuit, les monstres se réveillent. Les ombres dansent, et Axel se glisse contre l'une d'entre elles en passant dans l'interstice de la porte. Ses grands doigts caressent le verrou pour le faire pivoter.
"Tu m'as fait demander ? Il lance en refermant la porte.
— Non, je vous ai convoqué. Et ici, on me vouvoie."
Son corps s'aplatit contre le bois, et Axel se décolle de l'entrée pour s'avancer vers lui. Son nouveau patron le fusille du regard derrière le meuble massif qui lui sert de bureau. C'est une pièce spacieuse qu'il possède pour étaler son pouvoir, un espace aseptisé qu'on ne trouve que dans ces domaines où les grands dirigeants ont impérativement besoin de prouver qu'ils ont bel et bien les mains propres. Heureusement, Axel n'est pas le genre d'employé a poser des questions.
Il contourne le secrétaire en lorgnant du coin de l'œil les jambes de son patron.
"Tu étais moins formel hier soir.
— Justement. Je t'ai convoqué pour mettre les choses au clair.
— Tu dis encore "tu".
— Peu importe."
Saïx chasse une mouche invisible devant lui d'un geste rude, et Axel retient un rire qui pourrait résonner trop fort dans la grande chambre froide qui lui sert de couverture. Est-ce que cet homme sait qu'on éloigne pas son homosexualité avec des costumes Luis Vuitton et deux grosses paires de chapelets ?
"On était bien plus confort dans ta voiture. J'ai crû voir Dieu applaudir trois fois dans ton rétroviseur.
— Je ne suis pas gay.
— Et moi j'ai les cheveux verts. Oh, allez, on dirait que c'est la première fois que tu sors avec quelqu'un."
Pas de réponse. Les yeux d'Axel s'ouvrent plus grand. Saïx n'aime pas la surprise qu'il lit à l'intérieur.
"Non, vraiment ?
— Ce ne sont pas vos... tes... ce sont pas tes affaires.
— Donc c'est comme ça que tu flirte. C'est retenu."
Axel éclate de rire, et l'homme d'affaires songe qu'il a vraiment fait la pire bêtise de son existence. Sur son CV ils ont quasiment le même âge, mais Axel à l'air tellement plus jeune que lui. Sa manière de se déhancher à chaque fois qu'il marche pour arriver à la cafétéria, son rire sifflant qui menace toujours d'exploser dans l'air chaud qu'il recrache. Il dégage en permanence une odeur de fumée et pourtant, sa présence lui inspire tout sauf une mise en garde. Saïx se contente d'un froncement de sourcils alors qu'il prend ses aises sur le fauteuil qu'il occupe, l'étui de sa guitare tombant sur la moquette avec un bruit mat.
"Je te tourne autour depuis des semaines. Dis moi que ce n'est pas pour rien.
— Tu n'auras pas d'augmentation.
— Ce n'est pas ce que j'insinuais."
Son employé sourit et malgré lui, Saïx sent qu'on déplace les murs épais dans sa poitrine. Ses épaules se relâchent comme la main d'Axel s'attarde sur sa joue, son pouce entre ses lèvres, touchant ses cheveux longs avec assez d'intelligence pour éviter les bordures de sa cicatrice. Il détourne la tête pour observer les lampadaires qui luisent à la fenêtre. Le jaune se découpe dans le noir du ciel comme des lucioles en pleine nuit.
"Et qu'est-ce que tu insinuais ?
— Les repreneurs vont nous forcer à prendre quelques semaines de vacances. On pourrait...
Il se penche. Saïx se recule pour éviter de l'embrasser.
— Et après ?
Il effleure ses poignets.
— J'en sais rien. On revient, on fait notre route."
Axel hausse les épaules, et il se demande pourquoi est-ce que ça parait si facile dans sa bouche, pourquoi est-ce qu'il hésite entre le croire, le suivre et le virer. Avec un aplomb qu'il ne lui connait pas encore, le rouquin le voit fermer les yeux.
"Non.
— Hmm ?
Il inspire calmement.
— Fais ta valise. On part demain matin.
Les yeux d'Axel s'allument.
— Oh ? Et on part où ?
— On part loin, Saïx gronde. Où on veut, mais on part ensemble."
