Désolé, j'ai poussé l'analyse un peu loin
OST SNK qui se prêtent bien à l'ambiance =
-Emaymniam-
-Aots2m #4-
-Thanksat-
-Barricades (Movie Ver. / Instrumental)-
-Shingeki Vc – Pf 20130218 Kyojin-
-Call of Silence-
-Eye-Water-
...( )...
Eren effectua un virage serré à l'horizontale avec la ferme intention d'ajuster sa balance au moment où son grappin accrocherait la prochaine cible, mais le soleil qui commençait à se coucher le frappa droit dans l'œil depuis l'orée de la forêt, et il manqua le timing pour lancer ses câbles.
Avec un grognement dépité, il se retrouva emporté par son élan et dut mettre ses bras en avant pour amortir le choc qu'il reçut en percutant les branches de plein fouet. Il parvint à retrouver son endroit et son envers juste à temps pour poser les pieds sur le tronc et s'empêcher de se heurter le dos, les hanches ou les épaules sur le bois.
-Eren ! » résonna une voix inquiète juste derrière lui, et il observa Mikasa s'arrêter souplement à côté de lui sans aucun à-coup.
Il claqua la langue avec frustration. Elle réussissait pratiquement tout ce qu'elle entreprenait. Mike leur ordonnait de les suivre à la trace, elle le suivait comme une extension de son ombre. Et quand Eren lui demandait de l'aider pour des exercices supplémentaires alors que leur mentor les congédiait, elle se débrouillait pour choisir un parcours d'une simplicité exaspérante, à tel point qu'Eren avait dû plusieurs fois lui hurler de ne pas le traiter comme un débutant. Même si c'était ce qu'ils étaient tous les deux, elle était clairement un génie en la matière. Et ça le frustrait comme pas possible.
-T'inquiète pas, je vais bien. » marmonna-t-il en se dépêtrant du feuillage.
-Il se fait tard, insista-t-elle pour la troisième fois de la soirée. Et le soleil se couche, on devrait s'arrêter là pour aujourd'hui.
-Ça fera un bon entraînement, affirma Eren, buté. On n'aura pas l'occasion de faire de la tridimensionnalité que de jour. »
Mikasa lui jeta un regard mauvais, du moins autant qu'elle en était capable à son encontre, mais se tut. Eren n'avait que faire de sa désapprobation. Il comptait s'entraîner, et s'améliorer le plus vite possible pour rattraper son retard. Enfin, c'est ce qu'il se disait. Mais il ne pouvait empêcher une petite goutte de sueur coupable de se frayer un chemin sur sa tempe.
-Allez, allons-y. » déclara-t-il alors qu'il s'était complètement dégagé.
Mikasa ne dit pas un mot et reprit sa progression, Eren aussitôt à sa suite. À sa défense, il commençait à s'en sortir de mieux en mieux, et l'exercice était fructueux. Mikasa plongea vers le sol, puis frôla la terre sur quelques centimètres avec ses gaines, juste le temps de remonter vers les arbres à grande vitesse, puis elle effectua un virage relativement serré pour slalomer entre deux arbres. Eren s'engagea après elle, et parvint à reproduire sa trajectoire à l'identique, si ce n'était pour le fait qu'il était resté bien plus longtemps au sol.
Il manquait de pression ! Son sang se glaça dans ses veines alors qu'il sentait les gaines buter contre le sol et le déséquilibrer, et bien qu'il s'y attendait, le choc qu'il reçut à l'arrière du crâne le fit perdre un instant la notion d'envers et d'endroit.
-Ow !
-Eren ! »
Heureusement, le mouvement de montée était déjà engagé, et il parvint à se redresser malgré la douleur sourde qui pulsait derrière sa tête.
Il grogna à nouveau en voyant qu'elle avait pris un virage au ralenti pour lui permettre de la rattraper. Il n'était plus un enfant, nom d'un chien ! Il augmenta la pression du gaz pour la rejoindre plus vite, mais s'empêtra dans sa manœuvre lorsque Mikasa fit volte-face vers un point derrière lui.
-Quoi, qu'est ce qu'il y a ? »
En voulant se retourner à son tour, il confondit brièvement les deux boutons et pressa le gaz au lieu d'envoyer un grappin et se retrouva suspendu en l'air sans contrôle quelques secondes. Avec un bref cri de détresse, il se rattrapa et envoya ses grappins à la dernière minute dans la bonne direction et aplatit ses pieds sur le tronc pour amortir son arrivée, la tête subitement très lourde.
Au milieu des cris d'inquiétude de Mikasa, le sifflement du gaz et sa propre respiration, il perçut le son caractéristique des câbles de quelqu'un qui se rapprochait à coup de manœuvre tridimensionnelle. Dès que le son parvint à ses oreilles, il se pétrifia sur place et sentit son estomac tombé à l'intérieur de lui-même.
-Vous y êtes encore ?! » s'écria Mike alors qu'il arrivait à leur hauteur.
Aucun des deux jeunes gens ne lui répondit. Eren se contenta de tourner la tête sur le côté pour éviter son regard en se frottant discrètement le crâne (est ce qu'il y avait du sang ? Non, ouf), et Mikasa de le fixer avec un regard désapprobateur. Même après plusieurs secondes à endurer le regard sévère de leur instructeur, personne ne broncha.
-Mikasa, depuis combien de temps vous y êtes ? »
Eren frissonna à la froideur de son ton.
-Depuis la fin de l'entraînement à 16:00.
-Ça fait plus de quatre heures, et le jeune homme pouvait entendre toute sa désapprobation. Eren, est ce que je viens de te voir dégringoler au sol ?
-Tch ! »
Eren crut entendre une respiration étranglée, et ne put retenir un petit sourire. Il ne s'attendait pas à ce qu'il soit aussi résistant, hein ? Mais au lieu de répondre vocalement, Mike se contenta de relancer son appareil, et soudainement Eren se retrouva emporté par son instructeur, ses grappins arrachés de force à leur prise.
-Que... Hé ! HÉ ! »
Il se débattit aussitôt, mais Mike atterrit promptement au sol et rajusta sa prise pour le charger sur son épaule comme un vulgaire sac de patates.
-Qu'est ce que vous faites ?! Reposez-moi ! »
Il se démena de son mieux, mais son mentor ne bougea pas d'un millimètre, apparemment déterminé à l'interrompre dans son entraînement ! Il leva les yeux et vit le regard que Mikasa adressa à Mike, un regard soulagé, et il sentit sa colère augmenter d'un cran. Ils le prenaient tous pour un incapable !
-Pose-moi ! cria-t-il en le regrettant aussitôt, son mal de crâne augmentant avec le volume sonore.
-Hors de question, refusa Mike catégoriquement. Tu pues la fatigue.
-Comment ça, je pue la fatigue ?! Si c'est encore votre délire de timbré avec les odeurs et tout ce merdier, c'est n'importe quoi ! Je ne...aïe ! »
Il se tut dès que Mike lui asséna un coup sévère sur le bas du dos qu'il tenait verrouillé contre son épaule, et il se retint de protester à nouveau, de peur de se prendre un nouveau coup, et certainement pas parce que crier l'épuisait plus vite que d'habitude.
-Infirmerie, déclara Mike. Mikasa, va t'assurer qu'il peut s'allonger le moment où il arrive à sa chambre. Eren, si tu essaies de te sauver pour t'entraîner encore une fois, je t'assomme et je t'enchaîne au lit. »
Le jeune tribut aurait bien aimé que ses yeux soient capable de jeter des éclairs pour pulvériser le dos borné de son instructeur, mais il dut se contenter de marmonner une approbation peu convaincante alors que Mikasa s'éclipsait d'un pas rapide.
Ses quadriceps se tendaient. Ils lui arrachaient des grimaces et des plissements de sourcils à chaque mouvement brusque. Jean avait la journée dans les pattes, littéralement. Après environ trois heures de théorie qui avaient achevé ses fessiers, Hansi les avait emmenés faire un peu de pratique… où ils devaient apprendre à « bien » se choquer contre un tronc d'arbre après un freinage raté. De la torture. Minha, dont l'agilité manquait parfois de précision, en avait eu besoin. Mais pas les jambes de Jean !
« On se battait tant bien que mal pour la paix… »
Jean chantonnait faiblement pour se changer les idées. Assis sur le rebord en béton du balcon, le tribut fatigué laissait ses jambes meurtries, qu'il avait croisées, pendre dans le vide. Il avait étalé ses coudes sur la rambarde et faisait glisser, tournoyer son crayon entre ses doigts. La souplesse et l'adresse de ses mouvements faisaient de son crayon un bien meilleur acrobate que lui lorsqu'il était équipé d'un harnais de tridimensionnalité. Il en était presque jaloux.
Sondant la sérénité silencieuse du soir, Jean espérait trouver un peu d'inspiration. Ses jambes n'en pouvaient plus mais il avait suffisamment de force dans les doigts pour dessiner.
« J'ai tout donné… Mais désormais je m'insurge… »
Le risque de faire tomber le crayon du premier (et seul) étage entretenait le peu d'énergie qui lui restait, comme les braises d'un feu mourant. Trouver quelque chose à dessiner lui permettrait de se concentrer et de raviver un peu ses flammes. Alors il scrutait.
« Oui car je refuse de continuer… »
L'extrémité de la forêt prenait une teinte de plus en plus bleutée alors que la nuit la recouvrait d'un voile de torpeur. Les arbres s'endormaient, se blottissaient sous leurs couvertures de feuillages. Le ciel s'assombrissait et signalait la fin d'une autre journée au Capitole. C'était déjà le dixième jour… Heureusement, tout de même, que ses jambes lui faisaient souffrir le martyre, sinon Jean aurait déprimé à cette macabre pensée.
En face, sur le balcon du District Huit, le tribut pouvait discerner le mentor adverse siroter un brandy… son cinquième d'affilée ? Il l'avait vu ici à plusieurs occasions mais n'arrêtait pas d'oublier son nom. Il lui faisait un peu penser à la première impression que Jean avait eu de Hansi. C'était un type railleur au style capillaire douteux : une banane, quoi ! Entre ça et le crâne de Conny, le District Huit avait un sérieux souci avec ses coiffeurs !
« Alors même si rien n'aura jamais de sens,
Il vaut mieux confronter, sans la renier… »
Sous cette observation, il tritura une des mèches de sa chevelure cendrée. Les shampooings du Capitole les avait rendues plus souples et brillantes, c'était plutôt agréable au toucher. Au moins je crèverai avec des cheveux d'enfer !
Il eut à peine le temps de se corriger, ses cheveux finiraient par se graisser s'il survivait assez longtemps aux jeux, qu'un éclair de souvenir le foudroya et que l'inspiration s'abattit.
Il repensa au mouvement délicat et aérien de la chevelure noire de Mikasa, du District Douze. Le noir de ces mèches étincelantes le transporta quelques instants et il se décida à ouvrir son carnet. Il le tenait incliné, déposé contre son genou. Jean ferma les yeux un bref instant pour bien se remémorer la jeune femme.
« Sa vérité… »
-Bonne nuit, Jean ! »
La voix soudaine et pleine d'entrain de Minha redressa tous ses membres et ses poils d'un coup brusque. Il manqua de lâcher son crayon et son carnet. Jean resserra son emprise sur eux, il aurait trop la flemme (et sûrement pas la force) de descendre les récupérer s'ils tombaient.
Du coin de l'œil, il rendit le salut de sa partenaire par un « Bonne nuit » distrait. Une fois qu'elle s'était éclipsée derrière la baie vitrée, il se retourna. Il avait eu chaud ! Le jeune homme n'était pas confortable avec l'idée de montrer son carnet à Minha. Il s'était déjà assez énervé quand Hansi le lui avait arraché des mains pour y fourrer son nez de gros curieux ! S'il laissait Minha le voir, il aurait trop honte pour sortir de la baraque après et on devrait le traîner jusqu'aux jeux !
Ce carnet, c'était un peu comme une facette secrète de lui. Il voulait ne jamais le montrer à quiconque. Hunger Games ou pas, rien n'y couperait !
Même à Minha, qu'il considérait maintenant comme plus qu'une simple collègue du boulot ou une amie superficielle : il ne le montrerait à personne. Jean se sentait de moins en moins à l'aise aux côtés de la jeune femme de son District. Ce qu'il avait d'abord pris pour de la timidité ou de la fatigue devenait trop fréquent, systématique, en sa présence. Quand il était avec elle, Minha devenait une autre personne. Elle s'embarrassait bien plus, se frottait frénétiquement les bras et se recoiffait constamment. À ce stade, c'était criant.
Criant comme lorsque Jean, lui-même, était allé parler à Mikasa, trois jours auparavant. C'était après l'avoir vécu qu'il avait commencé à se poser de vraies questions sur le comportement de Minha. Et maintenant, il en était sûr. Minha avait le béguin pour lui.
Il secoua la tête pour se sortir ces idées mièvres et inintéressantes de l'esprit. Le noir des cheveux de Mikasa. Il voulait noyer sa concentration dans ce noir profond, brillant.
Il gomma à nouveau en priant pour que ça ne bave pas trop. Il lui manquait un visuel précis. Jean n'avait aperçu Mikasa que l'espace de quelques mirifiques secondes, ce n'était clairement pas suffisant pour obtenir un rendu digne de la beauté de la tribut adverse. Sur son carnet, elle ressemblait plus à une gamine de huit ans qui s'était foutu de la sauce tomate partout ! Ça mettait Jean en rogne. Une journée bien pourrie, même ses mains avaient décidé de ne servir à rien !
Frustré, il détacha ses yeux de la page et promena son regard, à la recherche de quelque chose qui le détendrait un peu. Attends, mais c'est l'heure normalement ! Il pivota le cou vers la gauche et vit en contrebas Marco qui s'exerçait comme à son habitude.
Jean déposa sa joue dans le creux de la main, coude dressé sur la rambarde, verrouillant ses prunelles sur le spectacle offert par l'allumé du balcon. Il se demandait si le tribut adverse était seulement capable de s'endormir après avoir autant transpiré, s'être réchauffé le corps à ce point, tous les soirs. Il devait prendre sa douche juste après… ou alors il était très sale mais Jean en doutait. S'il y avait bien une chose que Marco ne lui inspirait pas, c'était la crasse !
Alors qu'il continuait de le scruter, amusé, Jean fut frappé par une soudaine prise de conscience : Marco aussi avait les cheveux noirs ! Il l'avait trouvé, son modèle ! À bien y regarder, ce n'était pas le noir étincelant de Mikasa mais cela devrait lui servir de bonne référence pour ceux de la jeune fille. Il se pencha donc dans la direction du balcon du District Neuf et plissa les yeux pour y récolter le plus d'informations possibles.
Les mèches noires du jeune homme s'agitaient au vent du soir. Douces, discrètes, elles épousaient les moindres mouvements d'effort de leur hôte, un prolongement de son corps. Jean avait beau être loin pour toutes les analyser avec la précision nécessaire, il pouvait deviner leurs courbes, les voir s'humidifier sous la sueur. Avec la répétition de ces fameux entraînements tous les soirs, elles ne devaient même pas sentir la transpiration, mais la nuit.
Une main moite d'activité, mais déterminée, vînt les replacer en arrière. Des doigts filtrèrent ce champ noir et le quittèrent une fois arrivés au bas du crâne. Puis, les mèches virevoltèrent sous l'ébranlement commandé par la tête.
Coupé dans son inspection des cheveux par la main de Marco, Jean eut un mouvement de recul, et de surprise. Au moins, il avait eu le temps nécessaire pour rattraper les cheveux de Mikasa. Il jeta un coup d'œil vers ce que son dessin devenait : le visage de Mikasa auquel il avait ajouté les cheveux de Marco en les allongea, bien entendu, et cet éclat de soie qui l'avait tant marqué. Le résultat était plutôt bon. Satisfait, Jean reposa son carnet sur la table derrière l'endroit où il s'était juché et continua d'observer Marco.
Jean gloussa en pensant que le garçon aux cheveux noirs ne l'avait toujours pas cramé. Jean, lui, l'avait pourtant repéré tous les soirs. Sa baraque surélevée peut-être ? La concentration aveuglée de Marco, surtout. Cette détermination sans bornes lui rappela les paroles de la chanson qu'il avait fredonnée tout à l'heure.
« Qu'est-ce que tu peux bien chercher à accomplir ? Allez dis-le moi ! »
Jean voulait savoir, en effet. Pourquoi tous les soirs ? Qu'est-ce qui rendait Marco si déterminé à s'entraîner ? Croyait-il qu'il avait ses chances ? L'ancien bûcheron se dit qu'il devait y avoir un lien avec les leçons pour le moins inutiles qu'on lui donnait. Et sa partenaire aussi, elle devait le mener par le bout du nez. Frapper l'air du soir lui apportait sûrement le défoulement dont il avait besoin. C'est vrai qu'il avait l'air satisfait, ravi.
Une pointe de culpabilité transperça le cœur de Jean. Il avait considéré Marco avec beaucoup de dédain jusqu'ici mais il commençait à le trouver fascinant… à développer du respect pour cet allumé qui n'avait abandonné aucun soir, qui était venu comme pour se prouver qu'il pouvait devenir fort, faire ses preuves aux Hunger Games. Marco criait à travers ses poings qu'il était en vie et qu'il allait se battre. Jean crut voir un peu de lui-même quand il était arrivé au Capitole en Marco.
Il sentit un sourire se dessiner sur les commissures de ses lèvres. Ça y était. Il avait du respect pour l'allumé du balcon, pour cette obstination combative… comme quoi tout était possible aux Hunger Games ! Son sourire évolua en un ricanement perçant. Sa curiosité était piquée maintenant. Jean voulait poursuivre son observation de ce spécimen pour lequel il développait de l'affection.
Marco enchaînait des coups de poings, les pieds fermement posés. Malgré la vitesse de ses mouvements, ses coups semblaient précis. Jean plaignait déjà la tronche qui se prendrait un de ces poings ! Il imaginait le regard de Marco grave et illuminé par la motivation ainsi que la satisfaction de se sentir un peu plus fort à chaque effort. Le jeune homme aux cheveux noirs s'abaissa pour passer à des pompes. C'est seulement là que Jean prit pleinement conscience que Marco était torse nu. Quand il vit les plis prononcés, puissants, galbés des deltoïdes et des biceps de Marco, Jean serra le poing et décroisa les jambes. Il se demanda s'il n'y avait pas dans ces muscles de quoi soulever des montagnes !
Marco poursuivit sa routine et se mit à travailler ses abdominaux. Jean se retînt de lâcher un soupir d'admiration et de surprise lorsqu'il remarqua que le jeune homme était capable de toucher ses quadriceps avec son torse. Jean pouvait voir le côté de ses abdominaux saillants, approfondis par la sueur qui perlait sur sa peau bronzée. Le mouvement de montée et de descente en soulignait encore plus les contours déjà bien sculptés. Les muscles de Marco n'avaient rien à voir avec ce dont il se souvenait : l'entraînement quotidien du soir se mettait à bien payer !
Dès que Marco se mit aux burpees, Jean eut la drôle d'impression d'avoir été repéré et que Marco se plaisait à lui montrer l'étendue de ses progrès. Pourtant, non, il ne l'avait toujours pas vu. Jean put continuer à le regarder, regarder comment ses muscles ne tremblaient pas malgré l'intensité du mouvement, mais s'accordaient dans une harmonie époustouflante pour permettre à Marco de répéter plusieurs enchaînements amples et envoûtants.
Marco finit par aller s'essuyer un peu le front et boire un coup d'eau. Ouais, t'as raison de t'hydrater un peu, comme si t'étais une plante, tu vas flancher sinon. Très vite, le grand aux cheveux noirs repartit sur des coups de poings. À croire qu'il avait pris racine dans la routine de son exercice ! Des racines très nourrissantes en tout cas. Jean ne put s'empêcher de se dire que Marco avait fleuri rapidement, lui et ses muscles.
Après une ultime répétition des coups de poings, pompes, abdominaux et burpees, Marco s'arrêta pour s'asseoir par terre, les jambes bien tendues, et commencer des étirements. Le jeune homme fit basculer sa tête en arrière et Jean pencha la sienne, intrigué. Marco haletait, son torse se creusait et se bombait au rythme de sa respiration épuisée. La sueur dans ses cheveux les faisait briller. Jean contînt un râle contrarié, c'est à ce moment là qu'il aurait eu de bonnes références pour les cheveux de Mikasa : ceux de Marco s'étaient mis à étinceler !
Jean descendit de son perchoir et haussa les épaules. Après un bâillement et un coulissement de la baie vitrée, il se dirigea vers sa chambre. Tant pis, il prendrait de meilleures références le lendemain soir.
Les mains jointes derrière la nuque, Marco observait le plafond morne sous lequel il s'endormait tous les soirs depuis qu'il était un tribut. Ce serait probablement le dernier plafond qui le verrait dormir. Un plafond droit, grisâtre, fade. Si différent de la charpente poncée par l'écoulement des années, qui sentait bon la chaleur, la quiétude et la vie, et qui avait veillé sur ses rêves durant de nombreuses nuits chez lui… jusqu'au jour fatidique où il avait été appelé pour la moisson des jeux.
Cette nuit, Marco n'arrivait pas à s'endormir.
Il fit tapoter ses doigts contre la peau de son cou. Le jeune garçon avait encore de l'énergie à revendre. Il voulait parler, mais tout le monde dormait. Il observait donc chaque recoin de sa chambre. Bien réveillés et habitués au noir de la nuit, ses yeux parcouraient la pièce désormais familière à l'ancien garçon de ferme.
Marco dormait avec la fenêtre ouverte, en laissant l'éclat de la lune apporter un peu de lumière : le rideau s'agitait au doux souffle du soir et retombait paisiblement contre le mur, comme s'il le caressait. Cela faisait, par moments, s'agiter les fines pages des livres qu'il avait empruntés à la bibliothèque.
Sa penderie aussi était restée ouverte, afin qu'il gagne un peu de temps au moment de se changer le matin, les multiples tenues d'entraînement identiques, et faites sur mesure pour lui, restaient cachées dans le noir de la pièce. L'œil de Marco pouvait toutefois deviner leurs contours, mis en valeur par les cintres, leur couleur ocre dont il commençait à devenir malade et le symbole des deux lames croisés qui hantait ses nuits. Mais pas autant que celui des deux ailes bleu et blanche, le symbole des tributs une fois les jeux commencés. Ce dessin là n'était même plus un simple cauchemar pour Marco, juste un rappel mortel qui planait au dessus de lui, tel un vautour.
Il se retourna pour s'allonger sur le ventre et ne plus avoir à penser à ce qu'il allait porter. Ses yeux avaient désormais le mur dans leur champ visuel direct. Marco y posa deux doigts hésitants et se mit à dessiner des ronds sur la surface lisse. Il espérait y trouver des traces des anciens tributs du District Neuf. Des preuves qu'avant de mourir, ces jeunes de son âge avaient bel et bien vécu ici. Que leurs vies n'avaient pas juste été sacrifiées pour le divertissement estival mais qu'il y avait eu un sens derrière. Pas juste des traces dans les archives comme « Marco Bodt, District Neuf : Dévoré par un Titan au bout de deux jours ». Mais des indices de rêverie, d'appréhension, d'angoisse, d'espoir, d'insomnie gravées dans ce mur.
Rien. Juste un mur lisse et froid. Marco laissa sa main retomber.
Il enfouit son visage dans l'oreiller : si seulement ses yeux pouvaient voir au travers et contempler la blancheur des plumes ! Il devait arrêter d'observer sa chambre ainsi, ça le faisait trop réfléchir ! Et s'il réfléchissait trop, il en venait à s'imaginer sa mort, se demander quoi faire avec Ruth. Ou se remémorer sa famille.
Le jeune garçon lâcha un soupir, il était complètement réveillé.
En comprimant un gémissement, il s'extirpa des draps, posa le pied à terre et enfila illico presto une chemise. Marco avança d'un pas lent à travers le couloir et le salon et fit glisser la porte coulissante sans bruit afin de ne pas réveiller Ruth. Même si sa partenaire avait le sommeil lourd, il préférait prendre cette précaution.
Il avait beau s'être tenu sur ce même balcon il y a peut-être une heure, l'air de la nuit s'était rafraîchi. Marco ferma les yeux et inspira la fraîcheur apaisante de la nuit à plein poumons. Il s'accouda à la rambarde, en face de la baraque de Sasha et de Thomas et… Auruo, leur instructeur, s'il se souvenait bien. Il n'y avait plus aucune lumière. Les trois devaient dormir à poings fermés.
Marco tourna la tête vers la droite, où se trouvait la baraque du District Sept. Extinction des feux. Mais, lorsqu'il regarda de l'autre côté vers celle du District Onze, Marco y vit de la lumière. Le jeune homme reconnut Franz et Hannah en train de discuter dans une des deux chambres. Il sourit à la pensée qu'il n'était pas le seul incapable de trouver le sommeil certaines nuits. Au moins, les deux du District Onze étaient là l'un pour l'autre, tandis que lui et Ruth… Marco serra le poing, décidé à s'accorder quelques instants où il ne songerait pas à sa partenaire.
L'été donnait une chaleur non négligeable au froid de la nuit. Il y faisait la même température que dans sa chambre au District Neuf quand il dormait sans couverture. C'était apaisant, familier, il pourrait s'endormir sur le granit chaud du balcon pour la nuit !
Comme si le ciel l'avait entendu et avait voulu exprimer son désaccord, il se mit à pleuvoir. Goutte par goutte. Doucement. Très finement. Clapotant sur sa peau. Le chatouillant presque. Les gouttes étaient légères, tièdes et espacées les unes des autres. Marco se réjouit. C'était sa pluie préférée !
Il recula de quelques pas pour s'asseoir sur le sol, s'appuyant sur ses bras qu'il avait tendus derrière son dos et plongea la tête en arrière. Une goutte vint atterrir sur son front et ruissela vers son nez, coula le long de sa joue. Comme une petite rivière qui venait abreuver son visage, et rien que le sien. Marco en était honoré, il ouvrit la bouche et en sentit une tomber dans son gosier. Le jeune garçon ne put contenir un gloussement.
Il espérait que ce n'était pas non plus trop demander à la pluie de bien vouloir le laver de ses réflexions nocturnes… après tout, elle était venue rafraîchir son corps, alors il pouvait toujours y croire.
Ce qui était sûr, c'était que la pluie avait achevé de recharger ses batteries à bloc. Marco était définitivement loin de pouvoir aller dormir. Mais il connaissait bien ce sentiment. Ça lui était arrivé quelques fois chez lui. Dans ces moments, il allait se dégourdir les pattes dans la campagne avoisinante ou voir comment se portaient les bêtes. Bien qu'il fût désormais un tribut des Hunger Games, rien ne l'empêchait d'aller faire un tour dans le campus.
Il se passa la main dans les cheveux et constata qu'ils étaient juste humides. C'était bien ce qu'il se disait, la pluie était très faible. Au petit matin, toutes traces se seraient probablement évaporées, se confondant avec la rosée. Cette pluie, c'était donc le petit secret de Marco… et peut-être Franz et Hannah aussi… mais l'ancien garçon de ferme doutait que ces deux-là s'en aperçoivent, ils seraient trop occupés à converser.
…
Le chuchotement des gouttes d'eau, qui venaient susurrer des petits mots doux et aqueux au sol, l'accompagnait alors qu'il déambulait d'un pas pensif, contemplatif, à demi absent dans la cour, derrière la baraque de son district. L'écho feutré de ses talons était aussi à ses côtés.
Et la claire berceuse feuillue de la nuit.
L'air du soir s'appliquait sur lui, à travers ses vêtements, tel un gel glacé et apaisant. Qui anesthésierait ses plaies. Ses yeux marron cherchèrent à trouver des étoiles mais l'activité polluante du Capitole les masquait. Cependant, Marco pouvait deviner les contours duveteux des nuages, flottant dans la nuit noire comme du lait dans une tasse de thé. Il frémit en sondant les arbres alentours : la disparition du soleil les assombrissait, mais les rendait surtout plus menaçants. En vaillantes sentinelles, sous les ordres de la lune, ils montaient la garde et les bruissements des feuilles étaient les bruits de pas réguliers et affûtés de leur ronde.
La lune se tapissait derrière la brume et brillait d'une lueur blanchâtre trouble. La lumière avait honte de chercher à transpercer les ténèbres. Elle savait qu'essayer d'amener un peu d'espoir était peine perdue.
Et pourtant, cette torpeur nocturne qui tentait presque de l'étouffer, Marco se réjouissait de sa présence. Au lieu de lui rappeler les jeux, elle lui donnait l'impression qu'il s'était enfui hors du monde et du temps. Loin des jeux.
Même s'il savait bien, au fond de lui, qu'il était toujours rattaché à un lieu, à un monde. Et à cet instant, c'était le monde de la nuit.
Marco, curieux comme il pouvait l'être, voulait visiter ce monde et connaître un peu mieux ses habitants. Mais ils ne parlaient pas leur langue. Il s'imagina donc ce qu'ils pouvaient penser. Les arbres, les bancs et les lampadaires à l'éclairage timide qu'il croisait sur sa route devaient être du pays depuis tout petit. Ils s'étaient probablement pris d'affection pour des tributs qui n'étaient jamais revenus. Ou peut-être se moquaient-ils d'eux à longueur de journée, chaque fois qu'ils s'adossaient, s'asseyaient ou passaient près d'eux.
Le jeune homme lâcha un soupir à contrecœur. Il ne désirait pas imposer sa présence à la nuit, mais c'était plus fort que lui. Marco s'habituait à la violence des lieux et déteignait dessus… Il n'avait aucun mal à imaginer les lampadaires comme de longs et fins sadiques en métal ou comme des tueurs armés jusqu'aux dents ! Il voyait tout le monde comme un ennemi !
Et ça alors qu'ils étaient tous les vingt-quatre dans le même bateau ! Tous désireux de quitter le navire, de se jeter par dessus bord afin de ne pas avoir à s'entre-tuer pour déterminer lequel aurait le privilège inouï de bénéficier de la chaloupe de secours et de rester en vie. Mais c'était sans compter le kraken qui rôdait dans les abysses et qui les ramènerait sur le pont s'ils osaient essayer de s'enfuir ! Dans ces conditions, Marco aurait voulu croire à l'entraide. Les comportements généreux et tendres de Reiner, Eren, Annie et Bertholt lui avaient fait miroiter une telle éventualité ! Toutefois, au bout du compte, la menace du kraken persistait et une trop grande camaraderie risquerait fort de se révéler trop dure pour eux vers la fin des jeux.
Voilà qu'il se voyait plus facilement être l'allié d'Eren ou de Reiner que celui de Ruth ! Marco ne pouvait plus s'empêcher de songer aux raisons qui avaient poussé le ciel à l'associer à Ruth, et pas à n'importe quel autre fille du District Neuf ! Il aurait préféré se retrouver avec quelqu'un comme Annie qui, contrairement à ce que les apparences laissaient croire, était bien plus gentille que Ruth. Marco se sentait de moins en moins capable de se battre à ses côtés. Il avait beau se motiver à faire des efforts, il commençait à se poser la question : à quoi bon ?
La pression des jeux devait irriter Ruth, rien de plus normal. Mais ce qui amochait la patience de Marco c'était que Ruth n'avait même pas pris en compte ses sentiments à lui. Les ondes négatives de la jeune femme commençaient à le contaminer, Marco le sentait et ça l'effrayait. Il ne pouvait plus penser qu'à ça : quoi faire avec Ruth. Quand ils faisaient un pas en avant, deux minutes plus tard ils en avaient refait trois en arrière ! Ça le mettait hors de lui.
Marco ne savait même plus s'il y avait toujours un « lui ». Il n'était pas sûr de se reconnaître. Les jeux le changeaient.
Mais, s'il n'était plus vraiment le Marco qu'il avait toujours été, accepterait-il plus facilement la mort ? Il n'était pas attaché à ce nouveau Marco après tout. Il ne le connaissait pas bien, ne l'aimait pas plus que ça, ce Marco désabusé, frustré, constamment en train de se camoufler derrière de belles paroles, manipulateur et larbin officiel de Ruth.
Le jeune homme secoua la tête à de telles pensées. Il fallait qu'il arrête de se polluer l'esprit, il savait ce qu'il devait faire. Il aimait moins mourir, transformé en ce nouveau Marco détestable, que se battre pour vivre ses derniers instants comme le Marco qu'il avait toujours été ! Rester fidèle à lui-même, ne pas perdre qui il était de vue : voilà ce qui comptait pour lui. Ruth ne semblait juste pas être le meilleur moyen de mener cette quête à bien, et c'était cette incertitude qui l'amenait à se demander s'il n'était pas en train de se perdre.
Il se frappa les deux joues avec les paumes d'un coup sec. Marco devait arrêter de s'apitoyer sur son sort et plutôt trouver une solution à ses problèmes ! Il lui fallait un peu de sérénité. Et ça, ses pas l'avaient compris bien avant sa conscience, car ils l'avaient amené aux écuries. Marco se réjouit. Voir Buchwald lui ferait un bien fou.
Ses yeux discernèrent rapidement la silhouette de la robe bai foncé de son partenaire alors qu'il s'approchait de son box. Marco sentit ses muscles zygomatiques s'exercer et se réchauffer quand il s'aperçut que Buchwald avait les yeux ouverts et ne dormait pas. Le cheval ronfla avec entrain et tendresse à la vue du jeune homme et vint taper son poitrail contre le bois du box.
-Hé, salut mon grand. » lui chuchota Marco.
L'ancien garçon de ferme tendit la paume. Son compagnon vint y déposer le menton dans un souffle paisible, accueillant. Marco le lui gratta et caressa son front de l'autre main. Buchwald fléchit sa nuque encore plus en avant.
-Aw, toi aussi tu m'as manqué pendant ces quelques heures. » répondit Marco, amusé.
Le jeune homme espérait de tout cœur que les sponsors lui accorderaient Buchwald durant les jeux. Face à l'éventualité fâcheuse où ça ne serait pas le cas, Ruth s'entraînait sur différents chevaux… sans s'investir pour autant dans l'équitation ! La jeune femme ne comptait même pas demander de chevaux aux sponsors, persuadée que l'équitation n'avançait à rien et que, si le besoin d'un cheval venait à se faire sentir, Marco s'en chargerait à sa place. Encore une preuve qu'elle ne pensait encore qu'à se servir de lui, tiens !
Un couinement de Buchwald le tira de ses agaçantes pensées.
-Désolé, c'est vrai que je joue un peu les rabats-joie ce soir… »
En décalant Buchwald par une pression douce et autoritaire, il fit coulisser la demi-porte du box pour continuer à caresser le flanc de son ami à quatre pattes. Ses questionnements sur lui et Ruth revinrent aussitôt, trop pressants pour qu'il espère les chasser plus longtemps.
Sa main dévala le long du poil court de Buchwald et Marco s'horrifia : il parlait de Ruth comme s'il comptait la trahir d'emblée ! S'énerver contre elle, c'était une chose. Elle était dans le tort et devait faire plus d'efforts, c'était un fait. Mais Marco devait se montrer plus sage et répondre à la frustration de sa camarade avec compassion et patience. Il devait clairement lui faire comprendre qu'il ne serait pas son larbin mais qu'il serait là pour l'aider ! Comme à l'entraînement de combat où il lui avait montré son potentiel. Il devait gagner son respect, l'imposer si elle se montrait toujours aussi peu coopérative ! Mais ne jamais en venir à la paresse de ne plus faire d'efforts, à la cruauté d'envisager de la trahir. Sinon il deviendrait un autre Marco. Un Marco vaincu par les jeux. Il retira un bout de terre séchée qui s'était emmêlé dans les poils du cheval.
Il bâilla.
-Ah, ça y est. Bon, je vais y aller, Buch. À demain. »
Marco referma la porte du box avec précaution et délicatesse et se posta devant le visage radieux du cheval pour un dernier câlin. Il lui gratta le front et passa son autre main dans le toupet de Buchwald. Sa crinière était rêche et chaude. Elle lui rappelait la paille. La ferme. La maison. L'odeur de la chaleur, de la quiétude et de la vie.
-Qu'est-ce que je ferais sans toi, mon vieux ? » murmura-t-il avant de tourner les talons.
Buchwald émit un renâclement d'adieux alors que Marco quittait les écuries.
La route du retour lui parut plus courte. Sans doute car il se sentait plus léger, l'esprit plus aéré. Marco arrivait dans l'allée des baraques.
Son ombre se projeta d'un coup sec et éblouissant sur le sol devant lui ! On venait d'allumer les lumières ! Affolé, Marco fit volte-face. C'était du premier étage de la baraque du District Huit que la lumière jaillissait. Avait-il été repéré ?
Marco ne s'accorda même pas le temps de se demander s'il avait commis une quelconque faute à se dégourdir les jambes le soir, il détala comme un voleur pris sur le fait. Le cœur bondissant dans sa poitrine, il saisit la poignée de la porte d'entrée de sa baraque. Au même instant, un rugissement perçant se fit entendre. Un rugissement qui déchira le voile épais et somnolent de la nuit comme s'il se fût agi d'une feuille de papier.
-Hé, Sashaaaaaa ! Joyeux anniversaireeee ! »
Le hurlement de Conny masqua le grincement de la porte d'entrée… le petit pouffement de Marco aussi d'ailleurs ! Rassuré mais exténué, le jeune homme gravit les escaliers quatre à quatre, à pas de loup et, toujours sur la pointe des pieds, se glissa jusqu'à sa chambre. Il déboutonna sa chemise aussi vite que l'éclair et se lova sous la couette. Sa fenêtre était restée ouverte. Voilà pourquoi il entendit une réponse hurlante de gratitude enthousiaste, beuglée par Sasha, comme si elle s'était trouvée à ses côtés.
-Hé, Connyyyyyy ! Merciiiiiiii ! »
Un sourire amusé aux lèvres, il pensa qu'il devait certainement être minuit tapante.
Son esprit tombait de sommeil quand ses oreilles crurent entendre d'autres braillements :
-Hé, Sashaaaaa ! De rieeeeeen !
-Putain, Conny ! Fer ! Me ! Ta ! Gueule ! »
J-21
…( )...
Mike est un Papa™ et personne ne peut l'arrêter
Pouvez-vous deviner la chanson de Jean? Indice: c'est en rapport en SNK.
