Note de l'auteur : les phrases en italique c'est Heero qui pense .

Le sang de Heero se glaça. Il ne bougea pas, et Duo non plus. Il avait dit ça d'un air tellement naturel, que Heero crut qu'il avait mal entendu, ou mal comprit. Ca ne pouvait pas être une blague, Duo n'en faisait des comme ça.

-Quoi ?

L'américain répéta dans le même ton et le même sourire et regard triste. Ce n'était pas le Duo que Heero connaissait. Oui, il avait changé.

-Je vois de plus en plus flou, et j'ai perdu 3 dixièmes de ma vision en 2 mois. Le médecin dit que dans sept ou huit mois, tout au plus, je serais aveugle, définitivement. C'est une maladie non contagieuse très rare, génétique, qui peut frapper à tout moment de la vie d'un individu, surtout si celui-ci va dans des milieux ou la pression est élevée.

-Mais… alors tu ne pourras plus continuer à piloter, tu devras abandonner la guerre ! Un des 5 meilleurs pilotes de gundam arrêtera de se battre.

Duo fut un peu déçu de la réaction du japonais, qui avait d'abord pensé à la guerre plutôt qu'à la santé de son meilleur ami, mais il se dit que c'était normal, après tout. « Je suis vraiment égoïste de ne penser qu'à moi. » Pensa t'il. Mais une boule lui restait dans la gorge. Il préféra stopper la discussion. Il voulait en parler à Heero son meilleur ami, pas au pilote de Gundam 01.

-J'essayerai de me battre jusqu'au bout. Même si ce n'est pas dans un gundam.

Heero vit que son future ex-partenaire en avait assez de parler de ce sujet, et décida alors de quitter la chambre. Tout ceci était absurde. Non… Ca ne pouvait pas être possible. Il faisait un excellent partenariat tous les deux, et tout sera très bientôt fichu. Comment allait t'il pouvoir reprendre le travail sans Duo ? S'imaginer travailler sans lui lui était insupportable, impensable. Il s'était rendu compte que son aide était précieuse, même quand des milliers de kilomètres les séparaient. De plus, Duo avait le don de faire changer d'atmosphère le pilote 01. C'était agréable de travailler avec lui, et ils faisaient du travail efficace. Ca ne pouvait pas être possible. Il ne pouvait pas s'en aller comme ça, abandonner le champ de bataille comme ça. Heero allait fermer la porte de la chambre de Duo, quand il se ravisa, mais sans trop d'espoir.

-Il n'y a rien à faire ? Au moins pour que tu puisses voir encore 1 ou 2 ans ?

Cette remarque blessa profondément le pilote 02.

-Non. Bonne nuit. »

Le lendemain se passa dans la plus grande confusion. WuFei, au courant de rien, et voyant que la tension était montée d'un seul coup, s'isola et bouquina pratiquement toute la journée. Trowa, dans la situation que WuFei, c'est-à-dire dans une totale ignorance de l'affaire, semblait faire la gueule à Heero. Duo aussi, Quatre plus que tout le monde. Heero se sentant un rien mal à l'aise, surtout devant Quatre.

Mais qu'est ce qu'il a à faire dedans celui la ?

Il prit l'initiative de parler discrètement à Trowa.

« Bon, qu'est ce qui se passe ?

Trowa était légèrement froid.

-Sincèrement je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que Quatre est distant.

-Pourquoi ?

-Je ne sais pas. J'espère que ce n'est rien de grave. Quatre est fragile, mine de rien. Et Duo aussi. Je pense qu'il y a un rapport avec lui. Et toi.

Heero ne fit pas de remarque sur lui, ni ce qui avait été dit la nuit précédente.

-Il en va de l'avenir du monde. Je ne suis pas impliqué.

-Tu te trompes, il en va de leur moral. Je sais que vous, les japonais, ne pensez pas à l'individu, mais au groupe. Ca n'est pas pareil pour toutes les civilisations. »

Il n'avait pas l'appuie du français. C'était certain. Ce ne servait à rien alors de bavarder. Il fallait directement voir Quatre, chose délicate vu que l'arabe prit soin d'ignorer Heero. Il ne fallait pas non plus débarquer et dire « Bon. Je veux des explications. » en rentrant dans le tas. Sans savoir pourquoi, Heero se sentait un peu coupable. Il était donc en position de faiblesse, il était nécessaire d'y aller en douceur, ne pas brusquer les choses. Il essaya de choisir le moment propice pour lui parler seul.

Trowa attendait Quatre dans le salon avec sa flutte. Néanmoins il redoutait que le blond refuse à cause de se qui se passait. Il n'avait pas envie non plus de jouer de son instrument, mais il voulait remonter le moral de Quatre. Quand celui-ci arriva, Trowa se rendit compte que ça ne servirait à rien.

« Euh… Trowa, je n'ai pas envie de faire de la musique aujourd'hui.

Trowa posa sa flûte.

-Ca ne va pas ?

-Si si… ça va.

-Je ne suis pas empathe, mais je sais qu'il y a quelque chose qui te perturbe.

Quatre croisa les bras et regarda par la fenêtre. Il savait que son mensonge ne tenait pas debout.

-Ce se devine tout de suite, quand tu es comme ça.

Le français s'approcha du pilote 04. Celui-ci lui faisait dos.

-Tu peux me le dire, à moi.

Quatre sentait qu'il allait craquer. Il ne pouvait rien faire quand Trowa prenait ce ton protecteur. Mais une voix se fit entendre dans la pièce.

-Quatre ?

C'était Heero.

-Est-ce que je pourrais te parler ?

Trowa s'éloigna de Quatre et en passant à coté de Heero, lui murmura

-Fais attention à ce que tu dis. Rappelle toi que tout le monde ne réagit pas comme toi.

Ce n'était pas une menace, mais un avertissement. Heero fit un mouvement de tête reflex pour dire « mission acceptée ».

Seul dans la grande pièce, Quatre mécontent, le japonais ne se sentait définitivement pas à l'aise. Etait ce parce que il avait interrompu la petite discussion des deux jeunes hommes ou à cause de la veille ?

-Ecoute, j'aimerai que tu m'expliques. Je suis un peu à l'ouest.

-Tu oses me dire que tu ne sais rien ?

Le ton cinglant du blond affirma à Heero qu'il y était bien pour quelque chose.

-Calme toi, ça ne sert à rien de s'énerver.

-Je suis calme.

-Je n'en ai pas l'impression.

-Je suis seulement dégoûté.

-Dégoûté ?

Quatre avait les traits de son visage tendu. Ca ne lui ressemblait pas. Il ne souriait pas du tout. Il n'était pas énervé non plus, mais très agacé, alors que d'habitude il reflète la pacification et la passivité. Il regarda par terre devant lui.

-Duo m'a raconté à propos d'hier soir.

Heero ne répondit rien.

-Ne crois pas qu'il est venu directement me le dire. Il était tellement désorienté ce matin que je l'ai forcé. Il ne me l'a pas avoué de gaieté de cœur, et se sentait coupable envers lui. Tu comprends, ça ! Il s'en voulait !

Heero ne comprit pas tout de suite. Il incita Quatre du regard à continuer.

-Il m'a dit qu'il allait devenir aveugle dans très peu de temps. Et toi, tu lui dis que ce sera une entrave pour… l'avenir de la guerre ! Tu te rends compte de ce que tu as dis ! Bon sang, c'est ton meilleur ami, et tu comptes beaucoup pour lui ! Plus que tu ne le penses ! Ouvres les yeux ! Et toi, la première chose à laquelle tu penses, c'est la tactique de ton jeu à la guerre qui flanche ! Tu te rends compte !

Heero avec une vague de frayeur comprit alors.

-Tu aurais dû penser à sa santé en premier ! Il va devenir aveugle, merde ! C'est pas une simple maladie ! Il n'a que 17 ans… Et toi tu ajoutes s'il n'y a rien à faire pour qu'il le devienne après la guerre… C'est-à-dire que après, tu t'en fous. Il peut le devenir mais au moins vous gagnerez.

Quatre se retenait de pleurer. Il était tellement furieux du comportement de Heero que ça le rendait triste.

-C'est aberrant… Tu me déçois énormément. J'avais beaucoup d'estime pour toi.

Heero commençait à prendre conscience. Il voulait partir, partir de la salle, partir de la maison.

-Et le pire, continua l'arabe, c'est que Duo se sent coupable parce qu'il y a pensé, à ta réaction. Et pour lui, elle est normale. Pour lui, tu as eu raison de te comporter comme ça, et lui était un égoïste de s'être dit que tu ne pensais pas à sa santé. »

Je suis con.

Heero sorti très rapidement de la pièce. Et se mit à courir dans toute la maison en cherchant dans toutes les pièces Duo. Il fallait qu'il lui parle, qu'il lui demande pardon. Non, il ne pouvait pas se pardonner à lui-même cet écart. Il fallait qu'il fasse quelque chose, même s'il n'en avait pas envie. Il fallait qu'il trouve Duo, tout de suite. Il avait soudainement très peur. La panique, même, s'était emparée de lui. Il débarqua en catastrophe dans la chambre de WuFei, où Trowa avait trouvé un refuge. Il était assis en bas du lit du chinois, adossé. A la vue de l'expression de Heero, le français se leva et courra à son tour hors de la chambre. Il avait comprit que Quatre n'était pas bien. Heero devina que WuFei, qui regardait le manège avec de grands yeux, ne savait pas où était Duo. Il reparti aussitôt, laissant le chinois installé sur son lit dans la plus grande perplexité. « Il sont tous devenus fous » se dit il. Il devina que c'était une affaire purement pas en rapport avec la guerre, donc ne le concernant pas. Il resta dans sa chambre, non sans se demander vaguement ce qu'il y avait, qui avait quoi, pourquoi et comment, mais en aucun cas il allait le demander aux autres.

Heero fit un aller retour. Il n'avait pas encore fouillé dans la chambre de Duo, car celui-ci n'y allait jamais dans la journée. Il s'arrêta à sa porte et y resta quelques minutes, réfléchissant et reprenant son souffle. Il se passa la main sur la figure, désespéré.

Mais qu'est ce que je vais lui dire ?

Il se décida enfin à ouvrir la porte.

Duo : c'est là que je suis pas dans ma chambre XD

Heero : OO mais qu'est ce que je vais lui dire !

Quatre : j'en sais rien, crétin !

Duo : eh ! c'est moi le baka !

Natsu : mais fermez la, vous cassez l'ambiance angoisse-angoisse !