COUCOU !
Oh mon dieu ça fait un bail ! Je crois que je vais passer ma vie à m'excuser ici XD Rangez les arbalètes !
Je sais je sais j'avais dit que le chapitre était déjà près et effectivement je l'ai finalisé (hum hum ... récemment) mais il s'agit en fin de compte du prochain chapitre!
Je voulais absolument publier ce chapitre ci dessous avant l'autre et on peut dire qu'avec ma Bêta on s'est surpassée pour son écriture ! Il a fallu faire quelques recherches et tout et tout! Donc ce chapitre porte sur le passé d'une personne de la fanfic mais pas de panique on revient sur le présent dans le prochain chapitre qui devrait sortir dimanche 11 juin, histoire que vous puissiez vous remettre en route tranquillement sur cette fanfic XD
J'ai fini mon semestre et mes partiels donc j'aurai BEAUCOUP plus de temps pour écrire !
De plus le chapitre ici présent est pour l'instant le plus looooooooooonnng que j'ai écrit, accrochez vous bien XD (le prochain est pas mal non plus, ça rattrape un petit peu le temps d'absence XD )
Je rappelle que les personnages ne m'appartiennent pas sauf Cocotte !
Merci énormément à tout ceux qui lisent et me soutiennent pour cette fic ! C'est hyper motivant et encourageant !
Réponses aux reviews :
Gloria : Contente que la fanfic te plaise surtout Cocotte ! XD faut dire que c'est pas souvent qu'on voit une poule parmi les personnages principaux XD Oui on peut dire que Levi galère pas mal ! Je pense que tu ne seras pas déçue de la suite :P mais il va falloir patienter encore une petite semaine :P Oui Levi reste fidèle à lui même, un maniaque !
un nom : coucou ! du coup je ne sais pas si tu es arrivé jusqu'ici mais en tout cas merci beaucoup pour ta review ! ^^
D4rk Lili : Heureuse que ça te plaise toujours autant ! Oui pour eren et livaï on en découvrira un peu plus au fur et à mesure mais ça en vaut la chandelle :P Oui Hanji fait vraiment flippée quand elle s'y met XD Et oui on peut dire que Pixis ... ba il a morflé ! En tout cas merci énormément pour tout ton soutien ! ça me fait chaud au coeur !
Colieco : oui oui pour moi c'est déjà constructif de dire ça XD Oui à se demander qui est la plus sadique entre Cocotte et Hanji ! Oui il va y avoir du sport XD mais il va falloir attendre encore un tout petit peu pour cette partie :P Ahah que Cocotte sente la présence de Livaï reste un mystère pour le moment ! Oui les visions de Livaï peuvent se montrer ... perturbante ! Mais tout a un lien ! En tout cas merci beaucoup pour ton soutien ! ^^
xxtremflenoxx : coucou ! ^^ contente que ça te plaise ! J'espère que tu aimeras aussi ce chapitre !
CHAPITRE 11
Il y a 3000 ans
Yamanu, enfant âgé d'à peine 5 ans, tremblait sous l'effet du venin. Nephtis essuya délicatement son front baigné de sueur. La prêtresse répétait son incantation depuis près d'une heure, inlassablement, tout en faisant boire à l'enfant la décoction qu'elle avait préparée. Nit, la mère du petit, l'avait trouvé inconscient au bord du Nil. La horde d'enfants qui jouaient parmi les roseaux n'avaient vu le cobra que bien trop tard et deux d'entre eux avaient été attaqués. Seul Yamanu était encore en vie. Nit, désespérée, s'était précipitée au temple pour implorer l'aide de Nephtis.
La prêtresse invoqua Serket, sa déesse. Elle était attachée au temple de la déesse, et disposait de nombreuses formules et recettes pour détourner le mauvais œil. Les prêtres de Serket étaient considérés comme les plus grands guérisseurs des piqûres et morsures d'animaux venimeux. Mais le peuple avait de moins en moins recours aux services de Nephtis depuis l'avènement d'Aménophis. L'Egypte vivait des heures sombres. Le Pharaon avait décidé d'imposer des réformes radicales, se proclamant l'incarnation d'Aton, divinité unique et suprême. Installé dans son palais d'Akhet-Aton, il avait pris le nom d'Akhenaton et avait récemment ordonné de détruire en plusieurs points du royaume les images de culte des anciennes divinités. La plupart des premiers prophètes, grade le plus élevé auquel pouvait aspirer un prêtre, avaient renié leur foi pour plaire à Pharaon. En échange de leur soumission, Akhenaton leur avait dédié des fonctions plus ou moins importantes.
Nephtis n'avait pas plié. Mais elle le sentait, la menace se faisait de plus en plus pressante. Le peuple, inquiet, avait pris ses distances avec le temple. Nephtis était en réalité second prophète mais elle avait du prendre ses responsabilités lorsque le premier prophète de Serket avait succombé à une fièvre mortelle. Seuls demeuraient avec elle quelques érudits, mais à mesure que la répression sévissait, ceux là aussi commençaient à douter. Ils étaient à présent à peine une dizaine, tout juste suffisant pour entretenir le lieu. Quelques paysans bravaient l'autorité en continuant à leur apporter des offrandes, et cela réchauffait le cœur de la prêtresse.
Nephtis avait toujours su qu'elle était spéciale. Très jeune, des songes où lui apparaissait la déesse lui avaient montré la voie. Elle avait dédié sa vie à Serket, abandonnant sans regret ses parents à leur vie de paysans dans le delta du Nil. Aujourd'hui, Nephtis était âgée de 18 ans. Sa bonté, qualité reconnue, s'ornait d'une beauté lumineuse. De longs cheveux châtains encadraient un visage pâle triangulaire. Son regard profond et bienveillant transperçait l'âme et laissait entrevoir dans ses prunelles marrons sa détermination. Elle était prête à risquer sa vie pour aider le peuple. Elle était prête à mourir pour Serket, sa déesse.
Les heures s'égrainèrent sans que la prêtresse ne faiblisse. A l'aube, enfin, l'enfant s'apaisa. Le poison avait perdu son combat.
« Tout ira bien, Nit » souffla enfin Nephtis.
La mère s'effondra à ses pieds et enlaça ses jambes.
« Merci prêtresse, merci » sanglota-t-elle.
« Il va dormir un long moment mais le venin n'est plus. Ne lui donne rien à manger pendant encore un jour mais fais lui boire ceci autant que possible » .
Nephtis laissa la jarre aux côtés de la jeune femme et quitta la pièce.
Elle rejoignit ensuite le naos, pièce secrète située au plus profond du temple où était érigée la statue divine, femme à tête de scorpion. Elle pria longuement Serket afin de la remercier de ses bienfaits. Elle se traîna ensuite jusqu'à sa couche où elle tomba immédiatement dans un sommeil profond.
Un songe vint rapidement la tourmenter. Nephtis avait toujours considéré les rêves qui la visitaient comme des signes envoyés par la déesse. Il s'agissait parfois de prémonitions qui la guidaient dans ses choix. Serket avait dit-on le pouvoir de transmettre la connaissance de la médecine à ses prêtres magiciens. Ainsi Nephtis avait instinctivement exercé, multipliant les expériences afin de trouver les remèdes les plus efficaces.
Cette fois le songe se révélait de mauvais augure. Nephtis se voyait prisonnière d'un sarcophage, griffant avec des mains en sang les parois internes du tombeau. Ces mêmes parois qui s'étrécissaient de plus en plus, au point de l'oppresser et de l'empêcher de respirer. Alors que son cœur semblait près d'exploser, Serket lui apparut dans un éclair de lumière pourpre sous une forme différente de celle qu'elle affectionnait. La déesse était munie de longues ailes qui s'étendirent derrière elle, sombres et luisantes. Ces ailes étaient signe de mort. De ses yeux coulaient des larmes de sang. Puis un sourire étira lentement ses lèvres pour révéler des dents acérées alors que l'ombre de ses ailes s'étendaient encore et encore, jusqu'à tout obscurcir.
Nephtis émergea de son rêve en sueur. Elle prenait très au sérieux les avertissements de la déesse. Mais elle ne parvenait pas à déchiffrer ce songe. Est-ce que cela signifiait qu'elle allait bientôt mourir ?
Elle se leva pour rejoindre la partie du temple réservée aux malades. Nit et son fils en étaient les seuls occupants, ce qui l'attristait. Combien de malheureux mourraient parce qu'ils craignaient de défier pharaon ? Nit avait pris un gros risque en venant.
La prêtresse s'approcha de son patient qui respirait calmement. Elle lui caressa doucement la joue avant de se tourner vers la mère.
« Nit, vous devez partir. Tu sais ce que tu risques. Il est hors de danger. Prend la jarre et poursuis les soins dans ton foyer. »
La femme hésita, puis baissa la tête en acquiesçant.
« Je vais t'envoyer Heru. Il t'aidera à transporter ton fils. Couvrez vos visages en quittant le temple. »
« Que les dieux te préservent Nephtis ! » souffla Nit en la fixant intensément.
La jeune femme la salua de la tête puis parti à la recherche de son serviteur. Celui-ci se trouvait dans le jardin, comme d'habitude. Il adorait observer les oiseaux et les papillons. C'était un esprit d'enfant dans un corps d'homme. Le premier prophète l'avait recueilli au temple, avant l'arrivée de Nephtis. Elle avait ensuite pris sous son aile cet être innocent.
Informé des souhaits de la prêtresse, Heru se leva en souriant. Nephtis lui serra affectueusement les doigts puis le laissa à sa tâche.
Il était maintenant temps d'aller rendre visite à ses parents. Elle prenait contact avec eux de temps en temps, essentiellement pour s'assurer qu'ils ne manquaient de rien. Son père travaillait dur, de même que ses frères. Parfois Nephtis déposait en cachette quelques denrées. Son statut de prêtresse ne lui avait pas apporté de richesses mais elle vivait bien, du moins c'était le cas avant que Pharaon ne décide de s'en prendre aux cultes traditionnels. A présent c'était un peu plus difficile mais elle ne se plaignait pas. Sa foi la préservait. Et le bien qu'elle dispensait autour d'elle la réconfortait.
Nephtis cacha son visage pour se déplacer. Elle traversa la ville sans encombre et arriva devant la maison de ses parents. Elle y trouva sa mère seule avec les plus petits de ses frères. Les hommes étaient aux champs. Toutes deux s'étreignirent avec tendresse. Sa mère était inquiète pour elle. Plusieurs fois elle avait tenté de lui faire quitter définitivement le temple mais Nephtis avait catégoriquement refusé.
« Mère, j'appartiens à Serket, comment pouvez-vous me demander cela ? »
« J'ai peur pour toi ma fille. Le vieux Amal a rapporté que de nouveaux prêtres ont été égorgés par les soldats de Pharaon. Tu dois fuir. Rien de bon ne ressortira de tout cela. »
« Arrivera ce qui doit arriver, mère. Je ne peux pas abandonner ma foi. Je ne peux pas abandonner ceux du peuple qui comptent sur moi. »
Sa mère soupira puis la serra tendrement contre elle.
« Nephtis, ma fille, tu es mon soleil. Je t'aime »
« Je t'aime aussi, mère. Je t'ai apporté un peu de lait de chèvre pour les petits.»
« Tu ne dois pas. Regarde-toi, tu es mince comme un roseau. Tu dois manger. »
« Ne t'inquiète pas pour moi. Je... »
Un fracas épouvantable l'interrompit. Nephtis se précipita dehors, suivie de sa mère.
Son frère aîné, accompagné de deux autres paysans, sautait d'un des chevaux utilisés aux champs. L'écume à la bouche, la bête semblait épuisée.
« Mère ! Nephtis ! Les troupes de Pharaon, elles sont là ! Nephtis, va-t-en, cache-toi et ne retourne pas au temple. Ils sont ici pour le temple ! »
Nit et son fils ! Heru ! Avaient-ils eu le temps de quitter les lieux ? Il fallait qu'elle s'en assure. Sans hésitation, elle sauta sur la croupe du cheval le plus proche qu'elle talonna sans que les personnes présentes n'aient eu le temps de l'en empêcher. Alors qu'elle s'éloignait dans un galop rapide, elle entendit sa mère crier.
Elle ne pouvait pas se cacher, cela lui était impossible. Le temple était sacré, personne ne pouvait entrer sans son consentement.
Pendant qu'elle chevauchait dans une course folle, elle sentit les flancs de l'animal trembler sous ses jambes. Elle posa une main réconfortante sur l'encolure de l'animal qui retrouva un regain d'énergie.
Nephtis arriva rapidement à destination pour constater qu'il était trop tard. Plusieurs dizaines de chevaux arabes étaient rassemblés devant le temple sous la garde de quatre soldats. Elle se précipita à l'intérieur et constata avec soulagement que Nit et l'enfant avaient quitté les lieux. Heru avait bien travaillé. Des bruits sourds de coups se firent entendre. Non ! Le naos ! Ce lieu était interdit. Nul autre qu'elle ne pouvait y pénétrer afin de contempler la représentation de Serket !
La prêtresse fonça dans la direction du bruit. Ses craintes se confirmèrent , les soldats étaient en train de ravager les lieux. La statue de la déesse gisait au sol, brisée en plusieurs morceaux. Elle tenta de s'interposer mais les soldats s'emparèrent d'elle.
« Qui es-tu femme ?! »
« Je suis Nephtis, première prêtresse ! Que faites-vous ?! N'êtes-vous pas égyptiens ? Comment osez vous vous en prendre ainsi à vos dieux ?! »
« Je suis soldat de Pharaon, prêtresse. Et Pharaon ne reconnaît comme dieu qu'Aton l'unique. Ainsi tu es Nephtis... C'est pour toi que nous sommes là. Sache que Pharaon veut te voir. Suis-moi ! »
Sans autre choix, elle suivit le soldat qui venait de l'interpeller. Avant de quitter le sanctuaire, elle eu juste le temps de ramasser la pierre d'onyx qui avait roulé du socle de la statue. Il s'agissait d'un des yeux de la déesse profanée. Elle glissa la pierre dans ses vêtements sans qu'aucun des hommes présents ne s'interpose. Le soldat la fit monter devant lui sur son propre cheval. L'animal nerveux se mit en route en même temps que la troupe. Il atteignirent rapidement un campement. Nephtis fut isolée sous une tente où elle resta l'après-midi entière ainsi que la nuit qui suivit.
Le matin suivant, un soldat lui apporta de quoi se nourrir.
« Qu'allez-vous faire de moi ? » lui demanda-t-elle gentiment.
Il hésita, puis jetant un regard derrière lui :
« Tu vas voir Pharaon prêtresse. Prépare-toi, nous avons une longue route. »
« Où va-t-on ?
« Akhet-Aton . »
Akhet-Aton se trouvait à plusieurs jours. Elle soupira. Le voyage allait s'avérer long.
L'homme lui remit de quoi se couvrir afin de la protéger du soleil et du sable puis ils se mirent en route. Nephtis se retrouva en milieu de convoi, entourée de soldats aguerris. Elle n'avait nul part où fuir et de toute façon elle ne comptait absolument pas s'échapper. Elle souhaitait rencontrer Pharaon et contempler de ses yeux cet hérétique. Elle voulait lui dire sa façon de penser, plaider la cause de la déesse. Si Pharaon espérait qu'elle renie Serket, il se trompait lourdement.
Les heures passèrent, puis les jours. Le convoi s'étirait sur plusieurs centaines de mètres et suivait le lit du Nil. Chaque soir, le bivouac était accueilli avec soulagement par Nephtis. Elle n'avait jamais passé autant de temps sur un cheval et son arrière train était tout endolori. Mais elle ne se plaignit à aucun moment.
C'était la première fois que la prêtresse quittait sa région natale. Malgré la situation, elle trouvait le moyen de s'émerveiller des paysages et de la faune. Ses gardiens avaient d'ailleurs développé une certaine sympathie à son égard. Ils l'avaient autorisée à intervenir lorsqu'un des fantassins avait été piqué par un scorpion. Grâce aux connaissances de la jeune femme, le garçon, un nubien à peine plus âgé qu'elle, avait survécu. Il l'avait remerciée tout en lui demandant de le pardonner. Nephtis avait compris que même si la surveillance s'avérait moins rude, les soldats n'oseraient cependant jamais braver les ordres de Pharaon.
Au 6eme jour apparut enfin à l'horizon Akhet-Aton et ses temples. La ville paraissait immense et s'étirait à perte de vue à l'est du Nil. Pharaon en avait fait sa capitale et y avait transféré la nécropole royale. De hautes falaises bordaient la cité.
Les cavaliers empruntèrent une large avenue pendant que les fantassins rejoignaient leur garnison, épuisés. La ville grouillait d'activité. Nephtis n'avait jamais vu autant de monde. Ils longèrent palais et temples. Les bâtiments en brique se succédaient, émerveillant la petite paysanne qu'elle était au fond de son cœur. Mais la prêtresse, elle, restait sur ses gardes. Ils stoppèrent devant d'immenses bâtiments.
« Te voici au grand Palais prêtresse ! Pharaon t'attend dans le pavillon royal. Va ! »
Nephtis fut déposée délicatement au sol et le soldat tourna bride, non sans lui avoir jeté un dernier regard emprunt de pitié. Des gardes royaux la menèrent jusqu'au monarque, cette fois brutalement et sans aucun égards. Arrivés dans une grande salle entièrement vide, elle fut jetée au sol et on lui ordonna de s'agenouiller.
« Prosterne-toi devant l'incarnation d'Aton, chienne ! Vois la grandeur de Pharaon ! »
Des bruits de pas lui firent lever les yeux. Un homme apparut dans son champ de vision. Oui, nul dieu mais un simple mortel. Pharaon. Nephtis était déçue. Il n'était pas très grand, pas très vieux non plus. Il n'avait en réalité rien de spécial si ce n'était la magnificence de ses vêtements et de sa coiffe. Elle sentit son regard se poser sur elle. Lorsqu'elle voulut lui retourner la pareille, elle sentit un coup dans son dos qui l'envoya s'aplatir au sol.
Pharaon leva la main et les gardes reculèrent pour se poster à l'entrée de la salle, dos tournés. Ils croisèrent leur lances afin d'en bloquer l'accès.
Nephtis se redressa fièrement et contempla l'homme qui lui faisait face. Elle remarqua immédiatement une chose étrange. Pharaon la fixait mais son regard semblait comme désaxé. D'un œil averti, elle constata la décoloration de sa peau à la base de son cou. La légère raideur de sa jambe gauche finit de lui apprendre ce que personne n'avait dû détecter jusqu'à présent.
« Tu es malade » asséna-t-elle,
Un sourire étira les lèvres du prétendu dieu incarné.
« Tu fais honneur à ta réputation prêtresse. »
Il se déplaça pour s'approcher d'elle.
« Et ton honneur sera plus grand encore. Guéris-moi femme ! »
«N'as-tu pas prié ton dieu afin qu'il te prodigue ses bienfaits ? » l'interrogea-t-elle, moqueuse.
« Tais-toi prêtresse ! N'as-tu pas fait vœu de servir ta déesse et le peuple ? Ne suis-je pas l'ultime représentant du peuple ? »
Nephtis le regarda intensément. Puis elle lui répondit d'une voix douce et sincère :
« Pharaon, renonce à ton projet hérétique. Arrête de profaner les temples. Le peuple ne t'en aimera que davantage ! Sache que je ne peux rien pour toi. Il est trop tard. Tes jours ne s'étireront pas jusqu'au crépuscule de ta vie. Suis ta destinée. »
La rage qui anima soudain son interlocuteur la fit sursauter. Il la frappa brutalement du plat de la main, une lueur meurtrière dans les yeux.
« C'est toi l'hérétique ! En t'opposant à Pharaon, tu t'opposes à Aton, le dieu unique ! Tu vas regretter ton impudence ! »
Un second coup à la tête la fit tomber dans un gouffre sans fond. Sa dernière pensée fut pour sa mère.
Lorsqu'elle reprit connaissance, Nephtis se rendit compte qu'elle était seule, dans un lieu sombre où seule une torche brûlait. L'atmosphère était oppressante et fraîche à la fois. Elle se trouvait dans une chambre mortuaire comme en témoignait les scènes de deuil décorant les murs. Que faisait-elle là ? Elle se rendit vite compte que l'unique entrée était surveillée par des gardes royaux. Ils refusèrent de répondre à ses questions et se contentèrent de la repousser à chaque fois qu'elle s'approchait d'eux. Elle examina alors ce qui l'entourait. Un sarcophage peint trônait au milieu de la pièce. Tremblante, son songe lui revint en mémoire. Qu'est-ce que cela signifiait ? Arrivait-elle à cet instant où sa vie allait s'achever ?
Des bruits de pas attirèrent son attention. Une silhouette encapuchonnée apparut à l'entrée de la chambre, suivie d'une servante. Les gardes s'inclinèrent avec respect quand claqua une voix impérieuse :
« Ecartez-vous ! Et laissez-nous ! »
Les gardes se regardèrent, hésitants, puis finirent par se retirer,
Curieuse, Nephtis regarda l'intruse pénétrer dans la chambre. Car il s'agissait d'une femme.
Celle-ci repoussa la capuche qui dissimulait un visage d'une grande beauté. Des yeux charbonneux la dévisagèrent. Les insignes de sa tenue ne trompaient pas. Il s'agissait d'insignes royaux.
« Ma reine ! » s'inclina Nephtis.
Nefertiti était connue dans toute l'Egypte et au-delà. Celle que Pharaon avait prise pour épouse était apparue de nulle part. Personne ne savait de quelle contrée elle venait. Pharaon l'avait faite sienne dès qu'il avait posé les yeux sur elle. Mystérieuse, elle focalisait tous les fantasmes. Le peuple pensait qu'elle venait d'au-delà des mers, peut-être même des cieux. On racontait qu'elle avait tenté de s'opposer à la réforme religieuse menée par Pharaon, en vain. Les années n'avaient pas de prises sur elle et sa beauté ne se fanait pas.
« Te voici... Nephtis, prêtresse de Serket. C'est donc cette petite femme qui a tenu tête à Pharaon. Tu as fait preuve d'un grand courage mais tu as ainsi scellé ton sort. Pharaon est désespéré. Il sent sa vie lui échapper comme du sable entre les doigts. Mon époux n'a pas toujours été ainsi, la maladie a obscurci son jugement et en a fait un être dénué de toute compassion. »
La prêtresse l'écoutait attentivement. C'était donc vrai, la reine n'approuvait pas Pharaon.
« Si je ne peux intervenir pour toi, je peux tout de même te laisser un choix. » ajouta la souveraine d'un air navré.
Elle tendit une minuscule fiole au contenu sombre.
« Prends cet elixir. Quand tu sentiras la vie te quitter, il te permettra de mettre fin à ton existence, telle que tu la connais... »
Nephtis sursauta. Comment ? Elle adorait trop la vie pour se supprimer.
« Ma reine... »
« Non, prends. Fais en ce qui te plaît, ta destinée s'accomplira quoi qu'il arrive. Mais pour cela il me reste une dernière chose à faire... »
Avant d'avoir pu réagir, Nephtis se sentit saisir par les bras. Nefertiti se colla contre elle avant d'approcher ses lèvres de son épaule. Puis elle la mordit férocement, faisant gémir sa victime. La prêtresse vacilla, puis si vite qu'elle ne se rendit compte de rien, Nefertiti se retrouva à 5 mètres d'elle, les lèvres barbouillés de sang.
« Je suis désolée. Il s'agit de ton libre arbitre à présent. »
Sur ces dernières paroles, Nefertiti quitta la chambre mortuaire. Elle se tourna une dernière fois vers la jeune femme. Un doux sourire éclairait son visage. Ses yeux semblèrent rougeoyer sous la lueur de la torche. Puis elle disparut.
Sous le choc, Nephtis resta sans réagir durant un long moment. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se produire. Néfertiti était-elle aussi folle que Pharaon ?
Rien ne vint troubler sa retraite avant plusieurs heures. Nephtis ignorait s'il faisait jour ou nuit. Elle restait plongée dans une quasi obscurité, perdue dans ses pensées. Elle avait dissimulé la fiole dans une fissure sous le sarcophage en se promettant de ne plus y toucher. Elle avait pansé son épaule avec un morceau de tissu,
Un mouvement attira soudain son attention. Pharaon se dressait devant elle, le visage figé. Un prêtre au crâne rasé se tenait à ses côtés.
« Tu vas me sauver malgré toi prêtresse. Mes érudits m'ont assuré que ton sang avait le pouvoir de vaincre le mal qui se propage en moi. »
Nephtis, les yeux ronds, répondit :
« Si tu crois cela, Pharaon, alors c'est que tu es encore plus fou que je ne le pensais. Ton mal est profondément ancré et il suivra ta dynastie de génération en génération. Certains de tes ancêtres ne sont-ils pas morts de ce même mal ? »
Les paroles de la prêtresse le troublèrent. Mais il se tourna vers le prêtre qui était resté silencieux.
« Athor prendra soin de ton sang, qui m'appartient désormais. Adieu prêtresse. Soit fière de servir Pharaon ! »
Puis il tourna les talons.
Nephtis regarda avec appréhension le soit-disant prêtre s'approcher. Quand il sortit des plis de sa robe une lame courbe, elle frissonna. Des gardes s'approchèrent et l'attachèrent de force à une sorte d'autel. Elle allait donc être sacrifiée, comme un animal. Elle ferma les yeux et appela de ses vœux la délivrance. Elle sursauta quand elle sentit la lame pénétrer la chair du creux de son bras droit. Le prêtre tenait son bras au-dessus d'un bol qui se remplit d'un liquide épais et rouge.
« Cela suffira pour cette fois. Le traitement doit être administré jusqu'à la prochaine lune pour être efficace. Ne gâchons pas nos réserves » ricana-t-il.
Il s'avéra que le prêtre était un sadique. Les jours qui suivirent, il prit plaisir à la taillader sur tout le corps pour recueillir leur remède miracle, qui n'en serait bien entendu jamais un. Le reste du temps elle restait prostrée dans un coin. Serket ne la visitait plus, ce qui la blessait plus que tout. Plusieurs fois elle avait implorée sa déesse de lui montrer la voie, la pierre d'onyx étant son objet de prière. Mais la déesse l'avait abandonnée.
Nephtis n'avait plus de force. La fin était proche. Elle ne tiendrait plus longtemps. Ses pensées revenaient de plus en plus souvent vers la fiole que Néfertiti lui avait donné. C'était devenu une obsession. Elle fini par craquer et récupéra la fiole dans sa cachette. Sans réfléchir, elle avala le contenu qui avait un goût métallique. Après quelques heures son corps se mit à convulser. Elle hurla sous la brûlure d'un feu intense qui ravageait son corps et son cerveau. La torture lui parut durer des heures. Alors qu'elle pensait enfin mourir, le brasier s'apaisa, la laissant exténuée. Néfertiti avait menti ! Elle était toujours en vie. Bizarrement la colère lui donna un regain d'énergie.
Athor arriva au même moment pour prélever un nouveau bol de sang.
Alors qu'il s'approchait, Nephtis sentit sa rage croître, en même temps qu'une soif incontrôlable. Mmmmh il sentait si bon. Avec horreur, elle se vit bondir sur le prêtre comme une bête fauve et planter ses dents dans sa gorge. Elle y but des lampées de sang chaud et sirupeux. Un délice. Nephtis ne pris pas garde aux soldats terrorisés qui s'enfuyaient, occupée à vider Athor de son sang. Un frottement rocailleux lui fit lever les yeux, juste à temps pour voir un mur de pierre sceller la chambre. Elle se jeta contre le mur et frappa à coups de poing, griffant jusqu'au sang cette surface froide qui la séparait du monde extérieur. En furie, elle cassa tout ce qui se trouvait sur son chemin, sarcophage compris. Il n'y avait rien à l'intérieur. Le prêtre, mort, ne bougeait plus. L'odeur du cadavre, de la mort, lui donna un haut le cœur. Qu'avait-elle fait ?
Il y a 1200 ans
Le pillard suivit la galerie à moitié effondrée. Ah ! Sa femme aurait bonne mine quand il rentrerait au foyer avec un trésor. Elle ne cessait de le traiter d'incapable. Il avait entendu des rumeurs lors d'une partie de dés : le palais d'Aknénaton se trouvait dans le secteur, en bordure du Nil. A la mort du pharaon hérétique, sa ville avait été abandonnée puis pillée au cours des 1000 ans qui avaient suivi, jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Mais la nécropole n'avait pas été retrouvée, enfouie sous le sable. Le vieux Ahmed lui avait parlé d'une entrée mise à jour lors de la dernière tempête. Ahmed était sénile, personne ne le prenait au sérieux. Sauf lui. Il faut dire que le morceau de vase peint qu'il lui avait dévoilé avait fini de le convaincre. Il venait donc repérer les lieux quand il était tombé sur l'entrée même du souterrain.
Ayant pénétré dans les lieux, il arriva à un embranchement. A droite la galerie poursuivait, à gauche elle était totalement effondrée. L'accès libre menait à une chambre mortuaire qui avait été entièrement pillée. Il ne restait rien. Dépité, l'explorateur retourna à l'intersection. Il s'attela à dégager l'amas de pierres qui obstruait l'embranchement de gauche. Il ne pouvait travailler sans matériel. Il décida de revenir les jours suivants pour poursuivre sa tâche titanesque, tirant les blocs de pierre avec une corde relié à un cheval de trait. Sa femme pensait qu'il partait aux champs. Pfff, quelle idiote. Quand il serait riche, il se trouverait une jeune gazelle avec qui finir ses jours. Il aperçut soudain ce qui ressemblait à l'entrée d'une seconde chambre mortuaire. Il approchait de son but, il en était certain. Excité, il dégagea frénétiquement les dernières pierres. La pièce était verrouillée par un mur de granit lisse. Il se creusa la cervelle mais ne découvrit aucun moyen d'ouvrir la chambre. Il déchiffra sur le mur une inscription gravée.
« Démon ? »
Il détecta au même moment le système de poulie qui commandait l'ouverture, dissimulé derrière un énième bloc de pierre. Il tira dessus de toute ses forces, sans résultat. Il utilisa à nouveau son cheval pour arriver à ses fins. Les cliquetis qui retentirent soudain le mirent en joie. Oui ! Enfin !
Il regarda avec appréhension le mur se soulever lentement alors qu'une odeur fétide s'échappait de la chambre. Ça sentait la mort là-dedans ! Il déplaça la torche devant son visage, tentant de voir quelles richesses l'attendaient.
Une forme surgit à toute vitesse de l'obscurité pour le percuter de plein fouet. Il chuta au sol, paniqué, et sa torche s'éteignit, le laissant tremblant dans le noir. Il tendit l'oreille mais ne perçut aucune autre respiration que la sienne. Qu'est-ce que c'était ? Un animal ? Comment était-il entré dans la chambre ?
Il entendit soudain son cheval hennir de terreur avant de pousser un cri d'agonie. Son cœur manqua un battement et il commença à défaillir. Qu'allait-t-il faire ? Une étincelle explosa soudain devant ses yeux pendant que sa torche s'embrasait à nouveau. Une main tenait la torche. La lueur éclaira le visage d'une femme. Une femme jeune, très belle... et totalement dévêtue. Elle avait les yeux rouges et était couverte de sang.
« Merci à toi, voyageur » croassa-t-elle d'une voix rauque. « Désolée pour ton cheval, j'avais TELLEMENT faim, je n'en pouvais plus des insectes et des rats. »
Un sourire dément s'afficha sur son visage.
« Ah ah, tu sais que tu sens bon ? » Elle secoua la tête et la lueur rouge de ses yeux disparut.
« Tu as de la chance, ma retraite forcée m'a appris à contrôler ces pulsions. Dois-je te tuer ? Sais-tu en quelle année nous sommes ? Pharaon a-t-il eu des descendants ? Indique moi où ils se trouvent ! » ordonna-t-elle, les yeux fous.
Le pillard la regardait sans comprendre la langue que la jeune femme utilisait. Elle avait l'air complètement folle ! D'où est-ce qu'elle sortait ? Reprenant ses esprits, il se mit à lui crier dessus. Où était son trésor ? Est-ce qu'elle l'avait volé avant lui ? Il lui attrapa le bras pour le lui secouer.
La femme éclata d'un rire dément. Elle lui montra sur la paroi du mur plusieurs dizaines de scorpions qui venaient de surgir de la chambre fraîchement ouverte. Il hurla quand il sentit dans son cou la piqûre de l'insecte mortel.
« Serket a un cadeau pour toi, ahahah ! ».
La femme s'éloigna de l'homme mourant pour quitter le tombeau qui avait été le sien pendant près de 1800 ans. Le pillard tendit la main vers elle en la suppliant de l'aider.
A présent mortellement sérieuse, elle le regarda avec dédain :
«Serket n'est plus ma déesse. J'en ai fini » cracha-t-elle avant de l'abandonner à son sort.
Lorsqu'elle surgit à nouveau à l'air libre, elle prit une grande inspiration. Laissant le temps à son organisme de se réhabituer au soleil. Celui-ci réchauffait son visage levé vers le ciel.
Puis Nephtis hurla sa joie.
Il y a 1000 ans
Cela faisait maintenant 200 ans que la jeune femme parcourait le monde. Elle avait soif de connaissances. Elle n'eut aucun mal à à apprendre plusieurs des langues alors utilisées dans les différentes parties du monde. Elle ne se liait jamais. Elle avait pris comme résolution de ne jamais consommer de sang humain, ne voulant pas s'abaisser plus bas qu'elle ne l'était. Son enfermement l'avait aidée en ce sens qu'elle lui avait épargné la tentation. En vérité sa seule proie humaine avait été ce prêtre de Pharaon, il y a si longtemps. Elle comprenait ce que Néfertiti avait voulu lui dire ce jour fatidique lorsqu'elle l'avait avertie que son existence cesserait telle qu'elle la connaissait. Elle savait à présent quelle était sa véritable nature. Elle était devenue un monstre se nourrissant de sang. Mais elle se contentait de sang animal. Sa prison, qu'elle avait cru éternelle, l'avait marquée à jamais, laissant d'indélébiles traces dans son esprit torturé. La folie l'avait tant de fois submergé alors qu'elle hurlait et frappait les parois de la chambre mortuaire.
Ce jour était un de ceux que la destinée avait marqué d'une pierre blanche.
Elle se trouvait dans un petit village en pleine campagne. Cela faisait plusieurs heures qu'elle essayait de trouver un animal à se mettre sous la dent. Mais il n'y avait RIEN ! A croire qu'on les avait tous fait fuir.
Elle pensait sérieusement à changer de région dans les prochains jours. Elle avait fait le tour des Terres du Nord et avait envie de nouveauté. Au village des rumeurs courraient depuis plusieurs jours. Elle avait elle même pu constater que le nombre de villageois avait considérablement baissé depuis quelques temps. Et il n'y avait pratiquement plus de gibier...
C'est sur cette pensée qu'elle trébucha sur une branche comme une malpropre. Elle se retrouva à plat ventre dans la poussière. Elle grimaça. Elle était bonne pour une nouvelle toilette. N'ayant pu se laver durant presque 2 millénaires, c'était devenu une obsession pour elle. Elle voulait sentir bon.
« Coooooooot Coooooot »
Elle leva la tête d'un mouvement vif. Une poule était postée à moins de 10 mètres et la fixait de ses yeux globuleux.
Une poule ! MIAM !
Elle se releva précipitamment, poussée par la faim, et se jeta bras tendus sur la poule qui ne bougeait pas d'un pouce. Stupide volatile !
Elle fut stoppée net dans son mouvement. Une force phénoménale venait de la faire décoller du sol. Elle était suspendue en l'air par l'arrière de son pantalon. Comment avait-on pu l'arrêter à une telle vitesse ?!
Furieuse, elle battait des jambes et des bras en crachant comme un chat.
La poule clignait des yeux en la regardant s'agiter.
Soudain elle s'écrasa au sol. Encore ? Une main lui agrippa le poignet dans une étreinte douloureuse. Des ongles lui rentraient dans la peau, la faisant saigner.
Lorsqu'elle leva le regard sur le rabat-joie, elle fut littéralement soufflée par sa prestance et le pouvoir qui se dégageait de lui. Il s'agissait d'un homme, il faisait approximativement la même taille qu'elle. Il avait des cheveux noirs de jais qui lui tombaient sur les yeux. Des yeux anthracites injectés de sang. Il donnait froid dans le dos. Mais elle en avait vu d'autres.
«Dégage» lui asséna l'individu.
Il s'agissait donc d'un vampire. Elle avait l'habitude de les éviter, ne partageant pas leur goût prononcé pour le sang humain.
Le regard de Néphtis se reporta sur la poule qui commençait à caqueter comme une folle.
« On partage si tu veux ! »
L'autre vampire lui jeta un regard dédaigneux avant de la relâcher.
Il la snoba carrément avant de repartir dans le sens inverse, suivi de près par la poule qui sautillait à ses côtés. Cette vision était tout bonnement surréaliste. La poule lui lançait des regards moqueurs.
« Qu'est ce que... » souffla-t-elle, abasourdie. Piquée par la curiosité elle décida de les suivre.
« Dis, comment tu t'appelles ? » hurla-t-elle pour se faire entendre.
Il l'ignora royalement.
« Eeeeh oooooh, je te parle là ! »
« Bon ok. Moi c'est Néphtis, je suis...»
Elle fut plaquée contre un arbre avec violence. L'individu la clouait littéralement de son regard perçant.
« Ne révèle JAMAIS ton véritable nom si tu tiens à la vie » cracha-t-il peu amène. « Es-tu inconsciente ?! »
Perplexe, elle le fixait d'un air interrogateur. Il la relâcha en soupirant après quelques secondes.
La jeune femme réfléchit un instant :
« Il me faut un pseudo, c'est ça ? »
« Tu ne connais rien aux vampires, pas vrai ? Pourtant je sens que tu n'es pas un nouveau né. Tu sembles plutôt ancienne...»
« Oh c'est pas poli ça ! Tu sais qu'on ne parle jamais de l'âge des dames, hein ? »
« Ton nom est une ouverture sur ton âme idiote. Là tout-de-suite, je pourrais l'utiliser contre toi et te demander de te couper toi-même la tête. Tu captes moucheron ? »
« Bon ben dans ce cas appelle moi Hanji ! » inventa la jeune femme. Elle riait, pas du tout inquiétée par la mine blasé de l'individu devant elle.
A cette faible distance elle put sentir émaner de lui une douce odeur de café. Total contraste avec son aura déjantée. Malgré son état de vampire, Hanji avait conservé sa sensibilité extrême. Elle savait qu'elle ne risquait rien avec lui. Elle lisait dans ses yeux un océan de tourments.
« C'est toi qui zigouilles tout le monde ici ? »
Il souffla d'une voie cassée :
« En quoi ça te concerne ? »
« Et la poule, c'est ton casse croûte ? »
« COOOT ? »
« N'ose même pas poser le doigt dessus. » cracha-t-il sur ses gardes.
Après cette première rencontre Hanji ne lâcha plus jamais les basques du vampire et de son compagnon improbable. A son contact, elle se rendit compte de la solitude dans laquelle elle vivait depuis tant d'années.
Elle avait eu confirmation qu'il était à l'origine de l'hécatombe parmi les villages du coin. Et il ne faisait pas la fine bouche sur le gibier non plus. Il avait totalement succombé à sa soif de sang et ne semblait plus avoir de but dans son existence. Son seul point d'ancrage semblait être cette poule étrange, qu'il appelait Cocotte. Il la protégeait farouchement, bien qu'il s'en défende. Elle sentait son âme meurtrie et se fit la promesse de l'aider à surmonter ses pulsions meurtrières comme elle-même les avait surmontées. Sauf que lui ne serait pas seul pour affronter cette épreuve.
L'image fugace de Héru et de son sourire passa devant ses yeux. Elle chassa de sa mémoire cet écho de son ancienne vie.
Au bout de plusieurs mois à tenter de la semer, le vampire finit par tolérer sa présence. Exaspéré par tant d'acharnement, il avait consenti à lui donner son nom de vampire.
« Livaï. »
Je vous avouerai que vous mettre un chapitre sur le passé d'Hanji après tant de mois d'attente me laisse un peu perplexe mais je voulais vraiment le situer ici donc j'espère que vous avez apprécié X)
Et je trouvais ça intéressant de savoir ce qu'il s'était passé pour Hanji. Elle a bien changée au fur et à mesure du temps XD son côté déjanté s'est bien développé ! Et on peut dire que Livaï est en quelque sorte devenu sa nouvelle lumière après l'abandon de sa déesse.
En tout cas rendez vous bientôt pour le prochain chapitre !
et n'hésitez pas à me laisser une petite review ! Votre avis est important ^^
tchuss ! bisous bisous
Grimmy06
