COUCOU LA COMPAGNIE ! (se baisse pour éviter les tomates '-') XD

Hum hum, j'ai un petit peu de retard sur les délais que je m'étais personnellement donnée mais bon ça peut encore passer XD Disons que j'avais écrit un premier chapitre mais après réflexion j'étais en mode "naaan c'est tout pourri je peux pas mettre ça" X) Et j'ai eu d'autres idées et tout et tout qui m'ont fait pondre ce chef d'oeuvre ! J'aime beaucoup ce chapitre donc j'ai hâte que vous me donniez votre avis ^^ C'est le plus long jamais écrit jusqu'à maintenant mais justement c'est cool ^^ j'étais inspirée XD

Je rappelle que les personnages ne m'appartiennent pas sauf Cocotte !

Un grand merci à vous tous pour tout votre soutien ! Je suis trop contente ^^ (en même temps sinon c'est le bazooka eh oui eh oui) XD

Réponses aux reviews :

D4rk Lili : Moi c'est toi que j'aime ! Un grand merci pour ton soutien continu ! Ça me fait hyper plaisir ! Pour le coup oui Farlan on va plus trop en entendre parler ! Oui l'amnésie c'est pas tout drôle X) Je suis curieuse à propos de tes théories :3 On approche au fur et à mesure de cette fameuse vérité ^^ Je te laisse découvrir ce chapitre pour le moment :) Encore merci ! ^^

Colieco : Oui j'hallucine moi même de réussir à poster rapidement je suis fière de moi ! Merci beaucoup pour ton soutien continu ! Je suis trop contente ^^ Je ne peux pas te dire si tu chauffes désolé XD Je te laisse découvrir tout ça par toi même :P Je te laisse lire ce chapitre pour le moment ^^ Encore merci à toi ! ^^

Lottie : Coucou ! :) Merci beaucoup pour ta review ! ^^ Ça me fait hyper plaisir ! Oui la Poule peut être vraiment surprenante au début XD Mais il s'agit vraiment d'un personnage clé dans toute cette histoire XD Mystère mystère huhu Je te laisse découvrir ce chapitre pour le moment ^^ Encore merci pour ta review ! ^^

Fanakeh : Merci beaucoup pour tout ton soutien ! :) Oui par son action notre Angelot a bien montré qu'il ne lui en voulait pas spécialement ^^ Mais en même temps qu'elle idée de se rapprocher d'un prédateur assoiffé XD Mmh pour les loups on va peut être en ré-entendre parler plus tard :P Oui cette fois Livaï a réussi à pas virer totalement incontrôlable XD Heureusement sinon je donnais pas cher de leurs peaux ! En tout cas un grand merci à toi !

Ohoh : Coucou ! J'ai adorée ta review elle m'a beaucoup faite rire (mes parents à côté m'ont prise pour une hystérique XD) Merci beaucoup pour ton soutien ! :)

ArrianaRavenclaw : Coucou ! :) Oui pour le coup j'ai essayé de faire quelque chose d'assez original et j'avais absolument envie que Livaï se retrouve en vampire XD Contente que ça te plaise ! Ta review me fait hyper plaisir ! ^^ Pour le prénom de Livaï c'est qu'en fait au début je ne savais pas du tout comment l'appeler "huuuum Livaï ou Levi?" Et du coup je me suis dit "ba! autant mettre les deux !" XD et l'idée des noms secrets des vampires m'est venu comme ça XD Hm Eren est un grand mystère :3 C'est le Livaï qui va nous pêter une durite à force XD On va en apprendre un peu plus sur lui au fur et à mesure :) En tout cas merci beaucoup à toi ! ^^


CHAPITRE 14 :

Je culpabilisais. Énormément. J'étouffai sous ce sentiment enserrant mon âme. Je ne laissai rien filtrer à l'extérieur, mais à l'intérieur c'était le chaos total. Je n'arrivais pas à me poser afin de réfléchir calmement. L'adrénaline de la bataille passée, l'acte que j'avais commis me revenait à l'esprit avec la force d'une charge de buffle enragé. Ma tête était horriblement lourde. Je me sentais faible. Et je détestais ce sentiment qui m'envenimait les veines. A tout cela venait s'ajouter mes vieux démons. Lors de cette période sanguinaire où je massacrais tout sur mon passage, je n'avais eu que faire des sentiments de mes victimes, me vautrant dans leur peur et leur douleur. Dès lors que je m'étais extirpé de ce chemin funeste, je m'étais évertué à être plus droit et digne. Ironie du destin, tous les pleurs et cris de mes victimes passées étaient revenus me hanter. Dès que je me laissais aller un tant soit peu, des hurlements glauques et lugubres résonnaient dans mon esprit. J'avais une excellente mémoire que je maudissais durant ces moments difficiles. En y réfléchissant bien je savais que mon apparente indifférence et mon côté « je m'en foutiste » comme dirait Hanji me permettaient de me protéger des conséquences de tous ces actes quelque peu... épouvantables que j'avais commis.

A compter de notre rencontre fortuite, Hanji n'avait jamais rien su de mes exactions et des pensées qu'elles provoquaient car j'avais pris l'habitude de ne rien laisser filtrer, aucune expression ou émotion qui aurait pu me trahir. A cette époque, et encore maintenant, je n'accordais ma confiance que très difficilement. Mais je la surprenais parfois à me regarder d'un air songeur laissant penser qu'elle n'était pas dupe de tous mes tourments.

Elle était arrivée dans ma vie à point nommé, à un moment où mon existence n'avait plus de sens. Mes jours n'étaient faits que de violence et de souffrance. Violence et souffrance que j'infligeais autour de moi. La seule chose qui m'avait empêché de sombrer définitivement dans cette obscurité maléfique était la présence réconfortante et le soutien indéfectible de Cocotte. La poule avait toujours été présente à mes côtés. Une vraie glu. D'où sortait-elle ? Mystère. Elle avait le don extraordinaire de m'apaiser. La bonne blague ! Pas très crédible le vampire sanguinaire flanqué d'un animal aussi ridicule. Pourtant jamais je n'avais songé à lui faire le moindre mal. Elle semblait connectée en permanence à mes émotions, du moins le peu que je me permettais de ressentir. Et le pompon, c'est que mon garde du corps à plumes savait toujours où me trouver. Difficile dans ces conditions de tracer ma route sans elle. Une certaine routine s'était donc installée entre nous, qui avait duré... je ne sais même plus. Routine bouleversée par ma rencontre inopinée avec Hanji il y a de cela un millénaire. Sa folie joyeuse m'avait apporté l'étincelle qui m'avait permis de vaincre mes démons. Hanji elle-même était restée discrète sur ses origines. Je savais juste qu'elle était très vieille et qu'elle avait été transformée à son insu. Lorsqu'elle avait décidé unilatéralement de me coller aux basques (soupir), elle ne connaissait rien au monde vampirique et à ses règles. Mais je savais reconnaître une âme torturée. Elle avait dégusté. Chacun sa croix...

Bref. J'avais l'impression en cet instant d'être revenu en arrière, tourmenté par ces fameux démons. Pourquoi ? Parce que j'avais perdu ce fichu contrôle. Mais là il ne s'agissait pas de cris d'horreur tels que ceux m'ayant accompagnés si longtemps. Non. Je revivais la scène, encore et encore. Son regard pur posé sur moi, empli d'incompréhension et de peur. Je soupirai fortement.

« Mais quel con je vous jure » marmonnai-je en passant ma main dans ma chevelure ébène.

Je relevai les yeux pour vérifier si le patient s'était éventuellement réveillé. Mais que dalle. Un autre soupir m'échappa.

L'Ange était allongé dans le lit de sa chambre, toujours inconscient. Pétra lui avait branché une intraveineuse afin de le requinquer un peu. Cela faisait maintenant 48h qu'il était dans les limbes sans faire le moindre mouvement. Du coup cela faisait également 48h que je n'avais pas fermé l'œil, n'en ayant ni la force ni la volonté. Sa respiration était lente, semblable aux battements de son cœur. J'avais vraiment merdé sur ce coup là. Comment ça avait pu arriver ? Franchement. Un vampire de mon envergure. Tomber aussi bas. Tch. Moi qui avais fait la promesse de ne pas le toucher, j'avais gravement foiré.

J'étais installé dans un fauteuil aménagé dans un coin de la pièce par Eld pour les tours de gardes. Aujourd'hui c'était mon tour. Oui, je faisais moi aussi des tours de gardes, saoulé par Hanji la mère morale qui m'avait rabâché que je me devais de prendre mes responsabilités. Je n'avais pas eu la patience ni la force de la contredire. Étonnant, n'est-ce pas ? En vérité je voulais le faire. Un moyen de me racheter ?

Tout le monde y avait mis du sien, sauf Cocotte qu'on avait dû isoler après un nouvel attentat. La volaille était repassée en mode serial killer. Elle avait essayé d'achever l'Ange en entreprenant de se coucher sur sa figure, manquant de l'étouffer. Incompréhensible. Les relations étaient pourtant devenues presque cordiales entre eux. Quel revirement ! Gunther tenant absolument à faire essayer ses nouvelles créations vestimentaires à la poule en avait profité pour s'enfermer avec la bestiole dans sa chambre. Le danger plumé avait donc été éloigné agilement pour quelques temps. C'est qu'il en avait beaucoup des fringues le viking.

Je reportai mon attention sur l'Ange endormi. Mon regard fut attiré vers ses cheveux emmêlés. En voyant sa tignasse si désordonnée j'avais plusieurs fois eu l'envie irrépressible d'y glisser ma main afin d'y remettre un peu d'ordre (non non ce n'est pas parce que ses cheveux semblaient incroyablement doux je proteste!). Encore maintenant j'avais cette forte pulsion. Mais je ne bougeai pas, restant impassible. Il semblait vraiment jeune. Je me demandai vaguement quel âge il pouvait avoir. Mais comment savoir avec cette espèce ? Il pouvait aussi bien avoir des centaines ou bien des milliers d'années d'existence.

En remarquant les traces encore violacées sur sa trachée je grimaçai et serrai les poings. Tch. J'avais tellement de puissance que lorsque celle-ci m'échappait cela pouvait se montrer assez destructeur, voir totalement. Cet idiot d'Erwin en avait fait les frais pensai-je avec un sourire sans joie. Heureusement pour l'Ange, le poison administré par Farlan m'avait pas mal affaibli lorsque je m'en étais pris à lui. En pleine possession de mes moyens, il n'aurait pas survécu. En si peu de temps j'avais trop de fois perdu le contrôle à mon goût et cela me laissait un goût amer.

« Et tout ça depuis que tu es là » soufflai-je. « Mais qui es tu putain ? » murmurai-je en relevant la tête.

Soudain je me rappelai la vision que j'avais eu au contact de son sang. D'où venaient donc toute ces images, ces visions ? Il y avait trop de coïncidences avec mes rêves pour que ce soit à prendre à la légère. Était-ce réel ? Mais dans ce cas pourquoi je n'en avais aucun souvenir ? Certes je ne me rappelais rien de ma vie d'humain, contrairement aux autres. Mais rencontrer un Ange n'avait rien d'anodin. Impossible d'oublier une telle chose. Mais qu'est ce qu'il se passait bon sang ?!

J'étais passé d'un sentiment de culpabilité à un sentiment d'irritation. Il y avait du progrès.

Alors que j'observais intensément l'être céleste allongé non loin, tentant de percer ses secrets, mes lèvres laissèrent échapper malgré moi un murmure :

« Eren... »

J'écarquillai les yeux comme des soucoupes. Ce nom sortait tout droit de mes songes et inconsciemment - ou instinctivement - je l'avais associé à l'Ange. Se nommait-il ainsi ? Vraiment ? Ou n'était-ce qu'une coïncidence ? Pourtant c'était bien lui qui semblait hanter mes rêves. Je n'avais pourtant jamais rencontré qui que ce soit portant ce nom. Toute cette histoire allait me rendre dingue. A moins que je ne le sois déjà. J'avais la folle envie de m'éclater la tête contre le mur. Crispé dans mon siège, je me forçai à me ressaisir. Ce n'était pas digne de ma personne. Je me devais de rester fort, comme je l'avais toujours été.

Tentant de chasser de mon esprit ces idées qui me torturaient, je repris ma veille.

1 semaine plus tard :

Je dormais, et pour une fois ce somme était paisible et calme. J'étais tombé comme une masse la veille, après être resté éveillé une semaine entière. J'avais succombé à un sommeil fulgurant dès lors que le blessé avait montré des signes d'amélioration. Et pour une fois, je n'étais pas tourmenté par ces rêves étranges qui ne me lâchaient plus. C'était reposant. Ma respiration était apaisé.

Quelque chose de chaud me réveilla. Je sentis cette chaleur effleurer mon visage. D'un mouvement fulgurant je saisis l'avant-bras de l'intrus d'une poigne violente qui le fit hoqueter. Il me fallut quelques centièmes de secondes pour émerger totalement mais la douce odeur de cannelle qui embaumait l'air de ma chambre acheva de me réveiller. Mon regard plongea dans deux billes émeraudes qui me scrutaient. Il s'était enfin réveillé ! Son visage avait repris de la couleur, il affichait une mine gênée, comme quelqu'un ayant été pris en flag. Je vis sa bouche se tordre dans une grimace. Je captai alors que je lui tenais toujours méchamment le bras et le lâchai précipitamment. Il fit une autre grimace en se massant l'avant-bras devenu maintenant tout rouge et évita soigneusement mon regard.

« Je... je suis désolé » bafouilla-t-il dans sa barbe en fixant obstinément le mur à sa gauche.

Je ne comprenais pas pourquoi il s'excusait. Sans répondre, je le regardai sans savoir quoi dire. Puis je me rappelai cette douce chaleur que j'avais sentie traçant des sillons sur mon visage plus tôt. Etant maintenant parfaitement réveillé, je compris qu'il m'avait touché le visage me pensant totalement endormi.

« Tu m'as tripoté ! » clamai-je, ahuri.

Il releva vivement la tête avec une expression d'épouvante.

« HEIN ? NON ! » cria-t-il au bord de la syncope. Puis il écarquilla les yeux et devint aussi rouge qu'une écrevisse. « Euh... désolé je ne voulais pas crier. Mais.. Heu... Je... »

Il semblait complètement perdu et paniqué. Bon au moins il semblait en forme le plumé. Il commença à baragouiner dans tous les sens des explications abracadabrantes tout en agitant ses mains. Bon là il commençait vaguement à m'irriter, mais d'un autre côté cela m'amusait de le voir autant galérer. Je me sentais également étrangement rassuré de le voir devant moi en bonne santé. Physique du moins. Je commençai par contre à m'inquiéter de son mental quand il se claqua fortement les joues de ses deux mains. Peut être que lui aussi avait perdu la tête au final...

Il se calma soudain, laissant le silence planer. Son visage avait repris une teinte normal, hormis les deux marques de mains sur ses joues. Il poussa un long soupir et redressa vivement la tête vers moi. Je vis dans ses yeux une forte détermination. La même que sur le champ de bataille et étrangement j'aimais énormément voir cette lueur chez lui.

« Bref... Tout ça pour dire que je suis désolé de t'avoir réveillé» dit-il d'une mine sérieuse.

Je ne pus m'empêcher de pouffer (ce qui le figea totalement). Il avait un côté vraiment naïf. Enfin le mot exact était attendrissant mais ce terme refusait férocement de traverser mes pensées.

Maintenant d'humeur taquine, même s'il venait d'interrompre mon seul repos depuis une semaine, je lui coulais un regard charmeur. Volontairement, mes pupilles passèrent de l'anthracite au carmin, d'un rouge appelant la luxure. Il voulait jouer, alors nous allions jouer. Et autant vous dire que je n'aimais pas perdre. Je lui adressai un sourire carnassier. Il sembla interloqué de mon attitude mais ne détourna pas le regard. Il était piégé. Comme un papillon de nuit collé à une ampoule, il était pris sous le charme vampirique. Je saisis d'un geste lent son menton entre mes doigts fins et approchai mon visage du sien. Nos bouches n'étaient qu'à quelques centimètres l'une de l'autre, nos souffles chauds se mélangeant. J'entendis son cœur faire un bruit assourdissant et cela me fit me sentir... important. Ou un sentiment qui s'en rapprochait je ne savais pas bien. Il faut dire que je n'avais pas beaucoup prêté attention à ce genre d'émotion durant toute ma vie vampirique. C'était la première fois que j'avais cette impression d'appartenance et c'était... étrange. N'oubliant pas mon but premier je me concentrai sur mon petit manège. Je rapprochai encore un peu ma bouche de la sienne qu'il entrouvrit inconsciemment. Son souffle s'accéléra. Je m'écartai de lui puis je laissai retomber mon bras, faisant glisser ma main le long de son torse jusqu'à sa main que je pris, entrelaçant mes doigts aux siens. Je sentais son pouls battre follement sous mes doigts. Je soulevai sa main, la posai sur mon visage, et fis glisser lentement ses doigts de l'arête de mon nez jusqu'à ma joue.

Les endroits stimulés me brûlaient d'une intense chaleur mais je m'évertuai à ignorer ce fait. Je fis glisser son pouce sur ma lèvre inférieure dans un mouvement sensuel. Je vis avec amusement qu'il était totalement figé, ses yeux grands ouverts et son visage de plus en plus rouge. C'était d'ailleurs possible une telle couleur ? Sa respiration devenait erratique. Je mordillai doucement le bout de son doigt avant de repasser sa main sur ma joue jusqu'à atteindre mes cheveux. Ils étaient encore humides de la douche prise avant mon petit somme.

Je crus à un moment qu'il allait faire une crise cardiaque mais je ne m'arrêtai pas pour autant. Tout en le maintenant sous le pouvoir de mon regard hypnotique, je fis redescendre sa main jusqu'à mes lèvres et je recommençai à mordiller ses doigts d'un geste suave. Bizarrement, les battements de cœur commençaient même à faire de l'écho. Mais après quelques secondes je compris qu'il s'agissait en fait de mes propres battements qui s'ajoutaient aux siens. Cela me perturba l'espace d'une seconde. Instant suffisant pour lui permettre d'échapper à mon contrôle. Il retira précipitamment sa main dans une posture défensive.

« Mais... mais ça va pas ?! » balbutia-t-il, toujours aussi rouge.

J'étais vexé comme un poux qu'il ait pu se sortir de mon emprise. Même si ma concentration avait faibli un court moment, il n'était pas sensé pouvoir le faire. J'avais d'ailleurs constaté que ce n'était pas la première fois que cela se produisait avec lui.

Mais bon, je ne l'avais pas charmé dans l'optique de le tuer mais de lui donner une leçon. Je ne devais peut être pas y avoir mis assez de volonté. Je soupirai.

« Pourquoi vous avez fait ça ?! »

Retour au vouvoiement ? Il devait être vraiment perturbé l'Angelot.

« Tu as voulu jouer et je t'ai rendu la pareille » dis-je d'un ton moqueur. « Fais attention la prochaine fois. J'aurais pu te blesser, encore une fois » ajoutai-je plus durement.

En vérité, le piégé c'était plutôt moi, réalisai-je en entendant distinctement les battements de mon cœur résonner dans tout mon être. Mais je ne laissai rien transparaître. Manquerait plus que ça. Moi qui d'habitude trucidait tous ceux qui osaient ne serait-ce que m'effleurer, je m'étais retrouvé là à savourer chaque instant de ce contact. Bon sang qu'est ce qu'il m'avait pris de faire ça ?

« Tu as déjà du culot de me tripoter pendant mon sommeil alors mets la en veilleuse ducon ». Voilà que je redevenais agressif. Il avait vraiment beaucoup d'influence sur ma personne et je n'aimais pas ça. J'avais l'impression de m'adoucir et ça m'énervait encore plus. J'avais une réputation à tenir.

« QUOI ?! C'est vous... toi le pervers ! » cria-t-il déboussolé et passablement irrité.

Le petit insolent. Il poussait un peu loin là. Je m'apprêtai à lui lancer une remarque acerbe quand une pensée me traversa l'esprit.

Pourquoi je m'énerve ?

Il fallait que je me calme, ce n'était pas mon genre d'être comme ça. Et puis pourquoi s'agacer ? Après tout la personne que j'avais failli tuer malgré moi se trouvait juste là, plus en forme que jamais. Et c'était amplement suffisant.

L'Angelot quand à lui continuai de râler après moi. Il avait un côté vraiment suicidaire apparemment. Je fermai les yeux doucement, ne pouvant retenir un sourire amusé. L'impertinent s'arrêta net de parler et me dévisagea, comme ayant vu un fantôme.

« Oï. Respire » lui dis-je doucement. « Je ne suis pas fan du contact. Mais je vais oublier le fait que tu ais mis la main sur moi. Je suis désolé si j'ai pu te froisser. Ou plutôt je m'excuse d'avoir failli attenter à ta vie. Je n'ai pas respecté mes engagements. »

A mon plus grand étonnement l'Angelot me regardait la bouche ouverte, n'en croyant pas ses oreilles. Ben quoi ? Il était encore malade ? Après de longues secondes à baver devant moi, il murmura :

« Livaï ? C'est vraiment toi ? Je dois rêver. Wow... sacré rêve tout de même. Tu m'as donné sacrément chaud tout à l'heure. »

Il poursuivit dans un monologue adressé à lui seul.

« Aaaaah je suis soulagé que ça soit un rêve, ça explique tout. Je suis vraiment trop con. Que Livaï s'excuse c'est juste pas possible. En plus deux fois. Et puis ces sourires... impossible ! La Terre aurait plus vite fait de s'arrêter de tourner, et des météorites de nous tomber sur la tête. L'apocalypse quoi. Bon c'est pas tout ça mais il faut que je trouve le moyen de me réveiller ».

Hein ? Il se foutait de moi ?! Je le regardai avec des yeux ahuris se lever et faire demi-tour. Il se barrait réellement le bougre. J'allais me le faire. Je me levai d'un mouvement agile avant de l'attraper par le bras. Comme un sac à patates, je le chargeai sur mon épaule et me dirigeai vers le rez-de-chaussée. Tout d'abord surpris il se reprit vite et commença à se débattre dans tous les sens en me hurlant de le lâcher. En serrant les dents je traversai le hall d'entrée au pas de charge. Sur mon chemin je croisai Pétra, Eld et Gunther qui nous regardèrent passer d'un air ahuri. J'entendis à peine Hanji crier en tapant des mains :

« OUAIIIIIS BASTOOOON ! Allez Angel! Une petite bagarre pour te remettre en forme! »

« Je mets 5 billets sur Livaï ! » ajouta Eld.

"Hé Livaï vas y mollo quand même !" s'inquiéta Pétra.

L'Angelot me débitait des insultes, les « sale nain » suivant les « pervers puant », « psychopathe » et j'en passe. Pas gêné celui-là.

Arrivé à l'entrée je dégommai la porte d'un coup de pied rageur avant de contourner le manoir jusqu'à la fontaine installée dans le jardin. Je balançai l'Ange tête la première dans l'eau glacée et saumâtre. Il me tapait sérieusement sur le système en cet instant.

« Voilà ! Réveillé ? Ça te semble plus réel maintenant ?!» dis-je d'un ton froid.

Putain c'était la première fois que je m'excusais sincèrement et on se foutait de ma gueule ? Sale petit con!

« Ouh Livaï ! Qu'est ce qu'il t'arrive ? » rigola Gunther, venu voir de quoi il retournait.

Hanji, avisant l'Ange ahuri dégoulinant de flotte, les cheveux plaqués sur le crâne, fut prise d'un fou rire.

Je reportai mon attention sur l'Angelot qui s'extirpait du bassin en crachant de l'eau. Refusant de me laisser attendrir par son air de chat mouillé, je lui lançai d'un ton rageur :

« Va te laver maintenant, tu schlingues ».

Maintenant de mauvaise humeur, je me retournai sans un regard en arrière, direction mon bureau. De la paperasse m'attendait.


PDV de la troupe :

« Mais qu'est-ce que j'ai dit ? » demanda l'Ange à Hanji.

« Ce qu'il ne fallait pas visiblement » rétorqua-t-elle d'un air amusé. Puis elle éclata encore plus de rire, les larmes aux yeux.

Eld lui lança un regard d'incompréhension. Qu'est ce qu'il avait bien pu faire pour mettre le Caporal dans cet état ? C'était assez hallucinant comme situation. Livaï semblait perdre de son contrôle légendaire. Décidément depuis que l'Ange était là chaque jour était différent et divertissant au possible.

« Je pense que tu devrais aller t'excuser mon petit ! » lui asséna Gunther. « Il semblait vraiment en rogne le Caporal. C'est du jamais vu ! »


PDV Livaï :

Plongé ans le travail, j'entendis deux coup frappés à la porte de mon bureau. Pas besoin d'être un génie pour deviner à qui appartenait cette odeur de cannelle.

« Oui ? »

L'Ange enclencha doucement la poignée avant de passer timidement sa tête dans l'embrasure. Il avait visiblement pris une douche. Il regarda fixement le sol, semblant rassembler un semblant de courage. Puis il releva la tête vers moi d'un air décidé. Aaaaah encore cette lueur si caractéristique que j'aimais tant chez lui.

« Je... »

« Tu as mangé ? » le coupai-je.

« Hein ? Non » avoua-t-il penaud.

« Suis-moi ».

Décidé à faire la paix, je me levai de mon siège et sortis de la pièce pour me diriger vers la cuisine.

« Que veux-tu manger ? » lui demandai-je une fois installé derrière le comptoir ouvert.

Un silence interloqué suivit.

« Bon, ça vient ? Pas que ça à faire ».

« Tu cuisines ?! » dit-il ahuri.

« Tch. Tu m'as pris pour un putain d'incapable ? Alors ? Tu veux quoi ? »

« Euh... oh... ben... du riz au curry ! » s'empressa-t-il de dire, ne voulant pas relancer une possible querelle.

« Ok. Profite, c'est pas tout les jours que je touche à la cuisine».

Je lui devais bien ça. J'avais tout de même failli le mettre à mort lors de l'affrontement avec les loups-garous. J'allais pour une fois oublier un peu ma fierté et ma susceptibilité.

Je l'observais du coin de l'œil pendant que je m'affairais. Il ne semblait pas me tenir rigueur du traitement que je venais de lui administrer. Bien.

Concentré je m'attelai à ma tâche. Mmh, pas facile de faire un curry avec le peu d'ingrédients qu'il restait. Hanji avait fait une razzia le matin même pour ses travaux. Je ne voulais même pas savoir de quoi il retournait. Gunther s'était occupé de son cas avant moi, fou de rage de ne pas retrouver de quoi goûter. Un grand enfant je vous dis... Il fallait vraiment qu'on aille se réapprovisionner cet après midi. Comme je vous l'ai déjà dit, nous avions pris l'habitude de nous nourrir partiellement de denrées humaines, en plus d'une certaine dose de sang animal bien entendu.

J'avais déterré du placard un vieux livre de cuisine pour me donner une certaine contenance, ne souhaitant pas me laisser distraire par la présence toute proche de l'Ange. Ne vous y trompez pas, je sais très bien cuisiner, j'avais eu largement le temps d'apprendre. J'essayai juste de faire abstraction de mon spectateur qui me matait sans gêne depuis maintenant 10 bonnes minutes, pensant être discret. D'ailleurs vu son regard insistant je me demandai si c'était la première fois qu'il me coulait des regards pareils. Tout en m'observant intensément, il semblait en pleine réflexion. Son expression passait de profondément concentré à inquiet, pensif, vide pour finir désireux. Ensuite il semblait étonné de lui même. Il laissait filtrer tant de choses. On aurait pu aisément le comparer à un livre ouvert. C'était assez divertissant de le déchiffrer. Mais je constatai à nouveau qu'il avait vraiment beaucoup trop d'influence sur moi et ça avait le don de me saper le moral.

Finissant mécaniquement mes préparatifs, je lui servis en un temps record une préparation fumante et odorante dans une assiette soignée et allai me faire un thé.

« Ne mange pas trop vite sinon ton estomac ne tiendra pas » lui indiquai-je. Je n'oubliai pas qu'il venait d'émerger de plusieurs jours d'inconscience et qu'il allait absorber sa première nourriture solide depuis un moment.

« Merci ».

Au vu de son regard émerveillé lorsqu'il prit une bouchée, je devinai qu'il appréciait. Évidemment. J'esquissai discrètement un petit sourire satisfait avant de froncer les sourcils. Avec toutes ces sautes d'humeur j'avais l'impression d'être dans un grand huit. Ça devenait vraiment épuisant. Contrôle !

Je vis qu'il s'était arrêté de manger et qu'il semblait hésiter. Soupirant, je lui fit un léger signe de tête, lui signifiant qu'il pouvait parler. Il ouvrit la bouche mais aucun son ne sortit. Un long moment il fit le poisson mort.

« Accouche » lui intimai-je avant de prendre une gorgée de mon thé.

Il hésita à nouveau avant de se lancer :

« Est ce qu'on s'est déjà rencontré ? Je veux dire avant tout ça ? »

Je faillis recracher le thé sur la table mais me retins au dernier moment. Manquant par là de m'étouffer, je fus pris d'une quinte de toux.

Voyant qu'il me regardait avec insistance je me repris et me redressai, reprenant une allure digne.

« Pas que je sache. »

Il ne semblait pas du tout convaincu. Il faut dire que je ne l'étais pas moi même. Mais je ne l'avais réellement jamais rencontré de ma vie avant ce jour. Pourtant...

« Oï. Est ce que... est ce que tu fais des rêves étranges parfois ? » demandai-je sur une impulsion subite.

« Non, pas que je me souvienne. Euh quel genre de rêves étranges ? » demanda-t-il, intrigué.

Dit comme ça, ce que je venais de demander avait l'air bizarre. Je me renfrognai sans répondre, ce qui ne passa pas inaperçu pour le coup.

« Parce que toi oui ? » osa-t-il demander.

Je le regardai intensément. Dira, dira pas ? Est-ce qu'il n'allait pas juste se foutre de moi encore une fois ? Est-ce que révéler ce qui me taraudait depuis maintenant plusieurs semaines serait comme franchir une limite ? Je voulais savoir, éclaircir toute cette situation de merde mais évoquer mes tourments m'effrayait quelque peu. Oui le Grand Noble Livaï était effrayé par quelque chose. Quelle ironie. Ce sentiment m'empoisonnait.

Il sembla capter mon trouble et me sourit gentiment. Levant la tasse à mes lèvres, je bloquai mon geste et le fixai. Il était vraiment... Je secouai la tête. Il y avait une chose que je voulais vraiment savoir, qui passait avant toute les autres. C'était un jeu dangereux mais il fallait que je tente. Mes yeux restèrent ancrés de longues secondes dans les siens avant que je me lance enfin.

« Tu as prononcé le mot Levi quand je t'ai trouvé dans la forêt. Sais-tu ce que cela signifie ?» demandais-je l'air de rien mais la mine attentive.

Tout son être se crispa. Je voyais sur son visage tout son trouble.

« Vraiment ? Je... Je ne sais pas. Ce nom me semble familier mais je ne pourrais pas vraiment l'affirmer.»

J'avais volontairement omis de lui dire que dans mes rêves je l'avais entendu m'appeler par ce nom. J'ignorais qui il était vraiment, Pouvais-je vraiment lui faire confiance et lui livrer une telle information sur moi ? Mon prénom ? A cette idée un frisson d'horreur me parcourut. Mais je n'avais rien détecté dans son être qui me fit ressentir une quelconque noirceur. Serait-il une toute autre personne une fois sa mémoire retrouvée ? Serait-il une menace pour moi ?

« Levi... Ce nom ressemble un peu au tien. Est-ce que ça a un lien avec toi ? Une personne que tu as connu peut-être ? » souffla-t-il.

« Non. Rien à voir. Oublie ça. Ne parle pas aux autres de notre conversation, compris ? » dis-je précipitamment en mettant ma tasse dans le lave vaisselle.

Il sembla troublé mais ne répliqua rien, acquiesçant simplement de la tête.

La discussion était close. Je n'avais rien appris qui pourrait me permette d'éclaircir ces mystères. De toute façon j'avais bien conscience que je n'apprendrais pas énormément de chose tant qu'il ne recouvrait pas la mémoire. On faisait la paire tous les deux !

Un bruit de course me tira de mes pensées. Un boulet de canon à plumes percuta le visage de l'Angelot qui couina sous l'impact avant de tomber à la renverse. Je bondis pour saisir Cocotte par le croupion et l'écarter de sa victime. J'étais plutôt perplexe. Qu'est-ce qui lui arrivait nom de dieu !

La poule caquetait comme une dingue et pédalait dans le vide comme une forcenée en battant des ailes.

« Mais qu'est-ce qui lui prend ! Je pensais qu'on étaient potes maintenant ! » se plaignit l'Ange.

Pendue par le cul, Cocotte sembla se calmer. Je la posai sur le comptoir en lui jetant un regard d'avertissement. Elle fixait l'Ange sans cligner des yeux. Est-ce qu'elle essayait de l'hypnotiser maintenant ?

Pétra et Gunther arrivèrent en courant, s'excusant d'avoir laissé filer la poule.

« Virez moi la volaille de ma cuisine » leur intimai-je avant de sortir de la pièce. « Et lavez moi le comptoir ! »

J'avais besoin de m'isoler. Quelque chose changeait en moi et ça me tapait sur le système. Je constatai en soupirant que Cocotte me collait aux basques. Je décidai de ne pas lui prêter attention. Une fois dans mes appartements je sortis une trousse de soin afin de refaire le pansement de mon flanc et de mon bras. La poule se percha au bout de mon lit et m'observa de ses yeux globuleux, beaucoup trop perspicaces à mon goût.

Je m'appliquai à faire de nouveaux bandages propres et soignés, ignorant superbement ma marraine à plumes. Les morsures de loups-garous étaient plus difficiles à cicatriser que toute autre. Peut-être en raison de leur salive immonde ?

Revenant à ma préoccupation première, je songeai qu'il fallait que je reste sur mes gardes en présence de l'Angelot. Comment imaginer qu'un être aussi insignifiant puisse avoir autant de pouvoir sur moi ? C'était une première. Et ce n'était vraiment pas bon. Ni pour lui ni pour moi. Je ne devais laisser paraître aucune faiblesse. J'avais beaucoup trop d'ennemis et la situation était déjà bien assez galère.

Je retournai m'installer dans mon bureau afin de terminer la paperasse de StarFlyCost. J'avais ordonné à ma troupe de faire un brin de ménage étant donné la poussière qui commençait à se déposer (j'avais vu une moumoute voleter sous le canapé). Vers 15H, une légère odeur de thé précéda Pétra qui m'apportait une tasse. Le nez dans mes documents, je lui fis un signe de la main l'invitant à approcher. Au moment où elle atteignit la tablette posée à coté de mon bureau, elle trébucha sur la bordure du tapis et laissa échapper la tasse. Tasse que je rattrapai agilement en me penchant par dessus le bureau. Il allait vraiment falloir que Pétra se détende en ma présence.

« Livaï ? Je suis sur le ménage avec Eld et Gunther. Hanji et Angel partent faire les courses. Souhaites-tu quelque chose en particulier ?» me souffla-t-elle doucement.

Je relevai enfin les yeux sur elle et la fixai en fronçant les sourcils. Elle se moquait de moi ?

« L'Angelot sort dehors ? Et avec Hanji en plus ? Vous êtes inconscients ou juste stupides ? » dis-je d'une voix rauque, autre signe de ma fatigue. Cela faisait maintenant 4 heures que j'étais dans ma paperasse.

« Franchement ça lui fera du bien de respirer un peu et Hanji voulait à tout prix sortir. Je pense aussi que tu as besoin de prendre un peu l'air. Pourquoi ne pas les accompagner en ce cas ? » osa-t-elle demander tout en me sondant.

« Tch. »

« Et si tu les accompagnes il n'y aura plus de raison de s'inquiéter d'un potentiel danger pour eux. Promis lorsque vous serez de retour tout sera nickel ici. »

J'étais agacé. Je n'avais pas besoin d'être materné de la sorte ! D'un autre côté, elle n'avait pas vraiment tort. Je perçus soudain dans son regard toute son inquiétude pour moi. Ses mains étaient crispées et elle semblait elle aussi très fatiguée de toutes les émotions par lesquelles elle avait dû passer. Je soupirai, détendant les muscles de mon visage. Je pouvais bien lui accorder cette concession.

Je lui fis un signe de tête pour lui signifier que je comprenais et que j'accédais à sa requête. Pour cette fois.

Une heure plus tard, je marchais dans les rues du centre ville le plus proche accompagné d'une nana tout ce qu'il y a de plus bizarre et d'un beau gosse qui semblait découvrir le monde pour la première fois, bavant devant toutes les vitrines devant lesquelles on passait. Ah, et d'une poule. Qui nous suivait en mode Ninja. Elle ne lâchait pas des yeux l'Ange. Équipe de choc. Pas du tout discrète. Tout les regards étaient braqués sur nous. Comme d'habitude j'attirais pour ma part pas mal de regards concupiscents. J'avais même aperçu une grand mère qui me matait ouvertement les fesses. On aura tout vu. Mon aura était morose mais cela ne semblait pas dissuader pour autant mes admiratrices. Un bol d'air frais ? Se rafraîchir les idées ? Ah ouais ? Je me retrouvais en fait à faire la nounou, bordel.

« Oï. On est venu ici pour la bouffe, pas pour aller faire les boutiques, alors magnez-vous ».

« Maiiiiis Livaïïïï ! J'ai promis à Eld de lui racheter des caleçons !»

« Hanji, la ferme ».

« Mais c'est les soooooldes ! »

« C'est quoi les soldes ? » demanda l'Ange, intéressé.

Une forte migraine commençait à me marteler les tempes. Je craquais et finit par les suivre. Tout pour qu'ils se taisent bon sang ! Ce ne sont pas mes ennemis qui auront raison de moi, ceux qui auront l'honneur de m'achever semblaient définitivement être les membres de mon propre escadron.

Tout à mes pensées négatives, je constatai que nous arrivions dans une galerie commerciale plutôt huppée. Au moins ils ont bon goût, songeai-je avec ironie.

Le premier barrage à franchir consistait à convaincre les agents de sécurité postés à l'entrée de nous laisser entrer avec une poule. Hanji ne se gêna pas pour emprunter le nom de mon entreprise pour leur mettre la pression. Tout le monde connaissait StarFlyCost qui avait beaucoup de pouvoir et d'influence. Cocotte fut donc autorisée à passer à condition qu'elle reste dans les bras de son propriétaire. Moi ? Ils pouvaient se brosser. Pas question de salir mon magnifique haut noir à manche longue qui m'allait comme un gant. C'était donc l'Ange qui s'était coltiné la volaille. La poule faisait la gueule. Peu concerné, j'admirai mon reflet dans un des miroirs de la galerie et ne pus m'empêcher de me trouver diablement classe malgré les quelques cernes qui commençaient à marquer ma peau de porcelaine.

Hanji nous traîna à l'intérieur d'une boutique de vêtements de luxe où elle disparut dans le rayon des sous-vêtements. Je déambulai dans les autres rayons accompagné de l'Ange qui se trimballait toujours Cocotte. J'étais blasé. Rien d'exceptionnel ici. L'Angelot semblait émerveillé par tout ce qu'il voyait. En fin de compte si, il y a bien quelque chose de beau ici, pensais-je, saisi par son sourire radieux. Je me giflai mentalement en maugréant dans ma barbe.

Au bout de 2 minutes chrono, Hanji revint vers nous à toute vitesse, les bras chargés d'une montagne de vêtements.

« Mission accomplie ! Trop bien ! J'ai même trouvé tout plein d'autres trucs ! Tiens Angel, ça c'est pour toi ! File moi Cocotte que tu puisses essayer ! Et tiens, ça Livaï c'est pour toi ! Faut à tout prix que tu essayes ! » s'excita-t-elle en sautillant dans tout les sens.

« Même pas en rêve. »

« Bon ben tant pis. Dans ce cas tu veux bien tenir Cocotte pendant que j'essaye quelques maillot de bain ? »

Je saisis d'un geste vif les vêtements qu'elle me tendait. Hors de question que je porte la poule et que je laisse cette folle se trimballer en maillot de bain dans une galerie marchande. On ne savait pas de quoi elle pouvait être capable. Ou du moins si justement je savais parfaitement de quoi elle était capable. Je préférais encore essayer ces immondices. J'étais bon pour me doucher à nouveau en rentrant.

Pour mon plus grand malheur les cabines étaient blindées avec tout ce monde. Je me retins d'ailleurs d'en frapper un ou deux pour passer mes nerfs. Une seule cabine se libéra après 10 minutes d'attente. Ne voulant pas perdre plus de temps dans ce lieu immonde, je poussai l'Ange dans la cabine et l'y suivis. Elle était bien assez grande pour nous deux.

« Eeeh Oooh Livaï ! Tu es bien entreprenant aujourd'hui ! » se moqua Hanji.

« La ferme sale cafarde. »

Rien de bien méchant après tout, nous n'avions que quelques hauts à essayer.

« Magne toi, qu'on puisse passer à autre chose » ordonnais-je à l'Ange, passablement irrité.

« Ah ben on baigne dans la bonne humeur à ce que je vois... »

Je portais les vêtements qu'Hanji m'avait donné jusqu'à mon visage. Bon la bonne nouvelle c'est qu'elle avait eu la délicatesse de me choisir des articles n'ayant jamais été porté. Il n'y avait aucune odeur corporelle sur les tissus.

Je retirai mon haut d'un mouvement souple et remarquai que l'Ange s'était retourné par pudeur. Son côté prude était assez marrant en soi. Du moment qu'il se dépêchait. J'enfilai rapidement le premier haut et constatai qu'il était parfaitement à ma taille. Face au miroir je manquai de m'étrangler à la vue du texte tagué sur la poitrine JE SUIS UNE PRINCESSE ET JE T'EMMERDE.

Les gloussements dans mon dos finirent de m'achever. En un dixième de seconde le sweat passa comme une balle de ma personne à la tête d'Hanji.

Avec appréhension, j'essayai le deuxième haut, une chemise noire à col rond. Plutôt bien cintrée mais rien de transcendant. Je jetai un coup d'œil à mon colocataire de cabine pour voir où il en était et constatai qu'il était torse nu. Mon regard dériva sur les lignes de son dos. De prime abord il ne semblait pas bien costaud mais de ce que je voyais il était plutôt bien bâti. Ses épaules étaient musclées et son dos semblait ferme. Pas mal du tout. La cicatrice barrant un côté de son dos ne gâchait en rien son charme.

Avant de me faire choper à le mater, je me retournai vers le miroir. Hanji tira soudain sur le rideau de cabine comme une folle, impatiente. Pour ma part j'étais habitué. L'Ange manqua de faire une crise cardiaque et enfila à la va vite un Tshirt blanc et gris assez seyant.

« Ouuuh, cachez-vous tous! La brigade des bombes atomiques est dans la place ! »

Satisfaite du résultat, elle referma le rideau aussi sec.

Bon, haut suivant. Il s'agissait d'un pull léger rayé bleu nuit. J'enlevai donc ma chemise et en levant le regard vers le miroir je vis l'Angelot lorgner sur ma personne. Il sembla détailler minutieusement les lignes de mes abdominaux que gâchait mon bandage tout frais. J'esquissais un sourire suffisant.

« Jaloux ? »

Il sursauta et se retourna précipitamment en s'étranglant.

« Quoi ? Pas du tout. »

« Dis Livaï tu lui fais quoi à notre Ange préféré là dedans ? Il en fait du bruit ! Son cœur bat comme un marteau piqueur !» brailla-t-elle à tout va au milieu des clients.

« Crève ! » lui répondis-je d'une voix glaciale.

J'arrivais ENFIN au dernier vêtement. J'étais excédé. Un pull léger d'un blanc pur. Taille XXXXXL ? Cela se confirma alors que je m'observais dans le miroir. Le pull, trop grand, laissait apparaître une de mes épaules et mes mains étaient recouvertes par les longues manches.

« Oï Hanji tu te fous de moi ? » dis-je d'une voix polaire.

L'Angelot, curieux, se retourna afin de m'observer alors qu'Hanji entrait sans cérémonie dans la cabine.

« OH MON DIEU ! » s'extasia-t-elle. « Livaï tu es juste trop sexy comme ça ! Ce vêtement te rend beaucoup plus mignon que tu ne l'es ! Pas vrai Angel ?! »

« Tu veux mourir ?! » lui répliquai-je en lui assénant un coup de pied qui la fit voler hors de la cabine dans un tintamarre assourdissant. Nous n'allions pas tarder à nous faire virer. Tant mieux. Je constatai que l'Ange m'observait en souriant. Oui, je peux être parfois sanguin et brutal mais je savais que je ne ne faisais pas grand-mal à Hanji.

« Arrête de sourire comme un idiot » balançais-je sèchement. Il se mit à pouffer. Et je ne pus empêcher un petit sourire de fleurir sur mes lèvres.

Ma patience ayant atteint ses limites, j'extirpai tout ce beau monde de cet enfer, ignorant les jérémiades d'Hanji.

« Mes maillots de baiiiin ! Mais allez s'il te plaît ! »

Sous mon regard glacial elle comprit qu'elle avait déjà poussé assez loin. Les caleçons réglés (elle avait vraiment pris des caleçons Superman?), elle suivit le mouvement jusqu'au supermarché voisin où les courses furent expédiées en un temps record.

Nous nous dirigions vers le parking où la Jeep d'Hanji était garée quand, les sens en alerte, je perçus la menace. Quatre vampires avançaient vers nous d'un pas félin. Je ne les connaissais pas, eux non plus visiblement. Ils avaient du capter l'odeur de l'Ange qui pouvait agir comme un véritable aphrodisiaque. Je suis bien placé pour le savoir.

Putain pas moyen d'être tranquille.

J'agrippai l'Angelot et le poussai derrière moi tout en fixant les emmerdeurs. L'Ange tenta de se dégager mais je lui ordonnai le plus bas possible « Ne bouge pas. »

A l'urgence de mon ton, il devina qu'il se passait quelque chose. Hanji fit front avec moi, la poule dans les bras.

Les vampires continuaient à avancer vers nous. Les yeux rougeoyant, ils se léchaient les lèvres d'anticipation. Deux d'entre eux avaient du être transformés sur le tard, ils affichaient l'apparence d'octogénaires. Pas de bol... Les deux autres avaient l'air d'ados. Ça ne voulait rien dire. Je ne sous estimerai personne avant de pouvoir les jauger. Je leur jetai un regard noir et froid et relevait le menton d'un air supérieur.

« Essaye de résister du mieux que tu peux » soufflai-je à l'attention de l'Ange. Je laissai filtrer un peu de mon pouvoir qui alourdit soudain l'air nous entourant. Je sentis l'Angelot défaillir légèrement. Hanji sifflotait et Cocotte n'était pas le moins du monde perturbée. Les vampires stoppèrent net. Deux d'entre eux, les deux petits vieux, posèrent un genou à terre dans un grognement rauque. Les deux jeunes hésitèrent en grimaçant. Du menu fretin. Je leur lançai un regard de défi et accentuai encore la pression. Qu'ils osent pour voir.

« Faites-moi plaisir. J'ai un sérieux besoin de me défouler. »

Les deux jeunots clignèrent des yeux. Voyant leurs compagnons du 3e âge filer, ils décidèrent que le jeu n'en valait finalement pas la chandelle et leur emboîtèrent le pas.

« Han, sont pas drôles... » pesta Hanji, déçue.

« On rentre ».

Une fois rentré au manoir sans encombre, je vis que les autres nous attendaient dans le séjour, l'air mystérieux.

« Quoi ? »

« Livaï tu as reçu une invitation » lança Pétra en me tendant une enveloppe.

« Une invitation ? »

« Oui. Pour le bal vampirique annuel organisé cette année par Sir Mike » ajouta Gunther.

« Eeerk ! Le Noble écossais hyper chelou qui renifle tout le monde ! Dégueu !» s'égosilla Hanji. Leur dernière entrevue s'était plutôt mal passée. Elle lui avait explosé une vasque de 100 kg sur la tronche. Il avait essayé de la peloter.

Je lus le carton d'invitation.

Livaï, Haut Noble de la caste Vampirique,

Vous êtes convié, vous et vos amis, à la réunion traditionnelle vampirique sur le thème cette année du bal costumé.

Veuillez vous parer de vos plus beaux atouts afin de faire honneur à votre lignée.

Allégeance,

Sir Mike.

Figuraient également la date et l'heure de l'événement. Le fameux bal se déroulait dans deux jours à la nuit tombée dans la demeure de Mike. Mike était une ancienne connaissance. Nous n'étions ni amis ni ennemis. C'était un vampire plutôt pacifiste. Et assez lourd avec les femmes. Lui se décrivait comme LE Don Juan écossais.

Je n'avais que faire de ce genre de cirque. Chaque année, les plus hautes instances vampiriques et leurs proches se rendaient à cet événement organisé à chaque fois par un Noble différent. Je n'y étais pas allé depuis fort longtemps et n'avais aucune envie d'y remettre les pieds. Tous ces enfoirés de la Haute allaient être là, non merci je passe mon tour.

Mais en avisant l'Angelot cette idée de bal me parut finalement moins mauvaise. Ce serait l'occasion d'imposer à tous mes choix. L'Ange vivait parmi nous et il était sous ma protection. Quelle meilleure occasion de faire passer le message ! Personne n'oserait plus venir m'emmerder.

En fin de compte cette invitation tombait à pic.

« Un bal ! Quelle connerie ! Ils s'entêtent à nous envoyer ces invitations alors qu'ils savent très bien qu'on s'en fout totalement » se moqua Gunther sous l'approbation d'Hanji.

« On y va » énonçai-je d'un ton implacable.

« Hein ?! Quoi ?! Qu'est ce que tu as dit ? » s'égosilla Gunther.

Hanji me fixait, abasourdie. Petra et Eld souriaient.

« Ne me fais pas répéter. Je te dis qu'on y va. »

Dans deux jours nous allions bel et bien aller à ce putain de bal de l'enfer.


Voilà finiii ! Alors qu'est ce que vous en avez pensé ?

Pour ma part je trouve le passage où la poule fait la gueule dans les bras de l'Angelot à mourir de rire XD

Enfin j'espère que vous avez aimé ce chapitre ^^

Ah et je me disais qu'il allait peut être falloir que je modifie mon paragraphe d'accroche pour la fic, qu'est ce que vous en pensez ? Je l'avais écrit au tout début quand je ne savais pas trop encore où j'allais et peut être qu'il n'est pas hyper représentatif

En tout cas ne soyez pas surpris si ça change un jour X)

Je vous dit à la prochaine pour le chapitre suivant !

Gros bisous à vous !

Tchuss

Grimmy06