"Si tu gagnes, tu vis.

Si tu perds, tu meurs.

Si tu ne te bats pas, tu ne peux pas gagner."

Eren Jaeger - snk


I'm back ! Je ne saurai quoi dire de plus après tout ce temps. Pour me faire pardonner je vous sors un chapitre... long. Très long.

Un énorme merci à tous ceux qui m'ont encouragé et qui m'encourage encore ! Et un énorme merci pour toutes ces jolies reviews que vous m'avez laissé ! Je les ai relu encore et encore et ça m'a énormément motivé ! Je ne vous embête pas plus je vous laisse lire ! Plein de bisous ! Je suis consciente que ça fait un petit bout de temps donc j'attendrai patiemment vos retours !


CHAPITRE 18 :

PDV de l'Ange :

Le soleil matinal vint doucement chatouiller ses paupières. Émergeant de son sommeil profond, l'Ange s'étira comme un chat. Les derniers jours avaient été plutôt éprouvants.

Ils étaient rentrés d'Egypte l'avant veille au soir. S'en était suivie une séance interminable de nettoyage et de pansage. Lui-même s'en était plutôt bien tiré par rapport aux autres. Il avait eu droit à 3 points de suture sur la tempe. Mais la blessure cicatrisait déjà grâce à sa nature d'immortel. Pétra, après un scanner à l'hôpital, s'était vue prescrire un repos forcé. Quant à Hanji, elle était mutique depuis son retour, en proie aux remords qui la tourmentaient. Elle avait elle même remis en place le bras de Gunther qui avait pris soin de cacher sa douleur pour ne pas l'accabler davantage. Réfugiée ensuite dans sa chambre, Hanji n'en était plus sortie.

Pour ce qui était de Livaï, le Noble avait été très éprouvé tant physiquement que moralement. Tout au long de la bataille il avait encaissé les coups et les blessures sans une plainte et avait du gérer sa propre férocité au combat afin de ne pas blesser mortellement Hanji. L'Ange était bien conscient que Livaï n'était pas du genre à combattre avec des pincettes. Clairement, cela avait du être une torture pour lui de combattre une sœur d'arme. Dès leur retour au manoir, Livaï s'était précipité dans sa salle de bain où il s'était enfermé 3 heures durant. Il avait ensuite succombé à un sommeil réparateur, sans se préoccuper outre mesure de ses nombreuses blessures.

La troupe avait chargé l'Angelot de penser les plaies du Noble avec une cure d'Argent, au prétexte qu'eux même étaient trop occupés à gérer leurs propres blessures. Mais l'Ange avait parfaitement capté les petits regards de connivence échangés. Pas discrets ces vampires. Le concept était a priori simple. Etaler de l'argent chaud sur les blessures les plus profondes. Mais allez donc garder les idées claires à la vue du corps magnifiquement sculpté du Caporal endormi ! Et là on ne parle même pas du fait de le toucher... Il lui avait fallu toute une nuit pour terminer sa tâche, ce qui avait fini de l'épuiser aussi bien physiquement que nerveusement.

Perdu dans ses pensées, Angel perçut du mouvement à ses côtés et sursauta, cette fois complètement réveillé. Un souffle chaud vint lui caresser le visage. Il écarquilla les yeux et son cœur eu un raté.

Il avait dû s'endormir à son tour après avoir appliqué l'argent sur son patient. En résumé, il était littéralement allongé dans le lit de Livaï. Et l'objet de ses pensées était à moins de 3 cm de son visage, endormi comme un loir, le visage détendu. L'image qui s'imprimait sur sa rétine lui paraissait surréaliste. C'était rare de le voir aussi décontracté et le vampire paraissait si jeune et vulnérable ainsi.

Profitant que l'autre était dans un sommeil profond, il se permit de contempler chaque parcelle du visage de l'être qui était devenu son univers en si peu de temps. Sans lui, l'Ange était conscient qu'il n'aurait pas fait long feu dans ce monde qui lui était hostile. Le souffle court, il tendit une main hésitante et effleura avec délicatesse les cheveux de jais. C'était dans ces moments-là qu'il se disait qu'il pourrait aller jusqu'à subir les pires souffrances pour lui. Il espérait vraiment ne pas être lié à qui que ce soit dans son monde d'origine car il savait maintenant qu'il ne pourrait plus vivre sans Livaï. Il était devenu comme une drogue pour lui.

Tout à ses pensées, il suspendit sa caresse lorsque deux prunelles anthracites le fixèrent intensément.

« Qu'est ce que... » souffla le convalescent d'une voix encore ensommeillée.

Heureux, l'Angelot lui servit un magnifique sourire qui laissa le Vampire confus. Encore perdu dans les limbes, Livaï le fixait avec incompréhension. Sans attendre de réaction, l'Angelot se rapprocha et se pelotonna contre lui pour lui apporter sa chaleur. Il sentit le frémissement qui parcourut immédiatement le corps de son compagnon, suivi d'un petit gloussement rauque qui le remua profondément.

« Toi... » murmura Livaï, amusé par le petit jeu de l'Ange. «Est-ce qu'il s'est passé quelque chose cette nuit dont je ne me souviendrais pas ? Tu en as profité pour abuser de moi, c'est ça ? » ricana-t-il.

« Hein ? Quoi ?! »

Comme piqué par une guêpe, l'Ange se redressa sur un coude.

« Ça va pas la tête ? Je ne suis pas un pervers ! Et encore moins un nécrophile !»

« Techniquement parlant on peut considérer que je suis mort donc désolé pour toi Honey mais il me semble que si » le taquina Livaï. « Et puis je suis étonné d'entendre ce mot venant de quelqu'un ayant perdu la mémoire. »

Faussement vexé, l'Ange fit mine de se lever du lit mais Livaï ne lui en laissa pas le temps. Il lui saisit le poignet d'une main de fer et le tira vers lui de tel sorte que l'Angelot bascula sur lui.

« Tu n'as pas répondu à ma question de tout à l'heure. A-t-on fait des folies dont je ne me souviens pas ? Je serais déçu de ne pas m'en rappeler » murmura-t-il avec un sourire carnassier.

« Qui sait...» répondit l'Angelot en haussant les épaules. Il était décidé à ne plus se laisser déstabiliser par ses moqueries incessantes.

Livaï le fixait intensément, les pupilles complètement dilatées, tel un prédateur fixant sa proie. Ce qui avait le don de beaucoup trop le perturber pour son bien.

« Tu me fais penser à un chiot pris à faire une bêtise Angel ! Je t'intimide ? Je suis si extraordinaire que ça ? »

Il n'a pas idée. Ah mais si, il en est parfaitement conscient le bougre. Il jubile !

« C'est comme ça que tu comptes me séduire le vieux ? » le chambra-t-il en retour.

Mais Livaï ne sembla pas se formaliser de l'insulte à peine voilée et le serra contre son torse nu, leur peau seulement séparée par le t-shirt de l'Angelot. L'Ange déglutit en sentant les muscles fermes de ce corps froid contre le sien. Ses pensées dérivèrent malgré lui sur les abdos dessinés qu'il avait du effleurer lors des soins.

Il sentit le souffle du vampire s'accélérer, au même rythme que le sien.

« Nan, pour ça j'avais plutôt pensé à quelque chose dans le genre... » souffla Livaï en saisissant le menton de l'Ange pour lui relever la tête. Il l'observa longuement, comme pour le provoquer. Son regard perçant semblait sonder l'Ange jusqu'au plus profond de son âme. Il était dit que tout passait par le regard. Et c'était vrai. Livaï attira lentement le visage du brun jusqu'à lui. Leurs lèvres s'effleurèrent doucement, leurs souffles se mélangeant. Puis Livaï lui embrassa doucement le front avant de s'éloigner, observant sa réaction.

« Tu t'attendais à quelque chose de spécifique ? Tu me sembles déçu Angel » le taquina l'ébène.

Le cœur prêt à éclater et le souffle rauque, l'Ange mit un certain temps à reprendre ses esprits. Puis il arbora un sourire tremblant. Il saisit la nuque de Livaï et le tira à lui pour l'embrasser à pleine bouche, surprenant son compagnon.

Après une fraction de seconde d'hésitation, Livaï passa ses mains sur les reins du brun et le colla le plus possible à lui. Il sentit sa peau frémir à son contact et un rire satisfait lui échappa. Mais l'Angelot ne voulait pas lui laisser le loisir d'avoir le contrôle. Il lui détacha les mains de sa taille et les plaqua sans douceur de part et d'autre de sa tête, ce qui fit encore rire Livaï. Entendre le son de son rire était toujours quelque chose de… stupéfiant. Mais l'Ange ne se laissa pas déconcentré. Sans attendre, il surplomba le Vampire et le fixa droit dans les yeux. Livaï se laissa examiner, curieux et amusé de l'envie qu'il décelait dans les yeux de son vis à vis.

L'Ange, les prunelles étincelantes, lui saisit à nouveau la nuque et lui imposa un baiser profond, forçant ses lèvres à s'ouvrir. Il entremêlèrent leur langues tout en pressant leur corps l'un contre l'autre. Toujours plus de contact. Les mains se perdant sur le corps de l'autre. Lorsque l'Angelot cessa son baiser pour reprendre son souffle, Livaï le tira d'un mouvement sec vers lui. Il lui perça le bord de la lèvre de ses canines. Montrant ainsi son mécontentement face à la distance du brun et marquant son territoire. Une goutte de sang perla sur le menton de l'Ange que Livaï fit disparaître d'un coup de langue. Les yeux du vampire passèrent au rouge carmin, un rouge profond. L'appel de la luxure.

« Je te protégerai » souffla l'Angelot avec difficulté.

Livaï eu un petit rire avant de coller son corps au sien.

« Qui compte protéger qui ? » souffla-t-il, amusé.

Sans lui laisser l'occasion de répondre, il scella à nouveau leur lèvres. Plaqué l'un contre l'autre, chacun percevait aisément le désir montant de son conjoint. Livaï dériva de la bouche de l'Ange afin de déposer des baisers papillons dans ce cou qui lui faisait tellement envie ces derniers temps, inspirant profondément l'odeur de cannelle unique et envoûtante. L'Ange laissa ses mains dessiner le torse du Vampire, atteignant timidement ces abdos qui l'avaient hypnotisé un nombre incalculable de fois. Proche de perdre tout contrôle, l'Ange poussa soudain un cri aigu et bondit du lit.

« AH NON, ça suffit ! C'est quoi ton problème ?! »

Livaï le regarda avec des yeux hagards, le souffle haletant.

« Heu ? »

« Pas toi ! ELLE ! » râla-t-il en pointant un doigt accusateur vers Cocotte qui se dressait en position de combat au pied du lit. Elle venait de lui attaquer méchamment la cheville.

La poule lui jeta un regard meurtrier et se jeta avec hargne sur lui. Elle bondit comme un boulet de canon vers sa tête et s'agrippa à sa crinière déjà en bataille. Livaï, figé, les regarda avec des yeux ronds pendant qu'une bataille surréaliste commençait au milieu de son lit. Consterné, il contempla son oreiller explosé, ses draps emmêlés, les plumes et les touffes de cheveux qui maculaient son dessus de lit. Puis il fixa son regard polaire sur les deux combattants, occupés à zigzaguer au milieu de sa chambre tout en laissant un BORDEL monstre dans leur sillage !

« Oï. Vous vous foutez de moi ? » grogna-t-il, soudain accroupi comme un fauve dans son lit.

Il bondit d'un mouvement fluide et chopa la volaille par le croupion d'une poignée ferme, l'obligeant à lâcher sa proie. Il fixa les yeux globuleux d'un regard mortellement sérieux.

« C'est...quoi...ce...foutoir... » articula-t-il entre ses dents.

Les plumes gonflées, Cocotte le contemplait fixement. Puis elle cligna des yeux avant de se lancer dans une litanie de caquètements révoltés.

« C'est mon problème » asséna-t-il en la reposant par terre. « Ne me pousse pas à bout. »

La poule le regarda méchamment, puis la tête haute se dirigea vers le couloir en secouant ses ailes. Elle grommelait littéralement.

Un sourire aux lèvres, Livaï lui lança : « Moi aussi sweetie. Moi aussi... ».

Cocotte, soudain ragaillardie, quitta les lieux en lançant un regard triomphant à l'Ange.

« Il s'est passé quoi là ? » balbutia ce dernier.

« HEY ! C'était quoi cette cacophonie tout à l'heure ? Et pourquoi y a une odeur de sang qui traîne ? » beugla Gunther qui venait d'apparaître à la porte de la chambre.

Sans prévenir, Livaï saisit rapidement l'Angelot et le plaqua contre son torse.

« Mais ça va pas ?! » paniqua Angel sous le regard entendu de Gunther. Il tenta de repousser Livaï loin de lui. En vain.

« C'est pas franchement discret Angel. Si tu vois ce que je veux dire... » souffla Livaï en penchant la tête sur le côté, très amusé par le visage maintenant cramoisi du brun.

« Je veux mourir » souffla l'Angelot en fermant les yeux pour ne plus voir la mine goguenarde de Gunther.

« Rien d'important » jeta Livaï à l'intention de Gunther.

« Je vois ça » répliqua Gunther hilare à la vue du visage cramoisi du brun. « J'allais juste voir comment se portait Pétra. Alors je vous laisse hein... Et bonne baise ! »

« OU alors je tue tout le monde avant de me suicider » se lamenta l'Ange.

Livaï le fit taire avec un léger baiser avant de lui mordiller encore une fois la lèvre.

« Mais arrête ça ! » protesta sa victime.

« Je ne fais que marquer mon territoire » lui répondit Livaï, le visage faussement innocent. « Pour ce qui est de tout à l'heure avec Cocotte… essayes de ne pas trop traîner dans ses pattes. Disons qu'elle a un peu trop tendance à me couver comme son poussin. Pour me protéger du grand méchant loup ? » le taquina-t-il en mordillant à présent sa clavicule à présent découverte.

« Qui est le grand méchant loup, on se le demande hein... » murmura l'Ange. Puis il se figea soudainement.

« Je dois y aller » énonça-t-il d'une voix vide.

« Non. »

« Lâche moi ! » cria-t-il en dégageant Livaï d'un geste brusque avant de détaler dans le couloir.

Une fois réfugié dans sa chambre, l'Ange s'adossa contre la porte, le souffle court. Il venait de comprendre quelque chose. Quelque chose qui lui glaçait le sang.

Cocotte protégeait Livaï.

Elle était en quelque sorte son gardien et avait systématiquement tenté de l'éloigner de tout danger. Et ce même gardien s'acharnait à le garder loin de Livaï. Cocotte avait probablement détecté quelque chose en lui. Quelque chose qui nuirait à Livaï. Quelque chose de dangereux.


PDV Livaï :

Qu'est-ce que c'était que ça ?! Je rêvais ?!

Il était venu dans mon lit. Il m'avait allumé comme pas possible. Son odeur de cannelle m'avait rendu dingue. Et il avait osé me laisser en plan au milieu du couloir ?! Le petit con !

Le souvenir des baisers échangés me revint en mémoire et je me dirigeais vers ma salle de bain pour me réfugier sous une douche glacée afin de me remettre les idées en place. Il était tôt. Je décidai de partir en extérieur pour me décharger de toute cette frustration. Je sautai directement de la fenêtre, ne souhaitant rencontrer personne avant de m'être défoulé.

Je m'enfonçai dans les bois avoisinants que je parcouru durant près de 2 heures. J'en profitai pour exercer mes sens. Dans la petite clairière la plus au nord de mes terres, soit à environ 20 km du manoir, je tombai sur une harde de cerfs et abattit les deux spécimens les plus âgés, ne leur laissant aucune chance. Alors que je venais de prendre une gorgée de sang chaud, je sentis sur mes joues de doux effleurements et constatai qu'il s'était mis à neiger. Étrange pour la saison. Mais ma vie elle-même était étrange me direz-vous. J'ai toujours aimé la neige. Et au cas où vous vous poseriez la question, non, je ne ressentais bien entendu pas le froid. Je décidai de m'asseoir sur une souche d'arbre un instant pour mettre mes idées au clair et fermai les yeux.

Mes pensées retournèrent à mon sujet de préoccupation numéro 1. Cet état m'irritait profondément. Non en fait c'était l'Ange qui m'irritait ! Pourquoi avait-il fallu qu'il vienne s'écraser comme une merde dans mes bois, celui-là ? Ma vie était beaucoup plus simple avant bordel ! Depuis ce jour quelque chose avait changé en moi. Je le ressentais de plus en plus. Une nouvelle énergie circulait dans mes veines, se renforçait chaque jour. Je la sentais jusqu'au bout de mes doigts, comme un courant électrique. Drôle de sensation en vérité. J'étais perplexe. Etait-ce les effets de ce qu'on appelait le coup de foudre ? Bref l'humour n'était toujours pas mon fort.

Je soupirai. Je radotai et j'en avais ma claque.

Vidant mon esprit de toute pensée je relevai la tête pour savourer le contact des flocons de neige mais constatai, déçu, qu'il ne neigeait plus. J'ouvris les yeux, décidé à retourner au manoir quand une chose insensée se produisit.

Les pupilles soudain dilatées, je fixai les flocons de neige suspendus autour de moi, comme arrêtés par le temps.

« Que… Comment... »

Et il en faut beaucoup pour me clouer le bec.

Les flocons étaient littéralement figés, ils ne tombaient pas, comme si le temps était suspendu. Cette situation défiait toutes les lois de la gravité. Comment était-ce possible ? Est-ce que j'étais encore dans un de ces rêves ? Je me levai brusquement et cherchai frénétiquement autour de moi, tous mes sens en alerte. Je ne détectai que les cadavres de cerfs encore chauds à côté de moi. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Je fixai à nouveau les flocons de neige immobiles. Au bout de quelques instants, je levai la main pour les toucher et ils se remirent instantanément en mouvement, soumis à nouveau à l'attraction terrestre.

« Est-ce que je deviens fou ? » murmurai-je.

Je m'énervai soudain : « Ouais, c'est l'autre qui me rend chèvre ! J'ai des hallucinations maintenant ! »

D'un pas rageur, je récupérai mes deux trophées et pris le chemin du retour. Je revins épuisé mais calme et déposai les deux carcasses de cerfs dans la réserve pour mes compagnons. Je décidai de prendre une nouvelle douche et de me changer. Je devais m'être fait des idées car c'était insensé pour moi. Je devais me maîtriser, merde. Jamais, je dis bien jamais, je n'avais vu une telle chose se produire. Aucun vampire n'était capable de ce genre exploit. Est ce qu'Hanji avait fait des expériences sur moi sans que je le sache ? No way.

L'eau chaude me libéra de ces interrogations sans fin. Lorsque je rejoignis la cuisine, Pétra, la tête bandée, sirotait un thé en compagnie d'Eld.

« Livaï, tu es levé ! » s'écria-t-elle, toute heureuse.

« Hmm. »

Je m'installai à leur côté, pensif.

Pétra et Eld échangèrent un regard entendu.

« Un problème ? »

« Une dispute de couple ? » le chambra Eld.

« Tu veux mourir ? » grognai-je.

Tch. Et puis quoi encore. Je me renfrognai dans ma tasse. C'était une évidence, il y avait quelque chose entre nous. Mais je ne saurais dire quoi. Je ressentais ça comme un lien nous entremêlant. Je ne savais pas vraiment quel mot mettre dessus.

Merde.

« Où sont les autres ? » demandai-je la tête ailleurs.

« Angel et Gunther sont partis faire des courses » énonça Pétra. « Et Hanji n'est toujours pas sortie de sa chambre. Elle m'inquiète énormément. »

« Attends, c'est quand même elle qui nous a attaqués. Tu t'inquiètes pour elle ? C'est elle qui devrait être désolée et se remuer les fesses, non ? Au lieu de bouder dans sa chambre » se renfrogna Eld.

Pétra soupira. « Je sais. Mais après le choc de sa rencontre avec son bourreau, après tant de souffrances, imagine comment elle doit se sentir. Je la connais, elle doit culpabiliser à fond. Nous sommes sa seule famille et elle s'est vue nous blesser sans pouvoir faire quoi que ce soit. Tout en sachant qu'elle s'était mise seule dans cette situation. J'ai peur qu'elle ne relève pas la tête » souffla Pétra en me coulant un regard.

« Vous faites chier... » soupirai-je. « Ça va, j'ai compris. »

Je montai au pas de charge à l'étage et défonçai la porte d'Hanji qui ne sursauta même pas. Elle était recroquevillée dans un fauteuil, dans la même tenue dégueulasse qu'à notre retour, les cheveux sales et emmêlés. Erk. Elle me fixa de ses yeux mornes.

« VA TE LAVER BORDEL ! Bouge ton cul et arrête de t'apitoyer sur toi même, tout le monde a morflé. Tu as bel et bien commis une erreur monumentale en partant seule comme une idiote ! Mais ce n'était pas la première fois et je suis sûr que ce ne sera pas la dernière ! Donc je ne vois pas en quoi cette fois ci serait différente par rapport aux autres ! Tu as besoin que je te frappe pour aller mieux ?! Conneries. Tu vas payer pour ça, soyons clair. Et je déciderai de la punition ! Pour le reste ce n'était même pas vraiment toi, ce salopard contrôlait ton corps. Maintenant il est mort. Tu entends Nephtis ? Il est mort ! C'est fini ! C'est la dernière fois que je t'appelle comme ça ! Alors maintenant vis ou casse toi d'ici ! Je ne veux pas de dépotoir dans ce manoir ! »

Irrité, je fis demi-tour et rejoignis mon bureau pour régler les affaires en retard. Pas moyen d'être tranquille chez soi. Quelques heures plus tard, la porte de mon bureau s'ouvrit sur une Hanji étincelante de propreté. Elle déposa un plateau avec une tasse de thé sur mon bureau. Je l'observai sans dire un mot, accoudé au bureau, le menton posé sur mes mains entremêlées.

Elle resta devant moi un bon moment sans rien dire, les yeux dans le vague. Je pris avec difficulté le peu de patience qu'il me restait et lui laissai le temps qu'il lui fallait. Après une profonde inspiration elle prit la parole : «J'accepte la punition. Quelle qu'elle soit. Je vais me racheter et... je n'abandonne pas. »

Puis elle sortit sans rien ajouter tandis qu'un sourire satisfait relevait le coin de mes lèvres.

Les semaines suivantes s'avérèrent… intéressantes.

Les blessures se remettaient sans problème, nous n'étions pas vampires pour rien.

Le problème, c'était Hanji. Elle était repassée en mode hystérique. Retour à la normale.

En pire.

Elle poursuivait les membres de la troupe et faisait son possible pour se faire pardonner. Elle saoulait grave. Même Cocotte en avait marre et s'était carapatée dans sa tanière.

Je lui avais énoncé la punition que j'avais fixée : 3 mois de ménage intensif. Elle n'avait pas moufté et s'était attelée à la tâche sans tarder. Depuis, pas moyen de circuler dans la maison sans la voir débarquer et nous suivre à la trace avec le balai ou la serpillière. Impossible de poser une tasse sans la voir immédiatement disparaître dans le lave vaisselle. Je l'avais shooté quand elle avait entrepris de m'essuyer la bouche avec une serviette à table. Mais qu'est-ce qu'il m'avait pris de lui coller 3 mois ! Ça allait être l'enfer...

Mais contrairement à son moi d'avant elle était devenue bien trop docile. Du coup la troupe la faisait tourner en bourrique en espérant faire émerger l'ancienne Hanji.

« Hanjiiii ! » brailla Gunther. « J'ai soif ! »

« Oui tout-de-suite ! Que veux-tu, un verre de sang, de l'eau, du café, du thé ? »

« Je veux un verre de jus d'orange. »

« Je vais chercher une bouteille . »

« Frais. Ça me donne des aigreurs sinon. »

« Ah bon ? Euh, je suppose que je vais devoir aller acheter des oranges alors. Pas de problème ! Je reviens dans une heure !» jeta-t-elle avant de foncer dans son garage.

Gunther soupira en entendant le moteur de sa jeep. « Livaï, elle va me rendre dingue. Rendez-nous notre Hanji, merde ! » se lamenta-t-il en levant les yeux au ciel. Il sortit son téléphone portable et pianota un numéro. « Non, en fait reviens, j'ai plus soif. » 30 secondes chrono après, la Mary Poppins du manoir rappliquait.

« Tu sais ce qui me ferait plaisir Hanji ? » demanda Gunther d'un air songeur.

« Oui, quoi, tout ce que tu veux ? »

« Une de tes motos » roucoula-t-il en papillonnant des yeux.

« QUOI ? » s'empourpra-t-elle.

« Aïe, qu'est-ce que je souffre » geignit le viking en se frottant l'épaule.

« D'accord. Je t'en donne une, pas de problème. Tu pourras choisir. Bon je vous laisse, je vais faire le potager et arracher les mauvais herbes ». Puis elle fonça, concentrée sur sa nouvelle tâche.

« Bien tenté » soufflai-je. Ça avait presque marché.

Pour ma part, j'étais plutôt d'une humeur massacrante. L'Ange m'évitait comme la peste depuis notre petit pelotage matinal. Ma patience commençait à dangereusement s'effriter. Je me levai brusquement, faisant sursauter Eld non loin, et partit à la recherche du criminel. Il allait falloir mettre les choses au clair. Il ne me semblait pas avoir fait une quelconque gaffe. Je le trouvai dans sa salle de bain, torse nu, en train de se raser le menton. Oui, les Anges ont les poils qui poussent. Contrairement aux vampires dont l'apparence demeure la même qu'à l'heure de leur transformation. Je le contemplai un instant avant qu'il n'aperçoive mon reflet dans le miroir. Il sursauta et se tourna vers moi brusquement.

« Quoi, Angel ! Tu veux me raser à mort ? » ironisai-je en regardant, sourcil levé, le rasoir qu'il brandissait devant lui comme un bouclier.

« Laisse moi tranquille. »

« Hors de question. »

« Quoi ?! »

« J'ai dit non. Tu as de la mousse à raser dans les oreilles ?»

Il se renfrogna puis posa son rasoir sur le bord de l'évier. « Qu'est ce que tu me veux ? »

Je m'approchai lentement de lui jusqu'à sentir son souffle affolé sur mon visage. J'entendais son cœur battre la chamade.

« Pourquoi ? » chuchotai-je.

Il me fixa de ses yeux azur sans répondre.

« Pourquoi me fuis-tu ? Pourquoi me donnes-tu pour reprendre aussitôt ? Pourquoi me laisses-tu espérer pour ensuite m'ignorer pendant des semaines ? Est-ce que je me suis mépris sur tes intentions ? »

« Je... »

« J'entends distinctement chacun de tes battements de coeur. Et je perçois parfaitement ton attirance. Alors quoi ? Et ne me prends pas pour un con ! » m'énervai-je.

Je le plaquai contre moi, les muscles de son torse écrasés contre les miens. Je l'embrassai sauvagement alors qu'il gémissait contre ma bouche, m'agrippant les cheveux. A bout de souffle, je le repoussai soudain de toutes mes forces.

« Alors c'est quoi ton problème ?! Putain ! » criai-je en tournant les talons d'un pas rageur.

« LIVAÏ ! »

Je stoppai net, ma poitrine se soulevant de manière saccadée.

« Quoi ?! »

« C'est… c'est parce que je… je… T'ES VRAIMENT TROP CON ! »

J'écarquillai les yeux et me tournai lentement vers lui.

« PARDON ?! »

Mais je fus littéralement figé lorsque je vis des larmes perler aux coins de ses yeux.

« Si Cocotte ne veut pas que je t'approche c'est qu'il doit y avoir une raison ! Peut être même qu'elle sait ce que je suis ! Tant que je ne retrouverai pas la mémoire, qui sait ce qui se cache au fond de mon âme ?! A quoi bon céder si tout peut m'être ensuite retiré en un claquement de doigt ? » cria-t-il, les yeux embués de larmes.

« Tu m'as dit qu'elle te protégeait depuis toujours » continua-t-il d'une voix tremblante. « Pourquoi se comporte-t-elle ainsi avec moi ? Penses-y » me dit-il avec le plus absolu des sérieux. Puis il me contourna et quitta la pièce, sans que je cherche à le retenir. Qu'est-ce qui venait de se passer ? C'était quoi ces conneries ?

Je rejoignis un peu plus tard le salon où la troupe débriefait sur les derniers événements. Sauf Hanji qui tournait comme une guêpe à épousseter chaque livre de la bibliothèque. Angel, recroquevillé dans un fauteuil, avait les yeux dans le vague et ne décrochait pas un mot. Je m'installai à l'autre bout du salon, froissé par son rejet. Il voulait jouer ? Pas de problème. Des conquêtes, hommes ou femmes, j'en avais eu des tas. Il me suffisait de claquer des doigts. On se pâmait sur mon passage... En fait pas tant que ça... généralement les gens flippaient. Bordel, alors pourquoi ce petit con…

« Feraient mieux de baiser un bon coup et de nous foutre la paix » entendis-je grogner distinctement. Je levai les yeux pour confronter l'impudent mais tous regardaient ailleurs, un sourire innocent aux lèvres. Tous sauf l'Ange qui me fixait, les yeux brillant d'une lueur indescriptible.

Je soupirai, m'avouant vaincu. « OK. Prochaine mission : je veux que tout le monde se concentre sur ses contacts. Trouvez moi un moyen de remédier à la foutue perte de mémoire de cet idiot plumé. On va trouver une solution » énonçai-je en le vrilla d'un regard intense.

Il cilla. « Et s'il n'y a pas de solution ? »

Je me levai et le rejoignis en deux enjambées. Je posai mes mains sur chacun des accoudoirs et me penchai vers lui pour l'embrasser. Devant tous.

« Tu ne sais vraiment pas qui je suis, hein. Nous vivrons. Tout simplement. »

« C'est pas trop tôt » se plaignit Eld. « Me rendaient dingues aussi ceux-là. On va peut-être pouvoir se détendre un peu et prendre des vacances.»

« Ouiii » s'exclama Petra et claquant des mains. « Ça fait un bail. J'irai bien faire un tour au Népal. Un peu d'escalade pour s'oxygéner ! »

« Eeeeh ooooh, on a dit des vacances » se plaignit Gunther.

Le carillon de la porte d'entrée retentit à cet instant dans le hall. Eld sortit du salon pour rejoindre l'entrée du manoir. Il revint quelques instants plus tard, la mine déconfite.

« Quoi ? » demandai-je, soupçonneux.

« T'as de la visite. »

« Ça sent le chien mouillé. Je devrais m'inquiéter ? »

Eld haussa simplement les épaules en détournant le regard. Je levai les yeux au ciel et me dirigeai vers la porte d'entrée d'une démarche blasée.

J'ouvris la porte d'un geste vif et tombai nez à nez avec Uri qui me regardait avec espoir. Je refermai la porte aussi sec pour retourner au salon.

« C'est qui ? » cria Pétra de l'autre bout de la pièce.

« Rien d'important » répondis-je.

Mais la sonnette retentit à nouveau, les GRI GRI me vrillant les oreilles. Je ne maudirai jamais assez Hanji d'avoir installé cette sonnette de l'enfer.

Il ne lâchait pas le morceau le klebs ! D'un pas rageur je rouvris la porte, faisant s'engouffrer les flocons dans le couloir. Je grognai en avisant la neige tomber sur mon parquet. Là ça commençait sérieusement à me gonfler.

Je fixai le loup garou d'un œil peu avenant.

« Tu veux quoi ? »

« Je demande l'asile ! » m'implora-t-il la voix tremblante d'espoir. Je plissai les yeux en remarquant les hématomes qui marquaient son visage. Il avait dérouillé.

« Prends tes responsabilités » balbutia le loup.

C'est quoi cette connerie encore.


FINIIIIIII

La suite au prochain épisode.

Nan plus sérieusement, ce chapitre est bien ? J'ai toujours un peu de mal avec les scènes romantiques je sais jamais si ça rend vraiment bien X) J'espère ne pas avoir trop perdu la main aussi.

S'il vous plaît laissez moi une petite review ça fait toujours plaisir ! ^^

En ce moment je suis aussi bien inspiré pour mon autre fic Gangster, n'hésitez pas à aller y faire un tour et me laisser vos impressions ! ^^

A bientôt !

Tchuss

Kiss Kiss

Grimmy06