auteur : Jade
genre : aventure, action, drama... je tente de respecter au mieux le "style" X-Men
personnages : l'histoire n'est pas centrée sur un personnage en particulier, tous seront présents, de façon plus ou moins importante.
notes : certains noms diffèrent selon les traductions, même s'ils ont sensiblement la même signification... dans cette fic j'utilise le nom de Malicia et non Rogue, Diablo pour Nightcrawler, Tornade pour Storm et Wolverine à la place de Serval.
Le nom de Lorna est un clin d'oeil aux comics mais le personnage de cette fic n'a rien à voir avec Lorna Dane
spoilers : les deux premiers volets cinématographiques. L'action se situe quelques temps après le décès de Jean...
feedbacks : je n'ai rien contre, loin de là, mais je n'aime pas "menacer" de ne pas publier la suite de la fic si je n'en obtiens pas, en d'autres termes je ne vous mettrai pas de couteau sous la gorge pour avoir du feedback. J'espère juste que vous prendrez plaisir à lire mon histoire et si vous prenez en plus le temps de me donner votre avis, ce serait très sympa.
rating : tout public
archive : le texte est la propriété de l'auteur
disclaimer : à l'exception de Madison et de quelques autres, aucun des personnages n'est ma propriété mais celle de Marvel (et de tous les chanceux qui ont pu racheter les droits...)
remerciements : à Sunny, Zmamta, Wen, Camille Granger et Isilnar pour leurs gentils encouragements
dédicace : à ceux et celles qui m'ont montré tout ce que l'on peut être... et qui se reconnaitront.
Tout ce que nous ne serons pas.
Il courait. Il ne pouvait rien faire d'autre. Il traversait l'étendue blanche, courait, plus vite qu'il ne l'avait jamais fait, plus vite qu'il ne l'aurait cru possible. Chacune de ses foulées le rapprochait du but. Et pourtant il arrivait toujours trop tard. La vague déferlait sur elle, et il se retrouvait de nouveau à l'intérieur du vaisseau, sans comprendre comment. L'eau se déversait sur Jean tandis que la douleur faisait de même sur lui. Mais ce n'était qu'un rêve, ce ne pouvait être qu'un rêve...
Scott se réveilla, étouffant un cri. Il mit quelques instants à se situer, et ce malgré le fait qu'il faisait le même songe chaque nuit depuis la mort de Jean... car non, la mort de Jean n'était pas qu'un rêve, et elle était terrifiante de réalité. Derrière ses lunettes rubis se mirent à couler quelques larmes qu'il essuya bien vite du revers de la main.
Cela faisait maintenant une semaine que Scott Summers vivait l'enfer. Encore que "vivait" ne fut pas le bon terme, il ne vivait plus justement, il survivait, avec cette incurable blessure qu'était un trou dans le coeur. Il gémit. Il se sentait seul au monde, et il l'était, d'une certaine manière. La seule personne qu'il avait aimé partie, c'était comme si on l'avait amputé d'une partie de lui-même. De la meilleure partie.
- Jean, pourquoi m'as tu laissé... murmura t-il dans l'obscurité de sa chambre et de ses pensées.
Mais il n'obtenait pas de réponse. Il n'entendrait plus jamais la voix de celle avec qui il aurait du partager son existence. Scott avait envie de hurler sa douleur au monde, ne serait-ce que pour qu'elle sorte enfin de son être. Il voulait retirer sa visière protectrice et laisser les deux faisceaux de ses yeux détruire ce qui restait de sa vie. Il ne pouvait pas. Il devait poursuivre son chemin, seul, pour elle. Parce qu'il s'était mis à sa place, et avait compris que c'est ce qu'il aurait voulu, si c'était elle qui était restée. Mais la douleur grandissante le menaçait chaque seconde de renoncer, de le faire basculer dans une folie qui, il le savait, le mènerait à sa perte.
Il ne devait pas y penser.
Sachant pertinemment qu'il allait de nouveau revivre la terrible scène, Scott replongea dans un sommeil tourmenté. La nuit, comme toutes les précédentes, serait longue.
Attention ! s'écria Bobby à la vue du bloc de pierre en chute libre.
De ses paumes, il fit jaillir une rame de glace dense pour contrôler la descente du projective, pouvoir qui lui valait le nom d'Iceberg, tandis que le mutant à la peau bleue situé sur le point probable d'atterrissage de la pierre disparaissait pour réapparaître quelques mètres plus loin, en sécurité. Mais avant que le lourd rocher ne s'écrase au sol, un vent puissant le fit de nouveau s'élever et le repositionna à sa place. La femme qui venait d'accomplir cette prouesse, Ororo Munroe se posa en douceur sur la terre ferme. Aussi connue sous le nom de Tornade, elle avait la capacité de contrôler le temps.
- Je suis vraiment désolée, s'excusa t-elle à l'intention des deux autres. J'ai été distraite.
Ses longs cheveux blancs flottaient dans les airs, et sur son beau visage noir se lisait une certaine lassitude. Kurt Wagner, qui tenait son surnom de Diablo du cirque où il s'était longtemps "produit", lui adressa un sourire d'encouragement.
- Il n'y a pas de mal. Tout le monde est un peu fatigué ces derniers temps.
Les trois mutants s'employaient depuis l'aube à la remise en état de la façade extérieure de l'école. La récente attaque des hommes de Stryker, avait laissé le manoir de Westchester dans un piteux état. Le professeur Xavier, leader du groupe, avait songé que la remise en état des lieux par les élèves eux-mêmes serait une aide au processus de guérison de leurs blessures émotionnelles. Tous avaient été douloureusement frappés par le décès du professeur Grey. Mutante exceptionnelle, femme exceptionnelle, Jean manquait à chacun. C'était à son amie que pensait Tornade alors qu'elle avait perdu le contrôle du bloc. Une onde de tristesse la submergea de nouveau, et elle détourna la tête pour que Bobby et Kurt ne puisse le voir.
- Vous voulez qu'on arrête, professeur Monroe ? proposa Iceberg.
- Oui, faisons une pause, acquiesça Tornade sans le regarder.
Alors que le jeune homme s'éloignait, Diablo vint poser une main sur l'épaule d'Ororo. Un lien tout particulier les unissait. Tornade - avec Jean- avait retrouvé le mutant quelque peu mal en point dans une vieille église, et ils ne s'étaient pas quittés depuis. Il semblait à la jeune femme que cet être bleu au pouvoir de téléportation la connaissait mieux qu'elle ne se connaissait. Comme le montrait le chapelet qu'il portait à sa ceinture, il avait la foi. Ce que Tornade avait perdu, du moins le croyait-elle. Kurt Wagner avait le don de lui redonner foi, si pas en Dieu, en l'homme.
- Long est le chemin du deuil, dit-il doucement de sa voix apaisante aux accents de l'Europe de l'est. Mais il est plus aisé à parcourir lorsque nous n'y sommes pas seuls.
Se retournant, Ororo hocha la tête. A la vue de son visage baigné de larmes, Diablo la prit dans ses bras. Ils restèrent silencieux.
Charles Xavier retira son casque et désactiva le Cerebro. De la main, il frotta ses yeux fatigués et quitta l'immense salle sphérique d'où il tentait de localiser les mutants. Dans son dos, les portes de métal se refermèrent en un bruit sonore, puis le système de verrouillage se fit entendre.
Après les récents événements, le professeur Xavier s'était rendu compte que le temps lui manquait. Localiser les mutants devenait plus qu'urgent. L'évasion de Magnéto, et surtout la façon dont il avait enrôlé le jeune John Allerdyce, Pyro, le prouvait : il devait rallier le plus de monde possible à sa cause s'il souhaitait éviter une guerre ouverte qui opposerait, encore, humains et mutants. Mais ses tourments intérieurs freinaient ses pouvoirs mentaux, et ralentissait ses recherches. Il avait besoin de prendre un peu l'air, et de voir ses élèves. Il quitta les sous-sols du complexe pour la surface. Partout s'affairaient les mutants de son académie pour reconstruire cette dernière, mise à mal par l'armée de William Stryker. Xavier se dirigea vers un petit groupe qui œuvraient au reassemblage d'un des passages menant de l'école proprement dite aux installations souterraines. De ses trois griffes d'adamantium, le plus âgé d'entre eux, Logan, tranchait de larges plaques d'acier aux dimensions voulues. Il était assisté par un jeune homme, le Colosse, dont la force n'était plus à démontrer. Kitty Pride, une toute jeune élève, usait de son don à traverser la matière pour contrôler la bonne position des éléments électroniques internes déstinés à commander l'ouverture du sas. Malicia faisait de même : elle avait grâce à son pouvoir absorbé une infime partie de celui de Kitty.
- Les travaux avancent bien à ce que je vois, nota leur professeur.
- Ouais, disons qu'au moins maintenant, tout risque de prendre le plafond sur la tête est écarté, grommela Logan.
- Et de votre coté ? s'enquit Malicia. Vous êtes parvenus à localiser les nôtres ?
- Pas vraiment, non. Les derniers communiqués sur le danger des mutants les pousse à se cacher, et cela se ressent aussi dans leurs esprits. Mais j'ai bon espoir. Savez-vous où se trouve Scott ? demanda t-il après un léger temps d'arrêt.
- Nan, on ne le voit plus depuis...
Wolverine ne put terminer sa phrase, saisit par l'émotion. Lui aussi avait aimé Jean, à sa manière. Lui aussi souffrait de son départ.
- Je lui parlerai, assura Charles. Je vais voir où en sont les autres.
Il s'éloigna, et chacun reprit son travail. Remettant ses gants, Malicia s'approcha de Logan.
- Ca va ? lui demanda t-elle gentiment.
- T'inquiète pas pour moi, répondit-il.
- Tu sais, je n'ai pas vraiment eu l'occasion de te le dire avec tout ce qui s'est passé... mais je suis très heureuse que tu sois revenu.
Wolverine lui adressa un petit sourire amical.
- Moi aussi je suis content d'être rentré.
L'affection qui liait les deux êtres remontaient à leurs premières rencontres. Malicia avait été la première mutante que Logan avait rencontré. Elle avait aussi été la première qui ne l'avait pas fuit, qui s'était souciée de lui. Elle lui avait sauvé la vie pour ainsi dire, et il avait fait de même un peu plus tard. Depuis, il nourrissait à son encontre quelque chose de presque paternel. Elle aussi l'aimait beaucoup, même si, il s'en doutait, ne le considérait pas comme un père... Logan s'était amusé de la réaction de son petit ami, Bobby, lorsqu'il était revenu. Il l'avait considéré quasiment comme un rival... Wolverine appréciait Iceberg, dont le bon sens lui avait été prouvé lors de leur dernière escapade. Il le jugeait digne de Malicia, c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Et puis son attitude "compétitive" à son égard n'avait duré que quelques instants, contrairement à celle de Scott.
Sauf que celle de Scott était tout à fait légitime. Il avait aimé... non il aimait Jean, et il avait même mis cette dernière au pied du mur, lui demandant en quelque sorte de choisir. Elle avait choisi Scott, et il le lui avait dit. S'il n'avait jamais beaucoup aimé le mutant aux yeux lasers auparavant, Logan avait à présent modifié son point de vue. Si Jean l'aimait, ça ne pouvait être quelqu'un de bien. Et la peine qu'il partageait avec lui depuis la mort de la jeune femme le rapprochait plus ou moins de Cyclope. Il se demanda où il pouvait bien être en cet instant précis...
La fontaine était l'un des rares éléments de l'école a avoir été épargnée par la folie destructrice de William Stryker. Scott était assis sur le rebord, regardant l'eau couler en cascade dans le bassin. Lui et Jean adoraient se voir en ce lieu. Dans un coin reculé du parc, c'était un havre de paix. S'y retrouver seul était étrange, mais il s'y sentait mieux que n'importe où ailleurs. La présence rassurante de Jean flottait dans l'air autour de lui. Ce n'était bien sûr pas suffisant, mais c'était un début.
Il observa le vent s'amuser dans les branches des arbres qui entouraient la fontaine. Il se remémora avec un sourire triste la façon dont la télékinésie de Jean se manifestait lorsqu'il l'embrassait. Toutes les feuilles mortes se mettaient à tournoyer autour d'eux, et même si il ne voyait le paysage qu'en différentes teintes de rouge, il trouvait le spectacle magnifique. Il ferma les yeux, sentant le souffle du vent sur son visage, tentant d'imaginer qu'elle était là, à ses cotés, lui murmurant que tout allait bien, qu'elle l'aimait et qu'il n'en serait jamais autrement.
De nouveau, Scott sentit couler des larmes. Il trouvait paradoxal que des yeux aussi puissants, aussi dangereux que les siens soient capables d'un pareil acte. Pleurer. Il se souvint que la dernière fois qu'il avait utilisé son rayon, il l'avait fait contre Jean, et son malaise s'accrut. Si seulement il pouvait remonter le temps...
C'est alors qu'il entendit un bruissement de feuilles qui ne devait rien au vent. Quelqu'un approchait. Sans doute l'un de ses amis parti à sa recherche. Il ne voulait pas les voir. Il voulait rester seul. Une silhouette émergea des buissons. C'était une jeune fille qui avançait vers lui, quelque peu chancelante. Il ne l'avait jamais vu auparavant.
- Qui êtes vous ?
- Je suis... comme vous, fut sa réponse. Je suis à la recherche de deux... mutants.
Ce dernier mot avait paru lui coûter un effort. Elle semblait fatiguée. Scott remarqua qu'elle portait des gants et que malgré la température, ses vêtements recouvraient la quasi-totalité de son corps. Lorsqu'il lui prit la main pour l'aider à s'asseoir, le contact parut l'effrayer, et elle s'éloigna bien vite de lui.
- Je ne vous veux pas de mal, l'assura t-il.
Ses réactions étaient en tout point semblables à celles de...
- Malicia... je recherche une mutante de nom de Malicia, et un homme qui s'appelle Charles Xavier. Il m'a dit que je les trouverai ici, et qu'ils pourraient m'aider...
- Qui, "il" ?
- Un jeune homme. Il a dit qu'il se nommait Pyro...
