Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…
Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?
Auteur : Ephemeris
Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.
Couples : 1x2
Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.
Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi.
Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…
Chapitre 1
Qu'est-ce que c'est que le bonheur ? Avoir une bonne situation professionnelle qui permet de bien vivre, avoir une famille aimante et aimée, une voiture et un chien qui joue avec les enfants ? Ou peut-être que le bonheur c'est simplement de vivre pour ses passions et de réaliser ses rêves pendant qu'on est en vie.
Mais si on vit seul dans un petit appartement, qu'on a un travail qui n'a rien de passionnant et ni famille ni amis, peut-on appeler ça du bonheur ? Si on aime la solitude, sans doute que oui. Mais si on est tout simplement incapable de créer des liens avec d'autres personnes même si on le voudrait, on ne peut pas dire que l'on est heureux.
Heero Yuy était dans une situation de ce genre. Orphelin suite à un accident de voiture qui avait emporté ses parents, il s'était totalement renfermé sur lui-même et avait coupé les ponts avec le monde, n'ayant pas supporté la douleur de perdre ceux qu'il aimait. Ainsi, même après plusieurs années, son inconscient refusait toute communication avec le monde extérieur, se contentant de communiquer avec les gens qu'il ne pouvait pas éviter comme son patron, ses collègues de travail, même si ce genre de relation n'allait pas bien loin, et son médecin.
« J'en ai assez d'attendre. Est-ce que je vais pouvoir voir le médecin, oui ou non ? »
Cela faisait deux heures que Heero se tortillait sur une chaise de la salle d'attente de la clinique, guettant la porte dans l'espoir de voir apparaître son médecin. Il n'était jamais malade et trouvait ces visites annuelles chez le médecin complètement inutiles. Mais lors de sa dernière visite qui avait eu lieu il y avait maintenant un mois et demi, le docteur avait cru bon de faire certains tests sur sa personne pour s'assurer que tout allait bien.
Deux jours plus tôt, son médecin lui avait téléphoné, lui demandant un rendez-vous le plus tôt possible pour discuter des résultats des tests qu'il avait reçus. Cette requête avait plus ou moins troublé Heero qui ne comprenait pas pourquoi le médecin voulait le voir absolument, mais il avait accepté et se retrouvait à attendre que le médecin ait terminé avec le patient actuel qui faisait s'éterniser son rendez-vous.
Un autre détail que Heero détestait chez les médecins. Peu importait le moment de la journée, il y avait toujours des gens qui prenaient plus de temps qu'ils ne devraient en consultation et qui finissaient par foutre en l'air tous les rendez-vous de la journées, ce qui créait un engorgement des salles d'attentes et que ceux qui étaient ponctuels se retrouvaient à perdre leur temps dans les salles d'attentes.
Il prit un magasine qui traînait sur la chaise à côté de lui et se mit à le feuilleter sans grand intérêt, simplement pour s'occuper, se contentant de tourner les pages. Mais il se lassa très vite de cette activité et lâcha le magasine. Il détestait attendre et s'apprêtait à se lever pour aller secouer un peu la secrétaire, mais le médecin apparut dans la pièce et appela son nom :
« Heero Yuy, veuillez me suivre je vous pris. »
L'interpellé ne se fit pas prier, impatient d'en finir avec tout ça et de pouvoir retourner chez lui. Il suivit le docteur qui le mena jusqu'à son bureau où il invita Heero à s'asseoir, prenant place en face de lui. Il n'avait pas l'air de très bonne humeur, comme s'il se retrouvait bloqué dans une mauvaise situation, mais qu'il n'avait pas le choix que d'y rester. Il avait l'air embarrassé aussi, comme s'il ne savait pas comment dire ce qu'il avait à dire. Heero, patient comme il l'était, commençait à s'énerver de ce silence quelque peu oppressant et s'énerva un peu.
« Bon, maintenant que vous avez enfin pu me recevoir, est-ce qu'il serait possible de savoir ce qu'il se passe ? »
Le médecin le regarda et se lança.
« M. Yuy, avez-vous eu des relations sexuelles non protégées avec des gens dont vous ignoriez le passé sexuel ? »
Heero ne broncha pas. Avait-il bien entendu la question qu'on venait de lui poser ou bien s'était-il endormi sur la chaise de la salle d'attente et était-il en train de rêver cette conversation. Mais il se rendit bien vite compte que ce n'était pas un rêve et il se leva doucement tout en ne lâchant pas des yeux l'homme assis devant lui.
« Quoi ? Vous vous foutez de moi ou quoi ? Ça fait plus de deux heures que j'attends ici pour mon rendez-vous et vous, vous me posez des questions sur la vie sexuelles ? Mais en quoi ça vous regarde ? »
Ses yeux lançaient des éclairs, mais le docteur ne se laissa pas intimider.
« Ça me regarde dans la mesure où vos tests sanguins ont révélé quelque chose qui pourrait être en lien avec votre vie sexuelle. M. Yuy, vous êtes séropositif. »
La réaction de Heero face à cette dernière phrase fut de laisser échapper un petit rire moqueur.
« Mais oui, bien sûr. Et où je l'aurais attrapé, ce truc ? »
« C'est pour ça que je vous demandais si vous aviez eu des relations sexuelles… »
« Non, pas de relations sexuelles. Ça ne tient pas debout. »
« Très bien, je vous crois. Mais la seule autre possibilité que je vois, ce serait la drogue et comme je sais que vous vous tenez en forme et que vous avez une très bonne santé… »
Mais il ne continua pas sa phrase. Heero venait de retomber sur sa chaise, le regard agar. Une fois, il avait essayé une fois la drogue, tout ça par la faute d'un collègue de travail qui avait insisté sur le fait que Heero ne s'amusait jamais et qu'un peu de divertissement ne lui ferait pas de mal. En fait, il ne se rappelait pas grand-chose de cette soirée ; de vagues images de bouteilles d'alcool et de seringues qui passaient entre les mains de tout le monde.
« M. Yuy, vous allez bien ? »
Cela fit revenir Heero à lui. Mais quel con ce médecin ! Il venait de lui apprendre qu'il avait le sida et il trouvait que ça avait du sens de lui demander s'il allait bien. Alors, le jeune homme se leva et sortit du bureau sans même prendre congé.
Dehors, il pleuvait et on entendait même le tonnerre au loin. Même s'il était venu en taxi, Heero prit la décision de retourner chez lui à pieds, il avait besoin de prendre l'air et de se défouler. Il fixait ses pieds qui n'avançaient pas assez vite à son goût, il les fit donc accélérer. Il courait, courait, comme si le vent qui lui fouettait le visage pourrait chasser ses pensées qu'il voulait oublier, au moins pour l'instant.
Sa course l'amena jusqu'à une ruelle où il s'échoua, se recroquevillant sous une avancée pratiquée dans le mur, le protégeant de la pluie. Le front sur les genoux, Heero ne savait pas si les gouttes qui sillonnaient ses joues étaient des gouttes de pluie ou s'il s'agissait tout simplement de larmes.Il se sentait totalement anéanti par la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Il s'en voulait tellement de la faiblesse qu'il avait eu, lui, homme si inébranlable qu'il faisait fuir tout le monde autour de lui. Il avait suffi à cet idiot de faire flancher sa volonté une fois, une toute petite fois, pour que sa vie soit détruite à jamais.
Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas des pas approcher dans la ruelle. Il se rendit compte d'une présence étrangère lorsque des paroles arrivèrent à ses oreilles.
« Ça va pas ? Tu as besoin d'aide ? »
Heero releva la tête et aperçut alors son interlocuteur. C'était un homme qui lui semblait immense, mais peut-être que ce sentiment d'infériorité venait du fait qu'il était assis par terre et que son estime de soi n'était pas à son niveau le plus élevé. Il était habillé tout en noir et s'abritait sous un grand parapluie de même couleur. D'être de noir vêtu des pieds à la tête, ses yeux violets ressortaient énormément, et cette couleur, peu ordinaire, frappa Heero.
Voyant que celui à qui il s'adressait ne semblait pas vouloir lui répondre, l'homme s'accroupit et lui prit l'épaule gentiment.
« Je m'appelle Duo. Allez, reprends courage. Ça va s'arranger, tout s'arrange dans la vie. »
Cette phrase eut l'effet d'un poignard en plein cœur dans la poitrine de Heero. S'arranger ? Comment cet inconnu pouvait dire des idioties pareilles alors qu'il ne le connaissait même pas ? Il releva la tête, les yeux empreints de rage.
« Et si moi je te dis que ça ne s'arrangera pas, que ça ne peut pas s'arranger. Tu ne sais rien de moi, de mes problèmes et tu te permets de me dire que tout va bien se passer et que les choses vont changer. Mais tu ne comprends pas qu'au point où j'en suis, les choses ne peuvent que changer en mal ! Alors au lieu de parler de choses que tu ignores, laisse-moi tranquille et va emmerder quelqu'un d'autre. »
Duo se releva, profondément peiné de la façon dont ce garçon le traitait, lui qui n'avait voulu que lui remonter le moral. Mais cette attitude l'irrita et il ne voulait pas partir avant d'avoir mis les choses au clair avec ce type qui se croyait le centre de l'univers. Duo se pencha et l'attrapa par son manteau pour le faire se relever et lui faire face.
« Tu vas m'écouter, ce n'est pas parce qu'un malheur t'est tombé sur le nez que ça te permet de te prendre pour plus que les autres et c'est franchement dégueulasse d'envoyer balader quelqu'un qui ne cherche qu'à t'aider. »
Maintenant face à l'homme, Heero se rendait compte qu'il n'était pas si grand, il était même un tout petit que lui. L'énervement de Duo lui avait remarqué qu'il avait les cheveux très longs, surtout pour un homme et que ceux-ci étaient rassemblés en une tresse qui descendait jusqu'au creux de ses reins. Malgré le fait que Heero n'aimait pas se faire critiquer et qu'il refusait de voir lorsqu'il était en tord, il devait admettre que Duo avait raison et que ce n'était pas parce que sa situation le troublait qu'il avait le droit d'être imbuvable avec les autres. En voyant que ses paroles faisaient effet sur le jeune homme, Duo continua.
« Prends sur toi un peu et si ta situation ne te convient pas, arrange-toi pour que ça change. »
Cette phrase mit Heero fou de rage. Cet étranger était encore en train de lui dire que tout allait s'arranger alors que sa situation ne présentait aucune échappatoire. Il le repoussa et s'emporta.
« Arrête avec ça, il n'y a pas de solution à mon problème, mais tu ne peux pas savoir. Je vois bien que tu ne veux que m'aider, mais ne viens pas me dire des choses pareilles alors que tu ne sais rien de ma situation. »
Duo commençait à en avoir assez de cette attitude plus que détestable et s'énerva aussi.
« Sache que je ne suis pas dans une situation facile non plus et que je ne passe pas mes nerfs sur tout le monde. C'est quoi ton petit problème, hein ? Tu as l'air en pleine santé, tu ne vas quand même pas en mourir. »
« Mais si justement ! »
Cette réponse coupa l'élan que Duo avait pris, lui faisant oublier la suite de ce qu'il voulait dire. Ayant perdu toute colère, il regarda Heero, perplexe.
« Hein ? »
« Oui, tu as très bien compris. J'ai le sida et je n'ai aucun moyen de m'en sortir. Alors maintenant, ose me dire que tout va s'arranger et que je ne devrais pas réagir aussi mal. »
Duo ne réagit pas tout de suite, ne semblant pas avoir bien enregistré ce que l'autre venait de dire. Ses yeux plongés dans les siens passèrent de la perplexité à l'horreur. Il recula d'un pas en entrouvrant la bouche comme pour dire quelque chose, mais aucun son n'en sortit.
Heero était heureux de l'effet qu'il venait de produire sur son interlocuteur. Au moins, il avait trouvé une utilité à ce virus qui l'avait envahi. Il pourrait ainsi faire culpabiliser les gens d'être en bonne santé et d'avoir des dizaines et des dizaines d'années devant eux. Il observait donc les changements d'émotion sur le visage de Duo et prit presque peur quand ce dernier se rua sur lui avec une expression de fureur non contrôlée en l'attrapant par le col.
« Tu as le sida et tu te promènes sous la pluie sans manteau ? T'es suicidaire ou quoi ? Il te l'a pas expliqué, ton médecin, que tu devais faire attention maintenant ? »
Heero ne comprenait plus le comportement de Duo. Pourquoi il prenait tout ça tant au sérieux ? Il n'eut pas le temps d'élucider ce mystère dans sa tête que déjà, le jeune homme enlevait son manteau et le lui mettait sur le dos. Duo l'attrapa ensuite par le coup et l'entraîna sous son parapluie en reprenant sa marche.
« Mais où m'emmènes-tu ? » demanda Heero qui ne comprenait pas, mais qui ne sentait pas le besoin de se débattre.
« Je t'emmène chez moi. Il est hors de question que je te laisse sous la pluie comme ça. Et je ne tolèrerais aucune objection »
Ils sortirent de la ruelle et s'arrêtèrent devant une porte située juste après le coin de la rue. Duo ouvrit et fit entrer Heero avant lui, lui faisant monter l'escalier en premier. Il indiqua son appartement à Heero et ils y entrèrent ensemble.
« Assieds-toi sur le canapé. Je vais aller te chercher des vêtements secs. Tu ne dois pas rester comme ça. »
Heero obéit sans trop comprendre ce qui lui arrivait. Duo revint avec des vêtements et une serviette avec laquelle il commença à frictionner les cheveux du jeune homme qui se laissa faire comme un enfant. Mais cette attitude l'intrigant au maximum, il ne put s'empêcher de poser la question qui lui brûlait les lèvres.
« Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? »
Duo s'arrêta un instant avant de répondre.
« Disons que c'est par solidarité. »
Heero ne comprit pas cette réponse et son regard le laissa à ce point transparaître qu'il n'eut pas à poser de question pour avoir sa réponse.
« Moi aussi, j'ai le sida. »
A suivre…
Note de l'auteur : Je sais que je commence une autre fic alors que j'en ai déjà une autre en cours (et même deux), mais disons que je me sens un peu déprimée ces derniers temps et que j'ai pleins d'idées noires. Comme je m'assume et que je veux me soigner, j'ai choisi comme remède d'extérioriser ma déprime dans cette histoire et ainsi, m'éclaircir l'esprit. J'espère que ça vous aura plu et que vous prendrez du plaisir à lire cette petite chose. Et pour ceux que ça intéresse, sachez que Demain ne sera pas n'est pas du tout mise de côté et que je continue à l'écrire même si je commence autre chose.
-Ephemeris-
