Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…

Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?

Auteur : Ephemeris

Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.

Couples : 1x2

Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.

Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi

Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…

Chapitre 2

Ce cauchemar allait de pire en pire. Alors qu'il venait d'apprendre qu'il allait mourir dans d'atroces souffrances, il s'était fait prendre en charge par un type aussi malade que lui, sinon plus. Où était la logique là-dedans ? Ah non, c'était un rêve, il ne sert à rien de chercher une quelconque logique dans les rêves, ça ne sert à rien.

Devant Heero, attendant une réaction, une parole, n'importe quoi, Duo le regardait de façon un peu étrange face à l'attitude qu'il considérait comme trop calme pour quelqu'un dans la situation de Heero. Quelqu'un de normalement constitué aurait sauté au plafond, aurait posé des questions sur comment il est possible de vivre avec une telle maladie, lui, rien de tout ça. Il restait là, sur le canapé sans bouger, comme s'il n'avait pas compris ce qu'on venait de lui dire.

« Heero ? »

Toujours aucune réponse de la part du jeune homme.

« Heero ? »

Cette fois-ci, l'interpellé sembla revenir à la réalité à l'appel de son interlocuteur. Il le fixa d'un regard démuni d'expression sans prononcer une seule parole.

« Tu pourrais me répondre quand même, au moins par politesse. Tu as entendu ce que je viens de te dire ou tu dors ? »

Heero cligna des yeux et sembla réagir aux nouvelles paroles de Duo. Mais au lieu de répondre à la question du garçon, il se leva brusquement et se précipita vers la porte qui claqua violemment derrière lui. Duo n'eut pas le temps de réagir tant la réaction de Heero fut inattendue. Il se leva à son tour et fit le tour de la pièce du regard, tentant de comprendre ce qui venait de se passer.

« J'espère seulement qu'il ne fera pas de connerie… »

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La pluie avait cessé, ayant laissé de grandes flaques d'eau sur les trottoirs que Heero n'essayait même pas d'éviter, marchant d'un pas décidé sans faire attention à ce qui se passait autour de lui. Il bouscula trois ou quatre personnes sans vraiment s'en rendre compte malgré les reproches qu'on lui fit et passa très près de quelques poubelles que la chance lui fit éviter de justesse.

Arrivé devant la porte de son appartement, il ne répondit pas au salut de sa voisine et claqua la porte presque au nez de la vieille femme. Elle maugréa un peu sur la jeunesse d'aujourd'hui qui n'avait plus aucun respect pour les personnes âgées en continuant sa route. Heero, lui, ne l'avait même pas entendu et ne s'en souciait pas le moins du monde.

Une fois la porte de son appartement refermée, il enleva ses chaussures trempées et se déshabilla entièrement, se dirigeant vers la salle de bain. Après l'horrible journée qu'il venait de passer, une bonne douche chaude lui ferait le plus grand bien. Un sentiment de plénitude l'envahit lorsqu'il se glissa sous le jet d'eau chaude, le lavant de toutes les impuretés qui s'étaient déposées sur son corps depuis sa visite à la clinique du matin.

Heero était si bien sous cette douce cascade qu'il y resta bien plus longtemps que d'habitude, mais il finit quand même par tourner le robinet et sortir de la cabine de douche pour vite s'enrouler dans une grande serviette. Après s'être rapidement séché, il revêtit un pantalon léger et un t-shirt en coton avant d'aller à la cuisine pour se préparer quelque chose à manger.

Il ouvrit le frigo, mais devant son contenu, il le referma aussitôt, sentant un mal de cœur s'installer en lui. Finalement, il n'avait plus faim. Il repartit dans le sens inverse qu'il avait emprunté et s'arrêta dans le salon. Le canapé était juste à côté de lui, comme s'il l'attendait et Heero ne put lui résister. Il se laissa tomber dessus et s'endormit presque instantanément.

La nuit fut tourmentée, parsemée de rêves des plus farfelus et perturbants. Plusieurs fois, Heero se réveilla sans vraiment en prendre conscience et se rendormait aussitôt. Dans ses rêves apparaissaient des images plus ou moins floues de son enfance ordinaire, de son travail actuel, de sa vie en général. Mais malgré le fait que chaque rêve soit la représentation d'une situation différente, dans chacun d'eux apparaissait Duo qui lui disait, d'un ton exaspéré : « Mais t'es bête ou quoi ? Tu m'écoutes quand je te parle ? » Mais il finissait toujours par disparaître, même quand Heero tentait de lui répondre.

Il fut réveillé par un rayon de lumière qui entrait librement dans le salon dont Heero n'avait pas tiré les rideaux et plombait directement sur le visage du jeune homme. Il tenta de se retourner, mais son corps ne lui répondait pas encore. Il porta donc sa main à la hauteur de ses yeux pour les cacher, mais là aussi, ses mouvements n'allaient pas tout à fait comme il aurait voulu.

Protégé un minimum du soleil, Heero pensait pouvoir replonger dans le sommeil quand une sonnerie retentit dans l'appartement. Le garçon ne bougea pas, attendant la suite. Une deuxième sonnerie se fit entendre et suffit à faire se lever jeune homme dans un accès de mauvaise humeur. Il se rua presque sur le téléphone et répondit brutalement à la troisième sonnerie.

« Allo ! »

« Monsieur Yuy ? » fit une voix surprise à l'autre bout du fil.

« Hn. »

C'était son médecin. Que lui voulait-il encore ? Il n'en avait pas eu assez de lui détruire la vie avec cette maladie !

« Comment allez-vous, Monsieur Yuy ? »

« J'ai connu mieux. »

« Écoutez, je sais que ce que vous vivez en ce moment est très difficile et que c'est un énorme changement dans votre vie, mais je suis là pour vous aider et pour apporter les réponses aux questions que vous vous posez. Il nous faudrait prendre rendez-vous pour discuter de tout ça. Y a-t-il un moment qui vous arrangerait le mieux ? »

Le médecin attendit la réponse de Heero, mais celle-ci ne vint jamais.

« Euh, cela vous conviendrait-il cet après-midi à trois heures ? »

« J'y serai, » répondit Heero avant de raccrocher. Il regarda à l'horloge de la cuisine et vit qu'il était déjà midi et demi. Ouvrant un placard, il en sortit un paquet de pâtes et se mit en œuvre pour se préparer à manger avant son rendez-vous.

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« Monsieur Yuy, je suis ravi de vous voir. Je vous en prie, asseyez-vous. »

Heero obéit et se contenta de fixer la plaque où était indiqué le nom du médecin. Connaissant son patient et le sachant très peu bavard, l'homme entra directement dans le vif du sujet, laissant de côté les usages de politesse habituels.

« Donc, vous êtes atteint du sida. »

« T'es vraiment obligé de me le rappeler ? »

« J'imagine que vous ne savez pas ce que cette maladie provoque dans l'organisme humain et ce qui la rend mortelle. »

« Si je le savais, je serais pas là. »

« Alors, le sida, également appelé le V.I.H., est une maladie d'origine virale caractérisée par une chute brutale des défenses immunitaires de l'organisme. »

« En clair, ça veut dire quoi ? »

« En d'autres termes, cela signifie que votre système immunitaire est affaibli et que m'importe quel microbe qui s'introduit dans votre corps peut causer des dommages irréparables dans votre corps. »

« Vous voulez dire que je peux mourir simplement en attrapant un rhume ? »

« Par exemple, oui. »

Heero acquiesça sans rien ajouter. Le médecin continua.

« Étant donné que vous vous retrouvez dans la situation qu'un simple rhume, pour reprendre votre exemple, pourrait venir à bout de vous, il vous faudra à présent prendre certaines mesures pour votre sécurité. »

« C'est-à-dire ? »

« Eh bien, il faudra faire tout ce qui est possible pour ne pas tomber malade, puisqu'un simple rhume peut vous causer des problèmes irréparables. »

« Penser à changer de médecin, celui-là est vraiment débile ! »

« Et, bien évidemment, faites attention en ce qui concerne votre vie sexuelle. La maladie se transmet par voie sanguine et sexuelle. »

« Dès que je sors d'ici, je me cherche un nouveau médecin. »

« Avez-vous des questions, M. Yuy ? »

Heero se leva et sortit de la pièce sans un mot pour le docteur. Il ne salua même pas la secrétaire en passant devant son bureau et se dirigea vers la porte d'un pas pressé.

C'était une belle journée ensoleillée, mais toute cette lumière qui rendait les gens si heureux ne semblait pas jouer sur le caractère de Heero, qui était d'une humeur massacrante. Il rentra chez lui et se planta devant la télévision, tentant de s'occuper l'esprit à autre chose.

Alors qu'il se demandait encore une fois comment les gens supportaient ces émissions plus stupides les unes que les autres, le téléphone sonna. Heero éteignit la télévision et étendit le bras pour décrocher le combiné, posé sur une petite table près du canapé qu'il occupait.

« Allo ? »

« Bonjour Yuy ! » répondit la voix à l'autre bout du fil.

« Bonjour patron, » se contenta de dire Heero d'une voix lasse.

« Écoutez, je sais que c'est votre jour de congé, mais on a un petit problème. Un virus s'est infiltré dans notre serveur et personne n'a réussi à le détruire. »

« Vous avez demandé à Phil ? »

« Oui, mais il n'a rien pu faire. On a besoin de vous Yuy. »

« Très bien, j'arrive dans une demie heure. »

Il raccrocha et fit un grand effort pour s'extraire du canapé. Il mit ses chaussures, enfila son manteau et sortit de l'appartement.

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À peine arrivé, Heero s'était fait assaillir par une bonne partie de ses collègues qui paniquaient littéralement.

« Tu crois que tu vas y arriver ? Est-ce que tu vas pouvoir récupérer mes dossiers ? Dis-moi que nos concurrents ne vont pas avoir accès à nos données, je t'en prie ! »

Heero repoussa tout le monde et s'enferma dans la pièce de l'ordinateur central. Après quelques manœuvres, la source du virus lui apparut.

« Quoi, c'est ça qui les fait paniquer à ce point ! Pff, je travaille vraiment avec des incapables. »

Il ressortit de la pièce dix minutes plus tard, les mains dans les poches. Il y avait sans doute tous les employés de la boîte qui attendaient qu'il sorte pour le diagnostic.

« Tout est réglé. Il s'agissait d'un des nombreux virus qui traînent sur Internet. J'en suis venu à bout et rien n'a été touché. Faites attention à l'avenir. »

Un soupir de soulagement s'éleva de la foule.

« Bande d'incapables ! »

Il se fraya un chemin tant bien que mal pour s'en aller quand il sentit une main se poser sur son épaule. Il se retourna et tomba face à face avec un de ses collègues.

« Hey, Heero. On fait une fête ce soir, ça te dit de venir ? »

L'interpellé le regarda d'un air quelque peu effrayé. Des images lui revinrent en tête, toutes ces bouteilles d'alcool et tous ces rires qui sonnaient si faux à son oreille. Non, il n'en était pas question. Jamais il ne retournerait dans un tel enfer.

« Il y aura la même chose que la dernière fois, tu sais… »

S'en fut trop pour lui. Il se dégagea violement de la poigne de l'homme et le fusilla du regard. C'était de sa faute ! Tout était de sa faute à lui et il faisait comme si tout allait bien et que la vie suivait tranquillement son cours. Mais il n'avait pas pensé aux conséquences et c'était Heero qui avait à vivre avec tout ça maintenant.

« Quoi ? Qu'est-ce qui te prend ? T'as un problème ? »

Heero s'en alla sans prendre la peine de répondre et se dirigea directement vers le bureau de son patron. Après avoir eu la permission d'entrer et d'avoir refermé la porte derrière lui, il fit face à son patron et d'un air décidé, il lui lança au visage la décision qu'il venait de prendre.

« Je démissionne patron. »

L'homme en face de lui se leva d'un coup, surpris par cette nouvelle plus qu'inattendue.

« Quoi ? Vous plaisantez Yuy. Vous êtes notre meilleur employé et tout le monde vous apprécie malgré votre mauvais caractère. Pourquoi voulez-vous partir ? »

« Raisons personnelles. Je vous ferai parvenir ma lettre de démission dans le courant de la semaine. Excusez-moi, je dois partir, et je ne reviendrai plus. »

Il accompagna ses dernières paroles d'une dernière poignée de main et tourna les talons. Le patron en resta tellement subjugué qu'il ne put réagir lorsque le garçon passa la porte de son bureau pour toujours.

Heero marchait d'un pas rapide, mais peu assuré. Tout ce qu'il espérait, c'était de ne pas tomber sur lui avant d'atteindre la sortie. Il ne pouvait supporter le fait de devoir côtoyer cet homme, responsable de son malheur. Et de toute façon, puisqu'il allait mourir, il n'avait plus aucune raison de travailler.

Il arriva à un carrefour. Il savait que s'il tournait à droite, il prendrait le chemin de son appartement. Mais s'il tournait à gauche, un avenir totalement inconnu l'attendait. Il regarda plusieurs fois des deux côtés avant de se décider et de tourner à gauche.

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« Allo ? »

« Salut mon Duo, comment ça va ? »

« Pas trop mal et toi, mon petit chou ? »

« Moi je pète le feu ! »

« Ouais, en fait ça change pas trop de d'habitude. »

« Par contre, toi, tu ne me sembles pas tout à fait bien. »

Duo poussa un soupir.

« Non, non. Tout va bien, je t'assure. »

« N'essaie pas de t'en tirer, je te connais trop pour savoir que quelque chose te dérange. Allez, confie-toi. »

« Bon, d'accord. J'ai… j'ai rencontré quelqu'un- »

« Oh la ! Attends un peu ! Tu te rends compte du danger de ce que tu viens de me dire ? Ne va pas tomber amoureux et souffrir parce que le type en question aura eu peur de tu sais quoi et que- »

« Hilde ! C'est pas ce que tu crois. »

La jeune fille se tut un moment, enregistrant ce que venait de dire son ami.

« Ben alors c'est quoi, hein ? Tu me dis « j'ai rencontré quelqu'un » sans me donner plus d'info. Qu'est-ce que tu veux que je comprenne à part ça ? »

« Hey, tu me laisses en placer une ou tu continues à délirer toute seule ? »

Hilde eut un petit rire nerveux avant de dire doucement :

« Pardon, je t'écoute. »

« Et ne m'interromps pas. Alors, voilà. J'étais sorti hier après-midi pour aller me promener- »

« Te promener ? Mais il tombait des cordes hier ? Ça va pas la tête ? »

« Hilde, arrête de m'interrompre, sinon je raconte plus. »

« Bon, d'accord. »

« Alors je me promenais et j'ai trouvé un type assis par terre dans la ruelle juste derrière chez moi. J'ai vu qu'il n'allait pas bien et qu'il était trempé. Je lui demande ce qu'il fait là et lui ne fait que dire que tout va mal et que sa vie est terminée et bla bla bla. Moi je lui dis que ça ne peut pas être aussi pire que ce qu'il dit et il me crache qu'il a le sida, alors je l'ai amené chez moi. »

« Tu ramènes n'importe qui chez toi ? T'es franchement pas prudent et vraiment trop naïf. »

« Mais arrête ! Donc, je le ramène chez moi et je l'arrange un peu. Tu te rends compte, il était là sous la pluie alors qu'il est malade. Enfin, j'ai fini par lui dire que j'avais le sida aussi et je crois qu'il l'a mal pris. En tout cas, il est parti comme un sauvage en claquant la porte. »

« Et tu t'inquiètes pour lui, maintenant. »

« Ouais, tu sais, il avait l'air assez dépressif, genre qu'il venait juste de l'apprendre. J'ai peur qu'il ait fait une connerie. »

À cet instant, la sonnette de la porte d'entrée retentit.

« Attends une minute Hilde, ma pizza est arrivée. »

Il alla ouvrir et se retrouva nez à nez avec un jeune homme brun qui ne lui était pas tout à fait inconnu.

« Heero ? »

« Aide-moi, s'il te plaît. »

Duo rapprocha le combiné de son oreille sans lâcher Heero des yeux.

« Hilde, je te rappelle. »

Il raccrocha et resta figé sur place. Heero le regarda avec un regard encore plus suppliant.

« Aide-moi. »

Duo s'écarta de l'ouverture de la porte et invita du regard Heero à entrer.

À suivre…

Note de l'auteur : Toutes mes excuses pour l'attente que je vous ai causé, j'ai eu une panne d'inspiration. Faut dire que ma déprime est terminée et que j'avais pas trop la tête à me replonger là-dedans. En plus, blocage psychologique qui m'a empêché d'écrire et qui s'est débloqué récemment. Donc voilà pour le deuxième chapitre. Pas trop déçu ? J'espère que non.

Je tiens à dire, pour ne pas blesser qui que ce soit, que je n'ai aucune idée de ce que peut être la vie de quelqu'un atteint du sida et que, sans savoir comment on peut se sentir dans une telle situation, je donne une vision extérieure de ce qui, selon moi, pourrait être la réaction d'une personne atteinte de cette maladie.

-Ephemeris-