Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…

Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?

Auteur : Ephemeris

Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.

Couples : 1x2

Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.

Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi

Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…

Chapitre 4

Heero ne se rendait plus compte de ce qui se passait autour de lui depuis longtemps et ne vit pas Duo entrer dans son appartement et l'emmener à l'extérieur. Duo s'inquiétait grandement du silence dans lequel s'obstinait à rester le jeune homme, n'arrivant pas à le faire sortir de sa transe. Mais il ne cessait de l'appeler, de lui parler, pensant que son inconscient l'entendait tout de même, lui faisant savoir qu'il n'était pas seul.

Quand ils arrivèrent à l'appartement de Duo, Heero n'avait toujours pas parlé et ressemblait à un enfant perdu qu'on emporte loin, très loin. Il l'emmena dans sa chambre et le coucha sur son lit. Il lui enleva ses chaussures et son manteau avant de le faire glisser sous les draps et de le couvrir d'une couverture chaude.

Duo resta un instant à côté de lui, mais quand il voulut se retirer, la main de Heero lui agrippa le bras, le retenant comme s'il ne voulait pas rester seul. Duo hésita une seconde, mais finit par s'allonger quand même à ses côtés et il laissa le jeune homme se serrer contre lui. Les tremblements cessèrent après quelques minutes et la respiration de Heero se fit plus régulière. Il s'était endormi.

Duo se sentait un peu mal à l'aise de ce contact. Il ne connaissait Heero que depuis très peu de temps et il n'arrivait pas encore à bien le cerner, chose qu'il arrivait à faire plutôt facilement d'ordinaire avec les gens. Mais Heero n'était en rien facile d'accès et Duo ne comprenait pas encore. Mais la fatigue accumulée de la journée le rattrapa et il s'endormit dans la chaleur des draps et du corps de Heero tout contre lui.

Duo se réveilla dans la même position qu'au moment où il avait sombré dans le sommeil, Heero toujours dans ses bras. Il n'osait pas bouger pour ne pas réveiller son invité qui dormait si bien, mais une faim terrible lui déchirait l'estomac. Que faire dans une telle situation ? Duo décida d'attendre un peu, dans l'espoir de voir Heero se réveiller de lui-même, mais il fut vite désillusionné, le jeune homme ne bougeant pas d'un poil. Son ventre finit donc par l'emporter sur sa résolution et Duo se dégagea le plus doucement possible de l'étreinte dans laquelle il était.

Par chance, Heero ne se réveilla pas. Duo sortit donc de la chambre en prenant bien soin de refermer la porte derrière lui. Il alla directement dans la cuisine et ouvrit le frigo, cherchant la bouteille de lait d'un regard avide. L'attrapant d'un geste habile, il se jeta presque sur l'un des placards et en sortit une boîte de céréales dont il versa le contenu dans un bol avant d'y ajouter le lait qu'il venait de sortir.

Duo s'installa alors sur une chaise et contenta son estomac qui criait de plus en plus fort à la vue du futur petit déjeuner. Regardant par la fenêtre, il remarqua que la pluie avait cessé et que le soleil passait à travers les quelques nuages récalcitrants qui tachaient le ciel. Cette petite fenêtre dans sa cuisine était quelque chose qu'il aimait beaucoup car il pouvait, par ce moyen, voir l'humeur du ciel tous les matins.

Lorsqu'il eut terminé son petit déjeuner, il jeta un coup d'œil à la pendule et, se rendant compte de l'heure, alla prendre des vêtements tout doucement dans la chambre pour s'habiller. Une fois vêtu, il mit ses chaussures et enfila son manteau avant de sortir de l'appartement.

---

Ce fut un courant d'air froid venu frôler le corps de Heero qui réveilla ce dernier, la couverture ayant glissé de son corps, le laissant à découvert. Se recroquevillant sur lui-même, il se rendit compte que ce qui avait été près de lui toute la nuit durant n'y était plus. Heero se redressa soudainement pour se rassurer, mais il ne trouva qu'une place vide à ses côtés.

Le souvenir d'une crise d'angoisse revint à l'esprit de Heero et le visage de Duo lui apparut. Persuadé que la présence qu'il avait trouvé si réconfortante dans son sommeil était celle du jeune homme, il regarda la porte de la chambre qui était fermée et appela :

« Duo ? »

Mais il n'eut pas de réponse. Le jeune homme devait être sorti. Heero sentit tout d'un coup un manque et se recoucha en boule, s'emmitouflant dans les draps et attendant le retour de son hôte.

Il resta dans cette position pendant une bonne demie heure avant d'entendre le bruit d'une porte que l'on ouvre et que l'on referme. Heero se releva de nouveau et sortit du lit. Une douleur à la tête l'assaillit, mais il fit tout son possible pour l'ignorer et se dirigea vers la porte de la chambre.

À peine fut-il hors de la chambre et que ses pas résonnèrent dans le couloir, que quelqu'un vint à sa rencontre, mais ce n'était pas la personne à qui Heero s'attendait. Il s'arrêta en plein milieu du couloir alors que la personne lui adressa la parole.

« Ça va mieux ? »

« Qui êtes-vous ? »

« Je m'appelle Hilde, je suis une amie de Duo. »

Heero observa la jeune fille des pieds à la tête, pas rassuré du tout. Que faisait cette fille dans l'appartement de Duo et pourquoi lui parlait-elle ? Trop assommé pour penser de façon cohérente, il contourna la jeune fille et alla s'asseoir sur le canapé du salon. Il espérait avoir été clair avec l'intruse, mais le message n'était sans doute pas passé puisqu'elle vint s'asseoir juste à côté de lui, ne le lâchant pas du regard.

« Ça va mieux ? » répéta-t-elle, mais elle n'eut pas plus de réponse que la fois précédente.

Au début, Heero tenta de l'ignorer, se concentrant sur son mal de tête, mais il se rendit rapidement compte que cette Hilde ne se fatiguait pas à le fixer ainsi. Cette attitude finit par l'exaspérer et il sentit son sang-froid habituel le quitter peu à peu.

« Pourquoi vous me regardez comme ça ? C'est vraiment irritant. »

Et elle se mit à rire, ce qui énerva encore plus Heero qui croisa les bras sur sa poitrine en la foudroyant du regard.

« C'est juste que je trouve que Duo y va un peu fort. »

« Qu'est-ce que vous voulez dire ? »

« Eh bien, tu sors de sa chambre… »

« Oui, et alors ? »

Hilde rit de plus belle face à la naïveté de Heero. À cet instant, la porte s'ouvrit et Duo apparut dans l'appartement. Heero se leva instantanément, profitant du mouvement pour s'éloigner de la jeune fille. Duo, lui, se rendant compte de la situation, ne put réprimer un sourire.

« Bonjour Heero, bien dormi ? »

« Très bien merci, c'est le réveil que je n'ai pas apprécié. »

« Oh… »

Duo baissa la tête, un peu honteux avant de continuer.

« Pardon, j'ai fait de mon mieux pour ne pas te réveiller. »

« Je le savais. »

Les deux garçons se retournèrent vers la jeune fille qui semblait être sûre d'elle-même.

« Quoi ? » demanda Duo.

Hilde s'approcha de son ami et, le fixant droit dans les yeux, elle s'exclama :

« Je savais que vous aviez couché ensemble ! Tu es vraiment pas sérieux. Je comprends que tu te sentes seul à cause de cette putain de maladie et que lui aussi, mais c'est pas une raison pour plonger là-dedans. C'est malsain. Vas-tu arrêter un jour de courir après les ennuis ? »

« Hilde, on n'a pas couché ensemble. C'est vrai qu'on a dormi dans le même lit, mais c'est tout, alors arrête de te faire des films. Et en plus, tu le mets mal à l'aise. »

Heero n'osait plus bouger et ne disait plus rien. Le fait que cette jeune fille ait cru que lui et Duo entretenaient une relation plus poussée que de l'amitié lui fit un choc car il se rendit compte qu'une telle relation ne serait peut-être pas désagréable. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, le sida affectait-il également les capacités intellectuelles ?

Duo s'approcha de lui et le fit prendre place dans le canapé où il était assis un instant plus tôt.

« Est-ce que tu as faim ? Tu veux manger quelque chose ? »

Heero acquiesça, sentant une petite protestation venir de son ventre. Duo, avec un sourire, se dirigea vers la cuisine et sortit un bol.

« Je n'ai pas grand chose, je peux seulement te proposer des céréales. Ça te va ? »

Hilde sourit et demanda à Duo, sans lâcher Heero du regard :

« Quoi, tu vas te promener le matin alors que tu as un invité et ce n'est pas pour faire des courses ? Étrange. »

Duo se fâcha et, sortant de la cuisine :

« Hilde, ne recommence pas avec ça. »

La jeune fille leva les mains en signe d'innocence et se contenta de sourire à son ami. Ce dernier retourna dans la cuisine et en ressortit quelques minutes plus tard avec le petit déjeuner de Heero qui se mit à manger dès que le bol fut entre ses mains. Duo et Hilde le regardèrent manger en souriant.

« On dirait que ça va mieux, » dit Duo, enchanté.

Heero acquiesça et continua de manger.

« Alors, que comptes-tu faire maintenant ? »

« Je ne sais pas. »

Heero plongea son regard dans celui de Duo, semblant supplier le jeune homme de quelque chose que l'autre ne comprenait pas tout à fait. Heero lui avait demandé son aide, mais dès qu'il était reparti chez lui, tout semblait avoir basculé dans la noirceur. Duo voulait vraiment aider Heero, il le voulait plus que tout, mais ne savait pas comment il pouvait lui faire éviter une déprime qui pourrait le pousser à un acte désespéré. Sans plus réfléchir, il exprima une idée qu'il venait d'avoir.

« Si tu veux, tu peux venir vivre ici. Ça te sortira de ton milieu qui doit te rappeler de mauvais souvenirs. »

Heero n'en revenait pas. Il voyait une porte s'ouvrir derrière laquelle, il en était persuadé, il pourrait trouver un semblant de bonheur. Il était à cet instant le plus heureux des hommes, mais il n'en montra rien, se contentant de dire :

« Je veux bien. »

Duo sourit à cette réponse, mais ce ne fut pas le cas de Hilde qui voyait mal cette amitié naissante. Elle n'avait que trop bien vu ce que cette atroce maladie avait fait à son ami pour avoir peur qu'une amitié basée sur elle puisse tenir la route sans en faire souffrir les deux principaux intéressés. Mais elle ne dit rien, préférant attendre d'être seule avec Duo pour lui dire comment elle voyait les choses.

« Veux-tu qu'on aille chercher tes affaires à ton appartement ? » demanda Duo.

Heero baissa la tête et se sentit mal à l'aise. Il n'osait pas regarder son hôte, mais arriva quand même à articuler une réponse.

« Je… je ne veux pas y retourner… »

Duo posa alors une main sur son épaule et le gratifia un sourire avant de lui dire qu'il irait avec Hilde pour prendre ce dont il avait besoin. Heero en fut soulagé et prépara une petite liste des choses qu'il voulait que Duo lui prenne. Lorsque ce dernier fut prêt à partir avec Hilde, il expliqua rapidement à Heero où étaient les choses essentielles et lui fit faire un petit tour rapide.

« Ne te gêne pas pour te servir, tu es chez toi maintenant. »

Et il sortit suivi de Hilde. Une fois dans la rue, la jeune fille se vida le cœur.

« Je sens très mal cette histoire. Tu vas encore souffrir, c'est sûr. »

« Tu es bien pessimiste. Qu'est-ce qui te dit que ça va forcément mal tourner ? »

« Duo, tu essaies de développer cette relation avec ce mec qui est bâtie sur la mort. »

« Mais peu importe avec qui j'ai une relation, la mort plane toujours au-dessus de nos tête puisque je suis condamné. Notre relation à nous deux aussi est menacée par la mort. »

« Peut-être mais je ne risque pas d'être emportée à chaque instant par la mort. Tu ne souffriras sans doute jamais de m'avoir perdue tandis qu'avec lui… Ce n'est plus l'autre qui risque de souffrir à cause du sida, toi aussi tu cours ce risque. »

Duo ne répondit pas tout de suite, comprenant ce que son amie essayait de lui faire voir. Il était parfaitement conscient qu'il risquait encore une fois de souffrir, mais il ne voulait pas y penser.

« Il a besoin de moi. Il n'a personne d'autre que moi. Je ne peux pas l'abandonner et rien ne nous dit que c'est lui qui va mourir le premier. »

« Duo… »

« Et tu sais, personne n'est à l'abris d'un fou au volant d'une voiture. »

Et il se mit à rire doucement, comme pour la rassurer. Se rappelant soudainement de la sortie matinale de son ami, Hilde demanda à Duo, d'un air moqueur :

« Alors, comment allait-elle ce matin ? »

« Laisse-moi tranquille avec ça. Tu te moques assez de moi comme ça, c'est pas la peine d'en rajouter avec cette histoire. Ne m'en parle plus s'il te plaît. »

La discussion s'arrêta là, Hilde ne voulant pas fâcher son ami et ce dernier n'ayant plus goût à la conversation.

Un peu plus tard, ils arrivèrent à l'appartement de Heero. Rien n'avait bougé et ce fut facile pour Duo de trouver tout ce que Heero lui avait demandé. Avec l'aide de Hilde, ils prirent des vêtements dans l'armoire et les tiroirs de la chambre à coucher qu'ils mirent dans un sac en plastique avec quelques effets indiqués par Heero tels une petite boîte à bijoux et un album contenant des coupures de journaux sans oublier son ordinateur portable auquel il semblait tenir énormément.

Une fois toutes ces choses rassemblées, Duo et Hilde sortirent de l'appartement, refermant la porte derrière eux. Ils allaient s'en aller lorsqu'ils virent le voisin de pallier de Heero sortir et leur adresser la parole.

« Tiens, des visiteurs à ce rat d'intérieur ! »

Duo s'arrêta à ces paroles et interrogea l'homme sur la signification de ce qu'il venait de dire.

« Disons seulement que je suis étonné de voir que cet anti-social ait des amis. Il ne sort jamais, ne parle à personne. Ça m'étonne, c'est tout. »

Et il rentra chez lui sans un mot de plus. Duo resta paralysé un instant avant de reprendre le contrôle de son corps et d'entraîner Hilde à sa suite. Une fois dans la rue, il s'arrêta en plein milieu du trottoir et lui dit, la fixant dans les yeux :

« Il n'est pas question qu'il continue d'avoir une vie comme il a eu jusqu'à présent, je refuse. À partir de maintenant, je vais m'arranger pour qu'il ait tout ce qu'il désire dans la limite du possible et qu'il soit heureux. Qu'il soit heureux, bon sang ! »

A suivre…

Note de l'auteur : Et oui, je suis toujours là ! Je suis certaine que certains d'entre vous deviez se poser la question face au temps qu'il m'a fallu pour écrire ce chapitre, mais il est bien là, juste pour vous. L'histoire avance tranquillement, il faut bien installer les choses. Donc, j'espère que ce chapitre vous aura plu et que l'attente en aura valu la peine. Merci pour vos reviews et à la prochaine.

-Ephemeris-