Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…
Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?
Auteur : Ephemeris
Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.
Couples : 1x2
Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.
Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi.
Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…
Chapitre 5
Lorsque Duo entra dans l'appartement, il fit un tel raffut que Heero en fut effrayé. Il semblait au jeune homme que son hôte, et maintenant nouveau colocataire, était de belle humeur avant de sortir. Qu'était-il donc arrivé entre temps pour le rendre de si méchante humeur ? Sans donner d'explications, Duo lui donna calmement le sac dans lequel il avait transporté ses affaires et se dirigea vers sa chambre sans dire un mot.
Ce ne fut qu'à cet instant que Heero se rendit compte que Hilde était également revenue et qu'elle ne semblait pas surprise face à la réaction de Duo. Elle regardait vers l'endroit où avait disparu son ami sans faire attention au jeune homme. Heero s'en rendit compte et ramena la jeune fille à la réalité.
« Qu'est-ce qu'il a ? »
Hilde lui lança un regard plutôt désappointé que Heero ne comprit pas. Pourquoi cette fille avait l'air de lui en vouloir profondément ? C'était une question qu'il allait devoir investiguer. Même si elle n'était en rien encline à coopérer avec lui, Hilde répondit tout de même à la question de Heero et ce, le plus honnêtement du monde.
« En sortant de ton appartement, on a croisé ton voisin et ce qu'il nous a dit n'a pas plu à Duo. »
« Pourquoi, qu'est-ce qu'il a dit ? »
Hilde soupira et, retournant son regard vers la porte close de la chambre de Duo, elle reprit, doucement.
« Disons seulement que ça lui a rappelé ce que lui aussi a vécu. »
Elle reposa son regard sur Heero.
« Tu as de la chance tu sais. Si Duo Maxwell veut ton bien, tu n'as pas grand chose à craindre, crois-moi. »
Sur ce, elle tourna les talons et sortit de l'appartement sans un mot de plus, laissant Heero dans la confusion. Il se retrouva donc seul dans cet appartement dans lequel il ne se sentait pas encore chez lui sans savoir quoi faire. Devait-il aller voir Duo ou bien laisser le jeune homme seul pour lui permettre de se recueillir ?
Son premier choix fut de le laisser tranquille, mais une petite voix lui murmurait d'aller quand même le voir, histoire d'être sûr que tout allait bien. Il se décida à se lever et alla frapper doucement à la porte. Malheureusement, il n'eut pas de réponse. Il renonça alors et s'en retourna dans le salon.
Heero se souvint alors de sa précédente visite à Duo, lorsque celui-ci lui avait fait un chocolat chaud. Cette attention l'avait touché, vraiment touché et il voulait rendre ce petit plaisir qu'il lui avait si gentiment offert. Il se dirigea donc vers la cuisine et fit chauffer du lait qu'il trouva dans le frigo. Une fois la boisson prête, il retourna vers la porte de la chambre et, frappant une nouvelle fois, il dit :
« Duo, je t'ai fait un chocolat chaud. Je le laisse à côté de la porte. »
Et il posa la tasse par terre, du côté de l'ouverture de la porte, et retourna sur ses pas jusqu'au salon. Voyant le sac que Duo lui avait apporté, il l'ouvrit et un semblant de sourire s'afficha sur son visage à la vue de son ordinateur portable qu'il prit et qu'il alluma à l'instant. Il avait à peine commencé à pianoter sur le clavier qu'il entendit une porte s'ouvrir derrière lui. Sans même se retourner, il savait qu'il s'agissait de Duo, mais il ne tenta pas de regarder, attendant seulement que le jeune homme vienne le rejoindre.
Il ne fallut pas plus à Duo qu'une vingtaine de secondes pour arriver dans le salon, la tasse de chocolat chaud que Heero lui avait préparé à la main. Il s'installa dans un fauteuil en face de Heero et, sans rien dire, se contenta de le regarder travailler sur son ordinateur. Après un moment d'observation et de cliquetis, Duo finit par dire, prenant une première gorgée du chocolat :
« Es-tu content d'être là ? »
Heero, sans quitter l'écran des yeux, acquiesça.
« Je suis content aussi que tu sois là. »
Ces paroles de Duo firent lever les yeux à Heero qui plongea son regard dans celui de son interlocuteur. Une douceur que personne ne lui avait jamais témoignée transparaissait dans ses yeux, comme un trop plein d'amour à donner. Ils restèrent un instant ainsi avant que Heero ne brise le contact et reporte son attention à son écran. Aucune autre parole ne fut échangée.
---
Heero regardait Duo et Duo regardait Heero. Chacun avait les yeux plongés dans ceux de l'autre, mais aucun des deux jeunes hommes me parlaient. Duo, malgré sa tendance naturelle à faire sortir les mots de sa bouche, s'imposait le silence pour laisser à son interlocuteur la possibilité d'aborder le sujet qui les intéressait et cela, sans le brusquer.
Mais Heero, qui avait de gros problèmes de communication et qui ne disait jamais rien, n'ayant de toute façon personne à qui parler, ne desserrait pas les dents. Pourtant, il avait tant de choses à dire, tant de questions à poser, tant de sentiments à exprimer qu'il n'attendait qu'une parole de Duo pour déclencher une quelconque déclaration de sa part.
La situation était donc telle que chacun des deux garçons attendaient que l'autre prononce le premier mot. Duo se rendit compte de cela lorsqu'il crut voir dans les yeux de Heero une supplique muette. Même s'il ne fut pas sûr de ce que ses yeux voulaient dire, Duo ne put s'empêcher de parler.
« Parle mon vieux, je supporte pas le silence ! Parle de ce que tu veux, mais parle ! »
Heero se mit à rire, se rendant finalement compte de l'absurdité de la situation. Il ouvrit ensuite la bouche pour parler, mais il ne sut tout d'un coup pas quoi dire, l'intervention de Duo l'ayant fait dévié de ses pensées.
« Je ne sais pas par où commencer. »
Duo sourit à son tour avant de répondre.
« Comment te sens-tu en ce moment ? »
« Je me sens... bien. En fait, j'oublie presque que je suis malade par moment. C'est quelque chose d'absolument atroce et j'ai tendance à l'oublier, comme si ça n'existait pas vraiment. Mais maintenant que j'y pense, ça me fait mal. »
« Comment as-tu attrapé ça ? »
Heero se renfrogna au souvenir de cet homme qu'il détestait tant à cet instant précis, mais il répondit tout de même.
« Un collègue de travail qui a voulu me faire essayer une substance illicite. Le problème, c'est qu'il m'avait fait boire avant et que je n'ai pas bien réalisé ce qu'il me faisait et qu'il le faisait avec du matériel qui me m'était pas exclusivement réservé. »
Sa langue s'était complètement déliée et il parlait comme si cela avait toujours été naturel chez lui. Il était maintenant tellement en confiance qu'il posa même une question.
« Et toi, comment ça t'est arrivé ? »
« Ben moi, c'est aussi à cause de l'alcool si on peut dire. En fait, j'ai eu une période de grande débauche où je sortais beaucoup dans les bars et les boîtes de nuit. C'est à cette époque d'ailleurs que j'ai rencontré Hilde. Mais bon, disons seulement que je me mettais dans un état pitoyable à chaque fois et que je ne faisais vraiment pas attention à la personne chez qui j'allais terminer la nuit, homme ou femme. »
À cette précision, Heero ouvrit de grands yeux, n'en croyant pas ses oreilles. Duo, lui, ne remarqua pas le changement d'expression de Heero et continua ses explications.
« Et cette nuit-là, je suis tombé sur un mec qui avait le sida et qui n'en a rien dit. Remarque, il ne le savait peut-être même pas, mais résultat, il me l'a refilé. »
Duo baissa les yeux et dans un sourire forcé, il continua :
« Ce qu'il y a de bien avec les filles, c'est que la peur de tomber enceinte les pousse à penser aux préservatifs, mais les hommes... »
Il ne put terminer sa phrase, furieux qu'il était envers sa propre personne de ne pas voir pensé à ce petit détail qui aurait pu lui sauver la vie. Heero, lui, le regardait d'un air choqué. Cette révélation de la part de Duo avait fait resurgir les pensées déplacées qui avaient déjà assailli l'esprit de Heero, suite à l'allusion qu'avait fait Hilde le matin même.
Mais cette réaction surprenait beaucoup Heero. Jamais, à son souvenir, il n'avait eu des tendances homosexuelles. En fait, il n'avait même jamais eu de tendances sexuelles envers qui que ce soit. Il était vrai qu'il avait expérimenté la chose deux ou trois fois avec des jeunes filles dans son adolescence, mais il n'y avait pas donné plus d'importance que cela, étant, de toute façon, entièrement pris par son travail.
« Heero ? »
L'interpellé sembla revenir de l'endroit où il s'était perdu, replongeant cette fois un regard empreint d'un certain malaise dans les yeux de son vis à vis. Duo remarqua ce changement et n'osa plus rien dire, persuadé que ses propos en étaient la cause et ne voulant pas envenimer les choses. Apparemment, Heero avait mal pris la déclaration de Duo, mais ce dernier ne savait pas quoi. Il ne le connaissait pas assez pour dire ce qui avait pu le choquer.
« Oublie ce que j'ai dit, d'accord, » tenta-t-il pour ramener la situation à un point neutre.
« Oublier quoi exactement ? » demanda Heero, ne sachant pas de quoi lui parlait le jeune homme.
Duo resta paralysé pendant une seconde.
« Ben, je sais pas... oublie ce que je viens de te dire qui t'a mis dans un tel état de choc. »
Heero laissa apparaître l'ombre d'un sourire sur son visage avant de répondre.
« Surtout pas ! Cette information est très importante et je ne veux pas la laisser passer. »
« Mais quelle information ? » s'écria Duo qui mourrait d'envie de savoir ce qui se trouvait dans la tête de son interlocuteur qui ne semblait pas très généreux tout d'un coup en ce qui concernait ses pensées.
Heero reprit son sérieux face à ce que pourrait provoquer la révélation que lui demandait Duo.
« Je te le dirais pas. »
Duo s'apprêta à protester, mais une chose que lui avait dite Heero lui revint en tête et le fit sourire.
« Mais, t'es obligé de me le dire, tu te rappelles la promesse que tu m'as fait faire. »
Heero blêmit, il avait complètement oublié ce marché qu'il avait passé avec Duo et qui consistait à dire absolument tout ce que lon pensait et à terminer chaque phrase esquissée. Heero se retrouvait pris à son propre piège. Il regarda Duo qui attendait une réponse, hésita un moment mais finit par tout révéler.
« Disons pour faire simple que le fait de savoir que tu couches avec des hommes n'est pas quelque chose qui me rebute et qui, au contraire, me plaît assez. »
Ce fut au tour de Duo d'être choqué par les propos de Heero. Ne sachant pas quoi répondre, il se contenta de fixer son interlocuteur avec des yeux ronds. Ce dernier, après ce qu'il venait de dire, se sentit d'un coup très mal à l'aise et, ne supportant pas l'expression de Duo, il se leva et regagna la pièce que Duo lui avait indiquée comme étant sa nouvelle chambre en se maudissant jusqu'à la septième génération.
Heero venait à peine de refermer la porte derrière lui qu'elle se rouvrit et laissa apparaître Duo qui semblait très perturbé. Ce dernier, une fois dans la chambre, claqua la porte violemment derrière lui et fixa Heero d'un air très contrarié.
« Qu'est-ce qui te prend e réagir comme ça ? Tu peux pas me dire un truc comme tu viens de me dire et me laisser en plan après. »
« Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? C'est la première fois que j'ai une vraie relation sociale, je sais pas du tout comment m'y prendre. Mais je ne voulais pas dire ce que j'ai dit, c'est toi qui m'a forcé. »
« Alors quoi, tu vas me dire que tu regrettes ce que tu viens de dire à l'instant, que tu le pensais pas ? »
« Oui je regrette de l'avoir dit, mais on avait passé un accord et j'ai respecté cet accord. C'est vrai que j'aurais préféré ne rien dire, mais je n'en pense pas moins. »
Heero n'eut pas le temps d'en dire plus que Duo lui coupa la parole en obstruant l'ouverture par où passaient les mots par sa propre bouche, enserrant le cou de Heero de ses deux bras. Heero, pris par surprise, se laissa faire une seconde ou deux avant de se dégager violemment de l'étreinte dont il était prisonnier.
« Mais qu'est-ce que tu fais ? C'est quoi ton problème ? »
« Mon problème c'est que depuis que je t'ai rencontré, je pense qu'à toi et que j'en suis à un point où mon contrôle m'abandonne. »
Heero observa Duo des pieds à la tête.
« Ben alors qu'est-ce que tu attends ? Prends-moi... »
Duo hésita un instant, se demandant si ce n'était pas de la provocation de la part du jeune homme, mais il se dit que si Heero ne voulait pas, il l'arrêterait. Il s'avança alors de nouveau vers lui et reprit possession des lèvres de Heero qui se firent plus accueillantes que la première fois.
Duo se pressa sur le corps de Heero jusqu'à le faire reculer jusqu'au mur et ainsi, sentit ses formes gracieuses contre lui. Il passa ses mains sur son torse et les fit descendre pour les faire glisser sous le t-shirt et ainsi le lui enlever. Heero se laissa faire, découvrant ainsi la sensation de se faire déshabiller par un homme, chose qu'il ne connaissait pas. Après un certain temps, il prit lui-même des initiatives au plus grand plaisir de Duo.
Ce fut lorsqu'il s'aperçut que Duo l'entraînait vers le lit qu'une certaine peur le prit au ventre. Il se laissa tout de même faire, mais il n'était plus si sûr de sa détermination que ça. Duo sentit sans doute une crispation de la part de Heero car, sans vraiment arrêter le mouvement dans lequel il s'était lancé, il interrogea Heero du regard. Mais Heero ne l'arrêta pas et, au contraire, le pressa silencieusement de continuer.
Lorsqu'ils retombèrent chacun d'un côté du lit, le souffle court, rejetant les draps tant la chaleur de leur corps leur était insupportable, ils n'échangèrent pas une parole, se contentant de fixer le plafond, chacun de leur côté. Ce fut Duo qui rompit le silence, incapable de contenir les mots dans sa bouche.
« Tu ne regrettes pas ? » demanda-t-il en lançant un coup d'oeil à Heero.
Ce dernier, sans même dévier son regard du plafond, répondit sur un ton sans émotion :
« De toute façon, on est mort. »
Duo sentit un énorme poids peser sur son estomac à l'entente de ces paroles. Sans faire de bruit, il se leva tranquillement et sortit de la pièce, refermant la porte derrière lui. Mais cette précaution n'empêcha pas Heero d'entendre les sanglots du jeune homme qui alla s'enfermer dans sa propre chambre.
A suivre...
Note de l'auteur : Voici enfin la suite. Je sais que ça a pris du temps, mais elle est là alors je ne veux rien entendre. Bon, c'est sûr que ce n'est pas jojo, mais j'ai jamais dis que ça allait l'être. En tout cas, merci de continuer de me lire et de m'encourager, j'ai une vie un peu folle en ce moment et je sais plus toujours où j'en suis. Donc merci de votre patience et à bientôt.
-Ephemeris-
