Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…
Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?
Auteur : Ephemeris
Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.
Couples : 1x2
Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.
Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi.
Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…
Chapitre 6
Dès qu'il vient au monde, l'être humain est poussé par son entourage à faire l'expérience de ce qu'il y a autour de lui. C'est ainsi qu'il apprend. Une fois adulte, il garde ce réflexe d'expérimenter ce qu'il ne connaît pas, mais pour quoi faire ?
La vie n'était-elle pas plus simple pour un homme si rien ne venait interférer avec ce qui était déjà établi ? Toutes ces expériences que la majorité des hommes prône ne font que faire sombrer la vie d'un homme organisé dans le noir. Ainsi, à cause d'un idiot qui l'avait convaincu de faire une expérience, Heero s'était mis à prendre de la drogue et à coucher avec des hommes.
Il trouvait la situation absolument aberrante. Allongé sur son lit, nu, il tournait l'expérience qu'il venait de faire dans tous les sens dans sa tête.
« C'était étrange, » pensait-il. « J'avais extrêmement chaud tout en étant parcouru de frissons. Je tremble encore de la tête aux pieds et j'ai du mal à respirer. Mais pourtant, je me sens affreusement bien ! »
Heero ne comprenait pas ce qui lui arrivait. la seule fois où il s'était senti aussi désemparé avait été lorsque son médecin lui avait appris qu'il était atteint du sida et encore, il trouvait cela incomparable au fait d'avoir couché avec Duo.
« Tu ne regrettes pas ? »
« De toute façon, on est mort. »
Mais pourquoi lui avait-il répondu ça alors qu'il était si facile de répondre un simple non ou de lui faire un petit sourire. Mais Heero ne l'avait même pas regardé et avait laisser ces sombres mots sortir de sa bouche. A présent, il devait endurer les pleurs étouffés de Duo qui lui parvenaient à travers le mur.
Heero eut beaucoup de mal à s'endormir cette nuit-là et ce, même si les pleurs de Duo cessèrent. Il dormit d'un sommeil agité, semé de rêves étranges et se réveilla le lendemain matin plus fatigué que la veille. Avec une nuit pareille, il aurait bien dormi toute la journée, mais des bruits provenant de la chambre de Duo le tirèrent de son sommeil vers les dix heures.
Heero se débattit dans les draps pour pouvoir s'extraire du lit et, après voir enfilé un pantalon, il ouvrit la porte de la chambre et jeta un coup d'oeil à l'extérieur. Un peu plus loin dans le couloir, il vit Duo prêt à sortir refermer la porte de sa chambre et se diriger vers l'entrée, ayant lancé un froid regard à Heero en passant.
Surpris par ce regard, Heero n'eut pas le temps de réagir que Duo était déjà sorti. Après avoir totalement repris ses esprits, il alla dans la cuisine et se prépara un petit déjeuner. Il mangea doucement, surveillant l'heure, attendant impatiemment le retour de Duo pour qu'il puisse lui parler.
Mais le temps passait et Duo ne revenait pas. Heero, une fois douché et habillé de propre, s'installa dans le salon face à la porte d'entrée. Il était deux heures. Ce ne fut que vers six heures que des pas se firent entendre de l'extérieur. Heero sentit son estomac se contracter et il retint sa respiration lorsque la poignée se mit à tourner. Il crut qu'il allait se trouver mal lorsqu'il aperçut le visage de Hilde au lieu de celui de Duo.
« Ah, c'est toi ! »
La jeune fille le fixa un moment, surprise par une telle exclamation.
« Qui voudrais-tu que ce soit ? » demanda-t-elle, vexée.
« J'attendais Duo. »
Hilde fronça les sourcils.
« Il est pas là ? »
« Ben non. Je ne l'attendrais pas s'il était là. »
« Ça fait longtemps qu'il est parti ? »
« Il est parti vers dix heures ce matin. »
La jeune fille jeta un regard à sa montre et, sans même saluer Heero, elle retourna sur ses pas, un air inquiet imprimé sur le visage. Heero ne comprenait pas du tout ce qui venait de se passer, mais il resta à sa place, se disant que Duo finirait bien par rentrer chez lui.
Et ce fut le cas à peine quelques minutes plus tard. Heero vit Duo entrer dans l'appartement, tiré par Hilde qui le pressait à l'intérieur.
« Ça devient une obsession cette histoire. C'est très mauvais pour toi, » s'écria Hilde en le poussant dans un fauteuil à proximité de Heero.
« T'es pas ma mère Hilde, et je fais ce que je veux ! »
« Pas si c'est mauvais pour ta santé mentale. »
Ils échangèrent un regard et Duo se calma. Il se tourna ensuite vers Heero qui ne l'avait pas quitté des yeux depuis son entrée. Hilde, comprenant qu'il s'était passé quelque chose entre les deux et qu'une discussion s'imposait et que, visiblement, elle gênait, annonça qu'elle devait partir, accompagnant du geste ses paroles. Heero et Duo se retrouvèrent alors seuls. Ce fut ce dernier qui prit la parole.
« Ça fait longtemps que tu m'attends ? »
« Depuis que tu es parti sans rien dire ce matin. Il faut que je te parle. »
« Si c'est pour me dire un truc comme tu m'as dit hier soir, c'est pas la peine. »
Duo fit un geste pour se relever, mais Heero l'en empêcha, le retenant par le bras.
« Écoute, pardon pour ça, ce n'était pas du tout dans mon intention de te dire ça. »
« Mais tu l'as dit, il y a forcément un fond de vérité là-dedans. Moi, je me livre entièrement à toi et toi, tu m'envoies sur les roses ! »
« Tu as mal compris ce que j'ai dit. je ne voulais pas dire que ça n'avait pas d'importance parce qu'on allait mourir, je voulais dire que puisque on allait mourir, ça n'avait pas d'importance que j'aie des regrets ou pas par rapport à ce qui s'était passé... »
Duo le regarda d'un drôle de regard et lui-même se rendit compte que les deux idées qu'il venait d'énoncer voulaient en fait dire la même chose.
« Mais ce qui est important là-dedans c'est que je n'ai aucun regret, aucun. »
Duo le regarda surpris d'une telle déclaration.
« C'est la première fois que je t'entends dire autant de mots à la suite depuis que je te connais... »
« C'est la première fois que je dis autant de mots à la suite depuis que je sais parler... »
L'ombre d'un sourire passa sur le visage de Duo, mais il la chassa rapidement, se rappelant qu'il était fâché. Heero ne remarqua pas ce changement sur le visage de Duo, une question le taraudant.
« Comment... comment fais-tu pour te supporter sachant que ta vie est foutue et cela, par ta propre faute ? »
« J'y arrivais très bien jusqu'à ce que je te rencontre. »
Duo savait très bien que la question de Heero ne le mettait pas directement en cause, c'était sa propre existence qu'il essayait de cerner. Il aurait été plus juste de demander à Duo comment il faisait pour bien vivre avec ce virus. Mais Duo se plut à maintenir Heero dans un sentiment de culpabilité, histoire de se venger un peu.
« En fait, » reprit Duo, « il faut que tu apprennes à vivre avec ça, ne pas te borner à voir la fin parce que ça, ça tue. La vie nous offre plein de possibilités et cela, même si on a le sida. Pense à hier soir... »
Duo scruta le moindre changement sur le visage de Heero qu'aurait pu provoquer ses paroles et il fut bien surpris d'y apercevoir un petit sourire. Rassuré mais rancunier, il se retourna et se dirigea vers sa chambre en disant :
« De toute façon, ça ne m'intéresse pas. Tu m'es totalement indifférent et je suis froid face à ce qui peut t'arriver... »
Il passa devant la cuisine et s'arrêta soudainement, se retournant vers Heero.
« Au fait, tu as trouvé de quoi manger ce matin ? »
Heero afficha un grand sourire face à ces paroles alors que Duo les maudissait. Ce dernier venait de perdre toute crédibilité et avait prouvé qu'il n'était plus fâché.
« Ne t'inquiète pas, je me suis servi, mais je n'aurais pas eu à le faire si j'avais continué à dormir. Tu m'as réveillé. »
« J'en ai rien à foutre ! »
Ils échangèrent un regard et éclatèrent de rire. Duo avait craqué, ne supportant pas de bouder, surtout qu'il n'avait plus aucune raison. Heero, lui, l'avait compris et en était extrêmement soulagé. Il avait tellement eu peur de la réaction de Duo qu'il croyait qu'il ne pourrait jamais lui faire entendre raison.
Duo se calma peu à peu, un grand sourire éclairant tout son visage, mais après avoir lancé un regard derrière Heero, ce sourire s'estompa et une ombre passa dans son regard. Une voix derrière lui fit se retourner Heero.
« Maintenant que tu es de meilleure humeur, on a à parler tous les deux. »
C'était Hilde qui était revenue sans que les deux autres ne se rendent compte de sa présence. Mais à ces paroles, Duo reprit instantanément son état d'esprit précédent et répondit sur un ton colérique :
« Je n'ai rien à te dire, laisse-moi tranquille ! »
Et il partit vers sa chambre, poursuivi par Hilde, mais il fut plus rapide qu'elle et réussit à fermer la porte à clé avant que la jeune fille n'ait pu le rejoindre. Elle frappa à la porte de rage, mais la barrière ne céda pas.
« Tu agis vraiment comme un enfant Duo. Il faudra bien que tu changes de comportement un jour ou l'autre. Ça finira pa te rattraper ! »
Et elle sortit, laissant Heero tout bête en plein milieu de salon, n'ayant rien compris à ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. De quoi parlait Hilde ? Et pourquoi Duo ne voulait pas en discuter avec elle ?
Heero attendit quelques minutes, espérant que Duo sortirait de sa chambre après le départ de Hilde, mais la porte resta close. Vu l'heure tardive, il décida de se faire à manger. Peut-être que Duo serait appâté par l'odeur de nourriture. Il se dirigea donc vers la cuisine et, comme il l'avait fait le matin même, il se servit et se prépara à manger.
Ce qu'il avait espéré arriva, la silhouette de Duo apparaissant lentement dans la cuisine. Il s'assit timidement à table et, sans un mot, Heero lui servit une portion de pâtes au pesto qu'il venait de faire.
Les deux garçons mangèrent en silence, l'affaire de Hilde ayant été mise de côté. Heero n'osait pas poser des questions à Duo de peur de le blesser ou de le fâcher. Tout ce qu'il voulait, c'était dêtre avec lui. Être avec lui et essayer d'être heureux...
Après le dîner, Duo fit la vaisselle alors que Heero l'essuyait. Ce dernier trouvait cette situation très drôle, les deux jeune hommes remplissant presque parfaitement le cliché des jeunes mariés qui font la vaisselle ensemble, se regardant amoureusement, les yeux dans les yeux.
Lorsqu'ils se retrouvèrent dans le salon, une fois la vaisselle rangée, un long moment s'écoula sans qu'une parole ne fut échangée. Ce silence les apaisait, assis côte à côte sur le canapé, le regard dans le vague. De temps en temps, Duo lançait des regard en biais à Heero qui les voyait, mais qui faisait semblant de ne rien remarquer. Duo voulait dire quelque chose, mais il n'osait pas et Heero le voyait très bien.
Duo commençait à se tortiller d'impatience, mais il ne disait toujours rien. Heero le savait, mais ne tenta rien pour faciliter la tâche à l'autre, attendant une quelconque déclaration de la part de son ami. Ce dernier s'arrêta de bouger d'un coup et, après avoir poussé un soupir, il dit, sur un ton des plus naturels :
« J'ai envie de toi, là, maintenant. »
Voilà, c'était dit. Duo en était soulagé, mais il eut une certaine crainte par la suite, attendant la réponse de Heero à une telle déclaration. Ce dernier se retourna vers Duo et, se rapprochant de lui, il alla déposer ses lèvres sur celles de Duo, laissant le jeune homme sans voix.
« Tu es sûr que tu veux d'une relation comme ça ? » demanda Duo, incrédule.
« Je suis à toi. »
Cette réponse donna comme une décharge électrique à Duo qui s'accrocha à Heero de toutes ses forces, l'embrassant avec toute la passion qui le submergeait à cet instant. L'autre se laissa faire, préférant laisser Duo mener la danse pour le moment. Il se laissa donc entraîner vers la chambre de Duo et le laissa le posséder une nouvelle fois.
Une nouvelle vie avait commencé pour Heero, il s'en rendait compte. Mais même si cette vie avait maintenant une date d'expiration précoce, il se dit qu'elle serait sans doute plus agréable que celle qu'il avait eu avant, grâce à Duo.
« Faites que ça dure, je vous en pris... »
A suivre...
Note de l'auteur : Voilà la suite ! Je ne sais plus si ça fait longtemps que vous l'attendez ou pas, je suis complètement perdue dans le suivi de mes histoires... Mais ce qui compte, c'est que ce chapitre soit sorti et qu'il vous plaise. J'espère donc que c'est le cas et je vous dis à bientôt.
-Ephemeris-
