Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…
Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?
Auteur : Ephemeris
Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.
Couples : 1x2
Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.
Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi.
Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…
Chapitre 7
La vie n'aurait pas pu être plus douce pour Heero que de la façon dont elle était depuis ces quelques jours. Les premiers jours de vrai bonheur que Duo lui faisait vivre sans arrêt, entre ses regards chaleureux, ses caresses pleines de douceur et leurs ébats amoureux passionnés. Quatre jours merveilleux, sans anicroche, qui ne pouvaient que présager du bien.
Lorsque Heero se réveilla après une nuit agitée, la première chose qu'il vit fut Duo tout habillé, se préparant à partir, visiblement.
"Où vas-tu ?" demanda Heero qui n'était pas enchanté de voir le jeune homme partir.
Il faut dire que tous les jours, Duo sortait sans lui dire exactement où il allait et revenait une heure plus tard, restant très discret sur ces excursions. Duo releva la tête et lui offrit un superbe sourire qui fit plaisir à Heero.
"J'ai une course à faire, je ne serai pas trop long, c'est promis."
"Je n'aime pas que tu partes comme ça tous les matins," ne put s'empêcher de dire Heero qui commençait à s'inquiéter.
"Ne t'en fais pas, c'est la dernière fois," lui répondit Duo.
Puis il s'approcha du jeune homme et l'embrassa avec toute la tendresse qu'il avait à lui offrir. Et, lui caressant la joue, il s'éloigna et sortit de la chambre. Heero était heureux, mais il commençait à se poser des questions concernant ces sorties fréquentes. Est-ce que Duo lui cachait quelque chose ?
En fait, il ne savait presque rien de Duo. Il ne le connaissait que depuis quelques jours à peine et ils n'avaient pas beaucoup parlé d'eux. Finalement, avait-il raison de se livrer ainsi à un étranger ? Mais il avait besoin de Duo, il ne pouvait pas le nier. Une force l'attirait inévitablement vers lui et Heero ne pouvait plus imaginer de vivre sans lui.
N'ayant plus de raison de rester couché, le froid gagnant son corps nu dans le grand lit, Heero se leva et passa rapidement sous la douche avant de s'habiller. Cela devait faire au moins une demie heure que Duo était parti et Heero commençait à se sentir seul.
Il se mit à rire à cette pensée. Lui, Heero Yuy, qui n'avait jamais vraiment pu créer des liens d'amitié avec ses camarades à la petite école, qui n'était sorti qu'avec une fille durant son adolescence et ce, seulement pour une semaine, la jeune fille s'étant lassée de celui qu'elle avait voulu séduire, lui qui vivait seul depuis des années, n'ayant de contact avec personne, lui se sentait maintenant seul.
Et tout ça pourquoi ? Parce que sa rencontre avec Duo l'avait changé. Il n'avait jamais ressenti le besoin d'être avec quelqu'un et, le jour où il avait rencontré Duo, cela avait changé. En fait, il n'avait besoin que de Duo. Il se moquait du sort du reste de l'humanité, tant que Duo restait auprès de lui, tout irait bien.
Et tout alla bien quelques minutes plus tard, alors que Duo venait de repasser la porte, faisant un immense sourire à Heero. Le jeune homme enleva son manteau et vint s'asseoir à côté de Heero sur le canapé, lui déposant un baiser sur la joue avant de se blottir contre lui.
"Tu es heureux, Heero ?"
Ce dernier sourit. Oui, il était heureux. Il avait l'impression que rien ne pourrait venir entacher son bonheur, que cette situation était définitive.
Hilde marchait en direction de l'appartement de Duo. Elle savait qu'à l'heure qu'il était, autour de sept heures du soir, il devait être chez lui avec Heero. Elle s'était fait une raison sur le nouvel ami de Duo, même si cela n'avait pas été chose facile au début.
Sachant par quoi Duo était passé avant de trouver cet équilibre que Heero avait presque fait chaviré, elle s'était grandement méfiée du jeune homme, ne sachant pas grand chose de ses intentions. Mais d'avoir vu son ami si heureux et ayant cru voir une grande sincérité dans les yeux de Heero, Hilde s'était dit que peut-être, cette situation n'était pas mauvaise.
Même si Heero pouvait mourir, elle savait que Duo prendrait assez bien soin de lui pour ne pas le perdre bêtement. Hilde savait que Duo voulait avoir le dessus sur cette maladie et qu'il ne permettrait pas qu'elle emporte ce qu'il avait de plus cher.
Cette pensée la fit sourire. Elle arriva à une intersection et s'arrêta au feu rouge, attendant le signal qui lui permettrait d'avancer. Regardant droit devant elle, son regard fut distrait en voyant un homme qui commençait à s'engager dans la rue, jetant un coup d'oeil de chaque côté pour se faufiler entre le passage de deux voitures.
Hilde retint son souffle lorsque le profil de l'homme lui apparut. Elle resta clouée sur place, voyant l'homme se diriger dans la même direction qu'elle allait prendre.
"Oh non !"
Elle voulut traverser à son tour, mais fut klaxonnée par une voiture qui avait la priorité et qui avait failli lui rentrer dedans. Elle se recula alors pour laisser passer la voiture et attendit que le feu lui permette de traverser, la mort dans l'âme.
Heero s'était installé sur le canapé et lisait le journal tranquillement alors que Duo finissait de ranger la vaisselle. Il fut sorti de sa lecture lorsqu'il entendit que l'on frappait à la porte. Il voulut se lever pour aller ouvrir, mais Duo sortit de la cuisine, le retenant à sa place tout en déposant un baiser sur les lèvres de Heero.
"Reste tranquille, je m'en occupe."
Il s'éloigna et lui fit un clin d'oeil avant de se détourner et d'ouvrir la porte de l'entrée. La personne qu'il vit de l'autre côté lui fit totalement perdre son sourire, le glaçant sur place. Là, devant lui, se tenait un homme un peu plus grand que lui, de grands yeux bleus et des cheveux lui tombant sur les épaules blonds.
"Salut Duo."
Le garçon ne put répondre, complètement tétanisé. Heero, lui, observait la scène sans vraiment comprendre. L'inconnu ne l'avait pas remarqué et reprit tout en entrant dans l'appartement.
"Alors, tu n'embrasses pas un vieil ami ?"
Il arriva au niveau de Duo qui n'avait pas bougé et posa une de ses mains sur sa hanche, ce qui fit réagir Duo qui repoussa cette main.
"Ne me touche pas !"
L'homme eut un petit sourire.
"Allons, ne te fais pas désirer. Tu m'as manqué tu sais."
Il se rapprocha de Duo à une vitesse qui ne permit pas au jeune homme de réagir et se mit à l'embrasser dans le cou, ses mains parcourant le corps de Duo. Des larmes se mirent à courir sur les joues de Duo qui tentait désespérément de se dégager. Heero se leva brusquement, pris d'une rage comme jamais il n'en avait ressenti. Il s'apprêtait à intervenir quand Hilde arriva de l'extérieur, se ruant sur l'homme pour le faire lâcher Duo.
"Lâche-le !"
Pris par surprise, l'homme libéra son prisonnier qui alla se réfugier contre le mur, se recroquevillant au sol. L'homme, furieux, se retourna pour voir celle qui l'avait attrapé. Lorsqu'il vit à qui il avait affaire, il se mit à rire doucement.
"Oh c'est pas vrai ! Hilde ! A ce que je vois, tu es toujours dans l'ombre de Duo..."
"Je te conseille de le laisser tranquille. Duo n'a plus rien à faire avec toi, alors tu dégages et tout de suite !"
L'homme se remit à rire.
"Toujours amoureuse à ce que je vois. Tu es pathétique ma pauvre. Tu espères donc encore qu'il te remarquera et que vous vivrez heureux ?"
"Non, ça fait longtemps que je n'espère plus. Mais je ne veux plus que tu approches Duo, c'est compris !"
C'est à ce moment que Heero se décida d'intervenir, ne supportant pas la vision que lui offrait Duo, recroquevillé contre le mur, les larmes inondant son visage. Heero s'avança jusqu'à faire face à l'homme qui fut surpris, n'ayant pas vu Heero jusque là. Se plantant devant lui, croisant les bras sur sa poitrine, il le regarda bien dans les yeux et lui dit :
"Maintenant, tu dégages."
L'autre, quelque peu déstabilisé par ce regard et cette attitude, répliqua tout de même.
"Et si je veux pas ?"
"SI tu ne veux pas, ça ira très mal pour toi."
La fureur et la colère qui passait par ses yeux effraya l'homme en face de lui. Il recula lentement, jetant un dernier regard à Hilde, et sortit d'un pas rapide. La jeune fille était plus que surprise par l'attitude de Heero, mais en fut très heureuse.Ainsi, elle était sûre que Duo serait heureux avec cet homme, même s'il avait le sida.
Dès que l'homme fut parti, Hilde de jeta sur Duo pour le prendre dans ses bras. Ce dernier, complètement apeuré, s'accrocha à elle de toutes ses forces de peur qu'elle ne s'en aille.
"Hilde ! Ne me laisse pas ! Pas avec lui !"
"Ne t'en fais pas Duo, il est parti et ne reviendra plus."
Elle lui caressait doucement les cheveux, le berçant sous les yeux de Heero. Ce dernier ne comprenait pas ce qui se passait. Il s'approcha un peu et, malgré une certaine hésitation, se décida à poser la question qui tournait dans sa tête.
"Qui est cet homme ?"
Duo leva les yeux vers celui qui avait parlé et se leva d'un coup, se jetant dans les bras de Heero, le serrant de toutes ses forces. Heero passa ses bras autour de ce corps tremblant, ne voulant pas le laisser partir. Mais il voulait une réponse et le fit comprendre d'un regard à Hilde qui les regardait.
"C'est une ancienne connaissance de Duo."
Heero sentit Duo resserrer sa prise.
"Ca j'ai compris, mais encore..."
Hilde ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son ne sortit. Comment pouvait-elle dire ça sans trop choquer Heero ? Ne trouvant pas de formule adéquate, surtout devant l'empressement de Heero, elle déclara :
"C'est celui qui a transmis le sida à Duo, voilà."
A ces mots, Duo se détacha brusquement de Heero, reculant.
"Je suis sale... je suis malade... je... je vais mourir..."
Portant la main à sa bouche, Duo partit dans la direction de sa chambre, fermant la porte à clé derrière lui. Dans le salon resta Hilde qui se mit à pleurer et Heero qui fut choqué par les dernières paroles de son amant. La jeune fille alla s'asseoir sur le canapé. Heero vint la rejoindre, bien déterminé à avoir des explications.
"Maintenant on ne joue plus. Tu vas me dire ce qui arrive à Duo. Qu'est-ce qui lui prend ?"
Hilde le regarda à travers un brouillard de larmes qu'elle essuya avant de répondre.
"Ce sont les mêmes paroles... J'ai l'impression de me retrouver des mois en arrière, quand Duo a appris qu'il avait le sida. Il était atterré, comme maintenant."
"Je croyais qu'il avait accepté son sort."
"C'était le cas, mais ce mec ne lui a jamais rien fait de bon."
Heero ne comprenait pas, les explications de la jeune fille ne lui suffisaient pas.
"Je comprends pas, explique-moi..."
"Pourquoi tu me poses ces questions ?" s'énerva-t-elle soudainement. "Tu ne vois pas que ça me fait souffrir autant que Duo ? Laisse ces choses en paix, on ne peut rien y faire."
Heero lui lança un regard haineux.
"C'est vrai ce qu'il a dit ?"
Hilde lui lança un regard interrogateur.
"Quoi ?"
"Que tu es amoureuse de Duo depuis longtemps..."
Hilde détourna le regard, donnant ainsi une réponse affirmative à Heero. Celui-ci eut un sourire ironique et poussa un soupir.
"J'en étais sûr, c'est pour ça que tu ne me supportes pas..."
"C'est moi que je ne supporte pas," coupa Hilde, le regard rivé sur le plancher. "Tu ne peux pas savoir comme c'est frustrant d'aimer quelqu'un qui ne pourra jamais t'aimer. Il a toujours eu une préférence marquée pour les hommes même s'il avait des aventures avec des femmes. La différence, c'était qu'il lui arrivait de revoir certains hommes, mais jamais pour les femmes. Mais même pour une fois, juste pour une fois, j'ai tout fait pour en être, pour faire partie de ces femmes qui ne reverraient jamais plus Duo Maxwell. Le problème c'est qu'il n'a jamais voulu."
"Pourquoi ?"
Hilde retint un sanglot.
"Parce qu'on était ami... et parce qu'il avait cet homme perpétuellement en tête."
Heero prit peur à son tour alors que Hilde continuait.
"Il le désirait plus que tout, s'arrangeait pour se faire remarquer de lui et partait tous les soirs où l'on sortait avec quelqu'un de différent, histoire de le rendre jaloux. Et un jour, il a eu ce qu'il voulait. Et voilà où ça l'a mené."
Elle se tut finalement, ne pouvant plus dire un mot. Heero, lui, était dévasté et ne pouvait plus bouger. Il ferma les yeux et une larme s'écoula sur sa joue sans même qu'il ne s'en rende compte. Hilde, pleurant toujours, vint se blottir contre Heero qui la prit dans ses bras comme s'il l'avait toujours fait. Il comprenait sa peine parce que c'était la même que la sienne. Tous les deux souffraient face à la souffrance de l'homme qu'ils aimaient et à laquelle ils ne pouvaient rien.
Ils finirent par s'endormir tous les deux enlacés, sur le canapé.
A suivre...
Note de l'auteur: Avez-vous sérieusement cru que tout allait bien se passer ? C'est mal me connaître si c'est le cas. Enfin, voilà la suite qui est là grâce à mon inspiration qui a bien voulu coopérer. Je crois que la suite coulera beaucoup plus facilement. En fait, ce que je veux dire, c'est que je vais avoir plus de facilité à l'écrire alors que vous allez avoir beaucoup plus de mal à la lire... Quand je dis Deathfic, c'est pas pour rigoler...
En tout cas, merci de suivre toujours cette histoire et j'espère que ce chapitre vous aura plu en attendant le prochain.
-Ephemeris-
