Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas et ne voudront jamais m'appartenir parce que je les fais vraiment trop souffrir et qu'ils m'ont pris en grippe. Cette histoire ne devrait pas arranger mon cas…
Titre : Je n'ai plus rien, que m'offres-tu ?
Auteur : Ephemeris
Résumé : Heero, après avoir appris qu'il était atteint du sida, cherche un réconfort chez quelqu'un qui peut lui apporter quelque chose dans sa situation désespérée.
Couples : 1x2
Genre : Deathfic. Comme j'en ai jamais écrit et que j'ai voulu plusieurs fois tuer les personnages sans avoir le courage de le faire, ben c'est ce que j'ai fait dans cette histoire.
Rating : T à cause de la dureté du sujet. Je suis certaine que vous comprenez pourquoi.
Warnings : AU, Yaoi. Sujet plutôt dur, âmes sensibles s'abstenir. Déprimant, ce n'est peut-être pas une bonne idée de lire ça si vous avez des tendances suicidaires. Ça pourrait aggraver votre cas et je ne veux pas avoir de morts sur la conscience…
Chapitre 9
Alors que le soleil avait déjà repris sa place dans le ciel des hommes, Heero reprit doucement conscience de son corps. Il se sentait bien là, emmitouflé dans les couvertures, sentant la présence de Duo juste à côté de lui. Il entrouvrit les yeux et vit le jeune homme en question, couché sur le dos, un bras ramené au-dessus de sa tête.
Heero referma les yeux un instant, sa vue étant encore tout embrumée. Depuis qu'il avait découvert les joies d'être dans un lit avec quelqu'un, il avait reconsidéré ce qu'il avait toujours vu comme un besoin vital, comme un petit plaisir et avait maintenant du mal à s'extraire de cette chaleur que lui procurait tantôt les draps, tantôt le corps de Duo collé au sien.
En analysant bien la situation, Heero s'était rendu compte qu'il avait commencé à vraiment vivre lorsque la mort était venue s'installer au-dessus de sa tête. Il avait commencé à vivre au contact de Duo.
Heero ouvrit une nouvelle fois les yeux pour regarder cet homme qu'il aimait tant. Ses paupières clignaient d'elles-mêmes pour chasser ce voile qui empêchait ses yeux de voir nettement la réalité et sourit lorsqu'il put distinguer le visage de Duo. Mais son sourire s'estompa rapidement lorsqu'il vit que le jeune homme avait les yeux grand ouverts, fixés sur le plafond, le visage dégageant un tel manque d'expression que Heero sentit son cœur se serrer.
Machinalement, il referma les yeux pour ne plus voir cette expression, mais l'image persistait même les paupières closes. Heero laissa une nouvelle fois apparaître ses yeux à la lumière du jour et retomba sur le visage fixe de Duo. Le garçon avait l'air complètement perdu dans ses pensées, comme s'il était déconnecté de la réalité.
Heero voulut retirer une de ses mains des couvertures pour tenter de le réveiller, mais le simple mouvement de son bras suffit à faire revenir Duo, cette sombre expression disparaissant du même coup de son visage pour laisser place à un petit sourire très doux.
« Hee-chan, » dit-il en se pelotonnant dans les bras de Heero, donnant ainsi à ce dernier encore plus de cette chaleur douce et agréable dont il ne voulait déjà pas sortir.
Mais Heero n'était pas dupe. Cela faisait presque un mois que cet incident s'était produit et Duo n'était plus le même. Bien qu'il faisait tout pour ne pas le montrer à Heero, ce dernier voyait bien que son amant n'était pas au mieux de sa forme. Mais il n'osait pas lui en parler. Duo faisait tant d'effort pour cacher son mal que Heero ne se sentait pas la force de réduire ces efforts à néant.
« Tu as bien dormi Duo ? »
« Hn, » répondit le garçon, enfouissant son visage dans le cou de Heero.
Mais cette réponse ne le rassura pas, malgré le fait qu'il prit la décision de ne pas insister. Cela ne servirait à rien de toute façon. Il y avait quelque chose de changé en Duo, comme un ressort cassé, et il n'arrivait pas à le réparer. Peut-être lui fallait-il seulement un peu plus de temps.
Après un moment, Heero sentit le corps de Duo se rapprocher un peu plus de lui, s'y collant complètement. Tout naturellement, Heero resserra son emprise sur ce corps qu'il tenait entre ses bras et entendit ce qu'il interpréta comme un soupir de soulagement de la part de Duo avant que ce dernier ne prenne la parole.
« Je suis si bien comme ça. Je voudrais que ça ne s'arrête jamais, que tu restes avec moi pour toujours. »
Heero sourit à cette phrase. Si Duo était bien, alors lui aussi l'était.
« Je serai toujours avec toi. Rien ne pourra me séparer de toi. »
C'est alors que Duo se défit de l'étreinte dans laquelle il s'était glissé et sortit du lit sans un mot de plus. Heero comprenait de moins en moins ce qui se passait dans la tête de son amant qui ne lui parlait plus vraiment. Et cette ombre de tristesse qui persistait dans ses yeux. Il avait cru qu'une fois rentrés à la maison, leur vie allait reprendre comme dans leurs débuts de cohabitation, mais ce n'était pas la même chose.
Duo n'était pas bien et Heero ne savait pas comment faire changer la situation. Ca lui déchirait le cœur de voir son amant dans un tel état d'esprit, mais il n'osait rien lui demander, ayant peur de le faire plonger encore plus profond dans sa détresse.
A ce moment, il aurait aimé s'entretenir avec Hilde qui le connaissait si bien, mais depuis qu'elle était partie après cette dispute avec Duo, ils ne l'avaient jamais revue. Ce qu'elle était devenue, ils ne le savaient pas et Heero s'en inquiétait un peu. Lorsqu'elle les avait quittés, Hilde était dans un état qui aurait fait mal à n'importe qui qui aurait posé les yeux sur elle. Heero espérait profondément qu'elle s'était remise de cette histoire et qu'elle allait bien.
Heero se leva à son tour et rejoignit Duo qui s'était installé dans le salon, regardant la télévision avec un bol de chocolat chaud dans les mains. Le jeune homme s'approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue avant d'aller dans la cuisine pour se préparer lui aussi un bol avant de s'installer à côté de Duo.
Alors qu'il regardait depuis un moment les déboires de Grosminet pour attraper Titi, il sentit le regard insistant de Duo braqué sur lui. Doucement, il tourna la tête vers le jeune homme et vit avec horreur une larme monter et s'échapper d'un œil pour rouler sur sa joue sans que le reste de son visage n'exprime quelque chose.
« Qu'est-ce que tu as Duo ? Pourquoi tu pleures ? »
Une certaine interrogation apparut alors sur le visage de Duo, ce qui soulagea Heero.
« Comment ? Je pleure ? »
Heero avança alors sa main vers le visage du jeune homme et vint essuyer la traînée humide qu'avait laissée la larme.
« Je ne m'en étais pas rendu compte. »
« Ce n'est pas grave. Mais est-ce qu'il y a quelque chose qui ne va pas ? »
C'est alors qu'un sourire qui transporta de joie Heero naquit sur le visage de Duo. Bien sûr, il n'était pas aussi éclatant que ceux dont Duo le gratifiait au début de leur relation, mais c'était un sourire quand même. Peut-être était-ce là le début d'une guérison.
« Non, tout va bien quand tu es là. »
Heero eut alors le sentiment que ce qui allait suivre ne pouvait être que positif et que le Duo dont il était tombé amoureux allait refaire surface.
« Duo, je suis rentré ! » lança Heero en passant le pas de la porte.
Revenant du marché, il avait ramené de quoi faire un superbe repas dont il avait déjà en tête le menu. Il avait envie de gâter son amant qui semblait aller mieux depuis quelques jours.
Mais Heero fut étonné de ne pas voir le jeune homme venir à sa rencontre. Il déposa ses sacs dans la cuisine et fit un tour de l'appartement. Duo n'était nulle part. N'ayant pas dit à Heero qu'il devait sortir, ce dernier fronça les sourcils, mais se ressaisit en se disant que Duo avait sans doute eu envie d'aller prendre l'air.
Il se mit donc à préparer le repas qu'il avait en tête, attendant le retour de Duo. Après un certain temps, Heero commença à s'inquiéter, trouvant que la promenade de Duo s'éternisait. Mais il ne pouvait rien faire, il ne savait pas où il était.
Une fois que le repas fut prêt et la table mise, Duo n'était toujours pas rentré. Heero refit un tour de l'appartement à la recherche d'un mot que lui aurait laissé Duo, mais il ne trouva rien. Où était-il donc ? Alors qu'il tournait en rond dans le salon, il entendit soudainement des pas dans l'escalier et se précipita vers la porte d'entrée qui s'ouvrit avant qu'il n'ait pu l'atteindre.
« Duo, où étais-tu ? » lança Heero en attrapant le jeune homme et le serrant dans ses bras.
« Ben, je suis allé faire un tour. »
Heero se détacha de lui et le regarda droit dans les yeux qu'il trouva un peu rouges.
« J'étais inquiet. Je suis rentré et tu n'étais pas là. »
Un sourire apparut alors sur le visage de Duo qui attira Heero vers lui doucement, reformant ainsi leur étreinte.
« Il ne faut pas t'inquiéter pour moi. Je suis assez grand pour m'occuper de moi. Hey, ça sent rudement bon, qu'est-ce que tu as préparé ? »
Cette phrase redonna le sourire à Heero qui installa Duo dans la cuisine et lui servit une assiette bien garnie avant de se servir lui aussi et de s'asseoir en face de Duo. Il observa Duo manger un peu en poussant des exclamations de joie tant cette nourriture le ravissait, mais la fourchette se retrouva un peu trop rapidement au goût de Heero à côté de son assiette.
Duo n'avait même pas mangé la moitié de ce qu'il avait été servi et semblait en avoir terminé.
« Tu ne manges plus ? »
Duo le gratifia d'un merveilleux sourire.
« Pardon Heero, j'ai pas très faim ce soir. Mais c'est un délice. Je sais pas qui t'a appris à faire la cuisine, mais en tout cas, c'est un champion. »
Puis, il se leva de table et prit la direction de la chambre.
« Je vais me coucher, je suis fatigué. Tu viens me rejoindre ? »
Heero ne se le fit pas dire deux fois et suivit Duo jusqu'à leur chambre pour une nuit pleine d'étreintes passionnées. Heero avait confiance, une grande confiance. Il sentait qu'un grand changement allait se produire et que Duo retrouverait bientôt sa liberté d'esprit. En fait, il ne savait pas si bien dire.
Duo s'était mis à sortir beaucoup plus souvent. Il faisait régulièrement des promenades desquelles il revenait toujours avec un sourire aux lèvres, ce qui rendait Heero très heureux. Mais un jour, alors qu'il était en train de taper sur le clavier de son ordinateur, il entendit Duo entrer en toussant un peu. Il leva les yeux de son écran et regarda le jeune homme.
« Tu tousses ? Tu n'es pas malade au moins. »
« Non, j'ai juste avalé de travers. »
Mais la toux persista un peu alors que le garçon se dirigeait vers la cuisine pour se servir un verre d'eau. Heero le suivit du regard, l'observant prendre le verre, le remplir pour en vider le contenu instantanément. Puis, il sortit de la cuisine et voulut aller dans la chambre, mais il trébucha et se retint au mur pour ne pas tomber.
Heero s'était levé, craignant que son amant n'aille pas si bien qu'il essayait de le faire croire. Mais Duo se remit sur ses jambes et continua son chemin jusqu'au bout du couloir où il tourna pour entrer dans sa chambre.
Alors que Heero s'apprêtait à se rasseoir, il entendit un bruit sourd provenant de la pièce du fond et se précipita vers le bruit. Arrivé dans la chambre, il prit peur face à ce qu'il avait sous les yeux. Sur la moquette, Duo était tombé et tentait par tous les moyens de se tirer vers le lit, mais n'y arrivait pas, une quinte de toux l'empêchant presque de respirer.
Heero se précipita sur lui et le fit tourner sur le dos, déposant sa main sur le front de Duo qui était brûlant. D'un coup, il paniqua, ayant peur de comprendre ce qui se passait.
« Mais Duo, tu as de la fièvre ! Tu es vraiment malade alors ! »
Le jeune homme se dégagea de la prise de Heero et se remit à se traîner au sol pour atteindre le lit et, faisant un grand effort, il réussit à se mettre debout. Heero se leva à son tour et lui attrapa le bras pour l'aider, mais Duo se dégagea brusquement. Heero tenta de le maîtriser du mieux qu'il put et, pour ce faire, il dut faire tomber Duo par terre.
Le garçon se débattait du mieux qu'il le pouvait, mais sa fièvre monopolisait la grande majorité de ses forces, l'empêchant de se défendre correctement. Heero réussit finalement à le maîtriser, s'étant placé à califourchon sur lui pour mieux lui plaquer les épaules au sol. Et, avec un semblant de colère dans la voix, il s'exclama :
« Mais qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi fais-tu ça ? »
Les mouvements de Duo s'arrêtèrent soudainement et le jeune homme sentit les larmes lui monter aux yeux. Il regarda Heero avec un regard désespéré.
« Je… Je ne veux pas que tu partes. »
Cette phrase fut comme un coup de poignard dans la poitrine de Heero. Il se pencha un peu vers Duo et ce dernier s'accrocha à son cou avec le peu de force qui lui restait, son corps secoué par les sanglots.
« Je t'aime trop pour devoir vivre sans toi. »
« Mais Duo, je suis là et je ne partirai pas. »
« Tu ne comprends pas ! » hurla soudain Duo.
Heero le regarda d'un air vraiment surpris. Duo continua, évitant le regard de son compagnon.
« Je sais que tu ne pourras pas rester indéfiniment avec moi, et avec la chance que j'ai, mes jours de bonheur avec toi ne sont sans doute pas nombreux. »
Heero fronça les sourcils. Il n'aimait pas ce que Duo lui disait. N'avait-il donc pas compris qu'il l'aimait plus que tout et que jamais l'idée de le quitter lui viendrait à l'esprit ?
« C'est toi qui n'as pas compris. Tu ne te rappelles pas ce que je t'ai dit ? »
« Si, tu m'as dit 'Tant que je serais en vie'. »
Heero attendait la suite, ne saisissant pas le sens que cette phrase avait pour Duo. Ce dernier releva les yeux et fixa Heero tout en continuant de pleurer.
« Mais tu ne contrôles pas la mort. Tant que tu seras en vie, je sais que je ne pourrais être qu'heureux. Mais si tu meurs, je ne le supporterais pas, je ne me supporterais pas. Je ne veux pas te voir mourir ! »
C'est alors qu'une profonde colère envahit Heero.
« Alors quoi ? Comme tu ne veux pas me voir mourir, tu préfères te tuer en te rendant malade pour que ce soit moi qui souffre ? C'est ça ? »
« Pardon Hee-chan. »
Une nouvelle quinte de toux prit Duo dont la gorge faisait atrocement mal.
« Mais qu'est-ce que tu as fait pour en arriver à un tel état ? »
Duo sourit.
« J'ai fait tout ce qu'il ne faut pas faire quand on a cette saloperie. Je me suis arrangé pour attraper une cochonnerie et voilà le résultat. Je vais mourir d'une simple toux. »
« Tu n'es qu'un égoïste Duo. »
« Le monde a été trop cruel avec moi pour que je sois généreux. Mais je suis vraiment triste que ce soit toi qui en fasses les frais parce que tu es quelqu'un de merveilleux et le peu de temps que j'ai passé avec toi a sans doute été le meilleur moment de toute mon existence. »
Les larmes montèrent alors aux yeux de Heero qui attrapa Duo pour le serrer contre lui. Le perdre alors qu'il le croyait revenu à lui lui causait une douleur comme jamais il n'en avait ressentie.
« La première fois que je t'ai vu, » dit doucement Duo au creux de son oreille, « tu avais l'air tellement abandonné… Et en fait, tu es beaucoup plus solide que moi. C'est pour ça que tu dois vivre. »
Heero ne trouva pas la force de répondre. Il serrait Duo désespérément, refusant de le laisser s'enfuir de la sorte, mais ses bras ne pouvaient rien contre cette odieuse maladie qui avait détruit la vie de Duo et qui était en train de lui prendre la chose qu'il aimait vraiment dans ce monde.
« Hee-chan, mets-moi sur le lit, s'il te plaît. »
Le garçon s'exécuta, la pensée que Duo meure couché par terre lui étant insupportable. Il arrangea le jeune homme sur les couvertures et se coucha à ses côtés, le gardant dans ses bras pour profiter de cette chaleur qui quitterait bientôt ce corps. Ils finirent par s'endormir, enlacés, mais Duo ne se réveillerait pas de ce sommeil.
« Je t'aime, Heero. »
Lorsque Heero ouvrit les yeux, il se retrouva dans une ambiance étrange. Il sentait que quelque chose était différent, mais n'arrivait pas à voir de quoi il s'agissait. Il tourna la tête et son regard tomba sur Duo. Il aurait pu jurer que le jeune homme dormait, mais ses yeux entrouverts lui faisaient comprendre que ce n'était pas cela. La mort s'y lisait.
Heero porta une main à sa bouche pour étouffer le sanglot qui voulait s'en échapper, mais il ne put retenir une larme qui s'écoula sus sa joue. Il ne put soutenir cette vision et se leva pour sortir de la chambre. Duo était mort, mort d'une toux fiévreuse que son corps n'avait pas pu combattre à cause de ce virus qu'il portait en lui. Et maintenant, Heero se retrouvait de nouveau seul au monde.
Arrivant dans le salon, il dut se retenir au mur pour ne pas s'écrouler au sol. La douleur était tout simplement horrible. Mais il devait être fort, ne pas baisser les bras. C'est alors qu'il entendit deux coups frappés à la porte d'entrée. Qui cela pouvait-il bien être ? Heero eut rapidement la réponse alors que la porte s'ouvrit même si personne n'avait répondu. En voyant de qui il s'agissait, Heero fut très surpris.
« Hilde ? »
« Où est Duo ? J'ai à lui parler. »
Mais Heero resta silencieux, ne sachant pas trop quoi répondre. Mais la jeune fille s'impatienta.
« Heero, je dois le voir. »
« Non, c'est impossible. »
« Tu n'as pas le droit de m'empêcher de le voir ! » se mit-elle à hurler. « Duo a dit que je lui insupportais parce que je ne pouvais pas le comprendre, mais maintenant, c'est différent. Je suis en mesure de le comprendre. »
Heero leva des yeux incrédules vers la jeune fille qui s'aperçut alors qu'il devait avoir pleuré.
« Hilde, qu'est-ce que tu as fait ? » demanda Heero, redoutant la réponse qu'il allait recevoir.
« Disons que… je me suis arrangé pour contracter le sida. Maintenant, Duo ne pourra pas dire que je ne peux pas le comprendre. »
S'en fut trop pour Heero qui éclata en sanglots en s'écroulant sur le sol. Hilde se précipita sur lui, ayant peur qu'il soit en train de faire un malaise.
« Qu'est-ce qui t'arrive Heero ? Où est Duo ? »
« Il est mort ! Il est parti et ne reviendra plus ! Vous êtes vraiment des gamins, c'est pas possible de faire des conneries pareilles ! »
Il leva les yeux et vit le visage de Hilde complètement défait.
« Mort ? Comment ça mort ? »
Mais elle savait très bien ce que Heero avait voulu dire. Elle se releva précipitamment et courut vers la chambre de Duo où elle vit le garçon, immobile, les yeux entrouverts, sans le moindre mouvement au niveau de la poitrine. Heero, qui était resté assis par terre, l'entendit pousser un cri alors qu'elle était face à la réalité, mais il n'avait pas la force d'aller la chercher et de la consoler, lui-même réalisant très mal la situation.
Hilde revint alors sur ses pas en titubant et s'écroula à son tour sur le sol en face de Heero.
« Depuis quand ? »
« Je me suis réveillé avec lui comme ça il y a dix minutes. Il voulait mourir pour ne pas souffrir s'il m'arrivait malheur. C'est ridicule. »
« Il ne s'est donc pas remis de cette histoire ? »
Heero ferma les yeux pour empêcher d'autres larmes de couler. Il avait cru que Duo allait mieux, que leur vie allait redevenir comme avant, mais il s'était fait avoir par les sourires de son amant qui était mort à cause de lui, en fin de compte.
« A ce que je vois, » dit-il soudainement. « Tu ne t'en es pas remise non plus. Qu'est-ce que tu as fait ? »
Il la regardait de nouveau, mais cette fois-ci avec de la colère dans les yeux, la colère d'un père qui gronde son enfant pour avoir fait une bêtise. Et Hilde, à cet instant, se sentait d'autant plus ridicule.
« Je... Je suis allée voir le type qui… tu sais, celui qui est venu… Et je lui ai demandé… »
« Tu lui as demandé de coucher avec toi pour qu'il te donne cette saloperie, c'est ça ! Pourquoi ? Tu as bien vu comme ça nous a fait souffrir, alors pourquoi ? »
« Pour qu'il m'aime ! Je voulais qu'il m'aime, qu'il puisse voir autre chose en moi qu'une pauvre fille qui ne pourrait jamais le comprendre. »
Elle ne put continuer, l'émotion empêchant tout son de passer ses lèvres. Elle était en état de choc et Heero ne supporta pas de la voir comme ça. Il sentit alors que ses forces étaient un peu revenues et il réussit à se lever et à atteindre Hilde qu'il prit dans ses bras.
Dès qu'elle sentit le corps de Heero si près d'elle, elle se jeta dans son étreinte et se mit à pleurer, évacuant toute la douleur qu'elle ressentait. Heero la berçait doucement en lui caressant les cheveux.
« Oui, pleure, ça te fera du bien. On va s'en sortir, je te le promets. »
« Ne… Ne me laisse pas Heero. Je n'ai plus que toi. »
« Moi aussi, je n'ai plus que toi. »
Après la mort de Duo, Heero et Hilde avaient pris la décision de vivre ensemble dans l'appartement de Duo, tant de souvenirs y étant rattachés. Ils prenaient soin l'un de l'autre, du mieux qu'ils le pouvaient, faisant tout pour ne pas faire trop progresser le virus.
Chacun d'eux avait réussi à se reconstruire malgré le grand vide qu'avait créé la perte de Duo. Ainsi, Heero s'était trouvé un travail dans une entreprise en tant que chef du réseau informatique et Hilde avait pris en charge l'appartement, telle une femme au foyer.
Malgré le fait que tous les gens de leur entourage les croyaient en ménage, les deux jeunes gens n'avaient pas pu développer autre chose qu'une profonde amitié pour l'autre, le souvenir de Duo les ayant marqué à jamais. Mais ils avaient réussi à trouver un semblant de bonheur, même si l'homme qu'ils aimaient n'était plus de ce monde.
FIN
Note de l'auteur : Ben franchement, je me suis surprise avec cette histoire. La fin ne ressemble pas du tout à ce que j'avais imaginé quand j'ai commencé à écrire. Je voulais vraiment faire un truc super dramatique et déprimant, mais ça finit avec une petite note d'espoir. Et oui, c'est ça que ça fait quand on traîne trop à écrire les chapitres… Enfin, j'espère que vous avez apprécié lire cette histoire et merci à tous ceux qui m'ont reviewée, ça m'a fait très plaisir. A bientôt.
-Ephemeris-
